Ecoute-moi

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Ecoute-moi
SOMATOTHERAPIE
Association Française de Somatothérapie
N°12
Décembre 2005
Chers collègues et amis,
L’année 2005 est une année de consolidation et de progrès pour la somatothérapie. De plus en plus de membres de l’association continuent à alimenter les articles de la revue somato, et je tiens à les remercier et à les
encourager à continuer à écrire.
Je tiens à vous rappeler qu’en 2006 se verront décerner les Prix Somato lors du VIème Congrès International
de Psychothérapie Socio et Somato-Analytique et j’invite tous les membres concernés à nous envoyer leur
dossier de candidature. Le dernier délai est fixé à la fin du mois de mars. Et vous découvrirez les critères de
sélection et les catégories de candidats dans ce numéro.
Quand à la sortie du décret d’application de la loi du 09 août 2004, concernant le titre de, psychothérapeute
est en pourparlers. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés.
Nous avons terminé le renouveau de notre site et je vous invite à le découvrir et à nous envoyer vos commentaires ou appréciations : www.somatotherapie.asso.fr
Concernant le DU en Psychopathologie, nous continuons à réaliser le projet.
L’année 2006 sera une année riche en événement, en particulier le VIème Congrès International de
Psychothérapie Socio- et Somato-Analytique du 29 avril au 1er mai au Palais des Congrès à Paris : parlez-en
autour de vous, invitez vos amis et connaissances à y participer car c’est une occasion exceptionnelle de faire
entendre la voie de la somatothérapie.
Consulter ou participer au forum en vous connectant sur le site : www.hol-anthrop-inux.org
Pour ce début d’année 2006, je vous souhaite une bonne santé, une bonne réussite dans votre vie
personnelle et professionnelle, de la joie du plaisir et de la plénitude.
Jérôme Chidharom
Président de l’AFS.
Page 2 à 8
Intimité et Autonomie (suite)
texte proposé par Jérôme Chidharom
Page 9 à 10.
Ecouter pour donner sens
Catherine Mouret
Page 11
Le soin par le toucher juste
Christine Salvador
Page 12 à 13
Le massage du bébé
Chantal Vincent
Page 14 à 17
Le principe
Complexification/Plenarité
D.Richard Meyer
Page 18 à 19
Du non usage de l’attente
Pascal Foucault
Page 20
Le massage ou l’art du toucher
Christine Salvador
Page 21 à 22
De la sérénité du corps
Justyna Jan.-Krukowska
Page 23 à 28
Conséquences psychologiques de la violence domestique
Pascal Foucault
Page 29 à 30
Rêves et réalités
Françoise Mazzoni
Page 31
Les transferts en Somatanalyse
D. Pierre Dalens
Page 32
Petit guide à l’usage du somatothérapeute
P. Foucault et F. Mazzoni
Page 33-34
De l’importance du toucher
Pierre Grimberg
Page 35
Le début d’une belle histoire
1
Page 36
Ecoute-moi -La vieille femme grincheuse
Page 37 à 38
J’ai lu, j’ai aimé
Page 39 à 42
Compte-rendu CA et AG
Page 43 à 44
Vième Congrès International de Psychothérapie socio-et somato-analytique
Page 45 à 46
Bulletin d’adhésion
Page 47
Les prix Somato
Page 48 à 49
Vivez et appréciez le moment présent..
Page 50 à 51
Le titre de psychothérapeute
Page 52
Dates à retenir
INTIMITE ET AUTONOMIE
CONGRUENCE ET PUISSANCE PERSONNELLE
(suite et fin)
1. La satisfaction des besoins
Pour obtenir, prendre ce dont on a
besoin, il faut apprendre à donner,
prendre, recevoir, refuser.
Donner
Ce n'est pas vrai que quand on aime ce
doit être pour toujours. Certains donnent quand ils ont besoin de recevoir :
ils donnent beaucoup pour recevoir un
peu. Il est très difficile de donner
quand on est vide.
Prendre (demander)
Prendre, c'est faire comme le petit
gosse qui grimpe sur vos genoux pour
recevoir des câlins. Prendre, c'est différent de s'emparer.
Demander, c'est la version mûre de
prendre. Obtenir ce dont nous avons
besoin d'une façon OK, saine et assertive. On trouve que demander est difficile parce que l'on a peur du rejet.
Avoir des besoins est naturel, ça ne signifie pas que l'on est "en manque" (needy). " Il n'y a pas de refus à
craindre puisque l'on ne dépend pas
d'une personne spécifique pour recevoir de l'amour.
Recevoir
Recevoir, c'est savoir recevoir, passivement, sans avoir besoin d'envoyer un
accusé de réception ou se sentir obligé
de payer en retour pour ce qu'on a
reçu.
Désirer recevoir sans avoir à le demander, c'est OK. S'il faut toujours demander, c'est OK, mais c'est plus agréable
si on reçoit librement. Ce n'est pas OK
d'être triste parce qu'on n'a pas reçu
alors qu'on n'a pas demandé.
Refuser
Refuser, c'est savoir dire non quand
c'est indiqué. Si on refuse beaucoup, il
est bon d'en vérifier les motifs. Si l'on
se sent mal à l'aise en faisant du bonding, c'est qu'il reste un travail à faire
sur soi-même.
Il arrive que l'on refuse parce que l'on
ne sait pas recevoir. La réponse à cette
difficulté est "je suis aimable, j'ai le
droit, c'est simplement un cadeau".
"Assez" est un mot de Parent. Lorsque
l'on refuse en disant "j'ai assez", il faut
s'assurer que le "assez" vient de l'intérieur et pas du Parent. Cette petite fille
assoiffée demande un jus d'orange à sa
mère qui lui en sert un verre. Elle le
boit et dit "encore". Sa mère lui dit
qu'elle a assez bu, la petite fille insiste,
reçoit un second verre qu'elle avale
tout aussi vite pour réclamer "encore".
Sa mère lui dit "non, c'est assez maintenant". Et la petite fille proteste "je
veux plus qu'assez". Quand on satisfait
ses besoins, il faut être sûr que "assez"
est réellement assez.
2.
Les attitudes dans
nouvelle thérapie
la
L'attitude est une pensée imprégnée
d'émotions. L'erreur de la psychanalyse est de croire qu'il suffit de comprendre pour guérir. Les gens sains et
heureux sont des gens très simples. Ils
ne jouent pas de jeux et se fixent des
buts à leur portée.
Les attitudes dans la nouvelle thérapie
sont expliquées ci-dessous à travers
une analogie : le poney et la merde de
cheval. L'objet de la thérapie est d'apprendre à monter et de monter sur le
poney. Pas de remuer le tas de merde,
plus ou moins énorme, qui entoure le
poney.
Il n'est pas nécessaire d'être malade
pour aller mieux.
Cette optique change l'objectif de la
thérapie du développement. On a le
choix. On a le droit de rester dans
l'état où on est. Aller mieux, ne se mesure pas aux normes de quelqu'un
d'autre. Les gens sont OK comme ils
sont et s'ils acceptent cela, c'est plus
facile de prendre la décision d'aller
mieux. L'attitude "je sens que je ne
suis pas OK" est une attitude malsaine
qui ralentit la croissance. Il est plus facile d'aller mieux à partir d'une
position OK.
2
Attention : dans ce passage le langage est cru : il faut comprendre que
Dan Casriel a utilisé les techniques du
bonding avec la population carcérale
et c’est le langage cru et grossier ou
provocant de cette population.
« On n'apprend jamais à monter sur
le poney en restant à s'occuper de la
merde du cheval.
Freud était un chouette gars mais il
s'est trompé. Il n'a pas guéri ses analysés. S'il y a eu des guérisons, c'était un
bonus.
Il n'est pas nécessaire de se taper le
déblayage de toute la merde avant
de monter sur le poney.
Il faut bien déblayer à la pelle le plus
gros de la merde qui entoure le poney
afin de pouvoir monter dessus, mais il
suffit de dégager un peu le chemin.
Ne descendez pas du poney pour
examiner la merde.
Vous décidez ce que vous faites et
quand vous le faites.
Quel que soit le temps que vous
consacrez à analyser la merde de
cheval, ça reste toujours de la merde
de cheval.
Ne passez pas votre temps à surexaminer la merde. Expérimentez et
exprimez vos émotions, déblayez à la
pelle, pas à la petite cuillère.
En tant que matière, la merde n'est
ni créée ni détruite, on se la refile les
uns aux autres.
Si vous ne prenez pas de merde, vous
n'en aurez pas à refiler.
Ne pas prendre d'invitation à se sentir
coupable, etc.
Il y a pas plus de trous de cul que de
derrières.
Un trou de cul, en anglais "horse ass",
trou de cul de cheval, est une personne
négative qui vous invite à garder votre
pathologie.
Si vous voulez faire de la bonne
soupe de poulet, ne commencez pas
par y mettre des trous de culs.
On trouve ce que l'on cherche. Devinez ce que vous allez trouver lorsque
vous regardez sous la queue du
cheval ?
- Si vous m'aimez, vous avez très
bon goût et vous êtes quelqu'un
de super.
- Si vous ne m'aimez pas, vous
n'avez pas de goût pour les gens.
- Je prendrai votre amour mais pas
votre merde.
C'est ce qui arrive souvent dans un
rapport de couple. Ce n'est pas parce
que je ne prends pas la merde de l'autre, qui n'est pas parfait, que je le rejette. Il faut mettre un tamis entre les
gens et soi et ne garder que le positif.
La faim n'est pas une maladie.
la famine, si.
Avoir faim, c'est avoir des besoins et
c'est OK. C'est grâce aux besoins que
nous avançons. Apprendre à aller bien,
c'est apprendre comment satisfaire ses
besoins d'une façon saine et durable.
On arrive à un état de famine, on est
"en manque" (needy") lorsque qu'on
dédaigne ses besoins.
« Chien affamé ne s'éloigne pas
beaucoup de sa poubelle. »
« Je déteste être nourri par un
cuisinier affamé. »
Prenez soin de vous d'abord.
Une personne affamée n'a pas faim.
C'est la même chose avec les besoins
en bonding. Si on n'en a pas reçu depuis longtemps, on ne réalise pas ce
manque.
Ne dites pas « je ne peux pas » . Ca
vous bloque.
Dites : « Je ne veux pas » : c'est un
choix responsable
« J'ai peur de » : on peut identifier le
problème
« Je ne sais pas comment » : on s'ouvre aux possibilités d'apprentissage, on
peut avancer.
L'amour est aussi essentiel que l'eau.
Il n'est pas précieux comme l'or.
Aucun mythe social ravageur n'a été
porté aussi haut que celui de l'amour
comme chose sacrée. Si on y croit, on
finit par passer sa vie à ne pas avoir
d'amour avec cette voix qui vient d'en
haut et qui dit : il n'y a qu'une seule
personne, obligation, engagement, etc.
L'amour est essentiel.
Les objets d'amour sont remplaçables.
La relation est plus grande que l'amour
tout seul.
Si vous n'avez pas de partenaire amoureux, vous pouvez encore toujours recevoir et donner de l'amour. L'amour
n'est pas attaché à une personne particulière.
3.
Les attitudes d'acceptant
et de rejetant
Tout le monde grandit avec des
parents et dans un monde imparfait.
Résultat, tout le monde ne reçoit pas
uniquement que de l'amour inconditionnel, mais aussi de la merde.
L'amour que l'on reçoit est toujours
plus ou moins mélangé à de la merde.
La personne avec laquelle ils sont en
relation devient l'unique possible. Ils
sont comme le chien affamé qui ne
quitte pas sa poubelle.
S'ils éprouvent du plaisir, ils se sentent
coupables. S'ils ne se sentent pas coupables, ils n'éprouvent pas de plaisir.
Ils sont souvent très nourriciers. Ils
donnent en espérant recevoir un peu,
ils ont beaucoup de difficultés à recevoir et à prendre.
En thérapie, ils vont parler surtout de
leur culpabilité. Ils n'acceptent pas les
strokes positifs inconditionnels, ça les
met mal à l'aise. Ce sont des drogués,
des "accros" de l'amour. Ils en veulent,
ils savent qu'il existe et feront tout
pour en avoir, même un peu et comme
ils n'y ont pas droit, ils se satisfont de
miettes. Ce sont des gens faciles à manipuler par l'amour : ils abandonnent
leur identité pour de l'amour.
Il y a deux façons de prendre l'amour
et la merde mélangés que l'on reçoit
celle des acceptants
celle des rejetants
Pour aller mieux et vivre des relations
saines, ils doivent apprendre :
qu'ils ont droit à l'amour
à ne pas prendre la merde qui
l'accompagne
Leur problème est qu'ils ne sont pas
satisfaits, que ce soit en quantité ou en
qualité. Leur croyance est qu'ils n'y ont
pas droit et ils se blâment eux-mêmes.
Ils décident qu'ils ne sont pas aimables
et qu'ils n'ont droit qu'aux miettes.
On reconnaît la problématique de
l'Empathique en Process Communication. Les Rebelles seraient plutôt des
acceptants "bruyants" : ils acceptent
mais en protestant.
Qu'il existe un prix élevé à payer pour
avoir l'amour dont ils ont besoin et ils
ont du mal à accepter l'amour sans
pour cela payer un prix élevé. Ils se
sentent coupables s'ils en prennent
trop, ils exhalent la culpabilité.
Par conséquent, ils recherchent les
mauvaises relations pour maintenir ce
système de croyance. Ils restent dans
de mauvais mariages, de mauvaises relations. Leur attitude est "J'accepte
l'amour, même si la souffrance l'accompagne".
Leur émotion est la peur. Ils ont un accès limité à la colère et manquent
d'assertivité.
Ils ont un problème d'identité, leur
identité appartient à... dépend de la
relation. Ils ont donc peur de quitter la
relation sinon ils perdent leur identité.
3
Les rejetants
Eux aussi pensent qu'ils n'ont pas droit
à l'amour et que l'amour a toujours son
prix à payer. Mais ils ne s'en blâment
pas eux-mêmes, ils blâment le monde :
tout va bien pour eux, mais il y a vraiment quelque chose qui cloche chez
les autres.
Leur croyance est qu'il n'y a pas
d'amour dans le monde et que s'il y en
a, le prix à payer est trop élevé. Ils
sont centrés sur eux-mêmes et ne font
confiance à personne pour la satisfaction de leurs besoins; ils ne se rendent
même pas compte qu'ils ont des besoins.
Il existe trois sortes de rejetants :
- ceux qui restent en retrait
Je n'ai pas vraiment besoin de quel-
qu'un, le prix est trop élevé, donc je
ne m'approche pas.
- les asociaux
Se détournent du monde et ne sont
pas conscients de la souffrance qu'ils
infligent aux autres. Qui s'en soucie
de toute façon ? il faut prendre ce
qu'on trouve dans ce monde de
chien. Les asociaux sont des
rejetants. les rejetants ne sont pas nécessairement des asociaux.
- ceux qui veulent l'amour mais qui
ne font pas confiance à l'objet
d'amour
ce sont les preneurs gourmands, les
rapaces, les sadiques, les violeurs. Ils
ne prennent l'amour que si l'objet
d'amour est dans l'incapacité, ils dépersonnalisent l'autre.
Les rejetants sont des gens qui réussissent dans la vie. Ils ne mettent pas
l'accent sur les relations, ils ne reçoivent pas l'amour dont ils ont besoin et
prouvent leur OKness (le fait d'être
OK) par d'autres moyens. Ils préfèrent
les aventures aux relations durables.
Ils aiment jouer, mais pas pour garder.
Ils fonctionnent au gain, au défi.
Même s'ils collectionnent les succès
dans leur poursuite, ils ont le sentiment que ce n'est jamais assez parce
qu'ils ne rencontrent pas leurs
besoins de bonding et d'amour. Ils ont
un sentiment très fort de leur identité.
Ils ressentent rarement la souffrance
ou la peur.
Leur instrument est la colère, souvent
déguisée en tension, en contrôle, en
grincements de dents, en hostilité, en
sarcasmes, cynisme, ulcère, maladies
vasculaires, arthrite, colites, migraines,...
Dans une relation, ils donnent peu et
demandent encore moins.
Ce sont eux qui construisent le monde
dans lequel nous vivons, mais ils ne
jouissent pas des fruits qu'ils sèment.
S'ils ont une relation, ils y mettent plus
qu'ils ne se permettent de prendre, ils
se sentent floués, le poids à porter est
trop lourd.
A la fin de leur vie, à la question sur la
valeur de celle-ci, ils répondent que
c'était une farce cruelle (scénario
d'échec Presque II en Process Communication).
Ils ont une réaction paranoïaque par
rapport au bonding.
Ils contrôlent les autres avec l'argent,
le pouvoir ou l'humiliation physique.
Ils éprouvent des difficultés à faire du
bonding : ils ne peuvent y arriver, ils
se referment : "je n'ai pas besoin de
ça". Ils méconnaissent leurs propres
besoins.
Ils peuvent devenir alcooliques, alors
que les acceptants s'adonneront plutôt
aux drogues prescrites.
On reconnaît les problématiques des
Persévérants, Travaillomanes,
Promoteurs et Rêveurs en Process
Communication.
Question posée par Michael
BROWN :
« Pourquoi, en tant que personne
saine, recherchons-nous une relation
privilégiée ? »
A chacun sa réponse …
CHAPITRE IV : L'ABC
DE LA COMMUNICATION
Les pierres d'angle de la communication sont les signes, les signaux et les
symboles. Les maladies sont causées
par les difficultés à communiquer et
par les difficultés à satisfaire ses besoins parce qu'on n’est pas
capable de communiquer ce dont on a
besoin.
Les blocages sont causés par l'ignorance de l'ABC de la communication.
- Les gens ne savent pas comment
communiquer.
- Ce qu'ils disent n'est pas ce qu'ils
veulent dire
- Ce qu'ils ressentent est différent de ce
qu'ils verbalisent
- Ils ne savent pas comment demander
ce dont ils ont besoin
- Ils ne savent pas comment se
confronter efficacement
4
- Ils envoient des signaux mixtes, ce
qui embrouille les autres et suscite la
méfiance
1. Les signes, signaux,
symboles
Les symboles sont des mots organisés
dans un langage. Ils servent à communiquer rapidement et de définir dans
certains domaines. Par exemple,
2 + 2 = 4. Le langage sert à communiquer les pensées, les symboles sont efficaces pour communiquer une
connaissance. Si on en devient trop dépendant et si on y prête trop d'attention, on risque de mal communiquer.
Les signes et les signaux sont plus basiques, plus naturels, plus universels.
Les animaux, les enfants les comprennent par les sens : l'oral, le toucher, la
vue, l'audition, l'oralité. Ils sont transférés à la reconnaissance émotionnelle
et expérimentés comme plaisir ou
comme souffrance qui sont communiqués librement par les signes et les signaux.
Le bébé est conscient de ce que sa
mère ressent et comme il est narcissique, il pense que cela a à voir avec lui.
Lorsque sa mère est triste, il prend ce
sentiment comme le sien, il le vit
comme si cela lui appartenait, l'intériorise et l'intègre à sa propre carte. La
compréhension intellectuelle vient plus
tard : le développement des attitudes et
scénarios se fait à un niveau émotionnel et non au niveau du langage.
La base émotionnelle de l'expérience
varie, elle est positive ou négative. La
décision scénarique ou attitude - pensée imprégnée d'émotion - s'est d'abord
enracinée dans les émotions sans mots
et elle évolue quand on met des mots
sur les sensations physiques. C'est
pour cela que dans le travail de régression, on revit les scènes précoces.
Les signaux sont l'expression des émotions, que l'on comprend même si on
ne connaît pas la langue que l'autre
parle, par exemple le grognement d'un
chien.
Les signes sont l'action et les gestes
qui accompagnent l'expression des
émotions. Ils sont culturels ou naturels, universels, imposés par la nature.
Par exemple, le oui et le non avec la
tête.
Quand les gens communiquent, ils
utilisent des mots - des symboles plus un tas de signes et signaux, qui
sont plus importants que les mots. La
compréhension des signes et signaux
permet de mieux comprendre les autres. Cette compréhension peut être
utilisée pour soi-même, pour communiquer de façon congruente.
Les thérapeutes dans la lignée freudienne travaillent avec les mots. Pour
être efficace, il faut communiquer
avec les signes et les signaux. Les psychanalystes et la plupart des thérapeutes se focalisent sur les symboles. Il ne
les relient pas aux sentiments et aux
émotions, ils ne les montrent pas.
C'est stupide et inefficace de parler de
ses émotions sans les montrer. Cette
façon de faire a été léguée aux autres
thérapies. La thérapie comme activité
intellectuelle est comme un tableau
noir sur lequel le client écrit et le thérapeute redit ce que le client a écrit
sans feed-back utile.
L'intuition, c'est la capacité inconsciente de répondre aux signes et
signaux lorsqu'il n'y a pas de
congruence entre eux et les mots.
2. l'ABC de la communication
A signifie "Affect" Emotions
C'est l'expérience que nous faisons des
émotions vécues, le ressenti que nous
envoyons aux autres. Le signal signale
ce que l'on ressent. Si par exemple on
entend des gens parler dans la pièce
voisine sans les voir, on ressent ce
qu'ils ressentent, à travers les signaux
qu'ils envoient, même si on ne comprend pas la langue qu'ils parlent.
Ce sont les pensées, les connaissances,
exprimées par des mots - les symboles - organisés dans une langue.
Mieux A, B et C sont combinés, plus
la communication est congruente. Si
par exemple on dit "je t'aime", on utilise
des mots
(symboles)
du ressenti
(signaux)
des gestes
(signes)
3. Les Attitudes
Ce sont les actions, les comportements
physiques, les mouvements, les gestes.
Le signe, représente ce que l'on pense
et ressent, sous forme d'actes, de
gestes, de mouvements, etc.
C signifie "Cognition" - le cognitif
- avec les subordonnés
ceux envers qui nous avons une
position d'autorité, enfants, etc.
- avec les figures d'autorité
père, mère, patron, etc.
La thérapie du changement
d'attitude
Communiquer les attitudes
Les attitudes, ce sont les pensées imprégnées d'émotions que nous communiquons avec des symboles, des signes
et des signaux. Communiquer les attitudes est le type de communication le
plus sophistiqué. Pour observer une
attitude, on observe comment elle est
communiquée, à qui, pourquoi
(motivation), à quel moment, ...
Les gens ne savent pas qu'ils sont en
train de communiquer leur attitude, or
on le fait tout le temps. Les attitudes
constituent tellement la base de notre
personnalité que nous les portons en
nous tout le temps. C'est l'effet hologramme en Process Communication.
Si je prends une photo de quelqu'un et
que je la coupe en petits morceaux,
chaque petit morceau ne représentera
qu'une partie de ce quelqu'un. Si je
prends un hologramme de quelqu'un
et que je le coupe en petits morceaux,
chaque petit morceau représentera ce
quelqu'un dans son entier. L'effet hologramme revient à dire que si je
montre une partie de moi, cette partie
de moi contient tout mon processus de
fonctionnement.
L'expert en communication est capable de voir le tout de quelqu'un. Il sait
ce que et comment les gens communiquent.
Les 5 aires de communication
B signifie "Behaviour"- Comportement
- avec les intimes
avec ceux que nous aimons réellement et désirons aimer, sommesnous libres de communiquer qui
nous sommes réellement.
Il existe 5 aires de communication,
toutes sont importantes. Dans chaque
aire, laissons-nous voir à ceux avec
qui nous communiquons ce que ABC
est, qui nous sommes :
- avec soi-même
- avec les pairs
5
Afin de savoir comment nous communiquons et si nous communiquons
notre ABC de façon congruente, on
peut faire l'exercice suivant : se déshabiller, se mettre devant un miroir en
pied et dire à la personne en face de
soi les 10 attitudes saines, "je suis aimable", je suis assez bon", "j'existe",
"j'ai le droit d'avoir des besoins et
d'être heureux", etc… et voir si on
peut croire cette personne.
Dans les groupes de bonding, les 5
aires de communication sont présentes. Vous portez toujours vos attitudes
en vous. Si elles sont négatives, le
malaise va être communiqué. Pour
être congruent, il faut laisser partir ces
attitudes négatives. Si l'on veut changer d'attitude sans faire de bonding,
on arrive très vite à un blocage.
Votre communication ne va pas changer si vous ne changez pas d'attitude
parce que si vous faites semblant, cela
ne marchera pas.
