Désamorcer les facteurs de risque sous

Réduction des risques de catastrophe : bilan mondial 2009
Risques et pauvreté dans un climat en évolution
Désamorcer les facteurs de risque sousjacents : cela n’a rien d’impossible !
Les progrès réalisés en vue de réduire l’impact des
augmentation des services et infrastructures de
catastrophes dans les pays en développement sont
première nécessité. À Ilo, au Pérou, il n’y a aucun
souvent compromis par un manque de capacités
établissement humain informel malgré le fait que
à faire obstacle au trio de facteurs de risque sous-
la population a quintuplé entre 1960 et 2000. Les
jacents : urbanisation non réglementée, précarité
nouveaux quartiers se développent en conformité
des moyens de subsistance des populations rurales
avec des programmes élaborés par les autorités
et dégradation des écosystèmes. Ainsi, il ne saurait
municipales et les associations de logements
suffire de moderniser les établissements humains
qui prévoient des infrastructures et des services
informels, par exemple ; les investissements
appropriés ainsi que des titres fonciers. À plus
doivent aussi englober des mesures radicales pour
grande échelle, entre 1992 et 2007, l’Institut du
permettre un blindage contre les catastrophes et
gouvernement thaïlandais pour le développement
les changements climatiques. Il est encourageant
des organisations communautaires a acheminé
de constater, comme le révèle le Bilan, qu’il existe
les subventions et les prêts gouvernementaux
de nombreux exemples de bonnes pratiques où
directement aux organisations communautaires
de tels progrès sont tangibles, tant au niveau
qui représentaient les habitants à faible revenu des
local que sectoriel – notamment là où il existe un
quartiers informels et il a ainsi pu venir en aide à
véritable partenariat entre les pouvoirs publics, les
2,4 millions de ménages.
communautés et la société civile.
Des innovations en matière de gestion des
Les avantages engendrés par la restauration
ou la protection des écosystèmes sont également de
ressources naturelles peuvent réduire les aléas dans
plus en plus reconnus. La Croix-Rouge vietnamienne
les zones rurales, tout en renforçant les moyens de
a investi près d’un million de dollars US dans la
subsistance. Les villages de l’État du Maharashtra,
plantation et la protection de 12 000 hectares de
dans l’ouest de l’Inde, rapportent qu’un projet
mangroves, ce qui a permis de réduire le coût annuel
de restauration d’un bassin versant a permis non
d’entretien d’une digue maritime de 7,3 millions de
seulement d’enrichir la couche supérieure du sol,
dollars US. Des systèmes novateurs de paiement
d’améliorer les ressources en humidité du sol,
des services écosystémiques peuvent aussi inciter
d’accroître les niveaux des puits et la régénération
à protéger les forêts en permettant une évaluation
de la biomasse mais aussi de favoriser une hausse
financière précise des avantages que présente
spectaculaire des disponibilités de fourrage, de
la régulation des inondations et en facilitant le
la production laitière et des cultures maraîchères.
recouvrement des coûts.
Ces progrès, conjugués à des initiatives de
Des mécanismes fiscaux novateurs renforcent
microentreprises et l’augmentation du nombre de
également la résilience des ménages pauvres aux
groupes d’épargne, se sont traduits par des moyens
pertes dues aux catastrophes. La microfinance
de subsistance plus robustes, des bases d’actifs plus
est solidement implantée dans nombre de pays
diversifiées et une exposition moindre aux chocs liés
en développement et, ainsi, elle peut jouer un rôle
au climat.
de catalyseur pour forcer la modernisation/remise
Au niveau urbain, il existe des données
en état des logements à respecter les normes
tangibles qui montrent comment les partenariats
de résistance aux aléas. Des formes originales
entre les autorités locales, les ménages pauvres
d’assurance des récoltes, qui bien souvent adoptent
et leurs réseaux de soutien peuvent promouvoir
le niveau de précipitations en guise de mécanisme
un essor planifié des villes accompagné d’une
déclencheur, ont été introduites dans une quinzaine
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de pays – de l’Éthiopie au Pérou, en passant par
d’investissement public – pour s’apercevoir que
l’Inde, le Malawi, le Mexique et le Nicaragua – afin
les coûts supplémentaires qu’ils avaient investis
de protéger les ménages ruraux pauvres contre les
avaient été largement rentabilisés du fait des pertes
risques de pertes de récolte.
