SERVICE DE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE

Transcription

SERVICE DE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE
2013
SERVICE DE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE
Rapport d’activité général
le travail en partenariat (ou inter-institutionnalité),
« en concertation, en réseau sur un territoire »
l’absence de décision nominative à l’origine de
l’action (dénommée « absence de mandat » nominatif dans les textes d’origine) : « le jeune bénéfi-
ciaire de l’action n’est pas nommément désigné par
une autorité, qu’il s’agisse d’une autorité judiciaire
ou administrative. »
Le public a la possibilité d’accepter ou de
refuser la relation éducative proposée. Les
jeunes gardent l’initiative du maintien ou
non de la relation, celle-ci peut prendre des
mois, voire des années, avant de devenir
éducative. Cette maîtrise de l’initiative est
garantie par l’anonymat, qui doit être
préservé.
le respect de l’anonymat (des jeunes et des familles),
« conséquence directe des deux précédents principes, il
rend possible l’instauration d’une relation de confiance. »
La prévention spécialisée ne peut agir
seule, la mission elle-même « visant à
prévenir la marginalisation et à faciliter
l’insertion ou la promotion sociale des
jeunes et des familles », suppose que les
éducateurs soient
en relation non
seulement avec le public ciblé mais aussi
avec les institutions de l’environnement,
que
l’on
nomme
aujourd’hui
les
partenaires. Le partenariat est aussi
l’espace de concrétisation de la socialisation des jeunes, au rythme de leur
évolution, de leurs besoins, de leurs
intérêts.
Cela crée un espace de liberté, indispensable à la démarche consistant à aller vers
les populations sur un territoire désigné
par la commande publique, populations
souvent rejetées ou se sentant exclues de
la société, de ses institutions.
la libre adhésion (du public) « et la recherche de l’adhésion : il s’agit d’aller
vers les jeunes en difficulté ou en risque
de marginalisation. »
En fonction du public ciblé, des objectifs poursuivis
de l’évolution des demandes de la population, la
prévention spécialisée doit « …se réajuster sans
cesse aux besoins du secteur d’implantation … »1.
Au plan collectif par exemple cela peut se traduire
de la façon suivante : « ou bien une action s’avère
répondre aux attentes d’un groupe de jeunes et
disparaît lorsqu’elle n’a plus sa raison d’être (les
l’adaptation des modes d’action (ou non
institutionnalisation des activités).
membres du groupe ayant grandi, celui-ci s’étant
dissout,…), ou bien elle perdure, se structure et
s’autonomise alors (création de clubs sportifs, d’association de jeunes, d’entreprise d’insertion, …)»2.
Nous jouons fréquemment un rôle
de médiation vis-à-vis des institutions et services spécialisés. Nos
démarches visent à accompagner le
jeune dans sa sortie de l’anonymat,
lorsqu’il est prêt à établir des
relations avec d’autres personnes, à
diversifier son réseau relationnel
et à progresser ainsi sur le plan de
la socialisation. La finalité de notre
intervention tend à ce que le jeune
sorte de l’anonymat pour devenir
quelqu’un.
Le support associatif
Le Conseil Technique des Clubs et Équipes de Prévention
Spécialisée (CTPS), énonce un sixième principe :
« La prévention spécialisée est basée sur des méthodes
nécessitant souplesse, proximité, réaction rapide, relative
autonomie. Le cadre associatif paraît le mieux adapté à
répondre à de telles exigences et presque toutes les équipes
sont gérées par des associations. »
En Maine et Loire, le Conseil Général a retenu cette
orientation : la mise en œuvre est confiée à l’ASEA.
