802.11 dans tous ses états
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802.11 DANS TOUS SES ÉTATS Par Michèle Germain Consultante Version 3 / Février 2011 Il y avait déjà celui de Mozart, il y a maintenant l’alphabet du Wi-Fi… Si vous pensez que l’IEEE vous fait perdre votre latin, Atena va vous raconter 802.11 de a à z… et encore plus ! INTRODUCTION POURQUOI CET ALPHABET ? 802.11 est un ensemble de standards qui régissent les transactions sur les WLAN. La dernière révision globale 802.11-2007 intègre les variantes du standard (802.11a/b/g) et nombre de sous standards développés en vue d’améliorations et de besoins spécifiques (802.11d/e/h/i/j). Chaque standard ou sous standard est désigné par une lettre de l’alphabet. Ceci ne correspond pas à une appellation empirique, mais désigne le groupe de travail chargé à l’IEEE de l’étude et de la publication d’un standard ou sous standard de la famille 802.11. Nous remarquerons aussi qu’il y des trous dans l’alphabet, ceci afin de ne pas prêter à confusion avec d’autres standards de la famille 802 (exemple 801.1x et 802.11x). L’histoire ne dit pas encore ce que va faire l’IEEE maintenant que la lettre « z » est atteinte. Il faut faire une différence entre lettres minuscules, relatives au standard, et lettres majuscules, relatives à des recommandations non obligatoires. Les dates de première publication apparaissent entre parenthèses. Un livre blanc 1 / 11 A L’ORIGINE… 802.11 FHSS/DSSS/IR (1997) A l’origine fut un premier standard 802.11 tout court, ratifié en 1997, pour émettre dans la bande 2,4 GHz. Il prévoyait trois types de partage du média : FHSS, DSSS et IR (infrarouge). Le protocole d’accès CSMA/CA (Carrier Sense Multiple Access with Collision Avoidance), technique issue d’Ethernet sera conservé sur toutes les évolutions du standard. CSMA/CA prévoit d’écouter si la voie est libre avant d’émettre et de la réserver, comme quand on regarde à droite et à gauche avant de traverser la rue. Ce standard annonçait un débit théorique de 1 ou 2 Mbits/s selon le type de modulation. L’infrarouge, peu performant, fut rapidement classé sans suite. Le FHSS (Frequency Hopping Spread Spectrum) et le DSSS (Direct Sequence Spread Spectrum) sont tous deux basés sur une large utilisation du spectre par le signal à émettre, d’où la notion d’étalement. En FHSS, chaque communication utilise un canal de 1 MHz et l’étalement se fait en faisant varier périodiquement la position de ce canal sur la largeur du spectre alloué. Bien que présentant pas mal d’avantages, notamment au niveau de l’immunité au bruit, le FHSS ne permet pas d’évoluer vers de très hauts débits et fut rapidement abandonné. Le DSSS prévoit un étalement du signal sur un canal de 30 MHz en le multipliant par un code donné (chipping code). Le DSSS permet d’évoluer vers de plus hauts débits, ce que nous verrons dans la suite de l’alphabet. 802.11A HIGHER SPEED PHY EXTENSION IN THE 5GHZ BAND (1999) Moins connu que son frère 802.11b, 802.11a fut ratifié en 1999, mais les premiers produits n’apparurent qu’en 2002. Contrairement au standard d’origine, il émet dans la bande 5 GHz, bien moins encombrée que la bande 2,4 GHz. Les restrictions imposées en France par l’ARCEP (justifiées par la présence d’équipements militaires dans cette bande de fréquences) ont freiné le développement de 802.11a dans notre pays. Autre variante avec le standard d’origine, l’accès au média se fait en OFDM (Orthogonal Frequency Division Multiplexing). Pour faire bref, l’OFDM répartit le signal à émettre sur différents canaux radio. Le signal occupe ainsi toute la largeur du spectre, mais par petits morceaux. Chaque canal est modulé sur des porteuses orthogonales. Comme il serait un peu fastidieux d’entrer dans le détail, nous retiendrons que cette technique permet d’utiliser des porteuses qui se chevauchent sans interférer et ainsi de faire passer plus de canaux dans une largeur de bande donnée. Sur de telles bases, 802.11a annonce des débits théoriques de 54 Mbits/s. 802.11B HIGHER SPEED PHY EXTENSION IN THE 2.4 GHZ BAND (1999) Frère