DP CNES ONCFS - Le Centre Spatial Guyanais

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DP CNES ONCFS - Le Centre Spatial Guyanais
Le CNES et l’ONCFS étudient
la grande faune terrestre
au Centre Spatial Guyanais
Dossier de presse
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Sommaire
Communiqué de presse de synthèse
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I/ Les objectifs de la convention CNES/ONCFS
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II/ Le protocole de l’étude
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III/ Les premiers résultats du piégeage photographique
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IV/ Les prochaines étapes
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V/ Le CNES et la biodiversité au Centre Spatial Guyanais
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VI/ Les missions de l’ONCFS
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Dossier de presse « Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais » - Septembre 2013
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Kourou, le 22 mai 2014
REF 2013/08
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le CNES et l’ONCFS étudient la grande faune terrestre
au Centre Spatial Guyanais
Le CNES et l’ONCFS, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage ont
signé une convention de collaboration de recherche sur 3 ans, pour étudier la
grande faune terrestre au Centre Spatial Guyanais.
L’objectif : établir un inventaire et un suivi des grands mammifères terrestres
présents sur la base spatiale, comme la biche rouge, le tapir et le jaguar.
La première partie de l’étude a permis de recueillir près de 80 000 images en trois
mois, grâce aux pièges photographiques automatiques disposés sur le terrain. Avec
au minimum 27 espèces répertoriées, elles témoignent d’une grande diversité et se
révèlent riches en enseignement pour l’analyse scientifique à venir.
La deuxième étape, comporte un dispositif de comptage à l’œil nu, pour récolter des
données chiffrées sur l’abondance des différentes espèces.
Le CNES, pilote du programme, apporte sa contribution logistique et financière dans le
cadre du programme d’études et de recherche environnemental du Centre Spatial
Guyanais.
L’ONCFS apporte sa contribution scientifique et technique dans le cadre de ses missions
de contribution à la sauvegarde de la Biodiversité et à la préservation de la biodiversité de
l’outre-mer.
Bernard Chemoul, Directeur du Centre Spatial Guyanais au CNES, Cécile RichardHansen et Rachel Berzins, Chargées d'étude sur la Faune de Guyane à l’ONCFS l’Office
National de la Chasse et de la Faune Sauvage, ont présenté la convention et les premiers
résultats de l’étude lors d’une conférence de presse, jeudi 26 septembre 2013 au Centre
Spatial Guyanais à Kourou.
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I/ Les objectifs de la convention
Le CNES souhaite mieux connaître le patrimoine naturel présent sur le territoire de 700 km² du
Centre Spatial Guyanais, en tant que propriétaire d'espaces naturels non protégés.
L’ONCFS, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage a développé une expertise
scientifique en Guyane, dans le domaine du suivi de la grande faune.
Les deux organismes ont signé une convention qui définit les modalités de partenariat, pour
réaliser, en commun, le programme intitulé : «Etude de la grande faune terrestre sur le Centre
Spatial Guyanais »
Le programme de recherche est mené de façon partenariale entre le CNES et l’ONCFS.
Il consiste à établir un inventaire et un suivi faunistique de la grande faune dans le périmètre du
CSG par la mise en place de pièges photographiques, la réalisation d’Indices Kilométriques
d’Abondance (IKA), voire, à plus long terme la capture d’individus (jaguars, pécaris à lèvres
blanches) pour les équiper de colliers GPS/satellite et établir un suivi télémétrique offrant des
données biologiques de référence (domaine vitaux) pour les espèces considérées.
Le CNES, pilote du programme, apporte sa contribution logistique et financière dans le cadre du
programme d’études et de recherche environnemental du Centre Spatial Guyanais.
L’ONCFS apporte sa contribution scientifique et technique dans le cadre de l’Axe 1 « Contribuer à
la sauvegarde de la Biodiversité », Enjeu 5 « Participer à la préservation de la biodiversité de
l’outre-mer » de son contrat d’objectif 2012-2014.