1. Circulaire n°31 du 13 juillet 1973 relative à l’arrêté du 4 juillet 1972
2. Cf. « La Prévention Spécialisée, Une démarche engagée (Conseil Technique des clubs et équipes de Prévention Spécialisée 1998)
Extraits du projet de service 2009- Service de Prévention Spécialisée ASEA
PRÉVENTION SPÉCIALISÉE
RAPPORT D’ACTIVITÉ 2013
83 route de Beaufort
49124 SAINT BARTHÉLEMY D’ANJOU
 02 41 18 58 58
 02 41 18 58 59
Équipe direction
Martine BÉRAUT
Noura DJERIDI
Alexandre LE MOAN
Christelle RAMBAULT
Thierry SAINT-ANDRÉ
email : [email protected]
SOMMAIRE
I - INTRODUCTION
....................................................................................................................................................................................................................................................................................05
II - CADRE DE LA MISSION ET PUBLIC RENCONTRÉ
III - LA COOPÉRATION
..................................................................................................................................................................................................07
............................................................................................................................................................................................................................................................................... 13
IV - RESSOURCES HUMAINES
............................................................................................................................................................................................................................................................ 15
V - CONCLUSION ET PERSPECTIVES ............................................................................................................................................................................................................................................ 17
VI - ORGANIGRAMME
.................................................................................................................................................................................................................................................................................... 19
- Service Prévention Spécialisée 3 -
- Service Prévention Spécialisée 4 -
I
L’année 2013 est marquée par plusieurs événements qui engagent le
service à confirmer son rôle et sa place dans la mission de protection de
l’enfance, de par un ancrage sur des territoires fragiles et auprès d’une
jeunesse en panne d’insertion sociale.
Suite au départ à la retraite du directeur en 2012 et suite à l’intérim
porté par le Directeur Général et les chefs de service, une nouvelle
directrice arrive en janvier 2013 et dans le même temps l’équipe des chefs
de service est resserrée à trois postes au lieu de quatre (suite à la baisse du
budget).
Au début de l’année écoulée (durant le premier trimestre), les élus du Conseil
Général et des villes ont souhaité faire un point d’étape et d’évaluation de la
pertinence et de l’efficience de la mission, une analyse associée à la décision
de réduire la participation financière du Conseil Général prise par le
Président du Conseil Général en juillet 2012.
Ensuite (au début du second trimestre) le Conseil Général prend la décision
d’extraire la mission menée auprès des gens du voyage de la protection de
l’enfance. La fin de l’action « GDV » inscrite dans le cadre de la Prévention
Spécialisée est alors programmée pour la fin d’année. La convention
tripartite (Conseil Général, Villes et l’ASEA) est établie pour une seule année
contrairement à l’engagement pluriannuel développé antérieurement. Il s’agit
alors de gérer les incertitudes et le changement provoqués par cette
situation. Toutefois toutes les équipes relèvent ces nouveaux enjeux et
s’engagent dans de nouveaux processus d’évaluation et de participation
collective.
En 2013, les équipes ont accompagné et pris contact avec 1 772 jeunes
(75,5 % de 12/21 ans), 330 familles et 533 enfants sur les villes
d’Angers, Trélazé, Saumur et Cholet. L’équipe des gens du voyage a
rencontré 1 186 personnes au cours de son action, alors que ses
capacités d’action se sont réduites et que l’équipe a été restreinte à trois
personnes. Ce sont donc plus de 4 000 personnes, tous âges confondus, qui
ont été rencontrées par les équipes du Service de Prévention Spécialisée
de l’ASEA 49.
La pratique et le rôle de la Prévention Spécialisée sur les territoires sont
reconnus, mais ce sont ses capacités d’adaptation et d’anticipation de
nouveaux contextes sociaux et institutionnels qui sont interrogées. Pour
cela la notion de coopération devient un enjeu fort en interne et en
externe.
Cette année 2013 s’est donc développée autour de quatre objectifs
priorisés dans le cadre de la convention annuelle :
1. Recentrer l’action sur un public prioritaire de 12 à 21 ans, élargi au
soutien ponctuel des jeunes de 21/25 ans et à l’accompagnement des
familles sur l’axe parentalité
2. Mettre en œuvre des actions précises et concrètes sur les
territoires à partir d’un projet d’action de territoire actualisé
3. Permettre une plus grande lisibilité de l’activité du service par
l’utilisation de nouveaux outils d’évaluation
4. Assurer l’accompagnement des gens du voyage en dehors de la
mission de Prévention Spécialisée
- Service Prévention Spécialisée 5 -
- Service Prévention Spécialisée 6 -
II
LA MISSION DE PRÉVENTION SPÉCIALISÉE QUESTIONNÉE
 Projet et modes d’action
Dès le début de l’année 2013 et suite à sa décision de baisse de budget, le
Conseil Général a souhaité rencontrer chaque ville du département
bénéficiant de l’action de la Prévention Spécialisée ainsi que les
agglomérations pour la question de l’accompagnement des gens du voyage.
