251_Fouchy J_Compte rendu Bayreuth Bamberg

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251_Fouchy J_Compte rendu Bayreuth Bamberg
Groupe Allemagne Autriche
Rencontre à Bayreuth et Bamberg
du 1er au 4 mai 2008
Participants :
Frederik Blank, Florence Bonnafé, Vincent Buchert, Pierre Dicandia (Ecole Centrale), Eric
Djakam, Julien Dumond, Jacques Fouchy, Pierre Fritsch, Sylvain Grandidier, Cédric Harispuru,
Thierry Hascher, Dominik Lörch, Henning Puder, Maria-Gabriella Sarah.
Pour sa première rencontre de l’année 2008, le groupe s’était décidé pour deux charmantes
villes de la Bavière du nord, Bayreuth et Bamberg.
Les deux premières journées ainsi que la matinée de la quatrième journée ont été
consacrées à Bayreuth.
Bayreuth est connu mondialement pour son festival Wagner, qui a lieu chaque année du 25
juillet au 28 août. Le Festspielhaus (Palais des festivals), consacré exclusivement aux
représentations des drames musicaux de Richard Wagner, a été inauguré en 1876 ; fermé
pendant la période de dénazification, il a été rouvert en 1951. Là se produisent des
chanteurs de réputation internationale, des musiciens appartenant à des orchestres
symphoniques célèbres, sous la direction de chefs d’orchestre prestigieux. Si les décors et
les mises en scène actuels sont très contestables, la musique et le chant restent sublimes et
attirent toujours autant de « pèlerins » ; il y a dix fois plus de demandes que d’offres, et il est
donc très difficile d’obtenir des places. A la fin du 19ème siècle, dans son livre « Voyage
artistique à Bayreuth », le musicologue français Albert de Lavignac écrivait : « Bayreuth, on y
va à pieds, à cheval, en voiture, par le train ; le vrai pèlerin devrait s’y traîner sur les
genoux » ; sans aller jusqu’à un tel fanatisme, il faut reconnaître que, pour un wagnérien,
assister au festival constitue un but suprême. De plus, Wagner a influencé tous les
compositeurs de la seconde moitié du 19ème siècle, plus particulièrement les compositeurs
français.
Rappelons que Bayreuth était aussi, bien avant la venue de Wagner, la ville d’adoption du
grand écrivain romantique allemand Jean-Paul Richter.
Le premier jour, après un déjeuner à la brasserie Weihenstephan (die älteste Brauerei der
Welt), une visite guidée pendant plus de 2h30 nous a conduits à travers cette ville, dont la
margrave Wilhelmine, sœur du roi Frédéric de Prusse, avait fait, au 18ème siècle, un des
centres artistiques et intellectuels les plus brillants d’Europe. Nous avons d’abord pu admirer
l’Opéra des Margraves, un bijou de l’époque baroque, remarquable par sa façade et surtout
par la décoration de sa salle, toute entière en bois aux couleurs bleu et or. Cette salle n’est
plus utilisée que de temps à autre, pour des récitals de solistes et pour des représentations
d’œuvres anciennes. Nous avons ensuite visité le Château Neuf, datant de la même époque,
avec sa façade baroque de noble allure, sa fontaine ornée de symboles et son intérieur
parfaitement conservé ; le premier étage offre une décoration rococo intacte ; on y voit,
entre autres, des tapisseries de Bruxelles, des plafonds ornés de coquillages, d’oiseaux
fantastiques et de miroirs, une salle à manger, ornée par des boiseries de cèdre, sur
lesquelles des palmiers d’or sculpté érigent leurs palmes jusqu’au plafond où volent des
oiseaux de paradis géants. Nous avons encore visité la tour octogonale du Vieux Château,
possédant un escalier intérieur en plan incliné, sans marches, qui permettait d’arriver en
haut à cheval ou en litière ; du haut de cette tour, on a une vue sur tout Bayreuth et sur ses
environs. D’autres informations précieuses nous ont encore été données par notre guide,
étant entendu que nous réservions pour le lendemain la visite des hauts lieux du
wagnérisme. La journée s’est terminée par un dîner dans un restaurant grec.
La seconde journée a commencé par la visite guidée du Festspielhaus. Le théâtre présente
deux particularités, dues, elles aussi, au génie de Wagner, et qui étaient révolutionnaires
pour l’époque :
- tous les sièges (au nombre de 1800), disposés en gradins comme dans un
amphithéâtre grec, sont orientés vers la scène, de manière que chaque spectateur
voie toute la scène, sans être tenté de regarder d’autres spectateurs ;
- l’orchestre est disposé en partie sous la scène, les musiciens étant installés sur des
gradins en pente descendante par rapport au chef d’orchestre, et il est séparé de la
salle par un mantelet en forme de demi-tore ; il en résulte que :
. aucun spectateur ne voit l’orchestre, là encore pour éviter qu’il regarde autre chose
que la scène,
. la lumière de l’orchestre ne gêne pas les spectateurs,
. seul le chef d’orchestre peut voir à la fois l’orchestre et la scène et en être vu,
. les sons des différents instruments sont parfaitement mélangés,
. les sons sortent vers la salle entre le proscénium et le demi-tore et sont en même
temps renvoyés vers les chanteurs en action sur la scène.
