202-046 (6-page) French - Cardiologie actualités
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Cardiologie RAPPORT DE LA DIVISION DE CARDIOLOGIE S T. M I C H A E L ’ S H O S P I T A L , U N I V E R S I T É D E T O R O N T O e ST. MICHAEL’S HOSPITAL A teaching hospital affiliated with the University of Toronto UNIVERSITY OF TORONTO e al a ci u .c es èm lle pé e a tes tiv th ve s sit ali osi ce ou on e tu p r N ati otr eac dia su t n i s t en z log de oin és ite io r rP pr is ard nne we V c o o w. si s P i wwur v que i po gog da pé Leading with Innovation Serving with Compassion Actualités scientifiques MC Quel est le traitement antithrombotique le plus récent et le plus efficace pour le syndrome ischémique cardiaque instable ? Présenté initialement par : E . J . To p o l , M . D . , S . Yu s u f , M . D . ; H . C . H e r r m a n , M . D . , Y. J . Wo o , M . D . , R . C . B e c k e r, M . D . , e t W. S . We i n t r u b , M . D . Rapport sur un mini-cours et contributions originales à la 53e réunion scientifique annuelle de l’American College of Cardiology 7 au 10 mars 2004 Présenté et commenté par : GORDON MOE, M.D. Le traitement du syndrome coronarien aigu évolue constamment. Actuellement, quatre agents pharmacologiques établis, comprenant l’aspirine, l’héparine de bas poids moléculaire/non fractionnée (HBPM/HNF), les inhibiteurs des récepteurs glycoprotéiniques (GP) IIb/IIIa et le clopidogrel, plus 7 associations de ces traitements antithrombotiques, sont évalués. Cependant, plusieurs questions demeurent sans réponse. Tout d’abord, y a-t-il un traitement standard en 2004 ? Deuxièmement, doit-on stratifier ces traitements antithrombotiques selon l’approche thérapeutique adoptée, telle qu’un traitement invasif par rapport à un traitement conservateur ? Et troisièmement, existe-t-il une stratégie antithrombotique à long terme appropriée pour le traitement d’une durée de plus d’un an ? Dans ce numéro de Cardiologie – Actualités scientifiques, nous présentons les toutes dernières données sur l’utilisation pratique des traitements anti-thrombotiques dans le syndrome coronarien aigu, en mettant l’accent sur les agents antiplaquettaires oraux. Les comprimés (aspirine, inhibiteurs de l’adénosine diphosphate) Nouvelles informations sur l’aspirine L’aspirine est utilisée depuis plus de 100 ans et pourtant, on a encore beaucoup à apprendre sur ce médicament. Pour déterminer les effets du traitement antiplaquettaire chez les patients présentant un risque élevé d’événements vasculaires, une méta-analyse collaborative – l’Antithrombotic Trialists’ Collaboration – a récemment examiné des études randomisées Division de cardiologie Thomas Parker, MD (chef) Gordon W. Moe, M.D. (rédacteur) David H. Fitchett, M.D. (rédacteur adjoint) Juan C. Monge, M.D. (rédacteur adjoint) Beth L. Abramson, M.D. Warren Cantor, M.D. Luigi Casella, M.D. Robert J. Chisholm, M.D. Chi-Ming Chow, M.D. Paul Dorian, M.D. Michael R. Freeman, M.D. Nouvelle-Orléans, Louisiane sur un traitement antiplaquettaire par rapport à un placebo ou celles comparant un traitement antiplaquettaire à un autre chez des patients à haut risque1. Dans l’ensemble, l’assignation au traitement antiplaquettaire a réduit le paramètre mixte : les événements vasculaires graves d’un quart, l’infarctus du myocarde (IM) non mortel d’un tiers et l’accident vasculaire cérébral non mortel d’un quart. L’aspirine était l’agent antiplaquettaire le plus étudié. Une observation importante de cet aperçu systématique est l’impact de la dose d’aspirine. L’utilisation de l’aspirine à une dose de 75-150 mg par jour était associée à une réduction de 32 % des événements vasculaires combinés, alors qu’une dose de 50-1500 mg était associée à une réduction de 19 % (reconnaissant que les populations à l’étude étaient différentes). Cela indique que la dose de 75-150 mg par jour est au moins aussi efficace que la dose plus élevée. Cependant, les résultats des études utilisant des doses < 75 mg par jour sont moins concluants. Dans l’étude BRAVO (Blockade of the Glycoprotein IIb/IIIa Receptor to Avoid Vascular Occlusion) récemment publiée, une étude sur le lotrafiban, un