Numéro 1

Transcription

Numéro 1
sommaire
Requalifications urbaines > Le logement social, acteur clé de la revitalisation urbaine
Mutations économiques > « Nous espérons attirer des entreprises »
Préservation des espaces sensibles > « éviter la spéculation et la flambée des prix »
Rien n’est simple > Le désamiantage sur site sinistré
N° 1 - triMESTRIEL
JUIN 2012
La lettre de
l’EPORA
Communay - 26 logements sociaux sortent de terre.
Tarare - L’opération de logements
menée avec Spirit et l’OPAC du Rhône
concerne des logements sociaux.
Requalifications urbaines
De la friche aux logements
L
a construction de logement social en centre-ville est un enjeu fort
de mixité sociale et de dynamisme économique. Pourtant, il n’est
pas toujours simple pour les communes de pouvoir mobiliser les
terrains appropriés et d’anticiper les mutations urbaines.
Dans le Rhône, Tarare et Communay sont engagées, avec le bailleur
HMF et l’Epora, sur des opérations de création de logement social.
Compléter le parcours résidentiel. Laurent
Verdone, maire de Communay, en a fait un
axe fort d’évolution de sa commune. « Nous
disposons de nombreuses maisons individuelles, mais de très peu de petit collectif social. Cette situation est un obstacle
à la mixité dans la mesure où elle écarte
différents profils de population avec des
besoins spécifiques : les jeunes, les personnes âgées... » Pour pallier cet écueil,
la commune crée 26 logements sociaux en
centre-ville sur un terrain précédemment
occupé par une maison individuelle. Une
action menée dans le cadre du plan local de
l’habitat de la communauté de communes
du Pays de l’Ozon.
Le logement social,
clé de la revitalisation urbaine
à Tarare, la commune est engagée dans
plusieurs opérations de création de logement social avec le bailleur HMF. Une dynamique qui s’inscrit dans l’ambition de revitalisation du centre-ville. Un enjeu majeur.
>>>
Guillaume
Hamelin,
directeur général
de HMF.
« Pour être efficace et équilibrée,
l’évolution d’un quartier doit
s’anticiper, puis se concrétiser,
grâce à la mise en réseau de tous
les partenaires impliqués. Or, les
bailleurs sociaux sont des acteurs
de premier plan. D’une part, parce
que la création de logement social
en centre-ville, en plus du moteur
économique qu’elle représente, est
un facteur important d’intégration
pour 70 % de la population. D’autre
part, parce que lorsqu’un bailleur
est engagé dans une opération,
il reste sur place pour gérer
les logements. Il participe donc
pleinement à la vie locale. »
Attirer
promoteurs
et bailleurs
est vital
>>>
« De nombreux logements sont vacants
et en mauvais état. Le paysage urbain
est en outre “mité” par des unités industrielles désaffectées qui ne peuvent
plus aujourd’hui être remplacées, au
regard de la législation et de leur localisation, par des activités économiques.
Construire du logement neuf et du logement social est donc une nécessité,
tout comme la création, à proximité, de
commerces et services », explique le
maire, Thomas Chadœuf-Hoebeke.
Dans ce contexte, attirer des promoteurs, des bailleurs, est vital et nécessite de disposer de terrains « prêts à
l’emploi ». Une donnée d’autant plus
complexe quand il faut dépolluer.
« Nous avons pu mûrir
notre projet »
Laurent
Verdone,
maire de Communay.
Thomas
ChadœufHoebeke,
maire de Tarare.
Pour accompagner plusieurs de leurs
projets, Communay et Tarare ont fait
appel à l’Epora. à Communay, l’établissement public a par exemple assuré
le portage foncier pour l’opération des
26 logements sociaux. « Il a duré deux
ans. Pendant ce temps nous avons pu
mûrir notre projet et consulter des bailleurs. L’Epora, qui a également assuré
la démolition de la maison existant sur
le terrain, nous a permis de nous orienter et d’anticiper », souligne Laurent
Verdone.
Si la durée du portage est un point sensible, les négociations autour de l’acquisition des terrains et la dépollution
des sites en sont également. « L’Epora
est en mesure de gérer l’ensemble de
ces problématiques, ce qui n’est pas le
cas d’un grand nombre de communes,
qui n’ont pas toutes les compétences
nécessaires à disposition. Or, implanter efficacement du logement et du
logement social en centre-ville ne peut
faire l’économie de ces expertises »
ajoute Thomas Chadœuf-Hoebeke. La
