Le Patrimoine viticole mondial de l`UNESCO
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Le Patrimoine viticole mondial de l`UNESCO
www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Le Patrimoine viticole mondial de l’UNESCO par Philippe Margot XIII Côte amalfitaine Province de Salerne, Campanie – Italie – réf. 830 – inscription : 1997 Bien culturel retenu au patrimoine mondial pour lequel l'aspect viticole peut également être retenu. Brève description La Côte amalfitaine en Italie (en italien : Costiera amalfitana), se trouve dans la province de Salerne et commence de suite après la péninsule de Sorrente. Elle s'étend de Positano, à l'ouest, à Vietri sul Mare, à l'est, sur environ 25 km de côte dans le golfe de Salerne. La Côte amalfitaine est connue dans le monde entier pour son relief très accidenté, la beauté et la grande diversité de ses paysages, ses villages pittoresques. Elle tire son nom de la ville d'Amalfi, cœur géographique et historique de la côte. La Côte amalfitaine est classée au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1997. Les principales cités de cette côte rocheuse spectaculaire sont, en venant de Sorrente : Positano, Praiano, Amalfi et Ravello. La bande littorale d'Amalfi est d'une grande beauté naturelle. Elle a été intensivement peuplée depuis le début du Moyen Âge. Elle comporte un certain nombre de villes telles qu'Amalfi et Ravello qui abritent des œuvres architecturales et artistiques particulièrement remarquables. Ses zones rurales témoignent de la faculté d'adaptation de ses habitants qui ont su tirer parti de la diversité du terrain pour le cultiver, depuis les vignobles et les vergers en terrasses sur les pentes basses, jusqu'aux grands pâturages des hautes terres. Justification d'inscription Le Comité de l'UNESCO a décidé d'inscrire ce bien culturel et naturel sur la base des critères (ii), (iv) et (v). Avec ses exceptionnelles valeurs culturelles et naturelles issues d’une topographie très accidentée et de l’évolution historique, la Côte amalfitaine constitue un exemple exceptionnel de paysage méditerranéen. 1 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Italie N 40 38 60 E 14 35 60 - Date d'inscription : 1997 - Critères : (ii) (iv) (v) – soit culturel (ii) (iv) (v) et naturel (ii) (iv). - Bien : 11'231 ha - Ref : 830. Les pages qui suivent ont été réalisées avec l'aimable collaboration de l'Ente Provinciale per il Turismo di Salerno qui a concédé les photos - www.turismosalerno.it - et à votre aimable disposition pour toutes autres informations de tourisme sur la Côte d'Amalfi. 2 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Description détaillée La Côte amalfitaine (Costiera Amalfitana) offre un remarquable exemple de paysage méditerranéen. Son intérêt culturel et naturel exceptionnel réside dans sa topographie saisissante et dans son parcours historique. L'aire intéressée comporte 11'231 ha répartis entre quinze communes de la province de Salerne. Sa limite naturelle est la pente méridionale de la péninsule, formée par les monts Lattari qui, s'étendant des monts Picentini à la mer tyrrhénienne, séparent le golfe de Naples de celui de Salerne. Elle consiste en quatre zones côtières principales (Amalfi, Atrani, Reginna Maior, Reginna Minor) et quelques zones secondaires (Positano, Praiano, Certaria, Hercle), avec les villages plus élevés de Scala, de Tramonti et de Ravello, et les hameaux de Conca et de Furore, derrière et audessus d'eux. Le vignoble recouvre une surface de 200 ha, avec principalement la moitié sur la commune de Tramonti. 3 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html La Côte amalfitaine La Côte amalfitaine en Italie (en italien : Costiera Amalfitana), se trouve dans la province de Salerne et débute après la péninsule de Sorrente. Elle s'étend de Positano, à l'ouest, à Vietri sul Mare, à l'est, sur environ 25 km de côte dans le golfe de Salerne. Elle est connue dans le monde entier pour son relief très accidenté, la beauté et la grande diversité de ses paysages, ses villages pittoresques. Elle tire son nom de la ville d'Amalfi, cœur géographique et historique de la côte. Les principales cités de cette côte rocheuse spectaculaire sont, en venant de Sorrente : Positano, Praiano, Amalfi et Ravello. On raconte que lorsqu'ils voulaient écouter le chant des sirènes, les dieux de l'Olympe empruntaient le sentier qui surplombe la côte amalfitaine, de Bomerano à Nocelle. De ce balcon, ils embrassaient tout le golfe de Salerne, depuis la riviera du Cilento jusqu'à la pointe de Sorrente, et plus à l'ouest encore, jusqu'à Capri et ses fameux rochers, les « faraglioni » Ils apercevaient surtout le petit archipel Li Galli, refuge des femmes-poissons à la voix ensorceleuse. 