GAEC DELMOND - mars 2016 - Programme Herbe et Fourrages en
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GAEC DELMOND - mars 2016 - Programme Herbe et Fourrages en
Programme Herbe et Fourrages en Limousin Quoi de neuf en Corrèze ? Le GAEC DELMOND à Allassac est composé de 4 associés : les parents (Gilbert et Lucette) et les deux fils (Julien et Adrien). 160 vaches limousines sont élevées pour produire des veaux de lait sous la mère ainsi que des reproducteurs sur 191 ha dont 170 ha de prairies, 19 ha de céréales (à paille et maïs grain) et méteils en dérobées hivernales. Le pâturage tournant, une affaire de famille C’est en 1975, après une formation agricole, que Gilbert DELMOND a débuté le pâturage tournant. Pratiqué sur une partie de la ferme à « Gorsat » (Allassac), c’est à l’arrivée de ses enfants Julien et Adrien que cette technique s’est étendue à l’ensemble des troupeaux. Des aménagements pérennes Sur le site de Varetz, une problématique était récurrente : les vaches ne consommaient pas l’herbe à certains endroits. Résultat : la pousse de l’herbe était perdue, des espèces peu appétentes se développaient et il fallait passer systématiquement le girobroyeur. De ce fait, le site a été redécoupé pour atteindre 21 paddocks, pour un lot composé de 38 vaches + leurs veaux + 1 taureau. La surface allouée au pâturage est de 22,6 ha plus 10 ha de fauche. Des conduites d’eau ont été posées à la charrue sous-soleuse pour minimiser les coûts et faciliter l’abreuvement des animaux. Les points d’eau sont tous à moins de 150 mètres des zones à pâturer. Aujourd’hui, un changement de paddock tous les 2 jours est réalisé. Le constat que font les éleveurs : « c’est la vache qui élève le veau de la naissance au sevrage, après c’est l’éleveur ». Les mères expriment tout leur potentiel de production laitière grâce à une alimentation en herbe de qualité le plus longtemps possible. Pour 2015, cette alimentation s’est répercutée sur les croissances : 1 171g de GMQ pour les veaux mâles (complémentés) 1 050 g de GMQ pour les femelles complémentées 966 g de GMQ pour les femelles non complémentées Les vaches de réforme peuvent aussi valoriser l’herbe : L’essai, mené par les éleveurs, d’engraisser des vaches de réforme est plutôt fructueux. Par rapport à une finition à l’auge qui prend 6 mois, avec l’herbe ce n’est plus que 3 mois. Une économie de 50% d’aliments sans pénaliser la qualité de finition des animaux. Pour 2015, 8 vaches ont été pré-engraissées à l’herbe et finies à l’auge. Les poids à l’abattage ont été de 444 kgc avec des classements carcasses de type U et R (âge moyen = 9.5 ans). Concrètement, il reste encore à stabiliser la phase de transition avec, pourquoi pas, une complémentation au pré 3 semaines à 1 mois avant la rentrée à l’étable. Cet essai est actuellement en cours. Avec des prix de vente de 4,57 €/kilo (30 FF), le résultat satisfait les éleveurs. Des mélanges à affiner Les 4 associés recherchent des fourrages avec de bonnes valeurs, notamment azotées. Les dates de fauches sont systématiquement calées sur les sommes des températures. Les intervalles entre 1ère et 2ème coupes sont maîtrisés (60 jours maximum), des semis de méteils immatures ont été implantés sur 3.5 ha. Les mélanges choisis sont composés d’un fort taux de protéagineux. Par hectare : 50 kg de triticale + 50 kg de pois + 50 kg de féverole + 25 kg de vesce. Le semis a été réalisé en deux temps : les grosses graines (triticale, pois, féverole) ont été semées à l’aide du combiné et la vesce à l’aide d’un centrifuge « Delimbe ». Des analyses de fourrage seront réalisées pour qualifier les valeurs et valider les choix de semis. L’avis du conseiller Benoît LAC : L’impact du pâturage tournant est toujours positif sur les coûts de production et le temps de travail: Amélioration progressive de la flore en graminées et surtout légumineuses, Diminution des refus et donc du giro-broyage, Amélioration de la portance grâce au faible temps de présence sur la micro-parcelle, Consommation d’une herbe de très bonne qualité alimentaire Le comportement des animaux est amélioré et facilité puisque les manipulations sont fréquentes (2 à 4 jours) et les animaux gourmands. Deux enjeux principaux : Mise en place de points d’eau multiples, pérennes (abandon de la tonne à eau), Mise en place de clôtures positionnées au préalable en clôtures électriques fixes (abandon du système fil avant-fil arrière mobile). Pour que tout se passe bien : Anticipation de la pousse de l’herbe grâce aux sommes des températures, Eviter le sur-pâturage (seuil de 5 cm de hauteur d’herbe) pour assurer une bonne repousse. Mars 2016 Stéphane MARTIGNAC Référent Herbe et Fourrages, Chambre d’Agriculture de la Corrèze 05 55 21 55 58, [email protected] Benoît LAC Conseiller Herbe et Fourrages, Chambre d’Agriculture de la Corrèze 05 55 21 55 00, [email protected] Contacts des référents Herbe et Fourrages en Haute-Vienne et en Creuse : • Claire BRAJOT, Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne 05 87 50 40 57, [email protected] • Hervé FEUGERE, Chambre d’Agriculture de la Creuse 05 55 61 50 00, [email protected] RDV sur www.herbe-fourrages-limousin.fr Article rédigé dans le cadre du Programme Herbe et Fourrages qui s’inscrit dans le Contrat d’Actions Agroécologie « pour le développement de l’autonomie alimentaire » avec le soutien du Conseil Régional et de l’Europe.