Hallelujah de Leonard Cohen : le paradoxe À la source de

Transcription

Hallelujah de Leonard Cohen : le paradoxe À la source de
Hallelujah de Leonard Cohen : le paradoxe
À la source de nombreuses reprises, mais dans l’ombre de ces dernières
Par
Keven Juneau
JUNK30068506
Travail présenté à
M. André Lambert
Dans le cadre du cours
MUS3810 - Analyse populaire I
Université du Québec à Montréal
1er décembre 2010
TABLE DES MATIÈRE
FICHE TECHNIQUE .................................................................................................... iii
INTRODUCTION ......................................................................................................... 1
À LA SOURCE DE NOMBREUSES REPRISES ........................................................ 1
Un texte riche ..................................................................................................... 2
Un titre évocateur .............................................................................................. 4
Une forme standard ........................................................................................... 5
Une harmonie familière ..................................................................................... 5
Une mélodie accrocheuse .................................................................................. 6
À L’OMBRE DE NOMBREUSES REPRISES ............................................................ 6
L’interprétation vocale ...................................................................................... 7
La spatialisation................................................................................................. 8
CONCLUSION.............................................................................................................. 9
ANNEXE I – Paroles, version de l’album Various Positions ....................................... 11
ANNEXE II – Paroles, version de l’album Cohen Live ................................................ 12
ANNEXE III – La forme ............................................................................................... 13
ANNEXE IV – Popularité des différentes versions de Hallelujah................................ 14
ANNEXE V – Schéma sonore....................................................................................... 15
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................... 16
ii
FICHE TECHNIQUE
Titre :
Hallelujah
Auteur/compositeur : Leonard Cohen
Tonalité :
Tempo :
Métrique :
Do majeur
58 pulsations par minute
12/8
Musiciens :
Leonard Cohen (voix, guitare), Jennifer Warnes (voix), John
Crowder (basse), Richard Crooks (batterie), Sid McGinnis
(guitare), Kenny Kosek (violon), Ron Getman (harmonica, voix),
John Lissauer (piano, claviers, voix), Erin Dickins (voix), Crissie
Faith (voix), Merle Miller (voix), Yvonne Lewis (voix), Anjani
Thomas (voix), Lani Groves (voix).
Réalisation :
Arrangements :
Studio :
Prise de son/mixage :
John Lissauer
John Lissauer
Quadrasonic Sound Studio, New York
Leanne Ungar
Pochette :
Catégorie :
No. De disque :
Cie de disque :
Folk
465 569 2
Columbia
iii
INTRODUCTION
Il y a quelques années, j’ai entendu une chanson dans le film d’animation Shrek :
Hallelujah interprétée par Rufus Wainwright. À l’époque, j’ai téléchargé cette pièce ainsi
que l’originale composée et interprétée par Leonard Cohen. Cette dernière version m’était
alors apparue très étrange. Tout récemment, j’ai redécouvert avec grand plaisir Leonard
Cohen et sa magnifique interprétation de Hallelujah, ce qui a soulevé chez moi un
questionnement. Que contient cette pièce de Leonard Cohen pour être l’objet d’aussi
nombreuses reprises? Et pourquoi la version originale, bien que populaire, demeure
dans l’ombre d’une grande partie des reprises réalisées à ce jour? Bien entendu, une
foule de paramètres peuvent contribuer à l’engouement pour une chanson; la popularité
même de l’artiste, l’influence des compagnies de disques, les médias et les modes de
distributions sont autant de facteurs sociaux et économiques influençant la popularité
d’une chanson. Il est évident qu’analyser tous ces facteurs représente un travail colossal
dépassant largement le cadre du cours. Le présent travail se concentre donc uniquement
sur les éléments musicaux, soient les propriétés constitutives de la chanson (sa
composition), la performance vocale de Leonard Cohen et certains paramètres
technologiques, afin de répondre aux deux questions soulevées précédemment.
À LA SOURCE DE NOMBREUSES REPRISES
À ce jour, la pièce Hallelujah a été réinterprétée par plus de 150 artistes à travers
le monde (site officiel de Leonard Cohen, 2010). Les versions les plus populaires incluent
celles de John Cale, Jeff Buckley, Rufus Wainwright, K.D. Lang et Alexandra Burke1. La
1
Voir Annexe IV, p. 14
1
présente section traite donc des propriétés constitutives de la chanson afin de comprendre
pourquoi Hallelujah a servi d’inspiration à d’aussi nombreuses reprises musicales.