4 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html La Côte amalfitaine depuis Agerola 5 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html La première impression est d'y être complètement entouré d'une nature luxuriante et de vues superbes, surtout si l’on regarde vers la mer. Aujourd'hui, les sirènes se sont tues. Les dieux ont pris leur retraite. Mais le sentier, lui, demeure, huit kilomètres à flirter avec l'abîme, d'est en ouest. C'est à Bomerano, un hameau d'Agerola, qu'on trouve son départ, non sans mal. À l'angle de la piazza Paolo Capasso, une rue descend jusqu'au chemin. Là, des panneaux confirment qu'on est à 650 mètres d'altitude, au cœur d'un paysage protégé par l'UNESCO depuis 1997. Le village Agerola se situe au centre d'une verdoyante vallée à environ 600 mètres au dessus du niveau de la mer. Dans le passé, Agerola était partie intégrante de la République amalfitaine et elle en était la principale source de laine, utilisée pour construire les bateaux de la flotte amalfitaine, et de soie. La zone proposée à inscription couvre ces 11'231 ha répartis entre quinze communes de la Province de Salerne. Sa limite naturelle est la pente sud de la péninsule, constituée par les collines Lattari qui séparent le golfe de Naples du golfe de Salerne en s'étendant des collines de Picentini à la mer Tyrrhénienne. Dans certaines parties de la Costiera, le paysage naturel s'est conservé intact, avec très peu d'intervention humaine - et parfois même aucune. On y trouve la flore méditerranéenne traditionnelle : myrte, lentisque, genêt, euphorbe, etc. D'autres zones sont occupées par des essences d'arbres tels que le chêne vert, l'aulne, le hêtre et le châtaignier. D'autres biotopes renferment des fougères, des grassettes, des palmiers nains et des espèces carnivores endémiques. La Costiera abrite également une faune d'une grande richesse. Les aires de hauteur sont sillonnées par des sentiers muletiers caractéristiques (mulattiere), qui sont un trait distinctif de ce paysage. Les nombreux petits torrents forment en certains lieux d'impressionnantes chutes d'eau. Il existe une diversité considérable de paysages, des établissements côtiers aux majestueuses montagnes, en passant par les pentes douces très cultivées et les vastes zones pastorales ouvertes. De plus, le site présente différents « micro-paysages » d'un grand intérêt scientifique, résultant de variations topographiques et climatiques, et de saisissantes formations naturelles creusées dans le karst calcaire, au niveau de la mer ou plus en hauteur. Source : UNESCO/CLT/WHC. 6 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Positano Positano est une commune de la province de Salerne. La présence de l'homme est attestée à Positano dès le paléolithique et le mésolithique, et cette zone a exercé une certaine attraction sur les Romains, à en juger par les villas mises au jour à Positano, Minori et Gallo Lungo. Toutefois, elle ne fut pas densément peuplée avant le Moyen Âge, lorsque la guerre des Goths en fit un lieu de refuge. 7 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Selon une légende, c'est Neptune, le dieu de la mer, qui aurait fondé Positano, par amour pour une nymphe. Aujourd'hui, c'est la station balnéaire la plus réputée de la Côte amalfitaine. La chapelle San Pietro à la sortie de Positano est le lieu où tout le monde voudrait se marier et le plus romantique. Sur sa façade, s'entrelacent des bougainvilliers rouges et au-dessus de l'entrée Saint Pierre, « le prince des apôtres », semblent confier les clés du paradis aux fiancés. À l'intérieur, tout l'espace est tendu vers la fenêtre panoramique qui s'ouvre sur la mer Tyrrhénienne. Du belvédère situé derrière la vitre, la station balnéaire de Positano se donne à voir comme un tableau impressionniste, avec son harmonieuse juxtaposition de touches roses, jaunes et blanches. À Positano, le mur de l'église Santa Maria est orné d'un bas-relief, œuvre d'un artiste anonyme, représentant un renard en train de pêcher. Il s'agit du symbole de la Côte amalfitaine et de la relation immuable entre mer et montagne, les deux éléments auxquels le paysage doit son aspect. Praiano Praiano n'est pas d'un seul tenant sur la côte. Les maisons sont éparpillées et Praiano est même coupé en deux par la route nationale. L'histoire de Praiano n'est pas exceptionnelle. Ce fut néanmoins le siège de l'université des ducs d'Anjou et une résidence d'été des doges d'Amalfi. Ce fut aussi un lieu de production d'étoffes précieuses, telle que la soie. Le déclin d'Amalfi précipitât celui de Praiano. 8 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html e Une pauvreté particulière s'installa et perdura jusqu'au début du XX siècle. Le tourisme, tant italien qu'étranger redonna vigueur à l'économie de Praiano. C'est un plaisir que de se promener entre ses maisons. Un escalier abrupt, permettant d'accéder à la côte, vous laisse sans souffle. Sur les terrasses, des citronniers donnent envie de goûter au fameux limoncello. Selon la tradition, l'église Saint-Luc abrite en son sein des reliques de l'évangéliste. Conca dei Marini Conca dei Marini est un petit village qui se trouve à seulement 3 km de la ville d'Amalfi. Conca dei Marini se situe au niveau de la mer dans les collines et jouit d'une très belle vue de la Côte amalfitaine. La plage est un mélange de sable, de roches et de cailloux, mais la mer est très accueillante, et la plage reste peu fréquentée. Les maisons sont généralement assez éloignés les unes des autres et sont souvent entourés par de nombreux citronniers, omniprésents dans le petit village. Ses 739 habitants sont appelés les conchesi. 9 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Borgo Marinaro à Conca dei Marini. Parmi les lieux magiques de cette côte protégée, les visiteurs peuvent se rendre à la Grotte d’Emeraude, par mer ou par la route côtière. Elle a été découverte au début des années 1930 par un pêcheur de la localité et tire son nom de la couleur que donnent les reflets du soleil à l’eau de la grotte. Le cap de Conca et sa tour de guet sont aussi incontournables. Quant au monastère Santa Rosa de Lima, il a été transformé en hôtel. Furore Furore est une très petite commune de près de 850 habitants construite le long d'une route sinueuse. Elle est située entre Amalfi et Positano, sur les hauteurs surplombant Praiano, et elle précède Agerola un peu plus à l'intérieur des terres. Praiano Connue anciennement comme Pelagium (ou bien « mer ouverte »), elle se distingue des autres villages de la côte par sa vaste ouverture sur la mer et par sa côte rocheuse allant vers Positano. 