40e (bis) Mission civile de protection du peuple Palestinien (de

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40e (bis) Mission civile de protection du peuple Palestinien (de
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Comptes-rendus des missions civiles
40e (bis) Mission civile de protection du peuple Palestinien
(de Haute-Normandie)
décembre 2002
Florence, Denis et Pierre , militants de la Confédération paysanne, Djamel, salarié du Bâtiment, Dominique,
animatrice d'une radio internet, José, syndicaliste, Jeanne, infirmière, syndicaliste, Khadija, enseignante, JeanLouis, ouvrier à Renault Cléon, Anne-Marie, militante associative à d'Elbeuf, José, rédacteur à la mairie de
Rouen.
Sommaire
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Naplouse, 25 décembre
Le camp de réfugié de Balata
Manal et Majib
Fusillades à Naplouse le 26 décembre (récit et photos)
Manifestation au village de Jayous le 29 décembre (récit et photos)
Récit de Jean-Louis
Récit de Denis et Florence , de la Confédération Paysanne
Récit de Denis
La mission civile de Haute-Normandie pour la protection du peuple palestinien a séjourné dans les territoires
occupés du 20 au 31 décembre. Au retour, nous avions à la fois envie de parler et de rester silencieux, de rester
comme en apnée après cette plongée dans l'arbitraire et la violence. Le décalage est si grand entre l'opinion que
l'on se fait généralement du conflit en France et ce que nous avons vu là-bas.
Il faut pourtant dénoncer les responsabilités de ceux qui dirigent les Etats de la Communauté européenne. Ils se
taisent et se rendent coupables de non-assistance à un peuple en danger de mort. Il y a des silences qui tuent.
Mais la Palestine, exangue et si terriblement seule n'est toujours pas à terre. Il est encore temps de témoigner
pour elle.
A Jérusalem, au lendemain de notre arrivée, nous sommes témoins : les bulldozers d'une colonie israélienne en
pleine expansion, financée par un milliardaire des casinos américains de Floride, sont en train de détruire en
toute illégalité un centre social palestinien. Ce centre est le lieu privilégié des enfants du quartier, grâce à son
terrain de sport où ils viennent jouer quotidiennement. On vient de leur voler ce droit.
A Bethléem, le 24 décembre, nous sommes témoins : les effets du blocus par l'armée à la veille de Noël et les
marques des destructions par les chars sont partout. A l'annonce de la levée du couvre-feu, la foule s'empare de
la rue, consciente du peu de temps qu'on lui laissera, sans doute quelques heures seulement.
A Naplouse, le 26 décembre, nous sommes témoins de l'agression armée contre une ville entière. Nous nous
sommes trouvés au coeur des combats qui opposaient d'un côté, des véhicules blindés, des grenades et des
fusils automatiques et de l'autre des enfants de dix à quinze ans jetant des pierres provenant des ruines de leur
ville systématiquement détruite par l'armée israélienne.
Le 27 décembre, à Ramallah où nous devons assister, avec des déléguès anti-mondialisation capitaliste venant
du monde entier au forum social mondial sur la Palestine nous sommes témoins : dans la nuit du 27, deux
policiers israéliens en civile pénetre dans l'hôpital de Ramallah, y tuent deux palestiniens, et tirent une nouvelle
rafale en sortant : un enfant tombe. Bilan de la nuit : trois Palestiniens tués à Ramallah .
En rentant à Jerusalem,le 28, nous sommes témoins au check point de Kalandia. les militaires retenienent sans
raison depuis plus de six heures après lui avoir confisqué ses papiers. . nous avons dû intervenir pour le faire
libérer.
Le 30 décembre, nous avons participé à un rassemblement de protestation de 1500 paysans voulant défendre
leurs terres dont ils sont séparés depuis que les militaires construisent le mur de l'apartheid. . Nous sommes
témoins : la manifestation pacifique n'a pas pu faire cent mètres : tirs à balles réelles sur les villageois
rassemblés.
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. Nous devons partir mais l'occupation et la colonisation apporteront encore, chaque jour, leur lots de violence et
d'injustice. Le harcèlement et l'oppression quotidiens des palestiniens nourrissent le terrorisme aveugle des plus
désespérés, qui sert à son tour de prétexte à de nouvelles tueries perpétrées par l'armée israélienne. Ce cycle
infernal ne cessera que par l'établissement d'une paix juste et durable garantissant la justice, l'indépendance et
la liberté pour le peuple palestinien, comme nous l'ont dit les représentants des israéliens anticolonialistes que
nous avons rencontrés à Jérusalem et Tel Aviv.
Naplouse, 25 décembre
Nous quittons Jérusalem pour Naplouse vers 10H du matin. Il ne pleut plus mais le temps est maussade et froid,
le ciel gris.
