Dossier littéraire Dominique Demers - J`enseigne avec la littérature

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Dossier littéraire Dominique Demers - J`enseigne avec la littérature
Fascinée depuis notre primaire par Dominique Demers, il nous était impossible de ne pas vouloir
effectuer ce travail universitaire sur celle-ci. En effet, depuis notre enfance, elle nous a donné le
goût de lire et elle nous a transportés dans la vie de plusieurs personnages, dont la fameuse Mlle
Charlotte. C’est donc pourquoi nous croyions que ce travail nous permettrait de créer des
activités littéraires sur l’œuvre de cette auteure afin de les utiliser d’ici quelques années, dans
notre propre classe. Ayant effectué notre stage au 2e cycle, nous avons remarqué que l’intérêt
pour cette auteure et pour ses divers romans était palpable parmi les élèves. C’est donc en
s’inspirant de ce groupe d’âge que nous avons été en mesure de créer ce dossier littéraire pour les
élèves du 2e cycle du primaire. Il fallait d’abord s’arrêter un instant pour présenter cette femme
en débutant par sa vie, puis en spécifiant quelques éléments caractérisant sa plume. Par la suite, il
était nécessaire d’éclaircir quelques notions théoriques pour en venir à la planification d’activités.
Afin d’offrir une grande variété de romans et d’albums pour ce projet, nous avons sélectionné les
titres suivants pour les diverses activités qui se présenteront dans un cycle de 10 jours : Le secret
de petit poilu, quelques romans de la série Mlle Charlotte (La nouvelle maîtresse, La mystérieuse
bibliothécaire, Une bien curieuse factrice, Une drôle de ministre, L’étonnante concierge et La
fabuleuse entraîneuse), Valentine Picotée, Léon Maigrichon, Le tour du monde ainsi que
L’oiseau des sables. C’est donc avec ces ouvrages de Dominique Demers que nous ferons
découvrir aux élèves les récits de plusieurs de ses personnages attachants, ainsi que la douce
plume poétique présente dans l’album L’oiseau des sables.
Présentation du sujet
Dominique Demers vit le jour en 1956 dans une ville de l’Ontario nommée Hawkesbury. À l’âge
de 17 ans, elle déménagea à Montréal pour y faire des études littéraires à l’Université McGill,
puis continua avec un certificat en enseignement à l’Université de Montréal. Par la suite, elle
poursuivit ses études jusqu’à la maîtrise en littérature jeunesse pour finalement terminer avec un
doctorat à l’Université de Sherbrooke, dans la même voie, soit en littérature jeunesse. Toutefois,
la carrière de Dominique Demers ne s’arrête pas uniquement à l’écriture de romans. En effet, elle
a été journaliste pour L’actualité, en plus d’être conférencière, formatrice, scénariste de long
métrage et conteuse à Radio-Canada.
Des honneurs à la tonne
Dominique Demers a reçu une panoplie de prix pour ses romans, mais également pour ses écrits
journalistiques. Toutefois, puisque nous vous la présentons principalement comme écrivaine de
romans jeunesse, voici donc les prix qu’elle a reçus dans cette catégorie. En 1991, après la
parution de son premier roman Valentine picotée, elle reçoit la mention du livre pour enfant le
plus populaire de l’année. Cette mention est donc l’élément déclencheur qui permet à Dominique
Demers de délaisser le journalisme pour se concentrer sur l’écriture des personnages et des récits
qui vivent dans son imaginaire. En 1994, après l’apparition de Mademoiselle Charlotte dans le
monde littéraire, les lecteurs ont placé ses récits au sommet des palmarès. Du côté européen, plus
particulièrement en France, elle obtint le prix littéraire Tatoulu, décerné par son public cible, soit
les écoliers. En ce qui concerne le premier tome de la trilogie La grande quête de Jacob Jobin,
Dominique Demers s’est vu remettre les trois prix suivants : le Prix Québec-Wallonie Bruxelles,
le Prix des Univers parallèles et le Prix des lecteurs 15-18 ans Radio-Canada/Centre Fora. La
série d’honneurs se continua également en 1997 où elle reçu le Prix d’honneur de la faculté des
lettres et communications de l’Université du Québec à Montréal pour son engagement dans le
monde littéraire, ainsi que pour l’ensemble de son œuvre. En 2009, elle présenta le livre Au
bonheur de lire. Ce dernier lui valut le Prix Raymond Plante afin de souligner, encore une fois,
© Travail réalisé par Mélanie Pelletier et Roxanne Arès
son engagement dans la littérature jeunesse. Les honneurs s’accumulent au fil de la carrière de
Dominique Demers, et ce peu importe la branche d’écriture qu’elle exploite.