jumeau de 8012.11a, puisqu’il fut également ratifié en 1999, 802.11b se développa plus rapidement et les premiers produits apparurent en 2000. Beaucoup plus proche du standard 802.11 d’origine, il reprend la bande de fréquences 2,4 GHz et le DSSS. Une amélioration des techniques de modulation lui permet d’atteindre des débits théoriques de 11 Mbits/s. Lorsque les conditions de transmission se dégradent, la modulation courante se replie automatiquement vers une autre de performances inférieures, le processus pouvant se réitérer jusqu’au repli vers la modulation et les performances du 801.11 DSSS original. Bien sûr, il se produit la même chose en sens inverse, la modulation devenant plus performante au fur et à mesure que les conditions de transmission s’améliorent. L’édition b de 802.11 connut très rapidement un vif succès et pour mettre fin à l’anarchie des implémentations du standard, la Wi-Fi Alliance (initialement WECA) édita des règles propres à garantir l’interopérabilité des équipements. C’est alors qu’on commença à parler de Wi-Fi. Un livre blanc 2 / 11 802.11C MEDIA ACCESS CONTROL (MAC) BRIDGES - SUPPLEMENT FOR SUPPORT BY IEEE 802.11 (1998) Ce n’est qu’une extension du standard incluse dans 802.1d (un des standards régissant le fonctionnement des LAN/WAN) pour établir des ponts avec des trames 802.11. 802.11D OPERATION IN ADDITIONAL REGULATORY DOMAINS (2001) Inclus dans 802.11b, 802.11d définit l’implémentation internationale du standard, notamment au niveau de l’adaptabilité aux bandes de fréquences disponibles. Celles-ci, bien qu’étant étant en gros centrées sur 2,4 GHz, présentent des limites différentes en fonction de spécificités nationales. 802.11E MAC ENHANCEMENTS (QOS) (2005) Le développement de 802.11e fut longue et laborieuse et sa ratification repoussée d’année en année. Il introduit la QoS (Qualité de Service) sur les réseaux 802.11 et répond à l’attente des utilisateurs de communications de phonie (VoWiFi) et d’applications de streaming multimédia. Il est basé sur la priorisation des flux et la fragmentation des trames longues. En attendant sa ratification, des solutions ont été développées sur des drafts du standard qui n’assurent pas l’interopérabilité des produits. 802.11F INTER-ACCESS POINT PROTOCOL ACROSS OPERATION (2003 RETIRÉ EN 2006) DISTRIBUTION SYSTEMS SUPPORTING IEEE 802.11 Cette extension du standard définit un protocole inter Access Points et le roaming (ou itinérance) qui permet à un utilisateur de changer d’Access Point de manière transparente. Il a été supprimé par l’IEEE en 2006, essentiellement du fait qu’aucune expérimentation n’a pu être menée. Remarquons la majuscule qui indique une pratique recommandée et non un standard formel. 802.11g FURTHER HIGHER DATA RATE EXTENSION IN THE 2.4 GHZ BAND (2003) Nous avons vu que 802.11b était limité à des débits théoriques de 11 Mbits/s et qu’une amélioration sensible du débit était obtenue par 802.11a. Ce dernier n’a pas eu un développement foudroyant, en partie à cause des limitations d’émission dans la bande 5 GHz, mais surtout à cause de son incompatibilité totale avec 802.11b, rendant impossible la migration des réseaux existants. Une alternative fut trouvée avec 802.11g, ratifié en 2003. Cette nouvelle version du standard fonctionne dans la bande 2,4 GHz, comme 802.11b, mais utilise l’OFDM comme 802.11a, ce qui lui permet d’atteindre le même débit théorique de 54 Mbits/s (toutefois les débits utiles restent inférieurs à ceux de 802.11a). Un Access Point 802.11g sait gérer bien sûr des terminaux 802.11g mais sait se replier en mode 802.11b pour supporter des terminaux de génération antérieure (bien sûr l’inverse n’est pas vrai, un Access Point 802 .11b reste 802.11b !). Cette particularité permet donc une migration « en douceur » des réseaux, sans avoir à intervenir immédiatement sur le parc de terminaux. Depuis sa ratification, 802.11g s’est imposé sur le marché pour améliorer les performances des réseaux sans fil. Sa prise de position massive a évidemment été facilitée par sa compatibilité avec les