sept 2015 - Médiathèque de Meudon

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sept 2015 - Médiathèque de Meudon
Et pour quelques DVD de plus…
Septembre 2015
n° 12
The Magic Lantern Cycle (1947-1981)
Ce coffret propose de découvrir la plupart des courts et moyens métrages
réalisés par Kenneth Anger, de Fireworks, tourné en 1947 à l’âge de vingt ans
jusqu’à Lucifer rising terminé en 1981. Les films de Kenneth Anger évoquent
l'occultisme, la mythologie et prennent une forme onirique. Ils sont habités par la
magie et la poésie. Ils font référence à la culture populaire, au cinéma et à la
musique. Avec le très rock Scorpio Rising, documentaire sur des motards bardés
de cuir, Anger invente au début des années 60 une iconographie gay qui fera
école. Dans la continuité de certains cinéastes du muet, Anger fait un cinéma de
montage, sans paroles, proche d’un procédé hallucinatoire.
Et pour quelques DVD de plus… vous présente les coups de coeur cinéma (nouveautés et rééditions) de
la médiathèque de Meudon, ainsi qu’une sélection thématique.
Retrouvez également toutes les dernières nouveautés dans la boîte à idées du portail.
COUP DE PROJECTEUR
Kenneth Anger
Après la réédition en 2013, du livre Hollywood Babylone, c’est au tour des films de Kenneth Anger d’avoir
l’honneur d’une belle édition DVD. Cet artiste californien, né en 1927 à Santa Monica, est une figure
majeure du cinéma underground et expérimental. Son œuvre a influencé toute une génération de
réalisateurs, musiciens et autres artistes.
The Magic Lantern Cycle
Hollywood Babylone
Avant d’être l’icône de l’avant-garde, Kenneth Anger est d'abord l'auteur de la
sulfureuse série des Hollywood Babylone, dont le premier tome fut édité en France
en 1959. Trente ans avant l'invention de la presse People, il y raconte les histoires,
les légendes, les rumeurs autour des stars du cinéma, du Muet à Marilyn
Monroe. Scandales, calomnies, suicides, overdoses, Anger ne laisse rien sous
silence et exhume les dessous de l’usine à rêves. On y croise des icônes oubliées
du cinéma muet et des stars devenues des mythes telles Rudolph Valentino et
Greta Garbo. Hollywood Babylone est un témoignage fascinant sur cet Hollywood
qui se meurt.
Portrait de Kenneth Anger
1
ACTU CINE
Coups de cœur nouveautés
Hacker (2015)
Michael Mann
La sortie d’un film de Michael Mann (Heat, Révélations, Miami Vice) est toujours un
événement. Hacker, thriller à la beauté plastique foudroyante, ne déroge pas à la
règle. Le réalisateur évoque le piratage informatique mais le récit criminel est ici
réduit à son ossature la plus simple. Mann cherche plus à rendre compte d’un état
du monde, à en saisir la beauté et l'énigme.
Inherent vice (2014)
Paul Thomas Anderson
Inspiré d’un roman de Thomas Pynchon, Inherent vice se déroule en 1970 à Los
Angeles après les assassinats de la « Manson Family ». Les utopies des sixties ne
sont plus qu’un lointain souvenir, l’euphorie a laissé place à la paranoïa.
L’histoire suit l’enquête du privé junkie Doc Sportello, chargé de retrouver une
fille et un milliardaire dans un Los Angeles psychédélique, peuplé de
personnages excentriques.
Foxcatcher (2014)
Bennett Miller
S’inspirant d’un fait divers qui mit aux prises l’héritier de d’une grande firme
américaine et un champion olympique de lutte à la fin des années 80, le cinéaste
Bennett Miller livre un film sombre et inquiétant d’une grande beauté formelle. Porté
par un Steve Carell méconnaissable, Foxcatcher pose un regard rétrospectif et
terriblement désabusé sur la fin de l’ère reaganienne.
Charlie’s country (2014)
Rolf De Heer
Après The Tracker et 10 canoës, 150 lances et 3 épouses, Charlie’s country est la troisième
collaboration entre le réalisateur australien Rolf de Heer et l’acteur aborigène David
Gulpilil. Ils ont ensemble inventé ce personnage de fiction mais dont l’itinéraire
s’inspire en partie de la vie de l’acteur. Révélé en 1971, dans le film de Nicolas Roeg,
La randonnée, David Gulpilil a suivi un parcours fait d’errances, de combats contre
l’alcool et contre les autorités.