Sa carrière en quelques lignes
En tant qu’écrivaine de roman jeunesse, Dominique Demers a fortement contribué à remplir
certaines bibliothèques des classes du primaire et même parfois du secondaire. Dès le début de
ses apparitions dans ce monde merveilleux, avec Valentine picotée, elle a su émerveiller de
nombreux lecteurs, ce qui l’a mené vers l’écriture de la suite des péripéties du petit Alexis, entre
autres dans les romans Toto la brute, Marie la chipie et Roméo Lebeau. Après cette série, elle
s’est davantage fait connaître par la série de cette mystérieuse, mais si attachante Mlle Charlotte.
Ce personnage excentrique et coloré apporte, par ses actions quelque peu étranges, de nombreux
apprentissages aux enfants qu’elle côtoie dans ses aventures, mais également à ses lecteurs. Plus
les enfants apprennent à connaître le personnage, plus ils commencent à l’apprécier et à voir en
elle un modèle et une personne inspirante. Mademoiselle Charlotte permet donc aux enfants de
s’épanouir et laisse toujours derrière elle une puissante morale. Toutefois, il faut savoir que
Dominique Demers ne fait pas uniquement de la littérature jeunesse. En effet, elle s’est
également aventurée dans l’écriture pour adolescents et pour adultes.
Mini-lexique
Personnage : Personne fictive d’une œuvre littéraire. Le personnage peut être à la fois un héros,
un antihéros, un personnage principal ou secondaire. Bien souvent, les personnages des œuvres
littéraires ont des rôles importants dans le récit et ils vivent plusieurs péripéties.
Auteur : Un auteur, dans la littérature, est celui qui écrit des romans, des albums ou des récits.
C’est notamment grâce à l’imaginaire et la créativité de ceux-ci que des histoires se créer sur
papier. Bien souvent, les auteurs font part de leurs sentiments et de certaines expériences
personnelles, de façon subtile, au sein de leur écriture.
Les romans : Les romans sont les œuvres littéraires d’auteurs. Bien entendu, ce sont donc les
auteurs qui nous permettent de voyager dans différents univers ou réalités qui s’étalent sur
plusieurs centaines de pages et même plus parfois. Les personnages sont parfois réels ou irréels,
mais ils évoluent tout au long du roman et l’auteur réussit toujours à les rendre vrais et crédibles
dans le récit. Les romans sont donc le résultat d’une passion, d’une expérience ou d’un sentiment
que l’auteur souhaitait nous exprimer ou partager et qui parfois, nous permettent de nous
retrouver dans certains récits.
Œuvre : Les œuvres sont généralement des œuvres de fiction, en littérature on les retrouve dans
les catégories suivantes: contes, nouvelles, romans, récits, B.D., poésies. Le terme œuvre ne
s’applique donc pas uniquement aux œuvres d’art, il y a plusieurs types d’œuvre possibles, y
compris en littérature.
Les illustrations : Les illustrations sont bien souvent les œuvres d’art de la littérature et plus
particulièrement, du roman ou de l’album où elles se retrouvent. Regroupant plusieurs techniques
parfois mixtes, elles créer les ambiances et sont liées au récit ou aux écrits de l’auteur. Il arrive
parfois que nous puissions reconnaître un illustrateur par ses œuvres, mais aussi par les
caractéristiques plastiques que l’on retrouve dans ses créations. Ainsi, on peut reconnaître un
illustrateur par les lignes, les formes, les couleurs et les matières qu’il utilise.
