« volontaire et cohérent »
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« volontaire et cohérent »
valenciennes regards Budget 2016 « Volontaire et cohérent » Impacté par la baisse croissante des dotations de l'État, le budget 2016 de la Ville réussit le défi d’accorder une part importante aux investissements, centrés sur l’amélioration durable de la vie quotidienne des Valenciennois. L es années se suivent et se ressemblent. Les budgets communaux aussi. « Dans un contexte de baisse constante des dotations de l'État (près de six millions d’euros rien que depuis trois ans), équilibrer un budget, avance Laurent Degallaix, député-maire de Valenciennes, devient une équation toujours plus difficile, vraiment difficile. Restructurer, rationaliser, mutualiser, chercher toutes les économies possibles… Notre équipe dans son ensemble, avec la collaboration active des services, a réalisé un travail titanesque pour parvenir à boucler là encore notre budget en 2016, voté lors du conseil municipal du 2 février dernier. Un budget volontaire, cohérent et responsable, soucieux de préserver le cœur de l’action municipale ». La cohésion sociale et les services au public, en tête des dépenses de fonctionnement, représentent ainsi 35% du budget, suivi par l’aménagement urbain (23%), le sport et la culture (23%), puis la famille, l’enfance et l’éducation (19%). « Valenciennes est Répartition du budget* 2016 de la Ville Services aux publics et cohésion sociale 35% Sport et culture 23% éducation, famille et enfance 19% Aménagement urbain 23% * Des dépenses réelles de fonctionnement évidemment impactée par le contexte national. La fonte des recettes provenant de l'État nous oblige à poursuivre l’effort de gestion », qui se traduit notamment par le non-remplacement des agents qui partent à la retraite. 13 millions d’euros investis « Les collectivités ne disposent désormais d’aucune marge de manœuvre si elles veulent pouvoir continuer d’investir, insiste Laurent Degallaix. Dire cela n’a rien d’une posture, juste la réalité de tous les maires qui doivent faire preuve d’audace, de courage aussi et de détermination pour réussir à tenir leurs engagements. C’est comme dans un foyer : quand il n’y a pas plus (ou moins) de rentrées financières et que les charges ne cessent d’augmenter, la famille doit adapter son mode de vie. Pour une mairie, c’est pareil ». Ce budget 2016 ne portera pas pour autant le sceau de la rigueur, comme en témoigne le maintien des subventions aux associations, « que j’ai souhaité sacraliser, poursuit Laurent Degallaix. Il n’était pas question d’ajouter de la difficulté à la difficulté. Les associations sont elles aussi confrontées à des diminutions de recettes. Leurs activités dont notre ville a besoin en pâtissent forcément ». Alors que la Ville leur a mis à disposition une nouvelle Maison (voir article en page 16), un espace opérationnel situé au bord de l’Escaut sur le site du Moulin, les aides municipales en 2016 aux associations avoisinent les 10 millions d’euros au total. « C’est dire notre volonté de maintenir un niveau d’accompagnement très élevé du monde associatif valenciennois. C’est dire notre souci de préserver leurs missions, qui participent du lien social et du mieux vivre ensemble ». L’autre point marquant de ce budget touche à la fiscalité, qui ne bouge pas conformément à l’engagement pris par Laurent Degallaix dès 2012, puis en 2014 au moment des élections municipales. « Quoi qu’il arrive, les impôts n’augmenteront pas jusqu’en 2020 et la fin du mandat ». 06 07 La requalification écologique de l'étang du Vignoble va se poursuivre. Côté investissements de projets, la Ville parvient à dégager un montant de 13 millions d’euros, dont un peu plus de la moitié sera absorbée par les aménagements de l’espace public et les travaux de voirie, « que je place toujours au rang de priorité. La rénovation des voiries dans les quartiers participe chaque année à l’embellissement de la ville ». Valenciennes ville verte « Si ces travaux pèsent il est vrai dans le budget, ils n’en sont pas moins nécessaires parce qu’ils améliorent durablement la qualité de vie des habitants, celle de leur cadre de vie, et sont très attendus par les riverains qui en bénéficient ». Dans le même esprit, la requalification écologique de l’étang du Vignoble (pour un montant total de 600 000 euros), véritable poumon vert local, va se poursuivre cette année, donnant tout son sens à la 4e fleur décrochée par la Ville en février dernier (voir article en page 16). Des pontons destinés aux pêcheurs au chantier des parkings, l’accent sera mis sur l’aménagement paysager au cours de cette deuxième tranche de travaux, qui illustre par là même l’action volontariste portée par la Ville à un aménagement durable de son territoire. L’éducation, autre grande priorité pour l’équipe municipale, va bénéficier malgré le contexte difficile d’un coup de pouce supplémentaire, centré sur l’entretien des écoles maternelles et élémentaires (voir article en page 9). Comme depuis le début du mandat, l’effort porté à la sécurité s’appuiera quant à lui sur la poursuite du plan de déploiement de la vidéo-protection et l’implantation de nouvelles caméras. à fin février 2016, Valenciennes était dotée de 145 caméras en fonctionnement, parmi lesquelles 30 caméras ont été implantées en 2015, dont trois mobiles et déplaçables pour plus de souplesse quand une situation particulière l’exige. Les grands projets ne stagnent pas Pour cette année 2016, 600 000 euros sont affectés à l’acquisition et l’installation de caméras de vidéoprotection, avec l’objectif d’atteindre 200 caméras en 2020 dans tous les quartiers, dont la rénovation urbaine connaîtra de nouvelles étapes en 2016. Le centre culturel de la Chasse Royale ouvrira ainsi ses portes, alors que la requalification du quartier avance sur un bon rythme. La livraison de 32 logements à Chanteclerc (dont 20 pour le mois de mai) marquera une nouvelle avancée significative dans la transformation du quartier. On pourrait imaginer que les grands projets puissent stagner au regard des problématiques budgétaires. « Nous n’avons délibérément pas choisi cette option-là, affirme Laurent Degallaix. La reconstruction de la piscine (voir article en page 8), l’accélération de l’extension du village autos sur l’avenue Pompidou (voir article en page 3) ou encore la reprise tant attendue de la friche de l’ancien Match et de la caserne Vincent vont connaître des avancées dans l’année qui vient. « Sur ces dossiers, on n’a pas la même perception du temps quand on est dans l’action ou dans l’observation, aime à souligner Laurent Degallaix. Idem pour l’ensemble des mesures que nous développons dans le cadre des états généraux du commerce, pour soutenir l’attractivité commerciale ». En 2016, la Ville a actionné « un autre levier, souligne Arnaud L'herminé, adjoint au maire chargé des finances, pour dégager de nouvelles recettes : la mise en vente d’un patrimoine inutilisé ou plus utile au niveau du service public qu’elle entend maintenir ». Ainsi l’ancienne Maison Des Associations (connue sous le nom de maison Lefrancq), basée à l’angle du boulevard Watteau et de la rue du Quesnoy, a été mise sur le marché. D’autres bâtiments l’ont rejointe et la somme des ventes attendues pourrait constituer « une latitude appréciable en cours d’année ». Arnaud L'herminé s’y emploie aussi en gérant la dette de la Ville de manière active. « Cela se traduit entre autres par une renégociation des taux d’emprunt. La période y est favorable, alors autant en profiter ». C’est le côté vertueux de la crise. Sûrement le seul… n N°68 a v r i l - m a i 2 0 1 6 valenciennes regards Armand AUDEGOND Arnaud L'Herminé Bernard MOREAU « Optimiser nos dépenses » « Faire mieux avec moins » « Profiter du meilleur projet » Adjoint au maire chargé des ressources humaines Adjoint au maire en charge de finances Dans un contexte budgétaire toujours aussi compliqué année après année, la Ville n’a pas d’autre choix que d’optimiser au mieux ses dépenses de fonctionnement et de contenir sa masse salariale, qui représente aujourd'hui 53% de son budget global. Conseiller municipal délégué aux sports Sur trois ans, Valenciennes a perdu 6 millions d'euros de dotations de l'État. Cette réalité budgétaire nous oblige à faire mieux avec moins, ce qui passe notamment par de nouvelles économies incontournables et la renégociation des prêts contractés par la Ville. L'expertise de la piscine est toujours