équipements 802.11b. Un livre blanc 3 / 11 802.11h SPECTRUM AND TRANSMIT POWER MANAGEMENT EXTENSIONS IN THE 5 GHZ BAND IN EUROPE (2003) Le complément 802.11h introduit DFS et TPC sur les réseaux 802.11a, les rendant ainsi compatibles avec les contraintes Européennes. En effet, L’ETSI impose en Europe deux règles d’émission dans la bande 5 GHz qui sont la sélection dynamique de fréquences (DFS) et le contrôle de la puissance d’émission (TPC). Celles-ci n’étaient pas satisfaites par le standard 802.11a. Le DFS (Dynamic Frequency Selection) permet à un Access Point de sélectionner automatiquement un canal libre afin d’éviter toute interférence avec d’autres systèmes (notamment radars) et de répartir le trafic de manière homogène sur tous les canaux. Cette fonction a en outre l’avantage d’éviter à l’utilisateur d’établir un plan de fréquences. Le TPC (Transmission Power Control) ajuste automatiquement le niveau d’émission des Access Points sur chaque canal afin d’éviter les interférences avec les systèmes satellites. 802.11i MAC SECURITY ENHANCEMENTS (2004) Très attendu fut aussi 802.11i qui introduit des mécanismes avancés de sécurité dans les réseaux 802.11. Le standard 802.11 ne prévoyait qu’un mécanisme de sécurité plutôt faible, le WEP, qu’un hacker bien entraîné pouvait « casser » en un quart d’heure. Cette fâcheuse caractéristique fut bientôt contournée par des solutions propriétaires, bien sûr incompatibles, et l’IEEE revit sa copie sur la sécurité. Dans une première phase, apparut un protocole WPA-1 (Wi-Fi Protected Access), basé sur une authentification forte RADIUS et le protocole de gestion de clés TKIP, permettant d’améliorer l’ancien WEP. Les équipements WEP ne nécessitent qu’une mise à jour logicielle pour passer en WPA-1. La seconde version WPA-2 est le résultat du processus de standardisation 802.11i qui est l’aboutissement du processus de sécurisation du Wi-Fi. Il reprend les grandes lignes de WPA-1 mais avec un mode de chiffrement AES, beaucoup plus puissant. L’envers de la médaille est que les anciens équipements WEP doivent subir une mise à niveau matérielle pour supporter WPA-2, par contre les équipements natifs WPA1 sont prêts pour la migration. 802.11j 4.9 GHZ-5 GHZ OPERATION IN JAPAN (2004) Cette extension concerne exclusivement le Japon pour adapter 802.11a à la bande de fréquences 4,95 GHz, propre à ce pays. 802.11k RADIO RESOURCE MEASUREMENT OF WIRELESS LANS (2008) Cette extension consiste à optimiser la charge des Access Points en évitant qu’un nombre excessif de terminaux se concentre sur le même, ce qui conduirait à une surcharge de l’Access Point et à une dégradation du service. En cas de saturation d’un Access Point, le trafic excédentaire est dirigé automatiquement vers un autre sous-utilisé, même si le niveau de signal est inférieur. Globalement, le service rendu se trouve amélioré. Pour cela un terminal peut demander à un autre des informations telles que : - Le nombre d’Access Points en vue sur un canal ou tous les canaux - Le niveau du signal reçu de chacun de ces Access Points - Le nombre de trames reçues de ces Access Points dans un intervalle de temps donné et le délai - Le niveau sur chaque canal des interférences avec d’autres systèmes radio - Etc. Ces informations sont stockées dans les terminaux et disponibles auprès du réseau via SNMP. Un livre blanc 4 / 11 802.11l Non utilisé 802.11m 802.11 MAINTENANCE GROUP Il ne se cache là-dessous aucun standard. Le groupe de travail 802.11m est responsable de la maintenance du standard et notamment de la publication des nouvelles versions du standard (telles 802.11-2007) qui incorporent tous les amendements et sous standards développés et ratifiés individuellement depuis la précédente édition. 802.11-2007 DERNIÈRE ÉDITION DU STANDARD 802.11 (2007) Cette dernière révision globale du standard 802.11-2007 intègre les variantes 802.11a/b/g et nombre de sous standards développés en vue d’améliorations et de besoins spécifiques (802.11d/e/h/i/j). Tout ce qui suit concerne des évolutions de 802.11-2007. 