Au check-point d'Awara, notre groupe (18 personnes : 11 pour la Haute Normandie, 6 de la région de Marseille
et 1 Suisse) est passé sans problèmes. Nous avons un passeport français et , officiellement, " nous sommes des
touristes en visite ".Contrairement à de nombreux Palestiniens bloqués dans une file d'attente, les pieds dans la
boue. Ceux que nous avons interrogés attendaient là depuis cinq heures déjà, soumis au bon vouloir des soldats
israéliens.
Un certain flottement règne ensuite car la personne censée nous accueillir du côté palestinien du check-point
n'arrive pas, pas plus que le bus annoncé. Le bus qui devait nous attendre de l'autre côté du check point à eu un
problème. Il est remplacé par un autre, tout aussi fatigué pour nous amener à Naplouse. Nous montons. Un peu
plus loin, un jeune palestinien grimpe aussi et nous prend en charge. Il s'appelle Bassem et nous parle du
programme de la journée, cependant que le bus aux vitres boueuses cahote sur les chemins de terre qui
grimpent vers Naplouse .Le bus se fraye un chemin avec difficultés sur des routes en mauvaise état, étroites,
sinueuses et assez pentues où les véhicules se croisent non sans mal. Des hauteurs nous devinons sous un ciel
gris et écrasant une ville fatiguée et usée mais qui continue malgré tout à survivre. Sur cette route quelque fois
nous passons devant des épaves automobiles entassées et complètement désossées, sûrement le résultat du
passage de chars pour la majorité.
Arrivée à l'entrée de Naplouse les routes sont aussi en très mauvais état a cause des chenilles des chars. Nous
passons devant le principal bâtiment administratif de la ville complètement détruit, C'est le sort destiné à tout
bâtiment représentant l'autorité et le peuple palestinien et renfermant entre autre états civils actes de propriété,
actes de naissance etc. La mémoire d'un peuple dont on veut nier l'existence.
Khaled et Bassem nous reçoivent chaleureusement dans les locaux de leur parti ou nous rencontrerons après
une visite de la ville les représentants de tous les partis politiques de Naplouse . Bassem et Khaled sont nos 2 "
guides ", nous font donc visiter de nombreuses maisons et fabriques de la vieille ville détruites par l'armée
d'Israël. Bassem a 20 ans, il est étudiant en économie et parle un anglais impeccable, il sert d'interprète à son
oncle Khaled, une cinquantaine d'années.
.
La visite de la ville est très terrible : partout des ruines, sur tous les murs des portraits de combattants, de
familles, ou d'enfants tués par l'armée israélienne et des traces d'impacts de balles. Comme à Bethleem, au soir
du réveillon de Noël, de nombreux jeunes enfants souriants viennent à notre rencontre. Ils nous suivent au fil
des rues et des ruelles. " What's your name ? What's your name ? " Les petites voix résonnent sans cesse. On
se présente, ils se présentent. Khaled nous dit que l'un d'entre eux a pris une balle israélienne dans le ventre :
l'enfant nous montre sa cicatrice. Djamel fait des photos.
En de très nombreux endroits de la vieille ville, la même triste histoire se répète : uniquement pour tracer des
voies d'accès à l'armée, les bulldozers détruisent des maisons et des dizaines de personnes se retrouvent à la
rue. Nous entrons une boutique éventrée. C'est une petite sucrerie. Le patron d'une fabrique de loukoums nous
invite. Cet homme qui a fait, sans trop savoir de quoi il était accusé, 8 ans de prison, se remet difficilement et
depuis son commerce ne marche plus vraiment. Dommage, les loukoums roses et sucrés sont délicieux. Plus
loin c'est une fabrique de savons détruite, bombardée.
Une des choses les plus insoutenables que nous aient montrée nos amis palestiniens est un immense amas de
gravats : les ruines d'une maison détruite par un bulldozer israélien qui a roulé dessus malgré la présence à
l'intérieur de 9 personnes qui criaient : " laissez-nous sortir, ne nous tuez pas ! ". Ces gens ont été écrasés et
enterrés vivants dans les décombres de leur maison En fouillant dans les gravats on retrouvera un sac à main
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au bout duquel était encore accroché un bras ainsi que 2 personnes encore vivantes. . Un récit dur à encaisser,
le silence prime : on ne sait pas si on a envie de crier, de vomir, de pleurer…. Bassem semble lui aussi près de
craquer . il raconte alors que 4 de ses amis sont morts et un autre en prison.
Les photos de ses 2 meilleurs amis morts, il les porte sur lui, en médaillon sous son pull et sa veste. Au cours de
cette affreuse promenade, nous rencontrons de nombreux palestiniens accueillants et chaleureux qui tous ont à
pleurer la mort de parents et de proches.