commune a signé trois conventions
opérationnelles avec l’établissement
public. n
Mutations économiques
« Nous espérons attirer
des entreprises »
L
a communauté de communes Les Deux Rives
a dû requalifier l’ancien site du papetier
Emin-Leydier. Une opération complexe pour
cette collectivité, comme l’explique son président,
Jacques Alloua.
Comment appréhende-t-on
la requalification d’un site tel
que celui d’ Emin-Leydier ?
Jacques Alloua : Tout d’abord avec embarras.
Il s’agit d’un site important qui accueillait une
ancienne usine de papier et carton dont l’activité a cessé en 2004. Il a comme particularités d’être situé au bord d’une rivière et d’être
très isolé puisqu’il est uniquement desservi
par un pont privé. Lors de la délocalisation,
Emin Leydier nous avait incités à racheter
ce site, mais nous ne savions pas vraiment
quoi en faire. Les bâtiments étaient vétustes,
impossibles à vendre ou à exploiter en l’état.
Durant quelques années, le terrain est resté
en friche. Et puis nous nous sommes sérieusement posé la question de réhabiliter ce
site ou bien de détruire le bâti. Nous avons
retenu cette deuxième solution et nous nous
sommes tournés vers l’Epora en 2008.
L’ancien site Emin-Leydier réhabilité.
Préservation des espaces sensibles
Jacques
Alloua,
président de la communauté
de communes Les Deux Rives.
7 600 m2
43 hectares d’emprise totale
9 mois de travaux
« éviter la spéculation
et la flambée des prix »
Guy Levi,
directeur
départemental des
Territoires du Rhône.
L
‘Epora a signé une convention de partenariat avec la société
d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer).
Objectif : préserver les espaces et l’activité agricoles dans
des zones soumises à une forte pression foncière. à la tête de
la direction départementale des Territoires du Rhône, Guy Levi
explique les enjeux de ce partenariat.
Pourquoi ce choix ?
J. A. : La réhabilitation était techniquement
complexe et coûteuse. Nous avons donc
cherché un professionnel pouvant assurer
la requalification du site. à ce moment-là,
l’Epora commençait à étendre son action sur
notre territoire, en réponse aux nouveaux
besoins liés à la crise de la chaussure à
Romans.
Nous avons alors appris son existence
et compris la qualité de son savoir-faire.
Logiquement, nous avons pensé qu’il nous
offrirait le service le plus adapté à notre
situation. Aussi bien au niveau financier
qu’à ce de l’expertise en dépollution et des
exigences environnementales. Mais aussi
concernant la qualité de la déconstruction.
Nous ne nous sommes pas trompés.
« Les bâtiments étaient
vétustes, impossibles à vendre
ou à exploiter en l’état »
Quelles sont aujourd’hui
les opportunités de ce site ?
J. A. : Ce sont des opportunités de développement économique. Nous espérons attirer des
entreprises pour lesquelles le caractère isolé
du site peut être un atout. Certaines activités
génèrent des nuisances que ce type de localisation permet d’accueillir sans problème. Nous
avons déjà quelques pistes. n
Quel est l’intérêt de cette
convention ?
Guy Levi : Celui d’accompagner une
politique foncière intégrant la préservation de l’activité agricole dans des
secteurs péri urbains soumis à une
forte pression. Cette convention permet d’associer deux expertises. Celle
de l’Epora concernant l’évolution foncière des territoires sur des thématiques diverses. Celle de la Safer qui
est l’acteur légitime pour intervenir
sur les espaces agricoles. Ce partenariat permet aussi à la Safer de s’appuyer sur les moyens dont dispose
l’Epora pour acquérir des terrains et
porter des projets sur le long terme. Il
est un outil très intéressant.
Marque-t-il une évolution de
la prise en compte des espaces
agricoles dans les projets
d’aménagement ?
G. L. : Oui. Il s’inscrit dans une
nouvelle dynamique qui s’exprime
notamment par la loi de modernisation agricole adoptée en 2010.
Celle-ci a par exemple conduit à la
mise en place de l’Observatoire de
la consommation des espaces agricoles et d’une charte « agriculture
et urbanisme ». Elle sera signée
cet été dans le Rhône. Nous avons
également initié il y a deux ans
un protocole intégrant des règles
strictes et précises sur les permis
de construire en zone agricole. Une
révolution. Tout cela participe à une
