vita Monteverdi Scelsi carte blanche

Transcription

vita Monteverdi Scelsi carte blanche
concert n°61
Conservatoire
Mardi 05 juillet 2011 20h30
vita Monteverdi Scelsi
carte blanche
Sonia Wieder-Atherthon / violoncelle
avec la participation de
Marion Platero / violoncelle
Matthieu Lejeune / violoncelle
www.flaneriesreims.com
Pour le bon déroulement des concerts et par respect pour les artistes, nous vous prions de bien vouloir éteindre vos
téléphones portables et vous rappelons qu’il est interdit de filmer, d’enregistrer et de prendre des photos durant le concert.
Nous vous remercions de votre compréhension.
programme
CLaudio monteverdi (arrangements Sonia Wieder-Atherton)
‘Avoce Sola’ Se i languidi miei sguardi (8e livre)
CLaudio monteverdi (arrangements Sonia Wieder-Atherton)
Ardo e scoprir, ahi lasso, io nonardisco (8e livre)
Giacinto Scelsi
Triphon II
Claudio Monteverdi (arrangements Sonia Wieder-Atherton)
Mentre vaga Angioletta (8e livre / Libro Ottavo)
Claudio Monteverdi (arrangements Sonia Wieder-Atherton et Franck Krawczyk)
‘Introduction’ non morir Senequa - extrait : L’incoronazione di Poppea
Giacinto Scelsi
Triphon III
Claudio Monteverdi (arrangements Sonia Wieder-Atherton et Franck Krawczyk)
Altri canti d’amor - extrait (8e livre / Libro ottavo)
Giacinto Scelsi
Diathome
Claudio Monteverdi (arrangements Sonia Wieder-Atherton et Franck Krawczyk)
Hor ch’el Ciel e la Terra - extrait (8e livre / Libro ottavo)
Giacinto Scelsi
Ygghur I
Claudio Monteverdi (arrangements Sonia Wieder-Atherton et Franck Krawczyk)
Il combattimento di Tancredi e Clorinda - extrait (8e livre)
rencontre fnac
À l’issue immédiate de ce concert, retrouvez sur place Sonia Wieder-Atherton interviewée
par Emmanuel Pluym, vendeur musique classique à la FNAC.
À propos du concert
VITA
MONTEVERDI-SCELSI
Il y a plus de quatre siècles, Claudio Monteverdi est le premier compositeur dont la musique raconte des
drames humains, des amours, des attentes, des rêves.
Il y a plus de 50 ans, Giacinto Scelsi compose une Trilogie pour violoncelle seul : Les 3 âges de l’homme ;
Jeunesse-énergie-drame-maturité-vieillesse-souvenirs...
J’ai choisi et transcris (certains avec Franck Krawczyk) pour deux violoncelles et basse des Madrigaux de
Monteverdi qui s’intercalent avec les chapitres de la Trilogie. Pour les interpréter, je suis rejointe par Sarah
Iancu et Matthieu Lejeune. Trois violoncelles donc…
Ainsi se dessinent des lignes de vies, et se croisent des écritures qui tout en se faisant écho se confrontent
ou parfois sont étonnamment proches. Surtout quand arrive le temps de la vieillesse…
Conversation imaginaire
Pourquoi VITA ?
Le premier titre qui m’est venu est Vies et Destins.
Parce qu’il s’agit bien de la vie. La vie et ses prises de risques, la vie et ses expériences, ses sauts dans le
vide, ses défaites, ses victoires. Alors puisqu’on se trouve en Italie Vies et Destins est devenu VITA.
Pourquoi as-tu réuni dans ce programme ces deux compositeurs ?
Parce que je les ressens tous les deux comme des explorateurs des forces humaines. Chacun à sa manière
essaie de toucher ce qui lie l’être humain au cosmos, à l’espace. Les impulsions créatrices, les émotions,
comment tout cela s’exprime. Cette quête inlassable les pousse à faire exploser la notion d’époque dont
chacun d’eux sort avec fracas. C’est pour cela qu’ils peuvent raconter une vie, ensemble.
La notion de temps est-elle importante dans VITA ?
Il y a deux lignes parallèles qui incarnent le temps. Deux temps différents.
Une ligne relie le XVIe siècle au XXe siècle.
L’autre dessine une vie, de la jeunesse à la vieillesse.
Et il y a peut-être entre elles un jeu de miroir…
Il s’agit donc de plusieurs vies ?
Oui. Au début je l’ai pensé. Mais aujourd’hui, en réécoutant ce qu’on a enregistré cet automne dans l’ordre
que j’ai imaginé, Angioletta et Angel sont devenus un seul et même personnage.