Dans toute la ville on trouve partout collé sur les murs des centaines de photos à la mémoire des victimes de la
barbarie sioniste et nazi : Hommes, femmes, enfants, activistes ou non.
Naplouse, il faut le préciser, est sous couvre-feu depuis 108 jours. Ce qui signifie que de18h à 7h du matin
personne n'a le droit de marcher dans les rues, de sortir de sa maison. Pas de dérogation. Il est extrêmement
difficile de se rendre compte à quel point ce genre de mesures arbitraires peuvent bousiller la vie quotidienne
des gens ; difficile d'essayer d'imaginer ce qu'on ressent enfermé chez soi sans pouvoir recevoir ou visiter
quiconque, avec des tanks qui patrouillent dans les rues alentours…
Tous les Palestiniens que nous rencontrons dans les rues nous remercient d'être là, disent qu'ils veulent la paix
et qu'ils détestent la violence. Ces phrases nous les entendront des dizaines de fois, elles sonnent vraies, nous
ne doutons pas de la sincérité de nos interlocuteurs. Ils disent tous aussi leur amour de la France. Ils remercient
notre pays de les soutenir.
Dur de les détromper. Pourtant, nous ne nous sentons pas représentatifs de la France. D'une partie de l'opinion,
peut-être, on peut le souhaiter. Des institutions de notre pays, non !
On traverse la casbah, ruelles, passages, des marches, des porches, des étals de fruits et légumes, d'épices.
Puis la visite des maisons détruites se termine.
on repasse au local du P.P.P. où nous attendaient de nombreux responsables de partis politiques palestiniens :
Parti populaire, communiste, Front Populaire pour la Libération de la Palestine et Front démocratique pour la
libération de la Palestine, deux courants de la gauche palestinienne anti-impérialistes, le Fatah de Yasser Arafat
principale organisation palestinienne et aussi le Hamas dont l'influence est aussi importante. Six partis regroupés
à Naplouse dans un conseil qui prend de nombreuses décisions en commun. 5 hommes et une femme
représentatifs des différents courants de l'opinion palestinienne nous reçoivent donc, et nous parlent de leur
désir de paixNous rappelons à ces partis les objectifs de la campagne des CCIPPP qui visent, par delà projets
politiques des uns et des autres, à construire dans l'opinion publique un grand mouvement pour la paix, la justice
et la protection du peuple palestinien face à la colonisation et à l'apartheid imposé par l'armée d'ocupation
israélienne.
Nous déjà devons partir pour Balata, un camp de réfugiés, un peu à l'extérieur de Naplouse
L'entrevue terminée, il nous reste un peu plus d'1 heure avant le couvre-feu. 5 taxis jaunes nous embarquent à
toute vitesse en direction du camp.
Le camp de réfugié de Balata
En fin de journée nous visitons le camps de réfugié de Balata qui garde encore les stigmate du dernier
bombardement. Depuis 1948 et pendant 15 années les habitants ont vécu dans des tentes. Depuis ils vivent
entassés dans des constructions en dur, quelque fois jusqu'à 30 habitants par maison, pas de voiries pas
d'égout, problème d'organisation de distribution d'eau ou d'électricité et Comme tous les camps de réfugiés
Balata connaît un grave problème démographie.
Un camp, la plupart des gens s'imaginent que c'est un village de tentes, mais les habitants de Balata vivent ici
depuis longtemps pour la plupart, et ont construit des maisons en dur, même si au départ, elles n'ont pas été
faites pour durer : c'est en 48, après la Nakba, que les premiers réfugiés sont arrivés ici. Pendant 15 ans, les
familles ont en effet vécu là sous des tentes de toile. 29 000 personnes habitent ici dans un espace réduit, dans
ces maisons précaires, agencées de façon anarchique. Beaucoup d'entre eux parmi les premiers venant de la
ville de Jaffa. Mais il y a des arabes venus d'un peu toutes les villes de Palestine.
Dans ce camp nous avons rencontré le père d'un résistant qui, après son exécution sommaire par les soldats
israelien, ces derniers ont dynamités sa maison entraînant la destruction de maisons alentours sans compter les
30 membres de sa famille qui se retrouvèrent sans abri avant d'être logé chez de la famille ou des voisins.
Comme partout en Palestine les cas de destructions punitives de maisons à Balata ne manque pas.
De très nombreuses maisons détruites. Ces maisons abritaient généralement plusieurs familles (on peut
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compter environ 30 personnes par habitation). Le principe cynique de l'armée israélienne est clair : ils tuent le
résistant, le combattant (supposé), puis quelques jours après, ils sortent les gens de leur maison. Avec juste
leurs vêtements sur le dos. Puis dynamitent la maison. Ce qui évidemment endommage aussi les constructions
voisines et fait voler les vitres en éclats dans tout un quartier.
