Analyses médicales : les biologistes de la métropole cultivent leur

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Analyses médicales : les biologistes de la métropole cultivent leur
 LaVoixDuNord.fr
8 décembre 2014
Analyses médicales : les biologistes de la métropole cultivent leur indépendance
Certains d’entre vous ont peut-être déjà vécu l’expérience. À l’occasion d’une prise de sang et alors que
vous vous rendiez pour la première fois dans un laboratoire d’analyses de la métropole lilloise, la
secrétaire médicale disposait déjà de votre dossier. Une situation étonnante, mais qui s’explique.
Il y a quelques semaines, les professions libérales étaient dans la rue. Parmi elles, les biologistes qui
avaient, pour l’occasion, baissé le rideau de leurs laboratoires d’analyses. Une profession dont
l’indépendance est de plus en plus menacée. Il faut dire qu’elle a connu huit baisses des tarifications en
sept ans. « Une baisse de 5 % à chaque fois. En comparant, c’est comme si la consultation médicale,
qui est aujourd’hui à 23 €, était descendue à 15 € », résume Christophe Hacot, biologiste installé à
Armentières depuis 1989.
Une profession en danger
En cause aussi, le changement de paysage de la profession. Les financiers (trois groupes principaux en
fait, Labco, Unilabs et Cerba) ont commencé à s’y intéresser il y a quinze ans et « cela s’est intensifié ».
Difficile de lutter, selon les professionnels. « Le risque, c’est que notre profession nous échappe. Ce ne
sont pas les financiers qui font les prises de sang, qui expliquent les analyses aux gens. » Et la
contrainte en assurance qualité, avec des échéances réglementaires qui approchent, termine de dresser
le tableau.
Se regrouper
Face à la situation, dans la métropole lilloise, beaucoup de biologistes ont choisi de résister en se
regroupant. C’est le cas des laboratoires d’analyses de Bailleul, d’Armentières, d’Haubourdin,
d’Annœullin, de Wavrin, de Lomme et de Lille-Sud, sous le nom de Bio Flandres. Un regroupement
effectif depuis 2012 et qui leur a permis de créer un plateau technique. Une manière de mutualiser et de
pouvoir investir dans du matériel haute technologie.
Une fois prélevé, où va votre sang ?
Merci de ne pas diffuser ce PDF. Reproduction réalisée avec l'autorisation du CFC.
Le saviez-vous ? Aujourd’hui, quand on prélève votre sang à Bailleul, Armentières, Haubourdin,
Annœullin ou Wavrin, il voyage avant d’être analysé. Pour les laboratoires regroupés au sein de Bio
Flandres, par exemple, l’ensemble des prélèvements est traité, depuis 2012, sur un plateau technique
d’Hallennes-lez-Haubourdin.
Sur place, des biologistes et des techniciens, qui traitent en moyenne 1 300 dossiers par jour. Si le gros
de la campagne de prélèvements s’effectue le matin, les laboratoires préparent individuellement leurs
tubes et les centrifugent si nécessaire. Les différents labos assurent, environ, trois navettes par jour.
Quarante-trois minutes en moyenne
« Tout est tracé, scanné », précise Christophe Hacot, biologiste armentiérois. Sur place, les tubes sont
répartis entre les machines. « Une fois sur le plateau, une analyse de chimie est terminée au bout de
quarante-trois minutes en moyenne. Les urgences sont évidemment traitées en priorité. »
Mais au fait, que deviennent les prélèvements, une fois analysés ? Il existe, évidemment, un circuit de
déchets à risque. Si la plupart des échantillons sont gardés entre une et trois journées, quelques-uns,
notamment ceux qui ont trait aux allergies, sont conservés une semaine.
Un délai qui laisse le temps aux médecins de prescrire de nouvelles analyses en évitant au patient de
repasser par la case piqûre.
Une contrainte réglementaire de congélation existe, entre autres, pour les dépistages HIV et hépatite B.
Combien de laboratoires dans la métro ?
Jean-Charles Dugimont, secrétaire général du syndicat des biologistes, dresse un état des lieux. Sept
noms de laboratoires composent le paysage métropolitain. Parmi eux, cinq groupements indépendants :
Bio Flandres, Biocentre (Tourcoing), Bioqualys (Lille-Lambersart), NordBiologie (Ronchin, Villeneuved’Ascq) et UnibioNord (Wasquehal-Roubaix). Deux autres laboratoires dépendent, aujourd’hui, de
groupes financiers, BioLille (Lille) et Labco (Comines). Quelques labos seulement ne font pas partie d’un
regroupement.
ANNE-CHARLOTTE PANNIER
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