La thérapie consiste souvent en méthodes indirectes pour changer d'attitude. Les résultats sont que l'on fait
des progrès, que l'on va mieux, que
l'on contrôle les symptômes, mais les
dégâts profonds, c'est à dire les attitudes, ne changent pas et restent dans
l'Enfant. Dans ces thérapies, on donne
une réponse à l'Adulte dans l'ici et
maintenant pour y faire face.
Les méthodes directes, la guérison,
impliquent un changement d'attitudes.
Il est très difficile de changer une attitude sans thérapie. L'amour est une
thérapie naturelle. Dans le bonding,
plutôt que d'analyser, on vit des flashes, des illuminations, on met l'accent
sur l'expérience émotionnelle.
C'est une perte de temps d'essayer de
changer d'attitude quand on est encore
plein de colère, de souffrance, de peur.
C'est comme de pisser contre le vent,
ça nous retombe dessus.
Un exercice est de dire au groupe "Je
suis aimable" de plus en plus fort,
même si les autres répondent "c'est de
la merde". Parce que c'est pour soi et
pas pour ou contre les autres qu'on le
fait. Soit on finit par le croire parce
que on le ressent réellement pour soi.
Soit on rencontre un blocage en disant
cela pleur, colère, peur, ... Cela signifie
que l'on a besoin de recevoir permission et protection et de travailler ces
émotions. On apprend à le faire étape
par étape et ensuite comment le pratiquer à l'extérieur du groupe de bonding.
les besoins et les désirs
Il est important de faire la distinction
entre les besoins et le désir. Alors que
le désir est lié à une personne particulière, une relation qu'on n'a pas, on
peut faire quelque chose immédiatement pour satisfaire un besoin et rester
sain même si le désir n'est pas satisfait.
La souffrance, d'un désir non satisfait
par exemple, est en option :
Le thérapeute : Pourquoi voulez-vous
souffrir ?
Le client : je ne veux pas !
Le thérapeute : Pourquoi est-ce que
vous le faites, alors ? Arrêtez !
Si tu t'arrêtes d'essayer, tu peux obtenir
ce dont tu as besoin. Ne crois pas que
tu ne peux pas avoir ce que tu désires
et cesse d'être triste à cause de ce que
tu crois.
4. L'expression des émotions
Une émotion est finie, disponible, si on
est capable en 5 secondes de l'exprimer, même si il n'y a aucune raison à
cela. Parce qu'une émotion s'exprime
pour soi, pas pour ou contre quelqu'un.
Si on n'est pas capable d'exprimer instantanément la colère, la peur, la douleur, c'est qu'il y a un blocage de l'émotion et, attaché à ce blocage, un pro-
blème qu'on a peur de faire émerger.
En bonding, le fait d'être deux joue
comme une bouée de sauvetage, on ose
plus facilement descendre à deux dans
ses émotions.
Exercice à faire 2 par 2
Exprimer la colère avec assertivité face
à face, proches l'un de l'autre. Chaque
séquence dure quelques minutes.
- l'un dit "Oui" et l'autre répond "Non"
pendant quelques minutes.
- l'un dit "J'ai besoin", l'autre répond
"Va te faire foutre".
- l'un dit "J'ai besoin", l'autre répond
"J'ai besoin". On termine par un hug.
Cet exercice a deux objectifs
- il permet de faire l'expérience de la
quantité de colère disponible et de
son accessibilité;
- si on se laisse entrer en contact avec
sa colère, on fait émerger un problème que l'on peut travailler. Soit on
exprime l'émotion, soit on arrête de
l'exprimer, dans les deux cas, on apprend quelque chose.
C'est une prise de conscience très puissante de comprendre que l'on peut être
en charge de ses émotions plutôt que
de vivre ses émotions comme une réaction aux autres. Je n'ai pas besoin de
quelqu'un. L'exercice à deux permet de
faire voir que l'expression de l'émotion
ne détruit ni dans un sens ni dans l'autre. Que l'émotion de l'autre ne fait pas
peur. Que je peux accepter ta colère
sans devoir être responsable ou blâmer.
Qu'il n'y a rien à craindre lorsqu'on
exprime une émotion.
Comment exprimer sainement ses
émotions pour qu'elles soient malgré
tout acceptables socialement ? Si
l'émotion est finie, lorsqu'elle s'exprimera, elle sortira de façon socialement
acceptable. C'est lorsque l'émotion a
été longuement réprimée, refoulée
qu'elle sort contre l'autre avec violence
au lieu de sortir pour soi. Lorsqu'une
émotion est finie, la colère par exemple, je n'ai pas besoin de hurler pour
l'exprimer parce que je sais que je peux
le faire si nécessaire.
5. Evaluation des capacités à
communiquer
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La capacité à communiquer est fonction du développement et de l'évolution
de l'individu. On distingue 4 niveaux
qui permettent d'évaluer cette capacité
l'Adulte, l'Adolescent, l'Enfant, le
Bébé.
La communication de la maturité, c'est
celle de l'Adulte qui décrit et
demande de l'aide.
L'Adolescent est fâché et sur la défensive. S'il admet le problème, il en
blâme les autres. Son attitude vis-à-vis
de la thérapie, c'est que c'est de la
merde, que ça ne va pas l'aider. Je n'en
ai pas besoin, c'est les autres qui sont
cons.
L'Enfant parle d'une position où il se
sent sans défense, une position d'infériorité. Je viens vous prier, vous êtes
merveilleux. Je serai un bon petit garçon une bonne petite fille. Il n'a pas de
discours organisé, sa pensée est immature, il ne peut pas décrire son problème. Vous me faites aller bien et je
vous aimerai pour toujours et je serai
un bon petit garçon, une bonne petite
fille.
Le Bébé est amené en thérapie par
d'autres. Il cherche un Sauveur. Il signale au thérapeute "vous êtes merveilleux, vous êtes un dieu. Guérissez-moi
avec votre magie". Sinon, il va se chercher un autre dieu.
On peut ainsi mesurer la capacité à
communiquer d'une personne. Moins
la personne est mûre, plus longtemps
durera la thérapie et plus elle aura besoin de protection, d'implication.
La confrontation
La confrontation se pratique lorsque le
statut quo n'est pas accepté. Elle est
donc différente de l'opposition car elle
consiste à ne pas accepter les jeux, les
rackets.
L'attitude en confrontation est "Je
n'aime pas ce qui est en train de se
passer et je veux quelque chose de différent". On peut utiliser la confrontation de façon positive ou de façon négative : il y a toujours un choix. Elle
est le moyen le plus direct et le plus efficace pour obtenir un changement.
Efficace, elle l'est parce qu'elle permet de se confronter avec soi-même,
de comprendre ses attentes, ce que
l'on veut exactement, de se prendre
en charge. Sinon, on fera des projections.
Les techniques de confrontation ont
été utilisées en prison avec des groupes de sociopathes profonds. Les
sont des gens qui ne donnent pas de
réponse aux stimuli extérieurs et qui,
par conséquent, ne font pas l'apprentissage par l'erreur. Ils donnent peu
ou pas de réponse au Nourricier.
Comme thérapeute, laissez votre parent à l'extérieur.
Par une confrontation efficace, on remet en question une série de petites
choses qu'on croyait acquises. C'est
l'exemple de cette jeune fille dont le
professeur pensait qu'elle ne faisait
aucun effort et qu'elle travaillait mal.
Elle avait beau faire, le professeur ne
changeait pas d'opinion. Elle est allée
le trouver, lui a expliqué son point de
vue, ses déceptions, ses difficultés et
ses attentes. Cette confrontation a été
le point de départ d'une meilleure
compréhension de la part du professeur et des progrès de la jeune fille.
Si vous ne confrontez pas, vous ne
pouvez opérer aucun changement. La
confrontation débute au sein de soimême. Il faut savoir exactement ce
que l'on veut et être droit dans ses
bottes. Rester calme. Pour obtenir
quelque chose, il faut le demander,
sans faire de communication mixte.
La confrontation se fait pour soimême, pas pour ou contre l'autre. Ce
n'est pas une réaction de dépit, de
comparaison, etc.
C'est la technique du disque rayé
lorsqu'on rapporte un objet cassé dans
un magasin : on répète calmement ce
que l'on veut, inlassablement, sans en
démordre, jusqu'à ce qu'on obtienne
gain de cause.
Le continuum parental
Le tableau du continuum parental
permet de mesurer l'efficacité du thérapeute, formateur, parent, etc. Celuici ne peut inviter l'autre à un niveau
de développement que lui même ne
connaît pas.
Le tableau montre comment on utilise
les Etats du Moi Parent pour communiquer avec les autres. Ces Etats sont
décodés par les autres, grâce à l'intuition, aux signes, signaux et mots.
le Parent Contrôlant négatif (- CP)
-CP
-NP
+CP
+NP
Il adopte une position de Persécuteur.
Il attaque, blâme, rabaisse, critique,
fait des commentaires négatifs, invite
à adopter une position de vie nonOK, suscite des sentiments négatifs.
Conséquence, le client, l'enfant cherche à l'éviter et n'aime pas apprendre
des choses de lui.
le Parent Nourricier négatif (- NP)
Il adopte une position de Sauveur. Il
surprotège, est trop permissif, comme
une sorte de guimauve molle.
Il attire les individus parce qu'en surface il dégage une certaine chaleur. Il
vous veut du bien mais pas il n'a pas
pris assez soin de ses propres besoins.
Pour justifier sa présence, il sauve, il
donne des permissions sans substance.
le Parent Contrôlant positif (+ CP)
Il donne protection, direction, instruction. Il vous dit comment être et
comment le faire.
En thérapie, il amène à la guérison
par l'effet de transfert. Le client vit
pour recevoir des strokes de son thérapeute. La position du thérapeute est
"tu es OK; je suis OK mais juste un
peu plus que toi". Il attend que le
client devienne un petite copie de luimême. Le client apprend a ne pas
écouter les Parents. Il apprend aussi
de nouveaux comportements mais ne
les intègre pas ou pas pour longtemps.
le Parent Nourricier positif (+ NP)
Il donne des permissions, dont celle
d'aller plus loin, d'être plus sain qu'il
ne l'est lui-même. Il encourage ce que
le client répond. Il développe son propre style individuel, crée l'environnement qui encourage le développement
et l'autonomie.
7
La LOGIQUE DES
EMOTIONS
Le stress normal rencontré par l'être
humain est celui de la satisfaction de
ses besoins biologiques et métaboliques : boire, manger, dormir, être en
sécurité, etc. Le besoin de
BONDING est également un besoin
biologique.
La satisfaction du besoin de bonding implique la capacité à être ouvert émotionnellement et proche
physiquement des autres êtres
humains. Lorsque ce besoin est satisfait, nous expérimentons la plénitude. Au niveau du cerveau noncognitif (truin brain) et du système
nerveux para-sympathique, le corps
se met dans un état anabolique. Nous
nous ouvrons et nous détendons
comme dans un bâillement profond.
Nous sommes vivants, alertes, ouverts. Nous sommes dans le bienaise, nous sommes confiants, nous
sommes dans l'eu-stress. Dans cet
état, le corps crée ses propres ressources, a une croissance plus rapide et
renouvelle sa jeunesse. Nous sommes
capables d'éprouver l'émotion plaisir.
Lorsque nous sommes incapables de
satisfaire le besoin de bonding, nous
expérimentons un manque de plénitude. Au niveau du cerveau noncognitif (truin brain), le système nerveux sympathique se met dans un
état catabolique, de fermeture, de défensive. Nous nous préparons au danger, dans l'attitude du boxeur qui
s'apprête à encaisser un coup. Nous
sommes dans le malaise, la méfiance, le distress. Dans cet état, le
corps épuise ses ressources et vieillit.
Nous sommes incapables d'éprouver
l'émotion plaisir; nous éprouvons
l'émotion douleur.
Il y a beaucoup de recherches en
cours sur les états catabolique et anabolique qui ont des rythmes circadiens. Nous passons dans un mouvement de pendule d'un état à l'autre 2
fois par jour, environ vers 4 heures
du matin et 4 heures de l'après-midi.
C'est pour cela par exemple qu'il y a
plus de patients qui meurent dans les
hôpitaux vers 4 heures du matin
qu'aux autres périodes. Il y a des aliments cataboliques comme les ami-
dons, les viandes, les fromages qu'il
vaut mieux manger le soir et des aliments anaboliques qui dynamisent le
corps comme les fruits et les légumes
qu'il vaut mieux manger pendant la
journée. Après l'acte sexuel, l'homme
est en état catabolique, la femme en
état anabolique. La tumeur cancéreuse
est anabolique et le reste du corps en
état catabolique, le corps cherchant son
équilibre. La thérapie des émotions par
le cri (scream therapy) aide le corps a
se mettre en état plus anabolique ce qui
permet de ralentir l'évolution du cancer.
Les EMOTIONS
(premier ressenti)
Le bébé au stade précognitif ressent des
émotions. S'il expérimente la satisfaction positive de ses besoins, dont le besoin de bonding, il aura comme premier ressenti le plaisir, émotion qui lui
permettra de vivre en état de désir et de
connaître l'amour.
S'il expérimente la satisfaction négative
de ses besoins, dont le besoin de bonding, il aura comme premier ressenti la
douleur, émotion qui le fera vivre en
état de danger (anticipation de la
douleur) dans la peur et/ou la colère.
Les ATTITUDES
A ce stade préconscient, le bébé prend
des décisions de vie, décisions scénariques qui se manifesteront à travers des
attitudes. Le développement des attitudes et des scénarios se fait à un niveau
émotionnel. La compréhension intellectuelle vient plus tard. Les attitudes sont
des pensées imprégnées d'émotions.
Ces attitudes, positives ou négatives,
détermineront sa capacité à vivre les 5
émotions de base, capacité qui ellemême déterminera ses comportements,
positifs ou négatifs.
Cette dynamique détermine l'ABC de la
personnalité et la capacité à communiquer de façon congruente.
Lorsque les besoins de bonding sont satisfaits de façon positive, nous maintenons le corps en état de désir et nous
avons des attitudes positives. Ce sont
les 10 attitudes saines à revendiquer
pour soi :
J'existe, J'ai besoin, etc.
Lorsque les besoins de bonding sont satisfaits de façon négative, nous maintenons le corps en état de danger et nous
avons des attitudes négatives qui sont
la négation des 10 attitudes saines à revendiquer pour soi : Je ne suis pas assez bon, Je ne suis pas aimable, etc.
Les EMOTIONS
Lorsque nos attitudes de vie sont positives, nous sommes capables de vivre les
5 émotions de base. Nos émotions sont
résolues, finies et nous sommes capables d'expérimenter l'amour. L'amour,
c'est l'anticipation du plaisir qui va vers
l'objet du désir. Les symptômes/signes
en sont le bonheur, la santé, l'énergie,
la capacité à l'intimité, etc. Notre relation à nous-mêmes et à autrui est saine.
Nous manifestons des comportements
d'un style positif.
Lorsque nos attitudes de vie sont
négatives, nous ne sommes pas capables de vivre pleinement les 5 émotions
de base. Nos émotions ne sont pas résolues, elles sont non-finies et nous sommes incapables d'expérimenter l'amour.
Au lieu de cela, nous expérimentons
des sentiments rackets et nous vivons
dans la peur et la colère. Les symptômes/signes en sont la fatigue, la dépression, la rigidité etc. allant jusqu'à
entraîner des problèmes de drogue, criminalité, etc. Notre relation à nousmêmes et à autrui n'est pas saine. Nous
développons des comportements d'un
style négatif :
la fuite, le retrait, le combat, le
contrôle.
Les COMPORTEMENTS
Lorsque nous satisfaisons nos besoins
de bonding de façon positive, qu'au
stade précognitif nous avons ressenti le
plaisir et que nous avons construit notre personnalité sur base d'attitudes
positives entraînant la capacité de ressentir pleinement les 5 émotions de
base dans l'Enfant libre, que nous vivons en état de désir, que nous expérimentons l'amour, l'autonomie et l'intimité, nous adoptons des comportements d'un style positif : nous sommes
ouverts, partageants, nous sommes
dans des relations OK/OK, notre communication est congruente, nous sommes capables de prendre des risques.
Tout notre être est "en mouvement
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vers", en expansion, en état anabolique. Nous vivons la plénitude.
Lorsque nous satisfaisons nos besoins
de bonding de façon négative, qu'au
stade précognitif nous avons ressenti la
douleur et que nous avons construit notre personnalité sur base d'attitudes négatives entraînant l'incapacité de ressentir pleinement les 5 émotions de
base dans l'Enfant Libre, que nous
vivons dans la peur et la colère, que
nous sommes incapables d'expérimenter l'amour, l'autonomie et l'intimité,
nous adoptons des comportements
d'un style négatif : nous sommes sur
nos gardes, contractés, fermés, rejetant
ou acceptant, notre communication est
incongruente. Tout notre ' être est "en
mouvement loin de", en restriction, en
état catabolique. Nous vivons dans un
manque de plénitude. C'est de cette façon que nous cherchons à éloigner le
danger.
"Je crois que le bonheur, c'est le
plaisir de la plénitude"
Michael BROWN
POINTS DE REFLEXION
1. Je ne suis pas responsable de mon
partenaire. Je suis responsable envers
mon partenaire, je suis responsable de
moi. Ce n'est pas ma responsabilité de
le rendre heureux, mais je fais tout
pour répondre à ces besoins.
2. Je fais mes demandes clairement et
je suis prêt à négocier.
3. Ma responsabilité dans la communication avec mon partenaire :
a) Je partage mes sentiments,
mes pensées, mes préoccupations et mes besoins
b) J'écoute les réponses de mon
partenaire
c) Je réponds aux réponses de
mon partenaire.
4. Il n'existe pas de relation "gagnantperdant", il n'y a que des relations
"gagnant-gagnant" ou "perdantperdant"
Texte rédigé par
A.M. BAILLEUX
Proposé par Jérôme Chidharom
ECOUTER POUR DONNER SENS
Contrairement à l‘animal, l’homme ne naît pas
achevé.
Certes, l’être humain peut se contenter d’exister
comme un animal, réaliser sa croissance biologique,
apprendre un langage et des comportements, satisfaire
ses instincts et jouir de son existence. Mais l’homme a
le potentiel de réaliser un programme plus ambitieux :
devenir homme c’est prendre conscience que la vie a
un sens et accepter d’appliquer son intelligence et sa
volonté à le découvrir. Cette ouverture au sens accomplit l’homme dans sa plénitude.
La maîtrise de soi, le dépassement, le sacrifice bien
compris ont pour seul objectif de s’ouvrir à la finalité
de l’être humain.
Nous comprenons mieux alors ce que sont l’essence et
le but de l’écoute, c’est-à-dire donner une ouverture à
des niveaux de sens plus élevés. Il s’agit, pour celui
qui est écouté, et bien souvent aussi pour celui qui
écoute, d’accéder au sens, en étant aidé à reconnaître
les enseignements de l’expérience.
(sens = signification), pour choisir sa propre orientation
(sens = direction), sans se couper de sa sensibilité
les cinq sens et le sixième.
Ainsi conçue, l’écoute est initiatique. C’est un questionnement qui met sur le chemin d’une recherche
personnelle et qui ouvre à la parole qui donne sens.
C’est pourquoi l‘écoutant n’est pas toujours muet.
Ecouter c’est, entre autre, aider l’autre à prendre de la
distance par rapport à ses conditionnements dans un
acte qui est inhérent à la liberté essentielle de homme
et qui fonde sa dignité.
En plus, des liens affectifs et des injonctions parentales bien connues des thérapeutes, il faut être attentif
aux implicites qui fondent les raisonnements. Par
exemple dire à un enfant : fait d’abord ton travail tu
t’amuseras ensuite, c’est lui transmettre de manière
inconsciente que le travail n’est pas amusant, et, devenu adulte il aura en permanence cette référence dans
sa propre manière de penser.
Il est très difficile de se débarrasser de toutes ces
entraves et de tous ces présupposés, pour accéder à
une pensée autonome et s’éveiller au sens de la vie
humaine dans sa plénitude.
Dès lors, l’écoute est nécessairement à plusieurs niveaux comprendre ce que dit l’interlocuteur, mais surtout pourquoi il le dit, c’est à dire le comprendre lui-
9
même.
Une telle démarche est proche de celle que pratiquait
Socrate, l’écoutant par des questions permettra d’ouvrir la porte à une prise de conscience.
Il laissera chacun élaborer son pain, c’est à dire sa
propre parole, à partir de la moisson qui lève en luimême. Il aidera seulement à nettoyer l' intellect de toutes les poussières des discours anciens et à fabriquer
les filets pour que chacun aille pêcher son propre sens
L’écoute n’est donc nullement affaire de savoir, il est
des thérapeutes formés à l’écoute qui ne font que
poser des diagnostics et appliquer des modèles. Il
n’ont pas à faire à une personne mais à un cas typique
de… .. A l’inverse, certaines personnes sans instruction sont aptes à écouter, comprendre et poser la question ou faire le commentaire qui met sur le vrai
chemin.
Si celui qui se confie ne reçoit que des explications
savantes, il comprendra mentalement ses limitations et
cette compréhension n’aura aucun effet sur sa manière
de vivre et sur ses actes. Elle ne passera pas de l’intelligence à la volonté. Bien plus, elle risque de constituer un filtre supplémentaire à sa grille d’interprétation et une incohérence de plus entre son savoir et
l‘utilisation qu’il en fait. Un savoir qui ne correspond
ni à l’expérience de celui qui le reçoit, ni à la redécouverte du raisonnement qui le fonde, il est creux comme
des ossements desséchés.
Un autre danger pour l’écoutant est de prodiguer trop
vite, à partir de ce qu’il a perçu, des conseils pratiques ou relationnels éventuellement efficaces, mais
qui font de l’homme un objet et non un sujet. Il est
légitime de faire coexister écoute et efficacité, mais il
faut faire attention de ne pas confondre finalité et
moyen. Dans le cas de l’insertion sociale par exemple
ce n’est qu’un moyen.
Confondre le cheminement personnel d’un être et la
performance socioculturelle du conseil, c’est se
condamner à rester dans la confusion des valeurs et le
mal-être du non sens. Dès lors, celui qui est écouté
ainsi ne risque guère de donner sens à son travail, à sa
vie, au delà de son intérêt matériel ou de son plaisir
immédiat.
De toute façon l’écoutant ne pourra jamais accompagner personne plus loin qu’il n’est allé lui même, non
pas dans le savoir des livres et des enseignements,
mais dans son vécu et dans ce qu’il a su en retirer.
La qualité de son écoute est liée à ce qu’il a perçu de
la condition humaine, au cours de sa propre quête du
sens, elle dépend du degré de libération et d’éveil
auquel il est parvenu. Celui qui s’est donné pour finalité de réussir socialement, sur le plan professionnel et
familial, pourra écouter et conseiller au niveau de
l‘intégration sociale. On ne peut guère attendre de lui
qu’il aide l’écouté à prendre possession de sa vie et de
sa propre finalité.
C’est pourquoi l’enseignement de l’écoute est si difficile Il ne s’agit guère de connaissances déductives et
utilitaires, dont rêvent les sciences humaines. Certes,
il est possible de conseiller rationnellement quelqu’un
sur la manière de gérer son existence, de se débrouiller dans la vie, bref de mener une vie d’animal social.
Si on se fait une idée plus haute de la mission de
l’homme, et du rôle de l’écoute, il sera nécessaire de
retrouver une véritable réflexion philosophique et anthropologique sur la nature, la place et le sens de
l’homme.
facultés d’écoute. C’est certainement une voie pour se
relier à ce qui nous entoure et pour percevoir la beauté
et l‘intelligence dont témoignent les lois et chaque
forme du monde.
Celui qui écoute doit être dans une démarche d’humilité celle-ci se référant à la fois à « humus » de la terre
et à notre humanité.
Aider l’autre à trouver sa place d’homme c’est aussi
l’aider à se détourner des vanités individuelles et
sociales pour retrouver l’émerveillement face à la
nature, dont il fait partie.
Emerveillement que l’on éprouve en méditant la
poésie et l’enseignement profond des mythes primitifs,
ou en découvrant les équilibres et les découvertes
révélées par les sciences, ou encore en regardant les
fleurs, les arbres, une rivière ou les splendides images
du cosmos que nous livre les technologies
actuelles.
Il faudra acquérir, aussi, la capacité à regarder la
vérité des hommes et des choses, en leur étant vraiment présent. Il n’est pas étonnant que beaucoup
d’écoutants soulignent tout ce que leur a apporté la
contemplation de la nature pour développer leurs
Catherine MOURET
Psycho-Somatothérapeute
10, rue Duplaa
64000 PAU
Tél. 05 59 27 13 18
[email protected]
www.therapie-corporel-art.com
CODE ETHIQUE
DU SOMATO-THERAPEUTE ET DU SOMATO-PYCHOTHERAPEUTE
1.