Angioletta du XVIe qui devient Angel au XXe.
Inspirée par les textes des Madrigaux, son histoire est née.
Comme un livre alors ?
Peut-être. Un livre qui réunirait deux génies hors de leur temps : Claudio Monteverdi et Giacinto Scelsi.
Alors raconte nous l’histoire d’Angioletta-Angel…
À propos du concert
L’histoire d’Angioletta-Angel (Programme)
MONTEVERDI (Arrangements Sonia Wieder-Atherton) ‘Avoce sola’ Se i languidi miei sguardi
Imaginons Angioletta toute jeune. Elle se décide à écrire une lettre qui va révéler un amour qui l’envahit
totalement. Pour qui, on ne sait pas. Ce qui s’exprime c’est l’intensité qui émane de cet être qui va se livrer,
ouvrir un secret. C’est seule qu’elle expérimente la fragilité, la nudité liées à la révélation.
MONTEVERDI (Arrangements Sonia Wieder-Atherton) Ardo
On retrouve Angioletta quelques années plus tard. Elle est peut-être plus consciente, elle a en tous cas
perdu l’innocence. Dans son chant apparaît l’imagination de la souffrance que pourrait engendrer la
réponse à ce qu’elle brûle d’exprimer. Les mots ne sortent pas de sa bouche, ils s’arrêtent sur ses lèvres.
Ils la brûlent, la brûlent...
SCELSI / Trilogie – Les trois âges de l’homme : Triphon II
Angel traverse l’adolescence. Le moment des expériences. Le moment où chaque chose est vécue avec
une intensité pouvant aller jusqu’à la douleur, comme un aveuglement créé par une lumière trop forte.
Les pentes empruntées sont vertigineuses. Rien n’arrondit les angles. Rien n’est relativisé. Tout est vital,
question de vie ou de mort.
MONTEVERDI (Arrangements Sonia Wieder-Atherton) Mentre vaga Angioletta (8e livre / Libro Ottavo)
Voilà Angioletta dans le madrigal qui porte son nom. Angioletta virevolte, entièrement occupée par les jeux
de la séduction. Elle commence par errer seule, sans but ; puis petit à petit rentre dans une danse alternant
vertiges, pauses, tournoiements, murmures, cris, accents brisés, cassures. Elle procède par imitations,
taquine. Elle se cherche à travers le regard des autres. Elle danse en miroir, c’est la danse de la séduction.
Jusqu’à en perdre la tête.
MONTEVERDI (Arrangements Sonia Wieder-Atherton et Franck Krawczyk)
‘Introduction’ non morir Senequa, - extrait : L’incoronazione di Poppea
Mais soudain, elle entend en chuchotant d’abord puis de plus en plus distinctement les mots « Ne meurs
pas ». Cette lente montée implacable semble vouloir la rappeler à elle-même, la retenir, coûte que coûte...
SCELSI / Trilogie – Les trois âges de l’homme : Triphon III
La réponse d’Angel sera un déferlement de sons. D’énergie. De forces rebelles, comme pour se libérer de
l’état dont elle était prisonnière. C’est une énergie non contrôlable. Nécessaire pour que le passage à l’âge
adulte se fasse...
MONTEVERDI (Arrangements Sonia Wieder-Atherton et Franck Krawczyk)
Altri canti d’amor – extrait – (8e livre / Libro Ottavo)
Et l’âge adulte c’est peut-être la découverte d’un autre visage.
Angioletta est face à la force de la présence de l’autre.
L’autre, un être aimé mais qui reste irrémédiablement autre.
Un autre qui la confrontera peut-être, l’accompagnera parfois, la surprendra aussi. Mais c’est une fois la
peur éloignée (de sa chair) qu’enfin elle se laissera aller au risque de l’union. Union de deux âmes.
SCELSI / Trilogie – Les trois âges de l’homme : Dithome
Imaginons nous à peu près au milieu de la ligne de vie. Le moment où s’esquisse un regard vers le
passé pour y puiser les forces nécessaires au présent. Les images défilent. Angel repense à la solitude.
Repense à l’errance. Repense aux rencontres. Repense à l’énergie allant jusqu’à l’ivresse. Repense au
dépassement des possibles.
Voila peut-être la dichotomie de Dithome : l’aller-retour constant entre les forces puisées à leur source et la
vibration du présent. Et par là la naissance d’un nouvel équilibre créé par la sensation du temps qui passe.
Un équilibre possible à l’aube de la maturité.
