L`Empreinte - Cégep de Lévis

Transcription

L`Empreinte - Cégep de Lévis
JOURNAL DES ÉTUDIANTS DU CÉGEP DE LÉVIS-LAUZON
ANNÉE 2012-2013, NO 1
NOVEMBRE 2012
Sommaire
PRÉSENTATION
ÉDITORIAL
Par intérim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4
NOS CRÉATEURS
L’empathie, cette amoureuse du prochain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5
L’éveil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6
J’étais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7
DES FILMS, DES LIVRES
Critique du film À toute épreuve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8
Un Spielberg comme on les aime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9
L’éveil d’un champion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10
L’enlèvement 2 : un film qui saura vous garder sur le qui-vive . . . . . . . . . . . . . . . .11
Critique du film Sortilège . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12
Merlin, la série télévisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13
La métamorphose : le non-sens et l’altérité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14
DES IDÉES ET DES HOMMES
L’impact de la religion dans la politique américaine : mythe ou réalité? . . . . . . .15
Notre jour viendra : Doit-on fuir la différence? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
En temps : Voler pour donner . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18
Le néant et le spectacle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19
Sur la valeur du naturalisme social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21
NOUVELLES DIVERSES
L’union fait la force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22
APPEL DE TEXTES
Bourse Thomas de Koninck . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23
Faites connaître votre programme technique en publiant dans L’Empreinte! . . . .23
PRÉSENTATION
N
ous avons le plaisir de vous présenter la toute première édition du journal
étudiant L’Empreinte!
Vous découvrirez en ces pages des textes de toutes sortes écrits par des étudiants du collège qui ont ainsi pu obtenir des points bonis dans leur cours de littérature ou de philosophie. De plus, nous devons la mise en page et la révision de ce journal
à une étudiante de deuxième année du programme de Techniques de bureautique,
Meggy Bélanger.
Tel un jouvenceau, L’Empreinte se cherche encore une identité. Il n’en tient qu’à vous
de lui donner ses couleurs! Nous sommes toujours à la recherche de rédacteurs, tant
de textes argumentatifs que d’articles critiques sur divers sujets (actualité, culture).
Les artistes parmi vous sont également invités à y publier leurs créations!
Une seule ligne de pensée nous guide : nous voulons faire de L’Empreinte un médium
mobilisateur, rassembleur et formateur!
Contactez-nous afin de participer à la prochaine édition de l’hiver 2013 à l’adresse
suivante :
[email protected]
Bonne lecture!
L’équipe de professeurs qui encadrent cette édition
Charles Boissonneault, Philosophie
Pascal Ouellet, Philosophie
Marie-Pierre Gagné, Lettres
Johanne Brochu, Bureautique
3
L’Empreinte
4
ÉDITORIAL
Par intérim
Par Nicolas Bourque
Sciences humaines - Profil Sociétés-Monde
Q
uand je m’attarde un peu trop à la politique québécoise, je suis toujours frappé par la même
idée. Que cet état des choses n’est que temporaire et éphémère.
Comme si, dans le chaos des allégations, des manifestations et des démonstrations, les citoyens
avaient nommé un gouvernement par intérim. Se faire une idée juste, aux dernières élections, relevait
du rêve, voire de l’utopie.
Si les souverainistes sont au pouvoir, avouons-le, c’est bien plus par nécessité que par volonté. C’est parce
qu’entre deux maux il faut savoir choisir le moindre.
Et que dire de leur gérance, sinon qu’elle apparaît improvisée? En fait, soit le Parti québécois a adopté
le pile ou face comme mode de décision — ce qui expliquerait les nombreux reculs et le manque de
cohérence —, soit nous sommes en présence d’une stratégie politique qui dépasse mon maigre
entendement.
Certains parlent de fin de cycle.
Il demeure que, pour l’instant, le Québec est faible. Un Québec en peine d’amour, sans leader, sans vision, sans autre lien que celui de la langue et de l’habitude. Qui tranquillement se perd et ne voit plus les
autres comme un tremplin, mais comme un boulet à sa cheville.
Nous trébuchons sans cesse et c’est la raison de ce désormais si faible attachement à la nation. Il faut être
forts, il faut être fiers si nous voulons être.
Je ne cesserai de le dire : il faut cesser de cauchemarder dans l’historiographie de la nation meurtrie pour
enfin se lancer dans le rêve de force et de fierté dont je nous crois dignes.
Qu’y a-t-il de plus affirmatif que la force et l’autonomie?
Rassurons-nous : dans quelques mois, nous serons fixés. J’ai même osé espérer un soir que, du néant
politique actuel, s’extirpe un héros. Un chef, un projet. Mais soyons réalistes : nous n’avons eu qu’un tel
représentant. Et le climat actuel ne favorise en aucun point la naissance d’un autre.
À quoi se rallier sinon au chantier de notre succès?
NOS CRÉATEURS
L’empathie, cette amoureuse du prochain
Par Jennifer Savoie
Techniques de travail social
ouvre les yeux. J’ouvre mon âme. Le monde tel que je le connais se met
en marche. Voilà que je la vois, que je l’endure, que je la sens. Elle m’arrive avec la fureur de la brise et m’envahit. Comme un picotement dans
le corps, comme un second souffle, comme une seconde humanité,
plus solide, plus pure. Je la sens qui me parcourt et qui ne me quitte plus. Elle se
glisse en moi, dans le silence du bruit, dans la quiétude des mots, dans le chaos de
l’existence. Et voilà qu’elle ressort en écho les cris et la détresse, comme une amertume que je ne peux pas apaiser, une amertume qui ne m’appartient pas. De ma
désillusion, je sais qu’elle ne peut être celle qui rapiécera en totalité le cœur et ses
lambeaux.
J’
Par un regard, mes perceptions s’animent. Et je sais. On se méfie de moi pour cette
raison, pour cette clairvoyance qui peut faire mal, pour cette sincérité qui fait
mal. Parce qu’une fois l’œil brillant s’impose et que les mots sont lancés, il devient
laborieux d’abandonner. On se méfie de moi pour cette franchise, pour ce qu’on
ne voudrait pas savoir de soi et qu’on voudrait taire. On se méfie de moi, de cette
main qui touche et qui brûle, qui tourmente, comme l’empreinte d’une douleur et
l’espoir d’avoir été compris.
Et puis voilà, je m’arrête un instant. Mon égo est avare. Je ferme les yeux, le monde
tel que je veux le connaître s’éveille et celui qui existe s’endort. Je me sens être sur
le chemin de la démesure, là où il n’y a plus de barrières, là où il n’y a plus rien
pour protéger cet autre moi, cette partie égoïste, là où je sens éclore la fragile limite entre mon être et les autres. Je ne veux rien y faire. Elle me bouleverse, elle
me submerge, elle est à moi. Elle devient moi et je deviens elle… Et puis, le rideau
tombe. Enfin. C’est à ce moment que je réalise qu’il me faut reculer, simplement
pour préserver l’intégrité de tout ce que je suis, de tout ce que j’ai à offrir. Cette
crainte me dicte chaque jour que tout est souvent à recommencer.
