Aux Jardins de l`Anjou
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Aux Jardins de l`Anjou
Aux Jardins de l’Anjou Par Marie-France Baeken Le samedi 15 septembre, le jour du départ est enfin arrivé pour la quarantaine de participants au voyage en Anjou. Le rendez-vous est fixé à 8 heures du matin devant l'entrée du personnel de la Banque. Renaat, notre chauffeur, dont nous apprécierons la compétence, le sérieux et le dévouement tout au long de notre périple, nous y attend déjà et nous aide à charger les bagages dans l'autocar. A 8 heures, comme prévu, nous démarrons et rejoignons l'autoroute. Le trajet ne posera pas de gros problèmes, si ce n'est un léger ralentissement sur le périphérique de Paris en raison d'un accident qui s'était produit peu de temps avant notre passage. En début de soirée, nous atteignons notre lieu de vacances. Appelé « Les Jardins de l'Anjou », celui-ci se situe à la Pommeraye, commune du département de Maine-etLoire. Le complexe se compose d'un hôtel, d'un restaurant, de petits bungalows, d'une piscine et de salles de conférences, le tout disséminé dans un parc arboré de plusieurs hectares. Une chose est sûre : dans un tel environnement, nous profiterons du calme et du grand air. De plus, le temps sera des plus cléments durant tout notre séjour, puisque nous n'essuierons pas la moindre goutte de pluie. Le lendemain, dimanche 16 septembre, nous partons dans la matinée pour le château de Serrant à SaintGeorges-sur-Loire. Tristan, qui sera notre accompagnateur durant toute la semaine, nous a rejoints dans l'autocar. En cours de route, il nous fournit tous les renseignements dignes d'intérêt sur la région et nous explique les itinéraires. En cette Journée du Patrimoine, nous sommes accueillis au château par des jeunes gens habillés en costume d’époque et segens présentant des descendants des premiers châtelains. Nos château par des jeunes habilléscomme en costume d’époque hôtes font revivre les grands moments de l'histoire du lieu et nous font découvrir le mobilier, ainsi que la décoration de chaque pièce, ce qui nous permet d'admirer notamment un très beau cabinet d'ébène et la bibliothèque, richement dotée. L'après-midi, nous montons dans un petit train touristique à Chalonne-sur-Loire pour une promenade à travers les vignes. Au bout du parcours, une dégustation de vin du pays nous attend chez des viticulteurs. Dans le groupe, quelques-uns se laisseront tenter par l'achat de quelques bouteilles du précieux breuvage qu'ils dégusteront sans doute lors d'un prochain repas festif en famille ou entre amis. Le lundi 17 septembre est plutôt une journée de détente. La matinée est libre et j'en profite pour me rendre au centre du village. J'y retrouve quelques autres personnes du groupe qui ont eu la même idée que moi. La Pommeraye est un bourg paisible, blotti autour d'une place joliment fleurie et d'une église assez imposante. Après le déjeuner à l'hôtel, nous rejoignons en autocar Montjean-sur-Loire, où nous embarquons pour nous laisser bercer au fil de l'eau. Il n'est toutefois pas question de s'endormir car nous avons beaucoup à apprendre sur le cours de la Loire en Anjou. Le guide, qui pilote en même temps le bateau en tenant le gouvernail d'une main, est aussi habile que volubile. Tandis qu’il nous parle avec passion des industries qui se sont développées autrefois à cet endroit, des diverses sortes de poissons qui peuplent les eaux du fleuve ou des oiseaux qui habitent sur ses berges, le paysage défile lentement et nous apercevons tantôt un héron cendré, tantôt une petite île boisée, plus loin encore un étrange bâtiment abandonné, à moitié en ruine, témoin d'une époque industrielle révolue. Au retour, Tristan proposera pour ceux qui le souhaitent, de les raccompagner à pied jusqu'à l'hôtel. Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Mardi 18 septembre, nous partons pour toute la journée. Ce sera le seul jour où nous ne prendrons pas le repas de midi aux Jardins de l'Anjou. Le matin, nous visitons Angers. Après un arrêt dans une ruelle médiévale pour admirer la jolie façade à encorbellement de la plus ancienne maison de la ville, nous nous dirigeons vers le château qui, avec ses 17 tours et ses solides murailles, ne manque pas de nous impressionner. Le but de notre visite est plus précisément la tenture de l'Apocalypse, la plus grande tapisserie médiévale connue au monde. L'oeuvre, créée vers 1380, constitue une interprétation du texte de l'Apocalypse de Saint-Jean dans le contexte politique et social de la France du 14e siècle, c'est-à-dire l'époque de la Guerre de Cent ans, marquée par la famine et les épidémies La tapisserie est actuellement très bien mise en valeur dans la galerie construite pour sa conservation en 1954 L'après-midi, après le déjeuner pris dans un ancien moulin à vent converti en