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Des mots en partage…
De l’atelier écriture de Roanne
Juin : Textes inspirés de poèmes de Luce
Emeline
C’est une petite souris grise.
Dans la maison, sous l’escalier, elle a pris ses quartiers d’été.
Elle aime les noisettes, le gruyère et le silence.
Quand le chat dort, elle danse, c’est là tout son courage.
Mais lorsqu’il est éveillé, elle fuit l’adversité.
Elle creusé un coussin brodé d’or pour faire le nid de sa descendance.
Poursuivre la vie est question de loyauté
Envers les nombreuses souris qui l’ont précédée.
Elle rêve…
La vie est dure, elle veut oublier.
Elle rêve…
Tendresse et amour s’en sont allés.
Elle rêve…
C’est une soirée tiède de juillet.
Elle rêve…
Elle se revoit, petite, courant dans la forêt ;
Elle rêve…
La solitude devient lumière immaculée !
Elle rêve !
Un personnage typique
Petite, menue, des cheveux gris, un regard plissé par-dessus des
lunettes demi-lune, des gestes lents, des petits pas et un surnom
qui la définit admirablement, je vous présente la Teuf.
Pourquoi la Teuf ?
Qui est la Teuf ?
La Teuf est le nom que l’insolence des préadolescentes du lycée
Jules Ferry, où elle est surveillante, lui a trouvé.
La Teuf fait partie de l’établissement depuis des temps
immémoriaux et la jeunesse du lycée se demande pourquoi elle
n’est pas à la retraite.
Cette personne aux apparences à la fois fragiles et indestructibles
a vite été assimilée à une vieille deux chevaux poussive et
résistante qui proteste contre les pentes trop raides par son teufteuf.
La Teuf est toujours là, à l’entrée et à la sortie des classes, corvée
que les jeunes surveillantes esquivent, et inlassablement, les
lunettes au bout du nez, elle vérifie si le visage des lycéennes
correspond à la photo de la carte de sortie.
Connait-elle le pseudonyme dont elle est affublée ? Assurément
oui, car il se trouve de jeunes innocentes, ignorantes de son nom
d’état civil, qui l’interpellent d’un « Mademoiselle Teuf »
retentissant…
Quelle est en ce cas l’attitude de l’intéressée ?
Le plus naturellement du monde, elle répond d’un sourire
bienveillant.
Mademoiselle Teuf, aujourd’hui encore, vous restez dans le cœur
de nombreuses lycéennes.