5
L’Empreinte
6
L’éveil
Par Catherine Légaré
Littérature, théâtre et technologies
J’
arrive à perdre prise
à m’essouffler davantage
sans toutefois
m’accrocher trop fort,
sans me briser les doigts
L’espoir d’une quiétude arrive
à me faire sentir l’ivresse
d’un sourire
m’oblige
à te prendre par la main.
7
J’étais
Par Léa-Marie Métivier
Cinéma et hypermédia
J
e vis, je trouve la joie et même la peine
Je vois toute la douleur qui s’enchaîne
Je cherche ma vie, je recherche l’envie
Je perds le sourire, je repère mes souvenirs
Je n’ai plus le goût, je n’ai rien du tout
Je pense au bien, mais j’ai encore mal
Je ne ressens plus, je ne vis plus
Je me tue à trouver le courage
Ma rage est revenue
J’attends, je m’impatiente
Je suis perdue, peut-être absente
Je dors, je n’ai plus conscience
Je suis inexistante, je ne suis plus
J’ai peur comme avant, comme avant
Je pleure sans larme
Je crie, j’entends l’alarme
J’attends le vide, le calme comme le vacarme
Je meurs, je laisse mon cœur
Je me laisse une heure
Je me regarde tomber, je suis décrochée
Je suis déjà morte
Je ferme les yeux, un peu enterrée
Je garde mes pieds serrés, la tête déconnectée
Je mets mes mains sur mon ventre
Je suis prête à m’envoler
Je suis partie juste à temps, je suis partie
Je suis libérée, enfin protégée
Je fuis, un peu entêtée
J’ai tout lâché
Je suis installée à côté d’un ange
Je suis bien entourée
Je voyage de nuages en nuages
Je rencontre des étrangers
Je leur parle, je les dérange
Je suis désolée
Je leur dis que j’aimerais retourner
Je leur propose de me renvoyer
Il est trop tard, ils m’ont adoptée
Je dois y rester
Je crois tout abandonner
Je ne peux plus rien changer
Je me dois d’accepter
J’ai passé tout mon temps
À vouloir partir
Toute ma vie
À vouloir mourir
Et maintenant je ne suis qu’une inconnue
Que quelques poussières perdues
Je me retrouve portée par l’océan
Menée par le souffle du vent
L’Empreinte
8
DES FILMS, DES LIVRES
Critique du film À toute épreuve
Par Noémie Bélanger
Chimie analytique
À toute épreuve est un film qui peut rejoindre plusieurs
catégories de personnes. Ce n’est pas seulement un
film d’action pour les gars. Les filles peuvent tout aussi
bien l’aimer : j’en suis la preuve. J’ai bien aimé cette
œuvre cinématographique en raison d’une excellente
histoire, d’une intrigue qui tient en haleine et de
l’interprétation des personnages par les acteurs Ryan
Reynold, Kristin Booth et Joris Jarsky.
les roues. Les spectateurs seront captivés et laissés
sur la touche jusqu’à la toute dernière seconde de
la scène finale.
Les acteurs réussissent bien à interpréter les rôles
qu’ils doivent jouer, ce qui permet d’obtenir un
film de grande qualité, sinon ce serait lassant et
endormant, ou tout simplement ordinaire. On
peut donc conclure qu’il s’agit d’un long métrage
très bien réussi. C’est un bon film à visionner seul,
en famille ou entre amis, car peu importe où, avec
qui et quand vous le regarderez, il sera toujours
aussi captivant et excellent.
Bon cinéma!
C’
est l’histoire d’un trio de cambrioleurs
qui se font voler un plan pour dévaliser une bijouterie. Cette histoire montre que, même si on côtoie le côté légal des choses,
il peut quand même se passer des choses illégales.
Ensuite, le suspense est bien présent lorsque l’on
tente de découvrir si les trois protagonistes du film
vont réussir leur cambriolage tout en étant menacés de se faire arrêter par la police. Ce suspense
illustre très bien qu’il y a de nombreuses embûches à surmonter ou à déjouer, car plusieurs personnages tentent de leur mettre des bâtons dans
9
Un Spielberg comme on les aime
Par Antoine Guay
Sciences de la nature
Rapport minoritaire est un film réalisé par Steven
Spielberg en 2002. Il met en vedette Tom Cruise,
Colin Farrell et Max Von Sydow. L’action se déroule en
2054. Une invention destinée à prédire les meurtres
permet aux policiers d’arrêter les suspects avant que
les crimes soient commis. Trois personnes appelées
« précogs » rêvent aux futurs meurtres. Leurs visions
sont captées par des policiers qui disposent d’un
temps limité pour trouver le futur meurtrier avant
qu’il commette son crime. John Anderton est le chef
de l’escouade; il effectue son travail avec zèle, ayant
lui-même vécu l’assassinat de son fils. Or, il se trouve
à son tour accusé d’un futur meurtre. S’ensuit une
course folle où il devra prouver qu’il est victime d’un
complot. Ce faisant, il découvre l’existence de rapports
minoritaires qui démontrent des variantes dans les
rêves prémonitoires, prouvant ainsi l’imperfection du
système.
C
e film est très captivant. Les images sont
fantastiques, les effets spéciaux, époustouflants et la musique épouse parfaitement
l’action. Le talent de Spielberg rend les scènes de
poursuites policières dignes de pièces d’anthologie. Il joue aussi sur l’émotivité lorsqu’il est question du kidnapping du fils de John Anderton. Les
seuls défauts qu’on peut reprocher au film sont la
complexité du scénario et quelques incongruités
dans le synopsis. À la fin, lorsqu’on découvre qui
a piégé John Anderton, il faut réfléchir à rebours
aux scènes pour bien saisir.
À la première écoute, j’ai jugé que c’était un excellent film d’action. À la deuxième écoute, j’ai trouvé
les acteurs exceptionnels et très bien dirigés. À la
troisième écoute, j’ai pu bien saisir les subtilités du
scénario et approfondir ma compréhension du dénouement. Il reste que, pour certains spectateurs,
il peut être agaçant de ne pas tout comprendre du
premier coup. On peut excuser quelques incongruités, car ce film mérite amplement sa cote de
4,5 étoiles sur 5.
L’Empreinte
10
L’éveil d’un champion
Par Catherine Vigneault
Sciences de la nature
L’éveil d’un champion présente Michael, un jeune de race
noire, costaud et sans scolarité. Provenant d’un milieu
défavorisé, élevé par une mère biologique droguée, il
se retrouve à la rue. Grâce à son talent en sports, on
lui permet d’entrer dans une école prestigieuse. C’est
là qu’il se lie d’amitié avec S.J., enfant d’une famille
aisée de race blanche. Constatant qu’il est sans abri,
la famille de S.J. l’adopte et la femme de la maison le
prend sous son aile. Les professeurs, d’abord réticents
à l’accueillir, en viennent à adapter leur enseignement.
