SERVICE DE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE
Transcription
SERVICE DE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE
2013 SERVICE DE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE Rapport d’activité général le travail en partenariat (ou inter-institutionnalité), « en concertation, en réseau sur un territoire » l’absence de décision nominative à l’origine de l’action (dénommée « absence de mandat » nominatif dans les textes d’origine) : « le jeune bénéfi- ciaire de l’action n’est pas nommément désigné par une autorité, qu’il s’agisse d’une autorité judiciaire ou administrative. » Le public a la possibilité d’accepter ou de refuser la relation éducative proposée. Les jeunes gardent l’initiative du maintien ou non de la relation, celle-ci peut prendre des mois, voire des années, avant de devenir éducative. Cette maîtrise de l’initiative est garantie par l’anonymat, qui doit être préservé. le respect de l’anonymat (des jeunes et des familles), « conséquence directe des deux précédents principes, il rend possible l’instauration d’une relation de confiance. » La prévention spécialisée ne peut agir seule, la mission elle-même « visant à prévenir la marginalisation et à faciliter l’insertion ou la promotion sociale des jeunes et des familles », suppose que les éducateurs soient en relation non seulement avec le public ciblé mais aussi avec les institutions de l’environnement, que l’on nomme aujourd’hui les partenaires. Le partenariat est aussi l’espace de concrétisation de la socialisation des jeunes, au rythme de leur évolution, de leurs besoins, de leurs intérêts. Cela crée un espace de liberté, indispensable à la démarche consistant à aller vers les populations sur un territoire désigné par la commande publique, populations souvent rejetées ou se sentant exclues de la société, de ses institutions. la libre adhésion (du public) « et la recherche de l’adhésion : il s’agit d’aller vers les jeunes en difficulté ou en risque de marginalisation. » En fonction du public ciblé, des objectifs poursuivis de l’évolution des demandes de la population, la prévention spécialisée doit « …se réajuster sans cesse aux besoins du secteur d’implantation … »1. Au plan collectif par exemple cela peut se traduire de la façon suivante : « ou bien une action s’avère répondre aux attentes d’un groupe de jeunes et disparaît lorsqu’elle n’a plus sa raison d’être (les l’adaptation des modes d’action (ou non institutionnalisation des activités). membres du groupe ayant grandi, celui-ci s’étant dissout,…), ou bien elle perdure, se structure et s’autonomise alors (création de clubs sportifs, d’association de jeunes, d’entreprise d’insertion, …)»2. Nous jouons fréquemment un rôle de médiation vis-à-vis des institutions et services spécialisés. Nos démarches visent à accompagner le jeune dans sa sortie de l’anonymat, lorsqu’il est prêt à établir des relations avec d’autres personnes, à diversifier son réseau relationnel et à progresser ainsi sur le plan de la socialisation. La finalité de notre intervention tend à ce que le jeune sorte de l’anonymat pour devenir quelqu’un. Le support associatif Le Conseil Technique des Clubs et Équipes de Prévention Spécialisée (CTPS), énonce un sixième principe : « La prévention spécialisée est basée sur des méthodes nécessitant souplesse, proximité, réaction rapide, relative autonomie. Le cadre associatif paraît le mieux adapté à répondre à de telles exigences et presque toutes les équipes sont gérées par des associations. » En Maine et Loire, le Conseil Général a retenu cette orientation : la mise en œuvre est confiée à l’ASEA. 1. Circulaire n°31 du 13 juillet 1973 relative à l’arrêté du 4 juillet 1972 2. Cf. « La Prévention Spécialisée, Une démarche engagée (Conseil Technique des clubs et équipes de Prévention Spécialisée 1998) Extraits du projet de service 2009- Service de Prévention Spécialisée ASEA PRÉVENTION SPÉCIALISÉE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2013 83 route de Beaufort 49124 SAINT BARTHÉLEMY D’ANJOU 02 41 18 58 58 02 41 18 58 59 Équipe direction Martine BÉRAUT Noura DJERIDI Alexandre LE MOAN Christelle RAMBAULT Thierry SAINT-ANDRÉ email : [email protected] SOMMAIRE I - INTRODUCTION ....................................................................................................................................................................................................................................................................................05 