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II/ Le protocole de l’étude
Comme sur tout le territoire guyanais, la « grande faune » présente au Centre Spatial Guyanais,
est discrète et souvent difficile à observer, et plus encore à étudier. Les faibles densités, les
rythmes nocturnes et le milieu naturel très dense, rendent les méthodes d’étude directes difficiles à
réaliser.
Les principales deux méthodes mises en œuvre sur ce projet sont le piégeage photographique
et le transect linéaire. Elles permettent d’appréhender la diversité de la faune présente, ainsi que,
pour un certain nombre d’espèces, de quantifier leurs abondances.
L’inventaire faunistique par piège photographique
Le « camera trapping » ou piégeage photographique automatique, s’est beaucoup développé ces
dernières années, pour étudier la faune forestière discrète, dans de nombreux pays. La méthode
est basée sur la détection de la « chaleur en mouvement » et active un système de prise de vue
au passage des animaux.
Elle fournit de nombreuses informations scientifiques, comme la présence, l’utilisation de l’habitat,
les rythmes d’activité, la connaissance des déplacements, voire des densités, ainsi qu’un support
abondamment imagé des objets d’étude. Les espèces ciblées sont uniquement terrestres,
principalement des mammifères et de gros oiseaux.
Un réseau de 37 sites de « piégeage photographique », a été déterminé, chaque site étant
composé de deux pièges face à face.
Le dispositif est basé sur une double échelle, adaptée aux différents types de grande faune
présente sur le site :
- Pour obtenir une estimation fiable du nombre et de la densité de jaguar sur un site, une
superficie de 200 km² est nécessaire, avec un espacement des pièges d’environ 3 km.
- Pour les tapirs ou les ocelots, qui sont des espèces plus petites avec des déplacements moins
importants, le réseau de pièges est basé sur un espacement inter-pièges d’environ 1 km.
- Pour des espèces à plus faible rayon d’action, comme les biches rouges (Mazama americana),
un réseau encore plus serré doit être réalisé, en réutilisant des pièges à des périodes différentes,
ou selon les priorités d’études souhaitées.
Chaque « site » de piégeage est constitué de deux appareils se faisant face, pour photographier
les deux flancs des animaux qui passent. Il s’agit d’un élément indispensable pour identifier des
individus, grâce aux taches de pelage, à leur morphologie ou leurs cicatrices, repérer ainsi leurs
déplacements (photos prises sur différents sites), puis extrapoler leur nombre et leur densité
sur la zone, par des méthodes statistiques adaptées.
Le modèle sélectionné allie la rapidité indispensable à la « capture »
d’animaux en déplacement, avec la possibilité de faire des photos couleur
de nuit, grâce à un système de flash par diodes.
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L’estimation des abondances d’espèces
En complément du piège photographique, le transect linéaire fournit des estimations fiables et
standardisées des abondances ou des densités des espèces observées. Plus léger à mettre en
œuvre, il demande une expertise de terrain et un gros investissement en temps de personnel.
Il s’agit de la méthode d’analyse d’abondance des populations de mammifères la plus
fréquemment employée, surtout dans le cas d’animaux de taille suffisante, vivant en milieu
forestier, et particulièrement en milieu forestier tropical.
Le principe de base est le déplacement d’un observateur sur un axe linéaire, par exemple un layon
en forêt, sur un trajet d’une longueur déterminée. On établit plusieurs layons, longs de 3 km en
moyenne. Les layons doivent être mesurés précisément et relativement nettoyés pour éviter les
bruits en marchant, et la perte d’attention de l’observateur pour éviter les obstacles. Des repères
tous les 100 m aident l’observateur à se repérer, à positionner les observations sur la longueur du
layon, et à ajuster sa vitesse de déplacement pendant les comptages. Le transect doit être
parcouru toujours à la même heure, par un seul observateur, à une vitesse régulière et inférieure
ou égale à 1 km / h. Des arrêts brefs et réguliers sont effectués pour identifier des bruits ou
préciser les observations. Les divers transects sont répétés 1 à 2 fois par jour, jusqu’à cumuler une
centaine de kilomètres dans une saison déterminée.
