Fiche 7 art et architecture - Le Musée d`Art Moderne et d`Art

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Fiche 7 art et architecture - Le Musée d`Art Moderne et d`Art
Parcours Architecture > Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain > Fiche scientifique rencontre avec les œuvres – CP – CE1 – CE2 –
CM1 – CM2 – Collège – Lycée – Université – Durée 1h…
ART ET ARCHITECTURE
• Présentation
Ce parcours permet de montrer l’ancrage du MAMAC dans un tissu urbain niçois implanté dans un
complexe artistique reconnu, qui regroupe aussi le Théâtre national et la bibliothèque Louis Nucéra.
Ainsi, en parcourant les étages du musée, les élèves découvrent le déploiement architectural du
musée, les œuvres qui le façonnent ne faisant qu’un avec la composition muséale. De plus, à travers
certaines œuvres d’art de la collection permanente, on peut saisir le parti pris de certains artistes
d’intégrer l’architecture comme motif récurrent.
• Objectifs
- Mettre en exergue l’inscription du MAMAC dans le tissu urbain niçois
- Découverte de l’architecture en tant que motif de l’œuvre d’art.
- Apprendre à lire une œuvre d’art.
- Familiarisation avec le vocabulaire spécifique de l’art.
> Étape 1 : Les œuvres in situ
Ce terme désigne toutes les œuvres réalisées en fonction du musée, en tenant compte de son
environnement. Ces œuvres font ici partie intégrante de l’architecture muséale.
A – Les façades :
L’aménagement des façades intérieures du MAMAC répond à l’intention de marquer fortement
l’identité scientifique du musée. L’obligation de corriger un facteur de luminosité excessive dans les
salles d’exposition s’est traduite par l’interposition de cimaises définitives qui, au plan de
l’architecture, a libéré quatre surfaces disponibles sur trois étages d’élévation dans la cour intérieure
du musée. Le parti pris d’exprimer les tendances essentielles de la collection se traduit par les
installations de Sol Lewitt, pour l’abstraction américaine, de Claude Viallat pour l’abstraction
française des années 1970, d’Arman représentant le Nouveau Réalisme et l’École de Nice et d’Alain
Jacquet avec un détail du Déjeuner sur l’herbe.
Sol LEWITT, né en 1927 à Hartford dans le Connecticut, décédé en 2007 à New York . Artiste
américain appartenant à l'Art minimal, qui fut pendant les années soixante la tentative la plus
extrême de réduction des moyens de l'art à partir d'une géométrie élémentaire. Une commande lui a
été formulée pour la façade Est du patio intérieur. C’est la première intervention envisagée pour
débuter un programme d’investissement du bâtiment lui-même. L’œuvre Wall drawing#1004 Arcs,
2002, fut dessinée par l’artiste dans son atelier et réalisée sur la façade par ses assistants.
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Wall drawing#1004 Arcs, 2002
Peinture
1500 x 800 cm
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
Claude VIALLAT, né en 1936 à Nîmes est un des artistes fondateurs du groupe Support/Surface, qui
interroge sans cesse les constituants matériels de la peinture (toile, châssis, pigment). Les artistes de
ce groupe proposent des déconstructions analytiques aboutissant à des systèmes de production
picturaux par marquage, empreinte, trempage. Claude Viallat s'attache quant à lui au support (draps,
toiles de bâche, parasols) sur lequel il expérimente de façon systématique une forme ovoïde proche
du haricot sous forme de modules répétés, par empreinte le plus souvent. Sur la façade Nord du
musée, il réalise sur une grande toile de bâche une peinture à l’acrylique très colorée, utilisant les
empreintes célèbres qui le caractérisent ; Répétition, 2002.
Répétition, 2002
Triptyque sur la façade du MAMAC
Peinture sur bâche
Bâche verte : 484 x 998 cm
Bâche jaune : 512 x 970 cm
Bâche rouge : 416 x 970 cm
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
Arman, né Armand Fernandez à Nice en novembre 1928 et décédé en 2005 à New York. Il suit les
cours de l'École Nationale des Arts Décoratifs de Nice, puis ceux de l'École du Louvre à Paris. A
compter de 1958 Arman aborde l'introduction de l'objet dans le champ pictural, avec les Allures ou
des objets divers. Collectionneur dans l'âme, il initie en 1959 la période des Accumulations ; puis il
réalise les Poubelles dans lesquelles des détritus organiques ou des objets utilitaires divers sont
entassés dans des boites en plexiglas. A la demande du conservateur du MAMAC, Arman réalise une
accumulation monumentale des chaises bleues de la Promenade des Anglais récemment mises au
rebut. Les objets choisis ne sont pas anodins et participent à l’identité niçoise. Camin dei Inglese,
2004.