802.11n HIGH THROUGHPUT (2009) Après sept ans de réflexion, ce standard a été ratifié en juillet 2099, et après l’apparition de produits 802.11n sur le marché. Ceux-ci ont en effet été développés sur la base d’un draft dit « draft N » dont l’IEEE avait garanti la compatibilité avec le standard définitif. Il n’y a donc aucun souci quant à l’interopérabilité de ces produits avec ceux produits sur la base du 802.11n officiel. Le but de 802.11n est d’augmenter la portée et le débit des réseaux Wi-Fi et promet 300 Mbit/s (théorique), et n’exclut pas la possibilité de faire mieux. Pour arriver à ce résultat, 802.11n mise sur le technique MIMO (Multiple Input Multiple Output). Un signal radio transmis entre deux points est censé aller en ligne droite. En fait il n’en est rien car les ondes se réfléchissent un peu partout sur les murs, meubles plafonds… et le récepteur ne reçoit pas un signal unique mais plusieurs signaux décalés en fonction de la longueur de chaque trajet. Ces trajets multiples, plutôt considérés comme calamiteux dans les réseaux radio, MIMO va en tirer parti pour optimiser la transmission entre deux points. Le principe est d’utiliser plusieurs antennes en émission et plusieurs antennes en réception. Il n’est pas nécessaire qu’il y en ait le même nombre de chaque côté. Les antennes émettrices émettent les mêmes signaux, déphasés de façon à ce que la puissance émise à chaque fois soit maximale. L’optimisation de la transmission sur antennes multiples, en réduisant les pertes dues aux interférences, a pour autre conséquence l’amélioration de la portée de réseau en termes de couverture radio. Le standard 802.11n reprend l’OFDM des versions a et g et est compatible avec les deux bandes de fréquences 2,4 et 5GHz. Il est possible de doubler la largeur canal dans la bande 5 GHz, moins encombrée, afin de quasiment doubler le débit. 802.11o Non utilisé Un livre blanc 5 / 11 802.11p WIRELESS ACCESS IN VEHICULAR ENVIRONMENTS (WAVE) (2010) Cette extension du standard concerne les communications de service entre des véhicules et une infrastructure ou entre véhicules, dans la bande 5,9 GHz dédiée à cet usage. Une contrainte est un temps de réponse très court afin de réaliser une transaction en moins de 50 ms sur une courte distance. 802.11p doit en premier lieu satisfaire les exigences américaines de l’Intelligent System Transportation (ITS). L’ITS prévoit à de multiples applications telles que l’envoi d’informations aux véhicules, les dispositifs anti-collision, la régulation du trafic, etc. En plus de l’ITS, WAVE pourrait apporter davantage de services à l’automobiliste comme l’accès Internet. La portée est de l’ordre de 1000 mètres pour des véhicules roulant jusqu’à 200 km/h. Dès maintenant les constructeurs automobiles commencent à planifier ces nouveaux services dans la conception de leurs nouveaux modèles. De leur côté les services publics préparent la mise en place des infrastructures nécessaires le long des routes. Gageons que l’automobiliste de demain pourra passer en mode « pilotage automatique » avec GPS et ITS et pendant ce temps, regarder tranquillement son programme TV préféré via Internet ! 802.11q Non utilisé (confusion avec 802.1Q, autre standard de l’IEEE relatif aux LAN/WAN) 802.11r FAST ROAMING (2008) Le but de 802.11r est d’améliorer les transitions (handover) quand un terminal se déplace dans un réseau Wi-Fi et change d’Access Point. Il doit notamment prendre en compte les contraintes apportées par les applications temps réel, comme la VoWiFi. Il est en effet impératif de rendre cette transition transparente à l’usager, en d’autres termes de ne pas générer de coupure audible de la phonie. 