10 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html De Praiano, part le célèbre "Sentier des Dieux", une longue promenade panoramique. e Le centre commence à fleurir autour du XII siècle, en se dédiant à l'agriculture sur les hauteurs, et à e la pêche dans la partie proche de la mer. Ensuite, au XIII siècle, Praiano se spécialise dans le travail du "fil tordu", en lin et en corail et, dans les temps qui suivent, dans la production d'ail. À ne pas manquer à Praiano, l'église de San-Luca, avec la coupole typique, la relique, le buste du e saint et les toiles de célèbres artistes du XVI . Praiano, avec la beauté de ses vues, sa gastronomie, ses auberges et par beaucoup d'autres est un des endroits les plus beaux de la Côte amalfitaine. Amalfi e Amalfi a été fondée au IV siècle apr. J.-C. Une colonie romaine créée depuis peu dans la Lucanie voisine ayant subi les assauts des Barbares, ses habitants se déplacèrent dans la zone de collines, fertile et bien irriguée, proche de la Scala actuelle. La première référence à Amalfi, qui remonte à 596, montre qu'il s'agissait alors déjà d'une ville fortifiée, siège d'un évêché. La ville résista aux attaques des Lombards jusqu'en 838, date à laquelle elle fut conquise et pillée par Sicard. Mais la ville déclara son indépendance au lendemain de la mort de celui-ci, survenue l'année suivante. La nouvelle République était gouvernée par un souverain dont le titre devint celui de « doge » en 958. Cette autonomie politique permit à Amalfi de devenir une puissance maritime commerciale e e entre le début du IX siècle et la fin du XI siècle, lorsque la puissance maritime de Byzance commença à décroître et qu'un marché libre se développa en Méditerranée. 11 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Amalfi possédait un quasi-monopole de commerce dans la mer Tyrrhénienne, avec un vaste réseau de liens, vendant des produits italiens (bois, fer, armes, vin ou fruits) sur les marchés orientaux et achetant en échange des épices, des parfums, des perles, des bijoux, des textiles et des tapis qui étaient revendus en Occident. La ville d'Amalfi. Le plan de ces sites trahit une profonde influence orientale : les maisons peu espacées, construites sur les pentes de collines escarpées et reliées par un dédale de venelles et d'escaliers rappellent les souks du Levant. Une architecture originale, d'inspiration arabo-sicilienne, naquit et se développa à Amalfi. Avec le déclin de son importance commerciale en raison de la concurrence de Gênes, de Venise et, surtout, de Pise, et après sa conquête par l'Espagne, Amalfi entra dans une phase de déclin ininterrompu. Le seul changement significatif apporté à son paysage fut le renforcement du système de tours de guet disséminées le long de la côte, et destinées à avertir des incursions turques, et à les contrer. Les villes et les villages de la Costiera Amalfitana se caractérisent par leurs monuments comme la Torre Saracena à Cetara ou la cathédrale romane d'Amalfi et son « cloître du Paradis », qui témoignent d'importantes influences orientales, l'église San Salvatore de Bireto à Atrani, où étaient élus les doges d'Amalfi, et Ravello avec sa belle cathédrale et sa superbe villa Rufolo. Les pentes escarpées qui s'élèvent depuis la côte sont couvertes de terrasses aménagées grâce à la construction de murets en pierres sèches, et exploitées pour la culture de citronniers ou d'autres agrumes, arbres fruitiers, oliviers, vignes ou légumes de toutes sortes. Plus loin dans l'intérieur des 12 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html terres, les collines ont été affectées à la culture laitière fondée sur le mouton, la chèvre, le bétail et le buffle, et dont les origines sont anciennes dans cette zone. Administrativement, il s'agit d'une partie de la péninsule amalfitaine, qui correspond presque exactement au territoire de l'ancienne République d'Amalfi. Elle est constituée de quatre bandes littorales principales (Amalfi, Atrani, Reginna Maior, Reginna Minor) auxquelles s'ajoutent des bandes de moindre importance (Positano, Praiano, Certaria, Hercle), avec les villages montagnards de Scala, Tramonti et Ravello ainsi que les hameaux de Conca et Furore, situés derrière et au-dessus. Des objets paléolithiques et mésolithiques ont été trouvés dans la grotte de La Porta, à Positano. Comme en attestent les villas de Positano, Minori et Gallo Lungo, la région jouissait de la faveur des Romains. Cette zone est cependant restée peu peuplée jusqu'au début du Moyen Âge, lorsque la guerre des Goths en a fait un lieu de refuge. e La fondation d'Amalfi remonte au IV siècle avant J.