inhibiteur du récepteur GP IIb/IIIa oral, l’utilisation d’une dose plus élevée d’aspirine > 162 mg/jour a été associée à un risque significativement plus élevé d’hémorragie grave qu’une plus faible dose de 75-162 mg/jour2. Dans l’étude CURE (Clopidogrel in Unstable angina to prevent Recurrent Events), les effets bénéfiques de l’ajout du clopidogrel à l’aspirine sur la mort cardiovasculaire (CV), l’IM et l’accident vasculaire cérébral combinés étaient similaires, quelle que soit la dose (100 mg, 101-109 mg ou 200 mg/jour) d’aspirine. Cependant, le risque d’hémorragie majeure a augmenté significativement lorsque la dose d’aspirine était augmentée, avec ou sans clopidogrel, et sans augmentation de l’efficacité. La dose d’aspirine la plus fréquemment utilisée dans Shaun Goodman, M.D. Anthony F. Graham, M.D. Robert J. Howard, M.D. Stuart Hutchison, M.D. Victoria Korley, M.D. Michael Kutryk, M.D. Anatoly Langer, M.D. Howard Leong-Poi, M.D. Iqwal Mangat, M.D. Trevor I. Robinson, M.D. Duncan J. Stewart, M.D. Bradley H. Strauss, M.D. St. Michael’s Hospital, 30 Bond St., Suite 7049, Queen Wing, Toronto, Ontario M5B 1W8 Télécopieur : (416) 864-5941 Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de la Division de Cardiologie, St. Michael’s Hospital, Université de Toronto, du commanditaire de la subvention à l’éducation ou de l’éditeur, mais sont celles de l’auteur qui se fonde sur la documentation scientifique existante. On a demandé à l’auteur de révéler tout conflit d’intérêt potentiel concernant le contenu de cette publication. La publication de Cardiologie, Actualités scientifiques est rendue possible grâce à une subvention à l’éducation sans restrictions. Les inhibiteurs du récepteur plaquettaire P2Y12 de l’adénosine diphosphate L’ activation plaquettaire se produit en réponse aux lésions des vaisseaux et contribue de façon importante à stopper le saignement. Cependant, l’activation plaquettaire dans les états morbides entraîne une occlusion vasculaire et des lésions ischémiques. Le récepteur P2Y12, activé par l’adénosine diphosphate (ADP), joue un rôle essentiel dans l’activation plaquettaire. Ces récepteurs sont les cibles des inhibiteurs du récepteur P2Y12 (p. ex. le clopidogrel) qui ont une valeur thérapeutique prouvée6. Cependant, ces médicaments sont actuellement utilisés à des doses qui inhibent uniquement 40 à 50 % du récepteur P2Y12 situé sur les plaquettes. Des études récentes sur des souris chez qui on a inactivé le gène du récepteur P2Y12 montrent que le récepteur P2Y12 est impliqué dans de nombreuses étapes thrombotiques clés, comprenant d’adhésion/l’activation plaquettaires et la croissance et la stabilité du thrombus7,8. Ces constatations impliquent que des stratégies plus agressives en vue du blocage du P2Y12 peuvent avoir un effet antithrombotique sans la nécessité d’un traitement concomitant avec l’AAS ; peuvent avoir un effet synergique avec l’inhibition de la thrombine et peuvent fournir des avantages même chez les sujets ne répondant pas à l’aspirine. Figure 1 : Avantages à long terme du clopidogrel chez les patients subissant une ICP13 Prévalence du paramètre mixte (%) la pratique clinique est de 325 mg par jour. Cependant, sur la base des observations ci-dessus, 81 mg par jour est apparemment la dose préférée pour son effet antithrombotique. Les mécanismes de l’effet anti-inflammatoire de l’aspirine sont assez distincts de ceux de ses effets antithrombotiques et on commence à peine à les comprendre. L’ athérogenèse et la déstabilisation de la plaque impliquent des mécanismes d’origine immunitaire. L’interleukine (IL)-7 est un régulateur de l’homéostasie des lymphocytes T, mais est également impliquée dans l’inflammation. Chez les patients atteints d’angor stable et instable, les taux plasmatiques d’IL-7 étaient significativement accrus et chez ces patients, la libération accrue de l’IL-7 des plaquettes activées a contribué de façon significative au taux accru d’IL-7 chez les patients atteints d’angor3. On notera que l’aspirine réduit la libération spontanée et stimulée de l’IL-7 des plaquettes. Un autre mécanisme inflammatoire a lieu par l’initiation des résolvines, une