HOMMAGE PHILIP SEYMOUR HOFFMAN DU 18 jUIN AU 22 jUILLET

Transcription

HOMMAGE PHILIP SEYMOUR HOFFMAN DU 18 jUIN AU 22 jUILLET
Hommage Philip Seymour Hoffman du 18 juin au 22 juillet
Destin brisé d’un comédien surdoué. Mardi 4 février 2014.
Retrouvé mort à son domicile new-yorkais, Philip
Seymour Hoffman, 46 ans, était un acteur phénoménal. Excellant dans les rôles tourmentés, il avait reçu
l’Oscar pour «Truman Capote»
Quand la nouvelle du décès de Philip Seymour Hoffman s’est répandue, certains sont restés perplexes:
ils avaient beau avoir vu The Big Lebowski, Boogie
Nights ou Mission Impossible 3, ils ne visualisaient
soudain plus le comédien. Parce que le gros blond
avec un regard noir ne défrayait pas la rubrique
people. Mais aussi parce qu’il était changeant, comme
le temps à l’orage. Et puisqu’il excellait à jouer les salopards, on tendait à l’occulter.
Sa rapidité, son agilité d’ancien sportif contrastaient
avec son embonpoint à géométrie variable. «Beaucoup de gens me décrivent comme dodu, ce qui paraît un peu simple. Ou trapu. Pourquoi pas dense?»
demandait-il.
Dense est un adjectif qui convient à Philip Seymour
Hoffman. Le plus petit de ses rôles n’était jamais anodin. Et quand il passait au premier plan, il était effroyable de justesse, de complexité. Qu’on se souvienne
du gourou de The Master (2012), de Paul Thomas
Anderson, ce sphinx placide et manipulateur doucereux explosant en courroux jupitériens. Qu’on se souvienne du minable de 7h58 ce samedi-là (2007), de
Sidney Lumet, qui imagine un casse chez ses propres
parents, bijoutiers, et s’égare dans un labyrinthe de
mensonges et de meurtres.
Dans un registre plus commercial, car il alternait
intelligemment théâtre, cinéma d’auteur et films populaires, il a incarné Plutarch Heavensbee, le maître
de cérémonie de Hunger Games, un tordu qui cache
bien son jeu. Ce rôle devrait s’étoffer dans les deux
derniers volets de la saga à succès, par chance déjà
mis en boîte.(...)
© 2014 Les Cinémas du Grütli
Rue du Général Dufour 16 | 1204 Genève
tél. +41 22 320 78 78 | www.cinemas-du-grutli.ch
Né le 23 juillet 1967 dans l’Etat de New York, Philip
Seymour Hoff­man sort diplômé de la Tisch Shool en
1989 et commence à courir le cachet, tout en multipliant les petits boulots. En 1992, après le remake de
Parfum de femme, avec Al Pacino, la chance tourne,
et «comme un jeu de dominos», les propositions
enchaînent.
Paul Thomas Anderson lui confie le premier rôle
de Boogie Nights, celui d’un producteur de films
porno. Suivent Happiness, de Todd Solondz, Almost
Famous, de Cameron Crowe, dans lequel il incarne
le critique rock Lester Bangs, Red Dragon, ou les débuts d’Hannibal le cannibale, Doubt, où il joue un
prêtre aux côtés de son idole Meryl Streep… Il fait
merveille dans les rôles d’éminence de l’ombre et de
conseillers occultes, spin doctor dans Les Marches
du pouvoir ou entraîneur de baseball à qui on ne la
fait pas dans Le Stratège. Une cinquantaine de films,
auxquels s’ajouteront, à titre posthume, God’s Pocket
et A Most Wanted Man, puis deux Hunger Games…
Philip Seymour Hoffman affirmait ne pas chercher
«des personnages spécialement négatifs, mais des
gens qui ont une faille, un combat à mener». Incontestablement, il l’avait en lui, cette faille, et la creusait
devant la caméra et sur les planches. De son art, il
disait: «C’est presque impossible de ne pas être influencé par tout ce qui se passe lorsque vous travaillez
sur un personnage. La musique, parfois. C’est ça, être
acteur: se servir de tout ce qui vous influence pour
sortir de vous-même.»
Le fabuleux comédien a été retrouvé mort dimanche
dans son appartement de Greenwich Village, apparemment d’une overdose, une seringue dans le bras.
En mai de l’année dernière, il avait suivi une cure de
désintoxication. Il avait rechuté après vingt-trois ans
de sevrage.
Antoine Duplan.
Salle
associée de la
Salle associée de la

Documents pareils