Les concentrations d`immunoglobuline A dans la salive et dans le

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Les concentrations d`immunoglobuline A dans la salive et dans le
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Revue critique
de l'actualité scientifique internationale
sur le VIH
et les virus des hépatites
n°42 - janvier-février 96
Les concentrations d'immunoglobuline A
dans la salive et dans le sérum
Sophie Chamaret
Unité d'oncologie virale Institut Pasteur (Paris)
Serum and
saliva
immunoglobulin
A
concentrations
show an inverse
relationship in
HIV infection
and AIDS
Sweet S.P.,
Rahman D.,
Challacombe S.J.
AIDS, 1995, 9,
11, 1288-1289
Le niveau des immunoglobulines A (IgA) dans le sérum tend à augmenter
après une infection par le VIH du fait de l'activation polyclonale des cellules
B, ce qui pourrait être prédictif d'une évolution vers le sida. Les réponses
humorales des muqueuses dans les états d'immunodéficience sont assez mal
connues, mais les altérations des secrétions d'IgA peuvent sans doute être
liées à la déplétion des lymphocytes CD4+ due au VIH, influençant
l'activité des cellules B et donc la production d'anticorps.
Le but de l'étude de S.P. Sweet était de comparer les concentrations d'IgA
dans le sérum, la salive entière et la salive après stimulation de la parotide,
chez des personnes asymptomatiques séropositives pour le VIH, des
patients au stade sida et des sujets séronégatifs. L'étude concernait 46
asymptomatiques (CDC Stade II) et 28 patients au stade sida (CDC stade
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IV). Le groupe contrôle était de 52 personnes sans facteur de risque pour le
VIH.
La salive a été collectée directement par expectoration dans un tube stérile,
et la salive parotidienne a été collectée en stimulant le flux de salive par de
l'acide citrique à 5%.
Les concentrations des IgA ont été mesurées par un test ELISA. Les
concentrations d'IgA salivaires ont été calculées par référence à une
préparation standard d'IgA humaine colostrale, les concentrations d'IgA
sériques ont été calculées par référence à un standard de sérums humains
fournis par l'OMS.
Les concentrations moyennes d'IgA sériques sont significativement plus
élevées chez les personnes séropositives pour le VIH et celles au stade sida
que chez les sujets témoins. A l'inverse de ces concentrations systémiques
d'IgA, les concentrations moyennes d'IgA dans la salive totale et
parotidienne des personnes asymptomatiques séropositives pour le VIH et
celles au stade sida sont plus faibles que celles des sujets contrôle. En
revanche, on ne relève pas de différences significatives entre les personnes
VIH+ et les patients au stade sida.
La baisse de concentration d'IgA dans la salive n'apparaît pas directement
liée aux concentrations d'IgA sériques, et il y a peu de corrélation chez les
individidus entre ces deux mesures.
Ces résultats suggèrent que l'activation polyclonale des cellules B est
limitée au sérum et qu'il existe une dichotomie entre les immunités
systémique et secrétoire.
La baisse du taux d'IgA dans la salive est fréquemment associée chez les
personnes VIH+ à une infection mucosale opportuniste. Et si une relation
étiologique est implicite, le rôle exact des IgA sécrétoires dans l'immunité
mucosale dans la maladie liée au VIH n'est pas clairement défini. D'autres
études sur l'aspect fonctionnel des IgA mucosales seront nécessaires pour
déterminer si les déficiences sont suffisantes pour expliquer la prévalence
accrue des infections mucosales rencontrées dans l'infection à VIH. - S.Ch.
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