nouvelle famille de produits bioactifs des circuits de transformation de l’acide gras oméga-3 qui contrecarrent les signaux pro-inflammatoires4. En résumé, les données rapportées récemment indiquent que la dose optimale d’aspirine est de 81 mg par jour (et certainement pas plus de 162 mg par jour) dans le traitement des patients présentant un risque élevé d’événements vasculaires. L’aspirine possède des mécanismes antiinflammatoires uniques. Malgré les effets bénéfiques bien documentés de l’aspirine dans la réduction des événements indésirables dans les cas de coronaropathie, le récent rapport RAND sur la qualité des soins administrés à des adultes aux États-Unis5 indique que seulement 61 % des participants atteints d’IM que l’on considérait comme des candidats à l’aspirine ont reçu le traitement, ce qui indique une lacune importante. Résultats à un an (IM, AVC ou mort) 15 11,5 % RRR 26,9 % p = 0,02 10 8,5 % 5 Placebo*† Clopidogrel* 0 0 3 6 9 12 Mois après la randomisation * En plus du traitement standard comprenant l’AAS † Tous les patients ont reçu du clopidogrel après l’ICP jusqu’au 28e jour L’ effet du blocage du récepteur P2Y12 peut être plus large que la seule prévention d’un événement causé par l’ADP. Les plaquettes expriment le ligand CD40 (LCD40), une protéine transmembranaire liée structurellement au facteur de nécrose des tumeurs de la cytokine alpha et, lorsqu’elle est activée, déclenche une réponse inflammatoire dans les cellules endothéliales de la paroi des vaisseaux9. Par conséquent, le paradigme du rôle des plaquettes dans l’ischémie a été modifié, suggérant que les plaquettes interviennent non seulement dans l’homéostasie, mais sont également une riche source de médiateurs inflammatoires. Le point important est que bien que des agents couramment utilisés tels que l’aspirine n’influent pas sur le LCD40, il a été démontré que l’inhibition du P2Y12 réduit le LCD40 soluble. Chez les patients subissant une intervention coronarienne percutanée (ICP) élective, un traitement préalable avec l’antagoniste du récepteur plaquettaire de l’ADP, le clopidogrel, a réduit significativement le LCD40 plaquettaire (TRAP) et le LCD40 soluble10. Par conséquent, ces données indiquent un effet anti-inflammatoire qui peut constituer un mécanisme important à la base de l’effet bénéfique précoce et soutenu du clopidogrel observé chez les patients atteints de syndrome coronarien aigu et chez ceux subissant une ICP (figure 1)11-13. Le traitement avec un inhibiteur du récepteur de l’ADP à court terme, en plus de l’aspirine, a entraîné une plus grande protection contre les complications thrombotiques que l’aspirine seule14,15. L’étude CREDO (Clopidogrel for the Reduction of Events During Observation) visait à établir la durée optimale du traitement d’association antiplaquettaire oral et l’avantage d’un traitement d’attaque avec le clopidogrel chez les patients qui devaient subir une ICP élective ou qui subiraient probablement une ICP13. Les patients ont été assignés au hasard à une dose d’attaque de 300 mg de clopidogrel (n = 1053) ou à un placebo (n = 1063) 3 à 24 heures avant l’ICP. Ensuite, tous les patients ont reçu le clopidogrel à une dose de 75 mg par jour, jusqu’au 28e jour. Du 29e jour au 12e mois, les patients dans le groupe recevant la dose d’attaque ont reçu le clopidogrel, à raison de 75 Cardiologie Actualités scientifiques mg par jour, et ceux dans le groupe témoin ont reçu le placebo. Après un an, le traitement avec le clopidogrel à long terme dans le groupe ayant reçu la dose d’attaque a été associé à une réduction relative de 26,9 % du risque combiné de mort, d’IM et d’accident vasculaire cérébral. Bien que le traitement préalable avec le clopidogrel n’ait pas réduit significativement le risque combiné de mort, d’IM ou de revascularisation d’urgence du vaisseau cible le 28e jour, dans une analyse de sous-groupe préspécifiée, on a noté une réduction du risque relatif de 38,6 % de ce paramètre chez les patients qui ont reçu le clopidogrel au moins 6 heures avant l’ICP comparativement à aucune réduction avec le traitement moins de 6 heures avant l’ICP. Ces résultats indiquent donc que