Discours BB lancement PEJD

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Discours BB lancement PEJD
LANCEMENT OFFICIEL DU PACTE POUR L’EMPOI DES JEUNES
Discours de Bruno BLANDIN
Vendredi 23 octobre 2015
Madame la Ministre,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Ministre, Président du Conseil Régional,
Madame la Présidente du Conseil Départemental
Chers entrepreneurs, Chers Amis
Et vous les jeunes, notre futur,
Madame la Ministre,
C’est un honneur et un plaisir que vous nous faites en venant personnellement
participer à la signature de ce pacte qui lance officiellement l’opération « 1er
emploi durable des jeunes dans l’entreprise ».
Après notre opération « 1er pas dans l’entreprise » de mai dernier où plusieurs
centaines de jeunes étaient venus à la rencontre de plus de 60 entreprises,
c’est la deuxième opération en faveur des jeunes que nous lançons en moins
de 6 mois.
Nous ne nous arrêterons pas là. Car la jeunesse, c’est la priorité de nos
priorités.
Elle doit être la priorité de la Guadeloupe.
Parce qu’une société dont la jeunesse se désespère c’est une société sans
avenir.
Nous avons indéniablement besoin des jeunes pour imaginer le futur, et le
bâtir. Pour eux, pour notre pays.
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Ils sont déjà « demain ». C’est la connectique génération, c’est la nouvelle
économie, les nouvelles technologies.
Tout ce que nous ne savons pas mais qu’eux savent.
Ce n’est pas une main que nous leur tendons mais des bras grands ouverts,
parce que nous avons besoin d’eux.
La marche du monde s’est accélérée.
Ce n’est plus le plus gros qui mange le plus petit, mais le plus rapide qui
mange le plus lent.
Il faut aller vite. Les jeunes, nos jeunes vont vite, très vite. Surtout en
Guadeloupe. Ils sont brillants et compétents.
Alors oui ! Refusons la fatalité parce que nous croyons au futur de la
Guadeloupe.
Madame la Ministre, les entreprises ne sont pas des entités abstraites.
Elles sont sur un territoire, parmi une population.
Elles sont comptables de leurs destins.
Elles sont petites. 95% d’entre elles ont moins de 10 salariés, en Guadeloupe.
Les entreprises sont des femmes et des hommes responsables. Ils payent des
impôts et ils risquent leur propre patrimoine tous les jours.
Ils trébuchent parfois, ils se relèvent toujours.
Ils veulent être des co bâtisseurs d’avenir avec leurs partenaires publics.
Alors oui, nous sommes heureux de signer, aujourd’hui, et avec vous, cet
engagement, qui n’est qu’une étape.
Car notre ambition c’est la réalisation de l’égalité économique.
Cette ambition est légitime parce que nous sommes partie consubstantielle de
la République et de l’Europe ; et ce depuis le traité de Rome de 1946.
L’article 2 de ce traité a fondé le principe constitutif et intangible de la
cohésion social et économique.
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De ce fait, la première égalité économique est l’égalité devant l’emploi.
Ce n’est pas le cas aujourd’hui et en particulier pour les jeunes dont le taux de
chômage est insupportable
C’est inacceptable !!
Mais ce n’est plus avec de l’emploi public que nous satisferons ce droit
légitime.
Et nous le savons pertinemment aujourd’hui :
C’est l’entreprise qui est créatrice d’emplois.
Nous ne pouvons compter que sur elle.
Nous ne voulons surtout pas sombrer dans ce qui pourrait devenir de
l’assistanat.
Nous savons : que nous ne savons pas tout faire, que notre économie doit se
refonder pour optimiser nos atouts, reconquérir les potentialités de notre
espace terrestre et maritime, participer à la construction du monde futur, pour
la part qui nous revient. Avec modestie mais détermination.
Mais c’est ensemble que nous pouvons le faire ! En cohérence avec nos
responsabilités. En confiance et non en défiance.
Le profit n'est pas la finalité d'une Entreprise : c'est juste un moyen, la finalité
c'est la création de richesses pour le bien être de l'Homme.
Et les valeurs de solidarité et de partage sont bien évidemment des valeurs qui
nous sont toutes communes.
Madame la Ministre, je connais la difficulté d’un ministre en charge des
Outre-Mer.
L’hostilité de Bercy, de cette administration qui ne connait pas les territoires de
la République, qui n’aime pas les Outre-Mer : ces éternelles pleureuses, ces
enfants gâtés, ces profiteurs.
Alors à cet instant de mon propos, je veux tordre le cou à certains propos
fallacieux du type : « on donne beaucoup aux entreprises de l’Outre-mer, on
est peu payé en retour ».
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La vérité c’est :
•
581 €/hab consacrés en métropole pour les mesures en faveur de la
compétitivité des entreprises.
•
440 €/hab pour les DOM.
•
Le rabotage dans le dos du pouvoir avec 180 millions € depuis 2011,
73 millions € de plus dans le Projet de Loi de Finance pour 2016 ; le
blocage ou le retard des agréments nécessaires notamment à la
construction de logements sociaux.
•
C’est Bruxelles qui se renie, qui dénie l’article 2 du Traité de Rome et
l’article 349 du Traité d’Amsterdam avec le RGEC et sa volonté de
plafonner en prenant en compte le différentiel de l’octroi de mer !
La vérité c’est aussi, une dépense budgétaire de l’Etat par ultramarin de
5 274 € inférieure à celle du métropolitain qui est de 5 669 €
La vérité c’est enfin :
• Un retard de PIB/hab qui ne représente que 65% du PIB/hab de la
métropole
• Un chômage plus de 2,5 fois élevé qu’en métropole
Qu’on nous laisse entreprendre pour créer de l’emploi !
Nous sommes une parcelle constitutive de la République.
Pas plus mais pas moins. Nous voulons juste notre dû.
Tous ensembles, avec tous nos partenaires qui n’ont pas vocation à être des
adversaires, nous bâtirons ce futur sur la base de la dignité et d’une confiance
en nous retrouvée.
Nous le ferons parce que nous aimons la Guadeloupe et nous croyons en son
avenir.
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Maintenant, je veux ici remercier publiquement d’abord notre Préfet, Jacques
BILLANT, qui dès notre première entrevue a répondu présent et a mobilisé son
équipe : notre SGAR Eric BERTHON, notre DIECCTE Louis MAZARI.
Je remercie aussi les membres de notre bureau exécutif qui se sont mobilisés
sur ce beau projet.
Oui cela fait une belle équipe, performante, sérieuse.
Chacun apportant sa technicité, ce qu’il sait faire. Ce qu’il connait.
Un grand merci aussi à la Présidente du Conseil Départemental et au
Président du Conseil Régional pour leur indispensable concours.
C’est cette conjugaison des forces et des volontés qui permet de faire cela.
Sans cette union rien n’aurait été possible.
Ensemble tout est possible.
Nous continuerons ensemble à réaliser cette opération qui est désormais sous
conduite opérationnelle de l’Etat.
Aux services de l’Etat la mise en œuvre technique,
A nous la mobilisation des entreprises.
Vous, mes chers amis entrepreneurs, n’ayez pas peur, anticipez, ouvrez les
bras aux jeunes. Vous en avez besoin, nous en avons besoin.
Ne laissons pas fuir nos talents.
La Guadeloupe a besoin de tous.
Madame la Ministre, Merci. Sachez que nous sommes fiers de nos
compatriotes qui exercent leurs talents en métropole, dans un contexte
difficile.
Vous en êtes une illustration.
Merci.
Bruno BLANDIN
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