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14.05.2002
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J'le veux plus mon tattoo!
La 8e convention internationale de l'
Alchemy Tattoo ouvre ses portes ce weekend à Conthey.
L'occasion de parler des techniques de
recouvrement.
Olivier "Fonz" Muzzetto et Monique Roh,
prêts pour l'ouverture de leur 8e
convention. nf
L'appel de la peau
Avant et après, quand des licornes
deviennent le bouclier d'un chef indien...
ldd
Olivier "Fonz" Muzzetto et Monique Roh
sont dans les starting-blocks. Leur 8e
convention internationale de l'Alchemy
Tattoo Expo ouvre ses portes ce weekend à Conthey. Pendant deux jours,
samedi et dimanche, plus de 60 tatoueurs,
artistes et exposants, tous ayant l'art dans
la peau, s'apprêtent à accueillir plus de
3000 visiteurs et faire admirer leur art en
direct. C'est que le tattoo, de marginal et
souvent diffamant, s'est banalisé. Il suffit
simplement de faire un tour à la salle
polyvalente de Conthey ce week-end pour
se rendre compte que les "gros bras, cuirs
et clous" ne sont pas les seuls à utiliser
leur corps comme "toile à tableau".
Monsieur ou madame tout-le-monde
vient faire un tour dans les stands avec
certainement aussi une petite idée derrière
la tête: "Est-ce que j'oserai me faire
tatouer pour cet été." Et à Conthey, le
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Vous aimiez Georgette, maintenant vous
aimez Paulette. Jusque-là rien d'anormal,
c'est la valse de la vie... malheureusement
vous aviez gravé le nom de votre première
amante en lettres de feu sur votre torse.
Avec son portrait et des flammes autour.
Là c'est plus embêtant, surtout que
Paulette est très jalouse... Il existe une
véritable technique outre le détatouage
médical qui permet de faire disparaître
vilain tattoo ou erreur de jeunesse (pas
Georgette, le tatouage seulement) sous un
nouveau tatouage: le recouvrement.
Egalement appelée cover-up par les
Anglo-Saxons ou couvrante dans l'argot
du tatoueur, cette technique consiste tout
bonnement à réaliser un tatouage sur un
autre, le nouveau étant sensé camoufler
l'ancien. Ce procédé présente l'avantage
d'être bien souvent moins onéreux et
moins douloureux qu'une séance de laser
dermatologique. L'erreur peut donc être
réparée, elle pourra même donner
naissance à un véritable tatouage, qu'on
prendra plaisir à montrer au contraire
d'une erreur que l'on voulait cacher.
Tout l'art du tatoueur
"Le recouvrement est un boulot très
délicat, il faut aller chercher au fond de
soi l'énergie et l'inspiration", explique
Olivier "Fonz" Muzzetto de Mean
Machine-Tattoo. La première opération
consiste, si le tatouage n'est pas trop
"dégueu", à lui redonner vie, lui refaire les
traits ou les couleurs. Mais quand on a
affaire à quelque chose d'innommable, il
n'y a plus qu'une seule solution, le
recouvrement. Et là pas de demi-mesure,
il faut recouvrir l'ancien tattoo avec
quelque chose de trois fois plus grand.
"J'intègre le vilain dans de nouvelles
formes que je dessine à main levée sur la
peau. Je dois me servir de l'ancien
tatouage, obligatoirement. Ensuite je
travaille à la machine", note Olivier.
Dans tous les cas il vaut mieux laisser le
tatoueur suivre son inspiration. Tout se
recouvre, à moins peut-être d'un carré tout
noir de 20 cm de côté! En revanche, les
lettrages "Georgette" sont ce qu'il y a de
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choix est vaste, les tatoueurs viennent de
Suisse, de France, d'Italie, des Etats-Unis,
mais aussi d'Australie et de Tahiti, (ce qui
est une provenance normale pour des
tatouages tribaux!). "L'important dans
notre convention, c'est que l'on découvre
toujours de nouveaux talents. Nous
n'avons pas de grosses "pointures", du fait
que Sion est une petite ville, donc boudée
par les "stars". Mais il nous arrive
souvent de retrouver deux ans plus tard
dans les magazines spécialisés, des
tatoueurs qui sont passés chez nous", se
réjouit Olivier. "Notre convention est une
plate-forme aux tatoueurs voyageurs.
Notre job consiste à montrer aux gens
comment se fait un tatouage et peut-être
qu'ainsi, ils repartiront avec un dessin sur
la peau, ou en auront tout au moins
l'envie!"