II - CADRE DE LA MISSION ET PUBLIC RENCONTRÉ III - LA COOPÉRATION ..................................................................................................................................................................................................07 ............................................................................................................................................................................................................................................................................... 13 IV - RESSOURCES HUMAINES ............................................................................................................................................................................................................................................................ 15 V - CONCLUSION ET PERSPECTIVES ............................................................................................................................................................................................................................................ 17 VI - ORGANIGRAMME .................................................................................................................................................................................................................................................................................... 19 - Service Prévention Spécialisée 3 - - Service Prévention Spécialisée 4 - I L’année 2013 est marquée par plusieurs événements qui engagent le service à confirmer son rôle et sa place dans la mission de protection de l’enfance, de par un ancrage sur des territoires fragiles et auprès d’une jeunesse en panne d’insertion sociale. Suite au départ à la retraite du directeur en 2012 et suite à l’intérim porté par le Directeur Général et les chefs de service, une nouvelle directrice arrive en janvier 2013 et dans le même temps l’équipe des chefs de service est resserrée à trois postes au lieu de quatre (suite à la baisse du budget). Au début de l’année écoulée (durant le premier trimestre), les élus du Conseil Général et des villes ont souhaité faire un point d’étape et d’évaluation de la pertinence et de l’efficience de la mission, une analyse associée à la décision de réduire la participation financière du Conseil Général prise par le Président du Conseil Général en juillet 2012. Ensuite (au début du second trimestre) le Conseil Général prend la décision d’extraire la mission menée auprès des gens du voyage de la protection de l’enfance. La fin de l’action « GDV » inscrite dans le cadre de la Prévention Spécialisée est alors programmée pour la fin d’année. La convention tripartite (Conseil Général, Villes et l’ASEA) est établie pour une seule année contrairement à l’engagement pluriannuel développé antérieurement. Il s’agit alors de gérer les incertitudes et le changement provoqués par cette situation. Toutefois toutes les équipes relèvent ces nouveaux enjeux et s’engagent dans de nouveaux processus d’évaluation et de participation collective. En 2013, les équipes ont accompagné et pris contact avec 1 772 jeunes (75,5 % de 12/21 ans), 330 familles et 533 enfants sur les villes d’Angers, Trélazé, Saumur et Cholet. L’équipe des gens du voyage a rencontré 1 186 personnes au cours de son action, alors que ses capacités d’action se sont réduites et que l’équipe a été restreinte à trois personnes. Ce sont donc plus de 4 000 personnes, tous âges confondus, qui ont été rencontrées par les équipes du Service de Prévention Spécialisée de l’ASEA 49. La pratique et le rôle de la Prévention Spécialisée sur les territoires sont reconnus, mais ce sont ses capacités d’adaptation et d’anticipation de nouveaux contextes sociaux et institutionnels qui sont interrogées. Pour cela la notion de coopération devient un enjeu fort en interne et en externe. Cette année 2013 s’est donc développée autour de quatre objectifs priorisés dans le cadre de la convention annuelle : 1. Recentrer l’action sur un public prioritaire de 12 à 21 ans, élargi au soutien ponctuel des jeunes de 21/25 ans et à l’accompagnement des familles sur l’axe parentalité 2. Mettre en œuvre des actions précises et concrètes sur les territoires à partir d’un projet