La contraception 2005 JP GESLIN

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La contraception 2005 JP GESLIN
7 et 8 octobre 2004, 10 février 2005 : module svt0907 référence 234
« Education à la santé »
9 h à 12 h et de 13 h à 16 h en salle 207, plot vert à l'IUFM de Livry-Gargan : 45
avenue Jean Zay, 93891
2004 /2005 - La contraception « Pouvoir croquer la pomme, sans les pépins ».
« Plutôt de l’amour sans enfants que des enfants sans amour » une évidence… qui a pourtant, il y a
moins de 90 ans, envoyé son auteur suédois, Hinke Bergegren, en prison.
Jean-Pierre Geslin
PROFESSEUR
La contraception est le nom donné aux
méthodes temporaires et réversibles
permettant d’avoir des rapports sexuels en
évitant une grossesse non désirée
(Contraception = contre la conception).
On parle aussi des "méthodes de contrôle
des naissances" car la contraception
régulière permet à la majorité des gens
d’avoir des enfants quand ils le désirent.
La contraception doit répondre à 4 critères
fondamentaux qui sont l'innocuité,
l'efficacité, la réversibilité et l'acceptabilité
physique et psychologique.
L'efficacité est fondée
sur la formule de Pearl =
Nombre de grossesses non désirées X 1200
Nombre de mois d'exposition à la grossesse
Cette formule sert à exprimer le nombre
de grossesses constatées sur 100 années (1200 mois) d'exposition à la grossesse… En d’autres
termes le risque de grossesse chez 100 femmes pendant 12 mois. Il n’existe pas de moyen
contraceptif sûr à 100 %, mais toute contraception est plus sûre qu’aucune contraception du tout.
Il existe aussi une "contraception de rattrapage" dite "contraception d’urgence"1 qui permet,
en cas de rapports sexuels non protégés, si elle est prise rapidement, d’éviter les grossesses non
désirées environ trois fois sur quatre.
La « contraception chirurgicale »2 est souvent irréversible et correspond donc plutôt à une
« STERILISATION » qu’à une contraception.
• Chez l’homme c'est la VASECTOMIE désormais légale en France pour raison médicale.
• Chez la femme c'est la LIGATURE DES TROMPES ou STERILISATION TUBAIRE. Les
textes législatifs l’autorisent en France pour des motifs « thérapeutiques ».
1
2
Voir page 31 et voir le polycopié spécialisé « Contraception post-coïtale = CPC » par J-P Geslin.
Voir page 32.
Préalable I : rappels concernant les gamètes et la fécondation :
L'acquisition de la capacité à se reproduire est
désignée sous le terme de puberté (du latin pubes,
poil). Elle correspond à une maturité structurale et
fonctionnelle des organes de la reproduction ou
organes génitaux mais s'accompagne aussi de signes
extérieurs nommés "caractères sexuels secondaires"
notamment l'apparition d'une pilosité pubienne.
Le spermatozoïde (= cellule sexuelle mâle = gamète
mâle) et l’ovule (= cellule sexuelle femelle = gamète
femelle) renferment chacun 23 chromosomes soit 2
fois moins que les autres cellules de l’organisme. Ils
ont en effet subi, respectivement dans les testicules (=
organes mâles) et les ovaires (organes femelles), une
division particulière appelée méiose qui divise par 2 le
nombre de chromosomes.
1) Les spermatozoïdes et l’appareil
génital masculin :
La production de spermatozoïdes ou
spermatogenèse débute donc à la puberté et continue
jusqu'à un âge avancé (80 voire 90 ans) avec toutefois
un rendement de plus en plus réduit. La formation des
spermatozoïdes, à partir de cellules souches ou
spermatogonies, nécessite 74 jours (+/- 4 jours)
auxquels s'ajoutent les 8 à 15 jours de transit dans
l'appareil génital mâle.
Une fois les spermatozoïdes formés, ils vont être
libérés dans la lumière du tube séminifère du testicule,
baignant alors dans un liquide appelé fluide
testiculaire (= liquide séminal primitif) sécrété par les
cellules spécialisées dites « cellules de Sertoli ». Ils
sont
ensuite
transportés
passivement
(les
spermatozoïdes ne sont alors pas encore mobiles et ne
sont que véhiculés par le fluide testiculaire) vers le
canal épididymaire (dans l’épididyme… Cf. schéma)
où ils sont stockés.
C'est pendant leur passage dans l'épididyme que les
spermatozoïdes vont subir une première série de
modifications morphologiques et physiologiques, les
rendant partiellement aptes à la fécondation (1ère étape
de la « capacitation »). Ils y acquièrent entre autre la
mobilité. Ils y sont également protégés du milieu
ambiant (dont le pH ne leur est pas très favorable) par
une sorte de film protecteur recouvrant leur tête.
Le fluide testiculaire va s’intégrer au « liquide
séminal ». Ce dernier est produit par tous les segments
des voies spermatiques mais particulièrement par la
prostate (2-3 cm, elle grossit avec l’âge), les vésicules
séminales (2 réservoirs membraneux à paroi épaisse,
d’une longueur de 5 à 6 cm dans lesquels le sperme
peut accumuler dans l’intervalle des éjaculations) et
les glandes de Cowper ou glandes bulbo-urétrales (de
la grosseur d’un petit pois et situées sous la prostate de
par et d’autre de l’urètre… Cf. schéma).
Document iconographique : Dr Gilbert Sarrot
Les deux testicules sont logés dans deux sacs
appelés scrotum ou bourses. Chaque testicule
est enveloppé d’une capsule
conjonctive épaisse et blanchâtre : l’albuginée
qui émet des cloisons ou septa le divisant en
250 à 300 lobules pyramidaux.
Dans chaque lobule, on trouve 1 à 4 tubes
séminifères où s’élaborent les spermatozoïdes.
Ces tubes sont très contournés (70 cm) et ont
un diamètre de ¼ de mm.
Ils sont entourés d’un tissu conjonctif
contenant des vaisseaux sanguins et des îlots
de cellules dites « cellules interstitielles » ou
« cellules de Leydig » produisant une hormone
mâle : la testostérone.
Les tubes séminifères se prolongent par des
« tubes droits » qui pénètrent dans un
épaississement de l’albuginée : le corps de
Highmore où ils forment un réseau : le rete
testis.
Les canaux efférents traversent l’albuginée, se
pelotonnent et se réunissent pour constituer la
tête de l’épididyme (de epi = sur et didumos =
testicule) située à la surface du testicule. Les
spermatozoïdes sont stockés dans la queue de
l’épididyme (voir schéma page suivante).
Le pénis (ou verge) est l'organe qui permet le
rapport sexuel ou coït. Lors du rapport, les
tissus érectiles qui le composent se gonflent de
sang, la verge s'allonge et durcit (érection) et
la pénétration dans le vagin (organe de
l’accouplement) devient possible. Il arrive que
lors des premiers rapports sexuels le frein du
pénis (qui limite le décalottement du prépuce)
soit un peu court et qu’il se déchire entraînant
un saignement abondant… mais bénin.
L'éjaculation correspond à l’émission du
sperme : à ce moment, les spermatozoïdes
sont propulsés dans les canaux déférents, les
2,5 cm des canaux éjaculateurs puis l'urètre
situé sous la vessie.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
2
Une éjaculation comprend entre 2 et 6 ml de fluide
testiculaire + liquide séminal. Ces sécrétions
représentent plus de 95 % du volume du sperme. Le
liquide séminal fournit aux spermatozoïdes les
métabolites et les oligo-éléments indispensables à leur
survie et leur mobilité et joue un rôle protecteur y
compris vis à vis de l’urine. Sa viscosité limite les pertes
de spermatozoïdes après l'éjaculation. Il contient
également des substances favorisant la pénétration des
spermatozoïdes dans la glaire produite par le col de
l’utérus féminin.
La fécondation (rencontre de l’ovule – ici en
fait d’un ovocyte II à 23 chromosomes - et d’un
spermatozoïde) va avoir lieu dans l’un des 2 oviductes
dénommés trompes de Fallope chez la femme (14 cm de
longueur). Cette fécondation rétablira le nombre de
chromosomes à 46.
Les spermatozoïdes sont soumis à plusieurs
Structure du testicule :
systèmes de sélection dont l'acidité de la muqueuse
http://www.etudiantinfirmier.com/index_gyneco.php?page=6
vaginale et l’obstacle de la glaire cervicale (de pH 5, visqueux et à mailles serrées hors période ovulatoire mais à
pH 7,8, fluide et à mailles larges en période ovulatoire).
La glaire, en période ovulatoire, laisse passer
les spz les plus mobiles, les « lavant » au passage du
liquide séminal qui s’opposerait ultérieurement à la 2ème
étape du processus dit de « capacitation ».
Cette glaire était par contre pratiquement infranchissable
jusqu’à 2 jours avant et de façon plus relative (voir suite)
le redevient 1 journée après l'ovulation.
La glaire semble aussi jouer un autre rôle : « le mucus
constituerait un "réservoir" » qui distribue des "pulses" »
de spermatozoïdes permettant "d’attendre" plusieurs
jours l’ovulation (3 à 4 j) si l’insémination est en avance
sur celle-ci » (Zagouhan).La glaire possède enfin un
pouvoir bactériostatique et bactéricide.
A la sortie des voies génitales mâles, les 50 à
http://monanneeaucollege.com/spermatozoide_fichiers/image002.jpg
600 millions de spermatozoïdes (chez homme) n'ont pas
Spermatozoïdes (60 µ de long et 3 µ de large).
encore de pouvoir fécondant. Ils l'acquièrent au cours de
On distingue 3 parties :
leur ascension dans les voies génitales femelles par la
« capacitation » déjà débutée dans l’appareil génital
La tête renfermant le noyau (contenant 23
chromosomes) et l'acrosome (sac renfermant 3
masculin. Ils se trouvent en effet, dans la cavité utérine
types enzymes nécessaires à la pénétration dans
et les trompes, débarrassés de la protection de la tête
l'ovocyte).
acquise dans le liquide séminal, leur membrane est
« déstabilisée » et les enzymes contenus dans leur
La pièce intermédiaire: très riche en
acrosome (sac situé à la partie antérieure de la tête du
mitochondries qui fournissent l'énergie nécessaire
spermatozoïde) sont activés.
au mouvement.
Au total, 1 à 2 millions de spermatozoïdes
Le flagelle qui est l'organe de propulsion du
atteignent la cavité utérine. Leur progression dans
spermatozoïde.
l’utérus se fait grâce à la contraction du muscle utérin (=
Les spermatozoïdes, afin d’assurer une
myomètre) et aux battements du flagelle. Beaucoup se
fécondation et une fois dans l’appareil génital
perdent dans les glandes utérines. L’entrée dans les
féminin, doivent encore effectuer un parcours de
trompes correspond à une nouvelle sélection… La
16 à 18 cm à la vitesse moyenne de 16 cm à
moitié s’engageant dans le mauvais conduit. Il ne
l’heure.
parviendra ainsi qu’une centaine de spermatozoïdes
autour de la cellule femelle. Le voyage ne peut durer parfois que 30 mn.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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2) Les ovules (ou mieux « ovocytes »), l’appareil génital féminin et la régulation
hormonale du cycle :
Chez le fœtus féminin de 5 mois les ovaires
renferment un stock de 7 millions de cellules
reproductrices : les futurs gamètes femelles ou
« ovocytes »… Chez la fille, à la naissance, il n’en
reste plus que de l’ordre de 1000 000… A la puberté,
ces ovocytes ne sont plus que 100 000. Seulement
environ 400 vont devenir fécondables.
Document iconographique : Dr Gilbert Sarrot
Photographie (www.chu-toulouse.fr) d’un
gamète femelle = ovule (en fait ovocyte II).
http://membres.lycos.fr/kamel81/gametogenese.htm
Follicule de De Graaf :
Chez la femme, les organes de la
reproduction sont les ovaires (3 cm de
diamètre), l'utérus avec ses 2 trompes et le
vagin. Dans les 2 ovaires se forment les
ovocytes. Les trompes correspondent à des
tubes très fins dans lesquels passent les
ovocytes émis par les ovaires.
Chacune des trompes est divisée en un
pavillon qui capture l’ovocyte, une ampoule
externe où aura lieu la fécondation et un
isthme située du côté de l’utérus qui sera
emprunté par l’œuf fécondé pour rejoindre
l’utérus.
La vulve est l'ensemble des parties externes de
l'appareil génital féminin. Elle est constituée du
mont de vénus = mont du pubis (saillie en forme
de coussinet), des grandes et des petites lèvres
(replis cutanés latéraux), du clitoris (homologue
du pénis) et du vestibule. Le vestibule contient :
le méat urétral, les orifices des glandes urétrales
de Skène (de part et d’autre du méat) et l'orifice
externe du vagin (obturé de façon incomplète
chez la vierge par une membrane appelée
l'hymen).
Dans le sillon qui sépare l'orifice vaginal des
petites lèvres (sillon labio-hyméneal) s'ouvrent
les orifices des canaux des glandes
de Bartholin qui sécrètent un liquide
contribuant à la lubrification du vestibule
vulvaire lors des rapports sexuels.
Les cycles sexuels (dits menstruels dans l’espèce
humaine) débutent à la puberté. Ils se poursuivront jusqu’à la ménopause. Les menstruations ou règles
marquent le début de chaque cycle.
ATTENTION : une ovulation peut intervenir dans les 10 jours qui suivent un avortement ou une
fausse-couche.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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Les cycles sexuels sont régulés par une
activité hormonale qui prend naissance dans
le cerveau au niveau de l’hypothalamus, puis
de l’hypophyse.
L’hypothalamus produit une neurohormone nommée la gonadolibérine ou LH-RH
ou GnRH (= Gonadotropin Releasing Hormon).
C’est un peptide de 10 acides aminés qui stimule
l’hypophyse antérieure (= adénohypophyse) lui
imposant de produire à son tour 2
"gonadotrophines".
Ces gonadotrophines sont la FSH (= FolliculoStimulating Hormon : une glycoprotéine) et la
LH (= Luteinizing Hormon = hormone
lutéotrope : autre glycoprotéine) qui elles-mêmes
vont agir sur les ovaires.
* La FSH, au sein de l’ovaire, n’agit que sur les
follicules en fin de croissance. Il faut rappeler
qu’un " follicule " est formé d’un ovocyte et
d’une couronne cellulaire constituée de cellules
folliculaires. A chaque cycle, 600 follicules,
répartis dans les 2 ovaires, débutent leur
croissance mais seul 1 follicule continue son
développement jusqu’à terme, tandis que les
autres involuent et dégénèrent. Ce
follicule " dominant " est le seul qui arrivera à
maturité et qui contient l’ovocyte susceptible
d’être fécondé. Parfois il existe 2 follicules
dominants, exceptionnellement plus.
Document iconographique : Dr Gilbert Sarrot
Ceci est un document « pédagogique ».
« Anatomiquement », l’hypothalamus est situé à la
base du cerveau, au-dessus de l’hypophyse.
La FSH a une double action : multiplication des
cellules folliculaires (de la granulosa qui sont
l’équivalente des cellules de Sertoli chez l’homme) et
production d’œstrogènes par ces cellules. Ces
oestrogènes induisent à leur tour : le développement
de l’épithélium vaginal, le développement de la
muqueuse utérine, les contractions du muscle utérin
(myomètre) et chez certaines espèces
animales provoquent l’œstrus.
La LH induit la rupture du follicule + la multiplication
et l’évolution des cellules de la granulosa en cellules
grandes lutéiniques productrices de progestérone. La
progestérone diminue les contractions de l’utérus et
favorise la nidation de l'œuf fécondé
(développement de l’endomètre en dentelle utérine).
Par ailleurs, la progestérone inhibe la sécrétion de
prolactine et la lactation.
Sous l’effet de la FSH, le follicule "dominant"
grossit (ses cellules folliculaires se multiplient)
et se remplit de liquide. Il est alors formé de 3
couches concentriques : la thèque externe
protectrice et sans rôle hormonal, la thèque
interne (qui produit chez la femme des hormones
mâles ou androgènes… mais oui !) et la granulosa
(formée elle-même de cellules folliculaires
productrices d’œstrogènes) qui délimitent une
cavité liquidienne ou antrum. Le follicule mur ou
follicule de De Graaf (du nom du Hollandais
Reinier de Graaf qui le découvrit en 1673) fait saillie
à la surface de l’ovaire et atteint 22 mm.
* La LH stimule la thèque interne qui produit
donc des androgènes repris par les cellules de la
granulosa qui activées par la FSH les transforme en oestrogènes.