L’album : L’album se démarque du roman notamment par la présence accrue d’illustrations qui
sont toujours très liées au texte qui s’y retrouve. Les deux éléments retrouvés (illustrations et
texte) forment un ensemble qui permet de transmettre un message. Le message est donc
doublement plus clair, puisqu’il est présent à la fois dans les mots et aussi dans les illustrations.
Les tendances peuvent laisser croire que les albums sont uniquement destinés aux jeunes enfants,
mais il y a en fait une panoplie d’albums qui s’adressent à un public beaucoup plus âgé.
© Travail réalisé par Mélanie Pelletier et Roxanne Arès
Littérature jeunesse : La littérature jeunesse est une forme de communication. En effet, ce sont
des œuvres littéraires (romans ou albums) qui peuvent toucher de nombreux sujets, passant
d’expériences joyeuses ou plus malheureuses ou encore, de sujet qui vont rejoindre le quotidien
des enfants ou des adolescents. Beaucoup de place est laissée au symbolisme et à l’interprétation,
à la fois dans les messages présents dans les textes, ou bien dans les illustrations des albums ou
des romans. Ce type de littérature permet aux enfants et même aux adultes de se faire une
représentation mentale assez facile du contenu.
Symbole : Le symbole est une représentation d’une idée ou d’une réalité. Dans la littérature,
certains symboles peuvent être représentés par des personnifications ou bien des métonymies.
Toutefois, il arrive que certains symboles puissent se retrouver dans les illustrations.
Les procédés stylistiques : Les procédés stylistiques (aussi appelés figures de style) sont des
moyens que les auteurs utilisent pour donner des effets aux mots ou aux récits qu’ils écrivent.
Celles-ci (les figures de style) n’ont rien à voir avec les écrits ou les discours habituels. En effet,
un auteur qui décide de faire parler un chameau utilise un procédé stylistique qu’on appelle la
personnification et qui permet de distinguer son œuvre d’un simple écrit neutre. Voici quelques
exemples de figure de style : la comparaison, la métaphore, la personnification, l’allégorie,
l’antithèse, l’oxymore, la périphrase, l’euphémisme, l’hyperbole, etc.
Les particularités littéraires
Émotions
Dominique Demers a une plume aussi particulière que sa personnalité. Cette femme, remplie de
folies et de fantaisie possède de nombreuses qualités d’écriture qui rendent ses œuvres
accessibles aux enfants. Les émotions diverses ressenties par le lecteur font en sorte que les
enfants en redemandent. Une grande force qu’un auteur peut avoir est le fait de provoquer chez
ses lecteurs des réactions, et ce en touchant une panoplie d’émotions. Lorsqu’on débute la lecture
de l’œuvre de Dominique Demers, un voyage intérieur mouvementé s’amorce par la colère
ressentie lorsque Alexis se fait intimider par Toto la brute, passant par la tristesse évoquée par le
personnage principal de L’oiseau des sables alors que son père décède, faisant un détour par la
rêverie avec le petit Simon qui fait le tour du monde chaque soir dans sa tête pour s’endormir et
pour terminer le voyage par la joie et la tendresse partagée avec Alexis au fil de ses péripéties, de
ses histoires d’amour et de ses réussites.
