Zaurus6000L
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Zaurus6000L
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Pour vous tenir au courant de l'actualité du magazine, visitez : http://www.gnulinuxmag.com Ainsi que : http://www.linux-pratique.com et http://www.miscmag.com Par :: Lionel, trollhunter Bouchpan-Lerust-Juery :: [email protected] :: Zaurus6000L PDA et Laptop Killer par Sharp Depuis plus de 3 ans avec l’apparition du premier vrai PDA sous GNU/Linux, Sharp nous étonne avec les évolutions de cette machine en la dotant de processeurs de plus en plus puissants, d’afficheurs plus beaux les uns que les autres, en alternant les variations de design sur des bases clamshell ou candybar. Aujourd’hui, nous testons la version coproduite avec Big Blue dans la plus belle couleur qui soit : Le Noir. Premier contact La nouvelle série des Zaurus, la série 6000 arrive en trois déclinaisons: 6000N sans interface réseau, 6000L avec WiFi et enfin 6000W, hélas réservée au marché japonais avec WiFi et Bluetooth. C’est dans un carton très ordinaire brun et bleu que le 6000L arrive. À l’ouverture, outre le Zaurus, l’on trouve la station d’accueil USB, l’alimentation, le cordon USB de raccordement à l’unité centrale ainsi qu’un CDROM et diverses documentations dont : > Le « startup guide » en anglais. > Une fiche cartonnée résumant les principales opérations à effectuer pour utiliser le Zaurus. > Le certificat attestant la conformité de la machine aux normes CE, certification réalisée à l’initiative de l’importateur XTops : vous pouvez donc l’utiliser en toute légalité en Europe ;-) L’examen du contenu du CDROM laisse apparaître deux grandes catégories de fichiers : les utilitaires que sont le shell, le gestionnaire de fichiers et le visualiseur PowerPoint et les outils de synchronisation avec le monde Windows et différents PDF, dont un guide très détaillé appelé « Operation Manual » qui vous explique tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur cette machine en un peu moins de 200 pages. 26 Ce schéma de couleurs n’est pas sans rappeler les équipements électroniques en bakélite noire de la fin des années 1940. Il semble d’ailleurs que ce côté rétro rencontre un engouement auprès du public, puisque Motorola le propose par exemple avec le téléphone GSM V80. Examen détaillé Sur le dessus de la machine, l’on trouve les emplacements Compact Flash et SD CARD ainsi que sur la droite la tête du stylet loge dans son emplacement. Le flanc droit de couleur argentée permet au protège-écran de se fixer dans une rainure prévue à cet effet. La partie inférieure de ce dernier présente les stries de préhension qui s’avèrent utiles pour découvrir le clavier. D’une manière générale, il convient de signaler l’excellente qualité de la documentation accompagnant cette machine. Cette dernière, tout comme les applications de la machine, est rédigée dans la langue de Shakespeare, ce qui peut perturber quelque peu les tenants de la francisation systématique. Passons maintenant à l’examen de la machine. Tranchant avec la dominante argentée des Z5x00 ou le bicolore Argent Noir Brillant des clamshell de la marque, ce Zaurus opte pour une dominante noire mate, d’un mat très profond, agrémenté par des flancs et des touches argent. Sur la base du Zaurus se trouvent la prise mini-USB, le connecteur de la station d’accueil et le connecteur d’alimentation. Il est possible de raccorder directement la machine à l’alimentation et à un ordinateur sans passer par la station d’accueil. La trappe cachant le connecteur d’extension se situe en partie sur le dessous du PDA et en partie à l’arrière de celui ci. Le flanc gauche est à quatre détails près symétrique du flanc droit. En effet, l’on trouve successivement une prise pour écouteur externe de diamètre 2.5mm, un bouton enregistrement, la fenêtre de la diode infra-rouge et le bouton arrêt/ marche en partie protégé contre les allumages/extinctions accidentels par la patte du protège écran : bien vu, Sharp ! 