Sans oublier que les familles se retrouvent à la rue, obligées quand elles ont une famille de vivre chez eux.
Dépendant autrement des la solidarité des voisins. Le " terroriste " tué par l'armée étant souvent le chef de
famille, celui qui gagnait l'argent du foyer, la misère s'accroît.
Manal et Majib
Il est temps à présent de parler de Manal, cette jeune étudiante de Naplouse, très active au sein de l'association
Human Supporters. Cette association récente travaille sur les traumatismes psychologiques de la population, et
notamment des jeunes enfants. Deux Rouennais d'une autre mission, Pierre et Benoît, l'avaient invitée à
l'automne dernier pour 2 mois en France, où elle a donné de nombreuses conférences. Tout spécialement sur
son expérience de jeune Palestinienne : la 1e intifada lorsqu'elle était gamine et jetait ces cailloux dérisoires
contre les soldats israéliens, puis les espoirs de paix suscités par les accords d'Oslo, espoirs déçus, puis la
tentation du désespoir, avant de se consacrer à la cause des enfants. Majib et Manal ont bravé le couvre-feu
comme ils le font souvent pour nous rejoindre et nous présenter leurs expériences. Nous passons la soirée à
discuter avec eux. Chacun d'entre eux nous a expliqué en quoi consistait son travail. Ce qu'ils font est très
courageux, très difficile, et souvent dangereux, décourageant aussi. Manal avait apporté des dessins faits le jour
même par les jeunes enfants avec lesquels elle travaille. Des tas de sapins de Noël par exemple, dessinés par
plusieurs enfants musulmans pour un de leur petit copain chrétien. Mais aussi une silhouette de soldat israélien,
très bien découpée sur du papier blanc, aisément reconnaissable avec son casque et sa mitraillette. Elle a tout à
coup trouvé quelques enfants en train de transpercer cette silhouette à coup s de stylo… Un des seuls point
optimistes de l'exposé de Manal est la meilleure acceptation par la population de l'existence de traumatismes
psychologiques liés à l'occupation et ses violences. Il y a peu, dans cette société encore traditionnelle a bien des
égards, admettre rencontrer un psychologue s'était admettre être fou ! (n'est-ce pas encore la même chose en
France parfois ?).
Elle dit qu'à présent, il arrive que des adultes viennent la voir d'eux mêmes.
Mais on voisine toujours avec l'horreur dans les récits de nos amis palestiniens : un des rôles que Manal s'est
fixé est de protéger les ambulances et les brancardiers du Croissant Rouge, sur lesquels l'armée tire sans états
d'âme, en dépit de toutes les règles internationales concernant les secours au blessé. Protéger aussi les
enfants, car si nul ne peut les empêcher de jeter des cailloux sur les soldats (si nul n'en a le droit en fait), on peut
tenter de les protéger.
Avec l'aide d' " internationaux " comme nous (américains de l'ISM, ou européens du CCIPPP), elle se tient donc
entre les gamins et l'armée. C'est comme ça qu'elle a constaté un nouveau jeun inventé par les soldats :
contourner les internationaux pour viser soigneusement les enfants ! ! ! Là encore on reste sans voix…
Majib travaille pour le dialogue avec les jeunes israéliens anticolonialistes. Il est donc parfois encore plus mal
perçu que Manal par une partie de la population palestinienne, si excédée par les humiliations et les violences
quotidienne qu'elle a du mal à accepter parfois cette notion même de dialogue.
C'est un grand jeune homme qui a déjà beaucoup souffert. Il faut dire que Majib n'a pas eu de jeunesse, ayant
séjourné dans les prisons israéliennes de 13 ans à 16 ans. Il a été blessé par balle
En avril dernier, il a été à nouveau arrêté, ligoté, yeux bandés, et détenu comme de très nombreux autres
Palestiniens sous des tentes trop petites et pas chauffées. Les prisonniers ne pouvaient satisfaire aucun de leurs
besoins naturels : on les empêchait par exemple d'uriner 24h durant, on leur jetait la nourriture à même le sol,
qu'ils devaient s'ils craquaient manger par terre, les mains dans le dos.
Le récit des très nombreuses tortures dont sont victimes des gens arrêtés et détenus en toute arbitraire, une fois
encore nous a accablés. " Les jeunes Palestiniens n'ont pas droit au rêve ", a conclu Manal. A l'âge où les
jeunes rêvent d'avenir, de projets, de passions, eux doivent se battre pour les choses les plus élémentaires de la
vie, comme manger, se loger et étudier.