Lorsque réalisme et imagination se complètent à merveille
Les histoires de madame Demers ont marqué notre enfance et continuent d’en marquer d’autres,
entre autres grâce au mélange somptueux de réalisme et d’imaginaire dans ses textes. En effet, le
fondement de chacune de ses histoires prend racine dans son quotidien ou dans celui de ses
enfants : Alexis, Simon et Marie. Comme le rapporte Christine Ouin suite à une entrevue avec
Dominique Demers : « Ses enfants l’inspirent pour continuer la série Alexis. Toto la brute
raconte les disputes à l’école de Simon et d’Alexis, et Marie la chipie, les chicanes entre Alexis
et Marie. » Ces personnages attachants, vivants de nombreuses péripéties, sont en fait le reflet de
ce qu’elle vit jour après jour. Cet aspect alimente donc le réalisme de l’histoire, par des émotions
humaines et des anecdotes représentatives pour nombreux d’entre nous. Que ce soit par la peine
d’amour de son fils, qui inspire l’histoire de Valentine Picotée, ou encore de sa triste réalité alors
qu’elle n’était qu’adolescente, les mots de Dominique Demers découlent du plus profond de son
existence. De l’autre côté de la médaille, elle fait vivre à certains de ses personnages des
péripéties hors de l’ordinaire et tirées de son imagination incroyablement fertile. L’auteure
© Travail réalisé par Mélanie Pelletier et Roxanne Arès
mentionne que « l’imaginaire est une porte rouillée; quand on l’ouvre, elle se dérouille un peu,
puis de plus en plus, et, à la fin, elle s’ouvre tout le temps, sans arrêt. » Cet engouement pour
l’imaginaire se reflète dans son œuvre entière. Que ce soit par l’animisme des animaux, par des
forêts enchantées, par des petites fées sauvées ou encore par des oiseaux qui accomplissent des
vœux, la magie présente dans l’œuvre de Dominique Demers transporte le lecteur dans son
imaginaire et permet l’évasion. Le parfait exemple de ce somptueux mélange du monde réel et
surréel se retrouve dans l’histoire de L’oiseau des sables. Cet album prenant par son histoire
profonde et réaliste d’un amour père-fils est agrémenté de fantaisies par la venue des oiseaux de
pierres qui prennent leur envol pour réaliser les souhaits du petit. Le mélange entre l’imaginaire
et le réel se fait sentir jusque dans certains choix de mots. Dans Le secret de Petit Poilu, plusieurs
mots, tels Grichepoux, Minouf, etc. comportent des éléments réels mélangés l’un à l’autre, ce qui
en résulte en un mot complètement farfelu et inventé.
Une prose apaisante pour l’âme
La vision qu’a Dominique Demers de la lecture démontre bien l’intention derrière son écriture.
En effet, pour madame Demers, « la lecture est comme l’amour, il faut rencontrer ton coup de
cœur! Avec un livre, on n’est jamais seule, on est toujours plus grande et tout est toujours
possible. Cette force que nous offrent les livres, selon l’auteure, se reflète bien au travers des
personnages de ses histoires. Les paroles de son personnage Petit Poilu illustrent bien cet aspect
très présent dans la plume de Dominique Demers. « Je suis grand. Je suis fort. Je n’ai pas peur. »
Cette phrase que le Petit Poilu se répète lorsqu’il a peur alimente l’estime personnelle du
personnage principal tout comme celle de l’enfant lecteur. Ce type de messages perceptibles dans
l’écriture de cette auteure répond au besoin essentiel de croire en soi et en ses capacités. Il ne
s’agit peut-être pas du même contexte, mais il s’agit bien de la même confiance que le petit
Alexis désire ardemment acquérir pour faire savoir à sa Valentine picotée à quel point il souhaite
conquérir son cœur. Que ce soit la force de caractère qu’a dû avoir Alexis pour dénoncer
l’intimidation qu’il subissait, ou encore à son optimisme pour gagner sa course de vélo contre
Léon Maigrichon, ce sentiment de confiance en soi nécessaire au personnage pour atteindre ses
fins permet certainement de faire grandir intérieurement les enfants qui dégustent et s’approprient