Entre janvier et mars, ce sont cinq réunions qui se sont déroulées entre les
trois signataires de la convention pluriannuelle, le Conseil Général, les villes
et l’association ASEA49.
La synthèse de ces rencontres nous permet d’identifier les principales
interrogations sur l’action qui nous sont renvoyées par les financeurs. Audelà des enjeux de coordination sur les territoires et de complémentarité
avec les partenaires, nous sommes interpellés sur nos capacités d’approche
et de lien avec le public le plus fragile, notamment sur l’espace public. Ceci
nous engage à développer une démarche régulière de concertation et de
coopération pour mieux expliquer comment se construisent les choix et les
stratégies d’équipes, et comment la rencontre avec une jeunesse en retrait
des institutions suppose une immersion sur le long terme.
Le dialogue développé dès ce début d’année nous interroge sur la réalisation
des diagnostics partagés, ceux-ci devant nous permettre de mieux cerner les
besoins des différents territoires et de leur population et de mieux
connaître les partenaires. Les villes souhaitent que la Prévention Spécialisée
tienne compte des remarques qui lui sont adressées et qu’éventuellement des
ajustements ou des adaptations soient envisagées. Suite à ces rencontres,
nous avons travaillé en Groupe Territorial Départemental pour proposer la
concrétisation sur chaque territoire de nouvelle modalité de discussion entre
les trois signataires de la convention. Ces instances nouvelles sont centrées
sur les projets d’action de territoire et se réuniront avant toute validation
de projet d’action (cf. coopération et partenariat). Elles s’organisent à
deux niveaux, politique et technique.
Afin d’éclairer nos pratiques auprès des partenaires et de répondre aux
remarques adressées par ceux-ci, nous avons qualifié les différentes
actions sous 4 grands intitulés de « modes d’action » :
1. Une action de présence sociale sur le territoire qui se décline en
travail de rue ou par une présence sur des moments spécifiques
(manifestations, fêtes de quartier…) ainsi que par des temps d’accueil
et de permanences, au local de l’équipe ou chez les partenaires.
2. Une action d’accompagnement éducatif, dans la libre adhésion d’un
public en groupe ou en individuel.
3. Des actions collectives de développement ou de promotion sociale, de
découverte ou de développement personnel (culture, sport,
citoyenneté..) en lien avec l’environnement des publics rencontrés.
4. Une action de coopération renforcée pour ajuster et renforcer les
liens avec nos partenaires et pour développer le réseau.
Pour répondre aux besoins de compréhension et de connaissance sur
l’action, le service travaille l’évaluation de son action, en interne et en
externe, et pour cela nous expérimentons des outils communs d’analyse
quantitative et qualitative.
 La fin de la mission auprès des gens du voyage
L’accompagnement des gens du voyage s’est inscrit dans la Prévention
Spécialisée comme une action expérimentale auprès d’une population
stigmatisée et marginale, et donc avec des objectifs liés à l’action de
Prévention Spécialisée à l’époque, au début des années 70. Mais au fil des
années, cette action d’accompagnement sur le territoire national sera en
général dévolue à des associations spécifiquement créées et dédiées à
- Service Prévention Spécialisée 7 -
cette mission, ce qui se confirmera à travers la création des schémas
départementaux d’accueil et d’accompagnement des gens du voyage (Loi du 5
juillet
2000).
Au
début
des
années
2000,
les
premières
interrogations sont formulées sur le portage de cette action spécifique par
la Prévention Spécialisée de Maine-et-Loire à travers une demande de
recentrage de l’action sur les jeunes de la communauté des gens du voyage.
En d’autres termes, comment la Prévention Spécialisée va rendre compatible
une action éducative d’insertion et d’émancipation auprès des jeunes de 16 à
25 ans d’un côté et une forme de « contrôle social » sur une population à
travers la création des aires d’accueil et de l’accompagnement social qui y
est lié, une très difficile conciliation à envisager.