MONTEVERDI (Arrangements Sonia Wieder-Atherton et Franck Krawczyk)
Hor ch’el Ciel e la Terra – extrait – (8e livre / Libro Ottavo)
C’est une matière sonore, un état d’immobilité. Le ciel et la terre se sont tus. Et même le vent. On est
suspendu, abandonné à ces harmonies envoûtantes.
SCELSI / Trilogie – Les trois âges de l’homme : Ygghur I
Puis arrive le temps de la vieillesse. Les bruits s’estompent. Les gestes sont plus lents. Chaque parole est
un voyage au cœur du son. Jusque là où bat son cœur. La matière se fragilise pour laisser place au timbre,
à la couleur, aux vibrations et au souffle.
MONTEVERDI (Arrangements Sonia Wieder-Atherton et Franck Krawczyk)
Il combattimento di Tancredi e Clorinda – extrait – (8e livre / Libro Ottavo)
Et ce temps très court qu’elle sait lui rester, c’est Angioletta, apaisée, qui le fait durer une éternité.
Sonia Wieder-Atherton
Extrait du livret de l’album - Naïve
Un voyage entre le baroque et le contemporain
Avec le projet audacieux et original Vita, la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton met en parallèle deux
grands musiciens italiens que tout semble opposer, Claudio Monteverdi (1567-1643), auteur des premiers
grands opéras ou des Vêpres de la Vierge au XVIIe siècle et Giacinto Scelsi (1905-1988), compositeur du
XXe siècle, réputé pour le caractère ascétique et dépouillé de ses œuvres.
Car Sonia Wieder-Atherton ne se contente pas d’être une interprète hors pair, elle conçoit et monte ellemême des projets de concerts mis en espace, acclamés à chaque fois par le public et la critique dans le
monde entier. Au gré de son cheminement personnel et artistique, elle n’hésite pas à créer des liens, des
ruptures, des recherches de proximité entre des œuvres anciennes, pas toujours écrites pour le violoncelle
et des pièces plus contemporaines, de véritables concepts qui tissent des correspondances subtiles pardelà le temps et les styles. Ainsi, en 2001, dans Au commencement, la violoncelliste explorait déjà les liens
entre Monteverdi et d’autres compositeurs contemporains comme Luciano Berio et Pascal Dusapin.
Pour Vita, Sonia Wieder-Atherton a choisi des extraits de Madrigaux de Monteverdi, transcrits pour trois
violoncelles et dont la polyphonie, souvent pour 5 ou 6 voix à l’origine, se trouve ici sublimée par des
accords tenus par un ou deux violoncelles, Sonia assurant la ligne mélodique. Les pièces de Giacinto
Scelsi intercalées entre les extraits de Madrigaux sont tirées d’une Trilogie pour violoncelle seul, Les Trois
âges de l’Homme. C’est une œuvre austère, comme souvent chez Scelsi, mais d’une grande intensité.
Le talent de Sonia Wieder-Atherton dépasse les limites du son et des notes, elle raconte avec poésie la vie
d’Angioletta et Angel, les drames d’une existence humaine, comme l’envers du miroir entre le XVIIe et le
XXe siècle. Les œuvres de Monteverdi et de Scelsi se répondent à travers les siècles, comme deux lignes
de vie qui se tissent, s’entremêlent pour n’en former qu’une. « Chacun, à sa manière, essaye de toucher ce
qui lie l’être humain au cosmos », explique-t-elle dans sa présentation du concert.
Un voyage sonore magnifique entre le baroque et le contemporain, dans lequel Monteverdi rencontre
Scelsi avec une évidence et une beauté rare.
Anne de la Giraudière - Flâneries Musicales 2011
biographie
Sonia Wieder-Atherton
Violoncelliste, interprète d’un très large répertoire reflétant son imaginaire, metteur en scène, musicienne
recherchée par de nombreux compositeurs contemporains, Sonia Wieder-Atherton occupe une place à part
dans le monde musical aujourd’hui.
Formée au CNSMD de Paris, élève de Rostropovitch, Sonia Wieder-Atherton part ensuite à Moscou pour
étudier deux ans au Conservatoire Tchaïkovski. En 1986, peu après son retour, elle devient lauréate du
prestigieux Concours Rostropovitch.
Depuis, elle joue en soliste avec l’Orchestre de Paris, l’Orchestre national de France, l’Orchestre national
de Belgique, le Philharmonique de Liège, le Philharmonique d’Israël, l’Orchestre Gulbenkian de Lisbonne,
l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, l’Orchestre de la NDR de Hanovre…
Pascal Dusapin, Georges Aperghis, Wolfgang Rihm et d’autres écrivent pour elle de nombreuses œuvres.