le traitement avec le clopidogrel pendant un an après l’ICP réduit significativement le risque d’événements ischémiques. De plus, l’administration de la dose d’attaque en prévoyant un délai plus long jusqu’à l’ICP peut réduire les événements à un mois. Les données préliminaires d’une nouvelle analyse de l’incidence des événements cliniques indésirables majeurs (ECIM) à un an chez les patients de l’étude CREDO qui ont survécu après 29 jours indiquent également que le traitement à long terme avec le clopidogrel après une ICP est sans danger16. Du 29e jour jusqu’à un an après la randomisation, on a noté 138 événements hémorragiques, 68 dans le groupe clopidogrel et 70 dans le groupe placebo (p = 0,84). Parmi ceux-ci, 112 (81 %) étaient liés à l’intervention, et la plupart (82; 59 %) sont survenus dans le contexte d’un pontage aorto-coronarien (PAC). Dans un modèle multivariable qui incluait des données démographiques, les comorbidités et les traitements médicaux concomitants, les prédicteurs indépendants de l’hémorragie étaient l’âge, le diabète et le PAC. Le traitement avec le clopidogrel audelà de 28 jours n’était pas un prédicteur significatif de l’hémorragie majeure ou mineure. Pendant ce même intervalle, 80 ECIM sont survenus. Un premier ECIM était significativement moins fréquent parmi ceux assignés au clopidogrel que parmi ceux assignés au placebo (3,0 % vs 4,7 %, p = 0,043). La dose de clopidogrel peut également être significative. On notera qu’une dose d’attaque de 300 mg ne bloque que 45 % à 50 % des récepteurs P2Y12. Dans une récente étude chez des patients chez qui l’on avait implanté des stents intracoronariens, une dose d’attaque de 600 mg a inhibé l’agrégation plaquettaire induite par l’ADP (jusqu’à environ 25 %) dans une plus grande mesure que la dose de 300 mg (jusqu’à environ 40 %, ce qui est similaire au taux obtenu pour la souris hétérozygote chez qui l’on avait inactivé le gène du récepteur P2Y12 tel qu’indiqué ci-dessus)17. Cette observation est particulièrement intéressante, étant donné les constatations faites dans l’étude ISAR-REACT (Intracoronary Stenting and Antithrombotic Regimen-Rapid Early Action for Coronary Treatment) qui a examiné si l’inhibiteur du récepteur GP IIb/IIIa, abciximab, avait un effet bénéfique chez les patients subissant une ICP élective après un traitement préalable avec le clopidogrel18. Quelque 2159 patients ont été assignés au hasard à l’abciximab et à un placebo et tous ont reçu un traitement préalable avec une dose de 600 mg de clopidogrel au moins deux heures avant l’intervention. Le paramètre primaire mixte (mort, IM et revascularisation du vaisseau cible en urgence) à 30 jours n’était pas différent entre les deux groupes. Bien qu’il soit nécessaire de confirmer ces observations dans des études de plus grande envergure, elles laissent entrevoir la possibilité que le traitement préalable avec une dose élevée (600 mg) de clopidogrel chez des patients présentant un risque faible à moyen subissant une ICP élective permet d’éviter la nécessité de l’inhibition du récepteur GP IIb/IIIa. Si un inhibiteur du récepteur P2Y12 tel que le clopidogrel a un effet anti-inflammatoire, étant donné la pathobiologie connue de l’athérosclérose, le clopidogrel devrait stabiliser ou prévenir l’athérosclérose à long terme chez les patients à haut risque. Cette question est actuellement examinée dans l’étude CHARISMA (Clopidogrel for High Atherothrombotic Risk and Ischemic Stabilization, Management, and Avoidance) qui examine les avantages de poursuivre le traitement avec le clopidogrel et l’aspirine jusqu’à un suivi prévu de 42 mois chez plus de 15 000 patients à haut risque, mais stables. Une stratégie probable pour prescrire des agents antiplaquettaires dans un avenir proche serait d’adapter les agents et la dose du traitement aux sujets sur la base de la réponse fonctionnelle des plaquettes ou peut-être d’un test génomique. On a démontré récemment que chez les patients stables et chez ceux subissant une ICP, le risque d’événements indésirables sera significativement accru chez ceux estimés à 25 % qui présentent une résistance à l’aspirine démontrée