Investissement locatif : comment est perçu le logement

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Investissement locatif : comment est perçu le logement
19/09/2014
Investissement locatif : comment est perçu le logement ?
Le plan de relance de M. Valls et S. Pinel dévoilé le 29 août dernier comprend des mesures en
faveur de l’investissement locatif. Qu’est-ce qui change et qu’en pensent les professionnels ?
Les changements en faveur de l’investissement locatif
Auparavant, les particuliers devaient s’engager à louer un logement neuf sur neuf ans minimum pour
bénéficier d’une réduction d’impôts de 18 % du prix d’achat, dans la limite de 300 000 €, à 5 500 €/m2
maximum. La condition est de respecter des plafonds de loyer inférieurs de 15 à 20 % au marché,
pour des locataires ayant certains plafonds de ressources. Le logement doit se situer dans une zone
tendue, et respecter la norme RT 2012 ou le label BBC 2005 de performance énergétique.
Depuis le 1er septembre, le dispositif est renforcé. Les investisseurs ont le choix de s’engager à louer
sur six, neuf ou douze ans. La réduction fiscale est proportionnelle : 12 % pour six ans, 18 % pour neuf
ans et 21 % pour 12 ans.
Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) qui font du locatif auront droit au même avantage
fiscal. Les SCPI séduisent de plus en plus. D’après l’Aspim (association des sociétés de placement
immobilier), elles ont collecté en net 1,26 milliard € au premier semestre 2014. Cela représente une
hausse de 14,4 % depuis un an. La refonte fiscale pourrait stimuler de nouveaux investisseurs à
acheter des parts dans le locatif.
Les professionnels réagissent au plan de relance
La Fédération Française du Bâtiment en est satisfaite. « A ce titre, la FFB salue (…) la décision de
mettre en place un dispositif certes plus modeste mais bien ciblé et donc plus efficace de sécurisation
des bailleurs. »
François Payelle, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), partage cet avis. Il
déclare à LaVieImmo.com : « Ce n’est qu’en mettant sur le marché des logements neufs, à la pointe
de la performance énergétique, à des niveaux de loyers maîtrisés qu’on agira durablement sur le
niveau des loyers. » Il souhaite que les mêmes conditions s’appliquent à la location en famille.
Néanmoins, il regrette que l’avantage fiscal soit plafonné à 10 000 € et non à 18 000 €, comme c’est le
cas pour certains investisseurs estimés stratégiques. « Cette modification permettrait d’atteindre les
40 000 ventes à investisseurs visées par le gouvernement, soit plus de 15 000 que l’année dernière. »
Florent Belon, fiscaliste chez Fidroit, se félicite aussi de la possibilité de louer à ses descendants et
ascendants. « C’est de nature à rassurer les propriétaires. (…) Le gouvernement souhaite que les
parents investissent dans le neuf plutôt que l’ancien pour aider leurs enfants à se loger. »
En revanche, les conseillers en gestion de patrimoine se montrent peu convaincus quant à
l’engagement sur six ans. Gilles Etienne, directeur du pôle expertise patrimoine chez Cyrus Conseil,
déclare au Monde : « cela va à l’encontre du placement dans la pierre qui est un placement de long
terme et ce d’autant que nous sommes actuellement en haut de cycle de l’immobilier ».
Christine Vassal-Largy, directrice du pôle immobilier de Thésaurus, conseille de « garder [son bien]
12 à 15 ans », afin « d’absorber les coûts de l’achat et de la vente, et surtout de laisser le temps aux
prix de s’apprécier, un logement neuf perdant automatiquement de la valeur au cours des premières
années ».
Les professionnels sont plutôt optimistes face à cette mesure qui encourage les investisseurs.
Ils doutent néanmoins du bien-fondé de l’engagement sur six ans. Leur attente se focalise
aujourd’hui sur les précisions à venir à propos de la location en famille, qu’ils avaient
demandée.