27 C’est d’ailleurs ce protège-écran qui attire l’attention lorsque l’on regarde le dessus de la machine, il est à la fois transparent, très couvrant et très épais puisqu’il est une fois et demi plus épais que celui protégeant le Zaurus 5000D. Les témoins de charge de la batterie, du mail et du réseau se trouvent en haut à droite de l’écran. Lorsque l’on compare les Zaurus 5000D et 6000L, le premier apparaît bien petit et fragile face au dernier. Plusieurs faits viennent étayer cette constatation : > Le Zaurus 6000L a été conçu conjointement par IBM et Sharp comme outil pour l’informatique d’entreprise et l’une des contraintes est le fait de résister à une chute d’une hauteur de 1m sur du béton. > La taille de l’écran passe à 4“ pour une résolution de 640x480. Et oui, le VGA devient la résolution standard de nombreux assistants numériques. La partie inférieure de la face avant regroupe les touches d’accès rapide aux fonctions ainsi que le bouton multidirectionnel. Ce dernier est en fait composé de deux boutons concentriques, l’extérieur forme une couronne cliquant dans les 4 directions et le centre un bouton poussoir vertical. Cette partie coulisse vers le bas pour laisser apparaître le clavier. Contrairement au clavier en arc de cercle des Zaurus 5x00, celui-ci propose des touches carrées disposées horizontalement. La forme et la sérigraphie des touches, ainsi que le toucher de ce clavier, amènent une impression de déjà vu. Après des recherches sur Internet, cette impression devient certitude, et nous voici replongés plus de 20 ans en arrière à une époque où les ordinateurs de poche avaient le format tablette de chocolat et proposaient entre 4 et 16Ko de mémoire. En effet, à cette époque, Sharp était une des principales sociétés proposant des machines telles le mythique SHARP PC1500A. En fait, il se trouve que le clavier du Zaurus utilise des touches carrées comme le Sharp PC1250 alors que les autres machines de la marque proposaient des touches rectangulaires. au point que certains inconditionnels du système de Redmond demandent s’il est possible de remplacer Linux par PocketPC (Et oui, il y existe des Windowsiens plus pervers que des Linuxiens ou des Macounets) Au sujet des utilisateurs justement, la machine a été présentée aux quatre grandes catégories d’utilisateurs potentiellement intéressés : les néophytes, les personnes déjà équipées de PDA et les utilisateurs avancés – que ce soient des Linuxiens purs et durs ou des utilisateurs de PDA ayant migré vers les smartphones – et enfin aux geeks. Après plus de 20 ans, l’on peut s’interroger sur le bien-fondé de la réutilisation de ce type de clavier. Pourtant, ceux qui ont connu cette époque reconnaîtront sans problème la sagesse de cette décision car ce sont probablement les ordinateurs de poche avec lesquels le plus de texte et de listing en tous genres ont été saisis. Que ce soit au niveau de la forme ou du toucher, ces claviers n’ont à ce jour pas été égalés. Le dos de la machine laisse, lui, apparaître le bouton reset, le microphone et le hautparleur. Ceci comble une lacune des modèles de la série 5x00. Ainsi l’on possède aussi un dictaphone :-) La batterie elle est protégée par deux verrous et elle intègre le couvercle sur son dos. La base de connexion est énorme, surtout comparée à celle du Zaurus 5000D. En outre elle souffre du même défaut de conception que cette dernière : il est impossible d’utiliser le clavier intégré du zaurus lorsque celui-ci est docké. Premiers essais et réactions Lorsqu’on allume la machine, on est époustouflé par la qualité de l’écran, c’est la première fois que l’on en voit un aussi beau sur un PDA. En outre, la rotation et le zoom de l’affichage sont vraiment très agréables d’autant plus qu’ils sont quasi instantanés. En présentant cette machine à de nombreuses personnes, un consensus se dessine clairement autour de l’écran, Les réactions de ces utilisateurs sont intéressantes à plus d’un titre. Alors que l’on pourrait croire que l’absence de Bluetooth serait pénalisante, il n’en est rien, car l’on trouve presque partout des accès WiFi dans les salles de conférence et la connexion USB à la machine principale est jugée suffisante. Par contre, au niveau applicatif, de nombreux utilisateurs cherchent à utiliser un PDA conjointement à un récepteur GPS et lorsque l’on propose zGPS, il est clair que face à des logiciels tels TOMTOM Navigator, les PDA sous GNU/Linux sont largement désavantagés. Il en est de même concernant les jeux ou d’autres utilitaires du marché des PDA. Par contre, pour ce qui est de la lecture des documents Word, Excel ou PowerPoint, le Zaurus ne rencontre aucune difficulté, comme l’a démontré l’édition d’un document Word d’une Zaurus6000L : PDA et Laptop Killer par Sharp soixantaine