* La LH agit aussi sur le follicule dominant mature, provoquant sa rupture et l’expulsion de l’ovocyte
entouré d’une partie des cellules folliculaires… C’est l’ovulation.
L’ovulation se produit en moyenne au 14ème jour du cycle après le début des règles. A noter que le
blocage de la production de FSH n’empêche pas l’ovulation. Même s’il existe un pic de FSH + LH juste
avant l’ovulation c’est bien la LH seule qui provoque la ponte ovulaire.
* La LH permet aussi la transformation des cellules folliculaires restées dans l’ovaire en cellules dites
« lutéiniques » (= lutéales - de luteus = jaune - qui produisent une hormone : la « lutéine » ou
« progestérone »). D’anciennes cellules de la thèque interne (les petites cellules lutéales ou cellules
paralutéiniques qui se sont immiscées entre les grandes cellules lutéiniques productrices de
progestérone) sécrètent alors des oestrogènes.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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En effet, en sus des hormones hypothalamiques et hypophysaires, existent des hormones produites
par le tissu ovarien, qui passent dans le sang, et vont agir à distance sur différents organes : l’ovaire luimême, les trompes, l’utérus (corps et col), le vagin, les seins, mais aussi la peau, le squelette et, par
rétroaction, l’hypothalamus. Les hormones ovariennes sont essentiellement, l’(o)estradiol (un oestrogène)
et la progestérone.
Les cellules de la thèque interne produisent des androgènes transformés en oestrogènes par les cellules
de la granulosa. Cette production d’estrogènes a lieu à la fois durant la phase folliculaire et la phase
lutéale. La progestérone n’est produite que durant la phase lutéinique appelée encore pour cette raison
phase progestative. Elle possède un effet hyperthermisant responsable de l'augmentation de la
température d'environ 0,5° C au cours de la 2ème partie du cycle menstruel. Elle imperméabilise la
glaire utérine et prépare la muqueuse utérine à la gestation.
S’il est vrai que la progestérone inhibe la sécrétion des gonadostimulines hypophysaires FSH et LH (et
donc l’ovulation), les progestatifs de synthèse sont beaucoup plus efficaces qu'elle.
* L’œstradiol est produit (par les cellules de la granolosa reprenant les hormones mâles fabriquées
par la thèque interne entourant le follicule en croissance), sous l’effet de la FSH, au cours de la
maturation folliculaire. Durant cette phase de 14 jours dite « phase folliculaire », la production
d’œstrogène s’accroît. En fin de phase folliculaire, les fortes quantités d'estradiol secrétées par l'ovaire
vont stimuler l'hypothalamus et l'hypophyse ce qui va entraîner une décharge brutale et très importante
de LH (pic de LH).
* La progestérone est produite, en 2éme partie de cycle durant la phase dite lutéale, essentiellement,
par le "corps jaune" stimulé par la LH. Celui-ci se forme, dans l’espace libéré par l’ovocyte, à partir
des cellules folliculaires restées dans l’ovaire après l’ovulation.
Le corps jaune n’est qu’une structure provisoire, qui dégénère (lutéolyse) et s’arrête de fonctionner,
après 12 à 14 jours, par programmation génétique et sous l’effet de la chute de LH, s’il n’y a pas eu de
fécondation. Il ne subsistera alors qu’une petite cicatrice fibreuse à la surface de l’ovaire : le corps
blanc.
A chaque cycle ovulatoire, s’élabore un nouveau corps jaune et la
progestérone qu’il secrète stimule le développement de la muqueuse utérine
(l’endomètre) pour la préparer à recevoir un éventuel embryon.
Ne jouez pas les autruches…
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
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La prolactine (ou PRL) = hormone
galactogène = lactostimuline.
C’est un polypeptide de 198 acides aminés
secrété par 20 % des cellules de
l’antéhypophyse. Elle est principalement connue
pour son rôle dans le déclenchement et le
maintien de la lactation. Elle agit également en
accroissant la sécrétion de progestérone chez la
femme (et de testostérone chez l'homme).
Le taux de prolactine est maximal au moment du
pic ovulatoire. Il est essentiellement régulé par
le taux de dopamine cérébrale, la dopamine
étant inhibitrice.
Les oestrogènes sont, eux, activateurs. Ils
stimulent la synthèse et la sécrétion de
prolactine en bloquant des neurones à dopamine
au niveau de l’hypothalamus.
La progestérone, en facilitant la libération de
dopamine, bloque indirectement "la libération"
de prolactine. La chute du taux de progestérone
avant l'accouchement permet l’"action" de la
prolactine, qui stimule la sécrétion de lait.
A noter que la prolactine est également produite
par la glande mammaire, le placenta et même,
chez l’homme, par la prostate. Cette prolactine
extrahypophysaire n’est pas régulée de la même
façon qu’au niveau cérébral (pas d’effet de la
dopamine) et joue un rôle activateur sur les
cancers mammaires et prostatiques.
L’adénome à prolactine est une tumeur
bénigne
affectant uniquement les cellules
hypophysaires qui synthétisent la prolactine.
L'élévation du taux de prolactine dans le sang
est proportionnelle au volume de la tumeur.
Elle se traduit chez la femme par :
* une aménorrhée (absence de règles)
* une stérilité
* une galactorrhée (sécrétion de lait par les
glandes mammaires).
* parfois des bouffées de chaleur.
Elle se traduit chez l’homme par :
* une impuissance et une insuffisance
fonctionnelle des testicules.
* une gynécomastie (augmentation de volume
des seins).
* une galactorrhée (écoulement lactescent).
* En phase folliculaire, la FSH stimule la
croissance des follicules et la synthèse d'estradiol.
En retour, l'estradiol va réguler la sécrétion de
FSH. Son action est généralement du type
rétrocontrôle négatif mais peut devenir positif par
moments, en particulier quand le taux d’œstrogène
dépasse une certaine valeur en fin de phase
folliculaire. C’est donc le pic d’œstradiol qui
déclenche une 12 aine d’heures plus tard le pic de
LH et de FSH.
* La LH agit en phase folliculaire sur les cellules
de la thèque interne permettant ainsi leur sécrétion
d’androgènes. Elle permet ainsi de fournir, aux
cellules de la granulosa, le substrat nécessaire à la
production d’œstradiol.
* La LH déclenche la ponte ovulaire puis, en phase
lutéale, elle stimule la formation du corps jaune (en
transformant les cellules de la granulosa en cellules
lutéiniques) qui en réponse synthétisent de la
progestérone.
Durant la seconde partie du cycle, la progestérone
augmentant, il s’ensuit une rétro-inhibition à la
fois au niveau de l'hypothalamus et de
l'antéhypophyse ce qui inhibe la sécrétion de LH et
également de FSH.
Des expériences ont montré que si l’on bloque une
3ème hormone produite par le lobe antérieur de
l’hypophyse : la prolactine (ou PRL ou
lutéotropic-hormone ou LTH), la sécrétion de
progestérone est réduite mais non arrêtée. On en
conclut que LH et LTH agissent en synergie
pour stimuler la production de progestérone.
Des céphalées et des troubles visuels sont possibles dans les 2 sexes.
Traitement : bromocriptine (agoniste de la dopamine), radiothérapie, chirurgie.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
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Les inhibines, les activines et folliculostatines :
Ce sont des glycoprotéines synthétisées par les gonades et constituées de 2 chaînes réunies par des
ponts disulfures. On sait maintenant que les gonades, à partir des mêmes gènes, peuvent en fait
fabriquer 2 inhibines et 3 activines.
* L’inhibine A résulte de la réunion d’une chaînes alpha et d’une chaîne bêta A.
* L’inhibine B d’une chaîne α et d’une chaîne β B.
* L’activine A est constituée des 2 chaînes β A et l’activine B des 2 chaînes β B.
* La 3ème activine ou activine AB est formée de la chaîne β A et de la chaîne β B.
Facile…
Les inhibines (en fait peut-être la seule inhibine B d’après des travaux récents) freine(nt) la
production hypophysaire de FSH et pour les activines l’active. La conception qui se fait jour
actuellement est que les inhibines n’exercerait leur effet de rétrocontrôle négatif sur la FSH qu’en
bloquant l’accès des activines à leurs récepteurs. Les inhibines sont sans effet sur LH et LH-RH.
La concentration sérique des deux inhibines est très augmentée dans les cancers de la granulosa.
Chez la femme, les inhibines sont synthétisées au cours du cycle menstruel par les cellules de la
granulosa.
L’inhibine A, elle, est essentiellement produite par le follicule dominant et le corps jaune. Elle présente
un pic périovulatoire et atteint son taux maximum durant la phase lutéale. Elle renforce l’effet de la LH
sur la production d’androgènes par les cellules de la thèque interne du follicule dominant accroissant sa
production d’androgènes qui seront convertis en oestradiol (2002). Synthétisée également par le placenta
pendant la grossesse, l’inhibine A est un bon marqueur du premier trimestre pour la prééclampsie3 et du
second trimestre pour la Trisomie 21.
L’inhibine B sérique présente un pic en phase folliculaire précoce puis décroît pour ensuite reconstituer
un second pic bref en phase post-folliculaire immédiate. Elle bloquerait donc la production de FSH. Un
taux d'inhibine B est d'autant plus défavorable pour l’obtention d’une grossesse qu'il est bas.
Chez l’homme : seule l’inhibine B est synthétisée par les cellules de Sertoli. Ici encore, elle bloque la
production de FSH (qui en association avec la testostérone permet la production des spermatozoïdes). On
la dose en cas d’hypogonadismes et d’infertilités.
Les folliculostatines sont des glycoprotéines monomériques liant avec une haute affinité les activines et à
un degré moindre les inhibines, neutralisant ainsi leurs activités biologiques.
3
Chez la femme enceinte, la pré-éclampsie est une maladie présente dans 1 cas sur 20. Elle est caractérisée par des
céphalées, une somnolence, des troubles oculaires + l'association d'une hypertension artérielle ou HTA, d'une
protéinurie, d’œdèmes et d'une prise de poids. L’éclampsie est, elle, une forme convulsive sévère pouvant être
source de coma et apparaissant en fin de grossesse.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
8
Préalable II : de la fécondation au bébé
Au moment de l'ovulation, l’ovule (les biologistes confirmés diraient qu’il s’agit en fait d’un ovocyte
II 4) est entouré d’une pellicule (la zone pellucide) et de plusieurs couches de cellules folliculaires.
L’ovocyte est aspiré par le pavillon de la trompe puis entraîné par le courant liquidien créé par les
mouvements péristaltiques (= mouvements propres) de la trompe et par des cils qu’elle renferme.
L’ovocyte parvient ainsi à l’ampoule (tiers extérieur de la trompe) en moins de 30 minutes. Il est
retenu dans cette « ampoule » durant 24 à 72 heures « attendant » la visite des spermatozoïdes.
En l'absence de fécondation, l'ovocyte dégénère puis est éliminé. L'ovocyte est en effet fécondable pendant les
6 à 24 h qui suivent l'ovulation (en moyenne…).
De nombreux spermatozoïdes tentent de
traverser les couches de cellules folliculaires puis la
membrane pellucide à l’aide de la poussée de leur flagelle
et de leur acrosome "capacité" qui effectue sa « réaction
acrosomique » (libération de ses 3 types d’enzymes) :
* La hyaluronidase permet la dissociation des cellules
folliculaires formant la couronne radiaire (= corona
radiata).
* La CPE (Corona Penetrating Enzyme) permet aux SPZ
de traverser ces cellules de la corona radiata.
* L’acrosine qui permet la perforation de la zone
pellucide et le passage du spermatozoïde dans l’espace
Fécondation humaine.
péri-ovulaire.
Photo Cosmos-Science. D Phillips
Seule une dizaine de SPZ atteignent la zone
pellucide. L’un d’entre eux la traverse puis s’unit, non pas
perpendiculairement mais tangentiellement à la membrane plasmique de l’ovocyte II qui l’absorbe dans sa totalité…
donc avec le flagelle…
Dès qu'un spermatozoïde a pénétré dans l'ovocyte, des « granules corticaux » contenus dans l'ovocyte sont libérés et
modifient la zone pellucide la rendant infranchissable pour les autres spermatozoïdes.
Pour nos petits biologistes… et eux seulement : l'ovocyte II, bloqué en métaphase de la 2ème division
méiotique, achève sa division, formant l'ovotide et expulse le second globule polaire.
Le noyau apporté par le spermatozoïde et celui fourni par la cellule femelle se rompent et les chromosomes
maternels et paternels se mélangent (caryogamie = amphimixie).
Si le spermatozoïde a amené un chromosome sexuel X, c’est
une fille qui naîtra 9 mois plus tard. Si le SPZ a introduit un
chromosome sexuel Y, le bébé sera un garçon. En effet
l’expression du gène Sry (localisé sur le chromosome Y),
dans les cellules des gonades encore indifférenciées,
entraîne la synthèse de la protéine TDF (= protéine Sry).
Cette protéine déclenche à son tour l’expression de nombreux autres gènes qui conduisent à la différentiation de la
gonade indifférenciée en testicule. En l’absence du gène Sry
(donc de protéine TDF), la gonade se transforme en ovaire.
Dans le testicule, la production de testostérone par les Ç
interstitielles et d’hormone antimullérienne par les Ç de
Sertoli contrôle la masculinisation de l’appareil génital.
La fécondation est suivie de divisions cellulaires
sans accroissement de taille. L’amas de cellules progresse
vers l’utérus poussé par les cils vibratiles tapissant le
conduit et les mouvements « péristaltiques » de la trompe.
3 à 4 jours après la fécondation, l’œuf s’est
divisé et il arrive dans l’utérus une sorte de petite mûre
Stade 2 cellules.
formée de 12 à 16 cellules : la MORULA. Au 4ème -5ème
jour, la morula de 64 cellules s’organise, se gonfle et se
creuse formant une petite sphère dénommée BLASTULA.
4
Quelques heures avant l'ovulation, l'ovocyte I, bloqué jusqu'alors en prophase de la 1ère division méiotique,
termine sa division et donne un ovocyte II et un premier globule polaire (voir schéma). Cet ovocyte II entame
immédiatement la 2eme division et reste bloqué en métaphase de 2ème division méiotique. Il est pondu sous cette
forme.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
9
Très rapidement la blastula évolue en BLASTOCYSTE : à l’un des pôles de la blastula, se
forme un amas cellulaire : le « bouton embryonnaire » ou embryoblaste (il donnera naissance à
l’embryon). Le feuillet qui limite l’ensemble de la sphère (= le « trophoblaste ») sera, lui, à l’origine du
placenta et de ses annexes.
L’ensemble morula-blastula-blastocyste se nourrit
pendant 2 (à 3) jours des sécrétions de l’utérus.
Au 6ème-7ème jour débute la « nidation » : le
BLASTOCYSTE se fixe en perforant l’épithélium
utérin de la mère. Le trophoblaste prolifère et se
différencie en 2 tissus contigus : cytotrophoblaste
et syncytiotrophoblaste. C’est le syncytiotrophoblaste qui émet des évaginations et érodent la
muqueuse de l’utérus. L’enfouissement dans la paroi
exige 4 à 5 jours. Le blastocyste fixé est dans le
langage courant appelé « EMBRYON » au sens
Fécondation dans la trompe et implantation
large (du grec embruon = qui croît dedans).
dans l’utérus.
L’épithélium de l’utérus rétablit en effet sa
continuité après la fixation et, de ce fait, le
blastocyste se retrouve enfermé dans la muqueuse utérine (entre l’épithélium et le chorion).
Dès le 8ème jour, le bouton embryonnaire s’était transformé en 1 disque formé de 2 feuillets : le
disque embryonnaire didermique. La 3ème semaine, au niveau du disque embryonnaire, à partir
des 2 feuillets, il s’en forme 3 par le phénomène de gastrulation.
Les 3 feuillets mis en place sont :
* l’ectoblaste qui donnera naissance à la peau et au
système nerveux,
* le mésoblaste (= chordo-mésoblaste) qui formera
les os, les muscles mais aussi l’appareil circulatoire,
les reins et les glandes sexuelles et
* l’endoblaste (= entoblaste) qui sera à l’origine
des appareils digestif et respiratoire.
Entre la 3ème et la 4ème semaine, au niveau du dos de
l’embryon dans la ligne médiane, l’ectoblaste
s’organise d’abord en une plaque neurale (125 000
cellules) qui se creuse en gouttière pour former
ensuite un tube (tube neural) dont la partie avant
donnera l’encéphale et dont la partie arrière formera
la moelle épinière. La fermeture du tube neural
s’effectue entre le 21ème et le 28ème jour de vie
embryonnaire.
Photographie d'un blastocyste de 8 jours en
voie d'implantation. Photo : Lennart Nilsson.