Lorsqu'on entend ce type de témoignage, on commence à comprendre le niveau de souffrance qui conduit les
plus desespérés aux attentats suicides. Les attentats sont le PRODUIT de la guerre colonisatrice israélienne ; et
non l'inverse, comme Sharon le fait croire -avec succès hélas- aux citoyens israéliens. Non, ce ne sont pas les
attentats qui légitiment une présence armée de plus en plus féroce dans les territoires occupés à la recherche
des soi-disant terroristes. C'est cette vie d'humiliation permanente qui, parfois, souvent individuellement, pousse
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les gens à bout. Les israéliens anti colonialiste manifestent souvent avec des pancartes où ils ont écrit " la
politique de Sharon nous tue tous, israéliens et palestiniens.
Fusillades à Naplouse le 26 décembre
Dans la nuit, certains de nous ont entendu des explosions et fusillades.
Le matin au réveil, nous apprenons que ces chiens ont instauré un couvre-feu que la population résistante
refuse de respecter. Cette nuit, il y eu un mort. Il y en aura 3 autres et 35 blessés. Le matin, on nous demande
donc d'intervenir dans la vieille ville, qui ressemble à la casbah, un palestinien serait blessé, enfermé avec des
soldats israéliens dans une maison de la vieille ville. Sur le passage a été posée une grenade à fragmentation
dégoupillée pouvant faire beaucoup de dégâts en cas de regroupements de Palestiniens. Explosion qui serait
provoquée par les soldats israéliens ( ?)
Nous passons un à un par dessus la grenade avec quelques appréhensions.
Arrivés dans une petite cour, juste au dessus de nous un soldat de merde nous tient en joue.
On ne voit que le canon de son arme et ses yeux. Il nous demande de partir. Nous refusons. 2 autres soldats
sortent de la maison, et ils sont très tendus. Manal entame les négociations pour récupérer le blessé, bien sûr il
nie qu'il y en ait un. Ils nous ordonnent encore de partir, nous refusons. L'autre soldat s'énerve, et il descend
l'escalier pour nous frapper. Il est retenu par l'autre soldat et quand Manal lui demande son nom, il lui répond : "
I'm Mister No ", à plusieurs reprises.
Malheureusement nous ne pouvons rien faire d'autre.
Nous nous replions dans une ruelle où des affrontements ont lieu entre les soldats
Et les jeunes (fusils d'assaut contre cailloux).
Quelques temps après les soldats se replient à bord de
leur jeep arrosée de cailloux.
Nous rejoignons ensuite un poste médical dans les
ruelles. Un poste avancé au rez de chaussée d'une
maison. Nous croyons comprendre que ce sont les
habitants de cette maison qui cèdent leur rez de
chaussée pour les soins aux blessés.
Des blessés, heureusement légers, sont amenés :
écolière asphyxiée par gaz lacrymogènes, un jeune avec
un impact de grenade lacrymogène.
Nous décidons d'accompagner les blessés au centre ville
où des échanges soldats armés contre jeunes lanceurs
de pierre ont lieu.
En sortant du dispensaire, nous croisons des
brancardiers, amenant un jeune mortellement blessé.
Quand nous arrivons sur les lieux, l'ambiance est
extrêmement tendue.
Des tireurs israéliens embusqués se retrouvent coincés
dans un cul de sac, et sont prêts à tout pour sortir de là.
Nous nous mettons entre les Palestiniens et les soldats,
les soldats ne nous tirent pas dessus mais ne manquent
pas de nous menacer et tirent en l'air pour nous
impressionner.
Une jeune fille sur le toit d'un immeuble, n'hésite pas à
leur lancer des pierres. Elle prend beaucoup de risques.
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Une 1e jeep réussit à sortir, la 2e après avoir lancé une
roquette de faible puissance qui traverse la porte
métallique d'une pâtisserie sans trop de dégâts
apparents occasionnant un bruit assourdissant.
Tout nous porte à penser et nos amis palestiniens le
confirment que la nuit sera chaude.
Nous sommes ensuite invités à la faculté de Naplouse,
Al Najah, où grouille une vie et une chaleur. C'est plein
d'espoir. Nous sommes reçus à bras ouverts.
On nous fait visiter les locaux d'une association, entièrement saccagés par les soldats israéliens. En quittant la
fac, nous croisons des soldats et des chars.
J'aperçois un enfant d'à peine 4 ans s'apprêtant à lancer une pierre sur un soldat.
Je l'appelle et lui demande de reposer la pierre. Ce qu'il fait.
Plus loin, 3 jeunes filles en pleurs se sont fait refuser le passage pour rentrer chez elles par de soldats postés un
peu plus haut.
Nous décidons de les accompagner.
Après avoir insisté, les soldats acceptent que nous passions par un chemin détourné, qui rallonge le trajet des
jeunes filles.
Un char nous apercevant nous vise de son canon pour nous impressionner.
