Statue de Saint Jacques d`Echirolles

Transcription

Statue de Saint Jacques d`Echirolles
Paire de statues des saints Jacques et Christophes d'Echirolles
Source : A la recherche du vieil Echirolles, Cahiers de l'Alpes, 1970
- Musée Dauphinois, Mme MA Chambon, 2009
Une paire de statues polychromes en bois de poirier, de Saint Jacques et Saint Christophe fut offerte à son
église Saint Jacques par le curé d'Echirolles, M Aymond de Charansonay en 1500.
Les deux saints Jacques et Christophe sont fêtés ensemble le 25 juillet, ce qui justifie la paire de statues.
Après l'interdiction en 1488, du culte des reliques de Saint Jacques à Echirolles par l'évêque de Grenoble Mgr
Laurent Allemand, le curé a fait faire ces statues afin de pouvoir continuer le culte et les processions annuelles
des consuls grenoblois, lors de la fête des deux saints.
De la statue de Saint Jacques encore visible entière chez un antiquaire en 1867, il ne reste que le socle avec les
pieds du saint dans l'eau d'un fleuve. Le reste du corps a été scié et a disparu entre 1867 et 1937.
La statue de saint Christophe traversant le fleuve avec l'enfant Jésus sur son épaule est magnifique. Elle a
conservé les traces de sa polychromie d'origine.
Le saint est vêtu d'une courte tunique rouge qui découvre à mi cuisses les jambes blanchies . Par dessus un
drapé rouge, lui aussi est boutonné au col, couvre le dos et repasse devant en travers du corps pour passer sur
l'épaule gauche dans un ample mouvement.
La main droite devait s'appuyer sur un bâton pour sécuriser la traversée du fleuve et la gauche a le pouce passé
dans la ceinture.
la tête du saint en style gothique finissant d'inspiration plutôt bourguignon flamand est encadrée par les
cheveux et la barbe bouclée. Christophe jette un regard émerveillé sur l'enfant l'enfant Jésus qui a perdu sa tête
et ses bras.
On remarque que les deux saints ont les pieds nus dans l'eau, ce qui confirme que le culte des deux saints était
lié à la protection de Grenoble contre contre les crues du Drac dont les débordements étaient redoutables.
Les socles des statues portent toutes deux la même légende encadrant un blason qui se lit : 'd'or au lion de sable
armé et lampassé de gueules. '
"ANO D°NI M° V° CET FIERI DNS AYMO DE
CHARASONAY CVRAT' STI IACOBI EYCHIROLLAY'
Anno Domini Millesimo quingentesimo
Eychirolay.
Fieri Dominus Aymo de Charansonay
curatus sancti Jacobi
'L'année du Seigneur 1500 (ou 1501?) Aymond de Charansonay , curé de Saint Jacques d'Echirolles l'a fait faire.'
Le blason est celui de la famille de Charansonnay, dont le château se trouve à Massingy en Haute-Savoie.
D'oncles en neveux, les Charansonnay furent à la tête de trois prieurés bénédictins, à Saint Victor de Genève,
Lémenc à Chambéry, et Talloires au bord du lac d'Annecy.
Le mobilier de l'église d'Echirolles a été dispersé à la Révolution et les statues se sont retrouvées chez des
brocanteurs avant d'être déposées au musée Dauphinois.
En 1867, G. Vallier décrivit à l'Académie Delphinale les deux statues comme étant complètes.
En 1889, la famille Chaper fit don de la statue de Saint Christophe au musée-bibliothèque de Grenoble qui les
déposa au musée Dauphinois en 1934.
En 1937, M Royer conservateur du musée-bibliothèque fit don au musée dauphinois : " d'un socle de statuette
en bois identique à celui de la statuette de Saint Christophe faite pour l'église d'Echirolles"
Le musée Dauphinois conserve la statue de Saint Christophe et le socle de la statue de Saint Jacques scié au
dessus des pieds (# 37 11 4). On ignore ce qu'il est avenu du reste de Saint Jacques.

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