En 2012, l’arrêt de l’activité « camion petite enfance » est signifiée à la fin
de l’année, ce sera le début d’une réorientation des objectifs de
l’accompagnement social auprès des gens du voyage. Le Conseil Général
annonce une baisse du budget de la Prévention Spécialisée fin 2012 et dans
un deuxième temps en 2013 confirme que l’action auprès des gens du voyage
doit intégrer le schéma départemental des gens du voyage, ce qui suppose
que la mission soit portée dans le cadre d’un projet « détaché » de la
Prévention Spécialisée.
La contrainte de l’année 2013 a été de maintenir une action sociale
auprès du public jusqu’au 31 décembre et dans un même temps de
permettre à l’équipe d’anticiper sur la fin de l’action. Les professionnels
ont pu se positionner sur des postes dans l’association au fur et à mesure
de leur disponibilité. La situation a donc été périlleuse et a pu être
réalisée grâce à l’engagement professionnel des personnes restantes sur
l’équipe, elles ont permis que les populations ne subissent pas cette
situation.
Au fur et à mesure de l’année, l’action s’est recentrée sur
l’agglomération angevine, sur l’axe Angers Beaufort Longué et sur Doué La
Fontaine, les familles rencontrées en 2013 se répartissent ainsi :
Cholet et Sud-Loire : 49 familles
 Angers et Nord-Loire : 201 familles
 Région ligérienne, Saumurois : 112 familles
 C'est-à-dire un total de 362 familles

CHIFFRES PAR TRANCHES D’ÂGE POUR LA POPULATION DES GENS
DU VOYAGE
Cholet Sud Loire
Angers Nord Loire
Région ligérienne
Saumuroise
TOTAUX
0-5 ans
6-15 ans
16-25 ans
+ 25 ans
TOTAUX
31
68
51
57
207
162
181
198
158
699
51
48
84
97
280
244
297
333
312
1 186
- Service Prévention Spécialisée 8 -
Afin de rassembler les initiatives et l’expérience de quarante années de
présence auprès des gens du voyage, Philip ROBIN, éducateur de la
première heure auprès de ce public, a réalisé un document spécifique. (1)
Celui-ci représente la construction patiente et lente d’une action
éducative et sociale auprès d’une population très présente sur le
département. La prévention spécialisée a défriché « ce territoire » et le
temps est venu de passer le relais pour un nouveau projet.
correspondre à l’objectif de rajeunissement du public et donc à une
démarche renforcée des équipes d’aller vers les plus
jeunes. Il y a tout de même 80 jeunes adultes qui ont manifesté une
demande auprès des éducateurs, ce qui démontre qu’il reste des liens et
des démarches menées pour les + de 21 ans, notamment par un lien de
proximité sur leur espace de vie, et par un contexte économique qui
bloque l’insertion des jeunes adultes.
De janvier au 31 décembre 2013, l’action auprès des gens du voyage a été
une lente épreuve de déconstruction, mais sans destruction. C’est
ainsi que l’association a développé à travers la réponse à l’appel à projet du
Conseil Général une nouvelle réponse d’intervention sociale, mais cette
proposition n’a pas été retenue.
Les jeunes bénéficiant d’un accompagnement éducatif sont touchés par
différents types de difficultés, isolées ou cumulées, de passage ou
récurrentes comme :
POPULATION RENCONTRÉE ET ACTION ÉDUCATIVE EN 2013
 La priorité vers les jeunes de 12 à 21 ans
Le public se distingue en deux groupes, les jeunes contactés et les
jeunes en accompagnement. L’intensité et le temps partagé sont
différents, le lien et la connaissance des jeunes sont plus approfondis dans
l’action d’accompagnement éducatif. Nous retrouvons une certaine stabilité
du nombre de jeunes rencontrés par les équipes de Prévention Spécialisée.
Le résultat chiffré de l’action éducative ne peut être dissocié de la relation
et de son intensité, d’où certains écarts ou fluctuations d’une année sur
l’autre pour chaque équipe en sachant que ces résultats sont directement
influencés par l’organisation de travail et les mouvements d’équipe.
