DP CNES ONCFS - Le Centre Spatial Guyanais
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Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais Dossier de presse Contact presse CNES Marie-Françoise Bahloul - Tel. 06 94 23 09 73 - [email protected] Contact presse ONCFS David Gaillardon – Tél. INFOS >> Tout sur le CNES/CSG | Le CNES/CSG sur Facebook | Suivez l'actualité des lancements Sommaire Communiqué de presse de synthèse 2 I/ Les objectifs de la convention CNES/ONCFS 4 II/ Le protocole de l’étude 5 III/ Les premiers résultats du piégeage photographique 7 IV/ Les prochaines étapes 7 V/ Le CNES et la biodiversité au Centre Spatial Guyanais 9 VI/ Les missions de l’ONCFS 11 Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013 2 Kourou, le 22 mai 2014 REF 2013/08 COMMUNIQUÉ DE PRESSE Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais Le CNES et l’ONCFS, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage ont signé une convention de collaboration de recherche sur 3 ans, pour étudier la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais. L’objectif : établir un inventaire et un suivi des grands mammifères terrestres présents sur la base spatiale, comme la biche rouge, le tapir et le jaguar. La première partie de l’étude a permis de recueillir près de 80 000 images en trois mois, grâce aux pièges photographiques automatiques disposés sur le terrain. Avec au minimum 27 espèces répertoriées, elles témoignent d’une grande diversité et se révèlent riches en enseignement pour l’analyse scientifique à venir. La deuxième étape, comporte un dispositif de comptage à l’œil nu, pour récolter des données chiffrées sur l’abondance des différentes espèces. Le CNES, pilote du programme, apporte sa contribution logistique et financière dans le cadre du programme d’études et de recherche environnemental du Centre Spatial Guyanais. L’ONCFS apporte sa contribution scientifique et technique dans le cadre de ses missions de contribution à la sauvegarde de la Biodiversité et à la préservation de la biodiversité de l’outre-mer. Bernard Chemoul, Directeur du Centre Spatial Guyanais au CNES, Cécile RichardHansen et Rachel Berzins, Chargées d'étude sur la Faune de Guyane à l’ONCFS l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, ont présenté la convention et les premiers résultats de l’étude lors d’une conférence de presse, jeudi 26 septembre 2013 au Centre Spatial Guyanais à Kourou. Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013 3 I/ Les objectifs de la convention Le CNES souhaite mieux connaître le patrimoine naturel présent sur le territoire de 700 km² du Centre Spatial Guyanais, en tant que propriétaire d'espaces naturels non protégés. L’ONCFS, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage a développé une expertise scientifique en Guyane, dans le domaine du suivi de la grande faune. Les deux organismes ont signé une convention qui définit les modalités de partenariat, pour réaliser, en commun, le programme intitulé : «Etude de la grande faune terrestre sur le Centre Spatial Guyanais » Le programme de recherche est mené de façon partenariale entre le CNES et l’ONCFS. Il consiste à établir un inventaire et un suivi faunistique de la grande faune dans le périmètre du CSG par la mise en place de pièges photographiques, la réalisation d’Indices Kilométriques d’Abondance (IKA), voire, à plus long terme la capture d’individus (jaguars, pécaris à lèvres blanches) pour les équiper de colliers GPS/satellite et établir un suivi télémétrique offrant des données biologiques de référence (domaine vitaux) pour les espèces considérées. Le CNES, pilote du programme, apporte sa contribution logistique et financière dans le cadre du programme d’études et de recherche environnemental du Centre Spatial Guyanais. L’ONCFS apporte sa contribution scientifique et technique dans le cadre de l’Axe 1 « Contribuer à la sauvegarde de la Biodiversité », Enjeu 5 « Participer à la préservation de la biodiversité de l’outre-mer » de son contrat d’objectif 2012-2014. Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013 4 II/ Le protocole de l’étude Comme sur tout le territoire guyanais, la « grande faune » présente au Centre Spatial Guyanais, est discrète et souvent difficile à observer, et plus encore à étudier. Les faibles densités, les rythmes nocturnes et le milieu naturel très dense, rendent les méthodes d’étude directes difficiles à réaliser. Les principales deux méthodes mises en œuvre sur ce projet sont le piégeage photographique et le transect linéaire. Elles permettent d’appréhender la diversité de la faune présente, ainsi que, pour un certain nombre d’espèces, de quantifier leurs abondances. L’inventaire faunistique par piège photographique Le « camera trapping » ou piégeage photographique automatique, s’est beaucoup développé ces dernières années, pour étudier la faune forestière discrète, dans de nombreux pays. La méthode est basée sur la détection de la « chaleur en mouvement » et active un système de prise de vue au passage des animaux. Elle fournit de nombreuses informations scientifiques, comme la présence, l’utilisation de l’habitat, les rythmes d’activité, la connaissance des déplacements, voire des densités, ainsi qu’un support abondamment imagé des objets d’étude. Les espèces ciblées sont uniquement terrestres, principalement des mammifères et de gros oiseaux. Un