d’action de territoire actualisé 3. Permettre une plus grande lisibilité de l’activité du service par l’utilisation de nouveaux outils d’évaluation 4. Assurer l’accompagnement des gens du voyage en dehors de la mission de Prévention Spécialisée - Service Prévention Spécialisée 5 - - Service Prévention Spécialisée 6 - II LA MISSION DE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE QUESTIONNÉE Projet et modes d’action Dès le début de l’année 2013 et suite à sa décision de baisse de budget, le Conseil Général a souhaité rencontrer chaque ville du département bénéficiant de l’action de la Prévention Spécialisée ainsi que les agglomérations pour la question de l’accompagnement des gens du voyage. Entre janvier et mars, ce sont cinq réunions qui se sont déroulées entre les trois signataires de la convention pluriannuelle, le Conseil Général, les villes et l’association ASEA49. La synthèse de ces rencontres nous permet d’identifier les principales interrogations sur l’action qui nous sont renvoyées par les financeurs. Audelà des enjeux de coordination sur les territoires et de complémentarité avec les partenaires, nous sommes interpellés sur nos capacités d’approche et de lien avec le public le plus fragile, notamment sur l’espace public. Ceci nous engage à développer une démarche régulière de concertation et de coopération pour mieux expliquer comment se construisent les choix et les stratégies d’équipes, et comment la rencontre avec une jeunesse en retrait des institutions suppose une immersion sur le long terme. Le dialogue développé dès ce début d’année nous interroge sur la réalisation des diagnostics partagés, ceux-ci devant nous permettre de mieux cerner les besoins des différents territoires et de leur population et de mieux connaître les partenaires. Les villes souhaitent que la Prévention Spécialisée tienne compte des remarques qui lui sont adressées et qu’éventuellement des ajustements ou des adaptations soient envisagées. Suite à ces rencontres, nous avons travaillé en Groupe Territorial Départemental pour proposer la concrétisation sur chaque territoire de nouvelle modalité de discussion entre les trois signataires de la convention. Ces instances nouvelles sont centrées sur les projets d’action de territoire et se réuniront avant toute validation de projet d’action (cf. coopération et partenariat). Elles s’organisent à deux niveaux, politique et technique. Afin d’éclairer nos pratiques auprès des partenaires et de répondre aux remarques adressées par ceux-ci, nous avons qualifié les différentes actions sous 4 grands intitulés de « modes d’action » : 1. Une action de présence sociale sur le territoire qui se décline en travail de rue ou par une présence sur des moments spécifiques (manifestations, fêtes de quartier…) ainsi que par des temps d’accueil et de permanences, au local de l’équipe ou chez les partenaires. 2. Une action d’accompagnement éducatif, dans la libre adhésion d’un public en groupe ou en individuel. 3. Des actions collectives de développement ou de promotion sociale, de découverte ou de développement personnel (culture, sport, citoyenneté..) en lien avec l’environnement des publics rencontrés. 4. Une action de coopération renforcée pour ajuster et renforcer les liens avec nos partenaires et pour développer le réseau. Pour répondre aux besoins de compréhension et de connaissance sur l’action, le service travaille l’évaluation de son action, en interne et en externe, et pour cela nous expérimentons des outils communs d’analyse quantitative et qualitative. La fin de la mission auprès des gens du voyage L’accompagnement des gens du voyage s’est inscrit dans la Prévention Spécialisée comme une action expérimentale auprès d’une population stigmatisée et marginale, et donc avec des objectifs liés à l’action de Prévention Spécialisée à l’époque, au début des années 70. Mais au fil des années, cette action d’accompagnement sur le territoire national sera en général dévolue à des associations spécifiquement créées et dédiées à - Service Prévention Spécialisée 7 - cette mission, ce qui se confirmera à travers la création des schémas départementaux d’accueil et d’accompagnement des gens du voyage (Loi du 5 juillet 2000). Au début des années 2000, les premières interrogations sont formulées sur le portage de cette action spécifique par la Prévention Spécialisée de Maine-et-Loire à