Un texte riche
Leonard Cohen est un des plus grand auteur-compositeur-interprète canadien.
Reconnu en grande partie pour la qualité de ses textes, Hallelujah est un bel exemple de
la profondeur et de la complexité de son écriture. Fait intéressant à noter, Cohen a
composé plus de 80 couplets pour cette chanson (Connor, 2008). Les couplets de la
version originale sur l’album Various Positions2, de même que ceux se retrouvant sur
l’album Cohen Live3, sont les plus souvent utilisés et sont souvent mélangés et
interchangés dans les reprises. La présente analyse traite uniquement des paroles de la
version originale, mais l’étude des autres couplets serait essentielle pour répondre de
manière plus précise au questionnement soulevé précédemment.
Le premier couplet est probablement le meilleur exemple de richesse textuelle. Il
s’agit également du plus connu. Ce sont d’ailleurs des mots de ce couplet qui ont été
utilisés pour le titre du documentaire The Forth, The Fifth, The Minor Fall, réalisé par la
BBC pour le 25e anniversaire de la chanson Hallelujah4.
(1) I heard there was a secret chord
(2) That David played and it pleased the Lord
(3) But you don’t really care for music do you
(4) It goes like this, the fourth, the fifth
(5) The minor fall and the major lift
(6) The baffled king composing Hallelujah
Ex. 1 – Premier couplet
2
Voir Annexe I, p. 11
Voir Annexe II, p. 12
4
The Forth, The Fifth, The Minor Fall est un documentaire qui a été diffusé sur les ondes de la BBC le
1er novembre 2008.
3
2
Dans l’extrait précédent (Ex. 1), le texte est lié de près à l’harmonie de
l’accompagnement : It goes like this, the forth, the fifth, the minor fall, the major lift.
Cette relation texte-harmonie constitue une accroche très forte, qui vulgarise en quelque
sorte les fonctions harmoniques des accords (fonction tonique, sous-dominante,
dominante). L’auditeur est maintenant au courant de cet accord secret (secret chord) qui
fait si plaisir à entendre (pleased the Lord).
Dans ce premier couplet on remarque la présence de deux rimes riches, avec les
mots chord et Lord, et les mots fifth et lift. Ce couplet est truffé d’allitérations. La
sonorité « d » revient quatre fois dans les deux premiers vers et la sonorité « f » quatre
fois dans les vers 4 et 5. Ces derniers vers contiennent également six fois le son « th ».
Ces structures sonores se retrouvent aussi dans les autres couplets. Par exemple, les mots
proof et roof du second couplet, et les mots word et heard du troisième couplet forment
des rimes riches. Le dernier couplet (Ex. 2) contient quant à lui beaucoup d’allitérations
avec le son « t » ; huit sont présentent dans les vers 22, 23 et 24, dont quatre uniquement
dans le 24e vers. D’ailleurs, cette abondance du son « t », sonorité plutôt dure, concorde
avec la prise de conscience du narrateur face à la dure réalité à laquelle il est confronté;
réalité qu’il se résigne d’accepter.
(22) I did my best, it wasn’t much
(23) I couldn’t feel, so I tried to touch
(24) I’ve told the truth, I didn’t come to fool you
(25) And even though it all went wrong
(26) I’ll stand before the Lord of Song
(27) With nothing on my tongue but Hallelujah
Ex. 2 – Dernier couplet
Une structure sonore plus générale se dégage également du texte. En effet, les
troisièmes vers de chaque couplet se terminent par le mot you et les derniers vers de
3
chaque couplet par le mot Hallelujah. Cette structure s’applique aussi pour les autres
couplets se retrouvant sur l’album Cohen Live.
La richesse du texte de Hallelujah et sa construction raffinée font en sorte de
rendre cette pièce de Leonard Cohen très attrayante pour tout interprète qui désire
reprendre une chanson tout en suscitant une réaction émotive chez l’auditeur par la beauté
des vers. Peu importe qui effectue cette reprise et la manière dont elle est interprétée,
cette beauté du texte subsiste.
Un titre évocateur
Le titre de la chanson évoque parfaitement deux des thèmes principaux de
Hallelujah : la religion et la passion (amoureuse et sexuelle). La connotation sexuelle est
d’ailleurs plus présente dans le texte se trouvant sur l’album Cohen Live.