en cours mais les élus travaillent pour que les Valenciennois puissent profiter du meilleur projet. Les études actuelles visent à mettre sur papier tous les scenarii possibles pour agir rapidement quand le feu vert sera donné. focus Le budget 2016 en quelques chiffres 93 880 325 € Le budget global de la Ville 66 938 117 € Le budget de fonctionnement 26 942 208 € Le budget d’investissement 2016 (comprenant les emprunts et les renégociations de dettes) 1 882 000 € Le montant des subventions versées au CCAS pour toutes les aides sociales 3 000 000 € La somme consacrée aux rénovations de voiries -1 500 000 € Le montant estimé de la baisse de dotations de l'État pour la Ville de Valenciennes 600 000 € Les crédits consacrés à la poursuite du déploiement de la vidéoprotection 600 000 € L’investissement consacré à la poursuite de la réhabilitation de l’étang du Vignoble 1 352 € Le montant de la dette par habitant Future piscine Anticiper pour mieux agir 200 000 euros ont été provisionnés au budget 2016 de la Ville pour engager les études du projet de construction de la nouvelle piscine. P Plus d'un an et demi après le violent incendie qui a ravagé la piscine municipale le 17 septembre 2014, les experts mandatés par la justice n'ont toujours pas rendu leurs conclusions. La date butoir a déjà été repoussée à plusieurs reprises, « au grand dam de la Ville », regrette le député-maire Laurent Degallaix. Et même si ces conclusions sont indispensables pour envisager la construction d'un nouvel équipement, la Ville a décidé de ne pas rester les bras croisés. « Si nous demeurons tributaires de l’expertise, que nous ne pouvons pas faire avancer plus vite, nous nous devons d’anticiper au maximum pour ne pas perdre de temps », affirme Laurent Degallaix. « Je partage l’impatience » 200 000 euros ont ainsi été fléchés au budget 2016 de la Ville pour, d’un côté, la démolition de la structure de la piscine et, de l’autre, l'assistance à maîtrise d'ouvrage pour la rédaction du cahier des charges du futur équipement. Concernant la démolition, l'accord ayant été donné par l'expert, les services de la Ville ont immédiatement lancé les procédures nécessaires à la préparation des travaux, rendus plus longs et compliqués en raison de la présence d'amiante. La déconstruction pourrait dès lors démarrer à la fin de l’été. « Je sais, c’est long, beaucoup trop long, soupire le maire. J’aimerais tellement que cela aille plus vite ». Pour faire suite à l'étude de faisabilité qui, l'an dernier, avait permis de chiffrer, point par point, le coût des équipements que pourrait contenir le nouveau bâtiment, une consultation va donc être lancée pour rédiger le cahier des charges de cette future piscine idéale. « Nous la voulons la plus moderne possible. Les Valenciennois, poursuit Laurent Degallaix, les familles, les clubs qui utilisaient la piscine, tout le monde attend cet équipement avec impatience et je les comprends. Je partage pleinement leur empressement. La future piscine devra répondre à toutes les attentes. La démolition en surface devrait déjà donner un signal fort. Le long chemin vers l'inauguration est d’ores et déjà tracé et je continuerai de m’employer pour réduire au maximum le délai ». n 08 09 QUESTIONS À… Laurent DEGALLAIX « Rester inventif, attentif » Le député-maire Laurent Degallaix défend les choix qui ont présidé à l’élaboration du budget 2016 de la Ville, en rappelant l’importance de la proximité au quotidien. Dans quel contexte le budget 2016 de la Ville a-t-il été voté ? Écoles Pour la réussite des élèves Le budget 2016 de la Ville consacre un effort complémentaire à la rénovation des écoles maternelles et élémentaires. P Priorité aux écoles et à l’avenir de nos enfants ! Le budget 2016 de la Ville a fait le choix de consacrer une part importante en matière d’investissement à la poursuite de la rénovation du patrimoine scolaire. En lien avec Geneviève Mannarino, adjointe au maire chargée de l’éducation, ce programme de réhabilitation vient en complément des travaux réalisés pour assurer l'entretien annuel et courant (peintures, revêtement de sol, changement de mobilier...) des écoles. Une attention particulière sera ainsi portée sur trois établissements : les écoles de la