Voyage dans l`univers de Lalique - Balises

Transcription

Voyage dans l`univers de Lalique - Balises
Article
Voyage dans l'univers de Lalique
René Lalique (1860-1945)
Le Musée Lalique, situé à Wingen-sur-Moder en Alsace, expose " Lalique et l’art du voyage " d u 29
avril au 2 novembre 2016. Cet événement permet de découvrir l’univers fascinant de René Lalique, entré
dans le domaine public en janvier 2016 selon le Calendrier de l’Avent du domaine public.
Mieux vaut la recherche du beau que l'affichage du luxe… L’esprit reprend le pas sur la
matière (René Lalique)
La joaillerie
Né à Aÿ en Champagne en 1860, René-Jules Lalique, d'après son état civil, va se consacrer à l’art de la
joaillerie à partir de 1885. Dessinateur plein de talent, Lalique conçoit des modèles de parures aux
formes tarabiscotées chères à l’ Art nouveau, un style qui fleurit en cette fin du 19e siècle. Il propose ses
maquettes aux professionnels en panne d’
inspiration ( Aucoc, Cartier, Boucheron, Vever
…). Trop audacieux, ses projets ne trouvent
pas toujours preneurs. Il décide alors de créer
ses propres bijoux chez le joailler Jules Destape
dont il prend la succession, P lace Gaillon à
Paris. Débordant d’imagination, Lalique s’
affranchit des contraintes proposées par les
conventions sociales de la Troisième
République. Il préfère suivre sa philosophie.
Dans ses créations, il mêle à l’or, aux
diamants, aux rubis et aux saphirs, l’ivoire, la
corne, la fonte et le verre (qu’il sculpte luimême), les émaux, les pierres semiprécieuses, voire même le cuir. Son inspiration
provient de la nature (oiseaux,fleurs, poissons,
biches...), de la mythologie (nymphes,
bacchantes...), de l'univers féminin parfois vu
sous un angle fantastique (femmes fleurs,
femmes ailées, femmes insectes, sirènes,
baigneuses). La littérature et le théâtre sont
également des sources d'inspiation. Il crée des
bijoux pour Sarah Bernhardt , fantasque
tragédienne qui interprète entre autres
"Théodora" de Victorien Sardou ou "Chantecler"
d’ Edmond Rostand.
Ses créations paraissent étranges, fascinantes,
quelques fois repoussantes, comme des
insectes ou des caméléons se faisant face pour
emprisonner des cabochons d’opale ou de
nacre. D’autres oeuvres sont séduisantes mais
tortueuses, telles des orchidées s’épanouissant
au bout des peignes en écaille qui ornent les
coiffures compliquées des élégantes. Certaines
femmes du monde, ou du demi-monde,
anticonformistes (comme La Comtesse Greffulhe
ou Liane de Pougy) s’offrent les bijoux de René
Lalique, ainsi que des collectioneurs. Parmi
eux, le financier et magnat du pétrole Calouste
Gulbenkian fera don de sa célèbre collection
Lalique à la Fondation qu’il a créée
et qui
porte son nom à Lisbonne.
Son succès et son audace sont tels que Lalique triomphe à l’ Exposition universelle de 1900 notamment
avec son chef-d’œuvre : le pectoral à la libellule. Pour Emile Gallé, maître verrier emblématique de l'Art
nouveau, qui le découvre lors de cette manifestation, il est "l'inventeur du bijou moderne". Robert de
Montesquiou, poète mondain et dandy, le surnomme le Cellini parisien pour ses créations ou le Gallé du
bijou.
La verrerie
Après avoir atteint son point culminant dans la joaillerie et sans l'abandonner complètement, Lalique va
progressivement consacrer plus de temps à l’art du verre. Ce matériau le fascine car il lui permet d’
explorer de nouvelles perspectives. En 1890, il quitte la Place Gaillon (2e arrondissement) et s’installe
Rue Thérèse dans le même arrondissement. En 1905, il ouvre une boutique Place Vendôme, haut lieu du
luxe où se côtoient grands couturiers ( Worth, Chéruit), joailliers ( Boucheron, Mellerio dit Meller) et
parfumeurs ( Houbigant, Coty). Les œuvres en verre de René Lalique y connaissent un succès certain.
