N° 27 : Les accidents d`exposition au sang

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N° 27 : Les accidents d`exposition au sang
Fiche de risque N°27
Les accidents d’exposition au sang.
L’exposition au sang (EAS) ou aux liquides biologiques se définit comme une exposition au sang ou aux
liquides biologiques lors d’une coupure, d’une piqûre, d’un contact avec une peau lésée ou une muqueuse. Chaque
année dans les collectivités et établissements publics, des agents se font piquer par des aiguilles soit lors
d’activités de soins, soit lors de la collecte et le traitement des déchets.
I.
Les risques :
Le risque de cette transmission intéresse essentiellement les virus de l’hépatite B, C et du VIH. Il est variable
selon le virus, le liquide biologique et le type d’exposition concerné. Le virus de l’hépatite B est 100 fois plus
transmissible que le VIH et 10 fois plus transmissible que celui de l’hépatite C. Le liquide biologique le plus à risque
est le sang. L’exposition la plus à risque est une piqûre profonde avec une aiguille creuse. Si ces conditions sont
réunies, le risque de transmission de l’hépatite B est de 2 à 40%, celui de l’hépatite C de 2 à 3%, celui du VIH de 0.2
à 0.4%.
Les services d’une collectivité concernés par le risque d’accident d’exposition au sang sont notamment :
-
les agents des espaces verts (seringue abandonnée dans un massif, haie),
-
les ripeurs lors des collectes d’ordures ménagères (seringue jetée dans un sac),
-
les agents d’entretien de la voie publique (seringue abandonnée sur la voie publique),
-
les agents portant secours à une victime (exposition directe avec du sang),
-
les agents d’aide à la personne (soins des patients),
-
les ATSEM lors des soins aux enfants (plaies).
II.
Les mesures de prévention :
Les mesures de prévention à respecter lors de la manipulation d’un objet à risque (seringue, déchets médicaux,
etc.) sont fondées sur le principe que tout sang ou liquide biologique est potentiellement infectant (contaminé par
le VIH, hépatite C ou B ou par d’autres agents pathogène transmissibles par voie sanguine).
Elles consistent, notamment, à se laver les mains, à manipuler avec soin les objets tranchants et piquants et à les
jeter immédiatement après usage dans un conteneur, à ne pas recapuchonner les aiguilles, à porter un équipement
de protection personnel adapté aux diverses situations (gants, masque, blouse, tablier, lunettes).
Lors du ramassage des détritus sur la voie publique, il est nécessaire de ramasser tout objet à risque avec une pince
à déchets afin d’éviter tout contact avec la peau.
Il est également conseillé de mettre des gants vinyles dans chaque trousse de secours afin de limiter le risque
d’exposition au sang lors du secours d’une victime.
Voici quelques règles d’hygiène :
-
se laver régulièrement les mains au savon et utiliser, en complément, des solutions hydro-alcooliques (ne
nécessitant pas de rinçage),
-
se doucher après les travaux salissants ou insalubres,
-
entretenir régulièrement les vêtements de travail,
-
protéger les plaies non cicatrisées par un pansement.
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Fiche de risque N°27
III.
Conduite à tenir :
Pour prévenir les conséquences d’un accident d’exposition au sang, des vaccinations sont rendues obligatoires
ou fortement recommandées en fonction du risque d’exposition et de la profession. L’employeur, en collaboration
avec le médecin de prévention, devra s’assurer avant d’affecter un agent à un poste de travail que celui-ci est à
jour de ses vaccinations.
Synoptique de la conduire à tenir en cas d’accident d’exposition au sang
S’il s’agit
d’une plaie
En cas de projection sur une
muqueuse (yeux)
Nettoyer à l’eau courante et au savon
Désinfecter avec du soluté de Dakin
Laisser en contact pendant 5 min
Rincer abondamment au sérum
physiologique pendant 5 min
Contacter immédiatement le médecin référent
-
qui évalue le risque infectieux : VIH, hépatites B et C
qui vous informe des mesures à prendre
 une trithérapie peut vous être proposée si le risque est réel
Déclarer l’accident du travail dans les
48h à votre employeur
Contacter ensuite votre médecin du travail
-
pour assurer un suivi clinique et sérologique adapté (VIH, VHB, VHC)
pour analyser les circonstances de l’accident, afin d’éviter qu’il ne se reproduise
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En cas d’accident d’exposition au sang, des éléments sont à prendre en compte pour l’appréciation du
risque :
-
le délai entre l’exposition et la consultation doit être le plus court possible (idéalement dans les
quatre heures dans un service d’urgence),
-
la sévérité de l’exposition. Le risque de transmission est directement lié à la profondeur de la blessure
et au type d’aiguille ou de matériel en cause,
-
la nature du liquide biologique responsable. Seul le sang ou des liquides biologiques contenant du sang
ont été à l’origine de cas prouvés de contaminations professionnelles par le VIH.
Suite à cet accident, une évaluation des risques sera faite par le médecin :
-
risque infectieux significatif (piqûre profonde par dispositif intravasculaire ou aiguille creuse) :
proposition de mesures de prévention et de traitement. Si accord de l’intéressé, traitement immédiat
dans les quatre heures sinon suivi sérologique et clinique par le service de médecine préventive,
-
risque infectieux non significatif (coupure avec un bistouri à travers des gants, piqûre superficielle
avec une aiguille creuse) : le traitement dépend du bilan de la personne source. Pas de proposition de
mesures de prévention et de traitement, suivi sérologique et clinique par le service de médecine
préventive,
-
risque infectieux nul (érosion épidermique superficielle avec une aiguille pleine, contact
cutanéomuqueux sans blessure) : le traitement doit être discuté en tenant compte de la nature
exacte de l’exposition, du statut du patient source et des facteurs liés à l’intéressé.
L’étude de l’exposition est déterminante. Dans le cas particulier des seringues abandonnées, le traitement se
discutera en fonction de la profondeur de la piqûre, tout en sachant que le risque est faible en raison de la
coagulation du sang dans l’aiguille.
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