Globalement le public 12/21 ans rencontré par les équipes est passé de 55 %
en 2012 à 75 % du public rencontré en 2013. L’action de rencontre et de
contact est menée directement auprès des jeunes dans l’espace public et
nous notons que le contact se fait plus souvent avec les garçons qu’avec les
filles qui sont moins présentes dans la rue et sûrement moins disponibles
pour un contact spontané (316 garçons pour 173 filles). Les jeunes de 12/15
ans sont ceux qui ont été les plus en lien dans l’action de contact, ceci peut
1
Rapport d’activité Gens du Voyage 2013
Les 12/15 ans ont plutôt des demandes autour de leur scolarité et de
leur orientation, et aussi des loisirs (découverte). C’est un âge où ils
démarrent des expériences de vie de groupe quelquefois traversées par
des conduites à risques. Les éducateurs sont des ressources
intermédiaires pour différents types d’actions de découverte et
d’ouverture vers l’ailleurs.
Les 16/18 ans traversent des expériences de vie placées sous la
culture « quartier », avec la difficulté à s’extraire du groupe. Leurs
demandes sont centrées sur l’insertion et l’orientation à la sortie du
dispositif scolaire, où ils sont souvent en échec depuis longtemps. Les
difficultés familiales et sociales sont aussi source de leurs fragilités. Les
éducateurs accompagnent une période charnière d’entrée dans la vie
active traversée par différentes « galères » dont des moments de
transgression et de délinquance. En conservant un regard bienveillant sur
eux, les éducateurs vont les aider à retrouver assez de confiance pour
redémarrer sur un projet personnel de réussite.
Les 19/21 ans rencontrent des problèmes d’insertion sociale et
professionnelle souvent liés à leur manque de qualification. Nous
retrouvons les difficultés rencontrées par les 16/18 ans mais souvent
renforcées et aggravées par le temps. C’est une période où la présence et
le lien avec les éducateurs peut éviter repli et isolement.
- Service Prévention Spécialisée 9 -
Au vu de ces difficultés cumulées, les éducateurs utilisent tous les modes
d’action et de coopération pour agir sur des perspectives, des potentiels
individuels ou collectifs.
Action éducative/public en 2013
Accompagnement
éducatif
Contact
TOTAL
Filles
Garçons
Filles
Garçons
moins de 12 ans
43
53
56
67
219
12-15 ans
150
180
88
157
575
16-18 ans
90
181
44
67
382
19-21 ans
72
177
41
92
382
22-25 ans
44
68
22
80
214
399
659
251
463
1 772
TOTAL
Nous constatons une baisse globale de 6 % des jeunes rencontrés entre
l’année 2012 et l’année 2013. La baisse la plus significative étant celle des
jeunes de plus de 21 ans et sans compter les plus de 25 ans qui deviennent un
public de moins en moins touché par les actions des équipes. La tranche d’âge
des jeunes de 12/21 ans est globalement stable.
s’est traduit par une baisse de l’investissement professionnel dans
différentes actions, notamment collectives. Mais les équipes se sont
repositionnées sur une tranche d’âge plus jeune, ce qui demande de
préparer de nouvelles modalités d’accroche.
Nous pouvons supposer que ce sont les changements et les attentes sur la
situation du service qui ont provoqué de l’incertitude pour les équipes ce qui
Les demandes des garçons sont plus importantes, notamment pour les
16/21 ans c'est-à-dire dans la période de sortie du système scolaire,
leurs difficultés d’insertion étant plus grandes.
- Service Prévention Spécialisée 10 -
Les familles en lien avec les équipes (dont les enfants concernés par l’action éducative)
Familles
Nombre
Enfants
Nombre
moins de 18 ans
2
moins de 6 ans
127
19-21 ans
21
6-11 ans
141
22-25 ans
35
12-15 ans
145
plus de 25 ans
272
16-18 ans
120
TOTAL
330
TOTAL
533
Sur les différents territoires, les équipes sont en lien avec les familles soit
à travers des actions de proximité auprès d’un public de parents, soit à
partir d’un accompagnement ou d’une demande individuelle. Cette action
auprès de 330 familles a permis des effets directs ou indirects auprès de
533 enfants, dont 50 % sont des adolescents.
Le travail avec les familles se tisse à partir d’une proximité sur le milieu de
vie mais aussi sur des préoccupations éducatives pour lesquelles les équipes
font fonction de relais auprès de structures dédiées. Les mères sont le plus
souvent les interlocutrices de l’équipe de prévention.
