Montréal, le 12 août 2014 Monsieur Gilles Paquin Président
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Montréal, le 12 août 2014 Monsieur Gilles Paquin Président
Montréal, le 12 août 2014 Monsieur Gilles Paquin Président-directeur général Revenu Québec 3800, rue Marly Québec (Québec) G1X 4A5 Objet : Travaux concernant le projet d’attestation fiscale pour les agences de placement de personnel Monsieur le Président-directeur général, Alors que les travaux concernant la mise en place de l’attestation de Revenu Québec pour les agences de placement de personnel cheminent, nous souhaitons réitérer et préciser un certain nombre d’éléments qui, à notre avis, devraient être considérés dans la poursuite des discussions. D’abord, bien que nous comprenions l’importance de lutter contre l’évasion fiscale, nous sommes d’avis que cette lutte ne doit pas conduire à une augmentation du fardeau administratif imposé aux entreprises. À cet effet, rappelons que nous estimons toujours qu’il n’était pas strictement nécessaire d’imposer une nouvelle obligation aux agences de placement et à leurs clients pour lutter contre l’évasion fiscale dans ce secteur, Revenu Québec disposant déjà de suffisamment d’outils pour ce faire. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de le réitérer à plusieurs reprises lors des réunions des comités de travail auxquelles nous avons participé. Cela étant dit, comme vous le savez, le gouvernement a décidé d’aller de l’avant avec ce projet dans son dernier budget. Vous comprendrez que, nonobstant le fait que nous soyons en accord avec les objectifs de récupération fiscale visés, nous ne saurions toutefois cautionner un projet qui imposerait un fardeau indu aux entreprises concernées ou qui aurait un impact négatif sur leur croissance. Ainsi, dans la poursuite de notre collaboration avec Revenu Québec dans ce dossier, voici quelques éléments incontournables qui, à notre avis, doivent être pris en compte : - La mise en place de ce projet doit avoir un impact minimal sur le fardeau administratif des entreprises, qu’il s’agisse des agences de placement elles-mêmes ou de leurs clients. Le fait pour les entreprises de se plier à cette nouvelle obligation doit être pris en compte lors des vérifications et libérer les entreprises visées de la présomption - - - - - - - systématique de complaisance (et conséquemment, des avis de cotisations qui s’ensuivent). Le fait pour les entreprises de se plier à cette nouvelle obligation doit conduire à une diminution substantielle et tangible les litiges fiscaux dans ce secteur. Les agences de placement ne devraient pas se voir imposer de règles différentes ou supplémentaires que les autres entreprises pour obtenir leur attestation fiscale. En outre, aucune nouvelle déclaration exigée en vertu des lois fiscales ne devrait être imposée aux agences de placement pour obtenir leur attestation de Revenu Québec. Les démarches et obligations à remplir pour obtenir et valider les attestations doivent être minimales, et ce, tant pour les agences que pour leurs clients. Les agences qui ont une cause en litige ou en opposition avec Revenu Québec devraient pouvoir bénéficier de la présomption d’innocence et donc, pouvoir obtenir leur attestation quand même. L’obligation de renouveler l’attestation devrait être à date fixe, afin de simplifier la gestion de cette obligation pour les entreprises qui font affaire avec plusieurs agences de placement. Le budget du gouvernement prévoit que cette obligation s’appliquerait aux contrats de 2 500 $ et plus, alors que les comptes-rendus des rencontres du comité de travail font état d’un seuil de 25 000 $. Or, si un seuil est envisagé, ce dernier devrait être le plus élevé possible. Revenu Québec doit mettre en place un plan de communication exhaustif et des outils d’information clairs, précis et accessibles, ainsi que prendre toutes les dispositions nécessaires afin que l’ensemble des entreprises soit bien informé de ces nouvelles obligations. Les recommandations effectuées par le sous-comité de travail sur la mise en place de l’attestation ne doivent pas lier le comité dans son ensemble et doivent être soumises audit comité aux fins de discussion. Le projet devrait d’abord être déployé sous forme de projet pilote dans quelques secteurs ciblés et devrait faire l’objet d’une évaluation rigoureuse au terme d’un an (ou plus) d’expérimentation, afin de confirmer ou d’infirmer si les objectifs poursuivis par Revenu Québec ont été réellement atteints. Par ailleurs, nous saluons la volonté de Revenu Québec de travailler de concert avec les associations patronales et les agences de placement afin de recueillir les points de vue sur l’actualisation de ce projet. Dans ce genre d’exercice, il faut toutefois garder à l’esprit que la représentativité des acteurs autour de la table varie grandement. En effet, alors que certains représentent leur propre entreprise, d'autres sont délégués par des organisations qui regroupent des centaines, voire des milliers d’entreprises touchées par une telle mesure ou susceptibles de l’être (agences et clients). Il nous apparaît donc important que l’analyse des résultats des travaux des comités concernés permette de faire les nuances qui s’imposent en la matière. En souhaitant que la présente apporte davantage de précisions quant à la position des associations patronales dans la poursuite de ce dossier, nous demeurons à votre disposition pour toute information complémentaire. Veuillez accepter, Monsieur le Président-directeur général, nos meilleures salutations. Françoise Bertrand Présidente-directrice générale Fédération des chambres de commerce du Québec Yves-Thomas Dorval Président Conseil du patronat du Québec Martine Hébert Vice-présidente, Québec, et porte-parole nationale Fédération canadienne de l’entreprise indépendante Mary McIninch, B.A, LL.B Directrice des Affaires Publiques Association Nationale des Entreprises en Recrutement et Placement de Personnel cc. M. Carlos Letao, ministre des Finances