les proses de madame Demers. Comme le mentionne Jean Vigneault, journaliste du journal Le
courrier, le roman Léon Maigrichon est « un très joli roman pour inculquer aux enfants le sens du
partage, mais aussi la notion de valorisation de soi (…) »1 Pour appuyer cette force d’écriture
permettant de répondre à certains besoins, la sécurité affective peut également être apaisée lors de
la lecture de certains romans ou albums de madame Demers. En effet, comme dans le livre La
plus belle histoire d’amour, la mère du personnage principal témoigne du travail et de l’énergie
qu’il a fallu pour que celui-ci vienne au monde et à quel point il est important pour eux. Cette
preuve d’amour réconfortante est également présente dans l’album L’oiseau des sables entre les
pères et leurs fils respectifs. En plus de répondre à certains besoins fondamentaux, les mots de
Dominique Demers reflètent la vie, avec ses hauts et ses bas. Si l’une des missions de l’école est
de préparer l’enfant à vivre au sein de sa culture, le livre est alors un grand allié pour expliquer la
vie à ces derniers. Les livres et les albums de cette auteure honorent bien ce rôle. L’histoire de
L’oiseau des sables a été caractérisée par le journal Le Libraire comme étant « l’histoire d’une
vie, de ses bonheurs, de ses rêves. » Dominique Demers sait transmettre des messages « aux
couleurs profondes et denses. » Dans l’album La plus belle histoire d’amour, l’auteure a su
1
Dominiquedemers.com
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transmettre, de manière délicate et implicite, la naissance d’un enfant. « J’avais tellement hâte de
te voir, de te toucher, de t’embrasser. J’ai pris une grande inspiration et j’ai poussé, poussé,
poussé. Et poussé encore. Pour t’aider à venir au monde. »
Des descriptions hautes en couleur
« Comme le peintre et le musicien, l’écrivain utilise une technique d’écriture qu’il apprend et
dont il se sert ensuite pour inventer un style personnel. » Cette phrase tirée de la biographie de
Dominique Demers témoigne bien que cette dernière a su saisir et intégrer cet aspect à son œuvre
entière. Madame Demers use de mots pour peindre parfaitement dans la tête du lecteur ses
personnages délicieux et attachants. C’est grâce à de nombreux qualificatifs et détails dans la
description de ses personnages que Dominique Demers se démarque particulièrement. Cette force
remarquable permet au lecteur de s’imaginer en détail sa propre représentation des acteurs du
roman, et ce grâce à leurs surnoms et aux précisions sur leurs agissements et leurs comportements
qui tapissent les pages de ses livres. « Elle a de longs cheveux noirs qui coulent comme une
rivière sur ses épaules et dans son dos en faisant des vagues. (…) Ses yeux bruns chocolat brillent
comme des billes. Et son sourire est aussi éclatant qu’un soleil de vacance. » C’est par ce genre
de descriptions concises, mais claires que l’auteure décrit à la fois le personnage, mais fait
également comprendre aux lecteurs que le petit Alexis n’est pas indifférent à cette belle fille qu’il
vient d’apercevoir. Gina Létourneau, journaliste de la revue Lurelu, appuie cet aspect en
mentionnant que « Dominique Demers a le don d’établir en peu de mots les personnalités de
chacun [des personnages] et les relations qu’ils entretiennent. » Il en est de même pour la
description des Grichepoux dans l’album Le secret de Petit Poilu. Déjà en analysant le nom que
l’auteure a donné à ces êtres mythiques de la forêt enchantée, nous comprenons qu’ils ne doivent
pas être très attrayants. Cette hypothèse est soutenue par la description très explicite qui suit :
« Leurs antennes s’agitent en tous sens. Ils crient, ils crachent. Ça sent le jus de pied pourri. » Par
ce type de description, nous comprenons à la fois qu’il s’agit de créature répugnante et que le
personnage principal qui les décrit ainsi ne semble pas apprécier leurs présences.