économiques et des coûts de reconstruction évités.
La majorité de ces mécanismes inédits
Le tableau ci-dessous indique que, pour un taux de
s’appuient sur des partenariats avec les
probabilité de 75% de pertes enregistrées lors de
communautés défavorisées. Les approches aux
catastrophes sur 10 ans, les investissements réalisés
niveaux local et communautaire en matière de
dans la réduction des risques de catastrophe sont
réduction des risques de catastrophe se sont souvent
rentabilisés, moyennant un rapport bénéfices–coûts
avérées économiquement plus rentables, plus
compris entre 1 et 37,5. Pour un indice de probabilité
durables et culturellement mieux appropriées que les
de 25%, trois des cinq initiatives s’autofinancent.
programmes arbitraires instaurés d’amont en aval ;
en outre, elles valorisent le capital social et favorisent
participation de contrôleurs ou de bureaux nationaux
une prise de conscience de ce qu’il est possible
d’audit à des évaluations de la mise en œuvre et de
d’accomplir.
la responsabilité/transparence à tous les échelons du
De nombreux gouvernements ont mis en place
Analyse coûtsavantages
des projets
d’investissements
publics au Pérou
NB : les cellules en
grisé indiquent que
la valeur des pertes
évitées dépasse le
coût supplémentaire
des investissements
de réduction
des risques de
catastrophe
Source : Hesse, M. v.,
Kámiche, J. et
Torre, C. d. l.
(2008) Contribución
Temática de América
Latina Al Informe
Bienal de Evaluación
Mundial Sobre
La Reducción de
Riesgos 2009.
Entregable No. 03 –
Informe Final.
Parmi les autres innovations, on signalera la
gouvernement, ainsi que la consolidation de diverses
de nouvelles dispositions juridiques et institutionnelles
organisations scientifiques et techniques chargées de
pour réduire des risques de catastrophe. Au Pérou,
compiler des informations sur les aléas, pour pouvoir
le ministère de l’Économie et des Finances a intégré
générer des évaluations des risques exhaustives et
ce genre de considérations dans son système
holistiques.
Projet
d’investissement
public
Coût
supplémentaire
de la réduction
des risques de
catastrophe
(dollars US)
Reconstruction
des logements et
des infrastructures
hydriques suite au
tremblement de terre
du 23 juin 2001 dans
la province de Castilla
382 788
Prévention et
préparation aux
risques de coulées de
boue et d’inondations
dans la vallée du
Haut-Rimac
95 616
Agrandissement du
centre de santé de
Pampacolca (unité
de soins aux femmes
enceintes)
15 570
Réhabilitation et
construction de
digues dans la vallée
du Cansas
1 958 539
Réhabilitation de
l’usine hydroélectrique
du Machupicchu
9 276 153
Valeur estimative des pertes et des coûts de reconstruction évités
25% de
probabilité d’une
catastrophe en
10 ans
132 601
50% de
probabilité d’une
catastrophe en
10 ans
265 202
75% de
probabilité d’une
catastrophe en
10 ans
100% de
probabilité d’une
catastrophe en
10 ans
397 802
530 403
Rapport avantages /
coûts = 1
330 986
661 971
992 957
1 323 942
Rapport avantages /
coûts = 10
6 789
13 579
20 368
27 158
Rapport avantages /
coûts = 1,3
24 441 946
48 883 891
73 325 837
97 767 783
Rapport avantages /
coûts = 37,5
57 452 287
114 904 573
172 356 860
229 809 147
Rapport avantages /
coûts = 19
Investir aujourd’hui pour des lendemains plus sûrs
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