Le Printemps arabe : un enjeu pour l`Europe

Bureau d'information en Belgique
14/05
/2012
« Le Printemps arabe : un enjeu pour l'Europe ? »
Le bureau d'information a
organisé lundi 7 mai une
conférence sur le thème du
Printemps arabe à Louvain-laNeuve. Le débat a rassemblé un
public varié. La députée
Véronique DE KEYSER européenne belge Véronique De
Keyser (S&D) de la commission Droits de l'Homme du PE nous a fait l'honneur de sa présence.
L'envoyé spécial au Caire des libéraux européen, Koert Debeuf, s'était déplacé pour l'occasion.
Le représentant de CNCD-11.11.11, Nicolas Van Nuffel était lui aussi de la partie. Le débat était
modéré par le journaliste au Soir, Maroun Labaki. Un débat animé, vif qui aura permis d'évaluer
le rôle réel et espéré de l'Union européenne dans cette région.
Un thème vaste liant démocratie, droits humains et développement économique
Les thématiques abordées au
cours de ce débat ont été vastes
: la montée de l'islam politique,
les effets secondaires possibles
de ce Printemps arabe, l'Union
européenne comme soft power
Nicolas VAN NUFFEL
versus hard power, l'importance
du Service Européen d'Action Extérieure récemment crée, tout fut abordé par nos panélistes
avec beaucoup de sincérité. Chacun fut source d'apports riches et a fait parler leur expérience
dans la région. Il a été rappelé que la révolution est née en Tunisie du fait de l'évolution
économique du pays. L'interdépendance de ces critères économiques, de liberté et de
démocratie a été mise en en évidence par Nicolas Van Nuffel.
Côtés droits de l'Homme, le prix Sakharov a été à de nombreuses reprises souligné par nos
intervenants. En effet, fin de l'année 2011, le prix Sakharov a été décerné à cinq activistes du
Printemps arable: le tunisien Mohamed Bouazizi qui s'est immolé au début de la révolution,
l'égyptienne Asmaa Mahfouz, le libyen Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanusi, la syrienne Razan
Zeitouneh et le caricaturiste Ali Farzat. Le prix Sakharov récompense chaque année des
défenseurs des droits de l'Homme et de la démocratie. Jerzy Buzek, ancien président du
Parlement européen, l'a d'ailleurs rappelé une fois les lauréats connus : « les gagnants de cette
année symbolisent la lutte pour la dignité, la démocratie et les droits de l'Homme, et sont les coauteurs des changements historiques dans le monde arabe ».
Un débat nourri et une auto critique du rôle de l'Union européenne, pourtant jugée acteur
indispensable dans la région
Le débat a fait participer la majorité de
l'audience. Les avis parfois tranchés du
public ont permis un échange de fond
parmi nos intervenants. Les discours se
sont surtout fondés sur les valeurs,
démocratiques et humanistes, mais ont
également tous mis l'accent sur une
Koert DEBEUF
volonté de s'inscrire dans le futur.
L'Europe a souvent été décrite comme indispensable dans la région. Si de nombreuses critiques
n'ont pas été éludées - selon Koert Debeuf, « l'Europe a agi trop tard, trop peu, et est encore trop
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absente » -tous s'accordent sur la responsabilité énorme de l'Europe dans la région. Les
panélistes étaient tous des européens convaincus et le rôle de l'Europe dans le futur proche et
moins proche a été au cœur du débat.
L'actualité: la situation en Syrie
Le conflit syrien a évidemment lui aussi été abordé. Le
risque, souligne Véronique DE KEYSER, c'est un
débordement du théâtre d'affrontements vers d'autres
pays tels le Liban. L'eurodéputée a souligné la
nécessité d'un contact plus actif entre l'Europe et les
opposants sur place et a insisté sur l'importance de ne
pas « déposséder » la population sur place : toute
solution ou assistance européenne doit être acceptée
par les gens vivant dans le pays.
La transition dans ces pays arabes n'est pas terminée et le service européen d'action extérieure,
service neuf, doit encore démontrer toute son utilité. Les intervenants étaient tous positifs et les
discussions, si elles ont du être stoppées après une bonne heure trente de discours, se sont
poursuivies dans les couloirs de l'université.
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