De l’humour sous toutes ses formes
Dominique Demers a bien des raisons d’être appréciée par les jeunes et les moins jeunes, mais un
aspect accrocheur de son écriture est la force des procédés littéraires qu’elle utilise pour faire rire
son public. La narration est un élément révélateur de cette force. En effet, puisque le narrateur est
en fait le personnage principal dans la majorité des romans jeunesse de Dominique Demers, il est
possible, pour le lecteur, de lire explicitement chacune des pensées de celui-ci. Voilà un aspect
intéressant qui laisse place à de nombreux commentaires cocasses : « Cendrillon, c’est un film
super ennuyant avec des tas de souris et d’oiseaux qui chantent. Et une fille tellement dans la lune
qu’elle oublie ses souliers partout. » Ce genre de commentaires intérieurs rendent la prose de
madame Demers rigolote et permet aux lecteurs de rester accrochés et de continuer à vouloir en
lire davantage. En plus de ces pensées humoristiques que l’auteure intègre dans l’esprit du
narrateur, cette dernière utilise des surnoms farfelus et abondants pour définir chacun de ses
personnages. « Le vrai nom de ma maîtresse, c’est Ghislaine Brisebois. Mais je l’ai rebaptisée
Macaroni. Remarque que j’aurais aussi pu l’appeler Ravioli, Lasagne ou Spaghetti. Elle est
tellement nouille qu’on a envie de l’enfermer dans une boîte avec Catelli écrit dessus. » Aucun
enfant ne peut résister à cette prose à la fois amusante et révélatrice de la vision que porte le
personnage sur les autres, comme mentionné plus tôt. En plus de les décrire de manière
farcesque, Dominique Demers imagine ses personnages avec des traits de personnalité hors de
© Travail réalisé par Mélanie Pelletier et Roxanne Arès
l’ordinaire. Pensons à Mlle Charlotte. Cette drôle de femme à l’allure d’asperge qui parle à sa
roche et qui possède une sacoche en poils d’éléphant vit des aventures merveilleusement
orchestrées par l’auteure.
Recueil d’activités du cycle
Présentation de l’auteure vedette de la semaine
Type d’activité : de promotion
Stratégies travaillées : S’ouvrir à l’expérience littéraire.
L’enseignante présente une affiche pour chacun des livres suivants :
DEMERS, Dominique. Tous les soirs du monde, ill. de Nicolas Debon, Montréal : Les
éditions imagine, 2005.
DEMERS, Dominique. Léon maigrichon, ill. de Philippe Béha, Montréal : Les éditions
Québec Amérique Jeunesse, 2000.
DEMERS, Dominique. L’oiseau des sables, ill. de Stéphane Poulin, Saint-Lambert : Les
éditions Dominique et Compagnie.
Après avoir présenté un résumé de chacune des œuvres ci-dessus, les élèves seront invités à
trouver le lien les unissant. Lorsqu’ils auront fait ressortir le fait que l’auteure est la même pour
chacune des trois œuvres, l’enseignante présentera le projet de la semaine qui consiste à mieux
connaître le travail d’une auteure, dans le but de mieux la connaître.
Une plume, un trésor, un souvenir…
DEMERS, Dominique. La plus belle histoire d’amour , ill. de Philippe Beha, Montréal : Les éditions imagine,
2006.
Type d’activité : d’exploitation
Stratégies travaillées : Établir des liens avec ses expériences personnelles, constater le traitement
de la langue dans le texte pour susciter certains effets et se questionner à propos d’une œuvre.
Cette activité a pour but de mettre en valeur la force des mots de Dominique Demers sur l’âme.
Au tout début de l’album, la maman du petit garçon, personnage principal de l’histoire, lui
présente une plume dans un coffre au trésor et elle lui explique qu’il s’agit d’« un souvenir du
jour le plus important de [sa] vie » et que cela lui « rappelle le début de [leur] plus belle histoire
d’amour à [son] papa et [à elle] ». La lecture de l’album se fera en grand groupe. L’enseignante
débutera par la présentation de l’œuvre, soit par la présentation de l’auteure, de l’illustrateur, du
titre, de la page couverture, ainsi que la quatrième de couverture. Les élèves seront amenés à
discuter autour de ces éléments pour tenter de prédire ce qu’ils découvriront dans l’histoire.
