Lucy (Jamaica Kincaid) Dans les pages 14 et 15 de Lucy, une scène
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Lucy (Jamaica Kincaid) Dans les pages 14 et 15 de Lucy, une scène
Lucy (Jamaica Kincaid) Dans les pages 14 et 15 de Lucy, une scène constitué d'un rêve et d'une histoire vient se greffer au roman. Nous aimerions pouvoir rattacher cet extrait à une allusion au roman Alice au pays des merveilles. En effet, certaines tournures et allusions peuvent laisser penser que Kincaid fait allusion à Alice. Le premier élément frappant est le personnage de Lewis qui raconte une histoire et qui semble terriblement vouloir satisfaire les enfants, -un peu comme Lewis Caroll?- L'histoire qu'il raconte, avec «a sympathetic tone to his voice», traite d'humains et d'animaux qu'on arrive difficilement à distinguer. Ce passage me rappelle la transformation du bébé en cochon et la remarque du chat de Cheschire qui demande : «'Did you say pig, or fig?' said the Cat. 'I said pig,' replied Alice». Le rapprochement sémantique chez Caroll se transforme, chez Kincaid, en un rapprochement physique et la confusion se fait entre les espèces et non plus entre les lettres. Il y a plus cependant, l'histoire de Lewis évoque chez Lucy un rêve où ce dernier la pourchasse nue autour de la maison. Le rapprochement de l'importance du rêve dans les deux romans n'est pas à prouver, la similitude cependant des personnages réels qui se reportent dans le rêve, ou encore mieux, comme le pense Lucy, «only people who were important to me had ever shown in my dreams»; bien que chez la protagoniste au roman éponyme, ces personnes ne changent pas d'état (d'humain à animal alors que l'histoire de Lewis le fait), ces dernières semblent troubler fortement Lucy. Elle finit d'ailleurs par tomber dans un trou («Down the Rabbit-Hole» est le titre du premier chapitre d'Alice) où l'attendent plusieurs serpents de divers couleurs. La comparaison avec Lewis pourrait même toucher le biographique de Carroll que plusieurs considèrent comme frôlant la pédophilie, mais nous nous avançons sur une possible sur-interprétation. La mention du docteur Freud qui trouverait ce rêve très intéressant nous amène cependant à penser que l'analyse du désir soit chez Lucy, soit chez Carroll aurait ses pistes à développer. Finalement, la transformation de Lewis et de Mariah en deux têtes dodelinantes et le tic-tac de Lewis rappelle étrangement les transformations absurdes que les personnages d'Alice peuvent parfois prendre. L'incompréhension de leurs propos par la narratrice, bien qu'elle relève d'un manque de référent plus que de l'absurde du décalage sémantique lewissien, est aussi caractéristique du personnage du pays des merveilles.