de pages riche en graphiques et généré par Office X pour Macintosh. Il faut reconnaître à ce propos l’excellente performance de la suite Hancom Office puisque ce document piège Office pour Windows :-P À l’usage il faut reconnaître le très bon taux de reconnaissance de l’écriture par défaut qui s’améliore encore lorsque la machine apprend les conventions propres à l’utilisateur. C’est ainsi que le Zaurus a appris le système Grafitti. La partie multimédia est excellente et les vidéos de la marmotte dans la publicité Milka rencontrent toujours autant de succès ;-) Ce PDA possède aussi une très bonne Machine Virtuelle Java, les différentes applications s’exécutent avec une bonne fluidité et, une fois lancées, l’on oublie qu’elles sont écrites en Java. Pour ce qui est des utilisateurs avancés, qu’ils soient équipés de smartphones ou qu’ils soient prêts à franchir le pas, il est clair qu’avec la convergence PDA-APNTéléphone-PlayerMP3, l’écran du Zaurus ne justifie pas l’utilisation d’un PDA. Ceci est vrai quel que soit le PDA, car un utilisateur du smartphone Treo600 ne s’équipera pas d’un PDA Palm T3 même si, en tant que PDA, ce dernier propose un niveau de prestation supérieur. Concernant l’ergonomie générale de la machine, l’un des meilleurs tests est de la laisser entre les mains d’un néophyte, de l’observer et d’écouter ses commentaires. Ils sont peu nombreux, ce qui souligne la bonne ergonomie de la machine puisqu’ils l’utilisent naturellement à l’exception de la reconnaissance de l’écriture : ils utilisent spontanément le clavier intégré et plus rarement le clavier virtuel. Lorsque l’on leur explique la reconnaissance de l’écriture, les débuts sont un peu chaotiques puis la présentation de la capacité d’apprentissage du système conduit très rapidement l’utilisateur à personnaliser cette dernière pour que la machine puisse enfin reconnaître SON écriture. L’utilisation des outils calendrier, carnet d’adresses, TodoList est naturelle. La présence du navigateur Opera est un des plus de la machine. 28 Jusqu’à présent, au niveau applicatif et comportement général, l’on constate que cette machine fait jeu égal ou mieux que les machines sous PocketPC ou PalmOS. Allons plus dans l’aspect Linux du PDA. Comme nous l’avons vu plus haut, le terminal et le gestionnaire de fichiers ne sont pas installés par défaut et en dehors de la petite icône avec Tux dans les informations système, rien, à première vue, n’indique que nous avons affaire à une machine Linux. En fait, il s’agit d’un kernel 2.4.18 généré par Metrowerks OpenPDA. Une fois ssh installé sur la machine et IP sur USB activé sur le PC, l’on peut travailler très confortablement sur le Zaurus et installer puis configurer les différents programmes d’une application LAMP. En effet, dans le cadre d’une étude pour l’éventuel remplacement d’ordinateurs portables par des PDA, une des démonstrations réalisées avec le Zaurus a été une petite application PHP servie par Apache avec une base MySQL. La configuration des utilitaires a été l’étape la plus longue et la présentation a suscité un certain intérêt. Il est vrai que l’un des plus du Zaurus est de disposer d’une grande partie de la logithèque de Linux :-) Durant cette présentation, une des lacunes des PDA a été mise en lumière : l’impossibilité de les raccorder à un vidéoprojecteur. Une des solutions de remplacement possibles est de raccorder une Webcam à une machine raccordée au vidéoprojecteur. À cette occasion, la batterie a été très sollicitée et l’autonomie mesurée est de 4h00 avec de nombreux accès à la mémoire et au processeur pour installer des packages ou passer des vidéos. Il est d’ailleurs curieux de constater que l’adaptateur secteur est identique à celui du 5000D. Autre avantage, et non des moindres, concernant l’utilisation de cette machine pour des applications spécialisées, les ROMs alternatives telles celles d’OpenZaurus permettant de concevoir une solution complète basée sur un matériel dont nous avons vu qu’il possède un écran que l’on peut sans exagération qualifier de fantastique et un clavier éprouvé par de nombreux utilisateurs. Le côté Laptop Killer Comme le titre de cet article le laisse entendre, cette machine peut aussi constituer dans certaines applications une solution de remplacement à l’ordinateur portable. En effet, lors de réunions, la possibilité de lire et d’éditer les fichiers