Dans la langue française, le mot alléluia se définit comme suit : Cri de louange et
d’allégresse fréquent dans les psaumes, adopté par l’Église dans sa liturgie, surtout au
temps pascal. ◊ Pièce musicale ornée de vocalises chantée avant l’évangile au cours de la
messe. ◊
POÉT.
Chant de joie (Petit Robert, 2002). Le mot possède donc un caractère
positif, peu importe qu’il soit utilisé dans un contexte laïc ou religieux. L’accroche
textuelle du titre réside principalement dans le fait que Leonard Cohen se sert également
du mot Hallelujah pour montrer le côté de la déception présent dans la religion, l’amour
et le sexe. Pour un chant de joie ou d’allégresse, il y a toujours un chant du désespoir. Ce
paradoxe est présent dans chaque couplet du texte. Dans les deux premiers, c’est par
l’entremise de l’histoire de deux personnages bibliques, David (la foi versus le doute) et
Samson (l’amour versus la trahison), qu’il est exposé. Dans les deux derniers, c’est par le
changement du point de vue narratif (le narrateur devient le centre de l’histoire) qu’il est
4
présenté. Par conséquent, l’utilisation paradoxale du mot Hallelujah en fait un titre
puissant et évocateur, qui suscite l’intérêt de l’auditeur.
Une forme standard
La forme très standard de la pièce ne constitue pas une accroche en soit5. Par
contre, sa structure est découpée de manière à ce que chaque couplet du texte s’étende sur
une section musicale complète composée d’un couplet, d’une rampe et d’un refrain6. Cet
ensemble couplet-rampe-refrain est donc indissociable de par la construction du texte. De
ce fait, chaque couplet textuel contient l’accroche harmonique de la rampe et l’accroche
mélodique du refrain. Peu importe les paroles choisies et l’ordre dans lequel les couplets
sont chantés, ces accroches demeurent présentes.
Une harmonie familière
L’harmonie générale de base de Hallelujah est relativement simple dans son
ensemble, de manière à créer un effet de familiarité chez l’auditeur. En effet, on retrouve
plusieurs cadences parfaite V-I et la suite d’accords I-VIm-IV-V, contenue dans le
couplet, rappelle certaines chansons rock & roll des années 60 (Burns, 1987).
Tel que mentionné précédemment l’harmonie familière est mise en évidence, dès
la première rampe, par le texte. La cadence harmonique accélère d’ailleurs à cet endroit
(the forth, the fifth), pour nous propulser juste avant la chute de l’accord mineur (the
minor fall), créant ainsi une accroche très forte.
5
Voir Annexe III, p. 13
Il est important de faire la différence entre le terme couplet utilisé pour parler du texte (appelé strophe en
poésie) et le terme couplet utilisé pour parler de la forme musicale. Dans le cas présent, chaque couplet
textuel (ou chaque strophe) se prolonge sur un ensemble de sections musicales composé d’un couplet,
d’une rampe et d’un refrain.
6
5
Une mélodie accrocheuse
L’un des points forts de la pièce, le refrain, constitue certainement l’accroche
principale de Hallelujah. La mélodie contenue dans ce dernier est accrocheuse pour
plusieurs raisons (Ex. 3).
Ex. 3 – Mélodie du refrain7
Transcription : K. Juneau
Tout d’abord, elle est facile à reconnaître et à reproduire vocalement, puisque son
ambitus est contenu à l’intérieur d’une sixte et qu’elle est relativement simple en termes
de vocabulaire tonal (Tagg, 2009). De plus, elle possède un contour bien défini et fluide,
sans saut brusque d’intervalles. La mélodie est également mise en évidence par le chœur
de voix qui rappel les chants religieux de style gospel, ce qui ajoute un support à la
répétition du mot Hallelujah.
La mélodie accrocheuse du refrain, bien que modifiable dans le cas d’une
réinterprétation, fait partie des nombreux éléments qui rendent la chanson Hallelujah si
populaire.
À L’OMBRE DE NOMBREUSES REPRISES
Compte tenu des nombreuses accroches musicales contenues dans Hallelujah, de
la richesse et de la profondeur du texte, il n’est pas surprenant que cette pièce soit à
l’origine de nombreuses reprises. Comment alors expliquer que la version originale de
7
La ligne située au-dessus de la portée représente schématiquement le mouvement de la mélodie.
6
Leonard Cohen demeure dans l’ombre de la plupart de ces reprises? L’analyse de la
performance vocale et de certains éléments de la phonographie peuvent répondre à cette
question.
