La patronne de Yahoo!

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La patronne de Yahoo!
04/24/2015
Page: 12
Author: Olivier Wurlod
Tribune de Genève
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La patronne de Yahoo!
déçoit de plus en plus
Annoncée comme
de contenu (ndlr: par exemple
sous la forme de rachats de blogs
spécialisés).»
Le problème, comme le démontrent ses résultats, est que le
groupe ne parvient pas à rendre
profitable cette stratégie. A cela
s'ajoutent certains échecs marquants, à l'exemple du rachat
raté de l'entreprise française
l'arme secrète
qui allait sauver
le groupe, Marissa
Mayer peine
à redresser la barre
Olivier Wurlod
Débauchée à prix fort en 2012
chez Google, la jeune et charmante CEO de Yahoo! était annoncée comme l'arme secrète qui allait permettre au groupe de se remettre sur les rails, de rattraper le
retard pris sur Google et surtout
de récupérer une part du marché
publicitaire tombée dans l'escarcelle de son principal concurrent
(de même que dans celle de Face
book ou de Twitter). Mais les trimestres défilent et ceux qui
avaient misé sur Marissa Mayer
vivent désillusion sur désillusion.
Dernière preuve en date, les
résultats du groupe présentés
cette semaine. Malgré une reprise
du chiffre d'affaires de 8%, à
1,23 milliard de dollars, au premier
trimestre 2015, le bénéfice net de
Yahoo! a sombré de 93%. Depuis le
début de l'année, l'entreprise
américaine n'est ainsi parvenue à
générer que 21 millions de profits,
contre 311,6 millions il y a un an.
Cette chute de la rentabilité
s'explique par la stratégie adoptée
par la CEO depuis son arrivée.
«Marissa Mayer va totalement à
contre-courant des pratiques actuelles du marché, explique Yves
Gallati, analyste financier du
Groupe Syz. Alors que Facebook,
Twitter, Google ou encore YouTube ne font qu'exploiter et diffuser du contenu gratuit (ou créé
par leurs membres), Yahoo! a
adopté un modèle d'affaires
contraire, basé sur l'acquisition
-
draient renforcer les quatre axes
de croissance prioritaires définis
par son équipe: le mobile, la vidéo,
les contenus sociaux et les publicités, dont le format pourrait se fondre dans les produits du groupe.
Tant que Marissa Mayer contentera ses actionnaires, personne
n'osera réclamer sa tête. Mais une
fois tous les bijoux de famille céDailyMotion.
dés et Yahoo! Japan est le dernier
Pour le moment, la cession du ayant une valeur significative le
reste de ses parts dans le géant du règne de la plus puissante femme
commerce online chinois Alibaba de la Silicon Valley pourrait rapi(15,4%) a permis au titre de pren- dement s'interrompre.
dre l'ascenseur. Entre l'arrivée de
Marissa Mayer et aujourd'hui, le
cours boursier de Yahoo! a quadruplé. Il faut dire que la CEO est
particulièrement accommodante
envers ses actionnaires. Elle a en
effet prévu d'intégrer les parts
d'Alibaba, évaluées à quelque
40 milliards de dollars, dans une
société indépendante. Cette dernière redistribuera par la suite gratuitement les actions à ses actionnaires actuels. En trois ans, Marissa
Mayer leur aura ainsi reversé pour
50 milliards de liquidités.
En annonçant hier la possible
cession de Yahoo! Japan
une
autre perle du groupe, fondée en
1996 avec Softbank et dont la participation du portail américain est
évaluée à 8 milliards de dollars la
patronne de Yahoo! s'est certainement offert du temps supplémentaire. La question est de savoir ce
qu'elle compte en faire. «Le plus
inquiétant est que son groupe
dort désormais sur une montagne
de cash. Avec cet argent, il a les
moyens pour développer son core
business ou trouver de nouveaux
axes de croissance. Alors pourquoi
ne bouge-t-il pas?» se demande
Yves Gallati.
En début d'année, la CEO excluait clairement sur ce point de
grosses acquisitions qui vien-
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