travers une demande de recentrage de l’action sur les jeunes de la communauté des gens du voyage. En d’autres termes, comment la Prévention Spécialisée va rendre compatible une action éducative d’insertion et d’émancipation auprès des jeunes de 16 à 25 ans d’un côté et une forme de « contrôle social » sur une population à travers la création des aires d’accueil et de l’accompagnement social qui y est lié, une très difficile conciliation à envisager. En 2012, l’arrêt de l’activité « camion petite enfance » est signifiée à la fin de l’année, ce sera le début d’une réorientation des objectifs de l’accompagnement social auprès des gens du voyage. Le Conseil Général annonce une baisse du budget de la Prévention Spécialisée fin 2012 et dans un deuxième temps en 2013 confirme que l’action auprès des gens du voyage doit intégrer le schéma départemental des gens du voyage, ce qui suppose que la mission soit portée dans le cadre d’un projet « détaché » de la Prévention Spécialisée. La contrainte de l’année 2013 a été de maintenir une action sociale auprès du public jusqu’au 31 décembre et dans un même temps de permettre à l’équipe d’anticiper sur la fin de l’action. Les professionnels ont pu se positionner sur des postes dans l’association au fur et à mesure de leur disponibilité. La situation a donc été périlleuse et a pu être réalisée grâce à l’engagement professionnel des personnes restantes sur l’équipe, elles ont permis que les populations ne subissent pas cette situation. Au fur et à mesure de l’année, l’action s’est recentrée sur l’agglomération angevine, sur l’axe Angers Beaufort Longué et sur Doué La Fontaine, les familles rencontrées en 2013 se répartissent ainsi : Cholet et Sud-Loire : 49 familles Angers et Nord-Loire : 201 familles Région ligérienne, Saumurois : 112 familles C'est-à-dire un total de 362 familles CHIFFRES PAR TRANCHES D’ÂGE POUR LA POPULATION DES GENS DU VOYAGE Cholet Sud Loire Angers Nord Loire Région ligérienne Saumuroise TOTAUX 0-5 ans 6-15 ans 16-25 ans + 25 ans TOTAUX 31 68 51 57 207 162 181 198 158 699 51 48 84 97 280 244 297 333 312 1 186 - Service Prévention Spécialisée 8 - Afin de rassembler les initiatives et l’expérience de quarante années de présence auprès des gens du voyage, Philip ROBIN, éducateur de la première heure auprès de ce public, a réalisé un document spécifique. (1) Celui-ci représente la construction patiente et lente d’une action éducative et sociale auprès d’une population très présente sur le département. La prévention spécialisée a défriché « ce territoire » et le temps est venu de passer le relais pour un nouveau projet. correspondre à l’objectif de rajeunissement du public et donc à une démarche renforcée des équipes d’aller vers les plus jeunes. Il y a tout de même 80 jeunes adultes qui ont manifesté une demande auprès des éducateurs, ce qui démontre qu’il reste des liens et des démarches menées pour les + de 21 ans, notamment par un lien de proximité sur leur espace de vie, et par un contexte économique qui bloque l’insertion des jeunes adultes. De janvier au 31 décembre 2013, l’action auprès des gens du voyage a été une lente épreuve de déconstruction, mais sans destruction. C’est ainsi que l’association a développé à travers la réponse à l’appel à projet du Conseil Général une nouvelle réponse d’intervention sociale, mais cette proposition n’a pas été retenue. Les jeunes bénéficiant d’un accompagnement éducatif sont touchés par différents types de difficultés, isolées ou cumulées, de passage ou récurrentes comme : POPULATION RENCONTRÉE ET ACTION ÉDUCATIVE EN 2013 La priorité vers les jeunes de 12 à 21 ans Le public se distingue en deux groupes, les jeunes contactés et les jeunes en accompagnement. L’intensité et le temps partagé sont différents, le lien et la connaissance des jeunes sont plus approfondis dans l’action d’accompagnement éducatif. Nous retrouvons une certaine stabilité du nombre de jeunes rencontrés par les équipes de Prévention Spécialisée. Le résultat chiffré de l’action éducative ne peut être dissocié de la relation et de son intensité, d’où certains écarts ou fluctuations d’une année sur l’autre pour chaque équipe en sachant que ces résultats sont directement influencés par l’organisation de travail et les mouvements d’équipe. Globalement le public 12/21 ans rencontré par les équipes est passé de 55 % en 2012 à 75 % du public