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Camin dei Inglese, 2004
Œuvre en trois dimensions, Accumulation chaises bleues
16 x 10 m
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
Alain JACQUET, né en 1939 à Neuilly-sur-Seine et mort en 2008 à New York. De 1961 à 1963 il
élabore la série des Camouflages, les figures traitées en aplats francs y sont superposées sans pour
autant perdre leur lisibilité individuelle. L’œuvre identitaire de l’artiste est Le déjeuner sur l’herbe.
C’est une œuvre charnière dans l’ensemble de son travail. De la peinture selon les critères
traditionnels, il passe à l’œuvre totalement mécanique, en utilisant la reproduction en sérigraphie en
trois ou quatre couleurs pour tramer son sujet. Il obtient ainsi une définition de l’image variable avec
le positionnement du spectateur. C’est lors de l’exposition « Alain Jacquet Camouflages et trames »
en 2005 au MAMAC qu’est née l’idée de lui commander un agrandissement d’un détail de son
œuvre, Le déjeuner sur l’herbe, 1965. Détail du déjeuner sur l'herbe (Façade Ouest du MAMAC),
2005.
Détail du déjeuner sur l'herbe (Façade du MAMAC), 2005
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
B – Les escaliers :
Pier Paolo CALZOLARI, né en 1943 à Bologne, Italie. En 1967, il participe à la première
manifestation de l’Arte Povera, dont il est un des représentants majeurs. Dans sa pratique artistique,
il utilise des matériaux singuliers et inhabituels tels que le gaz, la glace, les métaux, les végétaux ou
encore des substances dégradables. Le thème central de son œuvre est le passage du temps. En 2003
il réalise l’œuvre Sans titre, pour le MAMAC, un escalier recouvert de feuilles de plombs, joignant le
premier étage dédié aux expositions temporaires et le deuxième étage consacré à la collection
permanente. Au dessus de chaque rampe, oscille une rangée de lumignons accrochés sur les murs.
Le visiteur, obligé d’emprunter ce chemin pour accéder d’un étage à l’autre, marche sur l’œuvre et
participe alors physiquement au principe de l’œuvre in situ.
David TREMLETT, né en 1945 à Saint-Austell, il vit et travaille à Bovington en Grande-Bretagne.
Artiste anglais, il choisit la peinture murale comme mode d’expression, et privilégie des compositions
abstraites au pastel. Drawing for S., 2005 répond à une commande du MAMAC passé en 2005 pour
la décoration de la volute de l’escalier menant aux terrasses du musée. L’œuvre se présente comme
une palette dont les aplats colorés se répondent contenus dans des cloisonnements
géométriquement déterminés.
> Étape 2 : L’architecture comme motif
Christo, né Christo JAVACHEFF en 1935 à Gabrovo en Bulgarie. Étudiant à l’Académie des Beaux
Arts de Sofia, il étudie ensuite la sculpture à Vienne avant de s’installer à Paris. Il répond aux
commandes de portraits « bourgeois » ce qui lui donnera l’occasion de rencontrer Jeanne-Claude de
Guillebon qu’il épouse et qui devient sa collaboratrice. Dès 1958 Christo empaquette des objets de
petites, moyennes ou grandes dimensions. En 1964 il s’installe avec Jeanne-Claude à New York ou ils
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élaborent leur projet d’emballage d’immeuble et de monuments. Dans un rapport direct avec le
milieu naturel et son architecture, Christo s’implique dans le surdimensionnement.
Exemple avec Arc de Triomphe wrapped, project for Paris, 1989. Lithographie et collage montrant
l’Arc de triomphe emballé.
Georges ROUSSE, né en 1947 à Paris. Alors qu'il est étudiant en médecine à Nice, il décide
d'apprendre chez un professionnel les techniques de prise de vue et de tirage puis de créer son
propre studio de photographie d'architecture. C'est avec la découverte du Land Art et du Carré noir
sur fond blanc de Malevitch que Georges Rousse choisit d'intervenir dans le champ photographique
établissant une relation inédite de la peinture à l'Espace. Il investit alors des lieux abandonnés qu'il
affectionne depuis toujours pour les transformer en espace pictural et y construire une œuvre
éphémère, unique, que seule la photographie restitue.
Exemple avec Nice, 1998. Photographie.