L'embryon sécrète de l’hormone chorionique
gonadotrope ou hCG (human Chorionic Gonadotropin) qui a le même effet que la LH et qui va donc
stimuler le corps jaune et empêcher sa lutéolyse.
Quand l'ovule est fécondé, le corps jaune augmente de volume. C'est le corps jaune gestatif qui
fonctionne pendant les trois premiers mois de la grossesse. Il sécrète une grande quantité d'hormones : les
œstrogènes et la progestérone pendant la grossesse.
Autour de l’embryon s’édifie une cavité remplie de liquide : la poche des eaux ou cavité
amniotique (qui se forme par cavitation et non pas par plissement dans l’espèce humaine). Le
liquide amniotique incolore et opalescent (= « les eaux ») protégera l’embryon des chocs. Le
bébé aura donc un développement aquatique comme... un poisson, nous remémorant ainsi
notre lignée évolutive.
A la fin du 2ème mois la taille atteint 28 mm et le poids 10 grammes. Tous les organes sont déjà
ébauchés et l’embryon prend alors le nom de FOETUS (du latin « engendré »). On dit (quelle que soit
l’espèce) que l’on est en présence d’un fœtus quand on peut reconnaître à quelle espèce appartient l’être
en développement. De la fécondation à la naissance il faut 39,5 semaines pour « fabriquer » un bébé.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
10
I- Le préservatif masculin ou capote (anglaise) ou condom :
Outil de contraception qui protège également contre les infections sexuellement transmissibles…
C'est quoi ?
Comment ?
Pour qui ?
Pour tous et à tous les
âges de la vie.
matériaux pour les couples dont l'un
des deux partenaires est allergique au Il sert à se protéger et à
latex) très mince que l’on déroule sur le protéger son partenaire.
Il peut être un moyen de
pénis en érection avant la pénétration.
contraception à lui tout
Il retient le sperme.
seul, à condition de le
Avant la fin de l'érection,
choisir de qualité (utiliser
se retirer de sa partenaire
le label NF ou CE) et de
en tenant le préservatif par
bien s'en servir à chaque
la base (ouverture).
rapport sexuel.
Nouer le préservatif et
Efficacité : 95 % s'il est
le jeter à la poubelle.
bien utilisé.
Il est à usage unique : il faut changer de
préservatif à chaque rapport sexuel.
Signe particulier :
Le préservatif masculin est le seul
contraceptif (avec le préservatif féminin)
qui protège du SIDA et des autres
maladies sexuellement transmissibles
(MST).
C’est une gaine en latex (ou en d'autres
Quand
l’utiliser ?
Comment l'obtenir ?
Combien ça coûte ?
Toujours au
début d'une
histoire et à
chaque
changement
de partenaire.
Jusqu'à ce que
les deux
partenaires
soient sûrs de
leur
séronégativité
: test de
dépistage du
VIH négatif
+
pas de prise
de risque
depuis plus de
3 mois.
Pharmacies,
supermarchés,
distributeurs
automatiques et sans
ordonnance.
Bon à savoir : l'usage
du préservatif est plus
efficace et plus agréable
avec un gel adapté (gel
non gras en vente en
pharmacie)
Vaseline et crèmes le
détériorent.
De 0,15 à 1,5 €.
Non remboursé.
Gratuit dans les centres
de planification et
centres de dépistage du
Sida
En savoir plus…
« Vérifiez que l’emballage est
intact et que la date de limite
d’utilisation n’est pas
dépassée. Vérifiez également
que le préservatif présente la
norme NF ou CE, attestant de
la conformité respectivement
aux normes françaises ou
européennes ».
« Ouvrez l’emballage avec
La longueur peut varier de 170 à
précaution pour ne pas
« Vérifiez que la partie à dé208
mm et la largeur de 51 à 56 mm.
abîmer le préservatif. Avec
rouler se trouve à l’extérieur »
les
doigts
!
Pas
avec
les
Photo : Mouvement Français pour le
Photo : Mouvement Français pour le
planning familial.
dents… un peu de contrôle !
planning familial.
Veillez à ne pas endommager
les préservatifs avec vos ongles, vos bagues ou tout autre objet coupant ». « Vérifiez que la partie à dérouler
se trouve à l’extérieur. Pincez l’extrémité du préservatif (le réservoir) afin d’en chasser l’air. Placez-le au bout
de votre sexe et déroulez le jusqu’à la base du pénis en érection tout en maintenant le réservoir ».
http://www.doctissimo.fr/html/sante/hommes/sa_431_du_bon_usa_capote.htm
Certains fabricants proposent des préservatifs à texture renforcée pour les rapports anaux ou des préservatifs avec des
reliefs pour procurer plus de plaisir. Il en existe avec ou sans réservoir, lubrifiés ou non, parfumés, aromatisés pour les
fellations.
Attention : il ne faut pas en superposer deux préservatifs… même pour un rapport anal ! Le frottement de l'un sur l'autre
accentue les risques de rupture.
Le latex n’apprécie pas la chaleur qui peut modifier sa structure. Laisser une boîte de préservatifs en plein soleil est
donc fortement déconseillé. On ne conserve pas ses préservatifs dans la boîte à gants de la voiture ou dans la poche
arrière du pantalon afin qu’ils ne se détériorent de par la chaleur ou les frottements…
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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II- Le préservatif féminin : outil de contraception qui protège également
contre les infections sexuellement transmissibles…
C'est quoi ?
Comment ?
Pour qui
?
Gaine en polyuréthane lubrifié, de 170 millimètres
de long sur 78 mm de diamètre, munie de 2
anneaux (l’interne amovible et l’extérieur plus
mince et plus large), et qui se place dans le vagin
comme un tampon, avant le rapport sexuel, et
retient le sperme. Il empêche ainsi la fécondation.
Le préservatif féminin est plus solide que le
préservatif masculin (risque de rupture plus faible)
et néanmoins plus fin. Il est prélubrifié à l'aide
d'une substance, non spermicide, connue sous le
nom de diméthicone et qui facilite l’insertion.
Pour
toutes les
femmes.
Il est
efficace à
95%
(certaines
études
annoncent
plus de 99
%) si bien
utilisé.
Il est à usage unique.
Il peut être mis au calme, chez soi, plusieurs heures
avant et retiré plusieurs heures après le (les)
rapport(s) sexuel(s) avec le même partenaire.
Signe particulier : le préservatif féminin est le
seul contraceptif (avec le préservatif masculin)
qui protège du SIDA et des autres maladies
sexuellement transmissibles (MST).
Comment le poser ?
Ouvrez l’emballage avec les doigts… Pas avec les
dents… Veillez à ne pas endommager le préservatif
avec vos ongles, vos bagues ou tout autre objet
coupant. Position assise, couchée ou debout avec un
pied posé sur une chaise.
Maintenir la bague (= anneau interne situé du côté
fermé) et la pincer entre le pouce et l’index pour
former un 8. Introduire le préservatif, avec un
doigt, en poussant le bord de l’anneau, aussi loin
que possible. Quand l’anneau est entré en entier
dans le vagin, il reprend sa forme initiale. Si on le
pousse encore un peu vers le haut, il vient se placer
de lui-même. Veuillez à ce que le préservatif ne soit
pas tordu. La collerette (munie de l’anneau externe
plus large) se place sur la vulve qu'elle recouvre.
Quand
l’utiliser ?
Comment l'obtenir ?
Combien ça coûte ?
Toujours au Disponible en France depuis
début d'une
le 2ème trimestre 2000.
histoire et à S'achète en pharmacie, sans
chaque
ordonnance.
changement Coûte de 4,5 € à 7 € les 3
de partenaire.
(non remboursé).
Jusqu'à ce
que les 2
partenaires
soient sûrs de
leur
séronégativité
: test de
dépistage du
VIH négatif
+ pas de prise
de risque
depuis plus
de 3 mois.
Photo : Mouvement Français pour
le planning familial.
Schéma : Mment Français pour
le planning familial.
Photo : Mouvement
Français pour le planning familial.
En savoir plus… SON UTILISATION S’APPREND…
Il ne gêne pas même si vous marchez mais certaines lui reprochent un bruissement gênant.
Certaines femmes le mettent après les préliminaires, d'autres l'introduisent entièrement dans le vagin pendant les
préliminaires et tirent légèrement pour faire ressortir l'anneau externe avant la pénétration. La femme doit guider
le pénis au moment de la pénétration dans le Femidom afin que l’organe mâle ne passe pas entre le vagin et le
préservatif féminin. Certaines utilisatrices disent que le préservatif féminin augmente leur plaisir car l’anneau
externe frotte sur le clitoris. Il peut être utilisé durant les règles, durant la grossesse et après l’accouchement.
Pour le retirer : tournez l’anneau extérieur (afin de le fermer et éviter que du sperme en sorte) puis tirez
doucement. Le préservatif féminin peut être théoriquement utilisé pour un rapport anal : il suffit d'enlever l'anneau
interne, et de le poser sur le pénis pour la pénétration. Pourtant sida info services déconseille une telle pratique
estimant que la fiabilité n’est pas suffisante.
Le Femidom® se suffit à lui-même et on évitera d’employer simultanément un préservatif… qui de toute façon
aurait son latex altéré par le lubrifiant gras.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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III- Le diaphragme et la cape cervicale :
Le diaphragme :
C’est un anneau métallique flexible sur lequel est tendue une
membrane en latex. La femme enduit le diaphragme de spermicide
(afin de lui conférer une efficacité acceptable) et l'introduit au fond du
vagin, sur le col de l'utérus, 20 mn ou plus avant le rapport. Il doit être
gardé au moins 6 h après mais pas plus de 24 heures.
Il empêche l'ascension des spermatozoïdes par le col de l'utérus après
l’éjaculation. Il n'est généralement pas gênant pur la femme et non
perçu par le partenaire. Le diaphragme se lave à l’eau et au savon
et peut être utilisé pendant plusieurs années. Il n’est plus guère
employé en France où il est difficile à trouver. Son taux d'échec est
de l’ordre de 6 % et 18 % s’il y a utilisation d’un spermicide.
Il ne protège pas du SIDA ni de la syphilis...
Diaphragme :
Photo : Mouvement
Français pour le planning familial.
La cape cervicale :
C’est un mini diaphragme à usage unitaire, à placer sur le col
de l'utérus. Elle en épouse la forme… Elle est en latex (non
commercialisée en France) ou en silicone semi-rigide (cape
Lea'Shield = Lea-Contraceptivum avec anneau de retrait
non commercialisée en France) ou en silicone souple (cape
Oves sur le marche français depuis 1998). Une petite
quantité de spermicide est déposée à l’intérieur de la cape. La
mettre en place correctement et la retirer exige une certaine
dextérité. Elle agit comme le diaphragme en faisant barrière à
l'ascension des spermatozoïdes. Comme le diaphragme elle
doit être retirée assez longtemps après le rapport sexuel.
Pratiquement pas utilisée en France et employée par 1 à 2 %
des américaines en 2002.
Cape contraceptive Oves : 28
mm de diamètre (il en existe 2
tailles). En silicone souple. A
usage unique. Efficacité
immédiate. Peut être laissée en
place 3 jours. Anneau amovible.
Ne doit pas être retirée moins
de 6 h après le rapport.
Voir « Génésis », janvier 2002).
Dessin extrait du livre « Bébé contrôle » par Peter Mayle
et Arthur Robins aux Editions Ramsay. 1982
82 % des femmes disent qu’elle ne
provoque pas de gène durant les
rapports sexuels. Pour les hommes
non informés au préalable de sa
présence, on obtient le même
chiffre… qui tombe à 76 % si le
partenaire a été informé avant.
Bien utilisée, son taux d'échec
serait inférieur à 2% mais il se
situerait entre 13 % et 18 % en
utilisation typique.
La cape ne protège pas du SIDA
ni de la Syphilis...
Remarque : Il existe une méthode qui marche
à tous les coups … L'ABSTINENCE !
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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IV- La pilule contraceptive (contraception orale) :
C'est quoi ?
Comment se prend la pilule ?
C'est une hormone, ou une association
d'hormones, très proche de celles produites
par les ovaires (oestrogènes et progestérone) :
oestrogène de synthèse + progestatif ou
progestatif seul qui agissent par 1 ou
plusieurs des mécanismes suivants : blocage
de l'ovulation, modification de la glaire de
l’utérus et transformation de la muqueuse
utérine.
La composition des pilules varie donc… et
leur couleur aussi. Le choix est assez large
pour être sûre de trouver la sienne ou pour en
changer.
La première prise de la pilule commence le
premier jour des règles
(si vous commencez une plaquette au milieu
d'un cycle, elle n'aura aucune efficacité).
Prendre un comprimé par jour, à la même
heure, jusqu'à la fin de la plaquette. Ensuite,
selon la pilule prescrite, attendre le nombre de
jours indiqués, avant d'entamer une nouvelle
plaquette.
On reste protégé pendant la période d'arrêt, si
l'on reprend bien la plaquette suivante le
jour indiqué.
Durant cette période, les règles surviennent au
bout d'un temps variable selon les femmes.
Attention : L'action de la pilule s'arrête dès que
l'on ne la prend plus. C'est pourquoi il faut la
prendre régulièrement. Gare aux oublis!
En savoir plus :
* L'idée sous-jacente est de
reproduire l'effet hormonal
contraceptif observé lors du
début de la grossesse (forts
taux d’œstrogènes et de
progestérone).
* En cas d'oubli l’attitude est
Pour qui ?
Seule ou avec
préservatif ?
Comment l'obtenir ?
Combien ça coûte ?
Pour les
femmes, c'est
le mode de
contraception
le plus
répandu.
En France :
une femme sur
deux l'utilise.
C'est aussi le
plus sûr : 99,5
% d'efficacité
quand elle est
prise
régulièrement.
Elle doit
toujours être
utilisée avec
un préservatif
dans une
histoire qui
commence ou
passagère, et
aussi
longtemps que
l'on n’a pas
tous les deux
les résultats du
test de
dépistage du
Sida.
La pilule s'achète en
pharmacie.
Il faut une ordonnance d'un
médecin qui vous dira
comment la prendre. Les
mineures peuvent obtenir la
pilule sans autorisation
parentale.
Attention : l’association piluletabac augmente le risque
d'accidents cardiovasculaires.
De 3 € (Ludéal Gé : le
générique de Minidril ou Daily
Gé : le générique de Trinordiol)
à 25 € pour 3 mois selon la
pilule prescrite. Toutes ne sont
pas remboursées.
Gratuite dans tous les cas pour
les mineures et les non-assurées
sociales dans les centres de
planification familiale.
Les jeunes majeures qui sont
encore sous la sécurité sociale
de leurs parents peuvent aussi
obtenir la pilule gratuitement et
anonymement avec la prise en
charge "jeune majeure".
Photo : Mouvement Français pour le
planning familial.
fonction de la pilule utilisée (voir suite).
Photo : Mouvement
Attention aux pilules de 3ème génération dites « microprogestatives » :
Français pour le planning
familial.
le délai n'est plus de 12 heures mais de 2 heures !
* En cas de vomissement ou de diarrhée (dans les 4 heures suivant la
prise), la pilule n'a peut-être pas été digérée, prendre le comprimé équivalent sur une plaquette de
rechange.
* Les « intoxications » par les contraceptifs oraux représentent la première cause d'intoxication
médicamenteuse accidentelle chez l'enfant (les 1 à 4 ans sont les principales victimes). Ces « intoxications »
sont bénignes et ne nécessitent aucune prise en charge spécifique. Il n’est en particulier pas nécessaire de
faire vomir. L'évolution est favorable dans 100 % des cas, et ceci quelle que soit la quantité ingérée. Il est
possible d'observer l'apparition de quelques troubles digestifs heureusement mineurs.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
14
Les différentes pilules :
D’après http://alsace.u-strasbg.fr/medecine/enseignement-reforme/pdf-conception-naissance/contraception.pdf,
« Contraception orale progestative » in « La revue du praticien en Gynécologie et Obstétrique » du 15 décembre
2001 et Gynécologie obstétrique, internat 2004 par B. Courbières et X. Carpopino, éditions Vernazobres-Grego.
Il existe :
… 2 types de pilules œstro-progestatives (OP) : les pilules séquentielles (les premières pilules ne
comportent que des l’œstrogènes les 7 ou 15 premiers jours puis les autres un mélange OP) et les
pilules combinées (oestrogènes et progestérones combinés, pendant 21 ou 24 jours selon les pilules).
… et 2 types de pilules progestatives : macroprogestatifs et microprogestatifs… mais nous verrons
qu’en 2004, les spécialistes distinguent maintenant une 3ème catégorie : les progestatifs de 3ème
génération à base de désogestrel comme la pilule Cerazette®.