au format Word et Excel s’avère être un plus indéniable. Ceci se trouve renforcé par la taille et la qualité de l’écran, ainsi que la possibilité de rotation de l’affichage qui rendent son utilisation vraiment agréable. En outre, de nombreuses salles de réunion sont dorénavant dotées d’accès réseau sans fil, possibilité dont tire pleinement parti cette machine. Concernant la prise de notes, deux cas de figure : soit l’utilisateur utilise le clavier intégré soit il a recours à un clavier externe communiquant par infrarouge. Cet aspect laptop killer des PDA se trouve renforcé par la disponibilité de mini disques durs tels les microdrive d’IBM, très utiles lorsque l’utilisateur doit accéder 29 à une quantité importante de documents. Par contre ceci se fait au détriment de l’autonomie, mais il faut reconnaître que dans ce contexte d’utilisation les prises de courant sont proches et l’adaptateur secteur nettement moins volumineux et lourd que celui d’un ordinateur portable. Conclusion Après une dizaine de jours passés avec cette machine, il est temps de dresser une conclusion. Tout d’abord, il convient de signaler le moins que constitue la station d’accueil : plus de trois ans après la sortie du Zaurus 5000D, Sharp aurait pu revoir sa conception pour que l’on puisse utiliser le clavier. En outre, sa taille gigantesque est difficilement justifiable. Tout d’abord pour l’utilisateur lambda, en dehors de l’écran et du clavier, cette machine n’a pas la valeur ajoutée que proposait la première gamme de Zaurus sous Linux. Il est clair que la responsabilité n’en incombe pas à Sharp, mais force est de constater que depuis PocketPC, PalmOS et surtout les applications pour PDA ont considérablement progressé et, malheureusement, du côté GNU/Linux, le manque est criant. D’autre part avec la montée en puissance des smartphones l’on peut s’interroger sur l’avenir des PDA, et ce à un tel point que l’on peut se demander si la nouvelle gamme de PDA ne constitue pas en fait le chant du cygne de ces machines mono usage. En effet, il est clair que les smartphones ont passé le point d’inflexion où ils deviennent vraiment utilisables tout en étant financièrement abordables, et le marché des power users est en train de basculer. À quand le smartphone made in Sharp Zaurus ? Pour l’utilisateur plus technique, à la recherche d’une solution verticale, il est clair que le Zaurus constitue une excellente plate-forme puisqu’elle allie un matériel aux excellentes performances, plus robuste qu’un PDA normal avec un système d’exploitation et des applications éprouvées, entièrement adaptables et dont le coût d’acquisition est nul. La majeure partie de l’effort concerne l’intégration de ces dernières et le développement. Concernant l’utilisateur nomade cherchant une alternative à l’ordinateur portable et utilisant les outils généraux que sont les outils bureautiques, cette machine peut en effet se substituer très facilement aux ultra portables, pour un prix très avantageux avec des prestations très supérieures en termes d’autonomie et d’encombrement. Enfin, pour le geek, le Zaurus constitue clairement la machine de rêve avec laquelle tout ou presque est possible, dans une machine alliant l’élégance du design des années 40, les excellents claviers du début des années 80, un trio processeur/mémoire/affichage du milieu des années 2000, le tout orchestré par un des meilleurs Unix disponibles. Astuce Pour réaliser une capture d’écran appuyez simultanément sur [Shift]+[Fn]+[c] Les captures sont générées au format BMP et stockées dans la carte Compact Flash selon les paramètres : # pwd /usr/mnt.rom/cf/Screen_Files # ls scrn001.bmp scrn002.bmp scrn003.bmp scrn004.bmp scrn005.bmp scrn006.bmp scrn007.bmp scrn008.bmp scrn009.bmp Prix constaté : 840 euros. Remerciements à xtops (http://www.xtops.de) pour le prêt de cette machine. Références > > > > > > > Xtops : http://www.xtops.de Zaurus : http://www.zaurus.com ZaurusFR : http://www.zaurusfr.org OpenZaurus : http://www.openzaurus.org Zaurus Software Index : http://www.killefiz.de/zaurus/ Handhelds.org : http://www.handhelds.org/geeklog/index.php Programming on handhelds : http://c2.com/cgi/wiki?ProgrammingOnHandHelds > Sharp Pocket Computers Museum : http://www.wagemann.li/subpages/pocketeer/html/index_frames.html > Pocket Museum : http://pocket.free.fr/index.html Zaurus6000L : PDA et Laptop Killer par Sharp