Présentation de l`arganier et de l`huile d`Argan

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Présentation de l`arganier et de l`huile d`Argan
L’Arganier et l’huile d’Argane
L’Arganier
L’arganier (Argania spinosa (L.) Skeels) est un arbre endémique au Maroc, où il constitue la deuxième
essence forestière du pays, après le chêne vert et juste avant le thuya. C’est un arbre qui peut vivre jusqu’à
200 ans. La forêt d'arganier s'étend sur environ 750 000 ha, dans le triangle formé par Essaouira, Agadir et
Taroudant. Cet arbre de la famille des Sapotacées, est particulièrement résistant aux conditions sèches et
arides de cette région. Il peut en effet supporter des températures allant de 3 à 50°C, et se contenter d’une
pluviométrie très faible. Survivant de l’ère tertiaire, son extrême résistance à la chaleur, à la sécheresse, lui
avait permis de s’adapter aux sols les plus pauvres.
L’arganier pousse d’une façon sauvage et en abondance dans les zones arides et semi-arides du sud-ouest
marocain, où il joue un rôle irremplaçable dans l'équilibre écologique et dans la préservation de la
biodiversité. Grâce à son système racinaire puissant, il contribue au maintien du sol et permet de lutter contre
l'érosion hydrique et éolienne qui menacent de désertification une bonne partie de la région. L’arganier
présente également un grand intérêt économique car c’est un arbre à usages multiples. Chaque partie de
l'arbre est utilisable et elle est une source de revenus ou de nourriture pour l'usager. L’arganeraie assure la
subsistance de quelques 3 millions de personnes dont 2.2 millions en milieu rural. Les différentes
productions de l’arganeraie fournissent plus de 20 millions de journées de travail dont 7.5 millions de
journées essentiellement féminines pour la seule extraction de l’huile d’argan.
L'arganeraie joue donc un rôle socio-économique et environnemental de première importance dans ces zones
géographiques. Son statut législatif particulier (Dahir du 4 mars 1925 et cahier des charges relatif aux
pratiques agraires sous l’arganier du 20 juillet 1983) en fait une forêt domaniale dont le droit d'usage dédié
aux populations locales est très étendu: droit de cueillette des fruits et de ramassage de bois à usage
domestique, droit de parcours gratuit.
Malheureusement, victime de sa richesse, mais aussi de l'évolution du mode de vie rural et du climat,
l'arganeraie est fragilisée. Sa surexploitation agricole, l'érosion des sols, l'avancée du désert, le défrichement
des arbres et leur substitution par des cultures intensives, sont autant d'agressions de ce patrimoine unique.
En moins d'un siècle, plus de la moitié de la forêt a disparu et sa densité moyenne est passée de 100 à 30
arbres par ha.
L'importance de protéger l'arganeraie n'a pas échappé aux autorités locales mais aussi internationales. De
nombreuses initiatives ont vu le jour pour préserver et développer l'arganeraie, et enrayer sa régression.
l'UNESCO et l’état marocain ont classé l'arganeraie marocaine Réserve de Biosphère (RBA) en 1998.
Afin d’inverser cette tendance, un programme d’étude de l’arganier et de l’arganeraie, dans lequel les
préoccupations écologiques et économiques ont été étroitement associées, a été entrepris par le
gouvernement marocain, quelques gouvernements étrangers et de nombreuses organisations non
gouvernementales.
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L’huile d’Argane
L'huile d’argane est le produit principal de l’arganier. C’est une huile alimentaire, diététique et utilisée en
médecine traditionnelle pour ses nombreuses vertus.
L'extraction de l'huile d’argane est accomplie selon un savoir-faire ancestral réservé aux femmes de
l’arganeraie et transmis de génération en génération depuis des siècles. Une méthode d'extraction semimécanisée a été mise au point. Cette technique permet la préparation reproductible, dans des conditions
moins pénibles pour les femmes, d'une huile de meilleure qualité sanitaire et analytique.
L’huile d’argane est constituée principalement d’acides oléique (45%) et d’acide linoléique (35%). Ces
acides gras confèrent à l’huile d’argan une valeur nutritionnelle et diététique certaine et justifient son emploi
dans le traitement des maladies cardiovasculaires et du dessèchement et du vieillissement physiologique de
la peau. Outre sa richesse en acides gras, l’huile d’argan renferme des quantités très appréciables de
composants doués d’une activité biologique reconnue : antioxydants, phytostérols etc….
Outre ses qualités nutritives, l’huile d’argane a de nombreuses vertus sur le plan médical :
En application dermatologique l’huile d’argane exerce donc un effet nourrissant, hydratant et stimule
l’irrigation. Elle favorise la régénération de la peau. Elle est utilisée aussi bien pour les soins des
cheveux et du cuir chevelu que de la peau sèche et ridée. On la conseille aussi pour les irritations
dermiques, les eczémas, les gerçures, les brûlures, de la cellulite, des vergetures et des pattes d’oie.
Sur le système cardio-vasculaire, les tests cliniques ont démontré que la consommation d’huile d’argane
permet de baisser le taux du mauvais Cholestérol (cholestérol LDL) et les triglycérides et d’augmenter le
taux du bon cholestérols (cholestérols HDL). L’huile d’argane prévient ainsi l'athérosclérose.
Utilisée en médecine traditionnelle l’huile d’argane sert pour divers soins corporels. Elle est utilisée pour
le traitement de l'acné juvénile et de la varicelle et pour apaiser les rhumatismes et les douleurs
articulaires, elle stimulerait et développerait les capacités cérébrales. Elle préviendrait les risques de
fausse-couche et stimulerait la production de sperme (Lutte contre l’azoospermie).
L’huile d’Argane est susceptible d’obtenir la reconnaissance, au Maroc et dans le monde entier, de la
labellisation dite «indication géographique » (IG). Une telle reconnaissance la ferait bénéficier du statut de
«protection intellectuelle », la protégeant contre toute concurrence déloyale.
La protection de l’Huile d’Argane sous le système des indications géographiques permettrait :
L’affectation de la dénomination "huile d’argane" ou « argane » exclusivement pour les produits
provenant du Sud Ouest du Maroc et élaborés selon des méthodes bien définies;
L’organisation rationnelle de la filière;
La valorisation des zones rurales où est produite l’huile (valeur ajoutée des produits à la vente,
répartition des revenus au profit des producteurs, exportations, aménagement des coopératives etc…)
Des perspectives de développement de l’activité touristique dans cette zone (dégustations, gîtes,
restaurants etc…)
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