A) Pilules séquentielles :
Que des oestrogènes (éthinylestradiol = EE5) pendant 7 jours (voire plus), puis oestrogènes et
progestérone. Ce type de pilule est utilisé après une fausse-couche ou en post-avortement ou en
vue de préparer le col de l’utérus pour un examen. On l’utilise sur de courtes périodes du fait
des dosages assez importants en œstrogènes. 22 comprimés :
Physiostat ® (50 µg EE 7 jours -50 µg EE +
1000 µg lynestrenol 15 jours ).
Ovanon ® (50 µg EE 7 jours - 50 µg EE +
2500 µg lynestrenol 15 jours).
B) Pilules « combinées » :
Elles sont nommées ainsi parce
qu'elles résultent de l'association, dans chaque
comprimé, d'un œstrogène de synthèse (appelé
éthinylestradiol5) et d'un progestatif de
synthèse (une 10aine de molécules sont
employées). Les divers progestatifs sont
classés en « générations » en fonction de leur
ancienneté
et
de
leurs
propriétés
pharmacologiques.
Le plus ancien progestatif, dit de 1ère
génération est la noréthistérone.
Glaire au 14 ème jour du cycle, à gauche sans
Les progestatifs dites de seconde génération
contraception et à droite avec.
sont le norgestrel et le levonorgestrel.
ème
Les progestatifs dits de 3 génération sont
le désogestrel, le gestodène et le norgestimate, leur tolérance est nettement supérieure. L'efficacité de
ces oestro-progestatifs combinés est de 100% lorsqu'ils sont pris correctement.
La plaquette est constituée de :
- 21 comprimés. Après 3 semaines de prise, la femme interrompt pendant une semaine puis reprend
sans tenir compte de l’aspect, de la durée ou de l’absence de règles. Lorsqu’elles sont présentes, on
parle de « fausses règles ». Ces saignements sont en fait des hémorragies de privation liées à l’arrêt
de la pilule.
- 28 comprimés (à prendre en continu). 24 pilules sont alors actives et 4 sont des placebos).
Selon le dosage de l’œstrogène qui entre dans la composition des comprimés de pilules combinées
(de 0,015 à 0,05 mg par comprimé) on distingue généralement les pilules « Normodosées » (50
microgrammes et plus d’œstrogènes), les « Minidosées » (30 microgrammes inclus à 50
microgrammes exclu) et les « Microdosées » (15 à 30 microgrammes). Pourtant, la distinction entre «
Combinées minidosées » et « Combinées microdosées » est de moins en moins utilisée : elles sont
réunies dans la classe unique des « minidosées ».
5
L’éthinylestradiol est le seul oestrogène de synthèse utilisé en France à la date de 2004.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
15
Au sein des pilules combinées, les doses de ces
composés peuvent être fixes (pilules monophasées),
ou changer au cours du "cycle" (pilules biphasées et
triphasées). Pour les biphasées (Adépal ®, Miniphase
®), la dose d’éthinylestradiol est plus importante dans
les comprimés de la 2ème partie de la plaquette. Pour
certaines triphasées, la dose d’éthinylestradiol s’élève
en 2ème partie puis décroît en 3ème (Triella ®,
Trinordiol ®, Tri-Minulet ®, Phaeva ®). Pour
d’autres triphasées, elle reste constante (Tricilest ®,
Triafemi ®).
1) Les Normodosées, à “50 gamma” :
Elles ne sont plus guère prescrites qu'à la suite d'un
curetage (opération consistant à enlever avec une
curette des corps étrangers ou des produits morbides de l'intérieur d'une cavité naturelle ou
pathologique). En effet, elles servent à stimuler la repousse de ce velours qui tapisse l'intérieur de
l'utérus, la muqueuse rasée lors du curetage. Elles contribuent ainsi à diminuer les saignements et
accessoirement éviter que les faces raclées ne se collent l'une à l'autre.
Uniquement des monophasique 21 comprimés :
Stédiril ® (50 µg EE + 500 µg norgestrel).
Planor ® (50 µg EE + 2000 µg norgestriénone).
Milli-Anovlar ® (50 µg EE + 1000 µg acétate noréthistérone).
2) Les pilules combinées minidosées en oestrogènes (l'Ethinyl-estradiol).
Le dosage intermédiaire convient à la majorité des patientes.
- Monophasique 21 comprimés :
Minidril ® (35 µg EE + 150 µg levonorgestrel
Orthonovum ® (35µg EE + 1000 µg
21 j). Ludéal Gé est le générique de Minidril ®. noréthistérone 21 j).
Diane 35 ® (35 µg EE + 2000 µg acétate cyprotérone durant 21 j). Effet sur l’acné.
Cilest ® et Effiprev ® de dosages identiques (35 µg EE + 250 µg norgestimate 21 j).
Minulet ® et Moneva ® de dosages identiques (30 µg EE + 75 µg gestodène 21 j).
Cycléane 30 ® et Varnoline ® de dosages identiques (30 µg EE +150 µg desogestrel 21 j).
Jasmine (30 µg EE + 3000 µg de drospirénone durant 21 jours).
- Biphasique 21 comprimés :
Adépal ® (30 µg EE + 150 µg
levonorgestrel durant 7 j, 40 µg EE + 200 µg
levonorgestrel l4 jours).
Miniphase ® (30 µg EE + 1000 µg noréthistérone
durant 11 j et 40 µg EE + 2000 µg noréthistérone
durant 10 jours).
- Triphasique 21 comprimés :
Triella ® (35 µg EE + 500µg noréthistérone durant 7 j - 50 µg EE + 750 µg noréthistérone 7 j -35 µg
EE + 1000 µg noréthistérone 7 j). Comprimés blancs, orange pâle puis orange. Arrêt 7 jours. Bien que
parfois placée dans les "Normodosées", devrait être uniquement située dans les "minidosées").
Trinordiol ® (30 µg EE + 50µg levonorgestrel durant 6 j - 40 µg EE + 75 µg levonorgestrel durant 5
jours - 30 µg EE +125 µg levonorgestrel durant 10 j). Daily Gé est le générique de Trinordiol ®.
Phaeva ® (30 µg EE + 50µg gestodène 6 j - 40 µg EE + 70 µg gestodène 5 j - 30 µg EE + 100 µg
gestodène 10 j).
Tri-Minulet ® (30 µg EE + 50µg gestodène 6 j - 40 µg EE + 70 µg gestodène 5 j - 30 µg EE + 100
µg gestodène 10 j).
Tricilest® : 35 µg EE et Norgestimate : 0,18 mg pour les 7 comprimés blancs ; 0,215 pour les 7
comprimés bleu ciel et 0,25 pour les 7 bleu foncé. Effet sur l’acné.
Triafemi ® : 35 µg EE et Norgestimate : 0,18 mg pour les 7 comprimés blancs ; 0,215 pour les 7
comprimés bleu ciel et 0,25 pour les 7 bleu foncé. Effet sur l’acné.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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3) Les pilules combinées microdosées dites « mini-mini » : moins fortement dosées en
oestrogènes (contenant 15 ou 20 gammas d'éthinyl-estadiol) mais souvent maintenant aussi
classées dans les « combinées minidosées ». Elles sont des pilules très utilisées.
On fournit le minimum de produit correspondant au minimum d'effets secondaires. Les
sécrétions internes peuvent éventuellement persister et s’ajouter à la prise médicamenteuse.
Uniquement des monophasiques qui sont de 2 types :
Monophasique 24 comprimés :
Mélodia*- Minesse* (15 µg EE durant 24 j et 60 µg gestodène durant 21 j) : les moins dosées en
EE.
Monophasique 21 comprimés :
Harmonet ® et Méliane ® de dosages identiques (20 µg EE + 75 µg gestodène 21 j)
Cycléane 20 ® et Mercilon ® de dosages identiques (20 µg EE + 150 µg desogestrel 21 j)
Conclusion à propos des pilules combinées :
On aboutit donc à une multitude de pilules destinées à convenir à un maximum de personnes. Le
médecin adaptera au mieux la composition de la pilule au profil de chaque femme.
La tolérance s'est beaucoup améliorée (disparition quasi totale des nausées et de la prise de
poids). Il persiste néanmoins toujours des contre-indications :
Contre-indications absolues des pilules combinées :
Antécédent de thrombose embolique qu’elle soit artérielle ou veineuse. En effet,
l’éthinylestradiol provoque une hypercoagulabilité par action, entre autres, sur les plaquettes
(accroissement de leur agrégation) et par augmentation les facteurs protéiques de la coagulation.
Antécédent d’hypertension artérielle sévère.
Antécédent de cancer du sein ou de l’endomètre. Kystes du sein non identifiés.
Angine de poitrine et autres maladies cardiaques. Affections hépatiques.
Grossesse.
La liste n’est pas compète… mais il ne s’agit pas ici de former des médecins…
Contre-indications relatives des pilules combinées :
Plus de 40 ans. Tabac qui multiplie par 20 les risques de thrombus et donc d’embolie.
Excès de cholestérol et de triglycérides dans le sang et grande obésité.
Diabète mal équilibré.
Existence de varices des membres inférieurs avec risque de thrombose, alitement prolongé.
Ces affections sont recherchées par le médecin avant toute prescription. La contraception oestroprogestative est contre-indiquée en cas d’allaitement, parce qu'elle tarit la lactation et parce
qu'elle modifie la composition du lait maternel. A noter que les examens biologiques
(cholestérol, triglycérides, glycémie) ne sont plus exigés chez une femme sans antécédents
particuliers avant la prescription mais ils devront être
demandés dans les 3 mois.
Pour les adolescentes, la tendance actuelle est d'utiliser une
pilule faiblement dosée en EE, à 20 ou 30 µg,
monophasique, avec un progestatif de 2ème ou de 3ème
génération.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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B) Pilules progestatives :
On les utilise surtout en cas de contre-indications aux pilules combinées.
De plus en plus, lorsqu’on parle de pilules « micro-dosées » sans précision, il s’agit des catégories 1) et
2) suivantes. A distinguer des « combinées micro-dosées » contenant soit 30, soit 20, soit 15 gammas
d'Ethinyl-estradiol.
1) Dosage faible (microprogestatifs) :
Ce sont des plaquettes de 28 comprimés uniquement constituées de progestatifs à faible dose, tous
d’égal dosage (et de la même couleur). L’efficacité contraceptive n’est obtenue qu’après la prise des 14
premiers comprimés. Citons :
Exluton ® : lynestrénol 0,5 mg / cp.
Microval ® : lévonorgestrel 0.03 mg / cp.
Milligynon ® : noréthistérone 0,6 mg / Ogyline ® : norgestilénone 0.35 mg / cp.
cp.
Ces pilules microprogestatives n'ont pratiquement pas de contre-indication. Elles peuvent être
prescrites en cas d'anomalie du métabolisme lipidique, glucidique ou d'anomalies hépatiques. Elles
peuvent même être prescrites en cas d’HTA et au cours de la lactation.
Elles sont particulièrement destinées aux femmes qui allaitent ou utilisées en cas de contre-indication
aux oestroprogestatifs (risque de phlébite, tabagisme majeur…).
Il faut néanmoins les éviter en cas d’antécédents de grossesse extra-utérine car elles ne
provoquent pas systématiquement un blocage de l’ovulation et car elles ralentissent le transit à
l’intérieur des trompes.
Les progestatifs peuvent provoquer assez souvent des "spottings" (petits saignements en dehors des
règles) ou une prise de poids. Elles sont un peu moins efficaces que les pilules oestro-progestatives
combinées. Indice de Pearl (voir page 1) : 0,5.
2) Dosage faible d’un microprogestatif de 3ème génération :
Il y a blocage de l’ovulation alors que cela ne se produit pas toujours avec les pilules microprogestatives
classiques.
Possibilité de cycles irréguliers ou de saignements entre les règles ou encore d'absence de règles.
Cerazette ® avec un progestatif de 3ème génération au désogestrel (0,075 mg / comprimé).
Cerazette ® : 28 comprimés. Le 1er comprimé doit être pris le 1er jour des règles. Ensuite prendre 1
comprimé par jour chaque jour sans interruption et à la même heure de sorte que l’intervalle
entre la prise de 2 comprimés soit toujours de 24 h. Le 1er comprimé de la plaquette suivante doit être
pris obligatoirement le lendemain du jour où la plaquette précédente a été terminée. En cas d’oubli
de plus de 3 heures : une autre méthode contraceptive (préservatif) doit être utilisée pendant les 7
jours suivant l’oubli. Cerazette ® est contre-indiquée en cas de cancer du sein ou de l'utérus.
Les microprogestatifs de 3ème génération sont un peu moins efficaces que les pilules oestroprogestatives combinées. Indice de Pearl (voir page 1) : 0,5.
3) Dosage moyen (macroprogestatifs) suffisamment fort pour désorganiser le cycle et
empêcher l'ovulation.
Les macroprogestatifs sont prescrits 3 semaines sur 4 (du 6ème au 25ème jour du cycle) ou en continu.
Ils ont un effet contraceptif démontré mais sont en fait le plus souvent utilisés dans les troubles
gynécologiques dus à une insuffisance lutéale particulièrement en préménopause. Exemples :
- Acétate de chlormadinone : Lutéran ®
- Promégestone : Surgestone ®
- Acétate de nomégestrol : Lutényl ®.
- Noréthistérone : Primolut-Nor ®.
- Acétate de cyprotérone : Androcur ® antiandrogène agissant de façon compétitive au niveau du
récepteur de la testostérone. Egalement effet anti-oestrogène. Utilisé dans le traitement palliatif du cancer
de la prostate chez l’homme et en cas d’hirsutisme chez la femme. Non utilisé comme contraceptif.
L'efficacité des macroprogestatifs utilisés comme pilule est de 100 % lorsqu'ils sont pris correctement. Ils
bloquent l’ovulation. Il faut les éviter en cas d’antécédents d’accident thrombo-embolique.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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Mécanismes d’action des différentes pilules :
A- Toutes les pilules combinées ont le même mode d'action et agissent à 3 niveaux
différents :
1- Blocage des sécrétions hormonales des ovaires et de l’ovulation :
* La « ponte » de l’ovule est déclenchée
par l’hypophyse antérieure. Celle-ci
élève sa production en 2 hormones : la
FSH (= Folliculo- Stimulating Hormon.)
et la LH (Luteinizing Hormon appelée
également chez l’homme I.C.S.H =
Interstitiel Cell Stimulating Hormon.).
Ce « pic ovulatoire » précède la
La principale action des pilules combinées est de
libération de l’ovule. C’est en fait
mettre les ovaires au repos (absence de sécrétions
l’élévation de LH seule qui provoque la
hormonales ovariennes). Il existe également, lié au
ponte. La pilule va tromper le système
progestatif seul, une atrophie de l’endomètre et une
de commande, en lui faisant croire par
modification de la glaire cervicale dans le sens d’une
un apport d'hormones dans le sang, que
imperméabilisation
le taux est suffisant donc qu'il n'est plus
la peine d'en commander la fabrication. L’absence de pic LH et FSH induit par la pilule est sous la
dépendance de l'estrogène et surtout du progestatif
* Les oestrogènes - normalement produits par les Ç de la granulosa - exercent naturellement, selon
leur taux, un rétrocontrôle négatif ou positif sur l’hypophyse antérieure productrice de FSH et LH.
De fortes doses d'estrogènes fournies par la pilule en début de cycle menstruel ont pour effet de
bloquer la décharge hypophysaire de la gonadotrophine FSH (et de LH pour certains auteurs). De
plus, le progestatif bloque la rétroaction positive de l’œstradiol.
* La progestérone - normalement produite par les Ç lutéales du corps jaune - empêche toute
ovulation lorsqu'elle est donnée à dose élevée. Son action sur l’ovulation s’exerce aussi par
blocage des commandes hypothalamique et hypophysaire en supprimant les sécrétions des
gonadotrophines FSH et LH, et en particulier leur pic préovulatoire.
A noter néanmoins que pour les pilules aux dosages les plus faibles, du fait de la grande variabilité
individuelle du métabolisme des stéroïdes, le blocage de la fonction ovarienne est incomplet.
2* Epaississement de la glaire du col de l’utérus sous l’effet de la progestérone présente dans la
pilule. Il s’ensuit que la glaire devient imperméable aux spermatozoïdes bloquant ainsi leur
remontée.
3* "Atrophie" de l'endomètre dû à la progestérone (qui s'oppose à la prolifération induite par les
estrogènes naturels ou de synthèse). La muqueuse utérine devient donc impropre à une éventuelle
nidation. La diminution relative des règles sous pilule est liée à cette atrophie relative.