Après avoir accompagné les 3 jeunes filles, nous tombons sur une infirmière et une vieille femme malade, ayant
des difficultés à se déplacer, comme pour les 3 jeunes filles nous les aidons à passer le barrage militaire.
Nous sommes invités à passer la nuit dans la nombreuse famille de Basem et Khaled . La soirée est très
agréable et chaleureuse malgré la tristesse des événements de la journée. Les enfants nous posent une
multitudes de questions. On chante, en arabe, en Français, en espagnol… On nous montre les photos de
famille, celles des proches disparus. Les discussions se poursuivront encore très tard dans la nuit.
Manifestation au village de Jayous le 29 décembre
Plus de mille villageois sont rassemblés sur la place du village. les représentants prennent la parole. A la tribune,
une banderole résume leur situation et leurs espérances : paix = justice, pas de paix avec un mur d'apartheid.
Sur les toits des bâtiment encadrant la place, des jeunes agitent des pancartes et des drapeaux palestiniens.
Puis la manifestation s'ébranle. La majorité des internationaux se portent à l'avant de la manifestation. Nous
faisons partie du groupe chargé de protéger l'arrière. Mais après avoir parcouru à peine 100 mètres, la
manifestation est arrêtée par l'armée. Soudain, des cris : une jeep est derrière nous et fonce sur la manifestation.
Nous devons nous décider en une fraction de seconde : faut-il nous écarter et laisser la jeep fonçant sur la foule
? Nous choisissons de barrer le chemin à la jeep pour protéger les manifestants. Devant les tee-shirts des
missions, le conducteur hésite, ralentit, accélère à nouveau puis se met au point mort et fait ronfler son moteur.
Le conducteur semble surexcité. Nous restons devant la
jeep. Trois militaires, matraque, grenade et pistolet à la
main sont sortis par l'arrière du véhicule. L'un semble crier
au conducteur de nous foncer dessus. La rue est en pente
et nous avons du mal à nous tenir en équilibre face à la
jeep qui se met à avancer de nouveau. Un militaire survolté
agite violemment sa matraque, on nous bouscule, l'un
d'entre nous tombe devant les roues de la jeep et se
blesse légèrement à la main. Le groupe est soudé. On
l'aide à se relever, lui évitant en même temps les coups de
matraques qui allaient pleuvoir sur lui. La jeep est passée
mais la manifestation a eu le temps de se disperser.
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L'armée se met à tirer sur les jeunes qui commencent à jeter des pierres. Réaction contrastée parmi les
internationaux.
Certains avec l'ISM, prennent le parti de rester sur la
route avec les jeunes qui jettent des pierres. Mais
l'armée lance des grenades lacrymo et tirent à balles
réelles.
A l'inverse, d'autres pensent au repli total. Mais chacun
se reprend et tous les internationaux restent en
essayant de se mettre à l'abri des tirs contre un mur,
prêts à intervenir si des blessés tombent sur la route.
C'est ce qui sera fait. Bilan : deux palestiniens blessés
dont une femme touchée à l'intérieur de sa maison. Un
journaliste palestinien a été arrêté, certains d'entre nous
vont parlementer avec les soldats pour sa libération, en
vain. Plusieurs Palestiniens viennent nous féliciter pour notre comportement devant la jeep, dont des jeunes
femmes du P.A.R .C. C'est si peu de chose face à ce qu'ils doivent supporter quotidiennement ! Les tirs se sont
arrêtés. Nous sommes invités par les villageois à prendre une collation avant de partir. Coucher de soleil
magnifique sur les terres du village désormais interdites aux palestiniens de Jayous…
La Palestine est encore plus belle ici avec ses oliviers centenaires, ses citronniers et ses mandariniers. Mais
après la manifestation, les tirs et les blessés, le contraste avec la beauté des choses en cette fin de journée
nous rend encore plus tristes au moment où nous devons remonter dans les cars et nous séparer des
Palestiniens et des membres des missions qui resteront sur place les jours suivants.
Récit de Jean-Louis, ouvrier syndicaliste à l'usine Renault Cléon
Ils resteront à jamais gravés dans ma mémoire tous ces regards croisés en Palestine.
Je n'oublierai jamais le regard horrifié de ces gens de Naplouse, racontant la mort de leurs
voisins ensevelis sous les décombres de leur maison, démolie par un bulldozer israélien.
Je n'oublierai jamais le regard sans vie de ce professeur d'al-Khader, humilié la veille, devant
ses, élèves, par les soldats de l'armée d'occupation israélienne, battu au sol et incarcéré,
parce qu'un élève a lancé une pierre sur un véhicule de l'armée.