Pour façonner ses sculptures en verre, il installe un atelier à Clairefontaine en 1898, puis il ouvre une
deuxième fabrique à Combs-la-Ville vers 1909, près de Paris. En 1921, il commence sa production
verrière à Wingen-sur-Moder en Alsace.
Pour modeler un verre, il utilise la technique de la cire perdue. Dans un premier temps, il sculpte une
pâte de cire qu’il enveloppe de plâtre, puis il passe le tout au four chaud. Une fois la cire fondue, le
verre en fusion est coulé dans le moule en plâtre. Lors de son refroidissement, le plâtre est cassé et l’
œuvre deviend solide. L'originalité de Lalique est de joindre la transparence à l’opacité. Cette
association permet de faire ressortir les motifs sculptés sur un vase, une coupe, un flacon, des
appliques, des dalles… Il introduit aussi de la couleur dans le verre, ce qui rend ses créations modernes
et joyeuses. Ses sujets de sculptures ? Des nymphes dansant autour d’un vase, des grappes de cassis
bleus cascadant au-dessus d’un flacon, des tulipes satinées s’épanouissant sur une applique, des
branches de sapin aux longues aiguilles couvrant une porte vitrée.
Ayant bien compris l’importance du packaging et du
marketing pour atteindre une clientèle plus
nombreuse, François Coty propose à Lalique de lui
créer des flacons de parfum en 1907. A cette
époque, ces derniers étaient en cristal et vendus à
une élite fortunée. Habile et inventif, Lalique les
fabrique en verre, en série et à moindre coût mais
tout en en faisant de véritables œuvres d’art. Le
succès est immédiat.
Cela permet à Lalique de faire évoluer son art et de
se lancer dans de nouvelles expérimentations. Il
conçoit des éléments de décoration intérieure
(dalles de verres, appliques, lustres, tables,
consoles), des arts de la table (assiettes, plateaux,
verres, coupes), des nécessaires de toilette
(flacons de parfum, boites à maquillage, poudriers,
peignes).
Alors que l’Art nouveau se meurt pour être
remplacé par un nouveau style nommé Art déco
dans les années 1920, René Lalique rebondit,
actualise son savoir-faire. L’Art déco devient
propice à la simplification des motifs, à la création
de pièces nouvelles qui accompagnent l’art du
voyage . Lalique conçoit des "mascottes", des
bouchons de radiateur pour automobiles (chevaux,
libellules, oiseaux, têtes de femme…), décore les
wagons restaurants de trains luxueux (comme l’
Orient-Express), aménage les salles de réceptions
de paquebots (comme le Normandie). Avec ces
nouveaux moyens de transports, l’art de Lalique s’
expatrie et le maître verrier se fait connaître à
travers le monde.
Lalique participe à l'aménagement de l’Exposition
internationale des Arts décoratifs et industriels modernes
de Paris en 1925 : salle à manger du pavillon de la Manufacture de Sèvres, fontaine lumineuse pour un
Jardin dessiné par Mallet-Stevens. Il y possède un pavillon à son nom .
Grâce à des commandes de personnalités françaises et étrangères, il enrichit sa production tout en
gardant sa spontanéité dans l’ornementation, et sans négliger la joaillerie. En 1935, Lalique transfère sa
boutique au 11 Rue Royale où elle se trouve encore aujourd’hui.
René Lalique décède en 1945. Sa tombe
Lachaise.
, o rnée d'une croix en verre de sa création, se trouve au Père
Après sa mort, Marc, son fils, reprend les rennes de l'usine verrière à Wingen-sur-Moder. Ce n'est que
vers les années 1950, que le cristal fait son apparition à la manufacture Lalique.
