Stephan Eicher

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Stephan Eicher
Stephan Eicher : «je n’aime pas le mot amour quand il est chanté»
On dit de vous que vous êtes un créateur boulimique. Qu’estce qui vous porte ?
On a une seule vie et il y a un univers à avaler, j’ai commencé
tôt.
Concert, Stephan Eicher sera le 8 octobre en concert à la
Commanderie à Dole. Entretien avec cet artiste suisse,
installé en France.
Vous serez en concert à Dole en Octobre prochain pour
donner à entendre au public les titres de votre dernier album
l’Envolée. Un album qui se caractérise notamment par son
éclectisme musical ?
Apres 30 ans d’écriture musicale, j’arrive à une phase où je
commence à utiliser les éléments qui ont fait leur preuve dans
mon expression artistique. C’est pourquoi vous y trouvez des
boîtes à rythmes vintage mélangées à une batterie des années 80.
«J’ai une tendresse pour ce pays»
Accompagnée par un trio de cuivres classiques qui se frottent à
de guitares venant de Nashville-pendant qu’il y a un loop de Jazz
contemporain qui tourne boucle.
Vous travaillez avec de nombreux auteurs. Sur quels critères
choisissez-vous vos textes lorsque vous ne les signez pas vousmême ?
Au début j’ai écrit mes paroles moi-même, même celles en
français… mais au moment où j’ai reçu les premiers textes de
mon ami écrivain Philippe Djian, je n’ai pas seulement plus osé
écrire des paroles mais j’ai aussi trouvé une plume qui arrive à
exprimer mieux, plus précisément et de façon plus troublante,
ces questions auxquelles j’essaye, de trouver des réponses, en
chantant.
Y a-t-il des thèmes qui vous sont particulièrement chers et
d’autres qui vous vous refusez d’aborder ou pensez-vous que
tout peut être évoqué en chanson ?
Question difficile… je n’aime pas le mot amour quand il est
chanté… trop utilisé… le prochain mot qui attend ce destin serait
«Freedom» (en anglais) comme le mot «démocratie» en
politique.
Vous avez déclaré dans un entretien que pur vous
«s’ennuyer dans la vie est un péché passible de l’Enfer». Cela
signifie que vous n’êtes pas seulement passionné, vous êtes
aussi hyperactif ?
C’était dit dans un temps sans sms, mms, twitter, facebook
blogs, instagram, youtuben flashinfos, breaking news, streaming
on demand, planned obsolece etc. (oui j’ai grandi dans les
année70 !) Aujourd’hui, je dirais le contraire : ce qui nous
manque pour ouvrir un livre, écouter un disque, faire une
promenade, c’est la disparition de cet ennui.
Vous avez travaillé pour cet album en Provence et en Suisse
dont vous êtes originaire. Quels sont vos liens avec la France
?
J’ai une tendresse pour ce pays, une si grande tendresse que je
paie depuis 6 ans mes impôts ici et je vous confirme, c’est
compliqué et pas très lisible tous vos impôts et changes. Mais il
y a beaucoup de ministres et leur cour à supporter. Le «Charles
de Gaule» coûte sûrement beaucoup, et vos guerres en Libye,
Mali ou bientôt en Syrie doivent coûter beaucoup aussi. La dette
demande ses intérêts et bientôt des intérêts sur ces intérêts… on
n’a pas ces éléments à soutenir en Suisse.
Connaissez-vous la Franche-Comté ? Dole en particulier?
Quels souvenirs ou quelle image avez-vous de ce territoire ?
Mon enfance était encadrée par les majestueuses Alpes côté sud
et par le mystérieux Jura au nord. A 16 ans, j’ai quitté ma
famille, en direction de Bienne-Besançon. Oui je connais le Jura,
la Franche-Comté…
Aurez-vous l’occasion de visiter la région ?
Je suis un promeneur et j’arrive la veille du concert. Je longerai
le Doubs comme j’ai l’habitude de le faire.

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