802.11s MESH NETWORKING (À L’ÉTUDE – PRÉVU 2011) Jusqu’ici nous connaissons le réseau Wi-Fi constitué de plusieurs Access Points reliés par une infrastructure filaire. Le principe du mesh networking est de supprimer cette infrastructure en laissant les Access Points communiquer directement entre eux. Ils se comportent alors comme des routeurs et transmettent les paquets de proche en proche jusqu’à leurs destinataires. Les Access Points communiquent directement et définissent dynamiquement un routage entre eux. Le réseau étant maillé, il existe potentiellement plusieurs routes entre deux Access Points. De ce fait, le mesh networking améliore la fiabilité d'un réseau car il est en capable de redéfinir un routage lorsqu’un Access Point est en panne ou en surcharge. Il améliore également les performances en équilibrant le trafic de transit sur les Access Points, toujours en redéfinissant des routages alternatifs. Les atouts majeurs du mesh networking sont sa rapidité de déploiement et son auto évolutivité par simple adjonction d’Access Points. Par ailleurs il offre une solution aux zones difficiles à câbler (sites classés, accès malaisé…) en éliminant trous et fils inesthétiques. Le rôle de 802.11s est de définir un protocole d’autoconfiguration des routes entre les stations sur des technologies multi-hops autoconfigurables pour supporter des flux de trafic broadcast/multicast et unicast. Un livre blanc 6 / 11 802.11T RECOMMENDED PRACTICE FOR THE EVALUATION OF 802.11 WIRELESS PERFORMANCE (RETIRÉ) Remarquons une nouvelle fois la majuscule qui annonce une recommandation. Elle est décrite dans le document de travail nommé 802.11-2. Son but était de proposer des outils de test, de mesure de performances et de planification radio normalisés pour la mise en œuvre des réseaux 802.11. A ce jour, chaque constructeur propose ses propres méthodes et métriques, rendant les comparaisons difficiles. L’IEE a arrêté les travaux sur cette recommandation. 802.11u INTERWORKING WITH EXTERNAL NETWORKS (À L’ÉTUDE – PRÉVU 2011) Le but est d’autoriser des terminaux 802.11 à interfonctionner avec des réseaux externes, typiquement des hotspots, de manière homogène et standardisée, en remplacement de solutions propriétaires actuellement déployées. L’usager qui désire se connecter, par exemple, dans une zone où peuvent être captés plusieurs réseaux, se verra proposer une liste exhaustive des réseaux présents avec la liste des services proposés et les modalités d’accès de chacun (qu’on ne connaît actuellement qu’après s’être connecté). La recherche porte sur les réseaux Wi-Fi mais également sur les réseaux cellulaires (UMTS, EDGE…) pour des terminaux compatibles 3G/802 .11. Ce groupe de travail implique également l’IETF (protocoles Internet) et le 3GPP (qui regroupe la plupart des organismes de standardisation pour le GSM, ses évolutions et les technologies 3G et 3G+). 802.11v WIRELESS NETWORK MANAGEMENT (À L’ÉTUDE – PRÉVU 2011) Cette extension concerne la maintenance centralisée des réseaux 802.11 : supervision, configuration et mise à jour. Il complète 802.11k qui ne fait que fournir des informations d’état et ne comporte aucun volet quant à la configuration. La version courante du standard 802.11 suppose que les équipements réseau soient supervisés par le protocole SNMP, c’est d’ailleurs ce que prévoit 802.11k. Il définit des MIB (bases d’information de gestion) SNMP pour contrôler des fonctionnalités du terminal telles que le débit effectif et l’économie d’énergie. Or, actuellement, très peu des équipements commercialisés supportent SNMP et d’autre part, SNMP requiert une préconfiguration spécifique du terminal. Enfin, il peut être nécessaire d’agir sur un terminal avant l’établissement de IP, notamment dans le cas où le terminal ne peut pas se connecter. Ainsi une approche standard de gestion des terminaux devient nécessaire. 802.11v prévoit une évolution du protocole radio pour définir une couche d’exploitation des réseaux 802.11 afin de gérer les terminaux de manière centralisée (supervision, configuration, mise à jour…) et d’exploiter les informations collectées par 802.11k. Ainsi, un Access Point sera en mesure de demander à un terminal de se reconnecter sur un autre Access Point, de prévenir une déconnexion d’un terminal, mais aussi d’ordonner un changement de canal lorsque le canal courant est soumis à un taux excessif d’interférences. Ceci apportera aide et réduction de temps pour l’optimisation et le déploiement des réseaux, tout en garantissant un meilleur service. 