 Les actions éducatives en cinq axes et huit projets de territoires
2
L’année 2013 s’est construite sur une convention intermédiaire d’une année
civile. Cette situation étant liée à une discussion croisée avec les villes et à
un réajustement des moyens financiers, les équipes ont poursuivi l’action de
l’année à partir des Projets d’Action de Territoire (PAT) validés entre
2009/2012.
2
Nous avons engagé avec les signataires une réflexion sur la réalisation
d’une nouvelle convention 2014/2017 dans laquelle les cinq axes
d’intervention sont confirmés. Au-delà de la présentation synthétique de
l’activité concrète sur les territoires, chaque équipe produit un rapport
d’activité annuel où les objectifs et les effets des actions éducatives sont
largement développés.
L’axe 1 concerne le soutien dans le cadre de la scolarité. Les jeunes pour
lesquels les équipes développent des actions sont bien ceux qui émettent
un rejet de l’institution scolaire soit par un décrochage ou un absentéisme
régulier. La prévention du décrochage passe aussi par une action auprès
des parents qui « couvrent » facilement les absences répétées. Ces
accompagnements individuels visent à éviter la rupture scolaire précoce.
De nombreuses actions collectives ont été menées sur les territoires avec
quelques établissements (collèges et lycée), là où c’est possible. Ces
actions complémentaires permettent une évaluation commune sur les
difficultés et les besoins des jeunes. Plusieurs équipes participent au
Les rapports d’activités 2013 de chaque équipe sont disponibles au service sur demande
- Service Prévention Spécialisée 11 -
Programme de Réussite Educative (PRE) à Saumur, à Cholet, à Angers et à
Trélazé.
L’axe 2 engage les équipes sur les actions avec les familles, au-delà du lien
de proximité et de la connaissance des habitants des quartiers où elles
interviennent. Les parents expriment une forte demande de soutien sur les
questions éducatives auprès des éducateurs. Ils agissent sur des axes de vie
sociale et d’accès aux droits, pour cela ils se rendent disponibles par des
actions d’accueil de permanences ou de rencontres à domicile. Ils mènent
aussi des temps d’écoute et de médiation sur les relations parents/
adolescents, et ils relèvent des demandes de parents « dépassés » dans
l’éducation de leurs enfants.
L’axe 3 couvre l’accompagnement de l’insertion sociale et professionnelle
d’une jeunesse précaire. La situation économique laisse une partie de la
population « sur les bords du chemin » et notamment les jeunes dont la
scolarité a été chaotique et pour lesquels la qualification reste difficile. Pour
les professionnels, faire face au chômage des jeunes signifie de développer
toutes les alternatives à une confiance perdue. D’un autre côté, certains
jeunes ont des parcours « atypiques » entre économie parallèle et petits
délits, ce qui crée de nouvelles barrières à l’insertion. La qualité et la finesse
de coopération entre tous les acteurs sociaux et la confiance qui en découle
sont directement un bénéfice dans l’accompagnement des jeunes. Soutien
dans l’accès aux dispositifs, les chantiers éducatifs, le soutien dans des
démarches répétées auprès des employeurs, sont des actions régulières de
l’accompagnement.
l’accompagnement de la jeunesse, le discours moralisateur n’étant plus un
discours audible par les jeunes (et pas seulement ceux en situation
difficile) sur cette question. Comment adapter un message de prévention
efficace dans ce contexte ?
L’axe 5 situe une volonté de participer au « mieux vivre ensemble » et de
soutenir les initiatives collectives de jeunes et d’habitants des quartiers.
Les professionnels sont des relais pour développer la capacité d’action
(pouvoir d’agir) des jeunes, pour soutenir les projets. Ils participent aux
fêtes de quartier, ils soutiennent des filles et des femmes dans leur
démarche d’émancipation, ils proposent à des plus jeunes des ateliers
d’expression et des actions citoyennes…
Au-delà des inquiétudes et des incertitudes générées par la baisse de
budget, toutes les équipes ont été mobilisées sur l’ensemble des axes de
travail et tous les éducateurs et les chefs de service sont restés engagés
sur les territoires. Malgré les interrogations légitimes sur l’avenir, tous
les professionnels ont été actifs auprès des populations, et l’équipe
agissant auprès des gens du voyage a mené son action au quotidien.