2.
Exercer LEGALEMENT en étant déclaré comme professionnel. (libéral ou salarié).
RESPECTER la dignité de la personne en traitement.
- En connaissant ses propres limites professionnelles
- En s'engageant à orienter la personne en traitement vers un autre praticien si besoin.
- En mettant en oeuvre une recherche de moyens qui tend vers l'autonomie et le mieux être du patient ou
client.
- En respectant ses croyances religieuses, politiques, philosophiques.
3.
4.
5.
6.
7.
- En n'utilisant aucune pratique, pression, de quelqu'ordre que ce soit, qui puisse mettre en péril
l'intégrité du patient ou client (adhésion à un mouvement, une école, une communauté religieuse...
etc ... ).
S'INTERDIRE toute pratique sexuelle avec les patients ou clients et les élèves en formation.
S'INTERDIRE et INTERDIRE tout passage à l'acte violent.
Fixer les HONORAIRES avec tact et mesure et s'interdire toute exploitation matérielle et financière.
RESPECTER et faire respecter la règle de CONFIDENTIALITE.
GARANTIR le secret professionnel.
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Le soin par le toucher juste
Ébaucher un geste chaleureux, prendre une main, masser une nuque, un visage, quels risques prend-on ? Un
seul: oser un geste gratuit. N'est-ce pas l'unique
chance, face aux techniques et aux interventions
actuelles, de plus en plus complexes, de rééquilibrer de
façon humaniste le rôle spécifique du soignant que le
manque de temps, le stress du travail journalier aseptisent et privent de sa dimension relationnelle qui est
essentielle face au patient? A coté d'un "contact médicalisé" et compétent, un contact humain, apaisant, rassurant, se doit d'être présent. C'est ce que le Sensitive
Gestalt Massage par l'approche du toucher, propose.
Le toucher juste du soignant est écoute et communication, présence a l'autre et accompagnement.
Accepter de faire le choix d'une présence et d'un geste
juste.
C'est accueillir en soi le respect et la dignité de la personne et lui apporter le confort et l'apaisement nécessaire au détachement de ce qui doit être la transition.
C'est aussi l'obligation de rester à sa place dans le respect de chacun et de la famille.
LA PRESENCE:
Quoi qu'on en dise parfois et quelles que soient les étapes antérieures, la majorité des mourants trouvent difficile de se détacher du vivant et d'abandonner leur propre existence. Nombreux sont ceux qui avouent, de
multiples façons, avoir peur de la souffrance et de la
solitude à l'instant de leur mort. L'être humain ayant
été solitaire de ses semblables, accompagné par eux et
de lui-même accompagnant durant toute son existence,
il est difficile de concevoir qu'il puisse souhaiter de
mourir dans l'isolement. Même les plus grands solitaires ont vécu, malgré tout, en interrelation avec autrui,
et sans doute ont-ils besoin autant que les autres de
recevoir une ultime preuve d'amour. Toutefois, à l'occasion, certains patients semblent se replier sur eux
même au point de couper toute relation avec le monde
extérieur, exprimant ainsi leur choix de s'isoler dans
l'étape finale de leur vie, peut-être une dernière forme
de colère ou encore la dépression consécutive à leur
propre deuil.
LE GESTE JUSTE :
Pourquoi cette attention porter au geste ? Nul besoin
de porter de l'attention au geste pour lui conférer quelque importance. Si tout instant est lié, si la situation
dans laquelle se trouve le patient est là comprise, si
tous les éléments la constituent sont rassemblés, c'est
qu'un même mouvement les habite, et c'est le mouvement du corps qui est esprit et de l'environnement qui
11
est corps, c'est ce mouvement qui se dessine dans un
geste. Le geste n'est pas ajouté à la situation, il en est
le signe. Le geste n'est pas isolé, il fait signe. Il abolit
le langage parce qu'il le porte à son comble. La présence du geste juste demande a trouvé la bonne
distance avec la personne et de vous accorder le temps
nécessaire a accueillir même l'espace d'un instant votre
présence à la sienne. Et de vous faire confiance et
laissez venir les gestes justes pour recevoir et donner
ce dont la personne a besoin et bien sûr cela oblige à
votre présence en conscience.
La confiance a son haut niveau oblige à l'authenticité
de cette relation et être dans cette présence juste et
humble.
Ce qui pour moi, dans cette abondance du tout en étant
là ce n'est que purement et simplement de l'amour qui
vient de tout mon être en gardant la verticalité
nécessaire et qui n'est autre que la voie du cœ ur.
LA REUNIFICATION :
Tous les devenirs et le moi devons être considérés
comme des évolutions du mouvement qui a lieu en
notre véritable moi, comme une entité unique qui
habite notre corps et non se limiter à celui-ci. Dans nos
rapports avec le monde qui nous entoure, nous devons
consciemment être ce que nous sommes vraiment,
c'est –a dire ce moi unique qui devient tout ce qu'il
nous est donné d'observer. Tout le mouvement, toutes
les formes, toutes les énergies, tous les évènements doivent être perçues comme faisant partie de notre moi
unique et réel dans de nombreuses existences, comme
le Jeu de la Volonté, du Savoir et du Plaisir du
Seigneur dans son existence infinie.
L’ETRE :
C’est être habité par la soif de donner, c’est décider
d’être généreux… . De son temps, de son regard, de sa
tendresse. C’est choisir de se placer résolument du côté
de la profusion, de la source… c’est lutté contre la
pesanteur pour se faire transparent à la grâce.
Christine Salvador
thérapeute psycho-corporelle et somatothérapeute
depuis plus de vingt années d'acquis et d'expériences.
Propose régulièrement des stages de formation.
Hameau les maquignons 84220 GOULT
LE MASSAGE DU BEBE
Extrait Mémoire de fin de formation de Somatothérapeute - Paris-1997
«Un mode de communication dans la relation d’aide – Le toucher par le massage»
«Le bébé s’assure que tout va bien en grande
partie par les messages qu’il reçoit de la peau. Le
besoin de contact corporel chez l’enfant est irrépressible; si ce besoin n’est pas satisfait correctement, l’enfant en souffrira même si tous ses
autres besoins sont comblés».
Ashley Montagu
Lorsqu’un bébé pleure, il exprime une souffrance ou
un malaise ou les deux à la fois. C’est le seul mode
d’expression dont il dispose. A-t-il faim ? A-t-il
froid? A-t-il chaud ? Quoi qu’il en soit, son appel
demande une réponse urgente. Combien de mères, en
raison d’idées préconçues, solidement ancrées, ont
résisté à «l’impulsion animale» de prendre leur bébé
dans les bras lorsqu’il pleurait sous prétexte que trop
d’indulgence «gâtait» les enfants et créait des habitudes néfastes à un bon équilibre.
Dans un manuel de puériculture publié en 1892,
Lisbeth D. Price, formatrice d’infirmières, disait que
le bébé ne devait jamais être bercé, ni consolé sur
l’épaule. Dans les années 1890, le Docteur Luther
Emmett Holt, pédiatre, prétendait que bercer un enfant pour l’endormir était inutile et éventuellement
nocif. Egalement, que c’était une habitude facile à
prendre mais difficile à perdre. Alors qu’en fait, le
bébé perd ces habitudes en quittant ses habits de
bébé ...
Cette répression de l’approche tactile, véhiculées par
notre Société, a rendu malheureux des millions d’enfants et perturbé leur vie d’adulte. Depuis cette époque révolue et, bien que les traditions troublent
encore l’esprit de certains parents, l’occident a
reconnu les bienfaits du contact corporel et du massage des bébés en particulier. Dans certains pays de
culture africaine ou indienne, cette coutume se transmet de mère en fille depuis des générations. Il aura
fallu plusieurs siècles à notre culture occidentale et
rationnelle, des études et des faits rapportés par des
chercheurs, des savants éminents (cf. La peau et le
toucher de H. Montagu) pour adopter ce mode de
communication par le massage qui est un acquis
pour le reste de la vie.
Le massage donne au bébé un sentiment de sécurité
par le contact épidermique. Il favorise son sommeil,
12
sa digestion, ainsi qu’une bonne circulation du sang.
Il lui assure également une meilleure résistance à la
maladie et aux agressions microbiennes. Il lui apporte calme et détente. Des effleurages légers pratiqués sur le ventre apaisent les douleurs provoquées
par les coliques. Le massage, associé à l’état fusionnel mère/enfant au cours des premiers mois de la
naissance, procure au bébé un sentiment d’unité.
Pour illustrer mon propos, je citerai un extrait du
«Corps et de la caresse» de R. Bécart et U. Bandelow. «On a pu remarquer par exemple que lorsque
dans un atelier de massage familial il se trouvait un
bébé qui pleurait, qui refusait le massage, il suffisait alors de masser la tête et les épaules de la
mère pour que le bébé se calme même si c’était une
autre personne que la mère qui le tenait. A la fin du
massage de la mère, après une vingtaine de minutes, le bébé est profondément endormi et dort en
général presque une heure» (p. 193).
Pour le tout-petit, rien ne remplace le contact corporel avec la mère. Ses gestes, le toucher, le massage,
sont pour lui chargés de sens et contribue à l’ancrer
dans une expérience positive de la vie. Je me souviens de cette patiente antillaise, mère de trois jeunes
enfants, qui s’habillait de vêtements très amples.
Lorsque l’un de ses enfants pleurait, elle le glissait
sous son vêtement, à même la peau. Le bébé s’arrêtait de pleurer instantanément au contact du corps de
sa mère. Le contact peau à peau est un facteur décisif de l’attachement mère-enfant. «Etre portés, bercés, être tenus, être massés, autant de nourritures
pour les petits enfants, aussi indispensables, sinon
plus, que vitamines, sels minéraux et protéines»”.
(F. Leboyer - Shantala - p. 23).
Dans «la peau et le toucher», A. Montagu nous
raconte la visite d’une clinique pour enfants, en
Allemagne, avant la première guerre mondiale, par le
Docteur F. Talbot* de Boston. Celui-ci fut frappé
par la présence d’une vieille femme portant sur la
hanche un enfant en mauvais état. Lorsqu’il demanda qui était cette femme, on lui répondit «Oh, ça,
c’est la vieille Anna, si un enfant ne guérit pas
après que nous avons tout tenté sur le plan médical,
nous le confions à la vieille Anna qui, elle, réussit
toujours à faire quelque chose» (p. 68).
En réalité, cette femme ne faisait qu’entourer le bébé
d’une douce affection, le touchait, le cajolait, le
caressait. «Les caresses ne sont donc pas une nourriture excédentaire. Elles sont une nourriture
normale, et non une gâterie. On pourrait dire que le
toucher est la pierre angulaire de l’humanisme»
(Le corps et la caresse - Raoul et Ulla BécartBandelow - p. 192).
En Inde, les bébés sont régulièrement massés jusqu’à
l’âge de six mois. A Bali, il existe une tradition de
massages thérapeutiques pour calmer les maux de
ventre des bébés. Les scientifiques russes affirment
que le développement du système nerveux central est
accéléré par le massage. Aux Etats-Unis, le Dr. Rice
a mis au point une technique de stimulation sensorielle pour les prématurés (massages - caresses bercements) favorisant ainsi une prise de poids plus
l
rapide. Les exemples sont multiples. L’importance
capitale des messages reçus par le bébé par l’intermédiaire de la peau n’est plus à démontrer.
* C’est le Docteur Ftalbot qui introduisit l’idée de TLC
(Tender Loving Care) qui désigne une attitude envers
l’enfant qui consiste à donner la priorité à la tendresse
plutôt qu’à l’éducation
Octobre 2005
Chantal Vincent
Somatothérapeute Titulaire
Somatanalyse et Somatodrame
Tél. 01 40 96 93 09
E-mail : [email protected]
CONTE ORIENTAL
a magie du massage
Il était une fois une jeune femme nommée Fatima, qui était constamment harcelée
par sa belle-mère. Finalement, Fatima ne parvint plus à supporter ce traitement,
et elle se rendit chez l'herboriste local pour acheter du poison destiné à tuer la
vieille femme. Après mûre réflexion, l'herboriste lui proposa une potion très parfumée. Il lui expliqua que cette potion devrait être appliquée chaque jour sur la
peau par massage et que la belle-mère de la jeune femme en mourrait après six semaines.
Fatima suivit ses instructions, et chaque jour, elle fit un massage à sa belle-mère.
Peu à peu, le mauvais caractère de la vieille femme sembla se dissiper, des liens de
sympathie se créèrent entre les deux femmes, et elles commencèrent à se comprendre.
Fatima commença à regretter d'avoir voulu tuer sa belle-mère et, à mesure que le
temps passait, elle devint de plus en plus inquiète. Finalement, elle retourna chez
l'herboriste et le supplia de lui donner un antidote à son poison. Le sage vieillard lui
sourit et expliqua qu'un antidote n'était pas nécessaire. Le poison qu'elle avait administré à sa belle-mère par massage était une simple mixture d'huiles aromatiques, et constituait le meilleur antidote à sa situation.
Chantal Vincent – octobre 2005
13
LE PRINCIPE COMPLEXIFICATION / PLENARITE
Le paradigme holanthropique considère l’ontogenèse comme un développement qui apporte continuellement de nouveaux éléments corporels, psychiques et relationnels. On pourrait se contenter de les additionner,
accumuler, multiplier avec avidité (socialement et matériellement surtout) jusqu'à la complication et l'indigestion. Or l'être humain est ainsi fait qu'il ne peut gérer simultanément qu'un petit nombre d'items, confer la loi
de Miller qui dit que la mémoire de travail ne retient que 7 ± 2 items à la fois, et la théorie
d’Edelman (que nous verrons plus loin) qui postule qu’on ne peut conscientiser qu’un nombre plus petit encore
d’items à la fois.
C'est la réalité de la complexification.
Mais chaque nouvel élément qui s'intègre provoque un réajustement de l'ensemble pour y trouver sa
place. Aussi cet ensemble est encore plus complexe, constitué de dizaines et de centaines d'items, de telle sorte
que ce processus ne peut se faire que globalement, quasi spontanément, dans le lâcher prise que réalise… l'expérience plénière, concept que nous verrons plus loin.
C’est le principe complexication / plénarité.
Deux validations viennent confirmer ce principe fondamental, l’une de Virginia Satir, créatrice d’un
modèle évolutif en thérapie familiale, l’autre de René Thom, mathématicien.
“ Nous n’avons pas à nous débarrasser de quoi que ce soit. L’idée est d’ajouter une nouvelle conscience, des connaissances, des manifestations et de l’expérience pour faire que quelque chose de nouveau arrive. Chaque attitude contient déjà la graine de l’intégrité et de la congruence”
(cité par Joan E. Winter in Elkaïm p. 414).
Satir explique ici l’effet de réajustement et d’intégration de l’acte thérapeutique qui atrophie l’élément
inadéquat et donne de la place au nouvel élément. Il n’est donc pas nécessaire de “ donner la castration
“ comme l’énonçait Françoise Dolto. “L’intégrité et la congruence” redisposent l’ensemble spontanément, sans éliminer.
Par ailleurs un modèle mathématique nous offre une analogie intéressante, la "théorie des catastrophes" de René Thom qui cherche à circonscrire les phénomènes complexes (comme les climats), et qui a déjà
été appelée à la rescousse de la psychanalyse par Michèle Porte. Cette théorie repose elle-même sur une image
très simple, sur les poulies et la came des anciens moulins. Voici comment j'avais moi-même utilisé ces références pour décrire le passage de la matrice fusionnelle (avec la mère) à la socialisation (grâce au père) ou, en
d'autres concepts, la complexification du stade oedipien.
“Et puis il y a les autres partenaires : le père, les frères et soeurs, la grande famille, les invités, les rencontres lors des promenades. Au début, ils n’étaient que des empêcheurs de fusionner en rond. Peu à peu, ils
offrent une présencce qui, si elle ne vaut pas la fusion maternelle, palie néanmoins à l’absence de cette mère.
D’abord ils constituent cette catastrophe qui expulse de la position de stabilité fusionnelle mais, à la longue, ils
offrent quelque chose de nouveau qui semble tout aussi intéressant : la sécurité par la protection.
“A l’occasion de ce nouveau cycle, référons-nous à René Thom et à son modèle mathématique. Pour
ce scientifique, la position de stabilité structurelle se représente comme un jeu de poulie dont le cadre de vie
est la roue motrice et le sujet, une seconde roue entraînée par la première.
Schéma 12 la position de stabilité structurelle
14
« Ici, le sujet a bien une vie propre, une dynamique qui le fait tourner sur lui-même, mais il n’y a pas de mouvement par rapport à sa position. Il reste sur place, il est stable, structuré par le cadre de vie qui est lui-même stable.
C’est ainsi que se présente le coeur de chaque étape de développement : l’homéoésthésie dans l’écosystème, la fusion
avec la mère, la protection dans la dynamique familiale.
“Mais, lors des catastrophes transitionnelles, les cadres changent, les cadres conjointement avec le sujet. La vie évolue, se complexifie, et expulse de la stabilité antérieure. C’est la catastrophe. René Thom propose ici le modèle de la
came
saut de relaxation
partie marquée
Schéma 13 la came ou cycle marqué
« Empruntons à Michel Porte la présentation de la came et son application aux concepts psychanalytiques.
“Sur la partie non marquée du cycle a lieu une variation continue de la distance au centre de rotation - écart spatial - et
de l’énergie - (on peut imaginer un tel arbre à cames, entraîné par une roue de moulin dans un courant, et entraînant
lui-même des marteaux à foulon, ainsi que l’usage le plus anciennement connu de ce dispositif en offre l’exemple). Sur
la partie marquée du cycle, au passage du saut de relaxation, la distance au centre et la teneur en énergie baissent brutalement (la tête du marteau dégringole sur le drap). Le saut de relaxation est une transformation irréversible. Intuitivement nombre de cycles vitaux paraissent relever d’un schéma de ce genre : cycles alimentaire, du sommeil, respiratoire...“Porte p. 60 )
Pour nous, le passage oedipien est une complexification (on entre dans la socialisation grâce au père) et non
une castration (on n'élimine pas la mère). Et cela se fait dans une expérience plénière, dans un saut plénier pour paraphraser le saut de relaxation de la came. Le grain devient farine mais l'essentiel du grain est là, autrement, ajusté à son
devenir. On n'enlève rien (surtout quand on est Bio-), on enrichit.
Expliquons plus précisément le schéma suivant qui éclaire encore mieux le principe complexication/plénarité :
- il n’y a plus deux poulies mais une seule qui représente le sujet en son développement interne et internalisé ;
- la partie marquée de la came (uniformément ronde) représente l'état de stabilité structurale qui ménage une
certaine permanence après l'intégration d’un nouvel élément ;
- puis de nouveaux développements se font qui, dans un premier temps, s'additionnent, s'accumulent séparément et encombrent la partie non marquée de la came (rayon qui s'allonge) ; l'énergie de l'être doit s'appliquer à solidariser ces
éléments extérieurs avec l'ensemble, comme un tendeur sur un porte-bagage, et de plus en plus d'énergie est accaparée
Morcellement
Énergie de cohésion
Saut plénier d’intégration
Addition de nouveaux
éléments
Partie marquée : pleine présence
Schéma 14 modélisation du principe complexification/plénarité
15
- aussi longtemps que la volonté d'accumuler quantitativement s'exerce, on y épuise l'énergie, le développement se
bloque par saturation et risque même le morcellement ; quand on lâche enfin prise dans le saut de relaxation, par
l'expérience plénière, tout s'intègre, s'enrichit, se stabilise, sans perdre ni castrer, en réaménageant l’ensemble. L’énergie de cohésion se libère de nouveau pour investir le processus de complexification.
Le modèle ontogénétique et les treize caractéroses
Le paradigme holanthropique recèle un autre modèle, centré sur la psychopathologie, qui nous permet de situer les
treize caractéroses (des DSM IV et CIM IO) par rapport aux six étapes ontogénétiques. Nous avons déjà évoqué les
onze principales de ces caractéroses comme indications privilégiées de la psycho-somatanalyse. Ici, nous voulons
les situer plus scientifiquement.
La psychopathologie récente fait preuve d'une louable modestie, en reconnaissant qu'elle n'en sait pas tant sur les
maladies mentales. Aussi se contente-t-elle de décrire minutieusement les entités pathologiques et d'y ajouter les statistiques qui éclairent étiologie, prévalence et pronostic. Ainsi font les DSM et CIM.
Notre approche se construit sur ces bases largement reconnues -quant au descriptif-et y ajoute des critères plus précisément orientés vers la psychothérapie. Ces derniers permettent d'établir une stratégie de soin. Trois critères y
contribuent :
- l'état de l’énergie,
- le degré de gravité du mal,
- le cadre relationnel.
L'état énergétique se présente sous deux formes essentielles :
- en choc (état diffus de l’énergie, " énergie libre " de Freud) jusqu'à l'amalgame et la confusion/dépression ;
- en stress (état concentré de l’énergie, stase énergétique de Reich) jusqu'au clivage et à la dissociation.
Les trois degrés de gravité correspondent à la fois à la conception classique de la psychopathologie et aux trois
durées nécessaires pour les traiter :
1er degré :
symptôme, fonctionnel et dynamique, indication privilégiée des thérapies courtes ;
2ème degré :
caractérome, trait de personnalité fixé, conflit central majeur, nécessitant une thérapie
focalisée ;
ème
3 degré :
syndrome, structuré et fixé, correspondant aux grandes pathologies psychiatriques, obligeant
à des thérapies longues.
Les six étapes du développement ontogénétique on été présentés ci-dessus (p. 77). Nous les présenterons sous le
nouvel aspect de la came.
L’hypothèse de notre modèle repose sur l’idée que chaque caractérose correspond à une étape de vie et à un état
énergétique en clivage ou on amalgame
Schéma 15 : Modélisation des treize caractéroses
16
En abscisse, on lit le vecteur de l'écoulement chronologique, de la conception à la mort, à travers
les six étapes relationnelles. On propose le timing approximatif suivant pour le passage d’une étape à l’autre : 6 mois, l’Oedipe à 2 à 3 ans, fin de l'adolescence (c'est quand de nos jours ? ), 10 à 15 ans après le
début de l'âge adulte, 40 à 50 ans pour l’individuation. Ces six étapes se déroulent dans l'ordre ou dans
le désordre (comme au tiercé, mais le gain n'est pas le même ! ).
En ordonnée, se dessine l'état de l'énergie. Vers le haut, c'est l'état concentré jusqu'au stress au risque
du clivage et de la schize ; vers le bas, c'est l'état relâché jusqu'au choc, au risque de l'amalgame et de la dépersonnalisation.
Notre schéma ne nous propose que les entités du deuxième degré de gravité, les treize caractéroses.
Nous ne voulons pas argumenter plus avant le choix de ces positionnements, sinon pour préciser trois choses :
- le corrélation avec l'étape relationnelle renvoie tantôt à la mise en place de la structure caractérielle de base (schizotypie ou narcissisme par exemple dans la tendre enfance) bien avant son expression symptomatique, tantôt à l'époque des manifestations majeures (caractéroses paranoïaque ou dépendante à l’âge adulte, par exemple) ; quant aux personnalités post-traumatique et postpathologique, elles découlent évidemment du moment des accidents, tout en mettant un certain temps
à devenir invalidantes ;
- la corrélation avec l’état énergétique est assez bien correlée aux descriptions classiques, sauf
pour la personnalité narcissique que nous mettons en choc en vertu de son adhésion aux idées grandioses et de son noyau dépressif plutôt que de sa superstructure apparemment rigide ;
la corrélation avec l’âge : les caractéroses se montrent assez rarement de façon pure, comme la profession le
sait ; par contre, elles se distinguent clairement en deux catégories, en stress et clivage d’une part, (liste du
haut du schéma) en choc et amalgame d’autre part (liste du bas) ; de plus, l’expression de la caractérose varie
avec l’âge et prend les couleurs de la succession ici proposée
personnalité en clivage :
- schizoïde
schizotypique
bordeline
histrionique
dyssociale
paranoïaque,
personnalité en amalgame :
- narcissique
impulsive
compulsive-obsessionnelle
évitante
dépendante.
La psychothérapie ne modifie pas fondamentalement la structure de personnalité mais peut accélérer
l’évolution indiquée (qui va vers des formes de plus en plus légères) et atténuer la gravité (jusqu’à déboucher
sur de simples symptômes du premier degré). Cette évolution est aussi ponctuée par des séquences qui se manifestent dans l’autre polarité (stress
choc, choc
stress), le bordeline pouvant déprimer et le narcissique réagir comme un psychopathe, par exemple.
