Hallelujah de Leonard Cohen : le paradoxe À la source de
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Hallelujah de Leonard Cohen : le paradoxe À la source de nombreuses reprises, mais dans l’ombre de ces dernières Par Keven Juneau JUNK30068506 Travail présenté à M. André Lambert Dans le cadre du cours MUS3810 - Analyse populaire I Université du Québec à Montréal 1er décembre 2010 TABLE DES MATIÈRE FICHE TECHNIQUE .................................................................................................... iii INTRODUCTION ......................................................................................................... 1 À LA SOURCE DE NOMBREUSES REPRISES ........................................................ 1 Un texte riche ..................................................................................................... 2 Un titre évocateur .............................................................................................. 4 Une forme standard ........................................................................................... 5 Une harmonie familière ..................................................................................... 5 Une mélodie accrocheuse .................................................................................. 6 À L’OMBRE DE NOMBREUSES REPRISES ............................................................ 6 L’interprétation vocale ...................................................................................... 7 La spatialisation................................................................................................. 8 CONCLUSION.............................................................................................................. 9 ANNEXE I – Paroles, version de l’album Various Positions ....................................... 11 ANNEXE II – Paroles, version de l’album Cohen Live ................................................ 12 ANNEXE III – La forme ............................................................................................... 13 ANNEXE IV – Popularité des différentes versions de Hallelujah................................ 14 ANNEXE V – Schéma sonore....................................................................................... 15 BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................... 16 ii FICHE TECHNIQUE Titre : Hallelujah Auteur/compositeur : Leonard Cohen Tonalité : Tempo : Métrique : Do majeur 58 pulsations par minute 12/8 Musiciens : Leonard Cohen (voix, guitare), Jennifer Warnes (voix), John Crowder (basse), Richard Crooks (batterie), Sid McGinnis (guitare), Kenny Kosek (violon), Ron Getman (harmonica, voix), John Lissauer (piano, claviers, voix), Erin Dickins (voix), Crissie Faith (voix), Merle Miller (voix), Yvonne Lewis (voix), Anjani Thomas (voix), Lani Groves (voix). Réalisation : Arrangements : Studio : Prise de son/mixage : John Lissauer John Lissauer Quadrasonic Sound Studio, New York Leanne Ungar Pochette : Catégorie : No. De disque : Cie de disque : Folk 465 569 2 Columbia iii INTRODUCTION Il y a quelques années, j’ai entendu une chanson dans le film d’animation Shrek : Hallelujah interprétée par Rufus Wainwright. À l’époque, j’ai téléchargé cette pièce ainsi que l’originale composée et interprétée par Leonard Cohen. Cette dernière version m’était alors apparue très étrange. Tout récemment, j’ai redécouvert avec grand plaisir Leonard Cohen et sa magnifique interprétation de Hallelujah, ce qui a soulevé chez moi un questionnement. Que contient cette pièce de Leonard Cohen pour être l’objet d’aussi nombreuses reprises? Et pourquoi la version originale, bien que populaire, demeure dans l’ombre d’une grande partie des reprises réalisées à ce jour? Bien entendu, une foule de paramètres peuvent contribuer à l’engouement pour une chanson; la popularité même de l’artiste, l’influence des compagnies de disques, les médias et les modes de distributions sont autant de facteurs sociaux et économiques influençant la popularité d’une chanson. Il est évident qu’analyser tous ces facteurs représente un travail colossal dépassant largement le cadre du cours. Le présent travail se concentre donc uniquement sur les éléments