Plaine de Mons, Louise Weiss et Germaine Coty. Pour Hervé Mormentyn, adjoint au maire en charge des travaux, « l’effort portera sur une provision de 600 000 euros ». Des travaux pendant l’été à l'école de la Plaine de Mons, les châssis du bâtiment 2 seront remplacés. Les toitures des écoles Louise Weiss et Germaine Coty seront quant à elles refaites à neuf, suite à un diagnostic réalisé par la Direction du Patrimoine de la Ville visant à cibler les travaux prioritaires. « Il est essentiel que les enfants, les enseignants et tous les agents travaillant dans les écoles puissent bénéficier de conditions optimales pour travailler et assurer leurs missions », souligne Hervé Mormentyn. Pour ne pas perturber le fonctionnement normal de la vie scolaire, les travaux se dérouleront pendant la période estivale (il en est ainsi chaque année). Ni les enfants, ni les enseignants n’auront dès lors à supporter de contraintes ni de gêne liées aux chantiers. Ces travaux, dans le cadre de l’action de la Ville en faveur d’un développement durable de son territoire, auront également un impact positif sur une optimisation des dépenses de fluides, puisque l'accent sera mis sur l'isolation thermique des bâtiments rénovés. En parallèle, le programme d'équipement numérique se poursuit également dans toutes les écoles, avec le choix de continuer le câblage des établissements scolaires via la fibre optique. Ce programme, commencé en 2015, a pour objectif à terme d’équiper les 23 écoles et les 160 classes d’un accès à Internet. « Ce déploiement représente une base essentielle pour développer l’apprentissage du numérique et encourager la diffusion des usages et de la culture numériques, qui incarnent une source de savoirs importante et un enjeu pour la réussite des élèves », insiste Geneviève Mannarino. L'an dernier, toutes les classes élémentaires ont à ce titre été équipées d'ordinateurs. n Année après année, parce que le contexte est toujours aussi complexe, l’équipe municipale se doit de se montrer à la fois inventive et attentive. Inventive car elle imagine au quotidien et met en place le service public de demain. Attentive car il nous appartient de trouver toutes les sources d’économies possibles. Comment faire face sinon au désengagement de l'État qui dure depuis trop longtemps maintenant et pénalise lourdement les collectivités ? Chaque direction, chaque service municipal évalue en permanence son action pour l’adapter au mieux et tenir compte d’une situation budgétaire qui demande et demandera encore des efforts. Quelles sont vos priorités pour améliorer la vie quotidienne des Valenciennois ? Beaucoup de Valenciennois souffrent de cette crise sans fin. Je le vois quand je les reçois pour une demande de logement, d’emploi ou d’aide d’urgence, quand je me rends chaque semaine dans leur quartier. Ils me disent leurs craintes et notamment celles concernant l’avenir de leurs enfants. Nous leur devons donc une attention permanente, surtout pour les N°68 a v r i l - m a i 2 0 1 6 aider dans leurs difficultés de tous les jours. Les grands projets n’ont de sens que s’ils se mettent au service des hommes et des femmes de cette ville, qui attendent bien sûr un engagement sans faille pour les écoles, la sécurité ou encore la qualité de leur cadre de vie. La réussite d’un projet municipal passe assurément par ces choix d’investissements indispensables et bien sûr la proximité. Comment réussir à rester proche des Valenciennois ? Je l’ai toujours été et le resterai. Je ne sais pas faire autrement. Ma nature m’incite toujours à aller au contact des Valenciennois, à discuter avec eux, pour savoir comment ils vivent et quels sont les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. C’est évidemment essentiel pour apporter aux familles les solutions qu’elles sont en droit d’attendre. Les Valenciennois m’écrivent aussi beaucoup, par courrier ou sur les réseaux sociaux. Ils savent que je m’efforce toujours de leur répondre, de rester disponible, sept jours sur sept. Je fais plus de 700 rendez-vous par an pour recueillir leurs doléances et tenter d’y apporter la meilleure réponse. En 2016, toute l’équipe municipale sera plus que jamais mobilisée à mes côtés pour aller à la rencontre des habitants.