Le jeune homme se révèle brillant et extrêmement
doué au football. Son talent de protecteur en fait un
très bon joueur et il finit par être désiré dans plusieurs
universités renommées, à condition qu’il améliore
ses résultats scolaires. À force de travail et avec l’aide
d’une tutrice à domicile, Michael finit par y arriver et
entre à l’université.
C
e film présente de belles valeurs. En effet, Leigh Anne, la mère adoptive, montre beaucoup d’entraide et de solidarité
en faisant tout ce qu’elle peut pour aider Michael
à réaliser pleinement son potentiel, autant sur le
plan sportif que scolaire. S.J., de son côté, montre
énormément de persévérance en travaillant très
fort pour réussir.
L’éveil d’un champion, basé sur des faits vécus, présente aussi un très beau message d’espoir. Michael,
d’abord issu d’un milieu défavorisé, réussit tout de
même à accéder à une université très importante
grâce à ses talents en sports et à son acharnement
à l’école. De plus, les personnages sont très attachants. Par exemple, Michael, ce jeune homme
au passé difficile, est une très bonne personne qui
n’hésite pas à protéger les siens. Par ailleurs, que ce
soit Leigh Anne et son désir d’aider ou le petit S.J.
et son envie d’être célèbre, les personnages de ce
film ont tous un petit quelque chose qui les rend
adorables.
Le point négatif de ce film réside dans l’histoire très
romancée. Les relations entre les différents personnages sont donc moins crédibles. Par exemple,
S.J. prend très à cœur le football de Michael et lui
fait donc un programme d’entraînement intense et
inhabituel pour un garçon de cet âge.
Selon moi, L’éveil d’un champion est un excellent
film puisqu’il véhicule de magnifiques valeurs tout
en présentant un message d’espoir et en mettant
en scène des personnages qui savent se faire
apprécier.
11
L’enlèvement 2 : un film qui saura vous garder sur le qui-vive
Par Isabelle Vigneault
Sciences de la nature
Depuis le début des années quatre-vingt-dix, Olivier
Megaton en fascine plus d’un par ses multiples
réalisations cinématographiques. Le long métrage
L’enlèvement 21 est l’une de ses dernières créations.
Dotée du côté doux et féminin de sa mère et de la
facette courageuse, déterminée et entêtée de son
père, Kim est une jeune femme hors de l’ordinaire.
Dès les toutes premières minutes du film, les spectateurs peuvent s’apercevoir que ce trio est sérieusement en danger. Malheureusement pour eux,
des membres de la mafia albanaise cherchent à
venger la mort d’êtres qui leur étaient chers. Bryan
les a tués pour sauver sa fille de ses agresseurs.
C’est d’ailleurs lors d’un voyage qui se voulait paisible et amusant que Bryan et sa femme se font enlever par ces truands remplis de mauvaises intentions. Aussitôt que Bryan et Lenore tombent aux
mains de ces criminels, leur fille se donne corps
et âme pour les retrouver sains et saufs. Par divers
moyens hautement risqués et ardus, elle réussira
à sauver les siens d’une fin qui aurait pu s’avérer
douloureuse et pénible.
C
e film d’action et de suspense met de l’avant
trois personnages principaux, soit Bryan,
Lenore et Kim. Bryan, ex-agent endurci
de la CIA, est un père à la fois courageux, dévoué
et protecteur, qui fait tout son possible pour prendre soin des gens qu’il aime. Son ancienne femme,
Lenore, se distingue par sa beauté physique et son
côté maternel largement développé. Enfin, Kim,
est la fille de Bryan et de Lenore.
1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Megaton
Tout au long du film, les spectateurs peuvent
constater le lien solide qui unit les membres de
cette famille ainsi que tous les sacrifices auxquels
Kim est prête pour sauver ses parents. Cela rend les
personnages principaux grandement attachants.
En plus, L’enlèvement 2 regorge de combats,
d’explosions, de cascades et de courses de voitures.
Les effets spéciaux sont d’ailleurs impressionnants
et réussissent à surprendre les spectateurs, qui en
ont plein la vue. Le seul élément négatif est que
la fin est peu surprenante et même légèrement
prévisible.
À mon avis, les personnages, à la fois touchants et
attachants, de même que l’excellente construction
de l’intrigue font de ce film un réel chef-d’œuvre
recommandé à toute personne désirant s’aventurer pour quelque temps dans la vie mouvementée
de Bryan et de ses proches.
L’Empreinte
12
Critique du film Sortilège
Par Marjorie Pelletier
Accueil et intégration
Le film Sortilège, présenté au cinéma en 2011, a
connu tout un succès. Daniel Barnz est le réalisateur
de ce film à la fois dramatique et fantastique puisque
la sorcellerie en fait partie. D’une durée d’environ
85 minutes, ce film ni trop long ni trop court fait
réfléchir. Souvent, son histoire est comparée à celle de
La Belle et la Bête, car Kyle, le personnage principal, a
subi un sort qui transforme sa beauté en laideur. Il ne
pourra pas revenir comme avant tant qu’il n’aura pas
séduit le cœur d’une charmante demoiselle.
C
e film s’inscrit dans une évidente morale. Le
réalisateur a choisi des sujets réalistes, qu’on
voit au quotidien. La beauté extérieure est
importante pour la plupart d’entre nous et c’est un
problème pour notre société, car plusieurs ne sont
pas acceptés tels qu’ils sont. Cette forme d’intimidation est en hausse et c’est déplorable. M. Barnz a
basé son film sur ces sujets afin de donner un signal
d’alarme. C’est d’ailleurs le point positif de son film.
Quant à moi, j’ai adoré le film Sortilège. Premièrement, la morale fait réfléchir énormément. En
effet, beaucoup de cas d’intimidation au quotidien
me touchent. Le scénario de M. Barnz vient nous
chercher par les émotions puisque c’est la triste
réalité. Ce film m’a sincèrement touchée. Deuxièmement, le choix des acteurs est adéquat. Ils
jouent très bien leur rôle. Par contre, un seul point
m’a déplu : il y avait beaucoup de musique durant
le film et elle n’était pas toujours à sa place. C’est la
seule chose que j’aurais changée! Bref, je conseille
Sortilège à tous les gens qui aiment les films touchants et fantastiques!
13
Merlin, la série télévisée
Par Steven Gagnon
Sciences de la nature
Diffusée pour la première fois le 20 septembre 2008
sur BBC One, la série télévisée britannique Merlin
est fort captivante. BBC One présente actuellement la
cinquième saison de la série qui connaît une popularité
grandissante. L’intrigue prend place dès le premier
épisode dans lequel Merlin, un jeune magicien, est
envoyé par sa mère à Camelot, un royaume gouverné
par le roi Uther Pendragon, qui interdit l’usage de la
magie sous peine de mort. À la demande de sa mère,
Merlin sera accueilli par Gaius, le médecin du roi, qui
l’invitera à habiter chez lui. Très vite, les chemins de
Merlin et d’Arthur se croiseront et, lorsque Merlin
rencontrera le Grand Dragon retenu prisonnier sous
le château de Camelot, il réalisera que son destin est
solidement lié à celui d’Arthur. L’avenir du royaume
repose sur ses épaules.