Bien que j’insiste sur l’aspect principalement pragmatique et stratégique de cette psychopathologie, je
ne mésestime pas les éventuels forçages et fausses fenêtres de cette schématisation. Mais même ces derniers
peuvent faire écho et obligent, en tout cas, à réfléchir. Le respect de la complexité humaine et la prétention holanthropique n’empêchent pas de déboucher sur cette autre réalité humaine, qu’elle est étonnamment simple et
ordonnée. Et puisque la psychiatrie moderne avoue modestement les limites de son savoir, pourquoi ne pas
proposer de nouvelles hypothèses ?
A présent, il nous faut aller à la rencontre du concept unificateur, du véritable intégrateur qui ne peut
être que celui du processus thérapeutique, à savoir l’expérience plénière.
Richard MEYER
- Médecin psychiatre - Docteur en sciences humaines
Membre de l'Académie de Médecine de Pologne
Directeur de l’Ecole Européenne de Psychothérapie
Socio- et Somato- Analytique (Eepssa)
42 rue général de Gaulle 67640 LIPSHEIM
Pour plus de renseignements : www.hol-anthrop-inux.org
17
Du non usage de l’
attente...
C’est l’heure du tri. Je veux parler du
tri entre le grain et l’ivraie. Qui l’a
décidé, cette heure et ce tri ? Le député UMP Bernard Accoyer en octobre
2003 qui fait adopter en Assemblée
Nationale un amendement visant à
réglementer la pratique des psychothérapies pour les protéger de dérives
sectaires… La machine à trier est en
route. L’INSERM a proposé une
grille de tri qui fit un tollé, les psychanalystes ne sont pas d’accord entre eux, les comportementalistes en
profitent. Guerre dans l’évaluation
des méthodes. Course à l’homologation. Livre noir de la psychanalyse.
Où sommes-nous ? Dans un village
d’irréductibles gaulois, où l’on a de
cesse de vouloir tout maîtriser ? Peutêtre est-il urgent d’ATTENDRE ?…
« Il est nécessaire que chaque
acte laisse une attente de quelque
chose »
Pierre Corneille
Discours des trois unités
Justement, le mot « maîtrise » est
banni du vocabulaire de psychothérapeute. Personne n’a de pouvoir sur
personne. Le psychothérapeute ne
maîtrise rien du tout hormis le temps
(et encore !). Le thérapeute est seul
face à son patient. Le patient reste
seul face à son thérapeute. La thérapie est une rencontre de deux solitaires qui apprennent à recevoir l’un de
l’autre. Recevoir est justement autrement plus impliquant que donner. Il
suppose le laisser-faire, le laisser venir, le laisser transformer les choses.
Se laisser construire voire déconstruire par l’autre est possible dans
cette intention d’abandon à l’autre.
Se laisser façonner, tous ses sens en
éveil, pour alimenter un processus
auto-nourricier, socialisant et créateur. L’attente commence par là :
laisser venir la perception des choses.
C’est tout le contraire de la volonté
de maîtrise, processus fermant les
portes car il implique l’assurance de
soi. Dans ce processus, aucune place
n’est faite à l’intuition voire à l’imagination puisque que tout est décidé
(d’avance).
Dans le contexte d’une thérapie
(analytique), le patient vient pour se
faire aider. Il vient chercher une solution à sa souffrance. L’accompagnement réside dans l’écoute, la reformulation, l’intuition, l’étonnement et
l’imagination. Il vient chercher une
solution, il repartira avec un questionnement. Quelquefois, il repartira
avec une attente.
Amener le patient à réfléchir et à vivre ses propres solutions est le vrai
travail du thérapeute. Par exemple,
lors d’une séance, il arrive que je n’ai
pas d’intuition ni d’issue. Et je demande au patient de chercher sa solution. Il me fait part qu’il n’en a pas.
Moment délicat où l’étonnement,
l’invention, ou l’intuition sont primordiaux. Mais existe-t-il seulement
un exemple où il n’y ait pas un commencement de solution pensée par le
patient quand le patient est ouvert sur
le thérapeute ? Si la réponse n’est
pas donnée dans un premier temps,
elle le sera dans un second. Il faut attendre. Attendre constitue la meilleure solution thérapeutique. Justement tout le contraire de la maîtrise.
L’attente vécue comme une dissolution de la maîtrise.
Qu’est ce que l’attente ? Ce mot vient
du latin attendere, tendre à, porter
son attention vers. Je porte mon attention vers une solution, une réflexion, une pensée. C'est-à-dire je
me mets en état d’attention sans crispation ni angoisse. Regardez bien autour de vous : l’information circule
maintenant à la vitesse de la lumière ;
les entreprises qui se métamorphosent à toute allure à cause d’un environnement qui risque de les rendre
inopérantes aujourd’hui alors que les
remèdes d’hier encore semblaient efficaces ; il n’est plus temps de discuter, de partager, d’accroître, il faut
agir ; il nous est demandé d’être proactif, c'est-à-dire rempli d’initiative
que l’on nous fait croire nécessaire à
tout instant… Les exemples sont
multiples dans la société et plus proche de nous, nous remplissons notre
agenda d’activités diverses et variées,
nos conversations sont pleines de
18
mots mis à la suite les uns des autres,
si possible sans silence. Quelle horreur le silence ! Cette peur du rien,
cette peur du vide nous pousse hors
de notre axe. Pourquoi toujours ce
précipiter dans une solution, dans une
parole, dans une action ? Je pense
qu’il faut attendre. L’attente ne se
conçoit pas seul. L’attente de soi
n’existe pas. Attendre, c’est attendre
quelqu’un, quelque chose. L’Autre
est forcément impliqué mais pas seulement. Le Monde aussi. Attendre
une idée, une intuition, une pensée,
une image, une sensation, un ressenti… c’est accepter qu’il ne se passe
rien. Dans ce rien, je suis face à moimême, à mon devenir, à ma destinée.
Affronter son vide, c’est être en reliance avec son être profond. Affronter son attente, c’est se confronter à
Soi, être en résonance avec le patient
et s’allier au Monde.
« C‘est une chose étrange que
l’absence. Elle contient tout autant d’infini que de présence. J’ai
appris cela dans l’attente, j’ai
appris à aimer les heures creuses,
les heures vides : c’est si bon
d’attendre celle que l’on aime. »
Bobin, Christian
Lettres d’or
Silence. Rien ne se passe. Je prends
le temps d’attendre. Je suis face à
moi, à mon être profond, fait soit de
sérénité soit d’angoisse. La sérénité
comme le résultat d’un processus qui
mène au plénier. Une sérénité partagée avec le patient, de cette satisfaction d’avoir ensemble avancé dans
une direction ajustée. Ce moment se
vit ensemble, patient et thérapeute.
Mais avant de connaître l’état plénier - une thérapie est une succession
de micro-états de sérénité - le vide
peut se meubler d’angoisse. L’attente peut se vivre angoissante. C’est
bon signe, je dirai. Le thérapeute
cherche et ne trouve pas. Comment
faire pour tel patient ? C’est bon signe car l’angoisse est les antibrouillards de la voiture en pleine purée de
pois. Elle permet de tendre vers une
solution, une intuition, un étonnement… vers une attente fructueuse,
maintenant que l’on sait que l’attente
peut être fructueuse, porteuse de sens.
Ce n’est pas un hasard si le synonyme
de l’attente que le Larousse propose est
l’espérance.
Une patiente vient me voir (première
consultation): « J’ai des douleurs permanentes. Je prends de nombreux médicaments contre la douleur. Il y a 5
ans, j’ai fait un cancer de l’utérus avec
ablation, on m’a désincarcéré le nerf
pu dental (appelé nerf honteux interne), subis une vulvo plastie postérieure, souffre d’une inflammation du
vestibule vulvaire, cystites répétitives… et je vis en permanence dans les
douleurs.» Tout cela décrit méticuleusement, avec force détails et dans une
logorrhée ne laissant que peu de place
la réponse Enfin, je lui réponds que je
ne suis pas médecin, qu’il est souhaitable qu’elle continue à suivre ses traitements et que je n’entends pas son attente. « Mon médecin m’a dit de venir
vous voir pour m’aider à supporter
mes douleurs… »
Je lui demande si elle a mal maintenant.
« Non, mais je la sens arriver… Vous
savez, je vis pour mes petites filles.
Elles sont adorables, vous savez. Et
puis aussi pour ma fille et puis aussi
pour mon mari (ce dernier attend
dans la salle d’attente). Vous savez, je
ne mérite pas ça ! … Personne n’a su
calmer mes douleurs » Toujours dans
cette logorrhée où les mots s’enchaînent les uns aux autres comme pour
remplir un espace…
.
Je fais silence et la regarde dans les
yeux. Je suis présent à elle dans ce silence. Je ne vois pas de solution. Enfin, je lui demande de me proposer
quel travail veut-elle qu’on fasse ensemble. Elle semble déconcertée par
la question. Je lui propose aussitôt de
faire silence en elle. Je lui propose de
prendre une position assise plus relaxante pour elle. Elle accepte.
J’attends. Elle attend. Silence.
Présence. Elle rompt la première cette
attente :
« Je vais vous dire ce que je n’ai jamais dit à personne, pas même à mon
médecin, ni à ma fille. Seul, mon
mari est au courant. Un an après la
naissance de ma fille (je n’ai qu’un
seul enfant), nous avons décidé mon
mari et moi d’aller, en Suisse, avorter
d’un enfant que nous ne pouvions pas
assumer. N’en dites rien à personne,
s’il vous plaît ! » Crise de larmes.
Laissez venir vos émotions, accueillez-les et dites-moi votre ressenti.
Après un
court silence :
« De la tristesse… et aussi de l’angoisse. »
Quelque chose venait de se passer. Là,
à cet endroit. Indéfinissable encore. La
séance arrivait à son terme. . Je pensais à Françoise Dolto qui émettait
l’hypothèse que la logorrhée peut être
le représentée du fœ tus avorté qui s’en
va dans un flux de sang et d’une renaissance par le verbe… L’attente
avait apporté du sens. Je lui dis que ses
douleurs portent maintenant du sens et
que nous pouvons travailler sur elles
dans une alliance thérapeutique. …
« Mon âme a plus de soif d’être
étonnée que de toute autre chose.
L’attente, le risque, un peu de
doute, l’exaltent et la vivifient bien
plus que ne le fait la possession du
certain. »
Paul Valery
Monsieur Teste
L’inattendu n’est pas ce qui n’a jamais
été entendu par personne mais, tout au
contraire, ce qui seul s’entend et s’attend. Ce qui, toujours, reste encore à
venir. Ce qui tend à revenir toujours à
nouveau comme du nouveau. L’attente
semble tombée en oubli, c'est-à-dire du
refoulé, précise Freud. Il y aurait donc
et du refoulement et du défoulement.
Ils ne sauraient d’ailleurs être conçus
isolément. L’attente est aujourd’hui
remplacée par tous les verbes d’action
d’où surgit l’activisme. Ne cherche-ton pas à réduire les délais d’attente et
les temps d’attente contre productifs ?
La mise en attente comme une mise en
suspens, une mise en souffrance. La
question est justement en attente. Elle
n’a pas trop d’issue. On n’oublie un
peu trop vite que l’attendu est l’inattendu et que l’inattendu est une attente
19
refoulée. Les juifs ne le savent que
trop, eux qui attendent le Messie. À
moins que vous-même vous n’attendiez une vie meilleure ou une fin du
monde délivrante…
Ma salle d’attente recueille toutes les
attentes des personnes. Elles sont en
attente de désir, de plaisir. Mais de
quel désir, de quel plaisir parle-t-on ?
Pas de ce plaisir Kleenex que l’on jette
après utilisation qui conduit à l’impatience voire à l’agressivité. N’y a-t-il
pas de plaisir que dans l’attente, justement ? Je pense aux couples qui s’engueulent et qui oublient d’attendre
avant de passer à l’action. Qui peut, au
mieux, vous parler de l’attente qu’une
maman qui… attend son bébé ? Neuf
mois d’attente. Le temps nécessaire
pour qu’une relation se construise
contre toute attente, mais tout contre
d’ailleurs. L’attente comme extension
permanente du champ des possibles
ouverts vers l’espoir, l’espérance, l’amour, la création. Le peuple emmené
par Moïse dans le Sinaï vécut cette expérience de l’attente (la tente) durant
40 années symboliques. Seulement
après ce temps d’attente, de gestation,
de formation, il reçut un territoire et
une nouvelle identité. L’attente porteuse en germe d’un résultat qui lui
n’attend (Nathan = Dieu a donné) pas.
La conclusion ? Attendez un peu elle
vient…
Qu’y aurait-il à comprendre de l’attente si ce que je comprends ne vient
pas d’abord me sur-prendre ? Il n’y a
de compréhension que d’une sur
préhension, sinon il n’y aurait rien à
comprendre ni à attendre.
Pascal FOUCAULT
Psycho-somatothérapeute
Tél 0363083062
E-mail: [email protected]
LE MASSAGE OU L’ART DU TOUCHER
Le Toucher met en jeu la relation avec l’autre. II s'agit de renouer un contact privilégié et instinctif,
de retrouver un apaisement, une confiance et une harmonie intérieure. C'est aussi développer son
écoute et sa présence dans le donner et le recevoir.
Le massage s'adresse à l'Être tout entier. C'est un puissant outil de communication, de transformation et d'épanouissement. II s'inscrit dans le cadre d'une relation d'aide tant physique que psychologique dont les bienfaits se répercutent dans la vie quotidienne et dans la relation à l'autre.
- Massage Réflexe Des Mains : II présente l'avantage d'être utilisé comme technique de « premier secours », à pratiquer sur soi comme sur les autres. C'est aussi une voie d'accès à un
toucher d'une grande profondeur.
- Le Massage Assis : Issu de l'Art traditionnel japonais, ce massage agit directement sur les
méridiens d'acupuncture, détend et réénergise dans un minimum de temps - 15 minutes
- Le sensitive gestalt Massage ce massage aux huiles est par excellence celui de la relaxation
et de la détente. C'est une invitation à relier le toucher au cœ ur et à retrouver une unité intérieure.
- Réflexologie Faciale : C'est une technique simple, surprenante par ses résultats et qui favorise l'autorégulation du corps humain. Elle agit sur la détente du système nerveux, relance
l'énergie et stimule les défenses immunitaires.
Conformément à la loi ces massages sont uniquement des massages de confort.
Pour chacune de ces journées aucun pré-requis n'est demandé. Ils sont accessibles à tous, en Techniques
corporelles de Relaxation, Ré-harmonisation Énergétique et Bien être.
Christine SALVADOR
Somatothérapeute
Thérapeuthe psychocorporel
Tél. 04 90 72 20 51
E-mail : [email protected]
On ne peut voir la lumière sans l’
ombre, on ne peut percevoir le silence sans le bruit, on
ne peut atteindre la sagesse sans la folie .
Carl Gustave JUNG
Que sait du désert celui qui ne regarde qu’
un grain de sable ?
Erik ORSENNA
Vous ne pouvez rien apprendre à un homme, vous pouvez seulement lui apprendre à
découvrir en lui-même ce qu’
il sait déjà.
GALILEE
Ouvrir les yeux est un antidote au désespoir.
Il n’
y a pas de hasard, il n’
y a que des rendez-vous
20
Sylvain TESSON
Paul ELUARD
DE LA SÉRÉNITÉ DU CORPS
L
e corps a sa sérénité. Il change. Il peut être
comme une averse d'été, un orage de printemps ou comme une plante chétive dans le vent. Il
peut être comme un lac enchaîné par la glace qui
rêve du dégel.
Quand j'expose mon corps au soleil, au vent, à la
rudesse du sable, à la « glissade » de la boue ou à
la dureté des pierres – il change. Quand je marche
sur le pavé dur de la ville, noyée dans la foule des
gens et des voitures – il change aussi.
L’environnement, l’ambiance, où et comment je vis,
forme mon corps. Est-ce que je peux m'évader de
mon corps ? Dans la mort ou la folie, seulement.
Mon corps me vient de mes aïeux. Mes ancêtres
humains : mère, père, grands-parents, arrièregrands-parents, arrière-arrière-grands-parents... Et
de mes ancêtres animaux... Comment étaient ils ?
Où est mon arrière-animal ? Dans le jardin du paradis, dans l'horoscope chinois ou peut – être dans le
traité scientifique de Darwin ? Non, il est beaucoup
plus près, il vit profondément en moi; là, où s'éveillent la faim, la soif, l'instinct sexuel, la crainte et
l'imagination.
Et où est l'homme, ce principe humain en moi ?
Etre serein en polonais signifie – être de bonne humeur et se sentir bien. Etre comme le ciel clair sans
nuages. Quand je suis sereine et que je respire librement, je ressens le ruisseau de vie couler en moi
sans obstacles.
Que veut dire pour moi, que mon corps ressent ? Et
comment mon corps ressent-il ?
Il y a des choses simples, telles que se chauffer au
soleil, prendre un bain chaud ou froid, marcher
pieds nus sur le sable, s'étendre ou se rouler dans
l'herbe. Couper du bois et allumer le feu.
Je vis en ville, est-ce que je peux me consacrer librement aux choses simples ? Si non, pourquoi ?
Que devient mon corps en ville ?
Habituellement la folie est liée, au manque de sensations corporelles. Celui qui souffre de graves troubles mentaux vit comme en marge de son corps... et,
malheureusement, souvent en marge de la société.
La ville, les rues sont remplies de gens et de machines propulsées par la volonté humaine...
Quand est-ce que mon corps perd son charme et
tombe dans la routine urbaine ? Quand est-ce qu'il
devient tel que le métal froid et mécanique ?
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Mes animaux, deux chats. Saskia et Kru. L'infaillible source de contact quotidien avec la nature. En
russe „zivotnyje”, ceux qui vivent et sont en vie.
D'eux, je peux apprendre à respirer. C'est hiver
maintenant et ils dorment près du poêle. Comme
morts,. mais ce n'est qu'une illusion. Ils sont complètement détendus, leur respiration est si légère
qu’elle est à peine visible. Dans une heure ou deux,
ils vont s'étirer paresseusement, ils vont bâiller,
manger et puis jouer. Leurs corps petits et souples
vont vibrer de leur souffle. L'imagination les emportera. Ils chasseront une mouche, du papier qui froufroute ou une souris, en fait un bouchon de liège.
Au petit matin, dans une chambre encore sombre,
ma Saskia, va lancer et porter d'un coin à l'autre sa
« souris » . Le chant mélodieux de ma petite chatte
me réveillera, mais je ne me fâcherai pas. Je prends
très au sérieux sa passion de la chasse. Je crois que
si on la lui interdit, la pauvre bête fera une déprime.
Et ma passion ? Ma fantaisie ? Naît-elle dans ma
tête ou dans mon corps ?
Mais bien sûr, je sais que l'imagination naît dans le
corps. Avec chaque souffle, portée par les pulsations sanguines, elle coule vite, doucement, doucement, vite, doucement et à nouveau vite...
En Orient, on considère le ventre comme le
deuxième cerveau humain. Je ne peux pas l'oublier
car mon ventre pense tout le temps à moi... Cela
paraît ridicule, mais c'est vrai. Dans le ventre,
j'éprouve la sensation de plaisir et d'assouvissement,
mais aussi de douleur, de faim, de regret et de peur.
La grande insatiabilité, c'est quoi ? Le besoin de
contact physique avec l'autre ? Le désir de transmettre l'amour et la vie ? Ou peut-être quelque chose
dont je n’ai aucune idée mais qui exige d'être
accomplie ?
C'est comme ça, que les idées vraies et profondes
naissent dans mes entrailles. Nées ainsi, elles ont
une grande chance de s‘accomplir. La tête et le cerveau seuls ne suffisent pas.
D'après la mythologie, Athéna est venue au monde
comme une vraie déesse – de manière originale. Elle
est tout simplement sortie de la tête de son père
Zeus. Dès mon enfance, on m'a inculqué que la
Grèce est le berceau de notre culture méditerranéenne. Donc, en simplifiant, c'est le berceau de ce
qu'on pourrait appeler le culte de la Tête et de la
Raison. Rien de nouveau, je le sais. Toutefois, pourquoi est-ce justement ce mythe, d'une fille sortant de la
tête du père, qui prédomine dans notre imagination
d’Européenne ? Et pourtant nous connaissons d'autres
magnifiques mythes : ceux de Déméter et de Perséphone, d'Eros et de Psyché. En tant que polonaise de
« pure souche » je devrais rappeler ici le mythe de
Prométhée. Mais je ne veux pas. Cet image horrible de
l'homme enchaîné à un rocher et de l'aigle qui lui dévore le foie, sans cesse...
J'espère que ce mythe a atteint son apogée là, dans ce
pays où je vis. Les héros et les martyrs. Les grands et
inhumains héros. Est-ce que nous nous libérerons un
jour de leurs ombres ? Est-ce que nous nous libérerons
de l'obligation d'être EMINENT ?
P.S. L'auteur du terme BODY WEATHER est
Min Tanaka, remarquable artiste japonais, élève de
Tatsumi Hijikata. J'ai eu l'honneur et la chance être sa
stagiaire en 1999 à Body Weather Farm, dans un village japonais Hakushu. Le nom japonais de cette
ferme „shin – tai – kisho – nojo” exprime en soi beaucoup plus que le nom anglais et il correspond à une
profonde liaison entre le corps et le monde, la nature.
Justyna Jan. – Krukowska
[email protected]
Texte préparé pour l'inauguration de l'Association
« Assemblé de la Sérénité du Corps », Wroclaw 2003
texte traduit par Patrycja Humeniuk
Comment revenir à son corps ? Se fixer, s’enraciner,
faire du feu et aimer la vie.
La vie renaît toujours... et fort heureusement, dans le
corps.
Prométhée, fils du Titan Japet, frère d’
Atlas et d’
Épiméthée, père de Deucalion. Le mythe de
Prométhée est lié à la création de l’
homme et à l’
apparition de la civilisation. D’
après certaines
légendes, l’
homme serait en effet l’
œ uvre de ce héros, qui aurait également dérobé le feu du Ciel
pour l’
apporter sur la Terre, permettant aux hommes de compenser les insuffisances de la nature.
Dans sa colère Zeus affligea l’
humanité des maux contenus dans la boite de Pandore * et fit
attacher Prométhée par Héphaïstos sur la plus haute cime du Caucase, où un vautour lui dévorait
le foie qui, sans cesse, repoussait. Persistant dans une attitude de défi à l’
égard des dieux,
Prométhée fut délivré trente ans plus tard par Héraclès.
Pandore, la première femme selon Hésiode, elle reçut la vie d’
Héphaïstos qui la façonna avec de
la terre et de l’
eau, afin qu’
elle devint l’
instrument de la vengeance divine. Épiméthée l’
épousa
malgré l’
interdiction de son frère Prométhée. Lorsque Pandore ouvrit la jarre que Zeus lui avait
confiée après y avoir enfermé tous les maux de l’
humanité, ceux-ci se répandirent sur la Terre .
Seule l’
espérance resta au fond.
Dictionnaire Encyclopédique
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Conséquences psychologiques de la violence domestique
Colloque « les familles dans la tourmente »
organisé par l’UDAF 68 à Colmar le 19 novembre 2005 (extrait)
Introduction :
La phylogenèse tente de nous apporter une connaissance
sur le long développement humain. L’ontogenèse nous
amène une autre connaissance sur le développement de
l’homme. De ces connaissances avec toute leur complexité dépend le devenir de l’homme parce qu’elle est
porteuse en germe de solutions ou de chemins qui mènent l’homme à son humanité. À travers différentes étapes de vie aussi naturelles que nécessaires, l’Homme se
rajoute des fonctions complexes, des règles immanentes,
des éthiques transcendantes et des responsabilités interpersonnelles. Entendons-nous bien, chaque étape de
développement est autant une nécessité qu’une expérience. Il s’agit là d’une dimension anthropologique universelle : c’est le cycle défini par Œ dipe quand il répond
au Sphinx que l’animal à quatre pattes le matin, deux
pattes à midi et trois pattes le soir, n’est autre que
l’Homme. Ainsi, l’enfant à quatre pattes se redresse
pour devenir adulte sur ses deux pattes, et se « retraite »
bien plus tard sur trois pattes.
Comprendre la lutte de pouvoir entre les sexes, c’est inviter l’ontogenèse à la table du modèle développemental.