-C. À la suite d'une attaque barbare sur une nouvelle et proche colonie romaine à Lucania, les habitants se déplacent vers la zone de collines, fertile et bien arrosée, autour de la Scala actuelle. La première référence écrite à Amalfi (596) mentionne déjà une ville fortifiée ayant le statut de siège épiscopal. Amalfi résiste aux attaques lombardes jusqu'en 838, date de sa conquête et de son pillage par Sicard. Toutefois, après la mort de ce dernier l'année suivante, la ville, dont la soumission à l'Empire byzantin n'est que symbolique, déclare son indépendance. La nouvelle république est gouvernée par le souverain dont le titre deviendra en 958 celui de doge (duc). Une telle autonomie politique permet à Amalfi de devenir une puissance maritime commerciale du IX e e siècle à la fin du XI siècle, alors que la puissance maritime de Byzance décline et qu'un marché libre se développe. Amalfi jouit quasiment du monopole commercial en mer Tyrrhénienne grâce à son réseau étendu de liaisons. La ville vend des produits italiens (bois, fer, armes, vin, fruits) aux marchés orientaux, auprès desquels elle se procure épices, parfums, perles, bijoux, étoffes et tapis qu'elle revend en Occident. La culture qui se développe apporte entre autres d'importantes contributions à la législation maritime et à la navigation (le compas nautique a été inventé à Amalfi), grâce à des liens étroits avec l'Orient. L'agencement des établissements qui s'y sont développés témoigne de l'influence orientale, avec ses maisons très rapprochées gravissant les collines escarpées et reliées par un dédale d'allées et d'escaliers évoquant les souks du Levant. 13 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Une architecture arabo-sicilienne caractéristique trouve sa source à Amalfi et s'y développe. Les liaisons avec l'Orient apportent à la région des techniques nouvelles ou améliorées telles que la taille de la pierre, la fabrication du papier, le tannage, l'élevage du ver à soie et le tissage de la soie ainsi que la production de poterie polychrome émaillée. La laine est elle aussi filée et tissée puis exportée dans toute l'Italie, le corail est ouvragé en de luxueux objets alors que la confection des pâtes alimentaires et la gastronomie se raffinent. Supplantée commercialement par Gênes, Venise et surtout Pise et conquise par l'Espagne, Amalfi décline inexorablement. Le seul changement notable apporté au paysage est le renforcement du réseau de tours de guet implanté le long de la côte et destiné à avertir des agressions turques et à les contrer. Les villes et villages de la Côte amalfitaine se caractérisent par leurs remarquables monuments architecturaux tels que la Torre Saracena de Cetara, la cathédrale romane d'Amalfi et son « cloître du Paradis », toutes deux fortement imprégnées d'influence orientale, l'église San Salvatore de Birecto, à Atrani, théâtre de l'élection des doges d'Amalfi, et Ravello, avec sa belle cathédrale et la superbe Villa Rufolo. Amalfi – Grotte d'Émeraude (grotta dello Smeraldo) 14 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html La grotte d’Émeraude se trouve à 4 km d’Amalfi dans la baie de Conca dei Marini. Elle a été découverte au début des années 1930 par un pêcheur de la localité et tire son nom de la couleur que donnent les reflets du soleil à l’eau de la grotte. On y accède soit de la route nationale en ascenseur, soit par l'escalier ou par la mer. Le visiteur est généralement surpris par les différentes tonalités que prend l’eau et par la présence de stalactites et de stalagmites aux formes parfois étranges. C’est à bord d’un radeau que l’on fait la visite de la grotte, profonde de 10 mètres. C'est un magnifique temple vert, orné de cariatides, de figures étranges, de bas-reliefs fantaisies, œuvres de l'eau qui suinte des voûtes. Mais ce qui est le plus surprenant, c'est de voir surgir la mer ces robustes stalagmites. Une curiosité : la crèche sous-marine en céramique. Depuis les grands de ce monde, qui suivaient le Grand Tour pendant la Renaissance, jusqu'aux e visiteurs moins en vue de la fin du XX siècle, la côte a toujours attiré les touristes. Nombreux sont les visiteurs écrivains ayant composé le panégyrique de ses qualités, alors que des générations d'artistes l'ont décrite sous différentes formes. Ils sont attirés par l'architecture et les beautés naturelles telles que la magique Grotta dello Smeraldo, le profond fjord de Furore et les magnifiques plages. À l'intérieur des terres, les pentes escarpées s'élevant depuis le littoral, sont couvertes de terrasses, garnies de murs de pierre sèche et consacrées à la culture d'agrumes et autres fruits, d'olives, de vigne et de toutes sortes de légumes. En s'enfonçant plus profondément, on trouve des collines affectées à l'agriculture laitière, activité dont les racines régionales sont anciennes et reposent sur les moutons, les chèvres, les bovins et autres buffles. Dans certaines parties de la côte, le paysage naturel est resté intact et ne porte que peu ou pas de traces d'intervention humaine. Ce paysage abrite la flore méditerranéenne typique, myrte, lentisque, genêt, euphorbe, etc., espèces capables de supporter l'aridité et le vent prévalant dans une grande partie de la zone. On rencontre ailleurs des essences d'arbres tels que le chêne vert, l'aulne, le hêtre et le châtaignier. Les autres biotopes abritent des espèces tropicales telles que fougères, grassettes et palmiers nains ainsi que des espèces carnivores endémiques. Trois réserves naturelles ont été établies en raison de cette végétation, qui doit son immense diversité à l'irrégularité topographique locale associée à la proximité de la mer. La côte est également riche en termes de vie sauvage. Le grand corbeau comme le faucon pèlerin y résident, de même que le renard, la martre et l'otarie. La grande diversité d'habitats qu'offre la région se traduit par la présence d'espèces d'insectes extrêmement variées. Les zones montagneuses plus élevées sont remarquables par leurs caractéristiques sentiers de mules (mulattiere), un élément notable du paysage. Non contents de constituer un moyen de communication entre les villages et autres peuplements éparpillés, ces sentiers représentaient également un moyen efficace de récupération et canalisation des eaux de pluie. 