L’axe 4 positionne l’action éducative sur la prévention des conduites à
risques et des conduites d’addiction. Les éducateurs proposent différents
types d’initiatives, initiations et expériences sportives, débats et réunions
collectives, sorties et vie de groupe… Les jeunes sont alors en situation
d’exprimer et d’analyser leurs conduites et comportements et d’en échanger
avec des adultes à l’écoute. La consommation de produits, dont la
banalisation de celle du cannabis est une question récurrente dans
- Service Prévention Spécialisée 12 -
III
 LA COOPÉRATION INTERNE
Les groupes de travail menés cette année dans le service l’ont été à deux
niveaux :
des groupes centrés sur l’organisation et l’articulation interne au service
où sont présents certains membres des équipes, et des ateliers d’échange
et de réflexion pour l’ensemble des professionnels sur les modes d’action
en prévention spécialisée. Ces réflexions venant alimenter directement
l’actualisation prochaine du projet de service et ceci aussi en préparation
de l’évaluation externe. Ces ateliers ont été centrés sur deux
thématiques :
1. Aller à la rencontre des jeunes
2. L’action collective en prévention spécialisée
Trois groupes de travail se réunissent régulièrement et sont animés par la
directrice ou un chef de service, ils sont aussi prolongés par des sousgroupes d’action entre éducateurs.
1. Commission formation et accueil des stagiaires, et groupe promotion de
la prévention spécialisée
2. Commission camps, et groupe mutualisation autour des sorties et
séjours
3. Groupe de suivi Proximus, c'est-à-dire le suivi de la mise en œuvre d’un
logiciel d’analyse et d’évaluation de l’action éducative, qui devient un
outil commun pour le recueil de données sur l’action.
Les professionnels participent aux différentes commissions associatives,
16 personnes du service sont investies dans celles-ci et trois d’entre eux
ont contribué à l’organisation de la journée associative. Les professionnels
sont très sollicités sur des instances partenaires sur les territoires mais
il y a au moins un professionnel du service dans la plupart des
commissions.
Une réunion de service est organisée chaque trimestre.
 LA COOPÉRATION EXTERNE
Les équipes de Prévention Spécialisée s’impliquent dans les instances de
réflexion des territoires qui peuvent concerner la jeunesse (emploi,
formation, santé, vie quotidienne, politique de la ville…). L’action de
partenariat (ou coopération) est transversale aux autres modes d’action.
Les différentes ressources partenariales de l’équipe (le réseau) peuvent
être mobilisées en dehors d’instances formelles, notamment dans le
cadre des accompagnements éducatifs individuels.
Sur chacun des territoires d’action, les équipes tissent leur réseau local,
les résultats de ces coopérations sont développés dans les rapports
d’activité par équipe. Avec la ville d’Angers, nous avons expérimenté une
formation partagée entre différents acteurs de deux territoires précis,
avec un axe de co-développement à partir des pratiques de chacun. Les
groupes « pro » qui existent dans certains quartiers sont aussi des lieux
d’échanges et d’ajustement des pratiques.
Au niveau du service et suite aux réflexions et retours des signataires
de la convention, nous avons travaillé avec le Service Action Jeunes du
Conseil Général pour faire évoluer les instances d’échanges et
d’évaluation de la mission de Prévention Spécialisée sur le département
du Maine et Loire, instances inscrites dans la convention et signifiant
une nouvelle articulation et mode de communication avec les villes.
- Service Prévention Spécialisée 13 -
L’engagement dans les réseaux régionaux et nationaux participent à
renforcer la connaissance et la reconnaissance de la Prévention
Spécialisée et nous permet d’identifier les pistes d’évolution à prévoir
selon les mouvements institutionnels et politiques en cours. Le réseau du
CNLAPS, et notamment son instance régionale du grand ouest, doit nous
aider à mieux formuler notre place et notre utilité sociale sur nos
différents territoires. L’enjeu est aussi est de faire comprendre pourquoi la mission de Prévention Spécialisée est une action de protection et
de promotion auprès d’une population fragilisée, des jeunes et de leurs
familles, au-delà des comportements et des situations de crise qui ne
peuvent manquer de subvenir.