Les positions de vie décrites par le psychiatre Richard
Meyer vont nous servir de toile de fond.
La bulle primitive :
Cette bulle concerne la conception, jusqu’à quelques
mois après la naissance. Il est le lieu du « deux ». Le
« un » n’existe pas1. Le fœ tus et le bébé ne se construisent que dans la relation à l’Autre. À la mère bien évidemment, en tout cas, dans un premier temps. L’Homme
est donc d’abord « deux »2. Métaphoriquement, il a
deux cerveaux, deux mains, deux pieds, deux yeux,
deux oreilles, deux testicules ou deux ovaires, etc. Sur le
plan comportemental, il est encore deux : le bébé et les
bras de maman, le bébé et le sein de maman au début,
puis après quelques jours le bébé et l’objet. Bébé et son
biberon, bébé et sa doudou, bébé et son lit, bébé et son
jouet, etc.. En tant que partenaire, bébé favorise et initie
des interactions précoces. Ces interactions interpersonnelles plongent tout de suite bébé dans le bain social.
Cette première étape pour bébé est fondamentale. Il y va
de la qualité de son « deux », autrement dit de sa future
altérité, de la qualité de la relation à l’Autre. Un mauvais ancrage de son « deux » (mère anxieuse, qui n’al1
laite pas ou trop peu, qui ne s’investit pas dans la relation),… et c’est le commencement de la mise en place de
comportements inconscients réparateurs qui vont le mener, une fois adolescent, vers des attitudes phalliques
voire violentes. L’initiation de la lutte pour un certain
pouvoir n’est pas loin.
Que se passe-t-il lorsque bébé est violemment bousculé,
du genre en le tenant à bout de bras et en lui disant de se
taire si ce dernier a le malheur de hurler trop longtemps
et trop fort ? La force du choc peut sectionner certains
vaisseaux sanguins du cerveau et des yeux, ce qui engendre une hémorragie intracrânienne (saignement à l'intérieur et autour du cerveau) et rétinienne (saignement
dans la rétine de l'œ il). Les autres lésions caractéristiques de ce syndrome sont des fractures des côtes et de
l'extrémité des os longs. Les conséquences psychologiques du syndrome du bébé secoué sont nombreuses sans
que cette liste soit exhaustive :
– perturbation des routines de repas / sommeil
– retards de développement
– comportements agressifs
– surdépendance
– anxiété
Le handling selon D.W.Winnicott est la façon adéquate
qu'à une mère de soigner et de manipuler corporellement
son enfant. C'est un apprentissage qui se déroule tout au
long de l'enfance au travers la toilette, l'habillage… Le
holding est la façon dont la mère porte et maintient son
enfant physiquement et psychiquement. L'enfant et de
surcroît le nourrisson sont en état de dépendance absolue. Dans la construction d'une personne, il est fondamental que ce processus se déroule dans un climat de sécurité et de confiance entre la mère et l'enfant. C'est de
là que D.W.Winicott introduit son concept de "mère suffisamment bonne". Cette mère présente des capacités
d'écoute aux besoins de son enfant, elle ajuste ses comportements et ses réactions dans une sécurité suffisante
et permet ainsi progressivement l'émergence du Moi.
L’échange du regard entre mère et son enfant est fondateur. La réponse, nous dit Spitz, par le sourire au visage
humain de face et en mouvement c'est la conclusion du
stade sans objet. Avec le sourire s'élabore la primauté de
la perception externe (3 mois). Devant une mère très
tendue voire agressive le bébé peut développer des réactions somato-psychiques. Et cette tension peut se déplacer sur tout être à proximité du bébé : le père, la fratrie,
le médecin, etc.
Didier DUMAS dans un entretien à propos e son livre l’ange et le fantôme
Cette thèse vient pour moi complémenter et non heurter la pédopsychiatrie de Lebovici, Stoléru,… Différents plans de lecture viennent enrichir cette approche
Fondamentale.
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Voici quelques exemples d’attitude maternelle et de
réaction possible de l'enfant :
– Rejet primaire manifeste peut provoquer un coma
du nouveau-né.
– Indulgence excessive et anxieuse peut provoquer
les coliques du 3e mois.
– Hostilité déguisée en anxiété peut provoquer de
l’Eczéma infantile.
– Oscillation entre hostilité et cajolerie peut provoquer de l’Hyper mobilité, des balancements.
– Sautes d'humeur cycliques peuvent provoquer des
jeux fécaux.
– Hostilité consciemment compensée peut provoquer
de l’hyperthymie agressive (humeur massacrante).
Etc.
La matrice de l’altérité :
Le bébé grandit. Il a trois mois et petit à petit s’aperçoit qu’il est dépendant de la mère qui a son propre
vouloir, son propre arbitraire, ses propres caprices et
ses propres besoins. Même si bébé considère que sa
mère est forcément bonne, il commence à distinguer ses
besoins des besoins de l’autre. Le « deux » inconscient
commence à devenir conscient. La mère lui apporte
trop ou pas assez de nourriture. Lui apporte des gestes
tendres ou bourrus, lui parle trop fort ou trop mielleusement… C’est la « catastrophe » pour bébé ! Il est dérangé dans son homéostasie, dans son équilibre, mais il
réussira à s’adapter. Car l’adaptation est une question
de survie pour lui.
Si la catastrophe est trop brutale s’installe un symptôme en choc ou en stress. Si la catastrophe se répète
trop souvent, il se constitue un syndrome spécifique.
Par contre, si ces « catastrophes » sont bien négociées,
en général par une présence de la mère, un « dialogue »
avec celle-ci, bébé met en place un lien privilégié avec
elle, un lien fusionnel. Tous ceux qui ont été amoureux
connaissent cet état de tension, énergétique.
La dynamique de socialisation :
Le développement du bébé continue pour traverser les
étapes suivantes. Il sort de sa capacité fusionnelle,
mine de rien risquée et aléatoire, avec l’irruption du
trois. L’entourage maternant du père joue souvent ce
rôle, mais cela peut être le grand frère ou la grande
sœ ur. Ils sont, au début, des substitutions au bonheur
qui est dans le tout près d’avec la mère. Mais pourquoi
pas ? La tentation est belle, la sécurité comme la protection s’y trouve aussi !
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Un peu plus tard, il doit se familiariser avec le reste de
la famille, les proches, les voisins, les amis… Apprendre à vivre avec les autres. Il doit accepter le fonctionnement de cette dynamique à plusieurs.
Il fait l’apprentissage de la première communauté avec
ses règles, ses us et coutumes, sa culture. Jusqu’à présent, le bébé puis l’enfant est dans le « deux ». Il va
faire très lentement à partir de cette position l’apprentissage du « un ». Pour cela, il dispose d’un outil puissant : le mensonge. D’une psyché initiale communautaire se construit une psyché individuelle. C’est
également à travers la liquidation du complexe d’Œ dipe que l’enfant peut accéder à la sécurité. Regardez :
un couple qui ne forme pas encore couple, donc au démarrage, est deux ; ensuite vient une phase de fusion
où il cherche le « Un » et ensuite avec le recul et l’expérience de la relation, redeviennent « deux », deux
êtres vivants côte à côte dans une relation protégée.
Pendant ces trois phases, la violence envers un enfant
n’est pas qu’un simple épisode critique momentané
dans sa vie. La violence est à plusieurs niveaux : empêcher l’enfant de constituer son « un », ou au contraire
un « deux » qui dure trop longtemps à cause d’une
« défusion » difficile à faire. Une sortie du « deux »
mal négociée peut en faire des êtres dyssociaux. Même
si l’enfant est retiré d’un milieu familial violant ou
prend lui-même l’initiative de quitter la maison, les effets de la violence subie pendant l’enfance, demeureront toute sa vie durant. La violence envers un enfant
peut avoir des répercussions sur tous les aspects de sa
vie et bouleverser à jamais l’équilibre psychologique de
la victime. L’enfant qui s’est vu infligé des mauvais
traitements peut présenter tout ou partie des problèmes
suivants :
– Des cauchemars intenses et répétitifs.
– De l’anxiété.
– Un niveau élevé de colère et d’agressivité.
– Un sentiment de culpabilité et de honte (sentiment
habituel chez les victimes d’agression sexuelle qui
ont éprouvé un « certain plaisir »).
– Des phobies soudaines comme la peur de l’eau, la
crainte de l’obscurité, une peur liée à un objet représentant le souvenir de l’agression, …
– Une attitude craintive en général et plus particulièrement vis-à-vis d’un membre du même sexe, de la
même race que l’agresseur ou ressenti comme tel.
– Des symptômes dépressifs, des épisodes prolongés
de tristesse et un repli sur soi.
– Un sentiment d’isolement social et une impression
de stigmatisation.
La dynamique du « un » :
L’enfant commence à devenir un jeune adulte. N’oublions surtout pas qu’il y a peu de temps encore que
les enfants partaient travailler dès l’âge de 14 ans.
Mais cette étape pour notre jeune adulte va se traduire par le passage de trois épreuves :
La première concerne les modifications de son propre
corps en général et de sa sexualité en particulier.
Sculpter d’abord son corps puis sculpter une relation
sexuelle avec un ou une partenaire n’est pas chose facile malgré les apparences. Là encore, de la qualité du
« deux » permet un bon apprentissage du « un ».
La deuxième épreuve est le test de sa volonté de puissance. Le milieu familial devient étriqué, surtout lorsqu’il y a conflit avec l’un des parents. La force du
garçon commence à faire de l’ombre au père, la beauté de la jeune fille commence à éclipser celle de la
mère. Les autres empêchent l’avènement du « un »,
du moins c’est ce que croit le « un ». Vouloir quitter
le cocon familial, c’est poser un acte de puissance.
Cela peut se faire autant dans la ferme douceur que
dans la violence.
La troisième est ce départ vers une autre communauté
que peut être le monde du travail ou la vie dans un
nouveau couple. Apprentissage de nouvelles règles,
retour du « un » vers le « deux », retour du soi vers
les autres, retour de l’individualisme vers l’altruisme.
symptômes telle une peur accrue, des troubles du
sommeil, l'anxiété et la dépression mais aussi des
troubles de santé mentale, des troubles paniques, de la
dissociation mentale, des troubles de l’alimentation,
de la consommation d'alcool ou de drogues jusqu’à la
possible apparition de syndromes de stress posttraumatique (SSPT). Notez que l’ensemble de ces troubles se met en place dès la bulle primitive ou la matrice de l’altérité et vous renvoie donc au début de ce
texte.
Nous pouvons facilement croire que les femmes deviennent plus craintives que les hommes à la suite
d'un incident de violence. Elles sont assurément plus
susceptibles d'avouer qu'elles connaissent des problèmes de sommeil, sont en dépression ou subissent des
attaques d'anxiété.
Elles demeurent ensuite infiniment plus susceptibles
face à leur estime d’elles-mêmes.
Au niveau familial :
Les enfants qui ont été témoins de la violence infligée
à leur mère par leur père ou le partenaire de leur mère
sont fréquemment atteints du syndrome de stress posttraumatique. Les symptômes de ce syndrome comprennent notamment : le fait de revivre le traumatisme
(sous forme de cauchemars, de pensées ou d'images
importunes ou de flash-back); la peur, l'angoisse, la
tension et le sentiment d'être toujours sur ses gardes ;
l'irritabilité et les débordements de colère et d'agressivité ; les efforts en vue d'éviter tout ce qui pourrait
rappeler les agressions.
A partir de là, l’expérience ou la non - expérience devient cumulative. Si l’entrée dans le « deux » est catastrophique, si l’entrée dans le « un » est également
catastrophique, à l’arrivée nous obtenons un cocktail
explosif. Un sens de la communauté affaiblie, qui je
le rappelle est fondateur chez l’Homme, additionnée
d’un zest de Soi névrosé dans la culture violente d’aujourd’hui, donne une répétition ou une amplification
des actes de violence. Envers soi-même
(l’autodestruction partielle ou totale), envers les autres (son conjoint, ses enfants, son patron… )
Lorsque la mère décide de quitter son partenaire en
amenant les enfants, ceux-ci sont affectés par les perturbations qui touchent leur foyer, leur routine, leurs
amis et souvent leur école. Ces enfants peuvent avoir
peur que la violence reprenne de plus belle et sont
souvent conscients des menaces et des tentatives en
vue de reprendre contact faites par leur père, ou du
harcèlement exercé par celui-ci. En même temps, les
enfants peuvent se sentir soulagés à l'idée de se trouver dans un endroit plus sûr.
Des conséquences dramatiques.
Au niveau du couple :
Les conséquences psychologiques de la violence
conjugale affectent plus souvent les femmes. Les femmes expriment plus facilement leurs émotions comme
la colère, la honte, la peur, la tristesse parce qu’en général leurs émotions ont été moins réprimées que chez
les garçons. C’est bien connu, un garçon, ça ne pleure
jamais ! Quant aux hommes qui ont été violentés, ils
parlent plutôt de bouleversement, de contrariété ou de
frustration. Vous noterez que ces sentiments sont liés
à de l’agressivité refoulée ou un déni de colère.
Au niveau social :
La perte de l'emploi, perte des revenus, deuil, divorce,
séparation, perte du logement ne sont pas les seules
causes qui précipitent un individu ou une victime dans
la rue. Il y a aussi la violence domestique. De cet enchaînement résultent l'exclusion, la mise à l'écart de
tout un réseau d'échanges sociaux et affectifs, une
perte des repères, une incapacité à se projeter dans
l'avenir. Ce sont ainsi que ceux que l'on appelle au-
La violence conjugale est associée à un éventail de
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jourd'hui les "exclus" n'expriment plus ni demandes ni
projets. Ils ne parviennent plus à faire valoir leurs
droits, à exercer leurs responsabilités d'hommes et de
citoyens. N'existant plus dans le regard des autres, ils
finissent par ne plus exister dans leur propre regard.
C'est pourquoi l'un des éléments dont ils souffrent le
plus, est cette "maladie du lien" qui les mure dans le silence et qu'il est si difficile de soigner. Car nous entrons là dans un véritable engrenage. Plus les liens sont
brisés, plus les gens sont désocialisés, moins ils manifestent le désir de se soigner et plus nos institutions
sont, par un curieux paradoxe lié à leurs performances
très "techniques", sourdes et aveugles à ce symptôme.
Ces groupes d'exclus comptent aussi davantage de
femmes, et bien souvent des femmes avec de jeunes enfants. Ceci résulte aussi d'une évolution récente : de
plus en plus de femmes rejettent les situations intolérables ; quand elles sont brutalisées, battues, elles ne se
sentent plus obligées de subir indéfiniment la violence
et partent avec leurs enfants, même si c'est pour
échouer dans la rue.
Toutes ces évolutions accroissent, bien entendu, le coût
pour la société : elle doit gérée des surcoûts liés au logement, à la scolarisation, aux soins, au transport, etc.
Aux dernières nouvelles aucune étude ne se penche sur
les coûts directs et induits pour la société des situations
provoquées par la violence domestique.
Les conséquences comportementales.
Chez l’enfant ou le jeune :
Est généralement admis que les enfants maltraités présentent les problèmes de comportement suivants :
– des retards du développement,
– le cramponnement, la timidité extrême et la peur
des étrangers,
– des problèmes de socialisation avec les camarades – comportement belliqueux ou socialement indésirable, comme une tendance à rudoyer, à taquiner ou à ne pas partager,
– la mésadaptation scolaire et un comportement dérangeant en classe.
Les chercheurs s’accordent de plus en plus pour dire
que la violence envers les enfants est associée à une
foule de problèmes de comportement qui se manifestent
à l’adolescence :
– la grossesse à l’adolescence,
– les comportements autodestructeurs comme l’automutilation ou les brûlures volontaires,
– l’absentéisme scolaire et les fugues,
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la délinquance et la prostitution,
la consommation de drogues ou d’alcool et la toxicomanie à un jeune âge,
les troubles alimentaires comme l’anorexie, la boulimie ou l’obésité – surtout chez les filles,
le suicide et les tentatives de suicide,
la non réussite à l’école,
sa perception de la sexualité qui peut conduire à
des comportements sexuels inappropriés,
des relations interpersonnelles difficiles avec perte
d’amis,
une perception de soi déformée ou extrêmement négative,
une vie spirituelle absente, détruite ou perdue.
On pense généralement que plus l'enfant est jeune, plus
les conséquences de la violence et de la négligence sont
importantes. Les filles ont plus tendance à intérioriser
leurs réactions, à souffrir de troubles de l'alimentation
ou d'autres troubles psychologiques, à développer une
mauvaise perception d'elles-mêmes et à avoir des idées
suicidaires. Les garçons ont plus tendance à extérioriser leurs réactions, à développer des comportements
agressifs ou délinquants et à reproduire la violence au
sein de leur propre famille.
Chez l’adulte :
Les recherches donnent à penser que bon nombre de
ces problèmes persistent à l’âge adulte et deviennent
des modes de comportement profondément ancrés chez
la personne. On croit que ces comportements servent
de stratégies d’adaptation aux enfants et aux jeunes qui
doivent faire face au traumatisme de la violence et de
la négligence. Bien que ces comportements finissent
par devenir autodestructeurs, ils sont dans bien des cas
très difficiles à abandonner.
Des points communs chez les victimes :
La transmission :
Il faut encore citer, parmi les conséquences de la violence éducative le fait qu’elle se reproduit d’elle-même.
L’enfant frappé ne peut pas comprendre par lui-même
qu’en réalité il est maltraité, puisque, dans les sociétés
où la violence éducative est la règle, presque tous les
enfants sont frappés. Il grandit donc avec l’idée qu’on
l’a frappé pour son bien et que c’était bien de le frapper. Il est donc convaincu qu’il faut à son tour frapper
les enfants. C’est ainsi que la violence éducative se reproduit de génération en génération, de siècle en siècle
depuis des millénaires.
La psychanalyse a nommé cette reproduction : identification à l’agresseur. Une partie de notre psychisme se
trouve colonisée, par identification à l’agresseur. Et ce
colon interne se conduit envers nous-même comme l’agresseur opérait auparavant, et cela de façon inconsciente. Il existe une limite à cette identification, il s’agit des cas de torture qui ne font pas l’objet de notre
débat, ici.
victimes, de véritables sacrifices humains ou relationnels, d'humiliations, et ce, y compris dans les chaumières alsaciennes apparemment si accueillantes.
Les relations de dépendance dans les couples où il y a
de la violence sont excessivement complexes. Nous
proposons de dégager deux dimensions de dépendance : matérielle et affective. La dépendance matérielle est liée à l’exploitation financière et renvoie directement à la nature du pouvoir dans le couple. Par
ailleurs, la dépendance affective pivote autour de : la
relation « père-fille », la relation « mère-fils » et l’amour-fusion.
Cette relation de dépendance s’explique par la recherche d’effets positifs exportés (ce n’est pas de sa faute,
il n’est pas méchant, il ne le fait pas exprès… ), d’effets positifs introjectés (je peux encore plus mal tomber) d’effets négatifs (la peur de la solitude, de la
confrontation à soi-même… )
L'approche par la psychopathologie fait référence à
plusieurs types d'explication dans la genèse de la déviance : la perturbation de la relation mère - enfant
dans la prime enfance, la défaillance de la fonction paternelle dans l'introduction de la loi, et les difficultés
d'adaptation devant les bouleversements de l'adolescence.
L’inhibition :
La victime peut voir son espace de fuite se restreindre
et elle se sent enfermée dans une véritable impasse au
bout de laquelle l'initiative individuelle est dérisoire.
D'où une lassitude qui se traduit par un fatalisme générateur d'inhibition. Laissons Henri Laborit continuer : « Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je
ne suis pas opposé à ce que on considère la réaction
d'inhibition comportementale comme une réaction
"adaptative" elle-même, bien qu'elle me paraisse être
la source de la pathologie réactionnelle. En effet, elle
constitue un moindre mal puisqu'elle évite la destruction pure et simple de l'agressé par l'agresseur. Elle
permet à l'agressé de se faire oublier, elle évite la
confrontation. Ce qui fait son danger, c'est qu'elle est
capable de durer si les conditions environnementales
se prolongent sans changement. Capable d'assurer immédiatement la survie, elle sera capable aussi de mettre celle-ci en danger, si la solution qu'elle fournit,
l'inaction, n'apporte pas une solution rapide au problème posé par l'environnement. »
Les non-dits :
Il y a actuellement une évolution des mentalités par
rapport à la parole et l'on a l’impression qu’on se dit
plus de choses. Mais il ne s’agit pas de TOUT dire, il
s’agit de savoir ce qu’on dit et à qui on le dit.
Les non-dits sont les poisons de la communication. Ils
créent des peurs, des suppositions, des interprétations
erronées. Tout ce qui n’est pas exprimé sera imaginé
avec parfois bien des malentendus. Ils sont la source
d’un dysfonctionnement avec l’autre et générateur
d’une grande violence.
Les non-dits sont en relation avec :
· des expériences douloureuses du passé.
· des émotions réprimées (facteur culturel)
· des secrets,
· des croyances à propos de soi et des autres, concernant ce que je crois pouvoir dire ou comment va réagir l’autre.
Le refoulement :
Le refoulement consiste en un double mouvement et
d’attraction et de répulsion. Véritable mécanisme de
défense décrit par Ferenczi et Anna Freud, on devient
celui dont on avait peur, du même coup on le supprime, ce qui rassure.
Refouler, c'est refuser de voir, ou rejeter, ou oublier,
consciemment ou inconsciemment, des événements pénibles de la vie. Leur accumulation dans l'Inconscient
constitue une véritable bombe prête à exploser à tous
moments. Le refoulement peut concerner tous les événements de la vie, et pas seulement les traumatismes et
conflits de l'enfance. Le refoulement consommant de
l'énergie, l'Esprit en est privé d'autant, jusqu'au blocage apparemment inexplicable.
La dépendance :
Cela n'empêche pas, le bourreau notamment, de vouloir maintenir la culpabilité des victimes qui doivent
être coupables pour que, lui, soit innocent et justifié
dans sa position. Les gagnants ont toujours raison disait René Girard. Non seulement la victime doit être
coupable mais dépossédée afin que ma jouissance soit
légitime de l'appropriation de l'objet. On voit où se réfugie le sacrifice social, le nombre de sacrifiés est
considérable. Sartre disait qu'on choisit ses morts ;
beaucoup sont tombés sans étaler leurs souffrances.
Malgré les droits de l'Homme, il y a encore tant de
Le manque d’imagination :
Le moteur est en panne. L’énergie ne circule plus, ni
dans les relations, ni dans les corps, ni dans les affects. La stase énergétique ne permet pas de se tourner
vers un réel inventif, qui le réinvente en même temps.
Les images du possible sont devenues impossibles car
cause d’une souffrance intérieure trop grande. Il ne
suffit, hélas, plus de rêver à quelque chose pour que
cela se produise. Mais qu’espère-t-on ? Un changement. Vouloir changer c’est imaginer avec une force
27
intérieure puissante et confiante pour rendre du possible bien réel. François Roustang, psychanalyste nous
invite à imaginer de tout son corps, non en rêvassant
mais bien en s’impliquant. Ainsi, le possible prend
corps.
La dissociation :
La souffrance étant trop grande, la personne va réaliser
une séparation entre un affect, un ressenti et une action
ou une tension. Ce processus de clivage, introduit par
le psychiatre E. Bleuler, en 1911 pour désigner un processus morbide primaire et fondamental à l'œ uvre dans
la schizophrénie, se constate dans les cas de viol. Mais
pas seulement. C’est ce processus que l’on observe
dans le détachement, le repli sur soi et le désinvestissement du monde extérieur, mais qui n'est pas de l'indifférence affective.
Dissocier c’est prendre de la distance avec l’objet de sa
souffrance ou son représenté ; c’est également perdre
de la distance afin d’être plus en présence devant les
choses à vivre.
Conclusion.
Devant tant de violences, tant de souffrance, il ne s’agit pas d’être paralysé. Bien au contraire, il faut avancer sur les sentiers de notre altérité, nos rapports aux
autres. « Seules les idées que l’on a en marchant valent
quelque chose » disait Nietzsche. L’apprentissage du
« deux » commence tôt, d’abord dans les familles ensuite à la crèche enfin dans notre système scolaire. Et
pourquoi ne pas réintroduire certaines valeurs fondamentales comme la gratuité, le respect, l’échange, le
troc, l’amitié, la confiance… ainsi qu’une morale, non
pas celle de grand papa, mais la morale dynamique
celle qui permet de passer des contrats, et des éthiques
de conviction, de responsabilité et aussi d’identité ?