rencontré en 2013. L’action de rencontre et de contact est menée directement auprès des jeunes dans l’espace public et nous notons que le contact se fait plus souvent avec les garçons qu’avec les filles qui sont moins présentes dans la rue et sûrement moins disponibles pour un contact spontané (316 garçons pour 173 filles). Les jeunes de 12/15 ans sont ceux qui ont été les plus en lien dans l’action de contact, ceci peut 1 Rapport d’activité Gens du Voyage 2013 Les 12/15 ans ont plutôt des demandes autour de leur scolarité et de leur orientation, et aussi des loisirs (découverte). C’est un âge où ils démarrent des expériences de vie de groupe quelquefois traversées par des conduites à risques. Les éducateurs sont des ressources intermédiaires pour différents types d’actions de découverte et d’ouverture vers l’ailleurs. Les 16/18 ans traversent des expériences de vie placées sous la culture « quartier », avec la difficulté à s’extraire du groupe. Leurs demandes sont centrées sur l’insertion et l’orientation à la sortie du dispositif scolaire, où ils sont souvent en échec depuis longtemps. Les difficultés familiales et sociales sont aussi source de leurs fragilités. Les éducateurs accompagnent une période charnière d’entrée dans la vie active traversée par différentes « galères » dont des moments de transgression et de délinquance. En conservant un regard bienveillant sur eux, les éducateurs vont les aider à retrouver assez de confiance pour redémarrer sur un projet personnel de réussite. Les 19/21 ans rencontrent des problèmes d’insertion sociale et professionnelle souvent liés à leur manque de qualification. Nous retrouvons les difficultés rencontrées par les 16/18 ans mais souvent renforcées et aggravées par le temps. C’est une période où la présence et le lien avec les éducateurs peut éviter repli et isolement. - Service Prévention Spécialisée 9 - Au vu de ces difficultés cumulées, les éducateurs utilisent tous les modes d’action et de coopération pour agir sur des perspectives, des potentiels individuels ou collectifs. Action éducative/public en 2013 Accompagnement éducatif Contact TOTAL Filles Garçons Filles Garçons moins de 12 ans 43 53 56 67 219 12-15 ans 150 180 88 157 575 16-18 ans 90 181 44 67 382 19-21 ans 72 177 41 92 382 22-25 ans 44 68 22 80 214 399 659 251 463 1 772 TOTAL Nous constatons une baisse globale de 6 % des jeunes rencontrés entre l’année 2012 et l’année 2013. La baisse la plus significative étant celle des jeunes de plus de 21 ans et sans compter les plus de 25 ans qui deviennent un public de moins en moins touché par les actions des équipes. La tranche d’âge des jeunes de 12/21 ans est globalement stable. s’est traduit par une baisse de l’investissement professionnel dans différentes actions, notamment collectives. Mais les équipes se sont repositionnées sur une tranche d’âge plus jeune, ce qui demande de préparer de nouvelles modalités d’accroche. Nous pouvons supposer que ce sont les changements et les attentes sur la situation du service qui ont provoqué de l’incertitude pour les équipes ce qui Les demandes des garçons sont plus importantes, notamment pour les 16/21 ans c'est-à-dire dans la période de sortie du système scolaire, leurs difficultés d’insertion étant plus grandes. - Service Prévention Spécialisée 10 - Les familles en lien avec les équipes (dont les enfants concernés par l’action éducative) Familles Nombre Enfants Nombre moins de 18 ans 2 moins de 6 ans 127 19-21 ans 21 6-11 ans 141 22-25 ans 35 12-15 ans 145 plus de 25 ans 272 16-18 ans 120 TOTAL 330 TOTAL 533 Sur les différents territoires, les équipes sont en lien avec les familles soit à travers des actions de proximité auprès d’un public de parents, soit à partir d’un accompagnement ou d’une demande individuelle. Cette action auprès de 330 familles a permis des effets directs ou indirects auprès de 533 enfants, dont 50 % sont des adolescents. Le travail avec les familles se tisse à partir d’une proximité sur le milieu de vie mais aussi sur des préoccupations éducatives pour lesquelles les équipes font fonction de relais auprès de structures dédiées. Les mères sont le plus souvent les interlocutrices de l’équipe de prévention. Les actions éducatives en cinq axes et huit projets de territoires 2 L’année 2013 s’est construite sur une convention intermédiaire d’une année civile. Cette situation étant liée à une discussion croisée avec les villes et à un réajustement des moyens financiers, les équipes ont poursuivi l’action de l’année à partir des Projets d’Action de Territoire (PAT) validés entre 2009/2012. 