musicaux, soient les propriétés constitutives de la chanson (sa composition), la performance vocale de Leonard Cohen et certains paramètres technologiques, afin de répondre aux deux questions soulevées précédemment. À LA SOURCE DE NOMBREUSES REPRISES À ce jour, la pièce Hallelujah a été réinterprétée par plus de 150 artistes à travers le monde (site officiel de Leonard Cohen, 2010). Les versions les plus populaires incluent celles de John Cale, Jeff Buckley, Rufus Wainwright, K.D. Lang et Alexandra Burke1. La 1 Voir Annexe IV, p. 14 1 présente section traite donc des propriétés constitutives de la chanson afin de comprendre pourquoi Hallelujah a servi d’inspiration à d’aussi nombreuses reprises musicales. Un texte riche Leonard Cohen est un des plus grand auteur-compositeur-interprète canadien. Reconnu en grande partie pour la qualité de ses textes, Hallelujah est un bel exemple de la profondeur et de la complexité de son écriture. Fait intéressant à noter, Cohen a composé plus de 80 couplets pour cette chanson (Connor, 2008). Les couplets de la version originale sur l’album Various Positions2, de même que ceux se retrouvant sur l’album Cohen Live3, sont les plus souvent utilisés et sont souvent mélangés et interchangés dans les reprises. La présente analyse traite uniquement des paroles de la version originale, mais l’étude des autres couplets serait essentielle pour répondre de manière plus précise au questionnement soulevé précédemment. Le premier couplet est probablement le meilleur exemple de richesse textuelle. Il s’agit également du plus connu. Ce sont d’ailleurs des mots de ce couplet qui ont été utilisés pour le titre du documentaire The Forth, The Fifth, The Minor Fall, réalisé par la BBC pour le 25e anniversaire de la chanson Hallelujah4. (1) I heard there was a secret chord (2) That David played and it pleased the Lord (3) But you don’t really care for music do you (4) It goes like this, the fourth, the fifth (5) The minor fall and the major lift (6) The baffled king composing Hallelujah Ex. 1 – Premier couplet 2 Voir Annexe I, p. 11 Voir Annexe II, p. 12 4 The Forth, The Fifth, The Minor Fall est un documentaire qui a été diffusé sur les ondes de la BBC le 1er novembre 2008. 3 2 Dans l’extrait précédent (Ex. 1), le texte est lié de près à l’harmonie de l’accompagnement : It goes like this, the forth, the fifth, the minor fall, the major lift. Cette relation texte-harmonie constitue une accroche très forte, qui vulgarise en quelque sorte les fonctions harmoniques des accords (fonction tonique, sous-dominante, dominante). L’auditeur est maintenant au courant de cet accord secret (secret chord) qui fait si plaisir à entendre (pleased the Lord). Dans ce premier couplet on remarque la présence de deux rimes riches, avec les mots chord et Lord, et les mots fifth et lift. Ce couplet est truffé d’allitérations. La sonorité « d » revient quatre fois dans les deux premiers vers et la sonorité « f » quatre fois dans les vers 4 et 5. Ces derniers vers contiennent également six fois le son « th ». Ces structures sonores se retrouvent aussi dans les autres couplets. Par exemple, les mots proof et roof du second couplet, et les mots word et heard du troisième couplet forment des rimes riches. Le dernier couplet (Ex. 2) contient quant à lui beaucoup d’allitérations avec le son « t » ; huit sont présentent dans les vers 22, 23 et 24, dont quatre uniquement dans le 24e vers. D’ailleurs, cette abondance du son « t », sonorité plutôt dure, concorde avec la prise de conscience du narrateur face à la dure réalité à laquelle il est confronté; réalité qu’il se résigne d’accepter. (22) I did my best, it wasn’t much (23) I couldn’t feel, so I tried to touch (24) I’ve told the truth, I didn’t come to fool you (25) And even though it all went wrong (26) I’ll stand before the Lord of Song (27) With nothing on my tongue but Hallelujah Ex. 2 – Dernier couplet Une structure sonore plus générale se dégage également du texte. En effet, les troisièmes vers de chaque couplet se terminent par le mot you et les derniers vers de 3 chaque couplet par le mot Hallelujah. Cette structure s’applique aussi pour les autres couplets se retrouvant sur l’album Cohen Live. La richesse du texte de Hallelujah et sa