B) Les autres pilules OP ou pilules séquentielles bloquent bien l’ovulation mais l’endomètre
reste épais sous l’influence des oestrogènes… La logique voudrait qu’elles ne modifient pas la
glaire puisqu’elles miment le cycle naturel (pas d’info à ce sujet).
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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C) Le mécanisme d’action des pilules progestatives varie selon le dosage du
progestatif :
C1) Pilules microprogestatives :
* Elles agissent en provoquant un épaississement de la glaire cervicale (qui devient hostile à la
progression des spermatozoïdes). C’est leur principale action.
* Elles ont une action sur la muqueuse utérine s'opposant à la prolifération de l'endomètre induite par
les estrogènes naturels ou de synthèse… ce qui empêche la nidation. Cette action est moindre qu’avec
les pilules OP.
* La femme ovule généralement (dans plus d’un cycle sur 2) et ses règles sont alors de « vraies règles »
mais rarement régulières pouvant survenir tantôt en avance, tantôt avec du retard. Ces règles sont
parfois absentes pendant un certain temps.
* Les pilules microprogestatives induisent très probablement aussi une altération de la mobilité des
trompes d’où le risque accru de grossesse extra-utérine.
C2) Pilules macroprogestatives :
Le progestatif supprime les sécrétions de FSH et LH (rétrocontrôle négatif), et en particulier le pic
préovulatoire de LH responsable de l’ovulation. Elles altèrent de plus l'endomètre et modifient le
mucus cervical.
Que faire quand on a « oublié » sa pilule ?
Quand on oublie une pilule OP, on prend le comprimé en question dès qu'on se rend compte de sa
gaffe, quelle que soit l'heure. Pour ce qui est de la pilule suivante, on ne change rien à ce qui devait
en être de sa prise. « Il peut donc vous arriver d'en prendre une le matin ou à midi et une le soir, ou
bien deux d'un coup le soir ». Si plusieurs ont été omis, on prend le dernier comprimé oublié (sans
tenir compte des autres comprimés oubliés).
Désagréments : nausées lors de la prise de 2 comprimés, saignements ensuite.
Risque de grossesse lors de l'oubli : cela dépend du délai… et de la pilule.
* Pour les « Normodosées, à “cinquante gamma” » les oublis de 24 heures sont sans gravité
quel que soit le moment dans la plaquette.
* Avec les pilules plus faiblement dosées en éthinylestradiol :
Si l’oubli est de 12 h ou moins, en règle générale, pas de souci à se faire (… en général… mais
tout peut se rencontrer).
En cas d'oubli supérieur à 12 h et inférieur à 24 h le risque de grossesse existe quoique très
faible (l’oubli est plus ennuyeux en début et en fin de plaquette). Consulter un médecin (il vous
conseillera soit de prendre le comprimé oublié et de continuer la plaquette normalement tout
en associant une contraception mécanique dans la semaine qui suit… soit de prendre la pilule
du lendemain s’il y a eu rapport sexuel). S’il s’agit d’un oubli de l’un des « 5 » (le guide de
l’internat dit « 7 ») derniers comprimés on supprime la fenêtre d’abstention = la 2ème plaquette doit
être prise immédiatement après la 1ère (d’après la revue du praticien gynécologie et Obstétrique).
Au-delà de 24 heures, 7 jours de risques pour chaque comprimé oublié. Il y a nécessité de se
protéger pendant la période en question. Il faudrait même faire un test de grossesse si les règles ne
viennent pas à la fin de la plaquette.
* La contraception microprogestative ne tolère aucun écart dans la prise. 2 heures de retard sont
responsables de saignement et d'inefficacité (3 heures pour Cerazette ®). L'oubli doit être
compensé par une contraception locale.
* A l'inverse, la contraception macroprogestative est plus "tolérante" du fait d'une atrophie
endométriale + marquée et du blocage de l’ovulation.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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Que faire si on a commencé la nouvelle plaquette trop tôt ?
Si on n’a pas respecté les jours d’arrêt, continuer la plaquette normalement… Cela ne pose aucun
problème…
Comment décaler ses règles avec la pilule ?
Je ne vois mon petit copain que le week-end. Il arrive
vendredi soir, juste au moment où je dois avoir mes règles.
Est-ce que je peux les décaler ?
C’est effectivement possible.
* Si votre pilule est monophasique (tous les comprimés sont
alors de la même couleur), il vous suffit pour cela de
commencer une nouvelle plaquette dès la fin de la précédente
et d’interrompre la prise 2 ou 3 jours avant la date où vous
souhaitez avoir vos règles. L’idéal est de ne pas dépasser la
prise supplémentaire de 6 à 7 jours. Au-delà de petits
saignements pourraient se produire (sous pilule), sans gravité
cependant.
* Si votre pilule est bi ou tri-phasique (les comprimés d’une
même plaquette sont alors de couleurs différentes) et que
chaque plaquette comporte 21 comprimés, il faut continuer avec des comprimés de la même
couleur que ceux de la dernière rangée de la plaquette en cours. A la fin de la prise
supplémentaire, il faut interrompre la pilule pendant 7 jours et reprendre simplement ensuite une
nouvelle plaquette complète.
Extrait de « Ma première contraception » par les Dr Bernard Maria et David Sertaty.
Quelques conseils utiles :
Toujours avoir une plaquette d’avance : en cas de vomissements, de changement
de sac…cela évite de rechercher désespérément une pharmacie de garde…
Garder une autre méthode contraceptive à portée de main… seul le préservatif
(masculin ou féminin) est efficace contre les IST y compris le SIDA.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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V- Les implants contraceptifs : l’IMPLANON® et le NORPLAN®
C'est quoi ?
Comment ?
Pour qui ?
Seul ou avec
préservatif ?
Comment l'obtenir ?
Combien ça coûte ?
Bâtonnet cylindrique souple et creux en
Il convient à
Il doit toujours être S'achète en pharmacie,
polymères de synthèse de 4 cm de long et 2 beaucoup de
sur ordonnance.
utilisé avec un
mm de diamètre. Il est implanté par un
femmes et
préservatif dans une Coûte environ 138 €
(remboursé à 65 %).
médecin, à l’aide d’une grosse aiguille, sous particulièrement
histoire qui
la peau, sur la face interne du bras, 10 cm à celles qui ont
commence ou
au-dessus du coude, après anesthésie locale. peur d’oublier passagère, et aussi
L'implant contraceptif libère régulièrement
leur pilule.
longtemps que l'on
n’a pas tous les deux
une hormone (progestatif de synthèse) qui
Efficace
les résultats du test
agit comme une pilule progestative
à 99 %.
entraînant une modification de la glaire
de dépistage du Sida.
cervicale et gênant l'avancée des
spermatozoïdes.
 Position de
De plus l’IMPLANON ® bloque
l’implant.
partiellement l'ovulation pendant 3 ans alors
On le place dans le
que NORPLAN ®, actif 5 ans, ne semble pas
bras gauche chez les
avoir d’action sur cette ovulation.
droitières et
L’implant se retire simplement et rapidement
réciproquement.
(10 mn) par un médecin, également après une
250 000 utilisatrices en
anesthésie locale, dès que la femme le désire.
France en 2003
Attention : dès son retrait, il n'a plus d'effet.
En savoir plus…
Il s’agit des même molécules que dans les
microprogestatifs oraux : le levonorgestrel pour le
NORPLAN®, et etonogestrel, (métabolite actif du
desogestrel), pour l’IMPLANON®.
* Le NORPLAN®, qui contient du silicone, n’est pas
commercialisé en France.
* IMPLANON® (sans silicone) est disponible en France
depuis mai 2001. Il est efficace 8 heures après la pose du
système. Après enlèvement, le retour à des cycles normaux
se fait en moyenne en trois mois.
L'implant peut provoquer des effets indésirables
comparables à ceux de la pilule : troubles de la régularité et
de l'abondance des règles (27 % ont des règles très
espacées et 15% ont des saignements prolongés),
saignements inter menstruels = métrorragies (dans 47 %
des cas). Une absence de règles = aménorrhée est aussi
possible (19 %). Le saignement est le principal motif
d’abandon (17%).
Il apparaît parfois de l’acné (15 %) ou une tension des seins
(9 %). Maux de tête dans 8% des cas et prise de poids dans
6% des cas.
VI- Les Injections retard :
L'implant contraceptif IMPLANON®
disponible en France depuis mai 2001,
Il s'agit d'un bâtonnet cylindrique
de 4 cm de long et 2 mm de diamètre.
IMPLANON® :
conditionnement et son contenu.
Cette méthode consiste à injecter des hormones qui bloquent l'ovulation. Elle est donc fondée sur le
même principe que l’implant. Elle est également sous employée. Le progestatif est libéré
progressivement dans l'organisme et bloque l'ovulation pendant huit à douze semaines selon le
produit utilisé.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
22
VII- Le patch contraceptif :
1 patch =
750 µg
d’éthinylestradiol
(EE) et 6
mg de
norelgestromine
(NGMN).
... Le premier patch contraceptif hebdomadaire vendu en
France a pour nom "Evra" (et d’Ortho Evra aux USA). Il est vendu
en pharmacies depuis le 12 janvier 2004.
Chacun connaît les
patchs pour arrêter de
fumer… voici maintenant le
patch contraceptif. Il mesure
un peu + de 2 cm sur 2 cm
(soit 4,5 cm2). Il peut
s'appliquer quasiment sur n’importe quelle partie du corps
(en gal sur le bas de l’abdomen ou une fesse, une cuisse,
une épaule ou le dos… Il faut éviter la poitrine ou un lieu
de frottement de vêtements serrés) à condition que la peau
soit propre, sèche, intacte et sans pilosité. Il est de couleur
chair pour une discrétion assurée mais n’existe pas en
version peau noire…
Il est fait pour résister à toutes les situations : eau,
douche, savon, sauna, sport y compris la natation... Il
supporte néanmoins un peu moins bien aux crèmes et huiles solaires… et on ne bronze pas dessous. Son
taux de décollement est inférieur à 5 % (1,8 % de décollement total et 2,9 % de décollement partiel). S’il
se décolle : le remplacer dès que possible par un autre patch. Il faut contrôler visuellement son patch
chaque jour. Un patch ne doit pas être appliqué à nouveau s’il n’est plus collant. Aucun adhésif et aucun
bandage ne doivent être utilisés pour maintenir un patch en place.
Utilisé par 1 million de femmes aux USA en 2003.
Son principe rejoint celui de la pilule : 3 semaines avec 3 patchs (un différent chaque semaine
que l’on change toujours le même jour) puis une semaine sans patch. Un seul patch doit être porté à la
fois. On peut effectuer le changement de patch à toute heure du jour de changement prévu. En fait un
patch est efficace 9 jours et non pas 7 ce qui peut éviter les conséquences d’un oubli. Après les 7 jours
d’arrêt, appliquer le patch suivant, même en l'absence de saignement ou si les saignements ne sont pas
terminés. Le coût s'élève à 15 euros par mois (entre 10 € et 18 €), pour trois patchs, non remboursés.
Des boîtes de 9 et 18 patchs sont également mises sur le marché.
L’efficacité est identique à celle d’une pilule combinée minidosée (composition du type des
pilules Cilest et Effiprev à 35 µg EE + 250 µg norgestimate 21 jours)… mais en encore nettement
moins dosée. Le patch délivre en effet une association oestro-progestative dans le sang pour chaque
période de 24 heures de 20 µg d'éthinyl-estradiol + 150 µg de norelgestromine ou NGMN, principal
métabolite actif du norgestimate). Il renferme au total : 750 µg d’éthinyl-estradiol (EE) et 6 mg de
norelgestromine (NGMN).
Il bloque l’ovulation, épaissie la glaire et rend l’endomètre impropre à la nidation. A noter
néanmoins que, comme nous l’avions signalé à propos de l’ensemble des pilules mini et microdosées,
le blocage de la fonction ovarienne est assez souvent incomplet.
Comme pour une pilule, la contraception doit être débutée le ler jour des règles. Si on la commence
plus tard, il faut utiliser des préservatifs pendant les 7 premiers jours.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
23
Avantages par rapport à la pilule :
* Pas de prise quotidienne et donc risque d’omission moindre.
* La diffusion progressive des hormones évite les nausées parfois observées avec la pilule.
* Les doses utilisées sont plus faibles que dans les pilules correspondantes car la destruction des
hormones par le foie est réduite (la voie d’administration transdermique évite le 1er passage hépatique).
* L’administration transdermique est indépendante de la digestion : il n’y a pas à craindre un
vomissement intempestif ou une diarrhée comme avec la pilule.
* Il continuerait de protéger pendant 3 jours après son retrait...
Inconvénients du patch contraceptif :
* Une irritation de la peau est possible (1,3 %)…
Quand la femme change de patch, elle doit coller
le patch suivant à un autre endroit afin de réduire
cette irritation potentielle.
* Des saignements intermittents ou "spotting" sont
un peu plus fréquents que sous pilule combinée
pendant les deux premiers mois de traitement
(l’effet disparaît ensuite).
* Une tension des seins semble être également un
peu plus fréquente qu’avec les pilules combinées.
* Il est cher : 15 euros en moyenne par mois,
contre moins de 3 Euros pour Ludéal Gé (le
générique de Minidril) ou Daily Gé (le générique
de Trinordiol) toutes deux remboursées.
Comment retarder de quelques jours la
période des règles ?
La femme applique un nouveau patch au début de
la 4ème semaine et n’observe donc pas l’intervalle Le patch ne se place pas sur une zone poilue.
libre sans patch.
Le patch est déconseillé, comme la pilule, aux femmes hypertendues ou ayant des problèmes
cardiaques ou des antécédents de phlébite (thrombose veineuse) ou encore d’embolie pulmonaire (caillot
dans une artère pulmonaire). Comme pour la pilule, l’association avec le tabagisme accentue gravement
le risque cardiovasculaire (infarctus du myocarde, thrombose). On évitera « EVRA » chez les fumeuses
de plus de 35 ans et les femmes qui ont fumé pendant plus de 15 années consécutives.
Attention : Evra n’est pas prévu comme traitement hormonal de substitution chez les femmes
ménopausées.
Lire http://www.emea.eu.int/humandocs/PDFs/EPAR/evra/274802fr4.pdf
VIII- L’anneau contraceptif (Nuvaring®):
L’anneau placé dans le vagin (la première fois le premier
jour des règles), délivre une dose continue d’oestroprogestatifs qui bloquent l’ovulation. On le place dans le
vagin 3 semaines puis on le retire une semaine afin de
permettre les « règles » (en fait l’hémorragie de privation).
Un nouvel anneau est ensuite introduit pour 3 semaines.
Attention : la première fois, l’efficacité contraceptive
n’apparaît qu’au bout d’une semaine.
Evite les intolérances digestives des pilules combinées
(mais présente les mêmes contre-indications qu’elles) et
permet d’employer des doses faibles : 15 µg d'éthinylestradiol (pas de premier passage hépatique). Peut être
utilisé en post-partum.
Pour introduire l’anneau dans le
vagin, il faut le comprimer comme cidessus.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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IX- Le stérilet = Dispositif Intra Utérin = DIU :
C'est quoi ?
Comment ?
Pour qui ?
Seul ou avec
préservatif ?
C'est un petit objet de 2 à 3 cm
Généralement Il doit toujours
généralement en polyéthylène (une sorte conseillé aux être utilisé avec
de plastique blanc) placé dans l'utérus.
femmes qui un préservatif
dans une
ont déjà un
C'est un médecin qui le pose (en fin de
ème
ème
enfant.
histoire
qui
règles, entre le 4 et le 6 jour quand le
col est ouvert), qui le contrôle 1 fois par an Choisi par 16 commence ou
passagère et
et qui l'enlève quand on le souhaite (un
% d'entre
aussi
double fil noué sur une boucle à son
elles.
extrémité inférieure permet de contrôler sa Très sûr : 97 longtemps que
l'on n’a pas
position et de le retirer). Les stérilets dont
à 99 %
tous les 2 les
la tige verticale est courte (stérilets dits
d'efficacité. résultats du test
short, basculent parfois), remontant le fil
Très pratique de dépistage du
qui n'est alors plus accessible.
sida.
: pas besoin
Certains stérilets peuvent être gardés 5
d'y penser
En effet, le
ans.
tous les soirs.
stérilet ne
Le Gyne-T380, stérilet en cuivre, peut être
protège
pas
On peut
gardé dix ans.
utiliser des contre le Sida et
les autres
Le partenaire ne peut pas sentir le stérilet tampons avec
Infections
au cours d'un rapport sexuel puisqu'il est
un stérilet.
Sexuellement
placé à l'intérieur de l'utérus.
Transmissibles
(MST).