2 Nous avons engagé avec les signataires une réflexion sur la réalisation d’une nouvelle convention 2014/2017 dans laquelle les cinq axes d’intervention sont confirmés. Au-delà de la présentation synthétique de l’activité concrète sur les territoires, chaque équipe produit un rapport d’activité annuel où les objectifs et les effets des actions éducatives sont largement développés. L’axe 1 concerne le soutien dans le cadre de la scolarité. Les jeunes pour lesquels les équipes développent des actions sont bien ceux qui émettent un rejet de l’institution scolaire soit par un décrochage ou un absentéisme régulier. La prévention du décrochage passe aussi par une action auprès des parents qui « couvrent » facilement les absences répétées. Ces accompagnements individuels visent à éviter la rupture scolaire précoce. De nombreuses actions collectives ont été menées sur les territoires avec quelques établissements (collèges et lycée), là où c’est possible. Ces actions complémentaires permettent une évaluation commune sur les difficultés et les besoins des jeunes. Plusieurs équipes participent au Les rapports d’activités 2013 de chaque équipe sont disponibles au service sur demande - Service Prévention Spécialisée 11 - Programme de Réussite Educative (PRE) à Saumur, à Cholet, à Angers et à Trélazé. L’axe 2 engage les équipes sur les actions avec les familles, au-delà du lien de proximité et de la connaissance des habitants des quartiers où elles interviennent. Les parents expriment une forte demande de soutien sur les questions éducatives auprès des éducateurs. Ils agissent sur des axes de vie sociale et d’accès aux droits, pour cela ils se rendent disponibles par des actions d’accueil de permanences ou de rencontres à domicile. Ils mènent aussi des temps d’écoute et de médiation sur les relations parents/ adolescents, et ils relèvent des demandes de parents « dépassés » dans l’éducation de leurs enfants. L’axe 3 couvre l’accompagnement de l’insertion sociale et professionnelle d’une jeunesse précaire. La situation économique laisse une partie de la population « sur les bords du chemin » et notamment les jeunes dont la scolarité a été chaotique et pour lesquels la qualification reste difficile. Pour les professionnels, faire face au chômage des jeunes signifie de développer toutes les alternatives à une confiance perdue. D’un autre côté, certains jeunes ont des parcours « atypiques » entre économie parallèle et petits délits, ce qui crée de nouvelles barrières à l’insertion. La qualité et la finesse de coopération entre tous les acteurs sociaux et la confiance qui en découle sont directement un bénéfice dans l’accompagnement des jeunes. Soutien dans l’accès aux dispositifs, les chantiers éducatifs, le soutien dans des démarches répétées auprès des employeurs, sont des actions régulières de l’accompagnement. l’accompagnement de la jeunesse, le discours moralisateur n’étant plus un discours audible par les jeunes (et pas seulement ceux en situation difficile) sur cette question. Comment adapter un message de prévention efficace dans ce contexte ? L’axe 5 situe une volonté de participer au « mieux vivre ensemble » et de soutenir les initiatives collectives de jeunes et d’habitants des quartiers. Les professionnels sont des relais pour développer la capacité d’action (pouvoir d’agir) des jeunes, pour soutenir les projets. Ils participent aux fêtes de quartier, ils soutiennent des filles et des femmes dans leur démarche d’émancipation, ils proposent à des plus jeunes des ateliers d’expression et des actions citoyennes… Au-delà des inquiétudes et des incertitudes générées par la baisse de budget, toutes les équipes ont été mobilisées sur l’ensemble des axes de travail et tous les éducateurs et les chefs de service sont restés engagés sur les territoires. Malgré les interrogations légitimes sur l’avenir, tous les professionnels ont été actifs auprès des populations, et l’équipe agissant auprès des gens du voyage a mené son action au quotidien. L’axe 4 positionne l’action éducative sur la prévention des conduites à risques et des conduites d’addiction. Les éducateurs proposent différents types