Le Lausanne-Sport, élève patient parmi les cancres

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Le Lausanne-Sport, élève patient parmi les cancres
Par Marc Gisclon, stagiaire à la RTS
Mise en ligne le 22 mars 2012
Le Lausanne-Sport, élève patient parmi les cancres
Ras-le-bol ! Marre d’entendre que le football romand va mal. Bien sûr qu’il va
mal ! Mais de là à dire que tous les clubs de la région sont voués à la
disparition… Ne faisons pas de Xamax et de Servette une généralité ! Les deux
mauvais élèves de la Super League n’ont qu’à assumer. Les autres peuvent en
tirer les enseignements. Le Lausanne-Sport le fait déjà.
Hier 15h. Le Servette FC dépose son bilan. Un mois après Neuchâtel Xamax, le
club grenat touche le fond. Des dettes mais surtout deux hommes en sont la
cause : Majid Pishyar à Genève et Bulat Chagaev à Neuchâtel. Celui qui croit en
ces faux mécènes est complètement naïf ! Car il faut admettre une évidence : le
football suisse, à l’exception du FC Bâle, ne fait pas d’argent. Et ça, messieurs
Pishyar et Chagaev ne l’ont pas compris.
Dans ce contexte, le Lausanne-Sport de Jean-François Collet ne démérite pas.
Plus faible équipe de Super League, le LS n’a pas commis l’erreur de se
surestimer lors de son retour dans l’élite. Là où Majid Pishyar affirmait en début
de saison vouloir être champion en 2014 et jouer la Champion’s League en 2018,
les lausannois avouaient comme objectif le maintien. Quand Bulat Chagaev
licenciait trois entraîneurs en autant de mois, Jean-François Collet maintenait
sa confiance en Martin Rueda.
Être au premier rang et devenir un club rentable, l’objectif est louable. Mais pas
après une saison en Super League et encore moins lorsqu’on vient de racheter
un club. Bon élève le FC Bâle y est parvenu après vingt ans d’efforts et une
politique de formation efficace qui porte aujourd’hui ses fruits. N’oublions pas
que les Bâlois ont végété en Challenge League de 1988 à 1994 avant de
remporter six fois le championnat ces dix dernières années.
À défaut de vouloir imiter les Rhénans, les clubs de la région devraient plutôt
s’inspirer d’une équipe comme le FC Thoune dont le budget reste limité mais
dont les campagnes de recrutement se font de manière intelligente. Le LS a
compris cela. Lui qui était il y a deux mois encore en position de reléguable est
aujourd’hui presque assuré de son maintien dans l’élite. Objectif atteint. Pourvu
que les lausannois continuent ce travail de longue haleine. En ce début d’année
noire pour le football romand, ils nous auront au moins démontré qu’un élève
patient est un élève prévoyant.
© Sauf accord de l’auteur et de la direction du CRFJ, ces travaux, réalisés dans le
cadre de la formation, ne sont pas destinés à la publication ni à la diffusion.

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