Comment l'obtenir ?
Combien ça coûte ?
Le stérilet s'achète en
pharmacie sur
prescription du
médecin, qui le pose,
le contrôle une fois
par an et l'enlève
quand vous le
demandez. La taille de
la boîte, est
impressionnante car
elle contient
l'inserteur, une tige
creuse d'une vingtaine
de cm.
À partir de 21,65 €.
Tous ne sont pas
remboursés. Certains
sont en partie
remboursés à 65 %.
En savoir plus…
Pour qui ?
Le stérilet est surtout indiqué chez les patientes présentant une
dysménorrhée (= menstruation douloureuse) ou des
ménorragies (= exagération de l'hémorragie menstruelle).
On distingue 3 sortes de stérilets :
1) DIU en cuivre : il peut être constitué soit d’un support en
plastique (polyéthylène) en forme de T avec un bobinage de fil
de cuivre soit d’un bobinage de cuivre sans support plastique.
Marques : Nova T, U T 38O, ML Cu 375, MLCu ShortGyneFix.
Stérilet en place dans la cavité
2) DIU aux progestatifs (le lévonorgestrel par exemple) :
utérine.
« Stérilets hormonaux » commercialisés : Progestasert ® qui
http://noemed.univlibère de la progestérone : durée d’utilisation 18 mois, Mirena
rennes1.fr/vcngof/ego/levl008.html
® qui libère un progestatif de 2ème génération : le
Lévonorgestrel, durée d’utilisation 5 ans.
3) Les stérilets qui ne contiennent ni cuivre, ni progestérone sont dits « inertes ». Ils ne sont plus
disponibles en France mais il est possible de voir quelques femmes migrantes en porter.
Inconvénient : ils sont moins efficaces. Avantage : ils ne nécessitent pas qu'on les change
régulièrement.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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Mode d'action des stérilets :
La nidation dans l'utérus (qui se produit normalement 6 jours
après la fécondation) devient impossible. En effet le stérilet,
de par l’inflammation a minima qu’il induit au niveau de la
muqueuse, la rend inapte à assurer le développement d'un
embryon. Le progestatif modifie aussi la muqueuse utérine.
Le cuivre est toxique pour les spermatozoïdes.
Contrairement aux pilules, le stérilet sans hormone n'a pas
d'effets sur l'équilibre hormonal mais il ne s’oppose pas à la
survenue de grossesses extra-utérines (= GEU). Le cycle
reste spontané.
Fréquence d’utilisation : en 2001, le stérilet était utilisé par
plus de 140 millions de femmes dans le monde.
Troubles éventuels : des petites douleurs, liées à des
contractions utérines, sont ressenties après la pose. Elles
durent parfois quelques cycles.
Stérilet hormonal :
* Le port d'un stérilet au cuivre peut entraîner des règles
A noter l’absence de fil de cuivre
plus abondantes avec des caillots ou plus douloureuses et
autour de la tige verticale. En
provoquer des douleurs au moment de l'ovulation. En cas
lieu et place, un réservoir
de douleur, saignements anormaux, gêne au cours d'un
contenant un progestatif et
recouvert par une membrane de
rapport sexuel, consulter son médecin.
diffusion. Le progestatif stoppe le
* Le stérilet hormonal, par la libération de lévonorgestrel,
développement de la muqueuse
s’oppose à la dilatation des vaisseaux de la muqueuse
utérine.
utérine et réduit le volume des saignements menstruels. La
progestérone occasionne parfois la survenue de longues
périodes sans règles qui inquiète souvent la femme. Il suffit de faire un test de grossesse au
décours du premier retard de règles. S'il est négatif, c'est bien ce stérilet qui est en cause.
Le stérilet d’urgence :
Stérilet au cuivre : sur la
branche verticale duquel
s'enroule un fil de cuivre.
Comme pour la "pilule du lendemain"
(voir suite), et particulièrement si la
femme a dépassé le délai des 72
heures pour la prise de cette "pilule du
lendemain", il est possible de placer un
stérilet au cuivre en urgence après un
rapport sexuel susceptible d'entraîner
une grossesse non désirée. Ce stérilet
empêche la nidation d’un œuf fécondé.
Le stérilet aux hormones ne convient pas comme
contraception du lendemain.
La pose doit être réalisée par un médecin dans un délai
maximum de 5 jours. Le stérilet d’urgence est
généralement réservé aux femmes ayant déjà eu un ou des
enfants et souhaitant utiliser par la suite ce moyen de
contraception. Il faut donner des antibiotiques après
l’insertion.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
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X- Les spermicides :
Ce sont des produits, introduits dans le vagin avant le rapport sexuel, et qui sont destinés à détruire
les spermatozoïdes dès qu'ils seront éjaculés dans le vagin.
C'est quoi ?
Comment ?
Pour qui ?
Pour les
femmes qui ne
prennent pas la
pilule ou qui
n'ont pas de
stérilet, les
spermicides
peuvent être
une solution.
Attention :
l’éponge
contraceptive
est efficace à
85 % et les
Important :
autres
* Crèmes et ovules doivent être mis avant spermicides à
chaque pénétration.
75 %
* Les éponges, qui absorbent le sperme,
seulement.
Existent sous formes de crèmes, de
mousses, de gelées, de comprimés, de
tampons, d'ovules ou d'éponges en
polyuréthane.
Les spermicides peuvent être utilisés à tous
les moments du cycle menstruel.
Ils se placent dans le vagin. L'ovule sera
mis plusieurs minutes avant la relation
alors que le gel permet un rapport
immédiat. Ils détruisent les spermatozoïdes
(la plupart du temps l’agent destructeur est
le benzalkonium ou le nonoxynol-9).
Seuls ou avec
préservatif ?
Comment l'obtenir ?
Combien ça coûte ?
Ils doivent
toujours être
utilisés avec un
préservatif dans
une histoire qui
commence ou
passagère, et
aussi longtemps
que l'on n’a pas
tous les deux
les résultats du
test de
dépistage du
Sida.
Les spermicides sont
en vente en pharmacie
sans ordonnance.
Coûtent environ 6 €
pour 6 doses. Ils ne
sont pas remboursés.
Exemples :
- Crème Pharmatex :
tube avec applicateurdoseur.
- Crème Pharmatex
Unidose : tube-canule
unidose.
peuvent être placées bien avant le rapport
sexuel et gardées plusieurs h après. Elles
sont efficaces pendant 24h.
En savoir plus…
Les spermicides perdent toute
efficacité assez rapidement, d'où la
nécessité de remettre une dose avant
chaque rapport.
On utilise un applicateur pour
introduire les mousses, les gels et
souvent les crèmes spermicides (voir
schéma page suivante).
Les crèmes, mousses, gelées et
ovules s'évacuent lors de la douche ou
du bain. L'éponge doit être retirée à la
main. Après un bain, l'éponge en place
n'est plus efficace. Il faut en changer.
* Le nonoxynol-9 ou N-9 est un produit très discuté. Il
avait été introduit pour ses effets destructeurs, in vitro,
sur le virus HIV responsable du Sida et d’autres agents
infectieux. Malheureusement, de par les effets
inflammatoires sur la muqueuse vaginale, il faciliterait
in vivo et à haute dose, la contamination par ce virus et
perd son pouvoir protecteur pour les autres MST.
* Le chlorure de benzalkonium ou BZK est à la fois un
spermicide et un antiseptique. Il agit au niveau de la
membrane cellulaire du spermatozoïde et provoque sa
destruction en deux temps : d'abord destruction du
flagelle, puis éclatement de la tête.
Les tampons, ovules, éponges et pellicule contraceptifs :
Les tampons contraceptifs (comme « Pharmatex tampon vaginal imprégné ® » à base de
benzalkonium) ont un double effet : spermicide (chlorure de benzalkonium) et mécanique. Ils sont
à placer au fond du vagin comme un tampon périodique juste avant le rapport. La protection est
immédiate et dure 24 heures. Le tampon n'a pas besoin d'être changé pendant cette période (même
si plusieurs rapports se succèdent). Il doit rester en place au moins deux heures après le dernier
rapport. Dans tous les cas, le tampon doit être retiré au plus tard 24 heures après la mise en place.
Le tampon ne disposant pas de ficelle, il faut, pour les retirer s'accroupir et d'introduire l'index et le
majeur dans le vagin en exerçant une petite poussée.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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Les ovules contraceptifs peuvent être comparés à des suppositoires à introduire dans le
vagin. L’ovule va fondre et se répandre dans toute la cavité vaginale. Le placer 10 minutes à 1
heure avant le rapport (de préférence en position couchée). Ne pas effectuer de toilette vaginale
dans les heures qui suivent le rapport. En remettre un autre si un nouveau rapport survient plus de
4 heures après le précédent.
1. Insertion d’une mousse ou d’un gel ou d’une crème spermicide à l’aide d’un applicateur.
2. Insertion d’un ovule spermicide
Les éponges contraceptives gênent le
passage des SPZ, les absorbent et les détruisent.
* Deux éponges contraceptives, Pharmatex (au
chlorure de benzalkonium ou BZK) et Protectaid
(qui contient 3 spermicides : nonoxynol-9 ou N-9,
BZK et chlorate de sodium à des doses relativement
faibles) sont aujourd'hui disponibles (au Canada et
en Europe).
* Une troisième éponge, Today (à haute dose de NL’éponge Today (5 cm de diamètre et 2 cm
9), introduite sur le marché américain en 1983, puis
d’épaisseur)
est efficace 24 heures. Elle doit
retirée en 1995 en raison des coûts de fabrication,
être
laissée
en place pendant au moins six
est de nouveau commercialisée au Canada.
heures après le dernier rapport sexuel, et pas
* Des essais cliniques pour tester l'efficacité d'une
plus de 30 heures au total.
4ème éponge, Avert (N-9 à dose faible), sont
prévus.
Ces 4 éponges sont chacune fabriquées en une seule
taille.
Aucun des spermicides (crème, gelée, mousse,
ovule ou éponge) ne protège contre le Sida et
autres Infections Sexuellement Transmissibles.
La pellicule contraceptive vaginale :
C'est une petite feuille translucide qui contient du
spermicide : le nonoxynol-9. La pellicule est pliée,
puis elle est insérée dans le vagin. Une fois à
l'intérieur du vagin, la pellicule fond très rapidement.
Il est important de se laver et de sécher ses mains
avant de l'insérer, sinon elle leur collera dessus.
La pellicule contraceptive.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
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XI- Les méthodes dites naturelles : retrait et l’abstinence périodique…
1) Le retrait du pénis au moment de l’éjaculation (coït interrompu ou méthode du retrait)
fait partie des techniques dites « naturelles », c’est-à-dire ne
faisant pas recours à un produit.
- L'homme doit parfaitement se contrôler (la méthode est totalement
dénué de sens chez une personne souffrant d’éjaculations précoces).
Elle est inefficace si les rapports sont répétés à courts intervalles car
des spermatozoïdes peuvent subsister dans l'urètre.
- Le retrait peut induire un manque de satisfaction des deux
partenaires
- Le taux d'échec (indice de Pearl) se situe selon les études entre 15
et 25 %.
2) L’abstinence périodique consiste à ne pas avoir de rapports
pendant les périodes où la femme est féconde.
On sait que le spermatozoïde, une fois émis, a une durée de vie de 3
C’est comme ça que papa et
jours (… voire 4 jours) dans les voies génitales féminines. On sait
maman ont procédé…
qu’une fois "pondu", l’ovule a une durée de vie de 2 jours (en fait 6
h à 72 h). L'idée est simple, il suffirait alors de se priver de rapports
dans les 3 jours précédant l’ovulation et dans les 2 jours suivant l'ovulation… Pour diminuer les
risques, Ogino-Knaus conseillait de ne pas avoir de rapport sexuel 4 jours avant et 4 jours après
l'ovulation et pour être plus sûr on écrit 5 jours avant et 5 jours après. Certains prétendent que
c’est à cette méthode que l’on doit le baby boom de 1945.
… La difficulté est double :
* Parce qu'il n'est pas facile de déterminer avec précision le moment de l'ovulation.
* Parce qu'exceptionnellement il y a des ovules et des spermatozoïdes qui dans les voies génitales
féminines ont une durée de vie bien plus longue que respectivement 2 et 3 jours.
Comment déterminer la date d’ovulation ?
1- Certaines femmes ressentent des douleurs du ventre caractéristiques au moment de
l’ovulation … mais elles ne peuvent pas le prévoir plusieurs jours à l’avance.
2- L'étude de la glaire cervicale. (Méthode Billings) :
L'ovulation est généralement précédée par la sécrétion de glaire (filante, transparente) par le col de
l'utérus et s'écoulant par le vagin, d'une façon d'autant plus abondante que l'on se rapproche de
l'ovulation. Une fois l'ovulation effectuée, la glaire diminue pour sembler disparaître. « Il s'agit d'aller
chercher avec les doigts cette glaire et d'en apprécier le caractère typique de fécondité : elle doit être
filante (elle peut s'étirer de 10 cm entre le pouce et l'index), incolore, fluide, ressemblant à du blanc
d’œuf cru ».
Docteur François Delanoue.
3- La courbe de température :
Au cours d'un cycle de 28 jours :
* La période allant du 1er jour des règles jusqu'à l'ovulation, s'appelle la "phase folliculaire". Durant
cette phase folliculaire, un "follicule", renfermant un ovule, mûrit jusqu'aux alentours du 14 ème jour
où s'effectue l'ovulation. L'ovulation est caractérisée par la rupture du follicule qui libère alors
l'ovule.
* Une fois l'ovulation réalisée, le follicule va se transformer en un corpuscule que l'on appelle "corps
jaune" qui va dès lors secréter de la progestérone : c'est la phase lutéale. Cette sécrétion de
progestérone induit une augmentation de la température corporelle (d'1/2 degré environ) et dure en
moyenne 14 jours. Autrement dit, s’il y a ovulation, la température va s'élever d'1/2 degré et cette
élévation de température va persister en moyenne 14 jours.
Il suffit donc théoriquement de prendre sa température, de préférence par voie rectale (méthode plus
précise), tous les matins au réveil, à la même heure (avant de mettre le pied par terre si possible),
avec le même thermomètre, dès le premier jour des règles, pour repérer le jour de l'ovulation.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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La femme chaque jour reporte la température mesurée sur un graphique.
Indice de Pearl entre 2 et 6. Remarque : si le plateau thermique reste élevé plus de 17 jours il y a alors de
fortes chances pour qu'il y ait grossesse.
« Lorsqu'on regarde la courbe de température il existe souvent une légère baisse la veille de l'ascension
thermique. C'est ce jour là qu'a eu lieu l'ovulation. Parfois l'élévation de la température se fait
progressivement sur 3 ou 4 jours. On considère alors que l'ovulation a eu lieu le jour correspondant au
milieu de la phase ascendante de la courbe. Malheureusement la courbe de température nous montre le
jour de l'ovulation une fois que celle ci a eu lieu. Pour résoudre le problème, on établit plusieurs courbes
sur plusieurs mois puis on en tire la conclusion que l'ovulation a lieu généralement tel jour. On s'abstient
alors de rapport 3 jours avant et 2 jours après la date d'ovulation supposée et mieux, pour se donner une
plus grande marge de sécurité, 5 jours avant et 5 jours après. C'est ça la méthode de la température ».
Docteur François Delanoue.
Le problème, pour toutes ces méthodes, c'est que assez fréquemment, pour des raisons
indéterminées, l'ovulation va se produire bien avant ou bien après la date supposée… et
c'est la grossesse assurée.
4- Persona® est un système électronique à 4 piles qui
permet de doser l'E3G ou estrone 3 glucuronide (qui est le
témoin des modifications de la glaire cervicale devenue
favorable aux spermatozoïdes) et la LH ovulatoire dans
l’urine. Il s’agit donc de tenter de repérer la période à risque
(c’est alors une méthode de contraception) ou à contrario la
période fertile recherchée.
L'appareil détermine le début de la période fertile en détectant
l'accroissement du taux d'E3G. Il tente de déterminer la fin de la
période fertile en surveillant la production de l’hormone
lutéinisante (témoin de l'ovulation) et en prenant en compte la
durée de vie de l'ovule.
