guide du visiteur 12b kimsooja
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guide du visiteur 12b kimsooja
In a space, intimately unrelated, (détail), 2009 Métal, bande plâtrée, coton, mélange de soies, verre trempé, MDF 26 × 30 × 30 cm © Kerlin Gallery, Dublin and Isabel Nolan GUIDE DU VISITEUR 12B Jusqu’ au 28 mai 2012 1. Jan Fabre 2. Kimsooja 3. Isabel Nolan Local Line 10 Carte blanche a Superflex (Collection de design du musée) KIMSOOJA Isabel Jusqu’ au 19 août 2012 NOLAN Monumental ? A hole into the future 25 février – 28 mai 2012 Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne Métropole La Terrasse – BP 80241 42006 Saint-Étienne Cedex 1 Tél. +33 (0)4 77 79 52 52 [email protected] www.mam-st-etienne.fr IC&K Ouvert tous les jours de 10 h à 18 h, sauf le mardi. Fermé les 1er mai, 14 juillet et 15 août. KIMSOOJA ISABEL NOLAN L’ exposition présente sept projections vidéo de l’ artiste coréenne Kimsooja, née en 1957. Sortes de tableaux vivants, A Needle Woman, 2005 et Alfa Beach, 2001 de la série Bottari développent essentiellement des questions sur l’ identité, le devenir du corps, le nomadisme et l’ individu dans la société. De manière répétitive, par six fois, A Needle Woman (« Une femme-aiguille ») montre Kimsooja filmée en plan fixe, dos à la caméra, immobile au milieu des passants et reconnaissable par la natte de ses cheveux. Dans les années 1980, l’ artiste se sert de tissus traditionnels coréens qu’ elle relie et coud. Kimsooja en tant que « femme-aiguille » s’ inscrit ici dans le tissu urbain. Dans chaque scène, cette silhouette silencieuse nous entraîne avec elle dans des rues de villes du monde (La Havane, Jérusalem, N’ Djamena, Patan, Rio, Sana’ a). À chaque fois, à travers la multitude des visages et le mouvement des passants, Kimsooja nous conduit dans une contemplation presque méditative qui s’ oppose à la vitesse du temps collectif, « au rythme réglé et marqué par les conventions. » Alfa Beach est une vidéo réalisée en une seule prise de vue. Elle fait partie de la série Bottari (ballots traditionnels en dessus-de-lit) qui est synonyme de voyage et de migration. Ici, l’ image dépourvue de narration, montre un paysage où le ciel et la mer sont inversés. Le calme de l’ image est rythmé par le mouvement des vagues. Cette séquence d’ une plage du Nigéria, dont le nom (qui est aussi le titre de l’ œuvre) est lié historiquement à l’ esclavage des Noirs, est la métaphore « d’ un système de références perdues, du drame et de l’ abandon des repères de ceux qui, enlevés à leur propre monde, ont vu soudainement leur réalité basculer. » Avec ces vidéos, Kimsooja conjugue avec simplicité et poésie l’ urbain et le corps, l’ individu et le collectif, le global et le local, l’ immobilité et le mouvement. Ce travail est une façon pour Kimsooja de tisser un lien avec son histoire, de réinjecter une charge émotionnelle nous livrant « sa propre expérience pour que nous puissions nous-mêmes nous y inscrire. » A Needle Woman, 2005 Patan (Népal)–Projection video © Kimsooja Studio Time in the Other Place, 2011 Aquarelle et huile aqueuse sur toile 50 × 40 cm © Kerlin Gallery / Isabel Nolan A Needle Woman, 2005 Jérusalem (Israël) – Projection video © Kimsooja Studio A Needle Woman, 2005 N’Djamena (Tchad) – Projection video © Kimsooja Studio Isabel Nolan, artiste irlandaise née en 1974, ne cesse à travers divers médium de semer le trouble sur ce qui nous est donné à voir. Que ce soit par ses sculptures, ses aquarelles, ses tissages ou dessins, l’ artiste propose des objets indiscernables qui ne nous semblent pourtant pas si étrangers. Les sculptures aux formes ouvertes ou fermées résistent à notre tentation de les rattacher à une pure démarche formaliste. Une ligne tremblante, un léger décalage, un déséquilibre subtil, sont autant d’ « imperfections » permettant à ces objets de se dérober à notre entendement. Nous voici dans une relation précaire où notre désir d’ appréhender le monde est mis en tension face à ces objets autonomes, inconnaissables. L’ artiste use en effet du recouvrement de ces structures par la peinture, la couleur, ou le tissu. Les matériaux utilisés sont ainsi indéchiffrables et en dépit de son aspect concret et de sa force d’ évocation, une sculpture reste énigmatique grâce au soin particulier de l’ artiste à développer une esthétique de l’ incertitude. S’ agissant des aquarelles, Isabel Nolan fait appel à des éléments de son univers, constitué de souvenirs de formes artistiques, d’ objets et d’ événements. Nous retrouvons ainsi cette sensation de familiarité grâce à ces références du monde intelligible, communes à tous. Mais cette sensation s’ éloigne, se dissout dans les passages déliquescents de la peinture et l’ intensité lumineuse de la couleur. Pour Isabel Nolan, « ces moments où l’ on se trouve en contradiction, à la fois très proches et à une distance incommensurable, sont particulièrement intenses ». L’ énigme persiste avec les titres que l’ artiste donne à ses œuvres : Intimately Unrelated (intimement sans rapport) et les mots jouent de contraste, de paradoxe entretenant ainsi cette pluralité du sens. Cette cosmologie d’ aquarelles, de sculptures, de dessins, échappe à notre désir de circonscrire le monde et revêt ainsi un caractère infini.