Abandonner cette humanité de compétition, notre paradigme actuel, qui nous amène à nous situer forcément
en gagnant / perdant ou en situation établie / nomade :
pour qu’il y ait des gagnants, il faut que certains acceptent de perdre ; pour qu’il y ait des personnes établies, il faut des personnes mobiles et souples (dans le
couple, dans le travail, dans les habitudes… ). Cette dichotomie aboutissant invariablement à la vengeance
quand la coupe déborde.
Les problèmes liés au « deux » ne peuvent trouver une
solution que dans la communauté. Or, aujourd'hui,
quelle réponse apportons-nous ? La construction d’un
Soi fort et puissant, autrement dit, on apporte une solution individualiste. Ne soyons pas étonnés que notre
système génère encore et toujours de la violence ! Le
système actuel produisant des individus puissants se
complexifie de lui-même en fabriquant des individus
qui veulent se différencier par la puissance ou le pouvoir. La lutte pour le pouvoir et le combat des sexes
28
sont bien à l’origine de cette débauche de violence que
nous connaissons tous. Commençons par enseigner
quelles sont les sources de l’Homme, nos sources !
Pascal FOUCAULT.
Psycho-somatothérapeute - Besançon.
BIBLIOGRAPHIE :
WINNICOTT, D W, "De la pédiatrie à la psychanalyse", Paris, Payot, 1995.
WINNICOTT, D W, "La consultation thérapeutique et
l'enfant", Paris, Gallimard, 1995.
WINNICOTT, D W, "Processus de maturation chez
l'enfant, développement affectif et environnement", Paris, Payot, 1978.
SPITZ, RA, "De la naissance à la parole : la première
année de la vie", Paris, PUF, 1995.
KLEIN, M, "La psychanalyse des enfants", Paris,
PUF, 1959.
LEBOVICI, S, DIATKINE, R, SOULE, M, "Nouveau
traité de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent", 4 tomes, Paris, PUF, 1985.
RUFO, M, "œ dipe toi-même ! Consultations d'un pédopsychiatre" , Paris, Anne Carrière, 2000.
FERRARI, P, EPELBAUM, C, "Psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent" Paris, Médecine-Sciences/
Flammarion, 1993.
MEYER, R, "Freud encorps", Strasbourg, Editions
Somatothérapies, 1995.
DOLTO, F, "La cause des adolescents", Paris, R. Laffont, 1988.
DOLTO, F, DOLTO-TOLITCH, C, "Paroles pour
adolescents ou le complexe du homard", Paris, Hatier,
1990.
FREUD, Anna, "Le Moi et les mécanismes de défense"
PUF, (1936).
RÊVES ET RÉALITÉS
Clarissa Pinkola-Estes, dans son livre
« Femmes qui courent avec les loups » écrit : « Dans
son magnifique essai «La fonction transcendante»,
Jung effectue une mise en garde : certaines personnes, dit-il, dans leur quête du Soi, pourrait sur esthétiser l’expérience de Dieu ou du Soi, d’autres la
sous-évaluer, d’autres encore être blessées par elle,
faute d’être prêtes pour une telle expérience. Mais
d’autres trouveront le chemin de ce que Jung appelle « l’obligation morale » de vivre et d’exprimer
ce qu’on a appris dans la descente ou l’ascension
vers le Soi.»
C G Jung précise : « Je mis le plus grand soin
à comprendre chaque image, chaque contenu, à l’ordonner rationnellement autant que faire se pouvait,
et surtout à le réaliser dans la vie… car quiconque
ne ressent pas dans ses connaissances la responsabilité éthique qu’elles comportent succombera bientôt au principe de puissance ; des effets destructeurs
peuvent en résulter pour les autres mais aussi pour
le sujet lui-même qui sait. »
Tout au long de notre vie, nous collectons images, événements, expérience, rencontres : « votre univers » interagissant avec « mon monde ».
Avant l’écriture, il y a la parole et avant le verbe, il y
a l’image. L’image est un codage de la réalité ; elle
doit être décodée par l’observateur ; c’est donc une
question de perception et de réception. Il y a « des
modes de représentation de la réalité du signifié, qui
ne sont pas visuels et qui ne sont pas nécessairement
fondés sur le principe de la ressemblance ou de l’analogie1 ». Magie de l’image et du verbe ! Est-ce une
anamorphose2, une ecphrasis grecque3, une hypotypose4 ? En tout cas, c’est une expérience esthétique, le
reflet du réel devient une illusion, une réalité virtuelle.
Je deviens créateur… Jacques Attali écrit : « tout
créateur a le sentiment qu’il n’est que le porteplume de quelque chose qui le dépasse » c’est tentant
en effet de se sentir relié, porté, emporté par le Souffle Créateur ; comment retrouver les intuitions de la
cure chamanique selon laquelle il n’y a pas de rupture
dans la création, traversée par LE seul souffle de notre histoire depuis les origines ?
Je viens d’une famille à mythologie forte : prendre conscience de ce qui m’agit, des répétitions de
mes actes souffrants, c’est retrouver la voix des ancêtres qui parle à travers moi, et me mettre en résonance
musicale de mon appartenance familiale, clanique et
du rythme de l’Univers.
Dans la forêt, l’arbre me parle de ma famille,
de mes racines, du cycle de la nature, « betwin Father
Sky and Mother Earth »
Dans un premier temps, sa beauté formelle capte
mon attention ; dans un deuxième temps, le message
fait collusion avec mon histoire personnelle et entraîne un débordement émotionnel ; il est le fil que je
déroule de ma biographie » personnelle et familiale ;
de témoin il devient le guide qui me conduit dans les
méandres de mon labyrinthe personnel.
« Par des approches comme l’hypnose, le
rêve chamanique ou d’autres méthodes d’exploration de l’inconscient, il est possible d’accéder à l’ensemble de la mémoire engrammée dans nos cellules,
autrement dit non seulement aux quatre matrices périnatales5 telles qu’elles ont été vécues pendant la
naissance, mais aussi à celles issues d’autres mémoires comme la mémoire génétique, la mémoire
karmique ou encore celle qui porte l’empreinte de
l’interaction avec l’inconscient collectif. C’est ainsi
que nos cellules portent la mémoire de notre arrivée
dans le monde, mais aussi celui des naissances de
nos nombreux ancêtres, ainsi que ce que nous puisons dans l’inconscient collectif ou les vies antérieures, si l’on adhère à cette croyance. Le scénario de
base qui se dégage de l’ensemble de ces mémoires
va constituer le modèle de nos actions futures6 ».
Dans le film « La foret d’émeraude » de John Boorman, le héros, ingénieur, construit un barrage en forêt amazonienne ; son fils est enlevé par une tribu isolée « les Invisibles » ; l’enfant est adopté puis initié par le chaman de la tribu; dix ans plus tard, le
jeune indien blanc retrouve son père et tous les deux
s’efforcent de retrouver les femmes de la tribu enlevées et asservies sexuellement par « les Féroces »,
tribu à la solde des spéculateurs et des financiers. Ensemble, le fils « sauvage » et le père « établi » libèrent
le féminin et rétablissent la vie dans la « Grande
Mère- forêt ».
Devant les obstacles, la férocité de la vie, il
nous est demandé d’unir nos contraires, d’accueillir
l’invisible, le chaman ou l’enchanteur et de mettre
nos connaissances et nos techniques au service du
« Tout- possible » et du Tout-hamonieux.
Pionnier de la mythanalyse, Claude LéviStrauss a ouvert la voie à l’utilisation des mythes en
tant qu’outils de guérison modernes. Bien sûr, les
contes, les paraboles, les histoires soufies de Farid
Al-Din ATTAR et bien d’autres encore ont depuis
des temps immémoriaux servi à guérir les hommes et
à transmettre un enseignement. Avec Lévi-Strauss
cette approche se structure, une méthode d’analyse
émerge qui révèle le fil conducteur d’un scénario dont
29
on connaît le début et la fin. Je connais mon début,
c'est-à-dire mon entrée dans la vie, je connais mon passé, je sais mon présent, mais mon avenir sera mon présent de demain.
« Pour avancer, il faut prendre des décisions » dit le sage ÚQAM ; le langage, la temporalité
la virtualité, la transmission, la réception et l'interactivité sont les conditions nécessaires à l’apprentissage technique qui nous verticalise et nous permet d’expérimenter les différents champs ontologiques par la réalisation.
Regard historique et critique sur soi (insight) i: reproductibilité, démocratisation, médiatisation, appropriation et distanciation ;
Il en est du dedans comme il en est du dehors : En
analogie la Justice, L’arcane VIII nous met en présence
d'une dimension universelle. Bien plus qu'un ordinaire et
imparfait système de lois humaines, il représente la Loi
fondamentale qui s'applique à tous les êtres de la création. Il décrit l'ordre des Choses, la manière dont l'Univers est orchestré et organisé. Il n'est pas seulement
question ici de la justice punitive, telle que les consciences la définissent le plus souvent, mais plutôt de la loi
de causalité qui régit toute chose ; Il en est de mes affaires intérieures comme de la gestion du monde social : Le
dialogue social est nécessaire ; La pensée Jungienne est
en ligne directe avec la démocratie : laisser advenir
1
(intuition), observer (émotion), dialoguer (cognition) et
appliquer (action)
Face à un monde désenchanté, ou les repères intellectuels et moraux sont mis à mal, la notion même du
bien et du mal, héritée de la chevalerie, des croisades
nous interroge sur notre responsabilité individuelle. La
liberté et la capacité de discernement sont les fondements de notre capacité à étayer notre pensée ; Edgar
Morin écrit : « Travailler à bien penser est un enjeu vital pour résister à la cruauté du monde et à la barbarie humaine. » La pensée de l’éthique est un acte de reliance. Miguel Ruiz nous guide sur le chemin du
« guerrier impeccable » ; le Tao nous emmène sur « la
voie du juste milieu »; tout est possible pour bâtir l’édifice de l’être : de marche méditative en présence juste,
de chi Kong en danse cathartique, diététique, médecine
globale, engagement professionnel et associatif, spiritualités, telles pourrait être le fondement de la cathédrale dont la flèche s’élance vers notre ciel.
Françoise MAZZONI
Psycho-Somatothérapeute
orientation Jungienne
06100 NICE
Tél. 04 93 98 95 39
Dictionnaire international des termes littéraires
2
Anamorphose : Procédé optique ou géométrique transformant la vision d’un objet rendu méconnaissable sauf par l’utilisation d’un appareil optique restituant une perspective habituelle ou par une position particulière de l’observateur par rapport au tableau (point de vue rasant souvent).
3
Ecphrasis : Au sens large on entend généralement par ecphrasis toute description poétique de personnes, d’objets ou de lieux
4
Hypotypose : Figure littéraire qui regroupe l’ensemble des procédés permettant d’animer une description au point que le lecteur « voit »
le tableau se dessinait sous ses yeux.
5
Matrices périnatales : concept de Stanislas GROF, elles constituent des matrices hypothétiques avec un contenu émotionnel, psychosomatique et biographique spécifique, mais elles se comportent également comme des principes organisateurs des autres plans de l’inconscient. (Actua-psy, le journal des psychothérapeutes)
6
Marie-Noëlle Anderson in « les chemins de sagesse »
BIBLIOGRAPHIE
Femmes qui courent avec les loups
Clarissa Pinkola-Estes ed. Grasset
Ma vie
C.G Jung éd. Gallimard, collection « Témoins »
Pour une psychologie du futur
Stanislas Grof éd. Dervy
L’œ uvre de Claude Levy-Strauss
Vivre la magie des contes
Edouard Brasey Jean-Pascal Debailleul éd. Albin Michel
Ethique (La méthode 6)
Edgar Morin Nov. 2004 éd. Seuil
30
Les Transferts en Somatanalyse
I – Introduction aux transferts relationnels
A la suite de Freud, les Psychanalystes de quelques
écoles que ce soit se sont beaucoup intéressés aux
Transferts des patients sur le thérapeute. L’expression
par la parole d’un moment actuel renvoie le sujet à un
refoulement émotionno-affectif de situation du passé, le
plus souvent en relation avec l’Œ dipe dans la triangulation familiale. Ce vécu difficilement ressenti avec
l’un des deux parents, ou aussi avec les parents combinés entraîne des situations de refoulement qui pourront
réapparaître dans la situation actuelle avec l’analyste
en se projetant sur le thérapeute. Le transfert sera à la
fois un moteur du vécu analytique, mais aussi un
barrage aux changements plus actuels.
Cette notion classique du transfert peut être aussi envisagée dans la relation nouvelle avec l’analyste, soit
comme un besoin d’amour non obtenu dans le passé,
mais aussi comme un besoin de satisfaction des pulsions érogènes que nous retrouvons souvent dans les
thérapies sexuelles, en particulier dans le contexte de
l’Eros Relationnel. Dans ce concept, l’emploi de techniques mixtes, parole et expression érogène, prédispose
par le regard, mais surtout le contact de la peau
sensible à des émotions tantôt agréablement acceptées
par le patient, mais aussi – à notre époque de grande
répression à portée moralisante – à des inhibitions négatives, constituant des résistances pouvant bloquer les
changements thérapeutiques et incitant le patient à
quitter une thérapie à peine commencée.
Il nous semble que ces aspects ont été peu mis en évidence en Somatothérapie, peut être parce qu’il s’agit le
plus souvent de thérapie de groupe, diluant le transfert
entre les participants peu fixés sur le contact du corps
propre avec le thérapeute-animateur. Par contre, en
entretiens individuels ce peut être un aspect difficile à
réguler, plus particulièrement dans la relation du masculin au féminin. Les décharges émotionnelles qu’entraînent le regard dans la proximité des corps, mais
surtout le contact corporel, peuvent entraîner soit des
élans de relation émotionno-affective intenses, soit des
recherches de sensations essentiellement pulsionnelles
dans la proximité de la mise en acte. Il n’y a plus de
distance dans le désir d’incorporation avec l’autre.
Ceci remet en jeu, évidemment, les structures psychopathologiques des Sujets en cause. Il sera nécessaire de
respecter cette problématique.
D’un autre côté, comme cela a été mis en valeur dans
les pratiques corporelles actuelles, en particulier dans
la notion de contre-transfert, l’émotion et les affects
sont envisagés comme un but important pour atteindre
31
le changement. Il y a souvent dysharmonie et excès
dans un sens ou dans l’autre. On croit au « Pur
Amour » ou à la « Pure Sensation » dans un sens ou
dans l’autre.
Pur Amour
Pure Sensation
L’un nous semble trop dé-réalisé, l’autre trop pulsionnel. Dans son contre-transfert, l’analyste peut se laisser
entraîner par ses propres pulsions ou son idéal du Moi.
Il nous reste à envisager la notion d’Insight d’origine
Anglo-Saxonne, comme son nom l’indique. C’est une
notion non analytique, mais relationnelle qui nous
paraît faire le pont entre les notions transférentielles et
les thérapies relationnelles. Ce serait une empathie
visant à la compréhension totale de l’autre, en vivant
ce qu’il ressent dans le cadre de la séance thérapeutique, mais aussi en mettant en jeu la distanciation suffisante pour éviter la totale incorporation et permettre
une écoute compréhensive.
Enfin, l’investissement chez le Somatanalyste, ou plus
classiquement son contre-transfert, mettra en valeur
son rapport affectif et émotionnel avec son patient, sa
relation de rapprochement émotionnel, sans pour autant mettre en jeu les traces de son transfert personnel
qu’il aura pu expérimenter dans sa propre somatognosie et ses expérimentations corporelles, mais aussi ne
pas avoir totalement résolu dans la confrontation sa
propre vie personnelle. Il devra se préserver de toutes
les projections, introjections et incorporations, d’autant
plus qu’elles le mettraient en rapport le plus souvent
avec une demande autre du patient qui ne l’a pas, le
plus souvent choisi au départ pour avoir avec lui une
totale idéalisation amoureuse.
Les techniques d’abord de changement devront s’adapter progressivement à l’évolution du patient à ne pas
dépasser ses limites du moment. La relation devra
prendre en compte une juste connaissance diagnostique
de la structure psychopathologique du patient et
s’adapter en conséquence. Il ne faudra pas juger l’évolution du patient d’après notre propre désir d’avancement, mais rester dans les limites et le cadre du
moment.
Dans la recherche de l’Eros et de l’expérience de la
sexualité, ses difficultés seront décuplées, en particulier ans le cas de l’approche féminine par un analyste
masculin. Les manifestations de séduction, d’exhibitions corporelles et de possessivité, auxquelles le développement de la sensorialité dans le cadre de l’Eros
pourraient nous confronter, devront être complètement
évacuées pour éviter des mises en actes inappropriées
et dangereuses dans le moment de la situation revécue.
C’est cette partie émotionno-sensorielle qui nous semble le plus apte à constituer des dérapages insolites,
tant du côté du patient que de l’analyste. Dans ces derniers cas, une longue série d’entretiens verbaux pourront mettre en jeu les associations d’images et d’affects
nous paraissant nécessaires avant d’aborder en profondeur la sensualité et la sexualité non encore advenues.
Si nous sommes acculés aux résistances de la parole, il
y aura également des résistances corporelles à vaincre
progressivement. Il n’y a qu’un seul inconscient, même
si il s’exprime de différentes façons.
BIBLIOGRAPHIE
G. POMMIER
M. NEYRAUT
L’amour à l’envers
Le Transfert
PUF 1995
PUF 1974
J. G UILLAUMIN Transfert/Contre-Transfert
L’Esprit du Temps 1998
Docteur
Docteur Pierre D A L E N S
Sexoanalyste -Psychanalyste - Somatanalyste
A suivre …
25, Avenue de l'Entre Deux Mers
33370 FARGUES ST HILAIRE
Tél./ Fax 05 56 21 21 14
Portable : 06 07 91 11 27
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Petit guide à l'usage du psycho-somatothérapeute qui veut ouvrir son cabinet.
Pascal FOUCAULTet Françoise MAZZONI, psycho-somatothérapeutes ont conçu ce document à l’usage de tous ceux qui
veulent s’installer.
Dans ce journal il n’est pas complet, il est consultable et téléchargeable sur notre site :
www.somatotherapie.asso.fr
Ce petit guide est la suite de conversations entreprises à l'EEPSSA avec des personnes désireuses de “monter leur
cabinet ”. Il se veut pratique, complet mais non exhaustif surtout si vous pensez être dans un“ cas d'exception sociale ou fiscale ”.
Il ne vous exonère en rien de recourir aux services d'un expert soit juridique soit comptable. Je vous recommande même d'aller vous-même mettre à jour le contenu qui peut changer rapidement concernant les questions fiscales et sociales. Pour ce
faire, ci-dessous, je vous indique quelques adresses à consulter. Mais, il répondra à 90% des cas de figure. Il est prévu une actualisation annuelle. Je m'engage à répondre aux questions posées, concernant ce guide, dans la mesure où elles me seront
adressées par mail: [email protected] et dans la mesure où je suis compétent (je suis un généraliste et non un expert).
Vous retrouverez le contenu de ce guide dans les sites suivants :
www.canam.fr
www.urssaf.fr/profil/createurs_dentreprise/in dex.html
www.apce.com
www.travail.gouv.fr
www.boutiques-de-gestion.com
www.lentreprise.com
www.cnavpl.fr/Cipav.htm
Glossaire
Cabinet: est un terme fonctionnel mais non juridique. Cette appellation, dans ce guide, correspond en fait soit à l'entreprise
soit à l'établissement que vous allez créer ou reprendre.
SS : Sécurité Sociale
AFS : Association Française des Somatothérapies. Contact: Jérôme Chidharom
CA : Chiffre d'affaires
CGI : Code Général des Impôts
Remarques
Vous verrez de temps à autre une flèche “ ” ; elle indique une remarque toute personnelle mais
terriblement pratique !
Votre avis
Bien sur votre avis nous intéresse. Aidez-nous à rendre ce guide très pragmatique en nous proposant vos avis de modification
ou des compléments d'information. Nous en tiendrons compte dans les prochaines mises à jour. Si une information majeure
venait à manquer, elle pourrait être mise en ligne sur le site de l' AFS.
(suite page 34)
32
De l’importance du toucher pour les êtres humains
Pierre Grimberg
somatothérapeute et enseignant En Sensitive Gestalt Massage® (SGM)
Et en Massage assis (Technique Margaret Elke) à Paris et à Montpellier
Association Le Toucher Sensible
1, rue Four des Flammes
34000 MONTPELLIER
Tél. 04 67 66 39 47
Site : http://www.touchersensible.com
E-mail : [email protected]
parce qu’ils ne les aimaient pas, mais parce que “ça ne
se faisait pas” ou parce qu’ils ne savaient tout simplement pas le bienfait que cela pouvait leur procurer. Il
est certain que dans ce cas leurs enfants peuvent ou ont
pu se développer tout à fait normalement, l’essentiel
par-delà le toucher étant l’amour, incontournable, qui
sera toujours l’élément principal de ce développement.
Mais cela n’enlève rien au fait que toucher l’enfant sera toujours mieux que si on ne le touche pas.
.... ou négatif
Le toucher affectif
Dès sa naissance l’amour qu’un enfant est en droit
d’attendre de ses parents est intimement lié au besoin
qu’il a d’être touché. L’un ne va pas sans l’autre.
Instinctivement une mère ou un père qui aiment leur
enfant le prennent dans leurs bras, le caressent, l’embrassent, essaient de lui témoigner leur amour physiquement de toutes sortes de manières, et pas seulement
oralement. Cela est vraiment instinctif et se constate
universellement chez les humains comme chez les animaux. Or l’enfant, comme l’adulte, sent tout. Il sent ce
toucher aimant que l’on nomme affectif si ses parents
l’aiment vraiment, et il se développe, sestructure, prend
confiance en lui-même grâce à ce toucher, à cette qualité de toucher. Evidemment ce toucher possède certaines propriétés : il est doux, présent, respectueux et
libérateur. Il n’est jamais brutal ni étouffant. Il doit
faire du bien, pas du mal.
Par contre si les parents n’aiment pas leur enfant ils
s’en éloignent, ils le touchent le moins possible, juste
pour les besoins de base, la toilette, le change, la promenade. Dans ce cas l’enfant sent qu’il lui manque
quelquechose pour se développer harmonieusement,
mais comme il ne peut pas imaginer que ses parents ne
l’aiment pas il retourne cette violence contre lui, il se
culpabilise, pense inconsciemment que si ses parents ne
lui donnent pas ce dont il a tant besoin c’est de sa
faute, c’est parce qu’il ne le mérite pas. Alors il développe en lui des sentiments désastreux, la peur ou la
terreur selon le degré de mal aimance, peur de ses parents mais ensuite peur de tout le monde, paralysante,
sentiments d’impuissance, de désespoir, de timidité excessive. Et par-dessus tout, il peut se sentir profondément abandonné par des parents qui pourtant apparemment s’occupent de lui. En conséquence il peut se replier sur lui-même, devenir agressif et sa socialisation
sera proche du néant avec tout ce que cela peut représenter de négatif : les portes qui se ferment ou qui ne
s’ouvrent pas, le manque de gaieté, la tristesse et la solitude, la dévalorisation, le manque de fierté, l’échec et
le découragement. Enfin il aura très certainement honte
de son corps et de sa nudité, et de ce fait son initiation
à la sexualité pourra être un fiasco. Dans le meilleur
des cas il vivra sa vie comme en décalage
par rapport à lui-même et par rapport à la réalité, avec
une sorte de nostalgie de ce qu’il n’a pas reçu mais
dont il a néanmoins confusément une certaine conscience. Dans le pire des cas il risque de gâcher complètement sa vie.
Positif...
Paradoxalement plus cette dépendance au toucher est
comblée plus l’autonomiede l’enfant peut s’affirmer.
Les conséquences positives pour cet enfant sont immenses car non seulement il développe cette confiance
en lui-même, mais il développe aussi sa confiance dans
les autres, d’abord dans ses parents, et ses frères et
sœ urs, mais ensuite et progressivement c’est tout le
monde extérieur qu’il appréhende avec le moins de
crainte possible. Notamment il ne sera pas submergé
par la peur, le monde extérieur ne lui apparaîtra pas
trop agressif et ainsi il ne sera pas lui-même trop
agressif. Il sera certainement gai, rira beaucoup et de
proche en proche il se socialisera en douceur et progressivement. Sa vie a de grandes chances d’être réussie grâce à cette socialisation réussie. Par ailleurs il
n’aura pas non plus honte de son corps et sa sexualité
se développera probablement normalement. Ajoutons,
pour être complet, que beaucoup de parents, dans les
générations précédentes, et peut-être encore maintenant, n’ont pas beaucoup touché leurs enfants, non pas
33
besoin dans notre enfance. Et la qualité de ce toucher
fait ressurgir ce besoin, cette nostalgie. Bien sûr le
sentiment sera différent selon que nous avons été bien
ou mal aimés, bien ou mal ou trop peu touchés. Mais
dans tous les cas nous prenons conscience de l’importance du toucher pour l’être humain, qu’il soit bébé ou
adulte, et cette prise de conscience est toujours thérapeutique.