Je n'oublierai Jamais le regard hébété de ce militaire isrélien à Naplouse, les yeux exorbités de
peur, qui refuse au médecin palestinien de voir le blessé à l'intérieur de la maison et à nous,
en mission civile, de l'évacuer.
Je n'oublierai Jamais le regard humilié de ce Palestinien au checkpoint de Ramallah, qui baisse
la tête en sortant sous les insultes du soldat arrogant, après des heures passées sous la pluie et
le froid.
Je n'oublierai jamais le regard déterminé de Maya l'Israélienne, militante des Femmes en
noir qui dénonce chaque semaine les atrocités qui s'accumulent de jour en jour. Pendant notre
séjour d'une semaine :
- plus de 60 maisons palestiniennes ont été démolies ( au total 2700 maisons en 2 ans
d'Intifada)
- 15 morts durant cette semaine sans compter les blessés, les détentions administratives, les
assassinats ciblés. les couvre-feux arbitraires...
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Et je n'oublierai pas non plus le regard complice et respectueux des Palestiniens qui viennent la
saluer ...
Je n'oublierai jamais le regard fataliste du marchand de souvenirs de Bethléem , qui en a marre des couvre-feux
à répétition, privé de revenu ( chiffre d'affaires réduit à néant ) ses enfants traumatisés, enfermés à la maison à
longueur de journées. Pessimiste sur l'avenir : convaincus que la guerre à l'Irak va permettre à Sharon d'en finir
avec la Palestine...
Je n'oublierai Jamais le regard volontaire de Shérine l'étudiante de Naplouse, qui fait 4 heures de marche à
travers la montagne pour éviter les barrages militaires et leurs humiliations. Sa détermination, sa volonté
d'apprendre, de connaître, de rencontrer m'incitent à penser qu'il y a de l'espoir malgré tout.
Enfin je n'oublierai jamais le regard frondeur de ces enfants jouant dans les rues de Naplouse me demandant :
comment tu t'appelles ?
Tu viens d'où ? Et posant pour la photo devant une affiche d'enfant assassiné en faisant le V de la victoire.
Jean-Louis
Récit de Denis et Florence de la Confédération Paysanne de l'Eure
Un moyen de résistance et de survie !
" Sur les traces de José Bové ", puisqu'il avait participé à la 1e mission civile en Palestine en juin 2001, 3
paysans de la Confédération Paysanne de l'Eure ont rencontré les paysans palestiniens, avec leur mission, la
40e , du 22 décembre au 29 décembre 2002.
Les onze normands, représentants de divers syndicats et différents corps de métiers, ont voulu rencontrer les
gens " là-bas ", ce pays qui semble oublié de tous.
Un pays occupé où l'activité professionnelle est fortement contrariée. Tous les secteurs sont touchés. Le PARC
(Palestinian Agricultural Relief Commitees), comité palestinien d'entraide agricole, a été créé en 1983 par des
jeunes ingénieurs agronomes, des étudiants et des paysans. C'est souvent un pays de terrains arides et
caillouteux, les colons israéliens ont pris les meilleures terres. En l'absence de toute structure gouvernementale
susceptible d'assister les fermiers dans leur travail (à cause de l'occupation), ils décident de se réunir pour
fournir services et conseils.
Aujourd'hui, les paysans souffrent de la baisse de leurs revenus à cause de la réduction des débouchés (aucun
produit palestinien ne sort des territoires occupés), de la sécheresse (guerre de l'eau), du manque d'expertise
technique, de l'érosion des sols et surtout de l'occupation militaire de leur territoire et des destructions des serres
et structures agricoles.
Depuis les accords d'Oslo en 1993, signés entre Israël et l'OLP, la Cisjordanie est atomisée en infimes enclaves.
Une toute petite portion reste sous administration palestinienne, tandis que d'autres zones sont habitées par les
colonies juives et soumises aux autorités militaires israéliennes. Avec le bouclage des territoires, c'est toute la
vie qui est paralysée, les Palestiniens ne peuvent plus passer d'une ville à un village, écoles ou hôpitaux sont
détruits ou bouclés, et les 15000 journaliers travaillant en Israël se retrouvent aujourd'hui sans emploi. Les
barrages empêchent les paysans d'accéder à leurs terres et à transporter les produits vers des magasins locaux,
ce qui provoque partout une pénurie grave de légumes, fruits, viande et produits laitiers. Avec l'augmentation du
chômage, l'agriculture devient l'unique moyen de subsistance, il faut donc la développer et former les gens.