Ensuite, l’enseignante arrêtera sa lecture avant la dernière page et utilisera les questions suivantes
pour guider la discussion avec ses élèves :
« Il ne reste qu’une seule page, mais nous n’avons toujours pas su pourquoi la maman
conserve une plume dans un coffre au trésor. Peux-tu établir des liens avec des éléments
de l’histoire? »
« Quels sont les indices dans les illustrations de l’album qui pourraient nous faire
comprendre que la plume vient d’ailleurs que de la couette du lit? » (Il y a des oiseaux sur
toutes les pages)
« Qu’est-ce que l’on conserve dans un coffre au trésor et à quoi cela sert-il? »
« Pourquoi est-ce que le petit garçon s’est davantage attardé à la plume plutôt qu’aux
jouets que l’on peut voir dans le coffre? »
© Travail réalisé par Mélanie Pelletier et Roxanne Arès
« Pourquoi la maman dans l’histoire conserve-t-elle si précieusement cette plume dans ce
coffre? »
« Pourquoi selon toi la maman voulait-elle lui raconter cette belle histoire? »
« Est-ce qu’il y a des informations dans l’album qui te démontre à quel point son bébé
était important pour elle? » (Ils ont tenté tous les trucs qu’ils entendaient pour réussir à
avoir un bébé)
« Est-ce que tu as un coffre aux trésors toi aussi? » « Si oui, qu’est-ce qui s’y trouve? Si
non, qu’est-ce que tu pourrais y mettre? »
« Est-ce que tu possèdes un objet qui est aussi important pour toi que la plume est
importante pour la maman dans l’album. »
« Pourquoi selon toi les humains accordent-ils autant d’importance aux souvenirs? »
Les mots farfelus de Petit Poilu
DEMERS, Dominique. Le secret de petit poilu, ill. de Steve Beshwaty, Montréal : Les éditions imagine, 2007.
Type d’activité :
Stratégies travaillées : Se présenter mentalement le contenu, reconnaître ce qui appartient au réel
et ce qui appartient à l’imaginaire et constater le traitement de la langue dans le texte pour
susciter certains effets.
Puisque la prose de Dominique Demers est parsemée d’imaginaire, Le secret de Petit Poilu est
l’album idéal pour faire ressortir cet aspect. L’album sera projeté au tableau interactif, puis
entièrement lu au groupe. Par la suite, les élèves se consulteront afin de trouver dans l'album les
mots inexistants de la langue française. Les élèves seront en mesure de faire ressortir les mots
suivants :
Zouis
Grognecroquecrounche
Piche Poilu
Groméchanmalin
Petit Piou
Grichepoux
Minouf
Pour donner suite à cette étape, les élèves devront relire les passages comportant chacun des mots
de la liste ci-dessus pour être en mesure de bien comprendre le sens que l’auteure voulait leur
donner. Puis, en petite équipe, ils tenteront de remplacer, par un mot existant, chacun d’eux.
Ensuite, les élèves seront en mesure de réinventer à leur tour un des nouveaux mots de l’histoire
dans la liste présentée ci-dessus, que l’enseignante leur aura assigné, tout en gardant le sens
d’origine de celui-ci. Finalement, l’album sera relu en insérant les nouveaux mots inventés par le
groupe.
Ex : Zouis = fleurs = touloupes
Minouf = animal = douxlapinou
© Travail réalisé par Mélanie Pelletier et Roxanne Arès
Une bien intrigante Mademoiselle Charlotte
DEMERS,
DEMERS,
DEMERS,
DEMERS,
DEMERS,
DEMERS,
Dominique.
Dominique.
Dominique.
Domin ique.
Dominique.
Dominique.
La nouvelle maîtresse, Montréal : Éditions Québ ec Amérique Jeunesse, 1994.
La mystérieuse bibliothécaire, Montréal : Éditions Québec Amérique Jeunesse, 1997.
Une bien curieuse factrice, Montréal : Éditions Québec Amérique Jeunesse, 1999.
Une drôle de ministre, Montréal : Éditions Québec Amérique Jeunesse, 2001.
L’étonnante concierge, Montréal : Éditions Québec Amé rique Jeunesse, 2005.
La fabuleuse entraîneuse, Montréal : Éditions Québec Amérique Jeunesse, 2007.
Type d’activité : promotion
Stratégies travaillées : S’ouvrir à l’expérience littéraire et établir des liens avec d’autres œuvres
Tout au long de la semaine, les élèves auront à compléter une fiche de questions par livre de la
série de Mademoiselle Charlotte. Cette activité aura pour but de découvrir cette série et de piquer
la curiosité des élèves pour les inciter à les lire.
