Le Port Autonome de Paris déborde de projets
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Le Port Autonome de Paris déborde de projets
Tous droits réservés Les Echos 2010 PORT AUTONOME DE PARIS / 2007 WWW.UNETERREDIMAGES.COM 21/1/2010 P.27 TRANSPORTS La plate-forme de Gennevilliers, spécialisée dans l’activité conteneurs. Le Port Autonome de Paris déborde de projets Davantage de bateaux sur la Seine signifie moins de camions en Ile-deFrance. Le Port Autonome de Paris veut préserver les flux traditionnels du BTP, tout en accompagnant la croissance du conteneur, des produits de recyclage ou de la logistique intra-urbaine. N ée sur une île, Paris est restée en osmose avec son fleuve. Mais plusieurs décennies de gloire du camion ont fait oublier le rôle essentiel de la Seine que le Grand Paris et l’axe Le Havre-Paris font redécouvrir. Le Port autonome de Paris (PAP) veut « mieux expliquer son rôle, si important pour l’Ile-de-France », affirme son nouveau directeur géné- ral, Hervé Martel. Deux étapes lui en fourniront l’occasion : les quarante ans du PAP, fêtés le 1er février prochain, et un nouveau projet stratégique d’ici à l’été pour donner la lisibilité à ses investissements (38,8 millions d’euros en 2010) et à sa politique foncière. Hervé Martel se dit d’abord soucieux de préserver les filières traditionnelles, touchées par la crise, mais stables en part de marché. Le BTP, avec l’approvisionnement en granulats ou les sorties de déchets des chantiers, représente ainsi les trois quarts de l’activité. Ces trafics évitent 800.000 camions par an. « C’est la filière historique à ne pas oublier, même quand les granulats viendront de plus loin, que ce soient les roches éruptives du centre de la France ou le calcaire du Nord. » La nouveauté est l’activité conteneurs maritimes, qui a connu un développement fulgurant dans l’hinterland du port du Havre. Six opérateurs spécialisés ont créé des navettes entre les ports normands et ceux d’Ile-de-France, où un réseau de plates-formes a été créé : après Gennevilliers, qui a doublé, ont été adaptés les ports de Bonneuil-sur-Marne et Limay. Bruyère-sur-Oise est en cours d’attribution, Evry va ouvrir, puis Montereau en 2012. « Nous entrons dans un vrai marché, qui se compare désormais à la route. Le PAP veut accompagner sa croissance », déclare Hervé Martel. Des groupes de distribution réfléchissent à des approvisionnements fluviaux depuis Le Havre. En dix ans, le trafic a été multiplié par dix. Il devrait passer de 100.000 « boîtes » EVP aujourd’hui à 340.000 fin 2012. Le PAP dispose de réserves de capacités pour aller au-delà et vise 600.000 boîtes à l’horizon de 2020. Sa principale carte est le port d’Achères, au confluent de l’Oise et de la Seine (donc au débouché du futur canal Seine Nord) en aval de Paris et qui devrait permettre de traiter 100.000 à 200.000 boîtes. Il démarrera avec 120 hectares portés à 300 ou 400 d’ici à 2017 ou 2020 au fur et à mesure que sera exploitée une réserve de granulats. Le PAP vient de nommer un directeur de projet à plein temps sur ce dossier. « Dernier kilomètre » Par ailleurs, plusieurs chargeurs dans la messagerie, les matériaux ou des opérateurs logistiques étudient des projets de logistique fluviale intra-urbaine pour limiter les transports du « dernier kilomètre ». Carrefour étudie ainsi des approvisionnements dans Paris en bateaux via Evry. Parmi les autres filières émergentes figure celle des déchets et du recyclage. L’expérience la plus emblématique est celle du papetier UPM, qui a mis en place depuis 2008 des navettes entre Gennevilliers et Rouen. D’autres projets sont apparus dans son sillage : une usine pour traiter des bouteilles plastique issues du tri sélectif à Limay, une autre dans le même site pour transformer les huiles alimentaires usagées en biocarburants. Des réflexions sont en cours pour les déchets encombrants et les boues de stations d’épuration. La réforme des ports maritimes a ouvert la possibilité à ces ports d’intervenir via des filiales hors de leur circonscription. Les statuts actuels du PAP ne lui permettent pas une telle démarche, mais le ministre envisage de les retoucher. Une logique de réseau et de bassin pourrait alors s’ouvrir au PAP, qui pourrait investir dans la plateforme d’interface mer-fleuve du Havre, dans les plates-formes du canal Seine Nord ou dans des ports d’initiatives de collectivités locales comme Nogent-sur-Seine, Gron ou Longueuil-Sainte-Marie, en projet dans l’Oise. O. N.