Télécharger - CRPF Limousin

Transcription

Télécharger - CRPF Limousin
technique
Les produits
du châtaignier
Dans le précédent « Forêt Limousine » nous avions évoqué l’étude qui est menée sur le rajeunissement de nos taillis de
châtaignier. Dans ce numéro nous vous proposons de décrire certains produits réalisés avec cette essence.
Passons rapidement sur les utilisations où les autres
essences se comportent aussi bien, voire mieux que le
châtaignier.
- La trituration : son tanin le réserve à des papeteries
utilisant de la pâte chimique comme Saillat,
- Le bois énergie : ses performances sont inférieures au
chêne ou au charme et son utilisation nécessite quelques
précautions dues à sa propension à expulser des
« escarbilles » lors de sa combustion.
Il ne peut donc s’employer qu’en foyer fermé (cuisinière,
chaudière à bois, etc…).
- Le charbon de bois : à partir du châtaignier on obtient
un charbon de bois de haute qualité qui s’enflamme
instantanément avec une tenue en température excellente
et constante.
Les petits bois ronds et fendus
Les tuteurs
Le tuteur est un bois
rond, écorcé ou non et
appointé.
Le tuteur est enfoncé
en terre de façon à
permettre au jeune
plant d’être soutenu
pendant sa croissance Piquets écorcés avant expédition
et de se développer (source CRPF)
avec rectitude.
La hauteur varie de 1,50 à 6 m., le diamètre fin bout de
35 à 60 mm.
Les piquets
Le piquet est un bois rond, fendu en deux ou en quartier,
écorcé ou non et appointé.
Le piquet s’utilise pour la fixation de clôture, pour les
plantations nécessitant un support (vigne par exemple)
ou pour maintenir une protection (protection gibier par
exemple).
Piquet fendu (source CRPF)
A propos des protections
gibier, il est recommandé
d’utiliser des piquets
fendus qui seuls ont
une durée de vie assez
longue pour soutenir les
protections pendant 2 à
3 ans.
Les piquets ronds ou sciés se cassent souvent dès la
première année au niveau de la terre.
La hauteur du piquet varie de 1,50 à 3 m., le diamètre fin
bout se situe entre 60 et 130 mm pour le piquet rond et
entre 85 et 120 mm pour le piquet fendu.
Les feuillards, fascines et gaulettes
Les feuillards se fabriquent à partir de rejets de taillis de
six à neuf ans qui sont fendus dans le sens de la longueur
(en deux ou trois selon leur diamètre). Ils sont aplanis sur
une face.
On les utilise pour cercler les barriques (aujourd’hui
seulement dans les grands châteaux), pour confectionner
des ligatures de toutes sortes, pour fabriquer des casiers
à homards, des couronnes mortuaires, etc…
La longueur du feuillard s’exprime en pied (de 4 à 12
pieds), influence de l’occupation anglaise du Sud-Ouest
de la France.
Le feuillard est conditionné soit en meule de 24 à 60
cercles, soit en paquet droit de 50 à 100 feuillards.
Les fascines sont des rondins de 35 à 45 mm de
diamètre au milieu, entrelacés horizontalement sur 3
rondins verticaux.
Elles se présentent sous forme de panneaux rigides de
0,50 à 1 m. de hauteur sur 2 m. de longueur.
Elles sont utilisées pour retenir la terre, pour des
décorations diverses et notamment lors d’aménagements
de jardins à l’ancienne.
les gaulettes, en châtaignier non écorcé, d’une longueur
variant de 2,50 à 3 m., de 10 à 25 mm de diamètre
au petit bout, sont surtout destinées à la décoration
extérieure (petites clôtures de bois tressé).
Les treillages et les
clôtures
Les produits de base
pour la fabrication des
treillages et des clôtures
sont les échalas ou les
lattes.
L’échalas provient de Clôtures prêtes à l’expédition
la fente en deux ou en (source CRPF)
quartier d’un bois âgé
de 8 à 15 ans. Il est souvent écorcé, appointé, voire
chanfreiné.
3
technique
Il y a quelques années encore, la fabrication des échalas
était à 100% manuelle, la mise au point d’une machine «
à fendre » a permis de répondre à un besoin de plus en
plus pressant de ce produit de base.
L’échalas
La latte est plate, fendue ou sciée :
La hauteur varie de 0,50 m.
pour délimiter une allée par
exemple, à 1,60 m. pour
clôturer son jardin.
Elles se présentent souvent
sous la forme de panneaux
rigides dont la longueur varie
en fonction de l’utilisation et
du poids.
L’échalas, demi rond, redressé
à chaud sert également à
fabriquer les éléments décoratifs
du jardin : barrières murales et
pyramides servant de support
aux plantes grimpantes, etc….
Différents types de clôtures
(source CRPF)
Les autres utilisations du châtaignier
latte fendue
latte sciée
Le treillage ou clôture girondine
Ce type de clôture est fait à partir d’échalas ou de lattes
reliés entre eux par des torsions de fils galvanisés.
L’écart entre les montants est variable suivant les
utilisations et celles-ci sont multiples, par exemple :
- barrières pare-neige en montagne,
- fixation des dunes sur le littoral,
- clôtures de chantier,
- barrières servant à contenir le public lors de
manifestations sportives (moto-cross par exemple).
La pose de ces barrières est rapide et facile.
