Meeting du RFD : Que cherche à prouver Ahmed Ould Daddah ?

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Meeting du RFD : Que cherche à prouver Ahmed Ould Daddah ?
Meeting du RFD : Que cherche à prouver Ahmed Ould Daddah ?
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Meeting du RFD : Que cherche
à prouver Ahmed Ould Daddah
?
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Date de mise en ligne : jeudi 20 décembre 2012
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Meeting du RFD : Que cherche à prouver Ahmed Ould Daddah ?
Le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), considéré comme la plus forte
formation de la Coordination de l'opposition démocratique (COD), devait organiser , mardi
18 décembre, un meeting en solo, à la place sise à la mosquée Ibn Abass de Nouakchott. Ce
regroupement, d'une telle ampleur, serait le premier que le RFD organiserait ainsi en
solitaire depuis 2009. En voulant y aller seul cette fois, sans ses autres alliés traditionnels de
l'opposition, que chercherait à prouver Ahmed Ould Daddah, leader de l'institution de
l'opposition démocratique et l'un des plus vieux contestataires de la République ?
Dans quelques heures, la place Ibn Abass de Nouakchott devra être le théâtre d'un meeting populaire très
particulier. C'est en effet la première manifestation que le RFD d'Ahmed Ould Daddah organise depuis des années
sans la COD, cette coalition d'opposants au régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, dont il est le chef de fil et qui a
été mise en place après les dernières élections présidentielles de 2009. Jusque-là, les activités des partis formant
l'opposition dite démocratique sont communes, mis à part de mini évènements, parcellaires et par quartiers, que
chaque formation de la COD a eu à organiser seul en dehors du cadre fédérateur. Ce rassemblement est d'autant
plus particulier qu'il survient après l'échec du meeting que la COD devait organiser le 5 décembre dernier et que les
autorités avaient sabordé après l'avoir autorisé. La décision du RFD est partie de cet instant, comme si quelque part,
son directoire voulait lancer un défi, excédé peut-être par la facilité avec laquelle, ses alliés avaient abdiqué.
Le meeting d'aujourd'hui, conçu sous le thème « Les signes de la victoire » permettra certainement au parti d'Ahmed
Ould Daddah de jauger sa force mobilisatrice et d'évaluer ses troupes. La nostalgie est en effet forte de redonner à
ce parti son aura d'antan, lorsque sous la verve de la Diva, Maalouma Mint Meidah qui ne sera certainement plus là,
des milliers de Rfdéistes, scandaient leur militantisme au point d'ébranler parfois le socle des adversaires politiques.
Pour un parti qui a très rarement accepté de se fondre dans des ensembles, le meeting du mercredi 18 décembre
constitue en effet un véritable test de passage. L'initiative est d'autant plus courageuse qu'elle permettra à tous les
acteurs de la scène politique nationale de se faire une idée du poids actuel d'Ahmed Ould Daddah dans le coeur des
Mauritaniens, après toutes ces années de vicissitudes.
Il faut dire que depuis 2007, l'année où il fut le plus proche du fauteuil présidentiel avant de s'incliner sur un score
étriqué de 52 contre 48% devant son adversaire Sidi Ould Cheikh Abdallahi, Ahmed Ould Daddah n'est jamais
parvenu à se faire une idée exacte de sa popularité. En 2009, il était devancé par Messaoud Ould Boulkheïr,
récoltant à peine 17% des voix. Presqu'une gifle. Il faut dire que comme toute l'opposition, le RFD avait mal géré la
crise de 2008, née du coup d'Etat qui porta Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir. Lui et ses camarades s'étaient
tout simplement fait avoir en acceptant d'aller à des élections dont les cartes leur échappaient. Le coup de maître du
camp de Ould Abdel Aziz fut en tout point de vue génial. En se précipitant sur les portefeuilles de souveraineté
ministériel dans l'éphémère gouvernement de transition institué avant les présidentielles de 2009, et en occupant les
postes clés de la CENI, ils ignoraient que les jeux étaient déjà faits et qu'il leur fallait juste assumer plus tard une
défaite qu'ils avaient eux-mêmes aidés à institutionnaliser. Le seul fait d'avoir accepté d'ailleurs de participer aux
élections, était un gage de légitimité accordé à un homme qui était venu par coup d'Etat. Ils avaient oublié qu'il ne
faut jamais se battre dans une élection avec un militaire au pouvoir. Ils n'avaient pas très bien retenu leur cours
d'histoire. Par la suite, Ould Abdel Aziz entreprendra judicieusement de détruire Ahmed Ould Daddah, qu'il
parviendra à attirer dans sa sphère. Ce dernier fut pendant les premiers mois de présidence de Mohamed Ould
Abdel Aziz, son chargé de mission et son conseiller. Ahmed Ould Daddah deviendra même le plus intransigeant
soutien de Mohamed Ould Abdel Aziz lorsqu'il déclara à plusieurs reprises en début 2010, à peu de mots près, que
le coup d'Etat contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi était un mal nécessaire. Il espérait encore, comme en 2007, que
Ould Abdel Aziz n'allait pas se présenter aux élections présidentielles prochaines et qu'il serait le mieux placé
comme potentiel présidentiable. Ce n'est que lorsqu'Ould Abdel Aziz afficha ses ambitions, qu'il divorça. Ce passé,
Ahmed Ould Daddah et derrière lui le RFD, doit l'assumer. Les Mauritaniens ont-ils oublié ce pan de l'histoire
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politique récente ? Croient-ils toujours à Ahmed Ould Daddah ? Est-il capable de récupérer la masse des
mécontents avéré ou pas du régime en place ? Toutes ces questions trouveront sans doute réponse, aujourd'hui, au
meeting du RFD.
Cheikh Aïdara
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