Voir annexe 1 pour exemples de questions jeu-questionnaire
Des personnages hauts en couleur
DEMERS, Dominique. Valentine Picotée, ill. de Philippe Béha, Montréal : Les éditions de la courte échelle,
1991.
Type d’activité : d’exploitation
Stratégies travaillées : Se représenter mentalement le contenu, constater le traitement de la langue
dans le texte pour susciter certains effets.
Une des grandes forces de l’écriture de Dominique Demers est sa manière de décrire les
personnages à merveille. Par la lecture de ce roman, qui se fera tout au long du cycle, les élèves
pourront voir la puissance des mots sur leurs représentations mentales des acteurs du roman. Un
chapitre par jour sera lu par l’enseignante. Dans cette œuvre, l’auteure utilise plusieurs surnoms
qualificatifs pour faire référence aux différents personnages. Les élèves auront à leur disposition
une fiche et devront inscrire les surnoms associés aux personnages au fil de la lecture.
Ghislaine Brisebois
Marie-Cléo
Katarina
Rosaline
Henri
Après avoir récolté les différents surnoms pour chacun des sujets du livre, les élèves seront
invités à représenter artistiquement leur vision du personnage de leur choix. Ils seront libres de
choisir le matériel utilisé pour la réalisation de leur œuvre, mais ils devront être en mesure de
présenter leur travail au reste du groupe et de justifier les éléments qui s’y trouvent.
© Travail réalisé par Mélanie Pelletier et Roxanne Arès
Un oiseau, une question
Type d’activité :
Stratégies travaillées :
Horaire de la semaine
Jour 1
Présentation de
l’auteure vedette
de la semaine
Des personnages
hauts en couleur
(chapitre 1)
Temps libres
Une bien
intrigante
Mademoiselle
Charlotte
Jour 2
Des personnages
hauts en couleur
(chapitre 2)
Jour 3
Des personnages
hauts en couleur
(chapitre 3)
Les mots farfelus
du petit poilu
Jour 4
Des personnages
hauts en couleur
(chapitre 4)
Temps libres
Une bien
intrigante
Mademoiselle
Charlotte
Temps libres
Une bien
intrigante
Mademoiselle
Charlotte
Temps libres
Une bien
intrigante
Mademoiselle
Charlotte
Jour 6
Des personnages
hauts en couleur
(chapitre 6)
Jour 7
Des personnages
hauts en couleur
(chapitre 7)
Jour 8
Activité de
création pour :
Des personnages
hauts en couleur
Jour 9
Un oiseau, une
question
Temps libres
Une bien
intrigante
Mademoiselle
Charlotte
Temps libres
Une bien
intrigante
Mademoiselle
Charlotte
Retour sur
l’activité
Une bien
intrigante
Mademoiselle
Charlotte
Jour 5
Des personnages
hauts en couleur
(chapitre 5)
Une plume, un
trésor, un
souvenir…
Temps libres
Une bien
intrigante
Mademoiselle
Charlotte
Jour 10
Une rencontre
qui finit bien la
semaine
Conclusion :
Pour conclure, nous avons constaté l’importance de travailler la littérature jeunesse, non pas
uniquement dans le cadre de ce travail de session, mais bien tout au long de ce cours. En effet, ce
travail nous a beaucoup aidés dans la construction et la mise en place d’activités au sein de notre
future classe et le cours nous a donné beaucoup d’outils, de notions et d’expériences à essayer et
à faire découvrir à nos élèves. Nous avons également compris que la présentation d'une ou d'un
auteur qui ont laissé des traces dans les souvenirs de notre enfance est un bon moteur de
motivation pour créer des activités en lien avec les romans qu’elle ou il a écrits. La littérature est
un monde que tous les enfants doivent apprendre à connaître et dans certains cas, les élèves se
doivent d’apprendre à apprivoiser cet univers qui s’étend sur des genres littéraires incroyables.
Nous sommes donc désormais prêtes à assumer notre rôle d’enseignante, mais aussi, de porteur
de littérature jeunesse pour les générations qui suivent.
© Travail réalisé par Mélanie Pelletier et Roxanne Arès

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