- Service Prévention Spécialisée 14 -
IV
Habitat et cadre de vie, quelle attractivité d’un quartier renouvelé
Education, comment garantir la mixité dans les équipements au cœur
des quartiers
Entre libertés et contraintes quel accompagnement en addictologie
Homosexualité, homophobie
Assises prévention addictions
Assises départementales de la jeunesse
Journée d’étude des référents professionnels
 MOUVEMENTS INTERNES EN 2013
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Ces mouvements sont liés à la situation globale de la baisse de
financement qui en fin d’année produit une perte de 6 postes, 5 postes
éducatifs de l’équipe des gens du voyage et 1 poste de chef de service,
qui a correspondu au départ d’un cadre en fin d’année 2012.
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Trois personnes ont quitté le service pour une mutation dans le service
AEMO et une personne a quitté l’association.
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Six personnes ont été embauchées en CDD sur des missions de
remplacement pour congés de formation ou de maternité, et surtout pour
terminer la mission auprès des gens du voyage. Une nouvelle directrice
est arrivée début janvier, et une personne a eu une promotion interne d’un
poste éducatif à un poste de cadre.
Dans le cadre du BFA, quatre personnes ont bénéficié d’une formation
individuelle, et huit personnes ont pu se rendre aux journées 2013 de la
CNAPE (3) et du CNLAPS (5).
En interne, deux personnes ont souhaité une mobilité interne, et en fin
d’année une personne est revenue d’une mutation provisoire à l’AEMO.
 ACCUEIL DE STAGIAIRES
Neuf stagiaires ont été accueillis sur les équipes pour des stages de 10
jours à 1 an, en majorité plutôt courts (10 jours, 3 semaines, 6 à 9
semaines) et une personne en stage d’un an dans l’équipe de Grand Pigeon.
La majorité des étudiants sont en formation d’éducateurs, mais nous
accueillons dans l’équipe de Belle Beille un groupe d’assistants sociaux
pour des actions centrées sur le collectif.
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Tous les professionnels ont bénéficié d’une formation collective sur
l’utilisation d’un logiciel de recueil de données sur l’action, Proximus.
Le CHSCT s’est régulièrement réuni et a démarré une enquête auprès
de tous les salariés du service sur la souffrance au travail. Cette
enquête est encore en cours d’analyse et donnera lieu à une proposition
d’un plan de prévention des risques psycho sociaux pour le service de
Prévention Spécialisée courant d’année 2014.
 PARTICIPATION AUX FORMATIONS EN 2013
Neuf professionnels ont participé à différents colloques sur l’année 2013.
 Les Assises nationales de la protection de l’enfance
 Refaire la ville, sens et contradiction d’une politique sociale
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- Service Prévention Spécialisée 16 -
V
Le Service de Prévention Spécialisée a traversé en 2013 une crise
sérieuse sur la pérennité d’une partie de son activité. La décision du
Conseil Général de séparer l’accompagnement social auprès des gens du
voyage de la mission de protection de la Prévention Spécialisée a provoqué
en interne une obligation de réorganisation des moyens et une réflexion
sur nos modes de communication et d’articulation avec les autres acteurs
des territoires, dont les financeurs.
Le nouveau contexte institutionnel, avec une convention encore « en
chantier », et un budget contraint nous obligent à établir un collectif de
travail au fait des réalités et des impératifs du contexte de nos
interventions. Les diagnostics partagés doivent permettre de proposer
des orientations et des priorités à réinscrire dans un projet d’action pour
chaque territoire. Le projet est le fil conducteur pour chacune des
équipes et il sera en 2014 la base des discussions avec chacune des villes
sur nos choix opérationnels.
L’année 2014 se poursuivra sur une préparation à l’évaluation externe
prévue en fin d’année.
Cette année doit venir confirmer en interne et en externe que la
Prévention Spécialisée est un processus d’approche et
d’accompagnement des populations qui est bien inscrit dans la protection
de l’enfance. Nous aurons encore à démontrer nos capacités
d’adaptation et d’organisation face aux exigences de l’environnement
socio-économique, tout en confirmant que « le métier » ne se dilue pas
au gré de multiples dispositifs, mais que la Prévention Spécialisée est
bien une action en profondeur auprès d’une population fragile, voire en
repli.
Discuter signifie aussi proposer des bases de coopération sur les
territoires entre les différents acteurs, ce qui nous offre un espace de
lien et de communication sur nos méthodes et nos résultats.
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