15 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Après le déclin de la République d'Amalfi, ils étaient aussi très empruntés par les contrebandiers. On trouve de nombreux ruisseaux qui, par endroits, suscitent d'impressionnantes chutes d'eau. Ils fournissaient l'énergie nécessaire aux premières manufactures de papier et de fer, dont les vestiges sont très répandus. Il y a donc une très grande diversité de paysages, allant des peuplements côtiers aux majestueuses hautes montagnes en passant par les pentes douces très cultivées et les vastes zones pastorales ouvertes: On trouve également des « micro-paysages » d'un grand intérêt scientifique et procédant des variations topographiques et climatiques, ainsi que d'étonnantes formations karstiques naturelles, aussi bien au niveau de la mer que plus en altitude. Source : évaluation des Organisations consultatives de l'UNESCO. Monuments à visiter e Mis à part ce que nous citons, nous recommandons la visite de la Cathédrale du X siècle, dédiée à Saint André, apôtre dont les reliques sont conservées dans la belle crypte. Le Cloître du Paradis, contigu à la cathédrale, construit au XIII e siècle. e Les Anciens Arsenaux de la République amalfitaine du XI siècle qui témoignent un glorieux passé maritime. Le Musée Civique où l'on peut admirer les quatorze toiles de Domenico Morelli reproduites en mosaïque sur le fronton de la Cathédrale et d'autres œuvres d'art uniques. 16 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Le Couvent des Capucins à Amalfi Cette image ancienne représente le Couvent des Capucins à Amalfi, un monument historique d'importance majeure de la Côte amalfitaine. La beauté indiscutable du lieu, les salles d'accès, la grotte, le cloître, la crypte, les jardins de citronniers, la promenade des moines ont été repris par les artistes à toutes les époques et visités par les visiteurs du monde entier. Ce lieu a été transformé en un hôtel historique faisant partie de la NH Hotels Collection sous le nom de Grand Hôtel Convento di Amalfi. Lien : http://www.ghconventodiamalfi.com/it/history Avec un historique détaillé en italien. 17 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Dans la crypte du Couvent des Pères Capucins ce sont maintenant des mariages qui y sont célébrés. 18 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Le Grand Hôtel Convento di Amalf…et sa piscine avec une vue à l'infini. 19 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Quelques terrasses de l'hôtel donnant sur la mer. 20 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Ravello Ravello était une ville importante de la République maritime d'Amalfi, une puissance marchande importante en méditerranée entre 839 et 1200. C'était aussi un diocèse de 1086 à 1603 ; ensuite l'évêché fut déplacé à Scala. Dominant la mer de plus de 300 m de hauteur, du sommet de la Vallée des dragons, ce lieu est devenu la destination de nombreux touristes et le siège du "Ravello festival" qui s'y tient chaque année en été (créé en 1953 en l’honneur de Richard Wagner). Vue des hauts de Ravello. La beauté de ce village-jardin, a de tout temps inspiré liberté à ses habitants, visiteurs, voyageurs, intellectuels et artistes de toutes les nationalités comme Boccaccio ou Wagner. Ravello était à l'origine un lieu de villégiature des patriarches romains, et comme Amalfi, la ville e connue sa plus grande splendeur entre le X et le XIII siècle grâce à un intense commerce maritime et à la production de tissus (laine et coton). Son déclin commença avec les normands de Roger II, mais s’intensifia surtout avec l'invasion des Pisans en 1337 qui retirèrent à toute la côte son indépendance politique et économique. 21 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Panorama de Ravello La ville de Ravello n'en finit pas de collectionner les surnoms flatteurs : « perle de la Costiera », « résidence des dieux », « joyau de la côte des délices ». Depuis plus de mille ans, cette ville perchée attire les écrivains, les acteurs et les artistes du monde entier. Pour eux, Ravello est bien plus qu'une villégiature chic, c'est une muse. La vue panoramique depuis Ravello ! On doit cette phrase à un musicien, la plus fameuse jamais prononcée sur Ravello : Richard Wagner. En 1880, dans l'enceinte de la villa Rufolo, l'inventeur de « l'art total » a eu un coup de foudre. Mieux, une révélation : « J'ai enfin trouvé les jardins de Klingsor ! ». Cela faisait plus de vingt ans que le compositeur allemand cherchait un cadre enchanteur pour son Parsifal, une toile de fond digne de son héros, le magicien Klingsor. Grâce à Wagner, depuis plus d'un siècle, les décorateurs et machinistes de tous les opéras du monde copient à l'infini les jardins suspendus de la villa Rufolo. Tandis que les amateurs de grande musique, eux, affluent à Ravello pour retrouver l'envoûtement du modèle original. Mais si Wagner est venu ici en 1880, c'est parce qu'un esthète écossais, Francis Neville Reid, avait, trente ans plus tôt, ressuscité la villa Rufolo. Auparavant, elle n'était plus que ruine. C'était même tout Ravello qui, depuis trois siècles, était abandonné aux ronces et aux chèvres. La position stratégique de Ravello, en forme de nid d'aigle, a attiré au fil des siècles, toutes les riches e familles en exil ou en fuite. L'histoire a commencé à la fin du IV siècle, avec un certain Rufolo, consul 22 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html de Rome, qui avait quitté la Ville éternelle alors menacée par les invasions barbares, raconte le maire de la cité, Salvatore