d’initiatives, initiations et expériences sportives, débats et réunions collectives, sorties et vie de groupe… Les jeunes sont alors en situation d’exprimer et d’analyser leurs conduites et comportements et d’en échanger avec des adultes à l’écoute. La consommation de produits, dont la banalisation de celle du cannabis est une question récurrente dans - Service Prévention Spécialisée 12 - III LA COOPÉRATION INTERNE Les groupes de travail menés cette année dans le service l’ont été à deux niveaux : des groupes centrés sur l’organisation et l’articulation interne au service où sont présents certains membres des équipes, et des ateliers d’échange et de réflexion pour l’ensemble des professionnels sur les modes d’action en prévention spécialisée. Ces réflexions venant alimenter directement l’actualisation prochaine du projet de service et ceci aussi en préparation de l’évaluation externe. Ces ateliers ont été centrés sur deux thématiques : 1. Aller à la rencontre des jeunes 2. L’action collective en prévention spécialisée Trois groupes de travail se réunissent régulièrement et sont animés par la directrice ou un chef de service, ils sont aussi prolongés par des sousgroupes d’action entre éducateurs. 1. Commission formation et accueil des stagiaires, et groupe promotion de la prévention spécialisée 2. Commission camps, et groupe mutualisation autour des sorties et séjours 3. Groupe de suivi Proximus, c'est-à-dire le suivi de la mise en œuvre d’un logiciel d’analyse et d’évaluation de l’action éducative, qui devient un outil commun pour le recueil de données sur l’action. Les professionnels participent aux différentes commissions associatives, 16 personnes du service sont investies dans celles-ci et trois d’entre eux ont contribué à l’organisation de la journée associative. Les professionnels sont très sollicités sur des instances partenaires sur les territoires mais il y a au moins un professionnel du service dans la plupart des commissions. Une réunion de service est organisée chaque trimestre. LA COOPÉRATION EXTERNE Les équipes de Prévention Spécialisée s’impliquent dans les instances de réflexion des territoires qui peuvent concerner la jeunesse (emploi, formation, santé, vie quotidienne, politique de la ville…). L’action de partenariat (ou coopération) est transversale aux autres modes d’action. Les différentes ressources partenariales de l’équipe (le réseau) peuvent être mobilisées en dehors d’instances formelles, notamment dans le cadre des accompagnements éducatifs individuels. Sur chacun des territoires d’action, les équipes tissent leur réseau local, les résultats de ces coopérations sont développés dans les rapports d’activité par équipe. Avec la ville d’Angers, nous avons expérimenté une formation partagée entre différents acteurs de deux territoires précis, avec un axe de co-développement à partir des pratiques de chacun. Les groupes « pro » qui existent dans certains quartiers sont aussi des lieux d’échanges et d’ajustement des pratiques. Au niveau du service et suite aux réflexions et retours des signataires de la convention, nous avons travaillé avec le Service Action Jeunes du Conseil Général pour faire évoluer les instances d’échanges et d’évaluation de la mission de Prévention Spécialisée sur le département du Maine et Loire, instances inscrites dans la convention et signifiant une nouvelle articulation et mode de communication avec les villes. - Service Prévention Spécialisée 13 - L’engagement dans les réseaux régionaux et nationaux participent à renforcer la connaissance et la reconnaissance de la Prévention Spécialisée et nous permet d’identifier les pistes d’évolution à prévoir selon les mouvements institutionnels et politiques en cours. Le réseau du CNLAPS, et notamment son instance régionale du grand ouest, doit nous aider à mieux formuler notre place et notre utilité sociale sur nos différents territoires. L’enjeu est aussi est de faire comprendre pourquoi la mission de Prévention Spécialisée est une action de protection et de promotion auprès d’une population fragilisée, des jeunes et de leurs familles, au-delà des comportements et des situations de crise qui ne peuvent manquer de subvenir. - Service Prévention Spécialisée 14 - IV Habitat et cadre de vie, quelle attractivité d’un quartier renouvelé Education, comment garantir la mixité dans les équipements au cœur des quartiers Entre