L’interprétation vocale
Leonard Cohen possède une voix avec un timbre et une articulation très
caractéristiques. Même des oreilles musicales néophytes reconnaissent cette voix unique
dès qu’il prononce les premiers mots de Hallelujah. Cependant, son style particulier peut
paraître étrange à première écoute. Dans les couplets, son interprétation est plus
déclamatoire que mélodique (Ex. 4).
Ex. 4 – Mélodie du premier couplet8
Transcription : K. Juneau
9
La mélodie récitative du couplet possède une rythmique plutôt aléatoire et un contour
mélodique très linéaire et mal défini, ce qui la rend difficile à saisir pour l’auditeur (Tagg,
2009). Dans ce cas-ci, il est clair que l’accent est mis sur le texte et non sur la
performance vocale. D’ailleurs, l’interprétation vocale est très différente d’un couplet à
l’autre, ce qui est déstabilisant étant donné l’absence d’une rythmique affirmée. Ces
différences d’interprétation sont également présentes dans les rampes de la chanson, une
partie pourtant plus mélodique (Ex. 5). Par conséquent, l’auditeur ne possède pas de
points de repères vocaux communs pour chaque section.
8
La rythmique de cette transcription est approximative étant donné le registre plutôt déclamatoire qu’utilise
Leonard Cohen dans les couplets.
9
Les mots soulignés représentent les endroits où les caractéristiques vocales de Leonard Cohen sont
évidentes.
7
Dans l’exemple 4, on remarque une autre caractéristique vocale de Leonard
Cohen, soit sa tendance à laisser tomber ses fins de vers. Les mots « please the Lord » et
« do you » sont chantés de manière sèche et brusque, par intervalles descendants, créant
ainsi en effet de manque de soutien vocal. Un effet semblable se produit également dans
les rampes, mais à l’intérieur des vers (Ex. 5). La chute est moins accentuée lorsqu’elle se
produit à l’intérieur d’un vers, mais provoque la même impression chez l’auditeur : un
effet de déception face à la mélodie sous-entendue par la progression d’accords. Ces traits
d’interprétation reviennent à d’autres endroits dans la pièce. (Ex. 6)
Ex. 5 – Mélodie de la première rampe
Transcription : K. Juneau
(10) Her beauty and the moonlight overthrew you (01:09)
(16) I don’t even know the name (02:01)
(17) But if I did, well really, what’s it to you? (02:06)
(20) The holy or the broken Hallelujah (02:20)
Ex. 6 – Traits d’interprétation de Leonard Cohen10
Les variations constantes dans l’interprétation de Leonard Cohen expliquent donc
en partie pourquoi sa version de Hallelujah est moins populaire que certaines reprises;
une oreille moyenne saisira plus facilement une mélodie récurrente bien définie, chantée
de manière à respecter la mélodie sous-entendue par l’harmonie de l’accompagnement.
La spatialisation
Sur le plan de la spatialisation, la voix est très forte comparativement à l’ensemble
de l’instrumentation, ce qui est très courant en musique populaire. Il se crée donc une
10
Les mots soulignés représentent les endroits où les caractéristiques mentionnées sont évidentes.
8
intimité entre le chanteur et l’auditeur, particulièrement dans les couplets de la chanson.
Dans le cas présent, l’articulation particulière de Leonard Cohen se retrouve à l’avantplan et est, par conséquent, facilement perceptible. Tous les détails d’interprétation
mentionnés dans le paragraphe précédent sautent alors à l’oreille de l’auditeur.
Un autre point intéressant à noter est la tessiture de la voix de Cohen. Ce dernier
chante les couplets dans un registre très grave. Le second instrument en termes de
présence dans les couplets de Hallelujah est la basse. De plus, dans le premier couplet11,
aucun instrument ne joue les accords arpégés présents dans le reste de la chanson (les
arpèges de claviers arrivent lors de la première rampe et se trouvent très loin dans la
spatialisation). Les seuls soutiens harmoniques proviennent du chœur, situé plus ou moins
près, et du synthétiseur jouant des accords plutôt flous, lui aussi situé très loin dans la
spatialisation. L’instrumentation générale du premier couplet est donc très grave dans son
ensemble, avec une absence marquée de la composition harmonique des accords
(arpèges). Cette spatialisation jumelée avec le caractère déclamatoire de la mélodie
déstabilise l’auditeur en lui enlevant certains de ces repères musicaux habituels (mélodie
définie, construction harmonique claire). Ces points peuvent donc expliquer pourquoi la
version originale de Hallelujah demeure dans l’ombre de certaines reprises.