Di Martino. Qu'y avait-il de plus imprenable en effet que cette Côte amalfitaine, avec la chaîne des monts Lattari comme muraille, et surtout ce pic étêté, d'où l'on jouit d'une vue à 360° sur le golfe de Salerne, le cap de Sorrente, Capri et le large horizon d'où surgissaient souvent les barques des Sarrasins ? Indépendante, la ville s'orna alors de palais et de jardins, mais aussi de remparts et de tours de guet, comme pour tutoyer plus que jamais l'azur. Si bien qu'à Ravello, on se sent « suspendu entre le ciel et la terre, mais bien plus près du ciel », comme l'a écrit André Gide dans L'Immoraliste. Autour, les ruelles et les volées de marches sont emplies de fantômes célèbres et du souvenir d'amours sulfureuses : Vita Sackville-West et Violet Trefusis, Greta Garbo et le chef d'orchestre Léopold Stokowski, Tennessee Williams et Gore Vidal... Panorama depuis les hauts de Ravello. La Villa Rufolo e La famille Rufolo, l'une les plus riches de Ravello, a construit au XIII siècle la villa du même nom sur une avancée rocheuse dont la pointe reste encore aujourd'hui dans les mémoires de milliers de visiteurs. Le complexe historique monumental de la Villa Rufolo a été acquis en 1974 par l'Organisme 23 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Provincial pour le Tourisme de Salerne comme patrimoine public et pour le destiner au culte de l'art et de la science dans l'éternelle harmonie du beau et du vrai. e La Villa fut construite au XI siècle, lorsque la famille Rufolo décida d'édifier l'emblème de son pouvoir. Les propriétaires ont rendu la résidence célèbre par des décorations d'une valeur inestimable, agrandirent la structure au point qu'elle devienne encore "plus agréable que les jours de l'année" et se destinèrent à entretenir des salons culturels dans les murs de salles élégantes. Avec la décadence, la résidence passa d'une famille à l'autre avec pour conséquence la dispersion du patrimoine. En 1851, elle fut acquise par le noble écossais Francis Nevile Reid, qui commence par la restaurer. L'atmosphère est marquée d'une influence de la culture arabe pendant des millénaires. L'édifice principal comprend une chapelle à voûtes, aujourd'hui siège d'expositions et événements artistiques, et un salon très suggestif divisé de colonnes basses et massives. Sur la gauche du palais, qui reçut des personnages de haut rang comme le papa Adrien IV et le roi Roberto d'Angiò, se dresse la puissante Tour majeure, avec des surfaces travaillées d'une couleur jaune paille peut-être provenant d'émail moulu et de céramiques. Sur la droite, par contre, se trouve le cloître mauresque, un bijou architectural rythmé par des colonnes qui soutiennent des arcs en ogive. Le charme de la Villa Rufolo culmine dans son magnifique jardin qu'adorait Wagner et sur la terrasse duquel avec une vue en précipice sur la mer on y célèbre tous les ans le festival qui lui est dédié. Depuis avril 2007 la gestion de la Villa Rufolo est confiée à la Fondation Ravello qui utilise le complexe monumental principalement pour des activités artistique-culturelles du Festival de Ravello. Auditorium Oscar Niemeyer à Ravello 24 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Entrée à la Villa Rufolo dans le centre historique de Ravello d'où l'on a une vue plongeante sur la cathédrale par le peintre M. Cascella. Nicola Rufolo, un membre de cette famille, a fondé la chaire de la cathédrale en 1272 : un chef-d'œuvre de mosaïque arabo-byzantine - Le très bel ensemble de la Villa Rufolo à Ravello. 25 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Le Festival de Ravello en souvenir à Richard Wagner a lieu de fin juin à octobre chaque année dans plusieurs endroits, en particulier à la Villa Rufolo où Wagner a séjourné et y puisa l'inspiration pour son opéra Parsifal. Ici, à l'Auditorium Oscar Niemeyer à Ravello, avec une vue surprenante et dans un cadre absolument surprenant. Lien au site officiel du Festival : http://www.ravellofestival.com/ 26 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Le vignoble de la Villa Rufolo Costa d'Amalfi DOC Ravello bianco Villa Rufolo Un petit vignoble de 11,09 ares en pergolas fait partie de la propriété à une altitude d'environ 400 m sur le niveau de la mer. Il produit 4 à 5 kg par cep, récolté manuellement en octobre, puis subit une vinification par macération pelliculaire, et une maturation sur lies pendant 5 mois. Des raisins autochtones cultivés dans des vignes traditionnelles ont pris racine pendant des siècles dans les terrains annexés à la Villa Rufolo de Ravello. Ainsi, l'Organisme Provincial pour le Tourisme de Salerne produit le vin "Côte d'Amalfi Doc - Ravello blanc", lui aussi un bien culturel pas mis en vente, utilisé à des seules fins publicitaires du territoire. C'est le produit d'excellence personnalisant de manière unique la fusion particulière de cet endroit entre terre et mer, synthèse parfaite du lien entre culture et territoire. Le vin est issu des raisins de cépages Falanghina et Biancolella, en production strictement limitée. 27 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html La Villa Cimbrone à Ravello e Ravello renferme des joyeux architecturaux comme la Villa Cimbrone, édifiée autour du XI siècle. Il s'agissait d'un grand domaine appartenant à la noble famille Accongiagioco, sur lequel se dressait un vaste hameau. En 1904 la propriété fut achetée par le Lord anglais Ernest William Beckett. Ce dernier, aidé dans son œuvre par le Ravello i Nicola Mansi (qui par ailleurs n'était ni architecte, ni ingénieur, mais bel et bien un couturier), sut édifier une construction d'une beauté incroyable en mélangeant les styles et les époques, les éléments ethniques et ceux culturels, des pièces anciennes et des souvenirs provenant de voyages exotiques. La Villa Cimbrone à Ravello et son belvédère "La Terrazza dell'Infinito". 