Génial touche à tout, René Lalique a su renouveler l'art du verre pour l'introduire dans la joaillerie, la
décoration intérieure privée (salle à manger de la couturière Jeanne Paquin), publique (Théâtre des
Champs Elysées), religieuse (Eglise Saint Mathieu à Jersey) et urbanistique (Fontaine du rond-point
des Champs-Elysées aujourd’hui disparue). Gestionnaire hors pair, il chasse sans relâche les
contrefaçons, d'où le besoin de déposer des brevets sur de nombreuses techniques de fabrication
(verre pressé-moulé, verre à double fond). Ces qualités rendent René Lalique unique et légendaire. Ses
créations font encore rêver...
Un aperçu de l'oeuvre de René Lalique est évoqué dans ce documentaire flamand sous-titré en anglais
de 5 mn.
Auteur
:
BT
Sélection de références
Lalique
Lalique, Marie-Claude
EDIPOP, 1998, SUISSE
De 1885 à 1988, une rétrospective des trois créateurs, René, Marc et
Marie-Claude, dans l'art du verre et du cristal.
A la Bpi, niveau 3, 747(44) LAL
René Lalique, 1860-1945, maître-verrier : analyse de
l'oeuvre et catalogue raisonné
Marcilhac, Félix
Amateur, 1989, FRANCE
2 tomes en 3 vol.
A la fois analyse historique et technique et catalogue raisonné de
l'oeuvre de verre de R. Lalique qui obtint la consécration grâce à
l'Exposition universelle de Paris en 1900. Présente 4.000 pièces
photographiées et suit la classification adoptée par R. Lalique luimême.
A la Bpi, niveau 3, 747(44) LAL
Lalique au fil du temps
Fondée depuis plus d'un siècle, en 1888, Lalique demeure le symbole
ultime du luxe à la française. Fleuron de la cristallerie française, Lalique
rayonne autour de 5 grands piliers : les objets décoratifs, l'architecture
d'intérieur, les bijoux, les parfums et l'art
Le nom Lalique fait rêver. Il évoque l'éclat du bijou, la magie des
transparences et la lumière du cristal. Avant d'être une marque, c'était le
nom d'un homme et artiste de génie, René-Jules Lalique et celui de
descendants qui ont partagé sa flamme créatrice.
Bijoux René Lalique au Musée
des arts décoratifs à Paris
Le musée des Arts décoratifs possède la
plus importante collection de bijoux Art
nouveau français. Ce court moment de
l'art décoratif (1895-1910) constitue une
période phare dans le domaine de la
bijouterie, tout particulièrement à Paris.
La collection d'œuvres de René Lalique,
inventeur du bijou moderne, est l'une des
plus importantes avec celle réunie par son mécène Calouste Gulbenkian, aujourd'hui conservée à
Lisbonne.
Brevets et innovations chez René Lalique
Communication de Véronique Brumm, directrice du Musée Lalique, lors
de son intervention sur "Les innovations dans le verre lorrain"
Un des thèmes du colloque intrenational intitulé " Innovations verrières et leur
devenir" organisé par l'Association Verre & Histoire, à Nancy., 26-28 mars
2009.
Véronique Brumm évoque le parcours de René Lalique.en insistant sur
les brevets qu'il dépose pour la protection de ses innovations qu'il met au point.
A découvrir aussi dans le catalogue de la Bpi
Publié
le
25/08
/2016
ARTS
Tags
:
arts décoratifs
-
sculpture
-
19e siècle
-
20e siècle
Voir aussi
Image
Trésors de sable et de feu
Publié le 08/06/2015
ARTS - HISTOIRE
L'exposition Trésors de sable et de feu, verre et cristal des Arts décoratifs (XIVe-XXIe siècle), du 9 avril
au 15 novembre 2015, donne un excellent prétexte pour admirer une sélection de 600 pièces e...
Analyse
Les arts décoratifs dans les années 1920
Publié le 30/10/2013
ARTS
L'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels de 1925 offre une grande vitrine sur la
décoration intérieure, la mode et la joaillerie, l'industrie, les boutiques et les grands magasin...

Documents pareils