construction raffinée font en sorte de rendre cette pièce de Leonard Cohen très attrayante pour tout interprète qui désire reprendre une chanson tout en suscitant une réaction émotive chez l’auditeur par la beauté des vers. Peu importe qui effectue cette reprise et la manière dont elle est interprétée, cette beauté du texte subsiste. Un titre évocateur Le titre de la chanson évoque parfaitement deux des thèmes principaux de Hallelujah : la religion et la passion (amoureuse et sexuelle). La connotation sexuelle est d’ailleurs plus présente dans le texte se trouvant sur l’album Cohen Live. Dans la langue française, le mot alléluia se définit comme suit : Cri de louange et d’allégresse fréquent dans les psaumes, adopté par l’Église dans sa liturgie, surtout au temps pascal. ◊ Pièce musicale ornée de vocalises chantée avant l’évangile au cours de la messe. ◊ POÉT. Chant de joie (Petit Robert, 2002). Le mot possède donc un caractère positif, peu importe qu’il soit utilisé dans un contexte laïc ou religieux. L’accroche textuelle du titre réside principalement dans le fait que Leonard Cohen se sert également du mot Hallelujah pour montrer le côté de la déception présent dans la religion, l’amour et le sexe. Pour un chant de joie ou d’allégresse, il y a toujours un chant du désespoir. Ce paradoxe est présent dans chaque couplet du texte. Dans les deux premiers, c’est par l’entremise de l’histoire de deux personnages bibliques, David (la foi versus le doute) et Samson (l’amour versus la trahison), qu’il est exposé. Dans les deux derniers, c’est par le changement du point de vue narratif (le narrateur devient le centre de l’histoire) qu’il est 4 présenté. Par conséquent, l’utilisation paradoxale du mot Hallelujah en fait un titre puissant et évocateur, qui suscite l’intérêt de l’auditeur. Une forme standard La forme très standard de la pièce ne constitue pas une accroche en soit5. Par contre, sa structure est découpée de manière à ce que chaque couplet du texte s’étende sur une section musicale complète composée d’un couplet, d’une rampe et d’un refrain6. Cet ensemble couplet-rampe-refrain est donc indissociable de par la construction du texte. De ce fait, chaque couplet textuel contient l’accroche harmonique de la rampe et l’accroche mélodique du refrain. Peu importe les paroles choisies et l’ordre dans lequel les couplets sont chantés, ces accroches demeurent présentes. Une harmonie familière L’harmonie générale de base de Hallelujah est relativement simple dans son ensemble, de manière à créer un effet de familiarité chez l’auditeur. En effet, on retrouve plusieurs cadences parfaite V-I et la suite d’accords I-VIm-IV-V, contenue dans le couplet, rappelle certaines chansons rock & roll des années 60 (Burns, 1987). Tel que mentionné précédemment l’harmonie familière est mise en évidence, dès la première rampe, par le texte. La cadence harmonique accélère d’ailleurs à cet endroit (the forth, the fifth), pour nous propulser juste avant la chute de l’accord mineur (the minor fall), créant ainsi une accroche très forte. 5 Voir Annexe III, p. 13 Il est important de faire la différence entre le terme couplet utilisé pour parler du texte (appelé strophe en poésie) et le terme couplet utilisé pour parler de la forme musicale. Dans le cas présent, chaque couplet textuel (ou chaque strophe) se prolonge sur un ensemble de sections musicales composé d’un couplet, d’une rampe et d’un refrain. 6 5 Une mélodie accrocheuse L’un des points forts de la pièce, le refrain, constitue certainement l’accroche principale de Hallelujah. La mélodie contenue dans ce dernier est accrocheuse pour plusieurs raisons (Ex. 3). Ex. 3 – Mélodie du refrain7 Transcription : K. Juneau Tout d’abord, elle est facile à reconnaître et à reproduire vocalement, puisque son ambitus est contenu à l’intérieur d’une sixte et qu’elle est relativement simple en termes de vocabulaire tonal (Tagg, 2009). De plus, elle possède un contour bien défini et fluide, sans saut brusque d’intervalles. La mélodie est également mise en évidence par le chœur de voix qui rappel les chants religieux de style gospel, ce qui ajoute un support à la répétition du mot Hallelujah. La mélodie accrocheuse du refrain, bien que modifiable dans le cas d’une réinterprétation, fait partie des nombreux éléments qui rendent la chanson Hallelujah si populaire. À L’OMBRE DE NOMBREUSES REPRISES Compte tenu des nombreuses accroches musicales contenues dans Hallelujah, de la richesse et de la profondeur du texte, il n’est pas surprenant que cette pièce soit à l’origine de nombreuses reprises. Comment alors expliquer que la version originale de 7 La ligne située au-dessus de la portée représente schématiquement le mouvement de la mélodie. 