réseau de 37 sites de « piégeage photographique », a été déterminé, chaque site étant composé de deux pièges face à face. Le dispositif est basé sur une double échelle, adaptée aux différents types de grande faune présente sur le site : - Pour obtenir une estimation fiable du nombre et de la densité de jaguar sur un site, une superficie de 200 km² est nécessaire, avec un espacement des pièges d’environ 3 km. - Pour les tapirs ou les ocelots, qui sont des espèces plus petites avec des déplacements moins importants, le réseau de pièges est basé sur un espacement inter-pièges d’environ 1 km. - Pour des espèces à plus faible rayon d’action, comme les biches rouges (Mazama americana), un réseau encore plus serré doit être réalisé, en réutilisant des pièges à des périodes différentes, ou selon les priorités d’études souhaitées. Chaque « site » de piégeage est constitué de deux appareils se faisant face, pour photographier les deux flancs des animaux qui passent. Il s’agit d’un élément indispensable pour identifier des individus, grâce aux taches de pelage, à leur morphologie ou leurs cicatrices, repérer ainsi leurs déplacements (photos prises sur différents sites), puis extrapoler leur nombre et leur densité sur la zone, par des méthodes statistiques adaptées. Le modèle sélectionné allie la rapidité indispensable à la « capture » d’animaux en déplacement, avec la possibilité de faire des photos couleur de nuit, grâce à un système de flash par diodes. Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013 5 L’estimation des abondances d’espèces En complément du piège photographique, le transect linéaire fournit des estimations fiables et standardisées des abondances ou des densités des espèces observées. Plus léger à mettre en œuvre, il demande une expertise de terrain et un gros investissement en temps de personnel. Il s’agit de la méthode d’analyse d’abondance des populations de mammifères la plus fréquemment employée, surtout dans le cas d’animaux de taille suffisante, vivant en milieu forestier, et particulièrement en milieu forestier tropical. Le principe de base est le déplacement d’un observateur sur un axe linéaire, par exemple un layon en forêt, sur un trajet d’une longueur déterminée. On établit plusieurs layons, longs de 3 km en moyenne. Les layons doivent être mesurés précisément et relativement nettoyés pour éviter les bruits en marchant, et la perte d’attention de l’observateur pour éviter les obstacles. Des repères tous les 100 m aident l’observateur à se repérer, à positionner les observations sur la longueur du layon, et à ajuster sa vitesse de déplacement pendant les comptages. Le transect doit être parcouru toujours à la même heure, par un seul observateur, à une vitesse régulière et inférieure ou égale à 1 km / h. Des arrêts brefs et réguliers sont effectués pour identifier des bruits ou préciser les observations. Les divers transects sont répétés 1 à 2 fois par jour, jusqu’à cumuler une centaine de kilomètres dans une saison déterminée. Au cours du comptage, le déplacement est donc très lent et silencieux, et on note à chaque rencontre l’espèce, l’heure d’observation, la taille et la composition du groupe, l’emplacement sur le layon, la distance perpendiculaire entre l’animal et le layon. A partir de ces relevés de terrain, une première analyse des données est possible : l’Indice Kilométrique d’Abondance (IKA), c’est-à-dire le nombre d’observations effectuées par rapport à la longueur de transect parcourue. S’il ne fournit pas une valeur brute de densité, l’IKA fournit une valeur comparative claire de l’évolution de l’abondance dans une zone, en fonction du temps. Il peut permettre également des comparaisons entre zones, mais il dépend des conditions de visibilité. Dans un deuxième temps, des calculs plus complexes permettent d'aborder des estimations de densité, c’est à dire du nombre d’individus présents par kilomètre carré dans un site. Grâce à la mesure des distances d'observation, on peut en effet déduire la probabilité de détection des animaux selon leur localisation. Un logiciel spécialisé a été développé pour analyser ce type de données, qui permet d’effectuer tous les calculs (Modélisation de la probabilité de détection en fonction de la distribution des distances relevées). L’avantage de cette méthode est de prendre en compte statistiquement le fait qu’un certain nombre d’animaux ne sont pas vus. Son principal inconvénient vient du fait qu’il faut un grand nombre d’observations par espèce, pour pouvoir effectuer ces calculs, ce qui est difficile en forêt guyanaise. En Guyane, ainsi que dans tout le bassin amazonien, des transects de ce type ont été réalisés sur de nombreux sites d’études, ce qui permet des comparaisons intéressantes. Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013 6 III/ Les premiers résultats du piégeage photographique Plus de 80 000 images ont été prises en trois mois et ont permis de répertorier au moins 27 espèces : • • • • • • • • • • • • • Coati Tapir Biche rouge Tatou 9 bandes Pian (didelphis) Agami Agouti Chat marguay Pac Puma Hocco Cariacou Jaguar • TamanduaTinamou varié Acouchi Grand tinamou Ocelot Grand tamanoir (avec petit sur le dos) Deux rarissimes tatous géants en accouplement (gran cabassou) Tayra Ecureuil Buse, colombe, et autres opossums Puma • • • • • • • • Tatou géant • • • • • • Pecari a levre blanche Pecari à collier Xx Xx xx Pécari à collier Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013 7 IV/ Les prochaines étapes Après la biche, ce sera donc au tour du "tig marké" (jaguar) et du "maïpouri" (tapir) de passer sous les projecteurs de l’ONCFS. Le piégeage photographique commencera pour le jaguar en saison sèche, en octobre, sur une superficie de 700 km², avec des stations à plusieurs kilomètres d’intervalle sur tout le CSG. Signée pour trois ans, la convention permettra d’étudier plusieurs espèces, mais aussi plusieurs milieux pour le même animal. Par exemple, pour la biche rouge, la forêt est le premier terrain étudié et les zones d’alternance bosquet/savane devraient être les prochaines. A plus long terme, il est prévu de capturer des individus comme le jaguar ou le pécari à lèvres blanches pour les équiper de colliers GPS. Ce dispositif permet d’obtenir des données biologiques de référence, notamment de caractériser les zones de vie des espèces visées. Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013 8 V/ Le CNES et la biodiversité au Centre Spatial Guyanais Le Centre Spatial Guyanais, Port Spatial de l’Europe est l’une des bases de lancement les plus modernes au monde. Il s’étend sur 700 km², entre la forêt amazonienne et l’Océan Atlantique, sur les communes de Kourou et Sinnamary. Représentant de l’Etat français, état de lancement sur la Base, le CNES au CSG est responsable de la sauvegarde et de la sécurité des personnes, des biens et de l’environnement. Il réalise les études réglementaires préalables à l’exploitation des installations et surveille l’impact des activités spatiales sur l’environnement. Il met en œuvre les plans de mesures au Centre Spatial Guyanais pour surveiller la faune aquatique et l’avifaune, la qualité de l’air, de l’eau, des sédiments et l’impact du nuage de combustion sur la végétation arborée. Parler de biodiversité au CSG : un constat depuis plusieurs années Les plans de mesure ont permis et permettent encore d’établir un inventaire de plus en plus complet de la biodiversité faunistique et floristique du CSG, grâce aux observations réalisées sur le terrain. En parallèle, l’accès réglementé et l’interdiction du port d'arme et du prélèvement d’espèces animales, favorisent une protection naturelle du site et le développement d’une biodiversité floristique et faunistique très riche. Le domaine du Centre Spatial Guyanais est donc l’un des plus grands espaces naturels non protégés du littoral guyanais, abritant une biodiversité rare, observée depuis plusieurs années et en grande partie préservée. Le CNES, propriétaire de ces espaces, veut mieux connaitre et valoriser son patrimoine naturel. Il noue des partenariats depuis plusieurs années avec des organismes ou associations. Les partenariats avec d’autres organismes L’ONF, l’Office National des Forêts, gère le patrimoine forestier du CSG depuis plus de 40 ans, par le biais de conventions avec le CNES. Les objectifs sont de contrôler la fréquentation sur l'ensemble du domaine du CSG, protéger les espèces et milieux naturels, étudier les écosystèmes pour mieux les connaître et les appréhender et valoriser le patrimoine naturel et humain. Des chercheurs du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) mènent, au CSG, une étude sur la dynamique des champs surélevés, dans le domaine de l’archéologie et de l’écologie des sols. Une thèse sur la vulnérabilité du littoral guyanais porte sur l’étude et la modélisation de la variabilité morphodynamique par données spatiales au voisinage de Kourou. L’objectif est de comprendre par exemple, le comportement des bancs de vase par rapport aux courants marins, et de mieux connaître la rythmicité du phénomène (alternance bancs de vase et plages) dans le temps. Ecobios observe l’avifaune sur le domaine du CSG. Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013 9 Le GEPOG (Groupe d’Etude et de Protection des Oiseaux de Guyane), association ornithologique a pour objectif la découverte, l'étude et la protection des oiseaux et de leur biotope en Guyane. Le CNES met à leur disposition le site Agami pour observer l’avifaune et notamment la picolette. Hydréco observe la faune aquatique sur le domaine du CSG. Convention CNES/ORA, l’Office Régional de l’Air, pour la transmission des données collectées sur la qualité de l’air et la météo lors des lancements Ariane 5. Le CNES participe aux Assemblées Générales de l’ORA de Guyane Convention CNES/IRD, l’Institut de Recherche pour le Développement, pour le suivi de la Stachytarpheta angustifolia, plante protégée découverte sur le site de Soyouz. Université des Antilles et de la Guyane – Unité Mixte de Recherche ECOFOG – CIRAD. Thèse relative à l’étude de la croissance interannuelle des arbres de la forêt tropicale guyanaise : recherche de signature dans le bois d’évènements importants comme les épisodes de saison sèche et des lancements depuis la base de Kourou. Université des Antilles et de la Guyane. Chaire d’excellence portant sur l’étude de la cinétique du nuage résultant de la combustion des étages d’accélération à poudre d'Ariane 5. WWF / ONCFS / SEPANGUY. Depuis 2006, installation d’un camp isolé sur les plages du CSG afin de comptabiliser les pontes de tortues marines. Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013 10 VI/ Les missions de l’ONCFS Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013 11