L
a série télévisée Merlin est une ingénieuse
série, dont l’histoire est prometteuse. Développée autour d’une légende très riche
en épopées, l’histoire offre beaucoup de possibilités au scénariste Julian Jones. D’ailleurs, la série
a bien démarré. On y trouve des décors réalistes
d’une grande beauté. On nous donne l’impression
d’évoluer dans un grand royaume au moment fort
de l’époque médiévale. De plus, les costumes sont
très bien adaptés à l’époque et ne sont pas exagérés, contrairement à certaines séries dans lesquelles on mise tout sur les costumes. Néanmoins, sur
le plan des effets spéciaux, on peut remarquer un
petit manque dans certaines animations, même si
le Grand Dragon est au contraire très bien modélisé. Ensuite, force est de constater que le jeu des
acteurs est bon et qu’il est agréable à regarder.
Dans le rôle de Merlin, Collin Morgan est confiant
et surtout très charismatique. Les spectateurs l’apprécieront rapidement. Pour ce qui est d’Arthur,
joué par Bradley James, le personnage est attachant lui aussi, mais l’acteur n’a pas autant de charisme que Collin Morgan.
Personnellement, la série britannique Merlin est
de loin l’une des meilleures séries que j’ai eu l’occasion de suivre. Dès le premier épisode, j’ai été
charmé par le charisme espiègle du personnage de
Merlin et par l’histoire digne des plus grandes légendes! L’histoire est développée ingénieusement,
l’intrigue est captivante et les émissions sont loin
d’être monotones. De plus, j’adore les paysages que
nous présente cette série : on se croirait littéralement au Moyen Âge dans un monde de chevaliers
et de magiciens. Sans aucun doute, il s’agit d’une
série à connaître pour les mordus d’action et de
chevaliers.
L’Empreinte
14
La métamorphose : le non-sens et l’altérité
Par Emanuel Guay
Sciences humaines - Profil Sociétés-Monde
T
out l’art de Kafka s’exprime dans le paradoxe. L’auteur, discernant une inconciliable antinomie entre le questionnement
humain et le vide du monde, transpose ce conflit
dans la trame de ses œuvres. La métamorphose,
la plus célèbre de ses nouvelles, est un réquisitoire contre le silence existentiel, un cri adressé
au néant par un cœur offensé. Grégoire Samsa,
simple représentant de commerce, se réveille un
matin et se découvre transformé en « une véritable
vermine1 .» Le récit suit alors les répercussions de
cette transformation sur la vie de Grégoire, soit le
rejet familial et l’isolement qui en résulte. Sa famille, qui comptait initialement sur lui pour lui
assurer un revenu, se restructure en ignorant délibérément son existence, ignorance qui sera scellée
par la mort de Grégoire vers la fin du récit.
Son père, sa mère et sa sœur décident alors de quitter la maison et de laisser derrière eux cet étrange
épisode, laissant Grégoire sombrer dans l’oubli.
Cette œuvre suppose deux dimensions distinctes.
D’une part, dans un style réaliste et épuré, Kafka
présente d’une manière très linéaire, presque journalistique, le sort à la fois triste et absurde réservé à Grégoire, de sa métamorphose à son décès.
D’autre part, le destin de Grégoire symbolise pleinement la condition humaine dans sa grandeur
tragique : projetés dans un monde et affligés par
des circonstances que nous n’avons pas choisies,
nous avançons, seuls et sans explication, dans une
vie qui peut nous être retirée sans préavis. Tel semble être le message qui traverse l’œuvre de Kafka :
l’homme est contraint à une quête désespérée de
sens dans un univers qui n’en présente guère. La
force de Kafka, dans cette nouvelle, aura été de
présenter l’horreur du non-sens métaphysique
à travers le contexte le plus banal, de dépeindre
l’absurde qui peut s’exprimer dans le quotidien de
nos vies.
Cette nouvelle, accessible et relativement brève,
représente la plus belle voie d’entrée dans l’œuvre
de Kafka, personnage singulier et complexe. La
métamorphose est à la fois une superbe introduction à l’écriture kafkaïenne et une synthèse de ses
grandes idées: l’aliénation, le sentiment d’étrangeté
dans le plus familier des décors, l’irréductible distance entre « l’interrogation humaine et le silence
du monde2 » sont toutes des notions qui y sont
présentes et qui ont assuré à Kafka une grande
postérité.
1 KAFKA, Franz. La métamorphose, Paris, Éditions
Gallimard, 1955, p. 5.
2 CAMUS, Albert. L’homme révolté, Paris, Éditions
Gallimard, 1951, p. 18.
DES IDÉES ET DES HOMMES
L’impact de la religion dans la politique
américaine : mythe ou réalité?
Par Antoine Guay
Sciences de la nature
Le 6 novembre 2012, les Américains éliront le
nouveau président des États-Unis. L’article « Les
athées déplorent le poids de la religion en politique1 »
dénonce l’ingérence de la religion dans l’arène
politique. Y a-t-il une réelle influence des groupes
religieux sur la politique américaine ? Est-ce normal
que, dans le cadre d’une démocratie, une minorité
réussisse à manipuler l’ensemble du système ? L’analyse
du processus politique américain montre une dérive
majeure vers la droite sous l’influence des groupes
religieux. D’abord, ces derniers influencent l’élection
elle-même et les thèmes qui y sont abordés. Ensuite, ils
influencent les politiques sur le plan législatif.
E
n premier lieu, il est intéressant de savoir
que le coût estimé pour la course à la présidence 2012 s’élève à 5,8 milliards2. De telles
sommes impliquent que de généreux donateurs financent la campagne des deux candidats. Évidemment, ces dons ne sont pas octroyés de manière
désintéressée : il s’agit d’encourager le candidat qui
servira le mieux leurs intérêts. En l’occurrence,
Mitt Romney, représentant du Parti Républicain,
a reçu l’appui de l’évangéliste Billy Graham. Ce
dernier a acheté des pages entières du Wall Street
Journal, du USA Today et d’autres grands journaux
afin d’y inviter les électeurs à voter pour le républicain, qui représente, selon Graham, les valeurs
bibliques comme le mariage possible seulement
entre un homme et une femme, en opposition
avec le mariage gai3. De plus, la position pro-vie
de Romney correspond à la vision de Graham.