28 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html À l'entrée de la villa l'on trouve un petit cloître, avec au centre une margelle de puits carrée. L'ensemble est construit de façon similaire à l'ancien cloître de l'église de San Francesco. Mais aussi de nombreux autres édifices de cet ensemble envoûtant sont inspirés par monuments célèbres de Ravello. Ce jardin luxuriant de la ville, où l'on trouve statues, petits temples, épigraphes, fontaines et grottes, aboutit à La Terrazza dell'Infinito, que Gore Vidal n'a pas hésité à définir « le plus beau du monde ». 29 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Le bel ensemble de la Villa Cimbrone avec des extérieurs très variés. Sitographie : http://www.ravellotime.it/fr/visitare_ravello/cimbrone.asp 30 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Le vignoble de la Côte amalfitaine Pour la valoriser et la protéger comme étant l'une des plus belles destinations italiennes, la Côte d'Amalfi, est devenue synonyme "Route du Vin" qui a trouvé siège et sa gestion au prés de l'Association Strada del Vino Costa d'Amalfi à Tramonti. Il s'agit d'une des plus belles Routes du Vin de la Campanie, composée de plusieurs sentiers entre ciel et mer qui attirent beaucoup de touristes. Sitographie : http://www.stradadelvinocostadamalfi.it/ Les vignobles de la DOC Côte amalfitaine s'étendent sur 67 hectares 85,62 ares pour une production totale moyenne de 250'000 bouteilles que se partagent quelques petits producteurs aguerris à cette viticulture héroïque. La nature rocheuse et la pente sont des conditions hostiles à cette culture, mais favorables à la qualité des vins produits sur ces 13 communes de la province de Salerne. Des restaurants, des auberges de charme ainsi que des caves vous accompagnent tout au long de ces parcours qui valorisent le territoire auquel adhèrent les principales communes pour le bien du développement touristique. L'itinéraire principal, auquel s'ajoute une variété de parcours secondaires traversent les villages et les vignobles avec des couchers de soleil d'une beauté totale : Des vues splendides là où est produit le "bien culturel" Costa d'Amalfi DOC Ravello Bianco. 31 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html 32 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Un vignoble très pentu jusqu'à la mer où le climat est un peu plus frais. Les cépages admis dans l'appellation pour la production vins rouges et des rosés sont : Aglianico, Piedirosso, Sciascinoso, Teinturières, Tronto, Serpentaria ; pour les blancs : Biancolella, Falangina, Fenile, Ginestra, Repella et Ripolo. Ces variétés se retrouvent dans les treize communes de la côte, mise en valeur par une viticulture rendue difficile dans des terrains extrêmement pentus. Les viticulteurs continuent à cultiver ces cépages autochtones plutôt que se diriger vers les grandes variétés internationales et c'est un bien de développer ces trésors ampélographiques. 33 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Il faut espérer que la Route du Vin et la Maison du Goût (Strada del Vino e La Casa del Gusto) réussissent à développer la production locale. Quelques parcelles de vigne complètement isolées des villages. Ces mêmes témoignages remontent à une tradition viticole de la Rome impériale, voire même à une époque encore plus reculée, comme le témoignent des sites archéologiques d'une extrême importance, comme la Villa Romana di Minori ou la Villa Romana del Primo seccolo. Cette terre valorise de multiples produits d'une grande typicité débouchant sur une cuisine extraordinaire combinée à un choix de produits de la mer. http://www.cote-amalfitaine.com/gastronomie.php À signaler également une production artisanale de céramiques, de faïences ou de tissus. Cave de la cantina Marisa Cuomo à Furore. 34 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Autres photos du vignoble de la Côte amalfitaine Des parcelles de vigne en terrasses successives sur des pentes très prononcées où il importe de combattre le ravinement de la terre. Aujourd'hui, les vins à dénomination d'origine sont les 3 suivantes, Cilento, Castel San Lorenzo et Costa d'Amalfi, complétées par une appellation "Indicazione geografica tipica, Colli di Salerno. Costa d'Amalfi est une zone de production de 13 communes, en totalité dans la province de Salerne. Les vins de la Côte d'Amalfi sont de 3 types : Furore, Ravello, Tramonti, ayant chacun leur propre surface de culture. Les rouges et rosés situés sur les communes de Furore, Conca dei Marini et Amalfi ne doivent pas être produits à plus de 9'000 kg/ha. Les blancs ne doivent pas dépasser 10'000 kg/ha. Ils peuvent porter la dénomination Furore si la teneur en alcool n'est pas inférieure à 11,5° pour les rouges et rosés, et respectivement 11° pour les blancs. 35 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Le vignoble est réparti dans différents types de terroirs… … plus ou moins habité. 36 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html La pente est prononcée… …et les terrasses bien étagées. 