CONCLUSION
Tel que mentionné dans la première section du travail, la composition musicale en
elle-même de Hallelujah possède de nombreuses accroches. L’élément principal de cette
chanson, le texte, est riche et bien construit. Ces qualités demeurent même si l’interprète
change. Le titre, à la fois évocateur et paradoxal, suscite l’intérêt de l’auditeur. De plus, la
11
Voir Annexe V, p. 15
9
mélodie du refrain est accrocheuse; quiconque peut la fredonner avec facilité. Ces
éléments expliquent pourquoi Hallelujah est à l’origine d’aussi nombreuse reprises; peu
importe qui interprète la chanson ces éléments accrocheurs restent sensiblement les
mêmes.
Sur le plan de l’interprétation, la performance vocale de Leonard Cohen, bien que
caractéristique de celui-ci, peut paraître déstabilisante pour l’auditeur de par son caractère
déclamatoire et plutôt aléatoire. De plus, la basse et la voix grave de Cohen se retrouvent
à l’avant du mix, donnant ainsi une sonorité lourde à la chanson tout en la dépouillant de
certains de ces repères harmoniques. Ces derniers points démontrent en partie pourquoi la
version originale de Hallelujah semble être moins populaire chez les auditeurs.
En terminant, j’aimerais clarifier certains points concernant la seconde partie de la
présente analyse. Cette dernière section, plus précisément celle de l’interprétation vocale,
est une analyse objective, et non péjorative, de certaines caractéristiques vocales de
Leonard Cohen. Personnellement, sa voix me touche profondément et j’apprécie
grandement son intonation. Il s’agit simplement de mette en perspective l’émotion et le
texte versus la justesse de la performance. Une performance juste ne signifie pas
nécessairement une interprétation parfaite, elle est plutôt synonyme d’émotion parfaite.
10
ANNEXE I
Paroles, version de l’album Various Positions
(1) I heard there was a secret chord
(2) That David played and it pleased the Lord
(3) But you don’t really care for music do you
(4) It goes like this, the fourth, the fifth
(5) The minor fall and the major lift
(6) The baffled king composing Hallelujah
(7) Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah.
(8) Your faith was strong but you needed proof
(9)You saw her bathing on the roof
(10) Her beauty and the moonlight overthrew you
(11) She tied you to a kitchen chair
(12) She broke your throne, and she cut your hair
(13) And from your lips she drew the Hallelujah
(14) Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah.
(15) You say I took the name in vain
(16) I don’t even know the name
(17) But if I did, well really, what’s it to you?
(18) There’s a blaze of light in every word
(19) It doesn’t matter which you heard
(20) The holy or the broken Hallelujah
(21) Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah.
(22) I did my best, it wasn’t much
(23) I couldn’t feel, so I tried to touch
(24) I’ve told the truth, I didn’t come to fool you
(25) And even though it all went wrong
(26) I’ll stand before the Lord of Song
(27) With nothing on my tongue but Hallelujah
(28) Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah.
11
ANNEXE II
Paroles, version de l’album Cohen Live
Baby, I’ve been here before
I know this room, I’ve walked this floor
I used to live alone before I knew you
Yeah I’ve seen your flat on the marble arch
But listen, love is not some kind of victory march
No it’s a cold ad it’s a very broken Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah.
There was a time you let me know
What’s really going on below
Ah but now you never show it to me, do you?
Yeah but I remember, yeah when I moved in you
And the holy dove, she was moving too
Yes every single breath that we drew was Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah.
Maybe there’s a god above
As for me, all I’ve ever seemed to learn from love
Is how to shoot at someone who outdrew you
Yeah but it’s not a complaint that you hear tonight
It’s not the laughter of someone who claims to have seen the light
No it’s a cold and it’s a very lonely Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah.
I did my best, it wasn’t much
I couldn’t feel, so I learned to touch
I’ve told the truth, I didn’t come all this way to fool you
Yeah even though it all went wrong
I’ll stand right here before the Lord of Song
With nothing on my lips but Hallelujah
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah.