Lors du débat télévisé entre le vice-président Joe
Biden (démocrate) et Paul Ryan (républicain), la
question de l’avortement a été discutée. Ryan a
1 AGENCE FRANCE-PRESSE. Les athées déplorent le poids
de la religion en politique, Washington, 1er octobre 2012
2 CAMIA, C. « 2012 election costs could reach record; 5,8
billions », USA Today on politics, 2 août 2012, http://content.
usatoday.com/communities/onpolitics/post/2012/08/2012election-total-spending-costliest-obama-romney-/1
3 MARRAPODI, Eric. Billy Graham buys election ads after
Romney meeting, [En ligne]. http://religion.blogs.cnn.com/
author/emarrapodi/ (Page consultée le 20 octobre 2012).
mentionné qu’il cautionnait l’avortement seulement dans les cas de viol ou dans les situations
présentant un danger pour la vie de la mère. Vu
l’influence de plusieurs groupes de pression, certains seront tentés de croire que le point de vue
des orthodoxes catholiques n’en est qu’un parmi
tant d’autres. Ce n’est pas le cas, car le choix du représentant républicain a été effectué avec l’appui de
groupes ultraconservateurs comme le Tea Party4.
Leur impact est significatif. Il y a donc une nette
influence des groupes religieux sur les politiciens
américains puisqu’ils déterminent le choix des représentants et les thèmes abordés lors des débats5.
Force est de constater que le modèle démocratique
dont l’Amérique tire beaucoup de fierté est truffé
d’inégalités, qui constituent autant de preuves que
les électeurs n’ont pas tous le même poids.
En second lieu, qu’en est-il de l’influence de ces
groupes religieux sur les politiques votées, une fois
le gouvernement élu? On peut penser qu’en raison des sommes impressionnantes données pour
la campagne d’un candidat, les groupes religieux
s’attendent à un retour d’ascenseur. Un exemple
éloquent est celui du président Bush (républicain), qui a restreint la recherche scientifique à
partir de cellules souches, car celles-ci provenaient
d’embryons humains. Alors que ces recherches
auraient permis de trouver des traitements à de
graves maladies, Bush a bloqué les subventions de
l’État, condamnant ainsi la recherche médicale à
l’immobilisme pendant deux mandats.
4 Rapoza K., Romney closer to Tea Party’s heart with Ryan
V.P. pick, 11 août 2012, Forbes, http://www.forbes.com/sites/
kenrapoza/2012/08/11/romney-closer-to-tea-partys-heartwith-ryan-v-p-pick/
5 LE MONDE. Lobby : Qui possède le congrès américain ?,
[En ligne]. http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2010/10/15/
lobby-qui-possede-le-congres-americain-mother-jones/
(Page consultée le 20 octobre 2012).
15
L’Empreinte
16
Il a donc pris cette décision sous l’effet de pressions
religieuses plutôt qu’en fonction du bien-être
de plusieurs malades6. Dans de nombreux
États américains, des chrétiens ultraorthodoxes
ont exigé que, dans les cours de biologie, le
créationnisme (selon lequel Dieu a créé l’univers et
l’homme) soit présenté en parallèle avec la théorie
de l’évolution de Darwin. On met ainsi sur un pied
d’égalité une croyance religieuse et une théorie
scientifique7. On peut objecter que les ÉtatsUnis sont un pays démocratique, bien loin d’une
théocratie comme en Iran ou d’un État totalitaire
comme la Russie. Là-bas, de jeunes femmes du
groupe « Pussy Riot » sont condamnées à deux
ans de travaux forcés pour avoir chanté « Vierge
Marie, délivre-nous de Poutine » pendant quatre
minutes dans une église. Ce faisant, elles voulaient
dénoncer le fait que l’Église orthodoxe russe avait
fortement appuyé la réélection de Poutine8. Il
est donc important que les athées dénoncent le
rapprochement entre les groupes religieux et les
politiciens. Les citoyens d’une démocratie doivent
être des acteurs du changement et s’impliquer
pour critiquer et améliorer le système. À l’inverse,
en étant des témoins
influencent nettement le choix des candidats, l’issue des élections et conséquemment les lois, de
telle sorte qu’une minorité fortunée réussit à influencer le gouvernement, donc la vie de la majorité de la population. Peut-on se penser à l’abri, au
Québec et au Canada ? Certains députés conservateurs, comme Stephen Woodworth, ont tenté
la mise sur pied d’un comité parlementaire chargé d’étudier à quel moment un fœtus devient un
« être humain .»
Heureusement, la motion a été défaite, sinon il
y avait un risque évident d’ouvrir le dossier de
l’avortement9.
* Au moment de mettre sous presse, les résultats
des élections n’étaient pas encore connus.
En conclusion, il y a dérive vers la droite aux États-Unis
par l’influence évidente des groupes religieux qui imposent leurs valeurs en instrumentant le système politique en leur faveur. En effet, les groupes religieux
6 LE MONDE. Cellules souches : Barack Obama revient
sur la politique de Bush, [En ligne] http://www.lemonde.
fr/ameriques/article/2009/03/07/cellules-souches-barackobama-revient-sur-la-politique-de-bush_1164790_3222.
html (Page consultée le 20 octobre 2012).
7 BANKEXAM. (Page consultée le 20 octobre 2012).
L’école, Darwin, les États-Unis et le créationnisme, [En
ligne]. Adresse URL : http://www.bankexam.fr/actualite/
article/157-l%E2%80%99ecole-darwin-les-etats-unis-et-lecreationnisme
8 AGENCE FRANCE-PRESSE. (Page consultée le
20 octobre 2012). Dépôt d’un recours auprès de la Cour
européenne, [En ligne]. Adresse URL : http://fr.canoe.ca/
infos/international/archives/2012/10/20121019-074344.html
9 RCI. Pas de débat en vue concernant le droit des
fœtus, [En ligne]. http://www.rcinet.ca/francais/
blog/09_14_07_2012-09-27-pas-de-debat-en-vueconcernant-le-droit-des-foetus/ (Page consultée le 20
octobre 2012).
17
Notre jour viendra : Doit-on fuir la différence?
Par Geneviève Pelletier
Sciences de la nature
Texte produit dans le cadre de Ciné-Philo
L’
homosexualité, les cheveux roux, la vieillesse,
les handicaps physiques, les handicaps intellectuels, l’ethnie, la couleur de la peau, la grandeur, la grosseur : ces termes ne vont pas de pair avec
le concept de normalité chez les êtres humains. Dans
le long métrage français Notre jour viendra, on expose
cette thématique de la disparité sous plusieurs formes.
La question qui se pose après son visionnement est :
doit-on fuir cette différence? Ici, le verbe fuir se rapporte au fait de camoufler ou d’essayer d’oublier une
situation en particulier. Pour ce qui est du mot différence, il signifie tout ce qui n’est pas considéré comme
normal dans la société, en fait tout ce qui est en minorité, de l’apparence physique aux traits psychologiques. Ainsi, il est possible de réécrire cette question :
devons-nous cacher à tous et à nous-mêmes les traits
qui confirment que nous ne sommes pas comme la
majorité des gens? Il est bien sûr évident, en ce qui me
concerne, qu’il ne faut pas s’éloigner de notre vraie nature, même si elle fait de nous des êtres différents. En
effet, cet éloignement de notre vraie nature n’apporte
pas un rapport authentique avec la vie et ne permet
pas à l’individu d’évoluer.