Ensuite, nous nous sommes rendus au domaine de l’Ermitage, à quelques kilomètres de la
ville. Ce domaine, créé au dix-septième siècle, est une étendue d’arbres et de verdure
pourvue de grottes et de jets d’eau. Le Vieux Château, crée au début du dix-huitième siècle,
fut d’abord aménagé en couvent pour le prince et sa cour, qui s’y pliaient pour leur plaisir à
une règle monastique. Plus tard, tout changea et Wilhelmine fit agrandir ce château ; elle le
marqua, comme à Bayreuth, de son empreinte artistique.
Après un rapide déjeuner au Biergarten de l’Ermitage, nous sommes retournés à Bayreuth
pour visiter la Villa Wahnfried, demeure de Richard Wagner dans les dernières années de sa
vie, aujourd’hui devenue musée Wagner. On y voit de nombreux souvenirs de la vie de
Wagner et de son entourage familial et artistique, des costumes de scène et des photos des
chefs d’orchestre et des chanteurs qui ont animé le festival depuis sa création. On y entend
fréquemment, pendant la visite, des extraits des œuvres de Wagner, enregistrés à
différentes époques depuis le début du vingtième siècle. En sortant de la Villa Wahnfried,
nous sommes passés, à l’extrémité du jardin, devant le tombeau où sont enterrés le maître
et sa dernière épouse, Cosima (fille de Franz Listz). Après avoir traversé le beau parc, dit
Hofgarten, que jouxtent le Château Neuf et la Villa Wahnfried ainsi que le musée de la Francmaçonnerie, nous avons terminé la journée par un dîner dans un restaurant italien, situé à
quelques centaines de mètres du Festspielhaus, fréquenté par les artistes et les spectateurs
pendant le festival.
Pour la troisième journée, consacrée à Bamberg, nous avons commencé par un tour guidé
de la ville. Ce tour nous a permis d’admirer les curiosités principales de cette ville, qui a été
classée au patrimoine mondial par l’Unesco en 1993 et qui a fêté son 1000ième anniversaire
l’année dernière.
Aujourd’hui la ville est un centre économique important avec 70.000 d’habitants et une
université réputée, qui lui confère une ambiance estudiantine. La ville est constituée de trois
parties, qui se sont unifiées lorsque Bamberg est devenue une ville au moyen âge. Ces trois
parties sont la cité de montagne, la cité de l’île et la cité des jardiniers.
La cité de montagne, historiquement la plus importante, était le centre de pouvoir de la
région du 11ième siècle jusqu’en 1802, à l’époque des guerres napoléoniennes. Les édifices du
dôme, de la nouvelle résidence, de la « Alte Hofhaltung » ainsi que l’ancienne abbaye du
Michaelsberg, entre autres, témoignent d’une manière impressionnante de cette époque.
La cité de l’île formait la partie bourgeoise à l’époque. Aujourd'hui on y trouve le centre de
Bamberg avec la zone piétonne, de nombreux magasins et le marché. Autrefois eurent lieu
de nombreux confits entre la cité de montagne et la cité de l’île. Ces conflits connurent leur
apogée lorsqu’il fallut trouver une place pour la construction d’une mairie. Le clergé ne
voulait pas céder le terrain aux bourgeois. C’est pourquoi ceux-ci ont édifié une île
artificielle dans le fleuve, entre les deux cités, pour y construire la mairie, qui est encore un
des bâtiments les plus remarquables de la ville.
Après la visite guidée nous nous sommes dirigés vers le « Café Luitpold », où nous avons
déjeuné ensemble dans une atmosphère sympathique. Quelques-uns ont saisi cette occasion
pour goûter la bière locale « fumée », qui est très connue dans la région, avec un goût qui
ressemble à celui du jambon cru.
Tout de suite après le déjeuner, nous avons effectué une visite guidée du dôme. Nous avons
appris beaucoup su l’ancien pouvoir clérical, nous avons vu le tombeau de l’empereur Henri
II et de sa femme Cunégonde ainsi que la fameuse statue du Chevalier de Bamberg, dont
l’identité est obscure, au sujet de laquelle il existe de nombreuses légendes et dont on ne
connaît pas le sculpteur.
A la suite de cette visite, notre groupe s’est scindé pour visiter des différentes parties de la
ville et s’est donné rendez-vous plus tard pour le dîner. Quelques-uns on saisi cette occasion
pour faire des courses, d’autres on profité du beau temps et se sont installés dans un café
sympathique situé dans le jardin des roses. Ils ont appréciés la belle vue sur la ville et sur
l’abbaye du Michaelsberg qui – après un café et un bon gâteau - a été visitée par quelques
intéressés.
La journée s’est terminée par un dîner au restaurant « Hofbräu », dans la cité de l’île.
Les quelques participants qui étaient encore à Bayreuth le matin du quatrième jour ont visité
la maison, toute proche de la Villa Wahnfried, où mourut le célèbre pianiste et compositeur
Franz Listz, protecteur, ami intime et beau-père de Wagner. Cette maison, devenue musée,
abrite les nombreux souvenirs de la vie et de l’œuvre de Listz.
Nous nous sommes donné rendez-vous à Stuttgart pour le week-end du 3 octobre 2008.
Jacques FOUCHY (53)
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Henning PUDER (96)