Le coffre-fort et le coffre à jouer

Transcription

Le coffre-fort et le coffre à jouer
Le coffre-fort et le coffre à jouer
Qui se croit riche et fort
Il inspirait mépris
-Ce manieur de joujoux
Et méprise le rire,
A compter des billets
Au meuble à l’habit gris
Qui, jour après jour, joue
Est déjà dans la mort
Des titres et des valeurs.
Qui jugeait que tout jeu
En se riant de nous,
Avant que de mourir.
L’autre était un rêveur...
Est un acte outrageux
Nous, la gent laborieuse,
Dans un hôtel particulier,
De nature enjouée,
Un jour, n’y tenant plus,
Cette brebis galeuse,
Vivaient parmi le mobilier,
Débordant de jouets,
Excédé par les rires,
Il nous faut la chasser !
Un Coffre en acier
Et un autre en osier.
Cubes, poupons, peluches, Lâchant ses plus values,
Garni de fanfreluches,
Il fait gronder son ire :
Protégé par son huis,
Le premier travaillait
Sans répit jour et nuit,
... Et les meubles de style, Le buffet Renaissance
Or, il advint qu’au soir
Découpe la verrière.
Elégants et racés,
Lut alors la sentence
De la condamnation,
Roi de la cambriole,
A cet excès de bile,
Condamnant le panier
Où la nuit était noire
Il investit l’espace
Opinaient du bonnet...
A l’exil au grenier...
Comme l’est l’abjection,
Puis ouvre à ses
Un certain monte-en-l’air,
complices
Le procès fut mené,
Sans droit à la défense.
Surnommé Rossignol, Stationnés sur la place.
Ils entrent, subreptices,
Le coffre-fort, ruiné
Jusqu’au pied du perron
À l’issue du pillage,
Avec un dix huit tonnes.
Met fin à ses années
(Je sais ça vous étonne
En trouant son blindage.
Mais ce sont des larrons !)
Ils vident la maison,
Chargent la cargaison,
Pendant que Rossignol,
Presto prestissimo,
Va rafler le pactole,
Avec son chalumeau!
Seul habitant des lieux,
Le panier bon enfant
Vécut longtemps heureux
Et eut beaucoup d’enfants !
Sur une fable de François Grand-Clément, illustrée par Gabrielle Perez-Lancelle

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