Elle joue régulièrement avec les pianistes Imogen Cooper, Elisabeth Leonskaja, Laurent Cabasso, Georges
Pludermacher ; les violonistes Raphaël Oleg, Jan Talich et Sylvia Marcovici, le chœur Accentus ou encore
la percussionniste Françoise Rivalland.
Elle a été invitée à interpréter ses projets, dont elle a assuré à la fois la conception et la mise en espace,
par de nombreux festivals et dans des lieux tels que la Cité de la musique, le Théâtre de la Ville de Paris,
Musica à Strasbourg, Bath Music Festival ou Cheltenham (Grande-Bretagne), l’Opéra de Houston (ÉtatsUnis), l’Opéra de Dortmund (Allemagne).
Ses nombreux enregistrements témoignent de son parcours : Au commencement Monteverdi,
Trios de Schubert, En sonate, En concerto… Elle a signé un contrat d’exclusivité avec la maison de disques
Naïve. La première parution née de cette collaboration est Chants d’Est, un voyage de la Russie à la Mittel
Europa, pour violoncelle et orchestre de chambre, avec le Sinfonia Varsovia.
Reconnaissant en Sonia Wieder-Atherton l’une des plus puissantes personnalités musicales actuelles,
l’Académie des Beaux-Arts en France lui a décerné le Grand Prix Del Duca en 1999.
discographie
Sonia Wieder-Atherton Vita monteverdi - scelsi
Naïve - 2011
Sonia Wieder-Atherton Chants juifs
Naïve - 2010
Sonia Wieder-Atherton & Pascal Dusapin Concerto(s)
Naïve - 2010
Sonia Wieder-Atherton Chants d’est
Naïve - 2009
Sonia Wieder-Atherton Brahms - Bach
Sony BMG Classical - 2007
Sonia Wieder-Atherton En concerto
Sony BMG Classical -2006
Sonia Wieder-Atherton En sonate
BMG FRANCE RCA VICTOR - 2003
Sonia Wieder-Atherton Au commencement : Monteverdi
RCA RED SEAL - 2001
Sonia Wieder-Atherton Schubert : Trios pour piano, violon et violoncelle, opus 99 et opus 100
BMG FRANCE RCA VICTOR - 1998
Sonia Wieder-Atherton & Raphaël Oleg Duo pour violon & violoncelle
RCA VICTOR RED SEAL - 1997
Sonia Wieder-Atherton Duo pour violon et violoncelle
Kodaly & Martinu
Auvidis valois - 1995
Sonia Wieder-Atherton Chostakovitch & Prokofiev : Sonates pour violoncelle & piano
Naïve - 1993
visiTes avanT-concerT
Les visites avant-concert font du festival un lieu de rencontre entre un public, un lieu de concert
et une programmation. En une heure, elles offrent la possibilité de découvrir un lieu de façon
inédite et singulière.
● La prochaine visite avant-concert proposée au public :
lundi 18 juillet à 10h | Cathédrale Notre-Dame de Reims
Visite animée par Pierre Méa, organiste
Rencontre avec le musicien autour des orgues de la Cathédrale
Tarifs et renseignements
Les visites avant-concert sont offertes par Les Flâneries aux personnes qui assistent au concert.
Pour accéder à la visite et uniquement pour les concerts payants, il sera demandé de présenter le
billet du concert.
Places limitées !
Merci de nous contacter pour enregistrer votre inscription par téléphone au 03 26 36 78 05
AU PROGRAMME PROCHAINEMENT
mercredi 06 / 07 | 16h30 | Conservatoire
n°62 - 10€
carte blanche
STÉPHANIE-MARIE degand / violon
MicHaël levinas / piano
Ce concert sera suivi d’une rencontre FNAC en présence des artistes
●
mercredi 06 / 07 | 20h30 | Conservatoire
n°63 - 10€
carte blanche
ROGER WOODWARD / piano
attention changement !
vendredi 08 / 07 | 20h30 | concert n°68 | 10€
initialement prévu dans la cuverie du Champagne Charles de Cazanove aura lieu :
au Centre des Congrès - Salle Royale
Kuniko Kato interprètera
Steel drum works
•
dimanche 10 / 07 | 17h30 | concert n°74 | 10€
au Centre des Congrès
Kuniko Kato interprètera
Kuniko plays Reich - French Premiere
rencontres fnac
Tout au long de cette édition, Les Flâneries Musicales vous invitent à assister aux rencontres FNAC à
l’issue de certains concerts : une belle occasion de découvrir les artistes conviés.
vendredi 08 /07 ● Conservatoire
Françoise Rivalland, percussions

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