nouvelle considération des espaces
agricoles. Ils ne peuvent plus être
« ce qui reste » quand les autres projets ont été réalisés.
« Une nouvelle
considération des
espaces agricoles »
Concrètement, comment l’Epora participe-t-il à cette évolution ?
G. L. : D’une part, en contribuant à la
réduction de la consommation d’espaces agricoles grâce à la réhabilitation d’autres sites. D’autre part, en
préservant ces espaces par le portage
de projets de restructuration. La veille
foncière qu’assure l’Epora permet
d’avoir une approche plus réfléchie et
sur le long terme. Face à la nécessité
de raisonner plus finement sur les besoins spécifiques de certains secteurs
agricoles et sur l’encouragement des
circuits courts, c’est important. Cette
veille permet aussi d’éviter la spéculation et la flambée des prix en donnant la possibilité aux collectivités de
se positionner rapidement et d’anticiper. Les terres agricoles doivent avoir
de la valeur en tant que telles et non
pour un autre usage potentiel. n
Epora
Établissement public foncier de l’Ouest Rhône-Alpes
2, avenue Grüner / CS 32902 / 42029 Saint-Étienne Cedex 1
Tél. : 04 77 47 47 50 / Fax : 04 77 47 47 98 / E-mail : [email protected]
Directeur de la publication : Jean Guillet
Conception / Rédaction : In medias res
Imprimerie : Dugas
Crédits photo : HMF, Spirit, Epora,
CC Les Deux Rives, DDT du Rhône
__Opération : désamiantage.
__Site : 2,3 hectares dont 9 000 m2
de bâti (usine, bureaux
et dortoirs indépendants).
__Localisation : lieux-dits Maison
Blanche à Alixan et La Gare
à Châteauneuf-sur-Isère dans
la Drôme.
__Spécificité : site partiellement
détruit par un incendie.
Rien n’est simple
Conventions
Le désamiantage sur site sinistré
L
e désamiantage d’un bâtiment destiné à être détruit est une opération
obligatoire et délicate. Une problématique renforcée si le site a fait
l’objet d’un sinistre comme un incendie. L’Epora a accompagné
le syndicat Rovaltain sur ce type d’opération complexe qui s’inscrit ici dans
la constitution d’une réserve foncière à proximité de la gare TGV de Valence.
Pour le désamiantage d’un bâtiment sinistré
dans la Drôme, l’Epora a fait appel, suite à
une consultation, à l’entreprise Chastagner
Démolition, spécialisée dans le démontage
de structures industrielles et le désamiantage. La fragilité du bâti ne permettait pas
une intervention classique. D’où la nécessité
d’imaginer de nouvelles techniques jamais
employées jusqu’alors. Bruno Chastagner,
son PDG, explique de quelle manière se sont
déroulées les opérations sur ce chantier.
Une intervention qui, sur la zone sinistrée,
a duré trois mois (plus un mois de préparation) et nécessité d’importantes mesures de
sécurité.
« Il était impossible d’envoyer des équipes
de désamiantage classique, car le bâtiment
risquait de s’effondrer. Il fallait donc déposer
les éléments au sol pour pouvoir les traiter.
Nous avons tout d’abord assuré la mise en
sécurité du bâtiment et le découpage des
structures grâce à des engins de grande
précision. L’objectif était d’assurer une démolition douce et d’éviter tout effondrement.
Lors de ce découpage, la gestion des poussières a été effectuée grâce à une technique
de brumisation. Une aération spécifique de
la cabine de l’opérateur de la pelle a été
mise en œuvre. Au sol, le désamiantage a
été plus classique. La décontamination a
été effectuée avec récupération des eaux et
matériaux contaminés. » n
___Commune :
Tarare
Signature d’une convention de veille
multisite.
___Commune :
Bourg-de-Péage
Signature d’une convention avec
la Safer pour la relocalisation d’une
exploitation agricole.
pour nous lire
___Cette lettre d’information sera,
dès le prochain numéro, également
disponible en version numérique.
___Pour en être destinataire, merci
de bien vouloir prendre contact avec
Catherine Lyonnet, en précisant si
vous souhaitez recevoir cette lettre
d’information en version papier
ou par messagerie électronique :
[email protected]

Documents pareils

Catherine tardieu - CAUE de la Drôme

Catherine tardieu - CAUE de la Drôme elle se pose la question de son élaboration, et notre mission est aussi d’aller vers ces collectivités, de les sensibiliser et de les accompagner dans leurs réflexions préalables. ● Nous intervenon...

Plus en détail