systématiquement19-21. Il existe également un nombre croissant de rapports sur la résistance au clopidogrel, qui dans certaines séries, a été estimée à un quart des patients évalués22-25. De plus, la résistance au clopidogrel peut être associée à un risque accru de thrombose subaiguë du vaisseau dans lequel un stent a été implanté25,26. En fait, une étude récente chez des sujets sains a démontré une association entre les variations de la séquence du gène du récepteur P2Y12 et l’agrégation plaquettaire induite par l’ADP27. Les porteurs de l’halotype H2 présentent un risque accru d’athérothrombose ou une réponse clinique moindre aux médicaments inhibant la fonction plaquettaire. En résumé, les nouvelles données indiquent que les inhibiteurs du récepteur P2Y12 peuvent exercer un effet antiinflammatoire et une dose d’attaque de 600 mg peut être plus efficace qu’une dose plus faible chez les patients subissant une ICP. Des données sur l’utilisation d’un traitement d’association avec l’aspirine et le clopidogrel dans le contexte de la prévention primaire seront bientôt publiées. Situation après la sortie de l’hôpital Les résultats d’études de registres de patients atteints de SCA ont révélé que seulement une minorité (< 25 %) d’événements indésirables surviennent à l’hôpital, la majorité (> 40 %) survenant 2 ans après l’événement de référence28. Malgré cela, la plupart des traitements utilisés pour le SCA ont été évalués, afin de déterminer leurs effets bénéfiques à court terme. De plus, une Cardiologie Actualités scientifiques Figure 2 : Effet du clopidogrel sur l’IM/l’AVC/la mort CV dans le syndrome coronarien aigu sans sus-décalage du segment ST 12 Taux de probabilité cumulatif 0,14 Placebo + Aspirine* 0,12 11,4 % 9,3 % 0,10 0,08 Clopidogrel + Aspirine* 0,06 0,04 RRR 20 % P < 0,001 N = 12,562 0,02 0,00 0 3 6 9 12 Mois de suivi * En association avec le traitement standard approche agressive, précoce et invasive, bien que permettant de soulager les symptômes ischémiques, n’est pas nécessairement associée à un meilleur résultat clinique28,29. En outre, les patients atteints d’IM aigu peuvent présenter de multiples petites plaques complexes d’athérome, en outre de la lésion responsable de la thrombose. Du simple fait du fardeau de la maladie, ces multiples petites plaques sont plus vraisemblablement associées à un pronostic clinique défavorable30-32. Ces observations soulignent donc l’importance d’une stratégie thérapeutique chez les patients atteints de SCA qui modifie non seulement le processus thrombotique aigu, mais également le processus athéroscléreux des plaques petites, mais vulnérables. Par conséquent, une telle stratégie thérapeutique peut avoir un effet positif sur le pronostic clinique à long terme. L’utilisation du clopidogrel conjointement à l’aspirine est compatible avec une telle stratégie. Comme le montre la figure 2, dans l’étude CURE (Clopidogrel in Unstable Angina to Prevent Recurrent Event), les effets bénéfiques du clopidogrel + l’aspirine par rapport au placebo + l’aspirine sur le paramètre primaire mixte (IM, accident vasculaire cérébral et mort CV) étaient apparents 24 heures après la randomisation12. On notera que ces effets bénéfiques se sont maintenus après 12 mois, étant donné que les courbes des événements des deux groupes à l’étude ont continué à diverger. Même si les données sur les 30 premiers jours sont exclues de l’analyse, la différence entre les deux groupes est demeurée hautement significative. L’avantage du traitement d’association s’est maintenu, quel que soit les médicaments concomitants utilisés et ils étaient constants pour les différentes doses d’aspirine utilisées et les différents groupes de risque. Comme prévu, dans le groupe recevant le clopidogrel, les taux d’hémorragie majeure et mineure étaient légèrement plus élevés, mais on n’a pas noté d’augmentation du taux d’hémorragie menaçant la vie. Cependant, lorsqu’on l’a intégré au paramètre primaire pour Tableau 1 : Coût et différence de coût entre le clopidogrel et le placebo dans l’étude CURE 33 Clopidogrel Placebo ∆ IC à 95 % pour ∆ $90 -$724, $902 Régime $14,855 d’assurance-maladie $14,765 MEDSTAT $20,195 $20,375 -$181 -$1267, $928 MEDSTAT/ $17,831 Régime d’assurance-maladie $17.986 -$155 -$1178, $873 obtenir un marqueur de l’avantage net, la tendance était encore fortement en faveur du clopidogrel + l’aspirine. Une analyse du coût-efficacité de l’utilisation du clopidogrel dans le contexte d’une ICP chez des patients atteints de SCA a été récemment effectuée chez 1730 patients qui ont participé à l’étude PCI CURE11,33. Les patients ont reçu un traitement préalable avec le clopidogrel ou un placebo en plus de l’aspirine. Après l’ICP, > 80 % des patients ont reçu un antagoniste du récepteur de l’ADP selon une méthodologie ouverte pendant environ 4 semaines, puis ils ont reçu le médicament à l’étude pendant une période allant jusqu’à 1 an. Le paramètre mixte (mort CV, accident vasculaire cérébral ou IM) est survenu chez 76 (9,3 %) patients recevant le clopidogrel comparativement à 116 (12,8 %) patients recevant le placebo (probabilité, 0,73, p = 0,021). Les hospitalisations ont été classifiées selon les diagnostics regroupés pour la gestion (DRG) et les coûts ont été estimés sur la base des données suivantes : • Remboursement moyen du régime d’assurancemaladie • MEDSTAT (assurance privée) • MEDSTAT à l’âge de moins de 65 ans • MEDSTAT à l’âge de 65 ans et plus. On estime que le prix de gros moyen du clopidogrel est de 3,22 $US par jour. L’espérance de vie perdue associée à la mort CV, à l’IM non mortel et à l’accident vasculaire cérébral non mortel, estimée d’après des données publiées de l’étude Framingham, était réduite de 3 %34. Les résultats préliminaires en ce qui concerne le coût et la différence de coût sont indiqués dans le tableau 1. Le rapport coût-efficacité supplémentaire était : 918 $ /année-vie gagnée (AVG) avec le régime d’assurance-maladie (38,4 % dominant, 3,1 % dominé, 89,9 % < 50 000 $ /AVG) ; dominant avec MEDSTAT (57,2 % dominant, 3,1 % dominé, 90,97 % < 50 000 $/AVG) ; dominant avec MEDSTAT/Régime d’assurance-maladie (56,1 % dominant, 2,8 % dominé, 91,0 % < 50 000 $/AVG). Les résultats étaient similaires lorsqu’on a utilisé la Saskatchewan Health Database (patients atteints de SCA nécessitant une ICP). Cardiologie Actualités scientifiques Le rapport coût-efficacité supplémentaire se compare favorablement avec celui obtenu avec l’inhibition du récepteur GP IIb/IIIa chez des patients atteints de SCA (16 491 $/AVG)35 et avec le traitement avec une statine (54 000 $/AVG)36. Bien que cette analyse soit fondée sur des modèles de pratique américaine, les résultats préliminaires indiquent que le clopidogrel est à la fois efficace et rentable dans le contexte du SCA chez des patients subissant une ICP. Dans le traitement de ces patients atteints du SCA, le rôle des stratégies allant au-delà de l’administration d’agents antithrombotiques est tout aussi important. L’avantage d’un traitement hypolipidémiant et de l’inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA) est bien connu. Cependant, aucune ligne directrice sur le traitement du SCA ne fait mention de la modification du style de vie, qui est à la fois efficace et peu coûteuse. Par exemple, des données non publiées de l’étude EPI-CURE ont démontré que le risque d’IM et de mort est de 20 % plus élevé l’année suivante. Bien que l’exercice au moins trois fois par semaine soit associé à une réduction de 20 % des événements cliniques indésirables, seulement 10 % des patients atteints de SCA dans l’étude CURE faisaient de l’exercice au moins trois fois par semaine un mois après la manifestation du SCA. En résumé, chez les patients présentant un SCA sans sus-décalage du segment ST, l’association de l’aspirine et du clopidogrel réduira le risque d’événements cliniques indésirables pendant au moins 12 mois (et probablement ultérieurement). Étant donné la discussion précédente concernant l’efficacité par rapport à l’innocuité de l’aspirine à faible dose par rapport à une dose élevée et une stratégie de traitement précoce par rapport à un traitement invasif tardif, le rapport entre l’avantage et le risque d’un traitement antiplaquettaire d’association peut être optimisé en utilisant l’aspirine à faible dose et en choisissant