37 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Le limoncello Son origine est probablement très ancienne. Dans les sources écrites, le limoncello est cité pour la e première fois au début du XIX siècle dans les récits de voyage qui mentionnent un certain Vincenza Canale, hôtelier courtois de l'île de Capri, réputé pour offrir à ses invités une exquise liqueur au citron, nommée "Limoncello". Le limoncello est une liqueur de citron de la péninsule de Sorrente - de la baie de Naples à la Côte amalfitaine - et de Capri ; seules les liqueurs produites à partir de citrons provenant de cette région peuvent prétendre à l'utilisation du terme de limoncello, bien que cette liqueur soit largement produite aussi en Sicile, Sardaigne, Calabre, sur l'île d'Ischia, en Ligurie, etc. d'où des dénominations comme limoncino ou limonello. 38 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html En Campanie, le limoncello bénéficie d'une appellation au titre des « produits agroalimentaires traditionnels » italiens. C'est un produit à base de zestes de citron bio, d'alcool, d'eau et de sucre. Il est de couleur jaune brillante, doux et citronné. Le limoncello est un produit obtenu par macération d'écorces de citron dans l'alcool et/ou la grappa. Doux et aromatique, il peut être servi en apéritif, mais sa destination habituelle est en digestif, glacé. L'Oro di Amalfi, entre autres marques. Production Contrairement à beaucoup d'autres liqueurs, le limoncello est facile à produire et peu cher, ne nécessitant que du sucre, de l'eau, des zestes de citron, de l'alcool et du temps de maturation. Le limoncello maison a souvent un goût de citron plus fort et plus prononcé que ceux vendus en magasin, mais pour ce faire il faut utiliser de l'alcool pur à 96 % (la vodka à 40 % n'extrayant pas toutes les huiles essentielles du zeste). Différentes variétés de citron sont utilisées pour produire différents goûts. La variété des citrons est souvent dictée par la région de production, les citrons d'Amalfi produisent un limoncello 39 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html particulièrement plaisant. Divers alcools peuvent être utilisés pour varier les goûts. La grappa est parfois utilisée, comme l'alcool pur. Un alcool plus raffiné maximise le goût de citron, alors que des alcools plus sombres ajoutent de la complexité. Des sucres de plus haute qualité utilisés dans l'infusion créent une liqueur plus douce. Le limoncello peut être produit artisanalement en faisant macérer pendant 2 mois des zestes de citrons non traités dans de l'alcool à 90 °. Il faut ensuite y ajouter un sirop de sucre, laisser macérer, puis filtrer le mélange obtenu. Service Il est traditionnel de servir le limoncello froid comme digestif. Le long de la côte amalfitaine, il est servi dans de petits verres en céramique, refroidis eux-mêmes, la côte d'Amalfi étant un centre de la céramique. Cette tradition s'est répandue dans d'autres parties de l'Italie. Le limoncello est commun en Italie mais n'a acquis que récemment de popularité dans d'autres parties du monde. Il devient aussi populaire pour des cocktails, car il apporte un goût de citron fort sans l'acidité ou l'amertume du jus de citron lui-même. La crème de limoncello, qui est faite avec du lait, ou des produits laitiers, pour donner une texture crémeuse et adoucir le goût du citron, est également très appréciée. En Italie, différentes liqueurs de citron produites principalement dans les régions italiennes de la Mer Tyrrhénienne et plus largement dans le mezzogiorno existent, n'ayant pas le droit à l'appellation Limoncello. On rencontre donc des dénominations comme limoncino, limonello, limonetta, liquore di limone, etc.. Il y a de nombreuses liqueurs similaires produites hors d'Italie, notamment à Menton en France, sur l'île Maltaise de Gozo ou en Corse. 40 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Ces citrons sont tellement appréciés qu'ils entrent souvent dans la préparation des desserts italiens, même sans ajout de sucre. Sur les marchés napolitains, ces citrons se distinguent aisément des autres, car ils sont habituellement mis en vente avec leurs feuilles. Sitographie : http://www.turismosalerno.it avec nos remerciements pour l'aide et les photos mises à disposition. http://www.eptsalerno.it/ http://whc.unesco.org/fr/list/830 http://www.stradadelvinocostadamalfi.it/ita/vitigni.php http://www.bb-napoli.com/fra/guides/cote-amalfitaine.pdf http://www.amalficoast.it/ français italien et anglais http://www.enotecaprovincialedisalerno.it http://www.amalficoast.it/primopiano/resort/costiera-amalfitana-1/vini-e-vitigni-della-costa-d-amalfi1884.aspx http://www.tripadvisor.fr/Tourism-g187779-Amalfi_Coast_Campania-Vacations.html http://www.coteamalfitaine.net/ http://www.youtube.com/watch?v=1ovzptBRUqM&feature=related Vidéos http://www.youtube.com/watch?v=s3UjKWEly24 http://www.villarufolo.it/ 41 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Les 13 biens retenus au patrimoine Mondial pour lesquels l’aspect viticole est le critère principal (9) ou un critère important (4), sous le titre général : « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO » : www.cepdivin.org/articles/phmargot017.html Copyright : © Encyclopédie Philippe MARGOT, Journaliste du vin Quai de la Veveyse 6 CH-1800 VEVEY [email protected] www.cepdivin.org/persos/phmargot.html mise en ligne : 10/02/2013 POUR CITER CET ARTICLE : Philippe Margot, « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine », 42 pages, Cepdivin.org, février 2013, [En ligne] http://www.cepdivin.org/articles/phmargot017_13.pdf 42 « Le patrimoine viticole mondial de l’UNESCO : XIII – Côte amalfitaine » © Philippe Margot 2013. Centre d’Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN – CEPDIVIN www.cepdivin.org