6 Leonard Cohen demeure dans l’ombre de la plupart de ces reprises? L’analyse de la performance vocale et de certains éléments de la phonographie peuvent répondre à cette question. L’interprétation vocale Leonard Cohen possède une voix avec un timbre et une articulation très caractéristiques. Même des oreilles musicales néophytes reconnaissent cette voix unique dès qu’il prononce les premiers mots de Hallelujah. Cependant, son style particulier peut paraître étrange à première écoute. Dans les couplets, son interprétation est plus déclamatoire que mélodique (Ex. 4). Ex. 4 – Mélodie du premier couplet8 Transcription : K. Juneau 9 La mélodie récitative du couplet possède une rythmique plutôt aléatoire et un contour mélodique très linéaire et mal défini, ce qui la rend difficile à saisir pour l’auditeur (Tagg, 2009). Dans ce cas-ci, il est clair que l’accent est mis sur le texte et non sur la performance vocale. D’ailleurs, l’interprétation vocale est très différente d’un couplet à l’autre, ce qui est déstabilisant étant donné l’absence d’une rythmique affirmée. Ces différences d’interprétation sont également présentes dans les rampes de la chanson, une partie pourtant plus mélodique (Ex. 5). Par conséquent, l’auditeur ne possède pas de points de repères vocaux communs pour chaque section. 8 La rythmique de cette transcription est approximative étant donné le registre plutôt déclamatoire qu’utilise Leonard Cohen dans les couplets. 9 Les mots soulignés représentent les endroits où les caractéristiques vocales de Leonard Cohen sont évidentes. 7 Dans l’exemple 4, on remarque une autre caractéristique vocale de Leonard Cohen, soit sa tendance à laisser tomber ses fins de vers. Les mots « please the Lord » et « do you » sont chantés de manière sèche et brusque, par intervalles descendants, créant ainsi en effet de manque de soutien vocal. Un effet semblable se produit également dans les rampes, mais à l’intérieur des vers (Ex. 5). La chute est moins accentuée lorsqu’elle se produit à l’intérieur d’un vers, mais provoque la même impression chez l’auditeur : un effet de déception face à la mélodie sous-entendue par la progression d’accords. Ces traits d’interprétation reviennent à d’autres endroits dans la pièce. (Ex. 6) Ex. 5 – Mélodie de la première rampe Transcription : K. Juneau (10) Her beauty and the moonlight overthrew you (01:09) (16) I don’t even know the name (02:01) (17) But if I did, well really, what’s it to you? (02:06) (20) The holy or the broken Hallelujah (02:20) Ex. 6 – Traits d’interprétation de Leonard Cohen10 Les variations constantes dans l’interprétation de Leonard Cohen expliquent donc en partie pourquoi sa version de Hallelujah est moins populaire que certaines reprises; une oreille moyenne saisira plus facilement une mélodie récurrente bien définie, chantée de manière à respecter la mélodie sous-entendue par l’harmonie de l’accompagnement. La spatialisation Sur le plan de la spatialisation, la voix est très forte comparativement à l’ensemble de l’instrumentation, ce qui est très courant en musique populaire. Il se crée donc une 10 Les mots soulignés représentent les endroits où les caractéristiques mentionnées sont évidentes. 