Exercices de colle Lycée Louis Le Grand, MP*2 Semaine 5
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Exercices de colle Lycée Louis Le Grand, MP*2 Semaine 5
Exercices de colle Lycée Louis Le Grand, MP*2 Semaine 5 Benjamin Schraen Le 5 Novembre 2003 1 Topologie. 1. Soient E un espace de Banach, F un espace vectoriel normé et (fi )i∈I une famille d’applications linéaires continues de E dans F . Pour n ∈ N, on pose Ωn = {x ∈ E, ∃i ∈ I, ||fi (x)|| > n} – Si on suppose la famille (|||fi |||)i∈I non bornée, montrer que pour tout n ∈ N, Ωn est un ouvert dense de E. – En déduire le théorème de Banach-Steinhaus : soit il existe C > 0 tel que ∀i ∈ I, |||fi ||| ≤ C soit il existe x ∈ E tel que la famille (fi (x))i∈I soit non bornée. P 2 2. Soit (an )n∈N une de réels telle que pour toute suite (bn )n∈N de réels vérifiant +∞ n=0 bn < Psuite P +∞ +∞ 2 +∞, la série n=0 an bn converge. Montrer que n=0 an < +∞ (on pourra considérer l’espace des suites réelles de carré sommable muni d’une certaine norme et appliquer le théorème de Banach-Steinhaus). 3. Dans le plan complexe on note D(a,r) (resp. d(a,r)) la boule ouverte (resp. fermée) de centre a et de rayon r. – Montrer qu’il existe une application continue L de D(1,1) dans C telle que pour tout z ∈ D(1,1), eL(z) = z. – En déduire que si f est une application continue de D(0,1) dans C∗ , il existe une application continue g de D(0,1) dans C telle que f = eg . – Montrer qu’il n’existe pas d’application continue r du disque unité dans C telle que pour |z| = 1, r(−z) = −r(z). – En déduire qu’une application continue de la sphère dans le plan prend les mêmes valeurs en au moins deux points diamétralement opposés. – Montrer qu’il n’existe pas d’application continue de D(0,1) disque unité S 1 = {z ∈ C, |z| = 1} dont la restriction à S 1 est l’identité. En déduire que toute application continue de D(0,1) dans lui-même a au moins un point fixe (théorème du point fixe de Brouwer). 4. Soit G un sous-groupe discret de Rn , on suppose que l’espace vectoriel engendré par G est Rn . 1 – Montrer que G est fermé dans Rn . – Si n = 1, montrer qu’il existe a ∈ R tel que G = aZ. – Dans le cas général, montrer qu’il existe g1 , . . . grP dans Rn , linéairement indépendants, tels que G = Zg1 ⊕ · · · ⊕ Zgr (considérer P = { nk=0 αk hk , 0 ≤ αk < 1, si k < n, 0 ≤ αn ≤ 1} où (hn ) est une certaine base de Rn constituée d’éléments de G, observer que P ∩ G est fini et considérer un élément de P de coordonnée hn strictement positive et minimale dans P ∩ G). 5. Soit G un sous-groupe de Rn non discret. – Pour > 0 on note V l’espace vectoriel engendré par B(0,) ∩ G. Montrer qu’il existe 0 > 0 tel V = V0 pour ≤ 0 et V0 n’est pas réduit à {0}. – Montrer que G ∩ V0 est dense dans V0 . – Montrer qu’il existe g1 , . . . ,gr dans G tels que G = (G ∩ V0 ⊕ Zg1 ⊕ · · · ⊕ Zgr . 6. En utilisant l’exercice précédent, démontrer le critère suivant : un sous-groupe G de R n est dense dans Rn si et seulement si la seule forme linéaire prenant des valeurs entières sur G est la forme nulle (Kronecker). En déduire, si w1 , . . . ,wn sont des réels Q-linéairement indépendants, la borne supérieure de l’ensemble {a1 cos(w1 t+φ1 )+· · ·+an cos(wn t+φn ), t ∈ R} où les ai sont des réels positifs et les φi des réels. 2 Calcul différentiel sur R, révisions de MPSI. 1. Soit f : R −→ R de classe C n telle que f (n) (0) 6= 0. Montrer qu’il existe α > 0 tel que pour x ∈ [−α,α]\{0}, il existe un unique θx ∈]0,1[ tel que f (x) = n−2 (k) X f (0) k=0 k! xk + xn−1 (n−1) f (xθx ) (n − 1)! et étudier la limite de θx quand x tend vers 0. 2. Soit f : R −→ R de classe C 2 telle que f (0) = 0 et f (x) > 0 si x 6= 0. Montrer que f 0 (0) = 0 √ et f 00 (0) ≥ 0 et que si f est dérivable en 0, f 00 (0) = 0. Montrer que si f 00 (0) = 0, alors pour α > 0 et |x| ≤ α2 , f 0 (x)2 ≤ 2(max[−α,α] |f 00 |)f (x), puis que f est C 1 . √ Trouver une telle fonction f , C ∞ telle que f (n) (0) = 0 pour tout n ∈ N et telle que f n’est pas C 2 . 2 00 3. – Soit f : R −→ R une application p C telle que f et f soient bornées. Montrer qu’alors 0 0 f est bornée et que ||f ||∞ ≤ 2||f ||∞||f 00 ||∞ (inégalité de Landau). – Supposons maintenant f C n et que f et f (n) sont bornées, montrer qu’alors f (k) pour 1 ≤ k ≤ n − 1 est bornée. 4. Soient I un intervalle de R non vide et non réduit à un point et f : I −→ R une application C ∞. Une application est dite polynomiale si elle coı̈ncide avec un polynôme en tout point de son domaine de définition. – On suppose f non polynomiale sur I. Montrer qu’il existe un segment S de I non vide et non réduit à un point tel que f |S soit non polynomiale, et que f ne s’annule pas sur S. – En déduire que f est polynomiale si et seulement si ∀x ∈ I, ∃nx ∈ N, tel que f (nx ) (x) = 0 2 3 Intégration sur un segment. 1. Calculer lim n→+∞ Z 1 0 Z 1 ... 0 Z 1 1 f ((x1 x2 . . . xn ) n ) dx1 dx2 . . . dxn 0 2. Soit f une fonction continue et intégrable de ]0,1] dans R. Montrer que Z 1 f (t) dt = 0 En déduire une expression simple de 3. Calculer pour ρ ∈ R\{−1,1} Z lim (1 − q) q→1,q<1 R1 (t−1) 0 ln(t) +∞ X q n f (q n ) k=0 dt. π 0 ln(1 − 2ρ cos(θ) + ρ2 ) dθ 4. Le but de cet exercice est de démontrer la transcendance de e. P (n) – Soit P un polynôme à coefficients réels. On pose D(P ) = . Si α ∈ R, n≥0 P montrer que Z 1 eα D(P )(0) = D(P )(α) + αe−αx P (αx) dx 0 – Soit p un nombre premier. Montrer que si P ∈ Z[X], D( QX p−1 )(0) ∼ = Q(0) [p] (p − 1)! P – Supposons maintenant par l’absurde que e soit transcendant. Soit Q = nk=0 ak X k p X p−1 Πn k=1 (X−k) son polynôme minimal à coefficients dans Z, on pose Pp = . Montrer (p−1)! que D(Pp )(k) est divisible par p pour 1 ≤ k ≤ n. R1 – Montrer que 0 ek(1−t) Pp (kt) dt tend vers 0 quand p tend vers l’infini et 1 ≤ k ≤ n, et conclure. 3