L’appareil est consulté chaque matin au réveil :
La lumière verte indique que la femme est en période non fertile
et peut donc, sans risque de fécondation, avoir des relations
sexuelles sans préservatif. Rouge : à éviter… sauf en employant
un préservatif. Jaune : il faut uriner sur des bandelettes réactives puis les insérer avec le stylo porteur dans
les encoches du moniteur et lire le résultat : en fonction des taux d'hormones observés, la lumière verte ou
rouge s'allume. Attention : le 1er mois, l'utilisatrice doit pratiquer 16 tests urinaires, afin que les
caractéristiques du cycle soient mémorisées. Les mois suivants, la femme doit réaliser 8 tests mensuels,
exigés par l'appareil à des jours précis, dont les résultats sont comparés au cycle habituel. Tests réactifs
par boîte de 8 : 15 €. Moniteur : 115 € au minimum !!!... Pour des femmes vigilantes, aisées et qui auront
fait le choix de prendre le risque de procréer. De plus leur cycle doit être régulier et présenter une durée
comprise entre 23 et 35 jours.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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XII- La contraception d'urgence :
C'est quoi ?
Comment ?
Pour qui ?
Quand ?
Combien ça coûte ?
Comment l'obtenir ?
On l'appelle aussi "pilule du
lendemain". C'est une
méthode de rattrapage à
utiliser après un rapport
sexuel sans contraception ou
en cas d'échec (oubli de
pilule, rupture de
préservatif...). Elle ne peut
pas remplacer une
contraception régulière. Son
utilisation doit rester
exceptionnelle.
Son efficacité n'est pas totale
mais si vous avez oublié
votre contraception et que
vous craignez d'être
enceinte, elle peut vous
permettre d'éviter une
grossesse non désirée.
Sachez qu'elle peut
provoquer des nausées.
Pour toutes en
cas d'urgence
(rapport sexuel
non protégé,
oubli de pilule,
préservatif qui
a craqué…)
quel que soit le
moment du
cycle.
Attention : la
pilule du
lendemain ne
remplace pas
les autres
modes de
contraception.
Elle ne protège
pas du virus
du Sida.
Et elle n'est
efficace que
dans 75 à 80 %
des cas.
Combien de temps
pour réagir ? Au plus vite.
2 contraceptifs différents existent :
NorLevo ® et Tetragynon ®.
Le (s) premier (s) comprimé (s) du
contraceptif d’urgence doi(ven)t être pris
le plus tôt possible après le rapport mal
ou non protégé et impérativement dans
les 72 h (3 jours) après le (s) rapport(s),
Une seconde prise doit être effectuée soit
12 heures plus tard (2 cp de Tetragynon
®) soit entre 12 et 24 heures plus tard (1
cp de NorLevo ®).
Bien suivre les instructions
de la notice. Au-delà de 72 h, il faut
impérativement consulter un
médecin.
Attention : cette « pilule du lendemain »
ne protège pas les rapports sexuels
suivants ; utilisez un autre moyen de
contraception. Choisissez votre
contraceptif et utilisez systématiquement un préservatif aussi longtemps que
vous n'ayez pas tous les deux les
résultats du test de dépistage du Sida.
Deux types de pilules,
* l'une Tetragynon ® est
délivrée en pharmacie, sur
ordonnance médicale et
est remboursée par la
Sécurité sociale,
* l'autre appelée NorLevo
® est délivrée en
pharmacie, soit sans
ordonnance et n'est alors
pas remboursée (7 Euros
environ), soit sur
ordonnance et est alors
remboursée. Elle est
gratuite en pharmacie
depuis le décret du 9
janvier 2002 pour les
mineures ou les personnes
ne bénéficiant pas
d'assurance maladie.
Le but de cette thérapeutique est de modifier principalement la muqueuse, si possible en déclenchant des
règles, afin d'empêcher la nidation. 2 méthodes sont disponibles :
1) La première consistait en la prise, le plus tôt possible et au maximum dans les trois jours qui suivent le
rapport, de deux comprimés d'une pilule oestro-progestative fortement dosée comme le Stédiril ® (50 µg EE +
500 µg norgestrel par comprimé), puis de 2 autres comprimés douze heures après (donc 4 au total).
On utilisait aussi 4 comprimés d'Adépal ® ou de Minidril ® (35 µg EE + 150 µg levonorgestrel) à répéter 12
heures plus tard. Devant le succès de la technique, le laboratoire qui fabrique Stédiril ® a créé un
conditionnement particulier de 4 comprimés (2 comprimés puis 2 autres 12 h après) spécialement destinés à
cette utilisation : le Tétragynon ® (50 µg EE + 250 µg norgestrel par comprimé). Le Tétragynon ® est donc
moins fortement dosé mais aussi efficace.
2) Ici prise, le plus tôt possible et dans les 48 heures après le rapport… au plus tard dans les 72 heures, de
comprimés d’un progestatif seul (le levonorgestrel).
Quand on utilisait la pilule microprogestative Microval ® (à 0,03 mg soit 30 µg levonorgestrel par comprimé)
on prenait 20 à 25 comprimés puis avec 12 à 24 h d’intervalle un même nombre de comprimés… Ici encore a
été réalisé un conditionnement spécial : le « NorLevo ® » (à 750 µg levonorgestrel par comprimé).
On ne prend alors qu’1 comprimé puis 12 heures à 24 h plus tard l’autre comprimé.
Vikela ® est une copie non remboursée de Norlevo à 750 µg de Lévonorgestrel.
L’intérêt de la méthode 2) réside dans le fait que les effets secondaires sont moindres et que la tolérance entre
les prises : de 12 à 24 heures est accrue. Autre avantage, non des moindres, cette pilule est en vente libre dans
les pharmacies.
Les contre-indications aux oestrogènes doivent être respectées pour Stédiril ®, le Tétragynon ®, Adépal ® ou
Minidril ® : thrombose veineuse, embolie pulmonaire, cancer du sein, hépatopathie, anomalies de la
coagulation.
En savoir encore plus… voir notre poly intitulé : « Contraception post-coïtale ».
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
31
XIII- La contraception chirurgicale :
A) CHEZ L'HOMME c'est la VASECTOMIE désormais légale en France depuis 1999.
C'est une technique
simple (durée de 10 à 15 mn)
ne nécessitant pas d'hospitalisation (elle peut être
effectuée en cabinet médical).
Elle est efficace dans 97 à 99
% des cas. Elle est réalisée le
plus souvent sous anesthésie
locale au travers d'une petite
incision de 1 cm effectuée au
niveau des bourses de chaque
côté.
Elle consiste soit en une
ligature soit en une section de
chacun
des
2
canaux
déférents6.
La section est effectuée en 2
endroits séparés de quelques
mm. La partie sectionnée est
retirée. Selon la technique
opératoire une des 2 (technique "ouverte" ou "open-end") ou les 2 sections de chaque canal est (ou
sont) refermée(s) par des points dits "fondants".
Le fait de laisser l’ouverture inférieure de chaque canal (technique "ouverte") évite la surpression
transitoire, due aux spermatozoïdes s’accumulant dans l’épididyme, qu’on observe chez 5 % des
sujets.
Ainsi après vasectomie, le sperme lors de l'éjaculation ne contiendra plus de spermatozoïdes.
Le travail peut être repris dans les 48 heures. Les relations sexuelles doivent être évitées pendant
trois jours après l'opération. Le désir sexuel, la capacité d'érection et d'éjaculation ne sont pas
modifiés après vasectomie.
Les spermatozoïdes ne représentent qu'environ 1 % à 3 % du volume total de l'éjaculat. Après
vasectomie, le sperme ne sera constitué que de liquide en provenance des vésicules séminales (60%),
de la prostate et des glandes de Cowper (ou glandes bulbo-urétrales).
Attention :
* La vasectomie n'assure pas une stérilisation immédiate car de nombreux spermatozoïdes sont
encore présents dans le canal déférent, au-dessus du site opératoire. En général, il faut de 20 à 40
éjaculations et un délai de 2 à 3 mois pour que tous les spermatozoïdes soient éliminés. Un autre
moyen de contraception doit être utilisé jusqu'à ce qu'un spermogramme (recherche de
spermatozoïde dans l’éjaculat), révèle l'absence de spermatozoïdes.
* Des reperméabilisations spontanées ont été observées.
La recanalisation (= la vaso-vasostomie) avec retour de la fertilité ne réussit que dans une
proportion de 15 à 50 %. Elle exige une opération de 2 heures sous anesthésie générale. Il ne s’agit
pas seulement d’un problème opératoire. En effet, la vasectomie peut entraîner l’apparition
d’anticorps anti-spermatozoïdes anéantissant tout espoir de procréation. La seule alternative à
l’apparition possible de ces anticorps est la possibilité pour l’homme de stocker, pour une
procréation ultérieure, du sperme par cryopréservation dans une banque du sperme (option
coûteuse…).
6
Canaux déférents : conduits qui ont pour fonction de transporter les spermatozoïdes des testicules aux canaux éjaculateurs.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
32
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
B) CHEZ LA FEMME c'est la LIGATURE DES TROMPES ou STERILISATION TUBAIRE
(dans le respect des termes de l'article 26 de la loi no 2001 - 588, du 4 juillet 2001 : la patiente majeure doit
réitérer sa demande après 4 mois de réflexion).
Cette chirurgie, efficace immédiatement après l’opération, permet à la femme de ne plus avoir
d'enfant sans toutefois perturber son cycle hormonal. L’indice de Pearl (voir page 1) varie entre 0,05
et 0,36 (selon la technique utilisée et l'âge de la patiente).
Dans un premier temps, on gonfle
l'abdomen avec un gaz (du CO2) puis
un laparoscope est introduit par une
petite incision dans le nombril. Le
laparoscope est un petit appareil
optique qui permet de visualiser les
organes génitaux internes de la
femme. Ensuite, par une seconde
incision juste au-dessus des poils
pubiens, un deuxième instrument est
introduit. Selon la technique
employée, il servira à brûler les
trompes où à les sectionner ou à les
obturer (par ligature ou pose d’un anneau élastique ou encore de clips).
Une autre chirurgie consiste à pratiquer une plus grande incision à l'abdomen; il s'agit alors d'une
laparotomie.
L’ovule et les spermatozoïdes ne peuvent alors plus se rencontrer. Cette intervention, d’une durée de
15 à 20 minutes environ, effectuée le plus souvent sous cœlioscopie avec en général anesthésie
générale, est une véritable opération avec tous les risques inhérents. Quatre heures après l'opération,
la femme est réveillée et peut marcher. La convalescence est de 2 jours. Il est normal de présenter
des saignements vaginaux les jours qui suivent l'intervention.
Le risque d’échec se situe autour de 1 %. Le taux de grossesses extra-utérines n’est pas négligeable
(2 à 10 %).
Une reperméabilisation après ligature n’est qu’hypothétique (grossesse obtenue dans 60 à 70 % des
cas seulement). Chaque femme doit bien réfléchir avant d’utiliser une telle méthode de
contraception : une grossesse exclue avec un partenaire peut être ultérieurement désirée avec un
autre.
XIV- Aspects historiques :
« Depuis des siècles les couples ont élaboré toutes sortes de stratégies pour faire l’amour sans
avoir le risque d’une grossesse non désirée ». « Le plus ancien document écrit traitant de la
contraception remonte à 4000 ans et décrit des suppositoires vaginaux à base de pâte de levain et
d’excréments séchés de crocodile ». « Les premières traces du préservatif remontent à l'Egypte
ancienne, entre moins 1350 et moins 1200 avant JC. Il prenait alors la forme d'un pochon7 en lin
trempé dans l'huile d'olive ornementé de pigments de couleur. Les embaumeurs en habillaient la
verge de leurs momies. Avait-il une fonction rituelle, sacrée, sexuelle ou sanitaire ? » « Les
Egyptiennes plaçaient dans leur utérus des anneaux d’or pour éviter la nidation de l’œuf (à la
manière du stérilet). Les Grecs et les Romains utilisaient des membranes animales comme
préservatif (vessie de chèvre, de poisson ou encore, d'intestins d'animaux) ». « Les écrits
d'Hippocrate (médecin grec 400 av JC) nous parlent de spermicides à base de miel, de cire, d'huile,
de cèdre, de céruse, d'alun, d'acide tartrique, de racines de mandragore, de cyprès, de baies de
laurier, de concombre, de cumin, d'aneth ou de potions contraceptives au trèfle et au vin blanc ».
7
Petite poche fixée généralement à la ceinture…
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
33
« Ainsi, c’est Casanova qui a été la première personne a publiquement faire la promotion de
l‘utilisation d’un demi-citron évidé en tant que méthode contraceptive au niveau du col de l’utérus
pour bloquer les spermatozoïdes ».
« En 1954 Pincus, Chauf et Rock mettent au point les 1ers progestatifs macrodosés. En 1955,
apparaissent les 1ers oestroprogestatifs, en particulier Enovid* ( mestranol + noréthynodrel) ».
En France, l’accès aux méthodes contraceptives (chimiques et mécaniques) est le fruit de
luttes menées par des mouvements féministes dans les années 1960-1970. Aujourd’hui la
contraception orale est gratuite pour les mineures et ne nécessite aucune autorisation parentale. ».
http://www.oves.com/french/text_fr/histoire.htm http://www.filsantejeunes.com/
et Dr K . Bettahar-Lebugle Faculté de Médecine ULP F67000 Strasbourg Année 2002
Les textes de lois :
• LOI de 1920 : elle réprime la complicité et la provocation à l'avortement ainsi que toute propagande
anticonceptionnelle mais laisse en vente libre les préservatifs. Elle sera renforcée par 3 lois en 1923, 1941
et 1942 aggravant considérablement les peines.
• 1930 - Le Pape Pie XI condamne l'usage des contraceptifs même dans le cadre du mariage.
• 1945 - La majorité sexuelle est fixée à 15 ans dans le cadre d’une relation hétérosexuelle. Elle a été
étendue aux relations homosexuelles en 1982.
ent
• 1956 - Création en France du mouvement "Maternité Heureuse", puis en 1960 du "M Français pour le
Planning Familial".
• 1962 - Le Conseil de l'Ordre des Médecins déclare : "Le médecin n'a aucun rôle à jouer et aucune
responsabilité à assumer dans l'appréciation des moyens anticonceptionnels."
• 1967 - La loi Neuwirth suspend l'article 3 de la loi de 1920 qui portait sur
l'interdiction de la diffusion de la contraception.
• 1968 - Déclaration des droits de l'homme des Nations Unies : "Les couples
ont le droit fondamental de décider librement et en toute responsabilité du
nombre d'enfants qu'ils veulent avoir et du moment de leur naissance".
• 1970 - Création de l'association opposée à l'avortement : "Laissez les vivre".
• 1970 - 1974 : La lutte pour la libération de l'avortement.
• 1974 - Loi Veil provisoire sur la contraception et l’IVG libres et gratuites.
• 1979 - Loi Veil -Pelletier définitive (l’IVG est dépénalisée et loi sur la
contraception plus libérale) sans abrogation de la loi de 1920 notamment en ce
qui concerne le dépassement des délais. Accès à l’IVG des mineures sous
réserve du consentement d’un adulte exerçant l’autorité parentale.
• 1982 - Remboursement de l'IVG sous le ministère Roudy et circulaire sur l’"obligation hospitalière" et
la mise en place des CIVG.
• 1987 - Abrogation de l'article de la loi de 1920 concernant la publicité pour les préservatifs (Art 647 du
Code de la Santé, conservé pour l'avortement).
• 1988 - Mise sur le marché du RU-486. La polémique sur la "banalisation de l'avortement" resurgit.
• 1990 - Résurgence des mouvements anti-avortement et plus de 100 Centres d'I.V.G. attaqués depuis par
des commandos.
• 1993 - Loi Neiertz réprimant l’"entrave à l'IVG" et permettant aux associations de se porter partie civile
en cas d'envahissement des CIVG.
• 1995 - Mme Veil établit un statut de contractuel pour les médecins pratiquant les IVG.
• 2000 - Campagne contraception, décidée au Ministère des Affaires sociales, commercialisation de la
contraception d'urgence et décret de Mme Royale sur sa distribution dans les établissements scolaires.
• Novembre 2000 - Ratification par le Parlement de la réglementation de la Contraception d'Urgence.
• LOI du 04 07 2001- DEPÉNALISATION DE L'AVORTEMENT : modifications de la loi sur IVG de
1979 et de 1987, (autorisation du recours à l’IVG avant la fin de la 12ème semaine de grossesse au lieu
de la 10ème), sur la contraception, légalisation de la stérilisation contraceptive.
Complété d’après D.Hassoun : Les grandes étapes historiques de la contraception et de l'avortement en France - ANCIC
-11ème journée d'étude sur l'avortement et la contraception - Bobigny.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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XV- Où en est
la pilule pour
homme ?
Elle est toujours dans sa
phase expérimentale même
s’il existe un grand nombre
d'études sur ce sujet. Des
molécules diverses ont été
testées mais certaines se
sont révélé toxiques pour le
foie et ont alors été
abandonnées.
