La politique budgétaire depuis le Pacte de Stabilité et de
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La politique budgétaire depuis le Pacte de Stabilité et de
La politique budgétaire depuis le Pacte de Stabilité et de Croissance : point de vue français Jérôme Creel (OFCE & ESCP Europe) Données les plus récentes sur les finances publiques françaises Source : OFCE, prévision France, DAP, octobre 2013 Les grandes lignes • Partie 1 : Des critères de Maastricht au Pacte de stabilité et de croissance, un glissement théorique • Partie 2 : Les différents concepts de déficit public et le Traité budgétaire • Partie 3 : L’état des finances publiques françaises • Partie 4 : L’austérité vaut-elle le coût ? De Maastricht à Amsterdam (1) • Les critères de Maastricht – 5 critères (inflation, taux d’intérêt, taux de change, déficit et dette publics) – Objectif : convergence nominale préalable – Spécificités des critères de finances publiques • Ce sont des critères absolus • Ils sont cohérents avec un taux de croissance du PIB nominal de 5% l’an De Maastricht à Amsterdam (2) • Le Pacte de stabilité (et de croissance) – 1 critère (déficit public) – Objectif : règle (de bonne conduite) – Conséquences : • Les politiques budgétaires réduites à la portion congrue (stabilisateurs automatiques) • Les politiques discrétionnaires disparaissent de l’agenda politique – Spécificité : • des circonstances exceptionnelles… vraiment exceptionnelles Le Pacte nouveau est arrivé (2005) – Limite maintenue sur les déficits publics (3 % du PIB) – Volonté d’améliorer l’application des dispositions du Pacte passe par l’extension des “circonstances exceptionnelles” • Ralentissement économique • Mise en oeuvre de réformes structurelles (ex. : retraites) • Innovation et politiques en faveur de la R&D • Politique en faveur de l’accroissement des taux d’emploi • Politiques d’investissement public – Introduction d’un critère de dette (soutenabilité/viabilité des finances publiques) : • Les pays dont la dette publique est faible disposent de plus de liberté dans l’application du SGP Bilan du PSC • Les nombreux défauts du Pacte – Les pays de l’UE ont souvent enfreint ses règles – Les sanctions pécuniaires n’ont jamais été appliquées – La réforme de 2005 a accru le caractère arbitraire du Pacte, anéantissant un peu plus la probabilité de subir des sanctions – La crise financière internationale a fait grimper déficits et dettes publiques – Cependant, le PSC est internalisé par les gouvernements, réduisant par là-même la perception qu’ils ont de leurs marges de manœuvre, notamment • quand la politique monétaire est inefficace (cas de chocs asymétriques) • quand un crise profonde survient Le traité budgétaire (TSCG) • Le TSCG implique une limite à 0,5% du PIB du déficit structurel • Instrumentalisation de l’output gap (OG) et la question de la dette – La décomposition entre déficit conjoncturel et déficit structurel dépend de l’OG • Si le solde public est déficitaire, les gvts peuvent être incités à surestimer l’écart (absolu) du PIB à son potentiel (OG fortement négatif) afin de sur-estimer la composante conjoncturelle du déficit total (pour bénéficier des circonstances exceptionnelles) • Si le solde public est excédentaire, les gvts peuvent être incités à sousestimer l’écart du PIB à son potentiel (OG faible) afin de sur-estimer la composante structurelle du surplus total – Le déficit structurel inclut les charges d’intérêt • Un niveau élevé de dette accroît la composante structurelle du déficit Les différents concepts de déficit • Un peu d’arithmétique b – b-1 = d = ci + dp d = dc + ds dc = -0,5 OG ds = ci + dsp dp : déficit primaire ci : charges d’intérêt dc : déficit conjoncturel ds : déficit structurel OG : écart du PIB effectif à son potentiel, ou output gap dsp : déficit structurel primaire De quelques défauts des règles budgétaires en vigueur Tableau 1. Déficit public maximal autorisé par le TSCG (1) (2) (3) (4) (5) OG 4 2 0 -2 -4 dc -2 -1 0 1 2 ds 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 dmax -1,5 -0,5 0,5 1,5 2,5 Tableau 2. Déficit structurel maximal compatible avec la règle de 3% du PIB (1) (2) (3) (4) (5) OG 4 2 0 -2 -4 d 3 3 3 3 3 dc -2 -1 0 1 2 ds 5 4 3 2 1 Tableau 3. Efforts budgétaires requis pour satisfaire au TSCG, pour un taux d’intérêt sur la dette de 5% l’an et un OG nul (1) (2) (3) (4) (5) b 40 60 80 100 120 dc 0 0 0 0 0 ds 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 ci 2 3 4 5 6 dsp -1,5 -2,5 -3,5 -4,5 -5,5 L’état des finances publiques : une comparaison internationale Composition des dépenses publiques françaises Composition des recettes fiscales françaises Properties usually attributed to the French tax system: Tax levies are high The income tax has a narrow basis The tax system is not progressive The tax system is complex Les déficits publics français (1) d = dc + ds = ci + dp = ci + dc + dsp Les déficits publics français (2) d = dc + ds = ci + dp = ci + dc + dsp L’impact réel du déficit public sur le PIB, ou multiplicateur budgétaire, est positif, d’autant plus élevé que la croissance est basse, et possiblement supérieur à 1,5 Dette publique française : l’autre face du miroir Gestion de la dette Coûts et bénéfices du Traité budgétaire : les méthodes • Deux évaluations – Evaluation empirique (Creel et al., JEI, Dec. 2012) • VAR de l’output gap et de l’inflation (ds et b sont exogènes) entre 1972 & 2008 • 4 règles budgétaires possibles évaluées à compter de 2010 • Simulations – Evaluation théorique (Creel et al., JEDC, Aug. 2013) • Modèle nouveau keynésien avec 2 types d’anticipations; la relation AD dépend des dépenses publiques ; prime de risque sur la dette ; calibrage cohérent avec le modèle sousjacent du traité de Maastricht • 3 règles budgétaires possibles évaluées à compter de 2012 • Simulations Résultats empiriques (1) Figure 3. A counterfactual experiment of the golden rule of public finance Résultats empiriques (2) Résultats théoriques Conclusions • Oui, la France a connu des déficits et dettes élevés • Oui, la France a su avoir recours aux stabilisateurs automatiques • Oui, la France a su gérer sa dette raisonnablement • Oui, la France a d’ores et déjà connu une forte politique d’austérité • Oui, la France a subi les contraintes du dispositif budgétaire européen • Oui, la France peine à sortir d’une situation de croissance molle, à laquelle les politiques budgétaire et fiscale menées ne sont pas étrangères