12
ANNEXE III
La forme
Tonalité :
Métrique :
Tempo :
Do majeur
12/8
58
Intro
Couplet 1
Rampe 1
C G
00:00
C Am
00:04
C
Am
F
Am
F
G
C
G
C
G
C
G
C FG
00:22
Am F
G
E
Am F
G
E
Am
Am F
G
E
Am
Am F
G
E
Am
Am
F
C
G
Am
F
C
G
Am
Refrain 1
F
00:39
Couplet 2
C Am
01:00
Rampe 2
C
Am
F
G
C
G
C FG
01:17
C
G
C
Refrain 2
F
01:34
Am
F
Couplet 3
C Am
01:55
G
Rampe 3
C
Am
F
G
C
G
C FG
02:12
C
G
C
Refrain 3
F
02:29
Am
F
Couplet 4
C Am
02:50
G
Rampe 4
C
Am
F
G
C
G
G
C FG
03:06
Refrain 4
F
03:23
Am
F
C
F
03:57
Am
F
Fondu
C G
04:12
Silence
F
03:40
F
04:14
04:36
13
ANNEXE IV
Popularité des différentes versions de Hallelujah12
Jeff Buckley
Palmarès
Billboard U.K.
Billboard U.S.
Billboard U.K.
Billboard U.K.
Billboard U.S.
Billboard U.K.
Titre
Grace (album)
Grace (album)
Grace (album)
Hallelujah (single)
Hallelujah (single)
Hallelujah (single)
Date
27/08/1994
10/06/1995
04/09/2004
09/06/2007
22/03/2008
11/10/2008
Position (top)
50
149
42
65
4
2
Semaines
10
7
3
2
1
13
Alexandra Burke
Palmarès
Billboard U.K.
Billboard U.K.
Billboard U.K
Titre
Hallelujah (single)
Grace (album)
Hallelujah (single)
Date
27/12/2008
31/10/2009
26/12/2009
Position (top)
1
1
70
Semaines
11
43
1
Titre
Various positions
(album)
Hallelujah (single)
Date
16/02/1985
Position (top)
52
Semaines
6
27/12/2008
36
1
Titre
Hymns of the 49th
parallel (album)
Hymns of the 49th
parallel (album)
Hallelujah (single)
Date
14/08/2004
Position (top)
2
Semaines
3
21/08/2004
55
13
06/03/2010
2
6
Leonard Cohen
Palmarès
Billboard U.K.
Billboard U.K.
K.D. Lang
Palmarès
Billboard Canada
Billboard U.S.
Billboard Canada
12
Source : www.billboard.com, consulté le 20 novembre 2010.
14
Loin
ANNEXE V
Schéma de la spatialisation du premier couplet
Claviers synthétiques (accords flous, 1er couplet)
Proximité
Chœur
Chœur
Batterie + Claviers (arpèges, sporadiques)
Basse
Près
Voix
-3
-2
-1
0
-1
-2
-3
Panorama
15
BIBLIOGRAPHIE
ARTICLES
BURNS, Gary. (1987) A Typology of « hooks » in popular records, Popular Music, 6 : 1,
pp. 1-20.
LACASSE, Serge. (s.d.) Séminaire en musique populaire : Analyses (MUS-66569).
RADA, Jaclyn T. (2007) Musical Transformations : Cover Songs and the Woman’s
Confessional Voice, Tufts University, pp. 45-53.
TAGG, Philip. (2009) Melody and Accompaniment, Encyclopedia of Popular Music of
the World, pp. 1-23.
MÉDIAGRAPHIE
BUCKLEY, Jeff. (1994) « Hallelujah », Grace, Columbia.
BURKE, Alexandra. (2009) « Hallelujah », Overcome, Sony.
CALE, John. (1992) « Hallelujah », Fragments of a Rainy Season, Hannibal.
COHEN, Leonard. (1984) « Hallelujah », Various Positions, Columbia.
COHEN, Leonard. (1988) « Hallelujah », Cohen Live. Columbia.
GARVEY, Guy. The Forth, The Fifth, The Minor Fall, BBC Radio, 1er novembre 2008.
LANG, K. D. (2004) « Hallelujah », Hymns of the 49th parallel, Nonesuch.
WAINWRIGHT, Rufus. (2001) « Hallelujah », Shrek Movie Soundtrack, Dreamworks.
SITES WEB
Billboard (site officiel). [www.billboard.com], consulté le 20 novembre 2010.
CONNOR, Alan. Just who’s Hallelujah is it anyway ?, BBC News Magazine,
[http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/magazine/7787355.stm], consulté le
14 novembre 2010.
Leonard Cohen (site officiel). [www.leonardcohen.com], consulté le 20 novembre 2010.
16