802.11w PROTECTED MANAGEMENT FRAMES (2009) Les mécanismes mis en œuvre par 802.11i se limitent à la protection des informations utiles. 802.11w met en œuvre la protection des trames de service car, avec les extensions 802.11k/r/v, il est possible d’intercepter par ce biais des informations stratégiques sur la composition du réseau et le rendre vulnérable à des attaques en déni de service. 802.11w apporte à ces trames des services d’intégrité, d’authentification d’origine, de confidentialité et de protection contre le rejeu. Un livre blanc 7 / 11 802.11x Non utilisé (confusion avec 802.1x, autre standard de l’IEEE relatif à la sécurité) Le terme 802.11x est quelquefois utilisé pour désigner un 802.11 de a à z de nature non précisée. Ici le x ne représente pas un groupe de travail de l’IEEE, mais la bonne vielle inconnue x de nos cours d’algèbre. 802.11y 3650-3700 MHZ OPERATION IN USA (2008) Cette extension destinée aux États-Unis, régit la cohabitation avec d’autres utilisateurs dans la bande de fréquences 3,650-3,7 GHz, notamment en introduisant dans cette bande de fréquences, déjà utilisée par des services de radiolocalisation, les fonctions prévues par 802.11h. 802.11z EXTENSION TO DIRECT LINK SETUP (DLS) (2010) Dans son état actuel, 802.11 autorise des terminaux d’un réseau avec infrastructure associés à un même Access Point à établir des liens directs (DLS) entre eux. Ceci a notamment comme objectif de soulager le trafic supporté par les Access Point en ne leur laissant que le trafic de transit. La liaison DLS est établie par l’Access Point. Le but de cet amendement est que les terminaux puissent par eux-mêmes établir les liaisons DLS, indépendamment de l’AP. Ceci ne va pas sans poser quelques problèmes, dont le premier est la découverte de son environnement par un terminal, à savoir quels sont les terminaux à portée et parmi eux quels sont ceux qui supportent la fonctionnalité DLS. 802.11z doit également introduire la fonction de mise en sommeil des terminaux DLS en vue d’en réduire la consommation électrique. 802.11aa VIDEO TRANSPORT STREAM (À L’ÉTUDE – PRÉVU 2012) IEEE 802.11aa spécifie une méthode de réservation de ressources pour flux vidéo. 802.11-2011 PROCHAINE ÉDITION DU STANDARD 802.11 (EN COURS - 2011) Ce sera la prochaine édition globale de 802.11 qui inclura toutes les évolutions ratifiées au-delà de 802.11-2007. 802.11ac VERY HIGH THROUGHPUT (VHT) < 6 GHZ (À L’ÉTUDE – PRÉVU 2012) Cette évolution de 802.11n devrait atteindre des débits de l’ordre du Gbits/s, avec partage du canal radio par plusieurs utilisateurs. L’augmentation du débit se fera grâce à une meilleure efficacité de la modulation et une plus grande largeur canal. La bande de fréquence sera compatible avec la bande 5 GHz utilisée par 802.11a et n. Un livre blanc 8 / 11 802.11ad VERY HIGH THROUGHPUT 60 GHZ (À L’ÉTUDE – PRÉVU 2012) Utilisation de la bande de fréquence 60 GHz (dite millimétrique) pour des transferts à très haut débit, notamment de vidéo en haute définition, en utilsant la technique du beamforming. 802.11ae QOS MANAGEMENT (À L’ÉTUDE – PRÉVU 2012) Cette évolution introduira de nouvelles fonctionnalités en matière de QoS et de sécurité. Il introduit notamment l’algorithme de chiffrement GCM. 802.11af TV WHITESPACE (À L’ÉTUDE – PRÉVU 2012) Il s’agit de récupérer des parties du spectre radio présentement non utilisé par les émetteurs de télévision pour augmenter les capacités spectrales dédiées aux équipements radio qui émettent actuellement dans les bandes sans licence. Il prévoit en particulier la récupération de canaux non consécutifs. 