D’abord, fuir la différence ne permet pas à l’homme
d’avoir un rapport authentique avec la vie. En effet, tenter
d’oublier la différence ne lui permet pas de se sentir vrai
et bien dans sa peau. Dans le film, Remy, roux et possiblement homosexuel, n’accepte pas vraiment sa situation,
ce qui se traduit par bon nombre d’actes violents envers
ceux et celles qui représentent à ses yeux son opposé. Ainsi, Remy et Patrick arrivent en voiture devant une église
où se déroule un mariage, battent des gens et forcent des
hommes à s’embrasser. Ce désir reflète sans aucun doute
son malaise et sa honte envers l’homosexualité, enfouis
très profondément en lui. Il oblige des personnes à agir de
la sorte parce qu’en quelque sorte il n’est pas en paix avec
lui-même. Son seul moyen de se sentir normal est de
faire subir aux autres ses désirs, afin de se convaincre que
c’est bien. Or, quelqu’un qui affronte sa dissemblance n’a
pas besoin d’agir de la sorte pour se convaincre qu’il est
correct, car il vit bien avec sa différence. C’est pourquoi
fuir la différence, dans ce cas-ci et dans plusieurs autres
cas, ne permet pas à l’être humain de se sentir bien, en
paix avec la vie, et le pousse à agir afin de se sentir mieux
pour un instant. Pour vivre plus véritablement, il ne faut
pas tenter de s’éloigner de sa vraie nature, même si elle est
différente de celle de la majorité.
Ensuite, fuir sa différence empêche l’homme de
grandir, d’évoluer et de devenir meilleur. En effet,
lorsqu’il fuit les traits de caractère qui le rendent
différent des autres, l’homme ne peut pas évoluer
parce qu’il est constamment ramené, dans tous ses
gestes, à sa bête noire. Par exemple, si on reprend
la thématique de l’homosexualité, dans le film, à
un moment, on voit que Remy tente d’amorcer
une histoire d’amour avec Vanessa. Au final, il la
fuit alors qu’elle tente de l’embrasser. Par contre,
un peu plus tard, il décide d’appeler Gaël, un jeune
homme au style gothique, avec qui il a longtemps
écrit en jouant à des jeux vidéo. On voit à ce moment la joie sur le visage de Remy, qui a enfin su
s’accepter et se permettre d’être en amour. En affrontant son homosexualité, il a enfin pu trouver
le bonheur et se donner la chance d’évoluer dans
cette relation, tandis que la fuite ne lui a pas vraiment permis de passer à une étape supérieure
dans sa vie amoureuse. Ainsi, s’éloigner de sa vraie
nature, même si elle ne va pas dans le même sens
que la majorité des gens, ne permet pas à l’homme
de devenir plus fort, d’évoluer.
En conclusion, personne ne devrait fuir la différence
parce qu’elle ne permet pas un rapport authentique avec
la vie et ne permet pas d’évoluer en tant que personne.
Suite au visionnement du film Notre jour viendra, il serait
pertinent de se questionner sur son but. Qu’est-ce que
l’auteur cherchait à nous faire comprendre lorsqu’il a écrit
le scénario? Que voulait-il exprimer? Car il est bien évident que le concept de la différence n’était qu’une roue de
l’engrenage dans ce long métrage…
L’Empreinte
18
En temps : Voler pour donner
Par Maxime Labonté
Sciences de la nature
Texte produit dans le cadre de Ciné-Philo
Qui n’a jamais vu un individu voler un briquet ou
un paquet de gomme à mâcher dans un dépanneur?
Cette question peut sembler banale. Pourtant, le geste
commis ne l’est pas puisqu’il reflète un tas de valeurs.
Un vol représente l’acquisition d’un bien contre la
volonté de son propriétaire. Il est donc évident que
voler n’est pas toléré par la loi et la religion. Pourtant,
est-ce possible qu’une telle action soit considérée
comme juste? Ce qui est juste est légitime et conforme
au droit ainsi qu’à la raison. Quelqu’un qui vole en
utilisant sa raison poserait donc un geste juste, comme
Will Salas dans le film En temps. L’utilitarisme permet
donc de légitimer certains vols. Aussi, voler peut
remettre en place les idées de quelques riches profitant
d’un système capitaliste.
L’
utilitarisme est une doctrine qui prescrit
toute action ou toute passivité de façon à
maximiser de façon globale le bien-être des
individus d’une société. Adopter cette doctrine,
c’est avant tout évaluer les conséquences d’un acte
sans se soucier de l’acte en particulier. Donc, même
si un acte cause du tort à une personne ou à un
petit groupe de personnes, ce n’est pas grave si cet
acte permet d’aider une multitude de personnes
et de leur apporter du bonheur ou de l’espoir. En
ce sens, selon l’utilitarisme, il est légitime de voler
un millionnaire pour répandre ses richesses à des
milliers de familles défavorisées.
Dans le film En temps, cette doctrine est mise en valeur
de façon importante. La société est hyper capitaliste. Des
zones sont même délimitées pour la répartition des richesses. « Vivre, c’est pour les riches. » Cette phrase tirée
du film montre les grandes inégalités qu’il dénonce. Will
Salas décide que c’en est trop et il vole des banques afin de
redistribuer le temps à la population vivant dans le ghetto.
Il juge son acte juste puisqu’il réduit la richesse de la bourgeoisie, sans pour autant détruire la vie de ses membres,
pour ainsi permettre à la classe moyenne d’accéder à une
vie meilleure. Voilà un exemple parfait d’utilitarisme qui
rend le vol juste.
De plus, certaines personnes sont tellement
aveuglées par leur richesse personnelle et l’aisance
de leur vie qu’elles ne prennent pas conscience de
la souffrance des autres. Ce n’est pas un manque de
sensibilité, mais plutôt un manque de conscience.
Parfois, elles doivent vivre ce que les autres
endurent pour développer cette conscience. Vers
la fin du film, Will vole une voiture et du temps
à un couple, bien sûr pour s’échapper, mais il
leur laisse aussi assez de temps pour comprendre
à quel point la vie de certains est difficile. En
outre, beaucoup d’individus s’enrichissent en
appauvrissant les autres. Cette situation n’est pas
vraiment défendable puisque le bien personnel
l’emporte sur le bien collectif. Ces immortels
vivent de la mort des mortels. Voler à leur tour
ces personnes peut compenser, en partie, ce
qu’elles ont infligé aux autres. Il s’agit en quelque
sorte de faire sa loi. De plus, les voler peut leur
faire comprendre à quel point leur attitude est
dégoûtante. « C’est du vol si c’est déjà volé? »
Voilà qui illustre la mentalité de Will. D’ailleurs, il
n’hésitera pas à voler Philippe Weis sans éprouver
de remords. Ainsi, Philippe semble complètement
chamboulé à la fin. Peut-être réalise-t-il qu’il n’a
pas agi de façon convenable avec le peuple. Le
voler aura peut-être changé ses valeurs.