Nice, 1998, 1998
Cibachrome marouflée sur aluminium
124 x 178 cm
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
Guy ROTTIER, né en 1922 à Sumatra en Indonésie. Guy Rottier est ingénieur et architecte. Il
collabore avec Le Corbusier pendant trois ans pour l'Unité d'habitation à Marseille.
Exemple avec Architecture d'occasion. Village "autobus", 1967. Maquette d’architecture.
Max CHARVOLEN, né en 1946 à Cannes. Avant de suivre les cours de l’École des Arts Décoratifs de
Nice, Max Charvolen reçoit une formation de menuisier. A la suite de l’exposition INterVENTION, à la
galerie de La Salle à Vence il participe à la création du Groupe 70. Son travail consiste en la
représentation d’espaces ou d’objets selon un processus original et personnel. L’artiste procède par
un travail de peinture sur différentes surfaces sur lesquelles il a au préalable moulé un support
constitué de couches de tissus. Les surfaces recouvertes sont ensuite décollées et présentées en
deux dimensions. Il opère une mise à plat de l’architecture qui lui a servi de support donnant à voir la
« peau » des lieux investis.
Exemple avec Escalier de la villa-musée Fragonard à Grasse, 1988. Fragment de tissus collés,
colorés dans un escalier.
Escalier de la villa-musée Fragonard à Grasse, 1988
Ancien titre : Villa Fragonard : escalier
Fragments de tissu : coton ; colle employée : colle d'étanchéité ; colorant : acrylique.
Parcelles de tissus collés, pigments
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300 x 295 cm, Dimensions de l'espace : 219 x 230 x 165 cm
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
• Savoirs associés
A l’heure actuelle les plasticiens s’interrogent sur les mutations de l’architecture et ses limites
(maquettes, photographies, sculptures). Or, cet engouement pour l’espace urbain n’est pas
nouveau. L’art et l’architecture ont toujours été étroitement liés. Au XVème siècle déjà Piero Della
Francesca et les peintres de l’école d’Urbino s’intéressent au développement des cités souveraines
d’Italie. Dans les années 1930, ce sont les artistes modernes qui vont inspirer les architectes. Piet
Mondrian, notamment, influence les architectes néerlandais, puis, le Bauhaus et le Surréalisme
marquent profondément l’architecte allemand Hans Sharoun qui réalisera la maison Schminke
(1930-1933) en s’inspirant des formes courbes de Hans Arp.
Cependant c’est grâce à la photographie que l’architecture fait son entrée en tant que motif, dans le
champ artistique contemporain. Ce sont des photographes comme Rodtchenko dans le domaine
constructiviste, les Becher passionnés par le monde industriel ou l’Allemand Thomas Ruff, qui ont
joué un rôle déterminant dans l’introduction de l’architecture dans l’art contemporain.
Le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain (MAMAC) de Nice
L’architecture du musée, créé en 1990, avait à concilier deux éléments constituants le tissu urbain
niçois : la planification urbanistique sarde et l’utopie exotique de la Belle Époque.
Ainsi, les architectes Yves Bayard et Henri Vidal ont fait la proposition originale d’un arc tétrapode à
cheval d’une part sur le cours du Paillon, d’autre part sur l’axe de l’ancienne Nationale 7, reliant le
quartier du Port et la vieille Ville aux quartiers qui se sont développés aux XXème et XXIème siècles.
La monumentalité inspirée par les principes du classicisme répond à l’ordonnance de la place
Garibaldi. Un jeu optique lie les tonalités ocre rouge des soubassements aux surfaces lisses en
marbre de Carrare des tours sur lesquelles se découpent les oliviers transposant au cœur de la cité
les registres d’ordre et de paix de la nature méditerranéenne.
• Durée de la visite
Cp-Ce1 : 1h
Ce2 – Cm1- Cm2 : 1h15
Collège : 1h30
Lycée – Université : 1h30 – 2h
• Ressources
> Site internet
http://www.mamac-nice.org
> Bibliographie
Ouvrages généraux
BRUN Michèle, DECREUX Anne, GOETZMANN Isabelle, PEGLION Jacqueline, PERLEIN Gilbert, Musée d’Art
Moderne et d’Art Contemporain, Nice, édition Régie autonome des comptoirs de vente de la ville de Nice, 2008.
L’art, le territoire, sous la direction de Veduta Biennale de Lyon, Editions du Certu, 2007.
Article de presse
TRETIACK Philippe, Art et architecture, Beaux Arts magazine, n° 306, décembre, p 49, 2009.
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