Ouest France - Brochard Paysage

Ouest France
Lundi 20 mai 2013
Chez Brochard Paysage en Mayenne, le jardin suit les modes
Basés à Mayenne, les paysagistes Olivier et Alexandra Brochard créent des jardins pour les particuliers. Un travail qui doit tenir compte des désirs du client et du moment.
À l'entrée de Brochard Paysage, des oliviers forment une haie pour le moins exotique. Attendant d'être
replantés, ils arrivent d'Espagne. « C'est onéreux mais c'est la plante qui plaît », constate Olivier
Brochard, le chef d'entreprise. En ce moment, avec sa femme Alexandra, ils travaillent d'arrache-pied.
Après un long hiver, le couple compte mettre les bouchées doubles entre mai et octobre, saison propice
aux travaux d'extérieur.
Les marchés publics dans le domaine de l'arrosage pour des terrains de golf, des carrières hippiques ou
encore des fontaines représentent chaque année 30 à 40 % du chiffre d'affaire de Brochard Paysage.
L'autre et principal versant de l'activité est la création de jardins chez les particuliers. « Nous faisons
tout, de A à Z, sauf les enrobés qui sont sous-traités », explique Olivier Brochard.
« Le jardin est comme la dernière pièce de la maison. On y pense quand les dettes sont payées et
quand on n'a plus d'enfants à charge. » C'est pourquoi, constate-t-il, les clients ont de « 40 à 50 ans »,
voire sont des retraités. ls mettent le prix pour s'offrir leur espace vert, avec une enveloppe moyenne
atteignant 12 000 €, soit plus de quatre fois le budget moyen en France, d'après une enquête de l'Union
nationale des entreprises du paysage. « Nous ne refusons pas les petits chantiers mais c'est vrai que
nous sommes plutôt dans le haut de gamme », reconnaît le Mayennais.
Le client élabore son jardin conseillé par ce spécialiste. Olivier comme sa femme réalisent des croquis à la main, et sont capables de concevoir les grandes lignes d'un jardin à
partir d'une simple photo. « Pour les gros projets », un logiciel permet d'obtenir une simulation en 3D du futur jardin, en poussant le détail jusqu'aux variétés des plantes et
matériaux employés. Bientôt, le couple, qui a un projet d'agrandissement, espère proposer un jardin d'exposition, plus réaliste encore.
Japonais ou méditerranéen
Pour composer un jardin, les bonnes bases sont « un coin détente, de type terrasse, un coin d'eau, par exemple un petit bassin, et des plantations », détaille Alexandra.
Ensuite, c'est une affaire de goût. Et de modes.
Le jardin du début du XXIe siècle est dépouillé plus que luxuriant. La tendance est aux revêtements minéraux comme les ardoises, aux petites fontaines ou aux sphères
décoratives. On aime aussi copier les jardins méditerranéens ou zen japonais, avec taupières, buis taillés façon nuage ou pyramide. Côté potager, les jardins de curé, avec des
bacs surélevés qui évitent de se baisser, séduisent.
Alexandra Brochard est parfois agacée par l'influence des magazines spécialisés ou des émissions de télévision. « Les plantes vues dans un magazine ou sur Internet sont
souvent introuvables ici ou incompatibles avec le climat », explique-t-elle. Et s'amuse de voir que certains, une fois le jardin livré, sont perturbés par l'arrivée des premières
mauvaises herbes. « Nous travaillons avec la nature. Les jardins sans entretien n'existent pas encore. »
Pauline VINATIER