En somme, au premier regard, le vol peut être
perçu comme une mauvaise action, mais on peut
apporter une nuance importante et considérer cet
acte comme légitime dans certaines situations.
Voler peut être juste si c’est pour le bien d’autrui
et si le nombre d’individus qui en bénéficient est
relativement grand. Aussi, le vol peut servir de leçon à ceux qui vivent dans le luxe ou qui détruisent
volontairement la vie des autres. Si voler peut être
juste dans de telles situations, ce doit être parce
que notre société n’est pas juste envers tous. Donc,
une société plus juste serait peut-être exempte de
vol.
19
Le néant et le spectacle
Par Emanuel Guay
Sciences humaines - Profil Sociétés-Monde
D
ans sa Critique de la philosophie du droit
de Hegel, œuvre rédigée en 1843 durant
son exil à Paris, Marx affirmait que « la
misère religieuse est tout à la fois l’expression de
la misère réelle et la protestation contre la misère
réelle. La religion est le soupir de la créature
accablée, l’âme d’un monde sans cœur, de même
qu’elle est l’esprit d’un état de choses où il n’est
point d’esprit. Elle est l’opium du peuple1. » Cette
assertion, qui aura été l’objet d’une vive polémique,
exprime une vérité constitutive quant à la formation
des paradigmes sociaux, plus précisément sur leur
rapport à tout ce qui est jugé négativement. Les
sociétés humaines ont effectivement toujours
refoulé certaines réalités hors du champ social, en
les présentant comme taboues ou en évitant de les
aborder directement. Le spectacle moderne, qui
peut se définir comme « le discours ininterrompu
que l’ordre présent tient sur lui-même, son
monologue élogieux […] l’auto-portait du pouvoir
à l’époque de sa gestion totalitaire des conditions
d’existence2 », présente la même propension
à exclure des éléments « inacceptables » de sa
weltanschauung que l’institution idéologique qui
le précède historiquement, soit le discours socialthéologique de la tradition judéo-chrétienne.
Le registre des réalités refoulées, tant dans ces deux
modèles de représentation que dans l’ensemble
des schèmes explicatifs sociaux, peut se décliner
en deux catégories générales, soit la sexualité et la
mortalité. Nous nous intéresserons ici plus particulièrement à la mortalité, en exposant comment
le discours spectaculaire contemporain en est venu
à l’exclure de son paradigme et en explicitant, sur
la base de l’analytique existentiale heideggérienne,
en quoi cette exclusion a de graves conséquences
sur le rapport de l’être humain à l’existence et au
monde.
1 MARX, Karl. Pour une critique de la philosophie du droit de
Hegel, Paris, Éditions Gallimard, 1982, p. 383.
2 DEBORD, Guy. La Société du Spectacle, Paris, Éditions
Gallimard, 1992, p. 26.
On doit d’abord souligner que la conscience du
néant qui accompagne toute vie est essentielle à
notre compréhension du monde : « La mort, en effet,
fonde la culture, puisque c’est la reconnaissance
par l’espèce humaine du fait thanatique qui
permet la distinction entre le sacré et le profane
et que toute culture n’est qu’une variation sur
cette distinction-là. Ce que le groupe humain
fait de la mort se trouve au cœur de sa culture et
conditionne ses mythes, ses rites, ses cultes, sa
façon “d’être au monde” et de se représenter son
avenir3. » Ce qui distingue la société du spectacle,
« où la marchandise se contemple elle-même dans
un monde qu’elle a créé4 », c’est que son rejet de la
mort s’exprime dans cette logique de la totalisation
marchande qui la caractérise. L’archétype idéal
moderne, omniprésent dans les médias, du corps
éternellement jeune et en bonne santé, le refus du
vieillissement et de la déliquescence corporelle
qu’il suppose, ne sont en fait que la symbolisation
actuelle de l’angoisse provoquée par notre finitude
et son instrumentalisation à des fins commerciales.
Les individus se conforment à ces représentations
hypostasiées en affichant des masques sociaux, qui
« n’ont rien perdu de leur efficacité. Voyez combien
la sincérité est “interdite” face à la mort : on se doit
de cacher la vérité au mourant, on se doit de ne
pas afficher sa douleur lors du décès d’un proche
et feindre “l’indifférence” […] c’est le repli sur soi,
la “réserve” ou l’intériorisation qui caractérise [la
société moderne] 5. »
Les constats énoncés ci-dessus nous permettent
d’affirmer, en adéquation avec la théorie heideggérienne, que le refus de la mort est une négation
d’un aspect fondamental de la vie et une entrave à
3 JAVEAU, Claude. Mourir, Bruxelles, Les Épéronniers,
1988, p. 32-33.
4 DEBORD, Guy. La Société du Spectacle, Paris, Éditions
Gallimard, 1992, p. 47.
5 LIPOVETSKY, Gilles. L’ère du vide, Saint-Amand, Éditions
Gallimard, 1983, p. 95.
L’Empreinte
20
sa pleine appréciation. En effet, la « dictature du
On », qui désigne chez Heidegger l’espace impersonnel et inauthentique dans lequel évoluent les
individus en tant « qu’être-avec », exerce son emprise sur eux en réglementant le comportement
convenable envers la mort. Ainsi, « l’être-pour-lamort prend comme mode d’être celui d’une échappatoire devant cette mort1 », une attitude qui nous
amène à refuser l’angoisse fondamentale qui nous
caractérise. En admettant le néant au fondement
de notre réalité, nous restituons à l’existence son
authenticité, nous nous révélons à nous-mêmes
en tant qu’existants toujours-déjà pro-jetés dans le
monde et sans cesse promis à la finitude. Il faut
donc éviter de sombrer dans un sommeil dogmatique qui nous conduirait à ne pas considérer pleinement la primauté de la mort dans nos vies.
En conclusion, le déni de la mort, tel que structuré par l’ensemble des systèmes représentatifs sociétaux, est une entrave à la prise de conscience
permettant une pleine présence au monde et à ses
possibilités. Une réflexion authentique exige donc
de renoncer à l’oubli de notre finitude et de considérer l’existence dans toute sa grandeur tragique.
Comme l’aura exprimé Camus, « il faut imaginer
Sisyphe heureux2. »
1 HEIDEGGER, Martin. Being and Time, New York, Harper
& Row, 1962 p. 304 (Traduction libre).
2 CAMUS, Albert. Le mythe de Sisyphe, Saint-Amand,
Éditions Gallimard, 1973, p. 166.