Love is strange (2014)
Ira Sachs
Après Keep the lights on, chronique d’une liaison paroxystique, Ira Sachs propose
avec Love is strange, toujours une histoire d’amour, mais cette fois sur un mode
beaucoup plus doux. Le réalisateur filme avec beaucoup de délicatesse quelques
instants de la vie d’un vieux couple d’amoureux newyorkais (interprétés par deux
grands acteurs : John Lithgow et Alfred Molina), qui décident après plusieurs
années de vie commune de se marier.
American sniper (2014)
Clint Eastwood
American Sniper est tiré de l’autobiographie de Chris Kyle, un sniper surnommé
« The Legend » pour avoir abattu plus d’une centaine de cibles lors de la guerre
en Irak. Clint Eastwood adopte le point de vue de ce soldat qui finit par ne plus
voir le monde qu’au travers de la lunette de son fusil. Un monde binaire dans
lequel l’Autre, ici l’Irakien, n’est rien d’autre qu’une figure à éliminer.
Eastwood montre avec force ce que les institutions militaires et
gouvernementales font de ces soldats, des machines de guerre autistes,
inadaptés à tout et qui finissent par s’autodétruire.
Vincent n’a pas d’écailles (2014)
Thomas Salvador
Premier film de Thomas Salvador, Vincent n’a pas d’écailles mêle habilement et avec
originalité comédie romantique et fantastique. Vincent a un pouvoir extraordinaire :
sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don,
il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour
préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie
dont il tombe amoureux.
Mange tes morts (2014)
Jean-Charles Hue
Révélé en 2011 avec La BM du Seigneur, dont c’était le premier long métrage, le
réalisateur Jean-Charles Hue retrouve avec Mange tes morts, les mêmes acteurs, les
membres de la famille Dorkel. Cette famille fait partie des Yéniches, une
communauté de gens du voyage sédentarisés. Avec beaucoup de talent, le réalisateur
signe un polar mouvementé dont les plans splendidement composés glorifient
l’héroïsme fier de ces personnages de marginaux.
2
REEDITIONS
Le cinéma du patrimoine réédité en DVD et en Blu-ray.
La comédie musicale hollywoodienne
John Flynn
Après le western, l’animation Cin’escale propose de découvrir des extraits de film autour d’un autre grand
genre hollywoodien : la comédie musicale. L’occasion d’évoquer, dans ces pages rééditions, la sortie chez
l’éditeur Warner, de deux comédies musicales réalisées dans les années 30 : 42ème rue et Amants.
Après Echec à l’organisation, l’éditeur Wild Side sort deux autres excellents polars de John Flynn réalisés
dans les années 70 et 80 : Rolling thunder et Pacte avec un tueur.
Rolling thunder (1977)
Film culte aux Etats-Unis (Quentin Tarantino a baptisé sa société de production en
hommage au film), Rolling thunder reste méconnu en France. Le film bénéficie du
talent de son réalisateur et de son scénariste Paul Schrader qui a écrit le script dans
la foulée de celui de Taxi driver. Comme dans le film de Martin Scorsese, Rolling
thunder explore le thème de la paranoïa, de la solitude et de la violence. Il prend
comme personnage principal un vétéran du Vietnam dont les pulsions meurtrières
refont surface le jour où sa femme et son fils sont assassinés sous ses yeux.
42ème rue (1933)
Lloyd Bacon
42ème rue est l’une des comédies musicales les plus célèbres de l’avant-guerre. Une
comédie musicale « de coulisses », backstage musical, dont l’intrigue est centrée sur
la préparation d’un show à Broadway. La mise en scène de Lloyd Bacon et les
chorégraphies de Busby Berkeley lui donnent un ton original et audacieux. En
dépit du décor et des vedettes, 42ème rue est moins un film glamour qu’une œuvre
âpre et sèche, où la troupe de Broadway devient le laboratoire de la Grande
Dépression.