Au cours du comptage, le déplacement est donc très lent et silencieux, et on note à chaque
rencontre l’espèce, l’heure d’observation, la taille et la composition du groupe, l’emplacement sur
le layon, la distance perpendiculaire entre l’animal et le layon.
A partir de ces relevés de terrain, une première analyse des données est possible : l’Indice
Kilométrique d’Abondance (IKA), c’est-à-dire le nombre d’observations effectuées par rapport à
la longueur de transect parcourue. S’il ne fournit pas une valeur brute de densité, l’IKA fournit une
valeur comparative claire de l’évolution de l’abondance dans une zone, en fonction du temps. Il
peut permettre également des comparaisons entre zones, mais il dépend des conditions de
visibilité.
Dans un deuxième temps, des calculs plus complexes permettent d'aborder des estimations de
densité, c’est à dire du nombre d’individus présents par kilomètre carré dans un site. Grâce à la
mesure des distances d'observation, on peut en effet déduire la probabilité de détection des
animaux selon leur localisation. Un logiciel spécialisé a été développé pour analyser ce type de
données, qui permet d’effectuer tous les calculs (Modélisation de la probabilité de détection en
fonction de la distribution des distances relevées).
L’avantage de cette méthode est de prendre en compte statistiquement le fait qu’un certain
nombre d’animaux ne sont pas vus. Son principal inconvénient vient du fait qu’il faut un grand
nombre d’observations par espèce, pour pouvoir effectuer ces calculs, ce qui est difficile en forêt
guyanaise.
En Guyane, ainsi que dans tout le bassin amazonien, des transects de ce type ont été réalisés sur
de nombreux sites d’études, ce qui permet des comparaisons intéressantes.
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III/ Les premiers résultats du piégeage photographique
Plus de 80 000 images ont été prises en trois mois et ont permis de répertorier au moins 27
espèces :
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Coati
Tapir
Biche rouge
Tatou 9 bandes
Pian (didelphis)
Agami
Agouti
Chat marguay
Pac
Puma
Hocco
Cariacou
Jaguar
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TamanduaTinamou
varié
Acouchi
Grand tinamou
Ocelot
Grand tamanoir (avec
petit sur le dos)
Deux rarissimes tatous
géants en
accouplement (gran
cabassou)
Tayra
Ecureuil
Buse, colombe, et
autres opossums
Puma
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Tatou géant
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Pecari a levre blanche
Pecari à collier
Xx
Xx
xx
Pécari à collier
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IV/ Les prochaines étapes
Après la biche, ce sera donc au tour du "tig marké" (jaguar) et du "maïpouri" (tapir) de passer sous
les projecteurs de l’ONCFS.
Le piégeage photographique commencera pour le jaguar en saison sèche, en octobre, sur une
superficie de 700 km², avec des stations à plusieurs kilomètres d’intervalle sur tout le CSG.
Signée pour trois ans, la convention permettra d’étudier plusieurs espèces, mais aussi plusieurs
milieux pour le même animal. Par exemple, pour la biche rouge, la forêt est le premier terrain
étudié et les zones d’alternance bosquet/savane devraient être les prochaines.
A plus long terme, il est prévu de capturer des individus comme le jaguar ou le pécari à lèvres
blanches pour les équiper de colliers GPS. Ce dispositif permet d’obtenir des données biologiques
de référence, notamment de caractériser les zones de vie des espèces visées.
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V/ Le CNES et la biodiversité au Centre Spatial Guyanais
Le Centre Spatial Guyanais, Port Spatial de l’Europe est l’une des bases de lancement les plus
modernes au monde. Il s’étend sur 700 km², entre la forêt amazonienne et l’Océan Atlantique, sur
les communes de Kourou et Sinnamary.