Présentons l’une des
recherches les plus
avancée… Des chercheurs
de l’Université
d’Edimbourg utilisent une
combinaison de
testostérone et de
désogestrel, (l’un des
stéroïdes synthétiques
utilisés dans les
micropilules progestatives
pour femme). « Cette pilule
entraîne la suppression de
la sécrétion des
gonadotrophines
(= gonadotropines) et donc
l’absence de
spermatozoïdes dans le
sperme (azoospermie) »
précise le Dr Richard
Anderson, membre de
l’équipe de recherche de
cette Université.
L’administration de
désogestrel est couplée
avec l’adjonction de
testostérone, qui permet de
contrecarrer la perte de
libido (elle-même entraînée
par l’arrêt des sécrétions de
gonadotrophines et donc de
la production d’hormone
mâle).
Pour comprendre l’action de la pilule pour homme en préparation :
GnRH (= Gonadotropin Releasing Hormon) est une neurohormone libérée de façon
pulsatile dans les 2 sexes par l’hypothalamus. Elle est libérée dans le sang des
capillaires de la tige hypophysaire. Elle agit au niveau de l’hypophyse antérieure
provoquant, également dans les 2 sexes, la libération de 2 gonadotropines : la FSH (=
Folliculo- Stimulating Hormon.) et la LH (Luteinizing Hormon appelée également
chez l’homme I.C.S.H = Interstitiel Cell Stimulating Hormon.). Ces gonadotropines
(ou gonadotrophines) sont les hormones qui stimulent l'activité des gonades (ovaires
chez la femme et testicules chez l’homme). Leurs actions sont fondamentales pour la
fertilité chez l'homme comme chez la femme.
La testostérone (hormone
mâle) produite par les
cellules de Leydig (=
cellules interstitielles) des
testicules est consommée sur
place à 80 % et passe dans le
sang à 20 %. Elle régule sa
propre production en
agissant en retour (feed-back
négatif) à la fois sur
l'hypothalamus (la
testostérone la fréquence
des pics de GnRH) et sur
l'hypophyse (la testostérone
inhibe la sécrétion de FSH et
de LH). La progestérone
introduite chez l’homme par
la pilule à un effet antigonadotrope du même type que
celui rencontré chez la femme. En supprimant les sécrétions des gonadotrophines
FSH et LH, elle met au repos
les testicules par 2
mécanismes :
http://spermiologie.ustrasbg.fr/site/ListePar
agraphes.asp?idThem
e=219
* C’est la présence de LH qui stimule en effet chez l’homme la production de la
testostérone par les cellules de Leydig du testicule. Il n’a donc plus sous pilule de
production de testostérone
* De plus, c’est l’association FSH + testostérone qui permet la production des
spermatozoïdes. En effet, la FSH se lie à des récepteurs situés sur les cellules de Sertoli
qui en réponse produisent une protéine de liaison ( l'Androgene Binding protein ou ABP)
fixant la testostérone produite par les cellules de Leydig dans la lumière du tube (et dans
l'épididyme) et stimulant ainsi le développement des gamètes mâles. Les cellules de
Sertoli sécrètent également des facteurs de croissance contrôlant la spermatogenèse. Il
existe une relation linéaire simple entre le nombre de cellules de Sertoli et la production
quotidienne de gamètes. Or, le nombre de cellules de Sertoli varie dans une proportion de
plus de 50 fois chez les hommes… d’où l’énorme variation observée dans la numération
des spermatozoïdes selon les individus. Les cellules de Sertoli détruites après la puberté
ne sont pas remplacées.
Remarque : l’inhibine B (pas d’inhibine A chez l’homme), produite par les cellules de
Sertoli du testicule, exerce également un rétrocontrôle négatif sur la sécrétion de
l’hypophyse et de GnRH.
Si l’homme prend 1 de ces
pilules chaque jour, la
production de SPZ sera
stoppée dans les 3 mois.
De la même manière, la
production de SPZ
Les testicules de l’homme sous pilule ne fabriquent donc plus de spermatozoïdes.
reviendra à la normale 3
mois après avoir arrêté la
prise de ce contraceptif. Actuellement il n'y a pas de pilule pour homme commercialisée. A noter que beaucoup de
femmes déclarent qu'elles ne feraient pas confiance à leur partenaire dans la prise de la pilule et continueraient à la
prendre elles-mêmes.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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Enquêtes pour les FILLES :
Répondez aux questions suivantes en entourant
la ou les réponses qui vous semblent justes.
Découvrez les réponses qu'il fallait choisir...
et peut être quelques informations que vous ignoriez.
Attention, il peut y en avoir plusieurs… ou aucune.
1 - Quelles sont les situations où il n'y a aucun
risque d'être enceinte ?
A - Lors du premier rapport.
B - Quand on a ses règles.
C - Juste après ses règles.
1 - Aucune réponse.
Dès le premier rapport sexuel, une jeune fille réglée peut être
enceinte.
Même si ce n’est pas ce qu’on apprend en biologie, il arrive parfois
que l’ovulation survienne pendant les règles ou juste après.
2 - Quelles sont les méthodes efficaces pour éviter
une grossesse ?
A - La méthode du retrait (coït interrompu).
B - La courbe de température.
C - Les contraceptifs.
2 - Réponse C.
Seuls les contraceptifs sont efficaces pour empêcher une grossesse. La
méthode du retrait n'est pas sûre car le garçon ne peut pas toujours se
contrôler.
Sans éjaculation, le liquide séminal peut contenir des spermatozoïdes.
La courbe de température revient à vouloir déterminer la date
d'ovulation, très difficile à identifier.
3 - Quels sont les risques quand on prend la pilule?
A - Ça fait grossir, ça donne des boutons.
B - Ça rend stérile.
C - Si on fume, c'est dangereux.
3 - Réponse C.
Fumer et prendre la pilule augmente les risques cardio-vasculaires.
Aucun contraceptif ne rend stérile. Une pilule adaptée ne fait pas
grossir et ne donne pas de boutons.
4 - Quels sont les inconvénients du préservatif
masculin ?
A - Ça empêche le plaisir.
B - Il faut utiliser un gel ou un lubrifiant.
C - C'est compliqué.
4 - Aucune réponse.
Il ne gêne pas le plaisir et peut même devenir un jeu érotique car il en
existe de nombreuses variétés (taille, épaisseur, couleur, relief, goût).
L'utilisation d'un lubrifiant n'est pas obligatoire, mais si c'est le cas, il
doit impérativement être à base d'eau, car la vaseline et les crèmes le
détériorent.
Le préservatif, ce n'est pas compliqué, il suffit d'essayer.
5 - Quels contraceptifs doivent être changés à
chaque nouveau rapport sexuel ou nouveau
partenaire ?
A - Les spermicides.
B - Les préservatifs.
C - L'implant et le stérilet.
5 - Réponses A et B.
* Les spermicides doivent être renouvelés à chaque nouveau rapport.
L'éponge (efficace 24 heures) ne doit pas être changée à chaque
rapport mais, comme les spermicides, ne doit pas être utilisée si
plusieurs partenaires. Seuls les préservatifs masculin ou féminin
peuvent alors convenir.
* Le préservatif masculin doit être renouvelé à chaque nouveau
rapport et à chaque nouveau partenaire. Si l’on change de
partenaire, il est impératif d’utiliser un nouveau préservatif (que ce
soit un préservatif masculin ou féminin).
* L'implant et le stérilet sont des moyens de contraception
indépendants du nombre de rapports sexuels. Implant et stérilet ne
doivent pas être utiliser seuls si nouveau partenaire... Il faut alors
employer un préservatif qui protège des IST et du SIDA.
6 - Parmi les moyens de contraception, quels sont
ceux qui assurent aussi une protection totale contre
le Sida et les Infections Sexuellement
Transmissibles (IST) ?
A - Tous.
B - Le préservatif masculin.
C - Les préservatifs masculin et féminin.
6 - Réponse C.
La pilule, les spermicides, le stérilet et l'implant n'offrent aucune
protection contre le Sida et les Maladies (ou mieux Infections)
Sexuellement Transmissibles (IST). Seuls les préservatifs masculin et
féminin protègent des Maladies Sexuellement Transmissibles (MST).
Tant que vous n'avez pas fait les tests et que vous ne savez pas si vous
êtes séronégatifs, utilisez un préservatif en plus de votre contraception
habituelle.
7 - Comment doit-on utiliser la contraception
d'urgence ?
A - Comme une contraception régulière.
B - Juste avant un rapport à risque.
C - Après un rapport mal ou non protégé.
7 - Réponse C.
La contraception d'urgence est une méthode de rattrapage à utiliser
après un rapport sexuel sans contraception ou en cas d’échec de la
méthode utilisée (oubli de pilule, rupture du préservatif, etc.). Elle ne
remplace en aucun cas une contraception régulière et ne doit pas être
prise à titre préventif.
http://www.charente-maritime.pref.gouv.fr/etat/services/droitsfemmes/fiches/QCMFILLES2.pdf (Modifié).
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
36
Enquêtes pour les GARCONS :
Répondez aux questions suivantes en
cochant la ou les réponses qui vous
semblent justes. Attention, il peut y en
Les réponses qu'il fallait choisir...
et peut être quelques informations que vous ignoriez.
avoir plusieurs… ou aucune.
1 - Quelles sont les situations où il n'y a
aucun risque d'être enceinte ?
A - Lorsque la partenaire est vierge.
B - Quand elle a ses règles.
C - Juste après ses règles.
1 - Aucune réponse.
Dès le premier rapport sexuel, une jeune fille réglée peut être enceinte.
Même si ce n’est pas ce qu’on apprend en biologie, il arrive parfois que
l’ovulation survienne pendant les règles ou juste après.
2 - Quelles sont les méthodes efficaces
pour éviter une grossesse ?
A - La méthode du retrait (coït interrompu).
B - La courbe de température.
C - Les contraceptifs.
2 - Réponse C.
3 - Qui est responsable de la contraception
?
A - La fille.
B - Le garçon et la fille.
C - Le médecin.
Seuls les contraceptifs sont efficaces pour empêcher une grossesse. La
méthode du retrait n'est pas sûre car vous ne pouvez pas toujours vous
contrôler.
Sans éjaculation, votre liquide séminal peut contenir des
spermatozoïdes.
La courbe de température revient à vouloir déterminer la date
d'ovulation, très difficile à identifier.
3 - Réponse B.
Le médecin est un bon conseil, mais ce n'est pas une décision
seulement médicale.
La fille est bien sûr concernée, mais elle n'est pas seule.
Vous devez prendre vos responsabilités sans dramatiser, poser la
question, donner votre avis. En parler à deux, c'est mieux.
4 - Quels sont les inconvénients du
préservatif masculin ?
A - C'est fragile.
B - Ça empêche le plaisir.
C - Il faut utiliser un gel ou un lubrifiant.
4 - Réponse A.
5 - Quels contraceptifs doivent être
changés à chaque nouveau rapport sexuel
ou nouveau partenaire ?
A - Les spermicides.
B - Les préservatifs.
C - L'implant et le stérilet.
5 - Réponses A et B.
* Les spermicides doivent être renouvelés à chaque nouveau rapport.
L'éponge (efficace 24 h) ne doit pas être changée à chaque rapport mais,
comme les spermicides, ne doit pas être utilisée si plusieurs partenaires.
Seuls les préservatifs masculin ou féminin peuvent alors convenir.
* Le préservatif masculin doit être renouvelé à chaque nouveau rapport
et à chaque nouveau partenaire. Si l’on change de partenaire, il est
impératif d’utiliser un nouveau préservatif (que ce soit un préservatif
masculin ou féminin).
* L'implant et le stérilet sont des moyens de contraception indépendants
du nombre de rapports sexuels. Implant et stérilet ne doivent pas être
utiliser seuls si nouveau partenaire... Il faut alors employer un
préservatif qui protège des IST et du SIDA.
6 - Parmi les moyens de contraception,
quels sont ceux qui assurent aussi une
protection totale contre le Sida et les
Infections Sexuellement Transmissibles ?
A - Tous.
B - Le préservatif masculin.
C - Les préservatifs masculin et féminin.
6 - Réponse C.
7 - Que faire si vous avez eu un rapport
non ou mal protégé ?
A - Rien, c'est trop tard.
B - Un test de grossesse.
C - Recourir à la contraception d'urgence.
7 - Réponse C.
Le préservatif doit être manié avec des gestes doux, avant comme après
la pénétration.
Il ne gêne pas le plaisir et peut même devenir un jeu érotique car il en
existe de nombreuses variétés (taille, épaisseur, couleur, relief, goût).
L'utilisation d'un lubrifiant n'est pas obligatoire, mais si c'est le cas, il doit
impérativement être à base d'eau, car la vaseline et les crèmes le
détériorent.
La pilule, les spermicides, le stérilet et l'implant n'offrent aucune
protection contre le Sida et les Maladies (ou mieux Infections)
Sexuellement Transmissibles (IST). Seuls les préservatifs masculin et
féminin protègent des Maladies Sexuellement Transmissibles (MST).
Tant que vous n'avez pas fait les tests et que vous ne savez pas si vous
êtes séronégatifs, utilisez un préservatif en plus de votre contraception
habituelle.
Votre partenaire peut réellement être enceinte. Si vous n'envisagez pas
actuellement d'avoir un enfant ensemble, ayez recours à la
contraception d'urgence avant 72 heures (3 jours). Demandez plus
d'information sur ce sujet. Par ailleurs, un test de dépistage du Sida
s'impose.
http://www.charente-maritime.pref.gouv.fr/etat/services/droitsfemmes/fiches/QCMGARCON2.pdf ( Modifié).
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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Informations pratiques Les enseignements
maj - décembre 2002
http://www.education.gouv.fr/prat/sante.htm#difficulte
La Santé à l'école
Numéros nationaux : appel gratuit 24h/24
- Enfance maltraitée : 0800 05 41 41 ou 119
- Drogues Alcool Tabac Info Service : 113
- SIDA infos service : 0800 84 08 00
L'éducation à la santé, à l'école et au collège, prévoit 30h à 40h inscrites à l'emploi du temps des élèves,
réparties sur l'ensemble de la scolarité au collège. L'éducation à la santé ne constitue pas une nouvelle
discipline : elle se développe à travers tous les enseignements et la vie scolaire ; elle vise l'appropriation de
connaissances et le développement d'attitudes telles que l'estime de soi, le respect des autres, la solidarité,
l'autonomie, la responsabilité.
Cet horaire, réparti sur au moins deux niveaux, intègre les deux heures obligatoires
d'éducation à la sexualité prévues par la circulaire du 19 novembre 1998.
Il relève d'une démarche d'éducation à la sexualité qui a pour objet de permettre
une information, une réflexion et un dialogue avec les élèves sur les différentes
composantes de la sexualité humaine dans ses dimensions biologiques,
psychologiques, affectives, socio-culturelles et morales.
Cette éducation à la sexualité ne se substitue pas à la responsabilité des parents
et des familles. Elle tend à favoriser, chez les adolescents, une prise de
conscience, une compréhension des données essentielles de leur développement
sexuel et affectif, l'acquisition d'un esprit critique, afin de leur permettre d'opérer
des choix libres et responsables.
L'horaire ainsi dévolu vient en complément des cours de sciences de la vie et de la terre.
La prévention du sida impose de prendre des mesures pour informer les adolescents des risques qu'ils
encourent et leur indiquer les moyens de se prémunir.
Les chefs d'établissement, avec l'accord des personnels concernés, des parents d'élèves et des élèves,
peuvent installer dans les lycées des distributeurs de préservatifs.
Selon un dernier bilan, environ 50 % des lycées et lycées professionnels sont pourvus d'un distributeur de
préservatifs.
La loi n°2001-588 du 4 juillet 2001, relative à l'i nterruption volontaire de grossesse et à la contraception
prévoit qu' "une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et
les lycées, à raison de trois séances annuelles"
La contraception d'urgence
Le protocole national sur la contraception d'urgence (La contraception d'urgence : pilule du lendemain
Norlévo) en milieu scolaire
- détermine les modalités d'administration de la contraception d'urgence non soumise à prescription
obligatoire ni à autorisation parentale,
- précise les dispositions à respecter notamment le respect de la confidentialité, la conduite d'un entretien
avec l'élève, l'accompagnement et le suivi de l'élève.
Cf. BO n°15 du 12 avril 2001 : Application de la loi n° 2000-1209 du 13 décembre 2 000 relative à la
contraception d'urgence.
Jean-Pierre Geslin, professeur agrégé à l’IUFM de l’académie de Créteil (centre de Livry-Gargan),
enseignant en immunopathologie à la faculté de biologie-médecine de Bobigny de 1985 à 2000.
Ancien vice président de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du départemental de l’Oise et de la région Picardie.
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