Concert et concours
"Fonz" et Monique n'ont pas ménagé
leurs efforts, cette convention verra en
plus des tatoueurs, un diaporama de
Christian de Lyon (400 photos), un
concert de Casal & The Welders pour les
fans de Jimi Hendrix samedi soir,
d'époustouflantes démonstrations du
Karaté-Club d'Ardon.
La convention fonctionne aussi toujours
sur le même principe, un concours permet
de mettre en valeur les tatouages fait ou
non pendant le week-end, sur une base de
neuf catégories: petite pièce, grande
pièce, tribal et celtique, dos,
recouvrement (cover up), realistic, best of
day qui correspond au plus beau tatouage
exécuté le jour même (samedi ou
dimanche) et best of show (le coup de
cœur de la convention). Sans oublier le
concours des tatouages éphémères
exécutés gratuitement sur place samedi
pour les enfants.
L'Alchemy Tattoo Expo propose aussi
des stands de piercing et de tatouage
temporaire au henné, de bijoux et de
vêtements.
Alchemy Tattoo Expo, Conthey, halle
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plus facile à recouvrir. C'est l'exemple
type du tatouage adolescent fait avec une
aiguille et de l'encre. Il en va de même
pour tous les petits tatouages sans couleur,
juste constitué de traits. Ces tattoos de
mauvaise qualité ont subi le travail du
temps et les lignes sont devenues de fades
pointillés.
Tributs des tribus
Ce sont rarement des gros tatouages que
l'on veut effacer mais plutôt des pièces
éparses. Lorsque l'importance de la pièce
à recouvrir l'exige, le style japonais ou le
tribal sont adéquats. Le premier, grâce aux
fonds étendus et aux couleurs bien denses.
Le second grâce à l'utilisation quasi
exclusive de noir et à ses motifs abstraits.
Le noir est la couleur de prédilection du
recouvrement. Avec lui, aucun risque de
voir réapparaître l'ancien tattoo, chose
possible si le recouvrement n'a pas été
réalisé correctement. Parfois, une
couvrante donne entière satisfaction dans
les semaines qui suivent son exécution et,
six mois plus tard, les anciens traits
remontent à la surface.
Olivier est pourtant confiant: "Je pense
que cela ira en s'améliorant, il y aura de
moins en moins de recouvrements à faire,
j'en pratique environ un ou deux par
mois." La qualité et le métier des tatoueurs
y est pour quelque chose. Mais cette année
encore, Olivier tient à appuyer: "Il y a
encore trop de soi-disant tatoueurs qui
font n'importe quoi, pour rester poli. Le
meilleur des conseils que je puisse donner
c'est de vraiment bien choisir son artiste,
de voir les tatouages qu'il a déjà accomplis
et de se méfier des photos.
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polyvalente, samedi 18 (de 10 à 2 h),
dimanche 19 (de 10 à 22 h). Entrée
payante dès 16 ans.
http://welcome.to/alchemy-tattoo
N'hésitez pas, lorsque vous voyez un beau
tatouage dans la rue, de demander qui l'a
fait... ça ne mord pas. Et surtout n'oubliez
pas qu'un tatouage c'est pour la vie. Le
tatouage qui part après trois ans ça n'e-xiste-pas, alors prudence." Autre conseil,
90% du boulot, c'est le tatoué qui le fait
par les soins qu'il prodigue pendant une
semaine à son tatouage. Demandez l'avis
de l'expert.
Et un dernier pour la route, ne changez
pas sur votre torse le nom de Georgette
par celui de Paulette.
Parce qu'il y a déjà Ginette qui pointe son
nez...
Didier Chammartin
MINE DE RIENS
Traditions lointaines
Les tatouages ne sont pas nés d'hier. Les
premiers signes remontent à cinq mille
ans avant Jésus-Christ. Provenant de
statuette funéraires découvertes dans des
tombeaux japonais, ils servaient
d'accompagnements aux morts dans leur
voyage vers l'au-delà. Près de la frontière
qui sépare l'Autriche de l'Italie, des
archéologues ont découvert en 1991 la
momie d'un homme vieux de 5000 ans
surnommé depuis "Otzi". Son corps était
orné de tatouages intacts: une croix sur la
face interne du genou gauche et six lignes
droites sur les reins. Le professeur
Spindler, de l'Université d'Innsbruck, en
Autriche, a émis plusieurs hypothèses
quant à l'existence de ces tatouages. Selon
lui, ces dessins symboliseraient un
quelconque pouvoir magique ou
indiqueraient le rang social. Mais ils
peuvent bien aussi avoir été faits
seulement pour des raisons esthétiques...
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