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Lettres de memo
CINÉZOOM Élèves - Juin 2003 LE GARCON QUI NE VOULAIT PLUS PARLER
de Ben Sombogaart
Bonjour Mustapha,
C’est moi, ton fidèle ami, Memo. Je t’écris comme le faisaient les habitants en Turquie. En
Hollande, nous habitons dans une petite maison. Au dessus de mon lit, il y a un poster avec un
bateau. Papa m’a expliqué qu’il voyagerait jusqu’en Turquie, c’est pour ça que quand je le
regarde je pense à toi. Il y a aussi une grande fenêtre, j’y vois des gens qui passent, je peux
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rester devant des journées entières. Tu es la première personne à qui je m’adresse depuis mon
arrivée en Hollande. Mon père m’a annoncé que désormais notre vie se passerait ici. J’ai
essayé de m’enfuir de l’aéroport pour revenir avec toi, mais la police m’a attrapé. Papa m’a
privé de ma vie auprès de toi, de mon pays alors je l’ai privé de ma parole. Je ne suis
maintenant qu’un enfant renfermé sur moi-même, je n’ai que deux amis dont l’un ne comprend
pas ma langue, et l’autre (toi) ne vit plus avec moi. La raison pour laquelle je ne parle plus, toi
seul la connais, ne le raconte à personne, ainsi nous garderons notre secret.
-Amitié-
Memo
Lettre de Clémentine Chartier
du collège Michelet de Tours
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Cher Mustapha,
J’ai rencontré un ami, Jeroen qui me fait progresser dans la vie quotidienne en Hollande. J’ai
reçu la cassette vidéo que tu m’as envoyée. Nous l’avons regardée ensemble et elle m’a
beaucoup ému.
Jeroen m’a acheté un pendentif sur lequel il y a un mouton qui me fait penser à RESHO. Je lui
ai donné le lance-pierre que tu m’as donné. Un jour quand je suis allé chez lui, j’ai vu sa mère
se sécher les cheveux avec un drôle d’objet... alors je lui ai demandé ce qu’était cette chose. Il
m’a répondu que c’est un sèche-cheveux et qu’il fonctionne avec de l’électricité que nous
n’avons pas. Jeroen m’en a offert un. Il m’a montré comment faire de l’électricité statique avec
des ballons en plastique. Maintenant je suis un bon footballeur.
Je t’encourage car je pense que c’est difficile de vivre sans se décourager en pleine guerre et
j’espère que cette lettre t’arrivera.
Je t’embrasse de tout mon coeur.
MEMO
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Lettre de Marjorie du collège Georges Brassens
d'Esvres-sur-Indre
Mon cher Mustapha,
Je suis content d’avoir de tes nouvelles, que tu sois toujours là et ta famille aussi. Quand nous
sommes arrivés à l’aéroport, j’ai failli me sauver mais la police m’a rattrapé. C’est dommage !
Mais c’est quand même un inconvénient, car tu sais, à Rotterdam, on va à l’école à l’autre bout
de la ville, en bus. La première fois que je l’ai pris j’ai vomi, tout le monde m’a regardé, ils ont
un peu rigolé aussi. Ma maîtresse s’appelle Inge, elle est très gentille avec moi. J’ai un nouvel
ami : il s’appelle Jeroen.
Quand on est parti du Kurdistan j’ai décidé de ne plus parler car je ne voulais pas quitter mon
pays. Un jour, mon père a eu un accident très grave en tombant d’un tabouret, le matin. Attends
parce que, en plus, c’est comme ça que j’ai retrouvé la parole dans le bus scolaire en criant
“STOP, ACCIDENT !” pour sauver mon père.
P.S : Je voudrais te revoir.
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Mohamed
Lettre de Clémence du collège Georges Brassens
d'Esvres-sur-Indre
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