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Le Nouvelliste
LE MAG
Mardi 16 mai 2006
37
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Tatouages sur grand écran
CONTHEY Au cinéma, il n’est pas rare de découvrir les acteurs arborant des tattoos de fort belle facture.
L’occasion vous est donnée ce week-end de vous en inspirer pour la 12e Alchemy Tattoo Expo.
Angelina Jolie s’est fait tatouer un tigre au fond du dos lors de l’un de ses voyages à Bangkok, tatouage exécuté par le maître du tattoo thai Sompong Kanphai.
XAVIER DUROUX
Depuis fort longtemps, la pratique du tatouage a attiré les célébrités. Aujourd’hui
plus encore, il n’est pas rare de découvrir,
dans les magazines people, les photos des
nouveaux tattoos d’Eminem, de Stéphanie
de Monaco, de David Beckham ou encore
de Robbie Williams.
Art visuel à part entière, il est normal
que l’on retrouve aussi régulièrement le tatouage dans le 7e art.
Le tatouage nécessaire…
Ainsi, si l’on remonte à 1968, les amateurs de Jean Gabin et des vieux film en noir
et blanc se souviendront du long métrage
de Denis de la Patellière, intitulé «Le Tatoué», dans lequel l’ancien légionnaire Legrain, interprété par Gabin, arborait dans
son dos un tatouage réalisé par Modigliani
et qui attirait aussitôt la convoitise de l’antiquaire Félicien Mezeray, joué par un
Louis de Funès plutôt croustillant.
Au Japon, en 1965, Yazuko Masumura
réalisait «Le Tatouage», véritable pamphlet
social, dans lequel une femme se faisait tatouer dans le dos une araignée à l’appétit
dévorant. Elle devenait alors une croqueuse d’homme et les utilisait pour se
venger.
Plus proche de nous, dans l’univers heroic-fantasy du film «Elektra» de Rob Bowman, Elektra, superhéroïne interprétée par
Jennifer Garner, combat l’organisation La
main et affronte l’un de ses sbires du nom
de Tattoo (Chris Ackerman), un tueur recouvert de tatouages qui ont la particularité de pouvoir prendre vie et se séparer du
corps de leur porteur.
Dans ce genre de scénarios, le tatouage
occupe un rôle à part entière. Il est un personnage à lui tout seul et l’un des éléments
clés de l’histoire.
... important ou décoratif…
Dans un autre registre, le tatouage a
souvent orné le corps d’un personnage,
soit pour lui donner un aspect psychologi-
que plus profond, soit par pure raison esthétique. Dans le premier cas, il faut citer
l’excellent film de Martin Scorsese, «Les
nerfs à vif». Dans cette histoire, Max Cody
(remarquable Robert De Niro), condamné
à quatorze ans de prison pour viol et voie
de fait, recouvre la liberté. Il décide de se
venger de son avocat Sam Bowden (Nick
Nolte) qu’il estime responsable de son incarcération. Durant sa peine, Cody s’est fait
tatouer sur le corps une croix et des versets
de la Bible appelant à la vengeance. Ce «détail» ajoute au personnage une dimension
supplémentaire et éclaire le spectateur sur
la profondeur de sa schizophrénie.
Dans «Les ailes de l’enfer», de Simon
West, le condamné Johnny Bacca (Danny
Trejo) porte des roses tatouées sur son bras,
chacune d’elles représentant une femme
qu’il a violée et tuée. Ici aussi, le vice pervers du personnage s’exprime à travers ses
décorations cutanées.
Avec «Salton Sea», de D.J. Caruso, Val
Kilmer joue le rôle de Tom van Allen, un
jazzman prometteur dont la vie bascule le
jour où sa femme est assassinée par un flic
véreux lors d’un raid antidrogue. Sous le
pseudonyme de Danny Parker, Tom infiltre
le monde des drogués et se fait indicateur
pour la police de manière à faire tomber le
pourri. Il arbore alors de superbes tatouages qui rendent sa mission, et par le fait
même son personnage, plus crédible.
On se souvient aussi du tatouage des
forces spéciales de Martin Riggs (Mel Gibson) dans «L’arme fatale», de Richard Donner, tatouage qui permet à Riggs et Murtaugh (Danny Glover) de remonter la piste
des malfrats.