8 intimité entre le chanteur et l’auditeur, particulièrement dans les couplets de la chanson. Dans le cas présent, l’articulation particulière de Leonard Cohen se retrouve à l’avantplan et est, par conséquent, facilement perceptible. Tous les détails d’interprétation mentionnés dans le paragraphe précédent sautent alors à l’oreille de l’auditeur. Un autre point intéressant à noter est la tessiture de la voix de Cohen. Ce dernier chante les couplets dans un registre très grave. Le second instrument en termes de présence dans les couplets de Hallelujah est la basse. De plus, dans le premier couplet11, aucun instrument ne joue les accords arpégés présents dans le reste de la chanson (les arpèges de claviers arrivent lors de la première rampe et se trouvent très loin dans la spatialisation). Les seuls soutiens harmoniques proviennent du chœur, situé plus ou moins près, et du synthétiseur jouant des accords plutôt flous, lui aussi situé très loin dans la spatialisation. L’instrumentation générale du premier couplet est donc très grave dans son ensemble, avec une absence marquée de la composition harmonique des accords (arpèges). Cette spatialisation jumelée avec le caractère déclamatoire de la mélodie déstabilise l’auditeur en lui enlevant certains de ces repères musicaux habituels (mélodie définie, construction harmonique claire). Ces points peuvent donc expliquer pourquoi la version originale de Hallelujah demeure dans l’ombre de certaines reprises. CONCLUSION Tel que mentionné dans la première section du travail, la composition musicale en elle-même de Hallelujah possède de nombreuses accroches. L’élément principal de cette chanson, le texte, est riche et bien construit. Ces qualités demeurent même si l’interprète change. Le titre, à la fois évocateur et paradoxal, suscite l’intérêt de l’auditeur. De plus, la 11 Voir Annexe V, p. 15 9 mélodie du refrain est accrocheuse; quiconque peut la fredonner avec facilité. Ces éléments expliquent pourquoi Hallelujah est à l’origine d’aussi nombreuse reprises; peu importe qui interprète la chanson ces éléments accrocheurs restent sensiblement les mêmes. Sur le plan de l’interprétation, la performance vocale de Leonard Cohen, bien que caractéristique de celui-ci, peut paraître déstabilisante pour l’auditeur de par son caractère déclamatoire et plutôt aléatoire. De plus, la basse et la voix grave de Cohen se retrouvent à l’avant du mix, donnant ainsi une sonorité lourde à la chanson tout en la dépouillant de certains de ces repères harmoniques. Ces derniers points démontrent en partie pourquoi la version originale de Hallelujah semble être moins populaire chez les auditeurs. En terminant, j’aimerais clarifier certains points concernant la seconde partie de la présente analyse. Cette dernière section, plus précisément celle de l’interprétation vocale, est une analyse objective, et non péjorative, de certaines caractéristiques vocales de Leonard Cohen. Personnellement, sa voix me touche profondément et j’apprécie grandement son intonation. Il s’agit simplement de mette en perspective l’émotion et le texte versus la justesse de la performance. Une performance juste ne signifie pas nécessairement une interprétation parfaite, elle est plutôt synonyme d’émotion parfaite. 10 ANNEXE I Paroles, version de l’album Various Positions (1) I heard there was a secret chord (2) That David played and it pleased the Lord (3) But you don’t really care for music do you (4) It goes like this, the fourth, the fifth (5) The minor fall and the major lift (6) The baffled king composing Hallelujah (7) Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah. (8) Your faith was strong but you needed proof (9)You saw her bathing on the roof (10) Her beauty and the moonlight overthrew you (11) She tied you to a kitchen chair (12) She broke your throne, and she cut your hair (13) And from your lips she drew the Hallelujah (14) Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah. (15) You say I took the name in vain (16) I don’t even know the name (17) But if I did, well really, what’s it to you? (18) There’s a blaze of light in every word (19) It doesn’t matter which you heard (20) The holy or the broken Hallelujah (21) Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah. (22) I did my best, it wasn’t much (23) I couldn’t feel, so I tried to touch (24) I’ve told the truth, I didn’t come to fool you (25) And even though it all went wrong (26) I’ll stand before the Lord of Song (27) With nothing on my tongue but Hallelujah (28) Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah. 11 ANNEXE II Paroles, version de l’album Cohen Live Baby, I’ve been here before I know this room, I’ve walked this floor I used to live alone before I knew you Yeah I’ve seen your flat on the marble arch But listen, love is not some kind of victory