Le treillage est livré en rouleau de 5 à 10 m. de
longueur.
Les clôtures
La clôture traditionnelle est toujours à base d’échalas
demi-ronds, redressés à chaud.
Nous avons évoqué au fil de cet article les utilisations
où le châtaignier est souvent
la seule essence utilisée et où
les essences concurrentes sont
souvent inférieures en longévité
et en conservation.
Il faut toutefois rappeler qu’il
s’utilise également :
- en parquet
- en charpente traditionnelle
- en bardeau (il a la même
fonction qu’une ardoise. Il est
surtout utilisé en rénovation de
bâtiments anciens)
- en bardage
- en vannerie (confection de
chaises, petits mobiliers ..).
Le clôcher en bardeau de
l’église de Bersac sur Rivalier
(source CRPF)
Jacques RIDEAU
Le sentiment du responsable d’une entreprise utilisatrice de châtaignier
Guy LACOTTE, gérant de la « Manufacture Limousine de Clôture »
4
L’entreprise a été créée en 1954 par Roger LACOTTE.
Son fils Guy, Directeur Général depuis 1974, en est devenu seul gérant en 1991. Installée à la Gare de Coussac
Bonneval, la Manufacture Limousine de Clôture emploie
16 salariés et exporte 25% de sa production vers nos
voisins européens.
Son produit phare : le treillage mécanique ou clôture
girondine (assemblage de tiges de châtaignier fendues
(en 2, 4 ou 6) reliées entre elles par un fil de fer galvanisé
torsadé).
L’entreprise en fabrique 1.200 m. linéaires par jour.
Quelques exemples d’emplois :
- Barrières pour contenir le public lors de manifestations
sportives,
- Pare-avalanche en montagne,
- Fixation des dunes du littoral.
Ce produit nécessite l’exploitation de 15 ha par an de
taillis de 13 à 15 ans.
La Manufacture Limousine de Clôture fabrique également des piquets et tuteurs de toutes longueurs, grosseurs et pour des usages multiples : du piquet de clôture
classique jusqu’aux pieux servant en arboriculture.
Brèves
technique
Là aussi, l’exploitation de 15 ha de taillis de châtaignier
de 17 à 25 ans est nécessaire annuellement.
Gilbert TISSERAND
est désormais un
jeune retraité
Guy LACOTTE nous confie quelques unes de ses
inquiétudes pour l’avenir.
En premier lieu, l’état sanitaire des taillis de châtaignier se dégrade, chancre et encre favorisés par les
conditions climatiques gagnent du terrain.
La prolifération des grands cervidés, mal contrôlée par
les Fédérations de Chasse, inquiète également ce chef
d’entreprise dynamique.
La difficulté de trouver de la main d’œuvre qualifiée
en exploitation forestière est bien réelle. De plus, le
combiné (abatteuse, ébrancheuse) n’est toujours pas
au point.
Malgré cela, Guy LACOTTE conclut sur une note
optimiste : « Toutefois, le savoir faire acquis en un
demi siècle d’expérience me permet de répondre aux
besoins de chacun, n’ayant pour seule limite que votre
imagination ».
Le châtaignier, objet d’échanges
franco/suisse
Les 14 et 15 avril dernier, nous avons accueilli en
Limousin quatre forestiers suisses du canton du Tessin,
pour un enrichissant échange sur la sylviculture du châtaignier et la valorisation de son bois.
Comme en Limousin, nos collègues de Suisse méridionale disposent d’une surface de châtaignier d’environ
30 000 ha. Mais ces peuplements sont très peu exploités depuis une quarantaine d’années et ils sont à la
recherche de solutions pour mobiliser cette ressource.
La visite de taillis éclaircis et d’entreprises de transformation du bois les ont conforté dans l’idée que le châtaignier représente un réel potentiel et un véritable atout
pour leur industrie.
Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont appuyé
dans l’organisation de cette rencontre.
Gilbert TISSERAND a quitté le CRPF et
ses fonctions fin mai, après 40 années
passées au service de la forêt et des
propriétaires forestiers.
G
Ces dernières années il a assumé le poste d’ingénieur
en charge du département de la Corrèze.
Forêt Limousine ne lui souhaite
que du bonheur dans ses nouvelles
activités.
Grégoire GONTHIER., ingénieur,
assure désormais son remplacement
sur le département de la Corrèze.
Changement d’adresse au
C.R.P.F. d’ Egletons
L
Le bureau d’Egletons a déménagé.
Vous pouvez désormais nous joindre au 1 route de Soudeilles – 19300 Egletons.
Le N° de téléphone est inchangé 05.55.93.96.50 –
permanence le mardi.
Etude sur les motivations
des propriétaires forestiers
L’A.FO.MAC (Association Forêts Massif-Central)
vient de réaliser une étude sur les motivations des
propriétaires forestiers en dehors des circuits de
développement, dont le but est de les inciter à gérer et
commercialiser leurs bois.
L
Un compte-rendu de cette étude sera rédigé dans le
prochain numéro de Forêt Limousine.
A VENDRE
A Neuvic d’Ussel (Corrèze) 30 ha de résineux
(dont 20 ha d’un seul tenant), majorité de Douglas et
Epicéas de 5 à 75 ans.
Très bonne venue ;
Bord et proximité route et accessible en VL.
Tel : 04 73 84 85 23 (HR).
A
Un aperçu de la tournée
(source CRPF)
5

Documents pareils