Au niveau de la seconde option, celle où
le tattoo se veut décoratif, on pourra citer
George Clooney dans «Une nuit en enfer».
Dans cet excellent long métrage de Robert
Rodriguez, à qui l’on doit «Sin City», et où
joue aussi Quentin Tarantino, l’ami George
laisse deviner un superbe tribal qui dépasse du col de sa chemise. Il en est de
même avec Brad Pitt, dans «Ocean’s Ele-
ven» de Steven Soderbergh, ou encore ce
même Brad Pitt dans le «Snatch» de Guy
Ritchie. On peut aussi citer les tattoos de
Blade, alias Wesley Snipes, dans les films
éponymes.
Il se trouve aussi que certains acteurs
soient tatoués avant d’apparaître à l’écran
et que ces décorations n’interfèrent nullement avec le scénario. Pour l’exemple, on
pourra découvrir les tatouages de Bruce
Willis, alias John McClane, dans «Une journée en enfer», de John Mc Tiernan, ou de
ceux de Colin Farrell dans «La Recrue», de
Roger Donaldson.
… parfois gênant
Il est encore un registre où le tatouage
se marie mal avec le scénario ou le personnage. Dans ces cas-là, les maquilleuses et
autres habilleuses doivent faire des
prouesses pour cacher aux regards du
spectateur les motifs incrustés de certains
comédiens ou comédiennes. Ainsi vous
n’avez jamais vu à l’écran, et ne verrez probablement jamais, les nombreux tattoos
d’Angelina Jolie (dragons, croix, symboles
iroquois, lettre, pictogramme japonais, expression latine…) ni ceux de l’Ecossais
Sean Connery qui porte sur l’un de ses bras
l’inscription «Mum and Dad» (Maman et
Papa) et sur l’autre «Scotland Forever»
(L’Ecosse pour toujours), déclaration de foi
assez surprenante pour le plus Britannique
des agents secrets de Sa Majesté.
Pour l’anecdote, le tatouage peut aussi
être fait à la fin d’un film de manière à garder un souvenir indélébile de l’aventure.
Ainsi, les 9 acteurs jouant les 9 membres de
la Communauté de l'anneau, dans «Le Seigneur des Anneaux» de Peter Jackson, se
sont fait tatouer le chiffre 9 en langue elfique à la fin du tournage pour être encore
plus soudés!
Le week-end prochain, lors de la douzième édition de l’Alchemy Tattoo Expo, il
vous sera ainsi possible de vous inspirer de
vos actrices et acteurs favoris et d’arborer,
comme eux, un magnifique tattoo.
AFP
LE PROGRAMME
Pour cette 12e édition, l’Alchemy
Tattoo Expo propose à nouveau
un programme chargé et attrayant. Dès samedi matin, c’est
quelque 44 tatoueurs et 4 pierceurs qui attendront, la main
ferme et l’œil vif, les visiteurs.
Comme par le passé, tout un chacun aura la possibilité de se faire
graver un souvenir de ce weekend. Les plus hésitants pourront
réfléchir et patienter en découvrant une exposition consacrée à
Raphael Gremion, un jeune artiste de Montreux, à la fois dessinateur, peintre et tatoueur.
Les réfractaires pourront, eux, se
rabattre sur le T-shirt commémoratif de cette édition, signé cette
année par Fonz du studio Mean
Machine Tatto à Sion.
A côté de cela, de nombreux
stands de nourriture, habits divers, bijoux, tatouages éphémères et autres fantaisies seront à la
disposition des amateurs.
Le traditionnel Art Fusion Experiment débutera samedi à 14 h 30
et les œuvres seront vendues,
comme par le passé, au profit de
l’association pour les enfants Patouch.
Côté musical, l’Alchemy Tattoo
Expo ne déroge pas à la tradition
et propose, samedi soir dès 22
heures, un groupe spécialisé
dans les reprises de Billy Idol.
Et, bien sûr, les concours de tattoos se dérouleront tout au long
de ce week-end pour le moins
coloré.
Les horaires: 21 et 22 mai 2006,
halle polyvalente de Conthey, le
samedi, de 10 h à 2 h, et le dimanche de 10 h à 22 h.
De haut en bas: Robert De Niro, Danny
Trejo, Chris Ackerman, Val Kilmer,
George Clooney,
Wesley Snipes et
Colin Farrell. LDD