judicieusement le moment de l’intervention de revascularisation coronarienne. Enfin et surtout, l’administration d’un traitement hypolipidémiant, d’un inhibiteur de l’ECA et la modification du style de vie offriront probablement un avantage à long terme supplémentaire. Chirurgie cardiaque chez les patients recevant un traitement antiplaquettaire Les complications hémorragiques après une chirurgie cardiaque sont associées à une morbidité importante, comprenant la nécessité d’une réexploration, d’un séjour prolongé en soins intensifs et des infections. En fait, la réexploration pour détecter une hémorragie est un facteur de risque majeur d’événements cliniques indésirables après une chirurgie cardiaque37. Étant donné la possibilité accrue d’hémorragie, on craint toujours d’administrer un traitement antiplaquettaire oral chez les patients qui vont subir une chirurgie cardiaque ou d’autres types de chirurgie majeure. Dans le cas de l’aspirine, le risque d’hémorragie est probablement réduit, étant donné que des études ont démontré que l’utilisation préopératoire de l’aspirine est associée à un risque réduit de mortalité chez les patients subissant un PAC sans augmentation significative du taux d’hémorragie, de la nécessité de produits sanguins ou du taux de morbidités connexes38. Par conséquent, à moins de circonstances spéciales, l’aspirine ne doit pas être interrompue chez les patients atteints de SCA subissant un PAC. La situation est assez différente pour le clopidogrel dont l’effet hémorragique peut être important. Chez les patients exposés au clopidogrel dans les 7 jours précédant un PAC, on a noté un taux significativement plus élevé de retrait du drain thoracique, de transfusion de produits sanguins et de réintervention39. Dans l’étude CURE, on n’a pas observé une augmentation importante du taux d’hémorragie dans les 7 jours suivant le PAC lorsque l’on a interrompu le clopidogrel au moins 5 jours avant le PAC. Cependant, chez ceux qui ont arrêté de prendre le clopidogrel dans les 5 jours précédant le PAC, on a noté un taux 53 % plus élevé (p = 0,06) d’hémorragie majeure dans le groupe recevant l’association12. Sur la base de ces données, le clopidogrel doit être interrompu au moins 5 jours avant le PAC. L’amélioration des techniques d’anesthésie, de perfusion et de chirurgie minimise également les complications hémorragiques. La question de savoir si l’on doit instituer un traitement antiplaquettaire avec le clopidogrel et l’aspirine chez un patient atteint du SCA sans sus-décalage du segment ST immédiatement lorsqu’il se présente à l’hôpital dépend de la probabilité qu’il subisse un PAC précoce. Celle-ci serait déterminée par le risque perçu que le patient ait besoin d’un PAC en urgence (par opposition à un traitement médical, une ICP ou un PAC tardif) et dans une grande mesure par le mode de pratique de l’établissement. Dans l’étude CURE, où presque tous les patients ont été recrutés dans des centres où les interventions invasives ne sont pas réalisées systématiquement, seulement 16,5 % des patients ont subi un PAC, représentant 40 % des patients qui ont subi une angiographie. Il est donc concevable qu’au Canada, où la plupart des centres n’adoptent pas une approche agressive en pratiquant un PAC précoce même si l’intervention est anatomiquement possible, la majorité des patients présentant un SCA sans sus-décalage du segment ST seraient des candidats au traitement antiplaquettaire avec le clopidogrel et l’AAS. Références 1. Collaborative meta-analysis of randomised trials of antiplatelet therapy for prevention of death, myocardial infarction, and stroke in high risk patients. BMJ 2002;324:71-86. 2. Topol EJ, Easton D, Harrington RA, et al. Randomized, double-blind, placebo-controlled, international trial of the oral IIb/IIIa antagonist lotrafiban in coronary and cerebrovascular disease. Circulation 2003;108: 399-406. 3. Damas JK, Waehre T, Yndestad A, et al. Interleukin-7-mediated inflammation in unstable angina: possible role of chemokines and platelets. Circulation 2003;107:2670-76. Cardiologie Actualités scientifiques 4. 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