Le P.A.R.C. travaille sur la réduction de l'usage des pesticides, engrais chimiques, à la fabrication du compost, à
la prévention des maladies et parasites par des méthodes naturelles, à la culture sous serre. Le P.A.R.C.
reconstruit des voies d'accès pour remplacer les routes détruites par les chars. Il propose des formations aux
femmes dans l'élevage de volailles, de moutons, dans la transformation des produits alimentaires pour
l'autosuffisance dans les foyers. Ce travail permet aussi de lutter contre la confiscation des terres car il est
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toujours plus difficile à l'occupant d'expulser des familles qui travaillent sur leurs terres. Rencontrer ces paysans
a été pour nous une expérience très enrichissante tant sur le côté humain que sur le plan de l'organisation pour
une solidarité paysanne et rurale. Notre présence leur a apporté un soutien moral mais ça a été aussi un
échange pour des solutions à l'entraide paysanne.
Leur économie solidaire marche avec un commerce équitable. Le P.A.R.C a trouvé avec des organisations, un
débouché pour les produits transformés. C'est une véritable alternative à l'impossibilité d'exporter leurs produits
frais à causes des mesures de sécurité imposées par Israël. Une petite usine créée par le P.A.R.C résout ce
problème au moins pour la transformation des légumes. Ceci permet de retirer du marché les surplus
saisonniers, et a l'avantage de maintenir le prix donné aux fermiers. Des paysans qui cultivent les oliviers pour la
production d'huile ont déjà été confrontés à la perte des territoires, en raison de l'installation des colonies juives.
La valorisation de leurs terres restantes est alliée ainsi à une plus grande production de valeur ajoutée, moyen
de limiter les pertes. Les missions civiles sont donc utiles aussi pour témoigner des exactions commises par les
colons. A Yanoun par exemple, la nuit il viennent souiller l'eau des citernes en y versant leurs selles et détruisent
les bâtiments agricoles. Ils font planer une terreur permanente sur les villageois pour les amener à fuir afin de
récupérer leurs terres. La présence d'internationaux des missions civiles qui se relaient sur place aide les
familles à résister et à garder leurs terres.
Récit de Denis
Un voyage là-bas ? pour quoi faire ? c'est la guerre !
Oui, mais la curiosité, l'envie de comprendre !
Et puis une guerre c'est 2 états ou 2 armées face à face, là-bas il n'y en a qu'une.
A l'arrivée, c'est Israël ; et là, première évidence, pas de traces de guerre, mais l'armée est omniprésente ;
impressionnant tous ces jeunes de 18 ans, garçons et filles, fusil mitrailleur au côté, qui toisent le moindre intrus,
la moindre personne susceptible d'être soupçonnable.
Israël est un Etat moderne, " européen " presque, dynamique, volontaire, conquérant et soucieux de faire partie
du club des " grands ". A Tel-Aviv on se croirait dans un quartier moderne de Los Angeles. Voilà un pays qui se
donne l'air tout à fait normal. Contre qui sont-ils donc en guerre, contre d'hypothétiques antisémites, contre la
terre entière ? contre eux-mêmes ?
Et puis on passe de l'autre côté ; l'envers du décor, là où c'est interdit. C'est la première fois que je dépasse le
sud de la Corse. Mon premier pays arabe !! quel choc !
On oublie tous les clichés et les a-prioris pour tout regarder, tout écouter, bouche bée…
Les sujets d'étonnement ne manquent pas ; leur regard profond, leur calme, leur envie de rencontre, de
discussion, leur sens de l'accueil ; je n'ai jamais tant bu de thé de ma vie.
A tel point que j'en oublie presque les maisons détruites, les routes saccagées, les barbelés, les camps de
réfugiés, ça de toutes façons, je m'y attendais un peu.
Et ça ne fait que rendre leur gentillesse encore plus méritoire.
La Palestine c'est un peuple reclus, vivant de peu, vivant peu, constamment bafoué, à cause de quelques
extrémistes ou quelques désespérés, mais soudé et digne.
Quelle capacité à endurer les humiliations et la précarité !!
Le plus surprenant au bout d'une semaine, ce n'est plus la " guerre ", le côté militaire n'est que la partie émergée
de l'iceberg !
Le plus insidieux, le plus dévastateur, c'est la destruction de la société civile palestinienne ; infrastructures,
moyens de communication, administration, même le passé… !
La technique employée est le morcellement , l'atomisation de leur territoire, sans compter le poids de la
présence continuelle d'Israéliens (militaires ou colons).
Israël n'est pas un état voisin, mais plutôt un prédateur qui a avalé une très grosse proie et qui essaie de la
digérer inexorablement, en continuant de faire les yeux doux ou reste du monde, qui ne veut pas voir.
Deux peuples qui s'opposent, se refusent, pour une terre " trois fois sainte ", un territoire à " haute valeur
historique ajoutée ".
Curieux pays que cet Israël dont on est soulagé de partir.
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Je n'ai même pas envie d'aller voir l'incontournable mur des lamentations.
Mais est-ce vraiment l'heure de se lamenter ?
Denis
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