restaurant, nous nous métamorphosons en mineurs de fond à la mine bleue, une ancienne exploitation d'ardoises. Arrivés sur le site, nous suivons tout d'abord une démonstration de fente d'ardoise et goûtons la «Postillonne», l'eau-de-vie des mineurs. Ensuite, coiffés d'un casque, nous descendons en funiculaire à 126 mètres sous terre. Après un trajet en petit train minier, nous visitons les galeries et nous nous faisons expliquer le travail et le mode de vie des mineurs. Nous mesurons alors la chance que nous avons eue de n'avoir pas dû travailler dans des conditions aussi pénibles. La journée du mercredi 19 septembre se partage entre la découverte du Musée des Métiers à Saint-Laurent-de-la-Plaine, le matin, et la visite de la distillerie Cointreau, l'aprèsmidi. Dans les bâtiments abritant le Musée des Métiers, des boutiques d'artisans du temps jadis s'alignent le long de rues pavées formant un village ancien de l'Anjou. Nous y découvrons successivement les outils du forgeron, du sabotier, du maréchal-ferrant et d'une trentaine d'autres métiers encore. Intarissable sur le sujet, le guide nous explique le maniement de chaque instrument ou presque. Si tous ces objets ont été réunis là pour transmettre ce patrimoine aux générations futures, ils réveillent plutôt chez certains d'entre nous des souvenirs d'enfance. Changement de décor, l'après-midi, à la distillerie Cointreau : celle-ci doit son nom à Edouard Cointreau qui mit au point la recette du triple-sec, liqueur à base d'écorces d'oranges, en 1875. L'entreprise, au départ familiale, a bien prospéré depuis sa création au 19e siècle et fabrique aujourd'hui 15 millions de bouteilles par an, qui sont vendues dans le monde entier. L'unique site de production est installé dans un bâtiment neuf et chaque salle, de la distillerie aux chaînes d'embouteillage, est dotée d'un équipement ultra-moderne. La marque, victime de son succès, fait toutefois l'objet de bien des convoitises : une vitrine présente plusieurs imitations ou contrefaçons. Certaines sont assez grossières et reconnaissables immédiatement, d'autres, plus subtiles, sont bien plus trompeuses. La visite se termine par la dégustation d'un cocktail dans l'ambiance très feutrée du bar. Le séjour touche tout doucement à sa fin, mais il n'est pas question de céder à la mélancolie car c'est à une véritable partie de plaisir que nous sommes conviés en cette matinée du jeudi 20 septembre : nous allons découvrir la boule de fort à Saint-Georges-sur-Loire. Ce jeu typiquement angevin doit son originalité au fait qu'il se pratique avec « une boule pas ronde sur un terrain pas plat ». En effet, la boule est légèrement aplatie, avec un côté plus bombé que l'autre. Quant au terrain, il est de forme incurvée sur la largeur et rectiligne sur la longueur. Après nous avoir expliqué les règles du jeu, la dame qui nous accueille nous invite à enfiler des chaussons et à descendre sur le terrain pour nous initier à ce sport complexe. Nous sommes plusieurs à répondre favorablement à l'invitation et certains font même rapidement d'importants progrès. Johanna se révèle toutefois la plus douée de nous tous et semble regretter de ne pas pouvoir prolonger la partie au-delà du temps imparti. Nous ne repartons cependant pas tout de suite car notre hôtesse nous offre l'apéritif. Dans la bonne humeur générale, nous buvons toutefois avec modération afin de ne pas perdre la boule... L'après-midi, nous nous rendons à La Chapelle-SaintFlorent pour visiter le moulin de l'Epinay, dont nous apercevons déjà les ailes en train de tourner en arrivant. Sur place, nous rencontrons un jeune meunier en pleine activité et fier de son métier. Nous apprenons, grâce à lui, le fonctionnement du moulin et les diverses étapes de la production de la farine. Par un escalier en bois assez raide et étroit, ceux qui s'en sentent la force et le courage grimpent à l'intérieur de l'édifice jusqu'à son sommet afin de mieux distinguer les pièces qui le composent et leurs rouages. En ce jour, nous aurons donc eu l'occasion de nous instruire et d'entretenir notre condition physique. Le vendredi 21 septembre, nous nous levons de bonne heure pour reprendre la route vers Bruxelles. Nous quittons une région attachante aux multiples facettes que nous avons pu découvrir grâce à un programme équilibré d'excursions variées, à la fois intéressantes et distrayantes. Nous emportons en outre le souvenir des bons moments partagés autour d'une bonne table ou lors des apéritifs dégustés sur la terrasse ensoleillée des Jardins de l'Anjou. Pour tout dire, la douceur angevine nous a permis de passer avec bonheur d'une saison à l'autre. Nous remercions vivement Tony et Paula qui non seulement ont organisé ce voyage, mais ont en outre veillé au bien-être et à la satisfaction de tous les participants tout au long de son déroulement.