Y a-t-il une réparation possible?
Il n’y a pas vraiment de réparation possible dans l’absolu car la souffrance laissera toujours des traces.
Néanmoins, à part les relations amoureuses et sexuelles qui peuvent être effectivement très réparatrices si
elles sont réussies, le massage de bien-être une alternative peut être lui aussi très réparateur parce que le toucher utilisé dans ce cas est précisément ce toucher
affectif et respectueux dont nous avons eu tellement
Pierre GRIMBERG
(Suite page 32)
Petit guide à l'usage du psycho-somatothérapeute qui veut ouvrir son cabinet.
Pascal FOUCAULTet Françoise MAZZONI, psycho-somatothérapeutes ont conçu ce document à l’usage de tous
ceux qui veulent s’installer.
Dans ce journal il n’est pas complet, il est consultable et téléchargeable sur notre site :
www.somatotherapie.asso.fr
Sommaire:
AVANT DE S'INSTALLER
4
1. CHOIX DU LOCAL
4
2. ACHAT OU LOCATION DU LOCAL------------------------------------------------------------------------------ 4
2.1. Location de salle de travail -------------------------------------------------------------------------------------- 4
2.2. L' association ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 4
3. LE BAIL PROFESSIONNEL
4
4. LES AIDES A LA CRÉATION
5
5. QUELQUES REGLES LIEES A L'ASSEDIC
-5
QUAND ON COMMENCE ......................................................................................................................6
1. LES STATUTS JURIDIQUES & FISCAUX-6
1.1 Statuts juridiques -------------------------------------------------------------------------------------------------- 6
1.2 Les coûts de constitution du cabinet---mm --------------------------------------------------------------------- 6
2.1 Le statut fiscal ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 7
2. LA TAXE PROFESSIONNELLE
11
2.1. Champ d'application de la taxe professionnelle -------------------------------------------------------------- Il
2.2. La base d'imposition de la taxe professionnelle -------------------------------------------------------------11
2.3. Le calcul de la base professionnelle ---------------------------------------------------------------------------11
2.4. L'établissement de l'imposition: le cabinet ---------------------------------------------------------------- l2
3. LA PROTECTION SOCIALE
13
3.1 La maladie (taux au 1.1.2005) ----------------------------------------------------------------------------------13
3.2. Les cotisations URSSAF m -------------------------------------------------------------------------------------14
3.3. Votre retraite (source la canam) -------------------------------------------------------------------------------14
3.3.1 La retraite de base-------------------------------------------------------------------------------------------15
3.3.2 La retraite complémentaire --------------------------------------------------------------------------------15
3.3.3 Le perp : ------------------------------------------------------------------------------------------------------17
4. RÉCAPITULATIF INDICATIF… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .....18
5. LA TENUE DE LA COMPTABILITÉ… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .… .19
6. FORMATION PROFESSIONNELLE … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..20
6.1 LES FORMATIONS PRIORITAIRES:… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..20
6.2 LES FORMATIONS NON PRIORITAIRES :
34
Le début d’une belle histoire...
Martine Cardona
art-somato-psycho-thérapeute
formée à l’EEPSSA spécialisée en Héraldique,Geste et
Symbolisme, Psychogénéalogie.
Gabrielle Krau
art-somato-psycho-thérapeute
formée à l’EEPSSA spécialisée dans le Masque,
les Contes, la Mythologie,
les Constellations familiales.
Ensemble Gabrielle et Martine ont rêvé, conçu, créé
Téthys, un Centre de Psychothérapie pluridisciplinaire
d’accompagnement de jour à Jebsheim, petit Village
Alsacien au cœ ur du Ried.
Gabrielle et Martine, comme chacun d’entre nous ont
leur parcours de vie, avec des moments de bonheur et de
joie et des passages difficile, en tout cas leurs expériences, heureuses et douloureuses leur ont ouvert les portes
de la compréhension, de la compassion et de l’amour de
l’autre.
A la maturité c’est au cours de leur formation à
l’EEPSSA – Ecole Européenne de Psychothérapie
Socio- et Somato- Analytique qu‘elles se sont rencontrées. Dans cette école dirigée par Richard Meyer,
elles ont acquis leur formation de base, puis chacune
s’est spécialisée et continue de le faire,
toutes les deux, sont en supervision permanente.
Leur projet est arrivé à terme et est en phase de
réalisation. Elles se sont lancées et viennent d’ouvrir
leur centre. Dire que cela a été facile sûrement pas.
Dans un tel projet toutes les scènes de vie sont mises à
contribution et souvent bousculées. Pour autant aujourd’hui elles sont fières du travail accompli et heureuses d’avoir mené leur projet dans le bon sens. Leur bonheur est proportionnel à l’effort fourni !
TETHYS
CENTRE DE PSYCHOTHERAPIE ET DE
MAIEUTHIQUE EN ECOLOGIE HUMAINE
Objectifs et Buts : aide, accompagnement, information,
formation, recherche et ouverture au service des personnes, des groupes, des associations, des collectivités des
institutions privées et publiques, des
entreprises etc.
Martine et Gabrielle, se sont entourées d’une équipe
composée de professionnels :
Marie-Thérèse Engel, coordinatrice artistique,
art-thérapeute formée à l’AFAR, artiste peintre, plasticienne.
35
Sabine Gauvrit, responsable des actions sociales, licenciée en sociologie et éducatrice spécialisée
diplômée d’Etat.
Simin Azami, docteur et enseignante en arts
plastiques.
Téthys est un lieu de vie, un endroit ou l’on
réapprend à vivre, à soigner ses blessures et à se réconcilier avec soi..Ce centre est particulièrement destinée à des personnes qui ont des problèmes d’ordre relationnel ou d’insertion sociale traduisant par là même des
états psychiques ou somatologiques traumatisants interférant dans la vie privée, sociale ou professionnelle.
Le centre reçoit, des enfants, des ados, des adultes en
consultation individuelle ou en travail de groupe.
L’équipe de Téthys proposera des groupes de parole sur
la difficulté d’être parent, avec des partages d’expériences transgénérationnelle : « Être parent de ses enfants Être enfant de ses parents ! »
Les techniques utilisées sont celles de tout somatothérapeute, travaillant sur le corps. Corps dans
lequel sont inscrits des attitudes comportementales. Un
des canal privilégié sera sans doute l’art thérapie.
Cependant leur boite à outil est suffisamment bien garnie pour leur permettre de répondre d’une manière juste
et appropriée aux différents besoins.
Dans le cadre du volet pédagogique Cette équipe mettra
en place une « carte pass » de 10 séances qui donnera
accès à tous les ateliers. Ce centre accueillera également
des conférences, des ateliers, des séminaires .
Martine et Gabrielle ont été suivi dans cette aventure
par le CRES –Chambre
Régionale d’Economie
Sociale, elles ont aussi obtenu une subvention d’aide au
démarrage du Fond Social Européen.
L’encadrement et le suivi psychologique sont assurés
par des psychothérapeutes diplômés, travaillant en exercice déclaré, pouvant justifier d’un travail d’analyse
personnel et qui ont tous adhéré à la charte
nationale d’éthique et de déontologie. Ils ont tous suivi
une formation en accord avec les textes de la loi
Accoyer, régissant la psychothérapie.
Une démarche innovante pour chacun d’entre nous et
qui prouve si nécessaire que bien des choses sont possibles lorsqu’on a un vrai projet, et qu’on décide de le
mettre en place.
Elisabeth Lorrach
Ecoute-moi,
La vieille femme grincheuse,
Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler,
Que vois-tu, toi qui me soigne, que vois-tu ?
Accorde-moi seulement quelques instants,
Accepte ce que je vis, ce que je sens,
Sans réticence, sans jugement.
Quand tu me regardes, que penses-tu ?
Une vieille femme grincheuse, un peu folle
Le regard perdu, qui n’est plus tout à fait,
Qui bave quand elle mange et ne répond jamais,
Qui, quand tu dis d’une voix forte « essayez »
Semble ne prêter aucune attention à ce que tu fais
Et ne cesse de perdre ses chaussures et ses bas,
Qui, docile ou non, te laisse faire à ta guise
Le bain et les repas pour occuper la longue journée grise.
Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler,
Ne me bombarde pas de conseils et d’idées,
Ne te crois pas obligé(e) de régler mes difficultés,
Manquerais-tu de confiance en mes capacités ?
C’est ça que tu penses, c’est ça que tu vois ?
Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler,
Alors, ouvre les yeux, ce n’est pas moi,
N’essaie pas de me distraire ou de m’amuser,
Le croirais que tu ne comprends pas
L’importance de ce que je vis en moi.
Je vais te dire qui je suis, assise là si tranquille
Me déplaçant à ton ordre, mangeant quand tu veux.
Je suis la dernière de dix, avec un père et une mère,
Des frères et des sœ urs qui s’aiment entre eux.
Une jeune fille de seize ans, des ailes aux pieds,
Rêve que bientôt elle rencontrera un fiancé.
Mariée déjà à vingt ans, mon cœ ur bondit de joie
Au souvenir des vœ ux que j’ai fait ce jour là.
J’ai vingt cinq ans maintenant et un enfant à moi
Qui a besoin de moi pour lui construire une maison.
Une femme de trente ans, mon enfant grandit vite,
Nous sommes liés l’un à l’autre par des liens qui dureront.
Quarante ans, bientôt il ne sera plus là.
Mais mon homme est à mes côtés qui veille sur moi
Cinquante ans, à nouveau jouent autours de moi des bébés.
Nous revoilà avec des enfants, moi et mon bien aimé.
Voici les jours noirs, mon mari meurt.
Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler,
Surtout, ne me juge pas, ne me blâme pas
Voudrais-tu que ta moralité
Me fasse crouler de culpabilité ?
Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler,
Ne te crois pas non plus obligé(e) d’approuver,
Si j’ai besoin de me raconter,
C’est simplement pour être libéré(e)
Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler,
Je regarde vers le futur en frémissant de peur,
N’interprète pas et n’essaie pas d’analyse,
Je me sentirai incompris(e) et manipulé(e),
Et je ne pourrai plus rien te communiquer.
Car mes enfants sont occupés à élever les leurs
Et je pense aux années et à l’amour que j’ai connu.
Je suis vieille maintenant et la nature est cruelle
Qui s’amuse à faire passer la vieillesse pour folle.
Mon corps s’en va, la grâce et la force m’abandonnent.
Et il y a maintenant une pierre là où jadis j’eus un cœ ur.
Mais dans cette vieille carcasse la jeune-fille demeure.
Le vieux cœ ur se gonfle sans relâche.
Je me souviens des joies, je me souviens des peines
Et à nouveau je revis ma vie et j’aime,
Je repense aux années trop courtes et trop vite passées
Et accepte cette réalité implacable que rien ne peut durer.
Alors ouvres les yeux, toi qui me soigne, et regarde,
Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler,
Ne m’interromps pas pour me questionner,
N’essaie pas de forcer mon domaine caché
Je sais jusqu’où je peux et veux aller.
Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler,
Respecte les silences qui me font cheminer,
Garde-toi bien de les briser
C’est pas eux bien souvent que je suis éclairé(e)
Non la vieille femme grincheuse, regarde mieux,
tu me verras.
Alors, maintenant que tu m’as écouté(e),
Je t’en prie, tu peux parler,
Avec tendresse et disponibilité,
A mon tour, je t’écouterai.
Service gériatrie CHG de Dieppe
(poème trouvé dans les affaires d’une vieille dame
irlandaise après sa mort)
Auteur anonyme
36
J’
ai lu, J’
ai aimé… je partage...
De la musique derrière les barreaux
Michaël Andrieu (Editions L’Harmattan – Logiques Sociales)
«Lorsque les clés de sol croisent celles des serrures,
lorsque les cellules rythmiques s’entremêlent à des
lieux de vie, quel sens prend la pratique musicale
en milieu carcéral ?». C’est ce que nous révèle
l’auteur dans cette thèse qui tend à démontrer que
la pratique musicale peut également être une pratique «sociale».
Michaël Andrieu est docteur en musicologie. Les actions qu’il a menées pendant un certain nombre d’années en tant que bénévole l’ont amené à s’intéresser
au système pénitentiaire français. D’abord, simple intervenant (musicien), il a développé une réflexion approfondie sur la musique en prison. Son travail va
d’ailleurs bien au-delà du simple domaine musical
puisqu’il développe cette idée que le détenu-musicien
occupe une fonction, un rôle.
Les témoignages recueillis sont tout à fait révélateurs
de la manière dont est perçue l’activité musicale dans
la mesure où elle offre une socialisation aux individus
allant dans le sens souhaité par les Institutions. Exemple : «le prof (… ) te considère comme un mec, pas
comme un numéro d’écrou ». Elle est par ailleurs un
moyen de libérer les tensions internes : «… c’est fou
ce que ça défoule. En tapant sur un tambour, j’arrive
à me vider, comme si j’avais toute une énergie en réserve et que je la faisais sortir… ». Egalement, dans
un groupe musical, chacun écoute ce que les autres
jouent : «j’ai compris que la musique … était des
trucs à dire, à faire comprendre … et que tu donnes
à ceux qui peuvent les partager».
La pratique musicale peut servir aux individus à
mieux se connaître par une relation spécifique au
corps. Certains détenus s’impliquent totalement, sans
médiateur, puisqu’ils utilisent leur voix. Ils peuvent
ainsi communiquer leur passion à d’autres détenus.
Cette pratique constitue également une échappatoire
aux nuisances sonores agressives subies chaque jour,
chaque nuit, par les détenus (portes qui claquent,
bruits des clés dans les serrures, verrous, etc.).
Bien que Michaël Andrieu avoue ne pas savoir d’une
manière tout à fait précise ce que la pratique musicale
peut apporter aux détenus, il pense néanmoins qu’elle
est socialisante et constructive. Elle peut également
être considérée comme une soupape de sécurité nécessaire à l’acceptation des lois de l’institution :
«Pratiquer de la musique en groupe fait prendre
conscience au détenu de l’obligation qu’il a de tenir
compte d’autrui pour arriver à effectuer son travail».
Cette étude de la musique en milieu carcéral est tout à
fait passionnante. Elle ne laissera par ailleurs aucun
lecteur indifférent aux témoignages touchants et parfois très émouvants de certains détenus nous plongeant ainsi au «chœ ur» de l’humain.
Résumé pour nous par :
Chantal VINCENT
Une Année de Créativité
Le moine et la psychanalyste
Brenda Mallon
Éditions VEGA
Marie BALMARY
Édité chez Albin Michel
Chacun de nous est créateur et créatif, encore faut-il
qu’il le découvre, qu’il s’en persuade et apprenne à se
détourner de l’opinion des autres; qui bien souvent le
condamnent à garder caché et endormi sa créativité.
Lorsqu’un moine et une psychanalyste juive et agnostique s’interrogent ensemble non pas tant sur ce qui
guérit mais sur ce qui pourrait « sauver que peut il
naître de cette rencontre ?
« dans un cœur plein, il y a de la place pour toutes
choses, mais dans un cœur vide, il n’y a de place pour
rien »
Antonio PORCHIA
Mary Balmary, psychanalyste et auteur d’essais,
s’inspire entre autres, du dialogue réel qu’elle eut
avec le moine Marc-François, frère de Jacques
Lacan..
37
J’
ai lu, J’
ai aimé… je partage...
LA DERNIERE LEÇON
Noëlle Châtelet (Editions du Seuil)
Noëlle Châtelet aborde dans ce livre un thème tout à
fait personnel puisqu’il s’agit de la mort «choisie» de
sa propre mère. Seul le talent de l’auteur pouvait rendre lumineux et plein de vie un sujet aussi douloureux.
Son style est émouvant. Son amour pour sa mère idolâtre.
Les dernières journées passées avec sa fille ont bien
sûr été marquées par la nostalgie mais également par
le partage de moments privilégiés, de moments de joie
et même d’éclats de rire. Par exemple, un jour son
four tombe en panne. Elle dit alors à sa fille «mon four
m’a lâchée. Tu vois, tout lâche, tout se déglingue,
comme moi» et toutes deux se mettent à rire !
L’auteur nous fait part tout au long de ce livre des
états d’âme qui ont été les siens à partir du moment où
sa mère lui a annoncé, tranquillement et calmement, la
date de sa mort par ces simples mots «ce sera donc le
17 octobre». Un effondrement pour Noëlle qui n’était
pas prête à les entendre. Un couperet, une guillotine.
Pourtant, c’est la force remarquable de cette femme de
quatre-vingt douze ans qui va amener sa fille, petit à
petit, à accepter l’inacceptable : la disparition de cette
mère tant aimée qui avait été tout au long de sa vie
une femme libre. Pour elle, l’autonomie avait toujours
été un principe de vie. Alors, comment accepter l’usure de la machine humaine et aller jusqu’au bout du
geste ? … en acceptant d’avoir perdu la bataille contre
le temps ! S’avouer fatiguée lui semblait plus tragique
que de disparaître. La fatigue était pour elle une forme
de déshonneur, le choix de mettre fin à ses jours une
récompense.
Moment d’émotion également avec son petit fils qui
l’appela au téléphone quelques jours avant sa disparition. Celui-ci pleurait. Sentant sa peine, elle lui dit «Je
ne veux pas que tu aies du chagrin». Celui-ci lui répond : «je n’ai pas de chagrin, j’ai de l’émotion».
L’un des aveux le plus touchant de l’auteur m’a semblé être celui où elle dit avoir gardé chez elle le téléphone de sa maman parce que, dit-elle, un peu de sa
voix est restée dedans …
Cette dernière leçon, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas triste, encore moins sordide.
C’est une leçon de vie, de partages et d’authenticité.
En d’autres termes : une merveilleuse histoire d’amour
filial.
Cette mère exemplaire va peu à peu insuffler à tout
son entourage son formidable courage en anticipant
ainsi le rituel du deuil.
Résumé pour nous par :
Chantal Vincent
Qui ne connaît pas son passé n’
a pas d’
avenir
Victor Hugo
L’imagination est une force si puissante que, si nous en connaissions tout le
pouvoir, nous en tirerions des merveilles
Montaigne
Il n’
y a pas de méchants, il n’
y a que des souffrants
Milan Kundera
38
ASSOCIATION FRANCAISE DE SOMATOTHERAPIE
6a rue Principale - 68210 HECKEN
? 03 89 25 91 03 - ? 03 89 25 37 90
www.somatotherapie.asso.fr - Émail : [email protected]
Membre de la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse F.F.2.P.
Membre de l’Association Internationale de Somatothérapie Somatanalyse et de Socio- et Somato- Psychothérapie A.I.S. SOM-PSY
Compte rendu
du Conseil d’Administration de l’A.F.S. du 01 Octobre 2005
Présents :
Jérôme CHIDHAROM
Marie-France INCORVAIA
Claudie DIEU
Élisabeth LORRACH
Chantal VINCENT
Non excusée :
Franck MORVAN-DENÈGRE
Dr Alain DONNARS
Excusés avec pouvoir
Dr Pierre DALENS
Catherine MOURET
Iwona CICHALEWSKA
Nombre de pouvoirs utilisés : 01
Le quorum de la moitié des membres est atteint, le CA peut avoir lieu.
L’ordre du jour a été respecté.
Mireille VALLEE – école INFOMECA - a demandé à assister au CA avant de poser sa candidature. .Sa demande a été
acceptée tout en précisant qu’elle n’a pas le droit de vote.
Prix Somato
A ce jour il n’y a pas de réaction.
Le but visé de cette action : Innovation – intégration. – développer la notion d’appartenance
Se faire reconnaître au sein de l’association (ce que j’ai envie de faire connaître de moi).
Il a été décidé de faire un courrier à l’ensemble des adhérents en donnant quelques explications complémentaires.
N’TIC
Le président nous fait part des problèmes rencontrés pour l’élaboration de ce nouveau site.
Ce site sera mis en ligne début octobre.
Nous expliquerons dans le prochain journal les avantages d’une communication par e-mail.
Journal Somato
Nous manquons d’articles. Nous devrions avoir quelques articles en avance pour les éditions suivantes.
Mise en place d’une page « citation ».
Mise en place d’un espace « renseignements pratiques »
Peut-on envisager un numéro spécial sur le thème : « Sexe et Violence »
VIèm Congrès International de Psychothérapie Socio-et Somato -Analytique
Les renseignements concernant les différentes manifestations seront donnés dans le prochain journal.
Divers
Mireille Vallée nous invite au nom de INFOMECA pour faire notre prochain CA à Saint-Gaudens. C’est loin pour un
CA. Nous conservons l’idée pour une prochaine rencontre
Le président la remercie chaleureusement.
Marie-France Incorvaia nous annonce que la FF2P a donnée un avis favorable pour l’obtention du CEP.
Chantal Vincent nous parle de sa présence aux cessions de la FF2P.
La FF2P a changé de nom et s’appelle maintenant « Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse »
Nous réfléchissons à modifier notre Association en Fédération.
Le président demande s’il est possible de modifier la date de la prochaine A.G.
Elle a été fixée au 10 décembre 2005
Le CA s’est achevé à 13H.
39
Rapport Moral et Rapport Financier 2005
Bonjour chers amis et collègues,
L’année 2005 est une année de stabilité et de développement.
Le nombre de membres est stable, et nous comptons 140 membres à ce jour.
Cette année, le week-end “ Rencontres de Partages ” fut riche en échanges et en démonstrations de différentes
techniques et méthodes en somatothérapie. Ce fut un moment de joie et de convivialité où tous les participants furent
contents et satisfaits.
Notre revue Somato s'étoffe des articles intéressants et importants. Nous avons reçu beaucoup d'encouragements et
de satisfaction concernant les thèmes traités.
Comme vous avez constaté, le site Internet de l'association a été renouvelé. Je pense que ce nouveau site vous
satisfait. Pour ma part, je le trouve plus clair, plus opérationnel. Il ne reste que quelques détails à rectifier pour le
terminer.
En 2005, l'événement important pour l'association, c'est la création du “ Prix Somato. ” Ce prix sera remis lors du
VIém Congrès international de Paris en 2006.
Comme vous le savez, la loi sur la psychothérapie a été votée. Les décrets d'application seront bientôt rédigés et
votés. Sans doute, début de l'année 2006.
Nous continuons à promouvoir la somatothérapie, à faire connaître notre sérieux et notre rigueur méthodologique.
Je vous remercie de votre attention, et je vous souhaite un Joyeux Noël, une bonne et heureuse année 2006.
Le président,
Jérôme Chidharom
40
PROCES VERBAL
DE L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE
DE L’ASSOCIATION FRANCAISE DE SOMATOTHERAPIE
du 10 DECEMBRE 2005
Membres ayants droit de vote
Présents
Pouvoirs
96
10 droits de vote
33
ORDRE DU JOUR
Rapport moral du Président
Selon document joint
quitus est donné
Rapport Financier
Selon document joint
quitus est donné
Les commissaires aux comptes Gabrielle KRAU et Martine CARDONA ont donné quitus
Election des nouveaux membres du Conseil d’Administration
Les membres sortant reconduits sont :
Jérôme CHIDHAROM
à l’unanimité
Nouveaux membres
Rose DALENS
à l’unanimité
Mireille VALLEE
à l’unanimité
Laurent MALTERRE
à l’unanimité
Composition du nouveau C.A.
Jérôme CHIDHAROM
Claudie DIEU
Elisabeth LORRACH
Pierre DALENS
Rose DALENS
Catherine MOURET
Marie France INCORVAIA
Laurent MALTERREFranck MORVAN--DENEGRE
Mireille VALLEE
Chantal VINCENT
Projet d’Orientation 2006
Développer et clarifier les critères formels des somatothérapeutes professionnels.
Favoriser et faciliter la mise en place des journées régionales.
Recruter de nouveaux membres.
Développer l’initiation à l’utilisation de l’Internet et des outils NTIC ( Nouvelles Technologies de
l’Information et de la Communication.)
Prix Somato
Rappel des critères. Le délai de la remise des dossiers a été repoussé à fin février.