21
Sur la valeur du naturalisme social
Par Emanuel Guay
Sciences humaines - Profil Sociétés-Monde
L’
un des systèmes de références idéologiques les plus couramment employés
comme mode d’interprétation des réalités sociales est celui du « naturel ». Utilisé dans
toutes les sphères de l’activité humaine, tant dans
la réflexion courante (vous avez certainement déjà
entendu quelqu’un s’exclamer : « C’est normal que
les gars fassent [insérer un comportement vulgaire et/ou violent ici], c’est dans leur nature! »)
que dans un certain nombre de discours scientifiques, le « naturel » est souvent présenté comme
une vérité à la fois indéfinissable et indiscutable,
supposée expliquer les évènements et, par conséquent, les justifier. Nous nous proposons de faire
ici une brève critique de ce postulat, qui « sert depuis longtemps à légitimer de nombreuses formes
institutionnalisées de déséquilibre des pouvoirs,
y compris l’oppression raciale et sexuelle1 » et qui
nous apparaît comme une réponse mécanique et
facile, donc une entrave au véritable questionnement sur les divers enjeux contemporains.
Afin de bien saisir l’ampleur de la problématique,
certains constats doivent être explicités. En
premier lieu, les individus configurent encore
aujourd’hui leur manière d’être par rapport à
des cadres identitaires, n’en déplaise à certaines
mouvances idéologiques prétendant que le sujet
moderne a « pris conscience de lui-même » et
qu’il incarne le résultat de sa volonté personnelle.
Ces cadres identitaires, qu’ils soient sexuels,
ethniques, religieux, etc., se définissent par rapport
à leurs contraires, structurant ainsi un système de
différenciation qui comprend un certain nombre
d’oppositions binaires telles que naturel/nonnaturel, normal/anormal, sain/pathologique…
En second lieu, ces cadres identitaires, en tant
que constructions symboliques, trouvent leur
expression matérielle en servant de base à une
distribution sociale particulière du pouvoir. Cette
« continuité entre les conditions matérielles et les
1 FRANKLIN, Sarah et Jackie STACEY. Le point de vue
lesbien dans les études féministes, Paris, 1991, p. 128.
formes de la conscience2 » renforce la division
effectuée par ces dispositifs de catégorisation des
individus en groupes homogènes et opposés l’un
à l’autre. Cet antagonisme est mis en évidence
par le mépris de certains à l’égard de ceux qui
« s’écartent » des standards : mentionnons, à titre
d’exemple, l’homophobie, qui peut se définir
comme « la discrimination envers les personnes
qui montrent, ou à qui l’on prête, certaines
qualités ou défauts attribués à l’autre genre3 ».
L’homophobe suppose que les caractéristiques
traditionnellement accordées aux hommes et
aux femmes ne peuvent « s’intervertir » et refuse
conséquemment tout ce qui pourrait contredire
ses représentations statiques (et supposément
« naturelles ») des identités masculine et féminine.
Une telle intolérance doit être comprise comme
le résultat d’une réduction des réalités humaines
à quelques catégories auxquelles les individus
devraient impérativement se conformer. Il est alors
évident que les cadres identitaires rigides sont
contraires à toute démarche intellectuelle sérieuse,
dont le mandat est d’expliquer et de comprendre
son objet d’étude.
Les constats énoncés ci-dessus dévoilent l’un des
défauts majeurs de notre paradigme culturel, qui
« nous apprend à penser la différence de manière
très négative […], c’est-à-dire en termes de conflit,
d’opposition, de hiérarchie et de domination4 .»
Une telle étude nous invite à poser un nouveau regard sur notre rapport à autrui, un regard qui nous
amènerait « à considérer la différence comme une
potentialité plutôt que comme un danger5 » et qui
favoriserait conséquemment le vivre-ensemble.
2 GUILLAUMIN, Colette. Le corps construit, Paris, 1992, p.
119.
3 WELZER-LANG, Daniel. Pour une approche proféministe
non homophobe des hommes et du masculin, Toulouse, 2000,
p. 121.
4 FRANKLIN, Sarah et Jackie STACEY. Op. cit., p. 134.
5 Ibidem.
L’Empreinte
22
NOUVELLES DIVERSES
L’union fait la force
Par Sabrina A.-Latulippe
Littérature, théâtre et technologies
L
e 27 octobre dernier avait lieu l’enregistrement de l’émission L’union fait la force, dans les studios de Radio-Canada. Effectivement, Claudia Raby, Marie-Pierre Gagné et Christian Jacques,
trois professeurs de notre école, ont participé à ce jeu télévisé afin d’amasser des sous pour le
SAFRAN, le Service d’aide en français disponible au Cégep de Lévis-Lauzon. C’est en compagnie de la
comédienne Catherine Trudeau qu’ils ont affronté l’équipe adverse, soit celle du MBA de l’Université
Laval, qui était accompagnée de l’humoriste Réal Béland. En jouant à plus d’une dizaine de jeux faisant
appel à leurs capacités intellectuelles, visuelles et auditives, ils ont réussi à amasser 3000 $ afin d’offrir de
meilleures conditions aux tuteurs et aux usagers du SAFRAN.
En plus des trois professeurs participants, plus de 50 autres personnes étaient présentes afin de soutenir la cause du SAFRAN. En effet, Claudia Raby, Marie-Pierre Gagné et Christian Jacques étaient
accompagnés de leurs parents, familles, amis, collègues et étudiants qui les appuyaient dans cette belle
aventure. C’est donc dans le plaisir et la bonne humeur que cette journée s’est déroulée... et terminée
avec 3000 $!
Bravo à nos trois professeurs qui nous ont prouvé que l’union fait vraiment la force! Vous pouvez être
fiers de vous.
* L’émission sera diffusée du 17 décembre au 21 décembre, sur les ondes de Radio-Canada à 17 h 30.
APPEL DE TEXTES
Bourse Thomas de Koninck
Encore une fois cette année, le Département de
philosophie et ses enseignants vous invitent à
participer à un concours vous permettant de faire
surgir le philosophe caché en vous! En effet, vous
avez l’occasion de rédiger un texte portant sur une
question fondamentale intimement liée à de multiples facettes de votre vie quotidienne.
Les questions de cette année
1. Le nationalisme est-il dépassé?
2. Peut-on fonder son identité en écartant le jugement des autres?
Pourquoi y participer?
Courez la chance de gagner une bourse de 200 $!
En plus d’être présentée dans la prochaine édition
du journal L’Empreinte, votre rédaction vous
amènera à développer vos habiletés en philosophie
tout en améliorant votre compréhension d’une
réalité humaine incontournable. Pour plus
d’informations, demandez à votre professeur de
philosophie!
Faites connaître votre
programme technique
en publiant dans
L’Empreinte!
Vous aimeriez présenter votre programme d’études techniques? Faire part de vos bons coups?
Souligner le travail des gens qui s’illustrent chez
vous? Publier à l’échelle du cégep le fil des événements qui s’organisent dans votre département?
L’Empreinte attend vos textes pour l’édition de l’hiver 2013, permettant ainsi à tous ses lecteurs d’être
bien informés des actualités de votre programme.
Faites parvenir vos nouvelles et vos textes d’information à l’adresse suivante : [email protected]
23
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