Commission scolaire English Montreal

Transcription

Commission scolaire English Montreal
Commission scolaire English Montreal - On parle français dans la ...
http://www.ledevoir.com/societe/education/359993/on-parle-franca...
LUNDI 1ER OCTOBRE 2012
Accueil › Société › Éducation › Commission scolaire English Montreal - On parle français dans la cour d’école!
Commission scolaire English Montreal - On parle français
dans la cour d’école!
L’offre comporte trois programmes d’immersion au primaire
Claude Lafleur 29 septembre 2012 Éducation
La très grande majorité des élèves qui sortent des écoles
anglophones de Montréal sont bilingues. Voilà le bilan
étonnant que dresse Angela Mancini, présidente de la
Commission scolaire English Montreal (CSEM). « La plupart de
nos jeunes n’ont même pas d’accent, dit-elle, et, à lire ce
qu’ils écrivent, il est difficile de les différencier d’un
francophone. » De surcroît, le taux de diplomation à la CSEM
atteint les 82 %.
Angela Mancini explique les succès remportés par le réseau
scolaire anglophone de Montréal par d’importants programmes
d’immersion en français, par l’engagement des parents et par
la mise en place d’écoles novatrices et adaptées aux besoins
des élèves en difficulté. « Nous sommes la plus grande
commission scolaire anglophone du Québec et nous
maintenons un taux de réussite de 82 %, ce qui n’est pas si
mal ! », lance-t-elle fièrement.
Le réseau scolaire de la CSEM compte 85 écoles et centres
répartis sur l’île de Montréal entre 40 écoles primaires, 17
Photo : CSEM
écoles secondaires, 11 écoles novatrices, 10 écoles du
Angela Mancini
ministère des Affaires sociales et 11 centres de formation
générale pour les adultes et de formation professionnelle. En
tout, la commission compte près de 40 000 élèves (primaire, secondaire et adultes). Par
comparaison, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) rassemble 110 000 élèves qui
fréquentent 191 établissements.
La commission scolaire anglophone a été établie en 1998 à la suite de la création des
commissions scolaires linguistiques (en remplacement des commissions scolaires
confessionnelles). Elle a été créée par suite de la fusion des secteurs anglophones de l’ancienne
Commission des écoles protestantes du Grand Montréal, de la Commission des écoles catholiques
de Montréal, de la Commission scolaire Jérôme-Le-Royer et de la Commission scolaire SainteCroix. Par conséquent, ses écoles couvrent l’ensemble de l’île et sont réparties en trois régions. La
Région 1 couvre Anjou, Saint-Léonard, Rivière-des-Prairies, Montréal-Nord, Pointe-aux-Trembles
et Montréal-Est. La Région 2 couvre le Plateau Mont-Royal, Saint-Laurent, Ville Mont-Royal, le
centre-ville, Rosemont et Ahuntsic. La Région 3 couvre Côte-Saint-Luc, NDG, Montréal-Ouest, Mile
End, Westmount, Côte-des-Neiges, Hampstead et Saint-Henri.
1 of 3
2012-10-01 3:33 PM
Commission scolaire English Montreal - On parle français dans la ...
http://www.ledevoir.com/societe/education/359993/on-parle-franca...
Place du français
Étonnamment, la Commission scolaire English Montreal met énormément l’accent sur
l’apprentissage du français en offrant trois programmes d’immersion dès le primaire. Le premier
programme, explique Mme Mancini, consacre 32 % du temps en classe à un enseignement en
français, alors que, dans le cadre d’un deuxième programme, dit d’« immersion précoce », tout
l’enseignement se donne en français dès la maternelle et en 1re et 2e années (ce n’est qu’à partir
de la 3e année que l’anglais apparaît). Enfin, pour un troisième programme, les cours se donnent
moitié-moitié dans les deux langues. « Tous ces programmes fonctionnent très très bien et
donnent d’excellents résultats », indique la présidente. À preuve, évoque-t-elle, les élèves de ces
écoles se parlent entre eux en français dans la cour d’école, alors que les examens de fin du
secondaire sont ceux du réseau francophone.
Soulignons qu’Angela Mancini est elle-même un bel exemple de ce phénomène, puisqu’elle parle
un français impeccable et sans accent. « Je ne suis pas francophone, dit-elle. J’ai fait mes études
en anglais, mais j’ai grandi dans l’est de Montréal, à Tétreaultville ! » Elle est même trilingue,
puisqu’elle parle aussi l’italien.
Baisses de clientèle
La CSEM a par ailleurs mis en place des écoles novatrices où les classes sont plus petites et où le
nombre total d’élèves par école est réduit. Ces écoles sont conçues pour donner aux élèves ayant
abandonné leurs études la chance de s’intégrer à un environnement différent. Ils peuvent ainsi
poursuivre leurs études dans une atmosphère moins formelle et mieux adaptée à leurs besoins.
« Les jeunes qui fréquentent les écoles novatrices éprouvent certaines difficultés dans les écoles
régulières, relate Angela Mancini. Ce sont parfois de brillants élèves mais qui performent mal dans
une école régulière. Cependant, une fois qu’on les place dans un environnement où les profs les
connaissent et les aident à progresser, ils finissent par obtenir leur diplôme et deviennent des
citoyens productifs. »
Comme toutes les écoles de Montréal, celles de la CSEM sont confrontées à une baisse constante
de leur clientèle. Ainsi, lors de sa création en 1998, la CSEM comptait près de 30 000 élèves du
primaire et du secondaire, alors qu’aujourd’hui ce nombre avoisine les 20 000. Évidemment, fait
ressortir la présidente, la loi 101, qui oblige les « non-anglophones de souche » à fréquenter le
secteur francophone, contribue énormément à cette diminution. Mais elle note également le fait
que les jeunes familles quittent l’île de Montréal pour s’installer en banlieue, ce qui accentue
davantage la baisse.
Le gouvernement a en outre endigué le phénomène des écoles passerelles (qui permettait à des
parents non admissibles de faire entrer leurs enfants dans le réseau anglophone), ce qui a
également contribué à la baisse. « Les écoles passerelles pouvaient nous valoir 50 élèves de plus
par année dans certaines écoles, relate Mme Mancini, ce qui n’était pas négligeable. »
À ces facteurs s’ajoute le fait que certains parents, qui ont pourtant le droit de faire instruire leurs
enfants à la CSEM, choisissent pourtant le secteur francophone afin de s’assurer que ceux-ci
s’intégreront à la société québécoise. « Notre défi, c’est d’assurer ces parents qu’ils peuvent
envoyer leurs enfants dans nos écoles en sachant qu’ils en ressortiront bilingues, indique la
présidente. Nous comprenons fort bien leurs craintes et c’est pourquoi notre but est de faire en
sorte que nos finissants prennent une part active à la vie montréalaise. »
Collaborateur
français, commission scolaire anglophone, éducation septembre 2012
2 of 3
2012-10-01 3:33 PM