802.11ah SUB 1 GHZ LICENCE-EXEMPT OPERATION (À L’ÉTUDE – PRÉVU 2013) Extension de la couverture dans les réseaux 802.11a/g en réduisant la bande passante. Ceci est obtenu d’une part en baissant la vitesse de l’horloge et d’autre part en répétant les symboles OFDM. 802.11ai FAST INITIAL LINK SETUP (À L’ÉTUDE – PRÉVU 2013) Un livre blanc 9 / 11 GLOSSAIRE 3GPP 3rd Generation Partnership Project Groupe issu d’un accord de collaboration (1998) entre les principaux organismes de standardisation (ARIB, CCSA, ETSI, ATIS, TTA, et TTC) pour les évolutions et la maintenance du standard GSM (y compris GRPS et EDGE) puis aux standards 3G W-CDMA (UMTS en Europe, FOMA au Japon). Access Point Station émettrice 802.11. AES Advanced Encryption System Algorithme de chiffrement. ARCEP Autorité de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste Organisme français chargé notamment de la délivrance des autorisations d’émission. CSMA/CA Carrier sense Multiple Access with Collision Avoidance DFS Dynamic Frequency Selection DLS Direct Link Setup DSSS Direct Sequence Spread Spectrum EDGE Enhanced Data rates for GSM Evolution Standard de radiocommunication 2,75G issu du GSM. ETSI European Telecommunication Standard Institute Organisme de standardisation européen. FHSS Frequency Hopping Spread Spectrum FOMA Freedom Of Mobile Access Standard de radiocommunication 3G utilisé au Japon. GCM Galois/Counter Mode GRPS General Packet Radio Service Standard de radiocommunication 2,5G issue du GSM. GSM Global System for Mobile Communication Standard de radiocommunication développé par l’ETSI (1982) Hot spot Réseau Wi-Fi public ou privé offrant un accès Internet à des usagers nomades IEEE Institute of Electrical and Electonics Engineers Organisme de standardisation américain d’où sont issus les standards de réseaux filaires et radio et en particulier ceux de la série 802.11. IETF Internet Engineering Task Force Groupement international pour la standardisation des réseaux internet. IP Internet Protocol IR Infra Red LAN Local Area Network Réseau IP à la taille d’une entreprise. MIMO Multiple Input Multiple Output OFDM Orthogonal Frequency Division Multiplexing SNMP Simple Network Management Protocol Protocole de supervision de réseau qui permet de rapatrier en un point central l’état opérationnel de chaque sous-ensemble. TKIP Temporary Key Integrity Protocol Fonction de sécurité qui s’appuie sur un serveur d’authentification et fournit un mécanisme de redistribution des clés via l’interface air. TPC Transmission Power Control UMTS Universal Mobile Telecommunication System Standard de radiocommunication 3G européen. VoWiFi Voice over Wi-Fi Service de téléphonie sur IP supporté par un réseau Wi-Fi. WAN Wide Area Network Réseau IP à la taille d’une région d’un pays ou plus. WAVE Wireless Access in Vehicular Environment W-CDMA Wideband Code Division Multiple Access Protocole de transmission utilisé par les technologies 3G UMTS et FOMA WECA Wireless Ethernet Compatibility Alliance Organisme créé en 1999 dont le rôle est d’assurer l’interopérabilité des produits Wi-Fi en Un livre blanc 10 / 11 imposant des tests de compatibilité. Les produits ainsi agréés obtiennent le label « Wi-Fi certified ». Il a pris le nom de Wi-Fi Alliance en 2000. WEP Wireless Equivalent Privacy Fonction de chiffrement et d’authentification préconisée par le standard initial 802.11 qui s’est rapidement révélée quasi-inefficace Wi-Fi Alliance Voir WECA WLAN Wireless LAN LAN sans fil, ici un réseau Wi-Fi. WPA Wi-Fi Protected Access REFERENCES <Réf. 1> Official IEEE 802.11 Working group project timelines du 31 mars 2008 Toutes les dates de ratification passées et à venir citées ci-dessus sont tirées de ce document qui est la référence. A PROPOS DE L’AUTEUR Michèle Germain est ingénieur de l’Institut Supérieur d’Électronique de Paris (ISEP). Pour Matra Communication et EADS elle a participé à de grands projets de téléphonie et radiocommunications. A l’ISEP, elle enseigne les radiocommunications PMR et intervient dans le Mastère Spécialisé « Intelligence des Risques & Innovations par l’Intelligence Économique ». Dans le cadre du CFA de l’ISEP, elle assure le tutorat d’élèves-ingénieurs en apprentissage. Elle est co-auteur de plusieurs ouvrages sur les TIC et anime l’atelier d’écriture de Forum ATENA. comxper (at) free.fr Les idées émises dans ce livre blanc n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs et pas celle de Forum ATENA. 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