Représentant de l’Etat français, état de lancement sur la Base, le CNES au CSG est responsable
de la sauvegarde et de la sécurité des personnes, des biens et de l’environnement. Il réalise
les études réglementaires préalables à l’exploitation des installations et surveille l’impact des
activités spatiales sur l’environnement. Il met en œuvre les plans de mesures au Centre Spatial
Guyanais pour surveiller la faune aquatique et l’avifaune, la qualité de l’air, de l’eau, des sédiments
et l’impact du nuage de combustion sur la végétation arborée.
Parler de biodiversité au CSG : un constat depuis plusieurs années
Les plans de mesure ont permis et permettent encore d’établir un inventaire de plus en plus
complet de la biodiversité faunistique et floristique du CSG, grâce aux observations réalisées sur le
terrain.
En parallèle, l’accès réglementé et l’interdiction du port d'arme et du prélèvement d’espèces
animales, favorisent une protection naturelle du site et le développement d’une biodiversité
floristique et faunistique très riche. Le domaine du Centre Spatial Guyanais est donc l’un des plus
grands espaces naturels non protégés du littoral guyanais, abritant une biodiversité rare,
observée depuis plusieurs années et en grande partie préservée.
Le CNES, propriétaire de ces espaces, veut mieux connaitre et valoriser son patrimoine
naturel. Il noue des partenariats depuis plusieurs années avec des organismes ou
associations.
Les partenariats avec d’autres organismes
L’ONF, l’Office National des Forêts, gère le patrimoine forestier du CSG depuis plus de 40
ans, par le biais de conventions avec le CNES. Les objectifs sont de contrôler la fréquentation
sur l'ensemble du domaine du CSG, protéger les espèces et milieux naturels, étudier les
écosystèmes pour mieux les connaître et les appréhender et valoriser le patrimoine naturel et
humain.
Des chercheurs du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) mènent, au CSG,
une étude sur la dynamique des champs surélevés, dans le domaine de l’archéologie et de
l’écologie des sols.
Une thèse sur la vulnérabilité du littoral guyanais porte sur l’étude et la modélisation de la
variabilité morphodynamique par données spatiales au voisinage de Kourou. L’objectif est de
comprendre par exemple, le comportement des bancs de vase par rapport aux courants
marins, et de mieux connaître la rythmicité du phénomène (alternance bancs de vase et
plages) dans le temps.
Ecobios observe l’avifaune sur le domaine du CSG.
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Le GEPOG (Groupe d’Etude et de Protection des Oiseaux de Guyane), association
ornithologique a pour objectif la découverte, l'étude et la protection des oiseaux et de leur
biotope en Guyane. Le CNES met à leur disposition le site Agami pour observer l’avifaune et
notamment la picolette.
Hydréco observe la faune aquatique sur le domaine du CSG.
Convention CNES/ORA, l’Office Régional de l’Air, pour la transmission des données
collectées sur la qualité de l’air et la météo lors des lancements Ariane 5. Le CNES participe
aux Assemblées Générales de l’ORA de Guyane
Convention CNES/IRD, l’Institut de Recherche pour le Développement, pour le suivi de la
Stachytarpheta angustifolia, plante protégée découverte sur le site de Soyouz.
Université des Antilles et de la Guyane – Unité Mixte de Recherche ECOFOG – CIRAD.
Thèse relative à l’étude de la croissance interannuelle des arbres de la forêt tropicale
guyanaise : recherche de signature dans le bois d’évènements importants comme les épisodes
de saison sèche et des lancements depuis la base de Kourou.
Université des Antilles et de la Guyane. Chaire d’excellence portant sur l’étude de la
cinétique du nuage résultant de la combustion des étages d’accélération à poudre d'Ariane 5.
WWF / ONCFS / SEPANGUY. Depuis 2006, installation d’un camp isolé sur les plages du
CSG afin de comptabiliser les pontes de tortues marines.
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