Le comité de lecture sera composé de :
Docteur Pierre DALENS
Docteur Richard MEYER
Jérôme CHIDHAROM
Josiane CAMILLI( à confirmer)
VIiém Congrès International de Psychothérapie et Somato-Analytique
Le président rappelle que l’AFS participe à ce congrès et demande à ses membres de venir nombreux.
41
Le président rappelle qu’aura lieu au cours du Congrès
· la remise des “ Prix Somato ”
· Le CA et l’AG de l’AIS. Il rappelle que tout membre de l’AFS est membre de l’AIS
· Un dîner de rencontre “ Reconnaissances et Partages ”
Cotisation 2006
Les comptes de l’association étant positifs, il a été décidé de ne pas augmenter la cotisation 2006, bien
que tous les membres soient répertoriés sur le site de l’Association.
La communication par les NTIC
Le président confirme qu’une grande partie des membres de l’AFS étant équipé d’ordinateur, la communication se
fera de plus en plus par e-mail.(rapidité, coût, convivialité).
Il a été décidé d’organiser par région des journées d’initiation à l’Internet.
Journal SOMATOTHERAPIE
En 2006 nous créerons une autre image.
Le journal de juin ou de décembre traitera du thème de : “ Violences et Sexualités ”.
Envoyez-nous tout de suite vos articles sur ce sujet.
Nous ajouterons une “ PAGE DES LECTEURS ” qui reflètera le vécu de nos lecteurs.
Points divers
Chantal Vincent nous a entretenu de sa participation à la FF2P* en tant que représentante de L’AFS.
Aujourd’hui, elle est présidente de la Commission des Registres.
*(FF2P :Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse)
Titularisations :
Rose Dalens
Laurent MALTERRE
Tous les points ayant été traités, l’Assemblée Générale s’est achevée à 17H
BON DE COMMANDE
Nom : .................................................................... Prénom : .............................................................
Adresse :.............................................................................................................................................
Code Postal : ......................................... Ville : ................................................................................
Je souhaite commander les revues "Somato" :
Les numéros suivants :
1
2
3
4
5
6
7
8
Prix d'un numéro : 4,00 Euros
Nombre de revues commandées : … … … … … … … … …
La somme à régler :
(Nbre de revues) … … X 4 € = … ..… Euros (Frais de port inclus)
Je joins une chèque de : … … … Euros
Le lot complet de 12 numéros
Je joins un chèque de 45,00 Euros à la commande (Frais de port inclus)
Date :..............................................
Signature
42
9
10
11
12
VIème CONGRES INTERNATIONAL de PSYCHOTHERAPIE
SOCIO- et SOMATO- ANALYTIQUE
“ L’OR et le CUIVRE “
Sigmund Freud, qui aurait 150 ans
L’INTEGRATION des
PSYCHOTHERAPIES
Lesquelles ? Jusqu’où ? Comment ?
PARIS
2006
Palais des Congrès
samedi 29 avril – dimanche 30 avril – lundi 1er mai
Comité Scientifique : appel à contribution
Fédération Européenne de Psychothérapie Socio- et Somato-Analytique
Prés. Dr. Richard MEYER (voir EEPSSA )
France, Belgique, Suisse, Allemagne, Pologne, Hongrie, Roumanie, Tunisie,
43
Depuis une quinzaine d’années, un premier mouvement “éclectique et intégratif“ essaye de dépasser
ce véritable scandale que constituent les douzaines - sinon les centaines - de méthodes psychothérapiques
différentes et souvent ennemies. Relayant les oecuménismes et autres mondialisations très selectives, il ne
s’intéresse qu’aux formes dites “respectables” de pratiques : cognitivo-comportementales, systémiques et
psychanalytiques. Constituant des éclectismes circonstanciés et construisant des théories partielles, il
crée de nouvelles méthodes qui ne font que... s’ajouter aux précédentes.
C’est qu’on oublie qu’il y a encore d’autres dimensions humaines plus récemment exploitées en psychothérapie et qui, si elles ne sont pas encore respectées, sont tout aussi crédibles : le psycho-corporel, le
groupal, l’artistique, l’humaniste, le spirituel (au sens large). Ce n’est qu’en envisageant ces dimensions
aussi qu’on devient vraiment global, “pluri-global “ .
Et c’est alors que les fondements communs à toutes les thérapies et analyses se dévoilent et s’imposent avec évidence. Le processus de guérison de base (et de changement) s’affiche. Un paradigme “holanthropique“ (de l’homme pris dans sa globalité) s’esquisse. Il n’est pas nécessaire d’expérimenter
“ toutes “ les méthodes, un certain nombre suffit qui occupe tout le champs de “ la “ psychothérapie/
analyse.
PROGRAMME
Samedi 29 avril 2006 de 9h30 à 12h et de 14h à 19h : conférences plénières
Dimanche de 9h à 13h et de 15h à 19h : conférences, 10 tables rondes, 20 ateliers expérientiels
Lundi 1er mai de 9h à 12h et de 13h30 à 17h : conférences, 8 tables rondes, 16 ateliers expérientiels
Tarifs
Conférence du samedi : 1 jour
Conférences et ateliers : 2 jours
de dimanche et lundi
Congrès complet :
3 jours
Inscription
avant le
31/12/2005
100
200
Inscription
après le
01/01/2006
110
230
Inscription
sur
place
120
250
270
300
330
Prise en charge
employeur
et organisme
140
290
390
Secrétariat et inscriptions
EEPSSA Dr Richard MEYER 42 rue du Gal de Gaulle F-67640 LIPSHEIM
tél : 03 88 68 56 54 Fax : 03 88 68 56 55 Email : [email protected]
Site : www.eepssa.org
Pour en savoir plus : www.hol-anthrop-inux.org
Organisation
Collège Francilien de Somatanalyse : Rodolphe ROY LARENTRY 06 60 43 92 65
avec la collaboration de l’Association Internationale de Somatothérapie, Somatanalyse et Somatopsychothérapie, (AIS) Prés. Jérôme Chidharom
Le Programme Définitif, sera édité en mars 2006.
Un livret de 60 pages présentant “ l’intégration des psychothérapies “ est à votre disposition au secrétariat
44
PHOTO
ASSOCIATION FRANCAISE DE SOMATOTHERAPIE
6a rue Principale - 68210 HECKEN
? 03 89 25 91 03 - ? 03 89 25 37 90
www.somatotherapie.asso.fr
Email : [email protected]
Membre de la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse F.F.2.P.
Membre de l’Association Internationale de Somatothérapie Somatanalyse et de Socio- et Somato- Psychothérapie A.I.S. SOM-PSY
La période de cotisation pour l'année 2006
débute le 01/01/06 et se termine le 31/12/06
BULLETIN D’ADHESION ANNUELLE à L’A.F.S.
et à l’A.I.S. SOM-PSY
NOM :… … … … … … … … … … … … … … .. PRENOM :… … … … … … … … … … … ..
VEUILLEZ REMPLIR CE BULLETIN EN MAJUSCULE
RUE :
CODE POSTAL :...................... VILLE :
TEL :… … … … … ...… … … … .. FAX :… ..… … … … … … … … … … … … … … … … ..
E-MAIL :
PROFESSION :
PRATIQUES ET METHODES :
1 . ? Adhère à l’A.F.S. et à l’A.I.S. SOM-PSY en tant que :
? Ecole, Centre, Institut + cotisation du responsable : ..................237,00 €
Nom de l’école : .....................................................................................................
..............................................................................................................................
Nom du responsable : .............................................................................................
? Praticien Titulaire : .......................................................................183,00 €
? A titre individuel : .........................................................................138,00 €
? Praticien appartenant à un organisme membre de l’A.F.S. : ...... 84,00 €
(sur justificatif de l’école)
? Membre adhérent (sans droit de vote) : ...................................................69,00 €
? Elève en formation dans une école membre de l’A.F.S. : ...............30,00 €
(sur justificatif de l’école – sans droit de vote – sans activité professionnelle de psychothérapie)
N.B. : Dans le cas d’une première adhésion, celle-ci ne sera définitive qu’après acceptation par le conseil d’administration du dossier d’admission. Celui-ci vous sera adressé par retour de courrier.
2 . ? Demande d’inscription sur le site Internet de l’A.F.S dans la rubrique
« Activité des membres » : .......................................................................................... 31,00 €
3 . ? Demande le dossier de titularisation de l’A.F.S.
N.B. : Une somme de 77,00 € vous sera demandée pour frais de dossier lors du dépôt de candidature.
? Ci-joint un chèque de … … … … … … … … … .… à l’ordre de : A.F.S.
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… /…
1. NIVEAU D'ETUDE ET DIPLOMES
2. PSYCHOTHERAPIE PERSONNELLE
- Nombres d'heures :
- Méthodes :
3. FORMATION EN PSYCHOTHERAPIES
- Nombres d'heures :
- Méthodes :
4. DUREE DE LA SUPERVISION
- Nombres d'heures :
- Superviseur :
- Méthodes :
Les statuts de l'association peuvent être fournis sur demande
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Les prix Somato
Les catégories et les critères pour les prix Somato.
L’association Française de Somatothérapie dont le but est de promouvoir, de
développer la recherche dans ce domaine, par des écrits, colloques,
conférence… réalise un de ses objectifs principaux en proposant ces prix pour stimuler, motiver
ses membres dans ses pratiques Somatothérapeutiques.
Première Catégorie :
les professionnels membres titulaires en exercice :
prix : 700€
Deuxième catégorie :
les membres ni élèves, ni titulaires :
prix : 700€
Troisième catégorie :
les élèves en formation en troisième année de formation de base :
prix : 500€
Les critères de sélection sont :
1.- apporter une innovation originale de la théorie pratique de la méthode somatothérapie
2.- apporter un modèle de synthèse des méthodes somatothérapies
3.- montrer un lien intégratif avec d’autres approches.
La trame de rédaction présente un caractère scientifique à savoir :
A.
Description de la situation des expériences
B. Analyse de la situation et des expériences
C. Théorisation des expériences
D. Modélisation.
Le rapport doit comporter une trentaine de page au minimum. Taille d’écriture 10.
Les membres du Jury seront composés des fondateurs des différentes écoles, et de quelques
formateurs.
Les fondateurs des méthodes ne peuvent pas participer à ces prix.
Remise du dossier : au plus tard fin mars
Les candidats primés seront prévenus courant avril
Les prix seront remis lors du congrès 2006
« L’OR et le CUIVRE »
L’INTEGRATION des PSYCHOTHERAPIES
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N
ous nous convainquons que la vie sera mieux une fois que nous serons mariés, aurons un bébé,
puis un autre.
Puis nous sommes frustrés parce que nos enfants ne sont pas assez vieux et tout ira mieux lorsqu’ils
seront plus grands.
Puis nous sommes frustrés parce qu’ils arrivent à l’adolescence et que nous devons traiter avec eux.
Nous serons certainement heureux lorsqu’ils auront franchi cette étape.
Nous nous disons que notre vie sera comblée lorsque notre conjoint se reprendra en main, lorsque nous
aurons une plus belle voiture, lorsque nous pourrons prendre des vacances, lorsque nous prendrons
notre retraite.
La vérité, c’est qu’il n’y a pas de meilleur moment pour être heureux que maintenant.
Sinon quand ?
Votre vie sera toujours remplie de défis. Il est préférable de l’admettre et de décider d’être
heureux malgré tout.
Pendant très longtemps, il me semble que ma vie allait commencer. La vraie vie.
Mais il y avait toujours des obstacles le long du chemin, une épreuve à traverser, un travail à terminer,
du temps à donner, une dette à payer. Puis la vie commencerait.
J’ai enfin compris que ces obstacles étaient la vie. Cette perspective m’a aidé à voir qu’il n’y a pas de
chemin vers le bonheur.
Le bonheur est le chemin.
Alors appréciez chaque instant.
Cessez d’attendre d’avoir fini l’école, de retourner à l’école, de perdre cinq kilos, de prendre cinq kilos,
de commencer à travailler, de vous marier, à vendredi soir, à dimanche matin, d’avoir une nouvelle voiture, que votre hypothèque soit payée, au printemps, à l’été, à l’automne, à l’hiver, au premier ou au
quinze du mois, que votre chanson passe à la radio, de mourir, de renaître… . Avant de décider d’être
heureux.
Le bonheur est un voyage, pas une destination. Il n’y a pas de meilleur temps pour être heureux…
QUE MAINTENANT !
Vivez et appréciez le moment présent.
Auteur inconnu
Maintenant, réfléchis bien et essaie de répondre à ces 5 questions :
1- Nommer 5 personnes les plus riches sur terre ?
2- Nommer les 5 dernières gagnantes de Miss Univers ?
3- Nommer les 10 derniers gagnants des prix Nobel ?
4- Nommer les 10 derniers gagnants des Oscars du meilleur acteur ?
Tu n’y
-
arrives pas ? C’est difficile, non ? Ne t’inquiète pas, personne ne s’en rappelle.
Les applaudissements passent !
Les trophées prennent la poussière !
Les gagnants sont oubliés.
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Maintenant répond à ces questions :
1. Nomme 3 professeurs qui ont contribué à ta formation
2. Nomme 3 amis qui t’ont aidé(e) dans les moments difficiles
3. Pense à quelques personnes qui t’ont fait te sentir spécial(e)
4. Nomme 5 personnes avec qui tu aimes passer du temps.
Tu arrives ? C’est facile, non ?
Les personnes qui ont un sens dans ta vie ne sont pas “cotées ” au maximum, avec le plus d’argent,
avec les plus grands prix…
Ce sont celles qui se font du souci pour toi, qui prennent soin de toi, celle qui, en toutes circonstances, restent aux alentours de toi,
Pense-y un moment ?
La vie est très courte !
Toi, dans quelle liste es-tu ?
Tu ne le sais pas… .. ?
Laisse-moi te donner un coup de main. Tu n’es pas parmi les plus “ célèbre ”, mais parmi ceux dont
je me souviens d’envoyer ce message…
Il y a quelque temps, aux Olympiades de Seattles, 9 athlètes, des handicapés mentaux olympiques, étaient sur la ligne de départ pour la course de 100m. Au signalement du starter, la course
commença. Tous ne courraient pas mais tous avaient le désir de participer et de gagner. Ils courraient par 3, un
garçon tomba sur la piste, fit quelques tonneaux et commença à pleurer.
Les 8 autres l’entendirent pleurer. Ils ralentirent et regardèrent en arrière.
Ils s’arrêtèrent et retroussèrent chemin… Tous…
Une fille avec le syndrome de Down s’assois à côté de lui, commença à la caresser et lui demanda :
“ Ca va mieux maintenant ? ”
Alors tous les 9 se prirent par les épaules et marchèrent ensemble vers la ligne du finish.
Le stade entier se leva et applaudit. Et les applaudissements durèrent très longtemps… .
Les personnes qui l’ont vu en parlent encore.
Pourquoi ?
Parce qu’au fond de nous, nous savons tous que la chose la plus importante dans la vie est bien plus
que de gagner pour soi.
La chose la plus importante dans la vie, c’est d’aider les autres à gagner. Même si cela implique
ralentir et modifier notre course.
Si tu envoies cette histoire à tes connaisances, peut-être réussirons-nous à changer
notre cœ ur, peut-être celui d’autrui également…
“ Une bougie ne perd rien si elle sert à en allumer une autre ”
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Dernière minute : le titre de psychothérapeute
Comme nous l’avions annoncé le ministère de la santé a réuni aujourd’hui des organisations du champ psy. Il leur a été remis
notamment le texte d’un projet de décret d’application de l’article 52 de la loi du 9 août 2005 portant sur l’usage du titre de
psychothérapeute. Ce “ document de travail ” est composé de trois sections : la première sur le registre national des psychothérapeutes, la deuxième sur la formation théorique et pratique minimum en psychopathologie clinique, la troisième sur les
dispositions transitoire.
.
Jean-François Cottes
Ministère de la Santé
Ministère de l'Education Nationale et des Solidarités, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
DOCUMENT DE TRAVAIL
Version 1 de l'Avant-projet de décret n° XXXX relatif à l'usage du titre de psychothérapeute
Le Premier ministre,
Sur le rapport du ministre de la Santé et des Solidarités et du ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche,
Vu le code de la santé publique, notamment les articles L.111-1 et suivants ;
Vu la loi n° 85-772 du 25 juillet 1985 modifiée portant diverses dispositions d'ordre social, notamment son article 44;
Vu la loi n° 2004-806 du 9 août relative à la politique de santé publique, notamment son article 52 relatif à l'usage du titre de
psychothérapeute;
Vu le code de l'Education notamment ses articles L.331-1, L.613-3 et suivants (articles 28 et 29 de la loi n° 2005-380 du 23
avril 2005 et article 137 de la loi n°2002-73 du 17 janvier 2002);
Vu la loi n° 84-52 du 26 janvier 1984 modifiée sur l'enseignement supérieur;
Vu le décret n° 90-255 du 22 mars 1990 fixant la liste des diplômes permettant de faire usage professionnel du titre de psychologue modifié;
Vu l'avis du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche en date du XXXX;
Le Conseil d'Etat (section sociale) entendu,
DECRETE :
“ Article 1- L'usage du titre de psychothérapeute nécessite une démarche volontaire de la part de professionnels pratiquant les
psychothérapies.
Pour user de ce titre, le professionnel doit s'inscrire sur une liste départementale.
L'ensemble des listes départementales constituent le registre national des psychothérapeutes prévu à l'article 52 de la loi du 9
août 2004 susvisée.
Section I : Le registre national de psychothérapeutes
“ Article 2- L'inscription sur la liste départementale prévue au deuxième alinéa de l'article 52 est subordonnée à la fourniture
des pièces justificatives suivantes :
I- Pour les professionnels visés au troisième alinéa de l'article 52 :
l'attestation de la certification de la formation en psychopathologie clinique prévue par l'article 7;
l'attestation de l'obtention du diplôme de docteur en médecine ou de l'un des diplômes visés au décret n° 90-255 du 22 mars
1990 modifié ou de l'inscription à un annuaire d'associations de psychanalystes;
II- Pour les autres professionnels :
l'attestation de la certification de la formation en psychopathologie clinique prévue par l'article 7;
le cas échéant, l'attestation de l'obtention d'un diplôme relatif à une profession réglementée dans le champs sanitaire et social;
une déclaration sur l'honneur faisant état des autres formations suivies dans le domaine de la pratique de psychothérapie,
parmi les quatre approches suivantes : analytique, systémique, cognitivo-comportementaliste, intégrative.
La déclaration sur l'honneur mentionne notamment l'intitulé et la date d'obtention du diplôme, la durée de la formation, le
nom et les coordonnées de l'organisme de formation public ou privé qui a délivré le diplôme.
Une déclaration sur l'honneur type est fixée par arrêté du ministre chargé de la santé. ”
“ Article 3- L'inscription sur la liste départementale est gratuite. Elle doit s'effectuer avant l'installation du professionnel, auprès des services du Préfet du département de sa résidence professionnelle principale.
Dans le cas où le professionnel exerce dans plusieurs sites en tant que psychothérapeute, il est tenu de le déclarer et de mentionner les différentes adresses des lieux d'exercice.
En cas de changement de situation professionnelle, le professionnel en informe les services du Préfet du département.
Le transfert dans un autre département ou l'interruption de l'activité professionnelle pendant deux ans, en tant que psychothé
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rapeute, donne lieu à une nouvelle inscription, auprès du service de l'Etat compétent de la résidence professionnelle principale .
“ Article 4 – L'inscription au registre national de psychothérapeute peut-être demandée sur place, par voie postale, par télécopie ou par courrier électronique ”
“ Article 5- L'inscription est effective après vérification des pièces justificatives. ”
“ Article 6- La liste départementale comprend l'identité, les lieux d'exercice du professionnel, la date d'obtention du diplôme en
psychopathologie clinique ainsi que les autres pièces justificatives prévues à l'article 2 du présente décret.
Cette liste est tenue gratuitement à la disposition du public qui peut la consulter sur place ou en obtenir des copies.
Chaque année, un extrait de la liste départementale mentionnant le nom des professionnels usant du titre de psychothérapeute
et leur formation en psychopathologie visée à l'article 7 est publiée au recueil des actes administratifs de la préfecture ”
Section II : La formation minimale commune théorique et pratique en psychopathologie clinique pour user du titre de psychothérapeute
“ Article 7- En application du dernier alinéa de l'article 52, les professionnels souhaitant user du titre de psychothérapeute doivent avoir validé une formation théorique et pratique en psychopathologie clinique, conforme au cahier des charges fixé par arrêté des ministres chargés de la santé et de l'enseignement supérieur et de la recherche. ”
“ Article 8- Le cahier des charges susvisé définit les modalités de la formation en psychopathologie clinique, laquelle est d'un
niveau master. Il vise à permettre au professionnel souhaitant user du titre de psychothérapeute d'acquérir :
une connaissance du fonctionnement psychique ;
une capacité de discrimination de base des situations pathologiques en santé mentale ;
une connaissance de la diversité des théories se rapportant à la psychopathologie ;
une connaissance des 4 principales approches de psychothérapie validées scientifiquement (analytique, systémique, cognitivocomportementaliste, intégrative).
Ce cahier des charges détermine pour chacune des catégories de professionnels visés aux alinéas 2 et 3 de l'article 52 de la loi
du 9 août 2004 le poids et les lieux de stages ainsi que les pré-requis et conditions d'accès à la formation.
En outre, il définit les modalités de la formation prévue au paragraphe I de l'article 10 ainsi que celles des validations prévues
au paragraphe II de l'article 10. ”
“ Article 9- Le liste des diplômes de formation en psychopathologie clinique répondant au cahier des charges prévu à l'article 8
est fixée par décret. ”
Section III : Dispositions transitoires
“ Article 10 - pour s'inscrire sur la liste départementale, les professionnels justifiant d'au moins cinq années d'expérience professionnelle en qualité de psychothérapeute à temps plein ou en équivalent temps plein à la date d'entrée en vigueur de la loi du
9 août 2004 et n'attestant pas de la formation prévue à l'article 7 du présent décret doivent :
I- Pour les professionnels visés au troisième alinéa de l'article 52 de la loi précitée, justifier d'une formation complémentaire
adaptée, dans le cadre de la formation continue, effectuée avant le 1er janvier 2009.
A leur demande, ils sont inscrits à titre temporaire sur la liste départementale.
A défaut d'avoir suivi la formation complémentaire adaptée avant le 1er janvier 2009, l'attestation de diplôme en psychopathologie clinique mentionnée au paragraphe I de l'article 2 du présent décret est obligatoire pour l'inscription.
II- Pour les professionnels visés au second alinéa de l'article 52, répondre aux conditions de validation des études, expériences
professionnelles ou acquis personnels en vie de l'accès à la formation en psychopathologie définie par le présent décret avant le
1er janvier 2009.
A défaut, l'attestation de diplôme en psychopathologie clinique mentionnée au paragraphe II de l'article 2 du présent décret est
obligatoire pour l'inscription.
Les conditions de mise en oeuvre du présent article sont fixées par arrêté. ”
“ Article 11- Le ministre de la Santé et des Solidarités et le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement Supérieur et
de la Recherche sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'application du présent décret qui sera publié au Journal officiel de la République française. ”
Fait à Paris, le
Par le Premier ministre
Le ministre de la Santé et des Solidarités
Le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche.
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dates à retenir
C.A. de l’A.F.S.
Le samedi 08 avril 2006 – à MULHOUSE
C.A. de l’A.F.S.
Le samedi 23 septembre 2006 – à MULHOUSE
A.G. de l’
A.F.S.
Le samedi 04 Novembre 2006 – à MULHOUSE
VIèm CONGRES INTERNATIONAL de PSYCHOTHERAPIE
SOCIO– et SOMATO– ANALYTIQUE
Paris du 29 Avril au 1er mai 2006
C.A. et l’A.G de l’A.I.S.
Paris le samedi 30 avril 2006
(lors du congrès)
Soirée « Reconnaissances et Partages »
Paris le 30 avril 2006
(lors du congrès)
Week-End « Reconnaissances et Partages »
Montpellier 9 – 10 Juin 2007
Édité par : l’ASSOCIATION FRANÇAISE de SOMATOTHERAPIE – 6a, rue Principale 68210 HECKEN
Tél 03 89 25 91 03 – Fax 03 89 25 37 90 – E-mail [email protected] – Site web www.somatotherapie.asso.fr. – Directeur de publication : Jérôme CHIDHAROM –
Dépôt légal : L101 – 414/01 – Déclaration CNIL N° 847827 – ISSN : 1768-6873
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