libertés et contraintes quel accompagnement en addictologie Homosexualité, homophobie Assises prévention addictions Assises départementales de la jeunesse Journée d’étude des référents professionnels MOUVEMENTS INTERNES EN 2013 Ces mouvements sont liés à la situation globale de la baisse de financement qui en fin d’année produit une perte de 6 postes, 5 postes éducatifs de l’équipe des gens du voyage et 1 poste de chef de service, qui a correspondu au départ d’un cadre en fin d’année 2012. Trois personnes ont quitté le service pour une mutation dans le service AEMO et une personne a quitté l’association. Six personnes ont été embauchées en CDD sur des missions de remplacement pour congés de formation ou de maternité, et surtout pour terminer la mission auprès des gens du voyage. Une nouvelle directrice est arrivée début janvier, et une personne a eu une promotion interne d’un poste éducatif à un poste de cadre. Dans le cadre du BFA, quatre personnes ont bénéficié d’une formation individuelle, et huit personnes ont pu se rendre aux journées 2013 de la CNAPE (3) et du CNLAPS (5). En interne, deux personnes ont souhaité une mobilité interne, et en fin d’année une personne est revenue d’une mutation provisoire à l’AEMO. ACCUEIL DE STAGIAIRES Neuf stagiaires ont été accueillis sur les équipes pour des stages de 10 jours à 1 an, en majorité plutôt courts (10 jours, 3 semaines, 6 à 9 semaines) et une personne en stage d’un an dans l’équipe de Grand Pigeon. La majorité des étudiants sont en formation d’éducateurs, mais nous accueillons dans l’équipe de Belle Beille un groupe d’assistants sociaux pour des actions centrées sur le collectif. Tous les professionnels ont bénéficié d’une formation collective sur l’utilisation d’un logiciel de recueil de données sur l’action, Proximus. Le CHSCT s’est régulièrement réuni et a démarré une enquête auprès de tous les salariés du service sur la souffrance au travail. Cette enquête est encore en cours d’analyse et donnera lieu à une proposition d’un plan de prévention des risques psycho sociaux pour le service de Prévention Spécialisée courant d’année 2014. PARTICIPATION AUX FORMATIONS EN 2013 Neuf professionnels ont participé à différents colloques sur l’année 2013. Les Assises nationales de la protection de l’enfance Refaire la ville, sens et contradiction d’une politique sociale - Service Prévention Spécialisée 15 - - Service Prévention Spécialisée 16 - V Le Service de Prévention Spécialisée a traversé en 2013 une crise sérieuse sur la pérennité d’une partie de son activité. La décision du Conseil Général de séparer l’accompagnement social auprès des gens du voyage de la mission de protection de la Prévention Spécialisée a provoqué en interne une obligation de réorganisation des moyens et une réflexion sur nos modes de communication et d’articulation avec les autres acteurs des territoires, dont les financeurs. Le nouveau contexte institutionnel, avec une convention encore « en chantier », et un budget contraint nous obligent à établir un collectif de travail au fait des réalités et des impératifs du contexte de nos interventions. Les diagnostics partagés doivent permettre de proposer des orientations et des priorités à réinscrire dans un projet d’action pour chaque territoire. Le projet est le fil conducteur pour chacune des équipes et il sera en 2014 la base des discussions avec chacune des villes sur nos choix opérationnels. L’année 2014 se poursuivra sur une préparation à l’évaluation externe prévue en fin d’année. Cette année doit venir confirmer en interne et en externe que la Prévention Spécialisée est un processus d’approche et d’accompagnement des populations qui est bien inscrit dans la protection de l’enfance. Nous aurons encore à démontrer nos capacités d’adaptation et d’organisation face aux exigences de l’environnement socio-économique, tout en confirmant que « le métier » ne se dilue pas au gré de multiples dispositifs, mais que la Prévention Spécialisée est bien une action en profondeur auprès d’une population fragile, voire en repli. Discuter signifie aussi proposer des bases de coopération sur les territoires entre les différents acteurs, ce qui nous offre un espace de lien et de communication sur nos méthodes et nos résultats. - Service Prévention Spécialisée 17 - - Service Prévention Spécialisée 18 - VI - Service Prévention Spécialisée 19 -