march No it’s a cold ad it’s a very broken Hallelujah Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah. There was a time you let me know What’s really going on below Ah but now you never show it to me, do you? Yeah but I remember, yeah when I moved in you And the holy dove, she was moving too Yes every single breath that we drew was Hallelujah Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah. Maybe there’s a god above As for me, all I’ve ever seemed to learn from love Is how to shoot at someone who outdrew you Yeah but it’s not a complaint that you hear tonight It’s not the laughter of someone who claims to have seen the light No it’s a cold and it’s a very lonely Hallelujah Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah. I did my best, it wasn’t much I couldn’t feel, so I learned to touch I’ve told the truth, I didn’t come all this way to fool you Yeah even though it all went wrong I’ll stand right here before the Lord of Song With nothing on my lips but Hallelujah Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah. 12 ANNEXE III La forme Tonalité : Métrique : Tempo : Do majeur 12/8 58 Intro Couplet 1 Rampe 1 C G 00:00 C Am 00:04 C Am F Am F G C G C G C G C FG 00:22 Am F G E Am F G E Am Am F G E Am Am F G E Am Am F C G Am F C G Am Refrain 1 F 00:39 Couplet 2 C Am 01:00 Rampe 2 C Am F G C G C FG 01:17 C G C Refrain 2 F 01:34 Am F Couplet 3 C Am 01:55 G Rampe 3 C Am F G C G C FG 02:12 C G C Refrain 3 F 02:29 Am F Couplet 4 C Am 02:50 G Rampe 4 C Am F G C G G C FG 03:06 Refrain 4 F 03:23 Am F C F 03:57 Am F Fondu C G 04:12 Silence F 03:40 F 04:14 04:36 13 ANNEXE IV Popularité des différentes versions de Hallelujah12 Jeff Buckley Palmarès Billboard U.K. Billboard U.S. Billboard U.K. Billboard U.K. Billboard U.S. Billboard U.K. Titre Grace (album) Grace (album) Grace (album) Hallelujah (single) Hallelujah (single) Hallelujah (single) Date 27/08/1994 10/06/1995 04/09/2004 09/06/2007 22/03/2008 11/10/2008 Position (top) 50 149 42 65 4 2 Semaines 10 7 3 2 1 13 Alexandra Burke Palmarès Billboard U.K. Billboard U.K. Billboard U.K Titre Hallelujah (single) Grace (album) Hallelujah (single) Date 27/12/2008 31/10/2009 26/12/2009 Position (top) 1 1 70 Semaines 11 43 1 Titre Various positions (album) Hallelujah (single) Date 16/02/1985 Position (top) 52 Semaines 6 27/12/2008 36 1 Titre Hymns of the 49th parallel (album) Hymns of the 49th parallel (album) Hallelujah (single) Date 14/08/2004 Position (top) 2 Semaines 3 21/08/2004 55 13 06/03/2010 2 6 Leonard Cohen Palmarès Billboard U.K. Billboard U.K. K.D. Lang Palmarès Billboard Canada Billboard U.S. Billboard Canada 12 Source : www.billboard.com, consulté le 20 novembre 2010. 14 Loin ANNEXE V Schéma de la spatialisation du premier couplet Claviers synthétiques (accords flous, 1er couplet) Proximité Chœur Chœur Batterie + Claviers (arpèges, sporadiques) Basse Près Voix -3 -2 -1 0 -1 -2 -3 Panorama 15 BIBLIOGRAPHIE ARTICLES BURNS, Gary. (1987) A Typology of « hooks » in popular records, Popular Music, 6 : 1, pp. 1-20. LACASSE, Serge. (s.d.) Séminaire en musique populaire : Analyses (MUS-66569). RADA, Jaclyn T. (2007) Musical Transformations : Cover Songs and the Woman’s Confessional Voice, Tufts University, pp. 45-53. TAGG, Philip. (2009) Melody and Accompaniment, Encyclopedia of Popular Music of the World, pp. 1-23. MÉDIAGRAPHIE BUCKLEY, Jeff. (1994) « Hallelujah », Grace, Columbia. BURKE, Alexandra. (2009) « Hallelujah », Overcome, Sony. CALE, John. (1992) « Hallelujah », Fragments of a Rainy Season, Hannibal. COHEN, Leonard. (1984) « Hallelujah », Various Positions, Columbia. COHEN, Leonard. (1988) « Hallelujah », Cohen Live. Columbia. GARVEY, Guy. The Forth, The Fifth, The Minor Fall, BBC Radio, 1er novembre 2008. LANG, K. D. (2004) « Hallelujah », Hymns of the 49th parallel, Nonesuch. WAINWRIGHT, Rufus. (2001) « Hallelujah », Shrek Movie Soundtrack, Dreamworks. SITES WEB Billboard (site officiel). [www.billboard.com], consulté le 20 novembre 2010. CONNOR, Alan. Just who’s Hallelujah is it anyway ?, BBC News Magazine, [http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/magazine/7787355.stm], consulté le 14 novembre 2010. Leonard Cohen (site officiel). [www.leonardcohen.com], consulté le 20 novembre 2010. 16