Pacte avec un tueur (1987)
Ce polar oublié des années 80 écrit par Larry Cohen met en scène un flic écrivain et
un tueur pervers joués par des « gueules » du cinéma américain, Brian Dennehy et
James Woods. Un policier échappe de peu à la mort et raconte ses propres aventures
dans un livre qui devient un best-seller. Quinze ans plus tard, un redoutable tueur à
gages rencontre l’homme de la loi et lui propose d’écrire ses propres mémoires.
Une scène de 42ème rue chorégrapfiée par Busby Berkeley
Amants (1938)
W. S. Van Dyke
Amants fait partie d’une série de huit films à succès que tourneront ensemble Jeanette
McDonald, star de Broadway à la jolie voix de soprano, et Nelson Eddy, séduisant
baryton de formation classique. Produites par la MGM dans les années 30, ces
opérettes offraient au public éprouvé par la Grande Dépression un sentiment
d’évasion. Amants marque aussi une première pour la MGM : le studio a choisi avec ce
film de tester un nouveau procédé : le Technicolor trichrome.
William Devane dans Rolling Thunder
3
ET POUR QUELQUES BO DE PLUS
Trois camarades (1938)
Frank Borzage
Mélodrame raffiné réalisé par Frank Borzage, Trois camarades est une autre adaptation
cinématographique après A l’ouest rien de nouveau, d’un roman d’Erich Maria Remarque.
L’écrivain Francis Scott Fitzgerald écrit une adaptation fidèle au roman, une histoire
d’amour tragique pendant la montée du nazisme. Pour des raisons politiques, son
scénario sera en partie réécrit, et l’histoire déplacée quelques années après la Première
Guerre Mondiale bien avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir.
Lucifer rising (1980)
Un film de Kenneth Anger
Musique de Bobby Beausoleil
Le beau coffret édité par Potemkine des films de Kenneth Anger propose
également en bonus, le CD de la musique de Lucifer rising composée par le
musicien Bobby Beausoleil. Ce proche de la « famille » Manson, condamné pour
meurtre en 1970 à la prison à vie, l’a écrite et enregistrée en prison entre 1976 et
1980. Le résultat est d’une grande qualité et peut être comparé aux grandes musiques de film signées à la
même époque par Jerry Goldsmith, John Carpenter ou Ennio Morricone. A la fois solaire et sombre, la
partition de Lucifer rising, constituée de six mouvements, mêle mélodies au synthé et thèmes de trompette
et de guitares.
Big racket (1976)
Enzo G. Castellari
Big racket fait partie de cette vague de films policiers italiens sortis dans les années 70
dans le sillage du succès de L’inspecteur Harry et d’Un justicier dans la ville. Fabio Testi
y incarne un flic de choc qui use de méthodes musclées afin d’éradiquer une bande
de racketteurs. Réalisé par Enzo Castellari, spécialiste de l’action à l’italienne, le film
regorge de scènes de cascades, de bagarres et de fusillades, qui font écho au climat
d’insécurité et de tensions que connait alors la société italienne.
Wake in fright (1971)
Ted Kotcheff
Rare et méconnu, Wake in fright réalisé par Ted Kotcheff (futur réalisateur de Rambo),
marque à sa sortie, avec La randonnée de Nicolas Roeg, la naissance du nouveau cinéma
australien. Film dérangeant, violent et sauvage, Wake in fright baigne dans une ambiance
poisseuse et contient des scènes hallucinantes de beuveries et de massacres de
kangourous.
Le cri du sorcier (1978)
Jerzy Skolimowski
Tourné en Grande-Bretagne dans de magnifiques paysages (la campagne du Devon au
bord de la mer), Le cri du sorcier du polonais Jerzy Skolimowski est un film très étrange.
Interprété par des vedettes du cinéma anglais (Alan Bates, John Hurt), le film, s’il ne
rompt pas complétement avec le cinéma traditionnel, propose toutefois un récit
déconcertant qui se rapproche du fantastique où se mêlent magie et ésotérisme.
Bobby Beausoleil dans Invocation of my Demon Brother (Kenneth Anger, 1969)
Tous ces films sont disponibles à la médiathèque.
A noter : La médiathèque propose trois lettres d’info : cinéma, policiers et mondes imaginaires.
Vous pouvez vous inscrire à celle que vous souhaitez en suivant le lien :
Et pour quelques DVD de plus..., Les crimes de la Médiathèque, Lettre d'info des mondes imaginaires.
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