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HYPERLOCAL & INDÉPENDANT | Vol. 1 Nº 1 | Automne 2014 NOUVEAU et gratuit ! LE BEAU MALAISE CHRONIQUE URBAINE VIVRE ENSEMBLE le confort et la différence J’ai un bar DANS MA COUR EMBOURGEOISEMENT PORTRAIT de FAMILLE Les auteurs Samuel Archibald et Geneviève Pettersen AU-DELÀ des apparences MERCI À TOUS NOS PARTENAIRES LOCATIFS DE LA RUE MASSON Le groupe Shiller est fier de contribuer au développement de Rosemont depuis 1954 Le Groupe Shiller et ses partenaires de la rue Masson souhaitent bonne chance et longue vie au magazine RueMasson.com et invitent tous ses lecteurs à encourager l’achat local ! Masson Acomptax Aquarium Café Bar Basha Bijouterie La Puce Boucherie Aux Deux Gaulois Boulangerie de Père en Fils Boutique d’animaux Chico Boutique Mystik Brasserie Artisanale La Succursale Brûlerie St.Denis Buffet Casa Corfu Café Lézard Café Starbucks Caisse Desjardins De Lorimier-Villeray Charcuterie Varsovie Chocolaterie du Vieux-Rosemont Dépanneur Couche-Tard Frites Alors! Fruiterie Premier Choix Juste Nouilles L’Heureux Bouddha La Culotte à l’Envers La Presqu’île La Source La Tête Dans Les Chaudrons Le Roi des Impôts Le SuperClub Vidéotron M sur Masson Madre Mëdz Salon Naturiste Nettoyeur De Luxe Oeuf & Bœuf Olive & Olives Pâtes & Compagnie Piri Piri Renaissance Restaurant Bon-D Sport Uptown Studio 3019 Coiffure Sushi Time Tandoori Masson Tik Tak Toc Vêtements Reda groupeshiller.com Karine Brazeau | Conseillère en location 514 256-5050 poste 1512 [email protected] HYPERLOCAL & INDÉPENDANT | Vol. 1 Nº 1 | Automne 2014 mot de la rédaction Sommaire Sacré papier. 4 13 Rosemont ? dans ma cour À QUI APPARTIENT Est-ce qu’un quartier appartient à ses résidents ? Une cohabitation pas toujours harmonieuse 14 6 Les sinueuses définitions DE L'EMBOURGEOISEMENT Phénomène économique et culturel 7 LE LOGEMENT Nerf de la guerre L'accessibilité au logement est au cœur de la question de l'embourgeoisement. 17 UN ÉQUILIBRE COMMERCIAL LE PREMIER BOURGEOIS DE ROSEMONT À Rosemont, ils ne datent pas d’hier. 10 FRAGILE « Pour faire vivre une artère commerciale diversifiée, ça prend de l'argent. » 18 Vivre ensemble LE CONFORT ET LA DIFFÉRENCE La nouvelle CLASSE MOYENNE PORTRAIT DE FAMILLE Rencontre avec Samuel Archibald et Geneviève Pettersen LE MAGAZINE J'AI UN BAR On en parle, on l'exige, on la souhaite. Mais qu'apporte la mixité sociale dans un quartier ? B i e n ét a b li s u r l e we b d e p u is ci n q a n s , RueMasson.com est un média indépendant qui couvre les nouvelles du quartier dans tous les domaines. Nous parlons de ce qui dessine Rosemont : ses résidents, ses entreprises, sa culture, sa vie politique, ses organismes, son architecture, son histoire et son développement. Nous offrons des contenus informatifs sur cet endroit que nous aimons beaucoup. Ce magazine est une corde supplémentaire à notre arc pour couvrir des dossiers de fond. Le papier aura toujours cet indéniable avantage de se transporter facilement et de permettre à tous, technos ou pas, de rester informés. Mais aussi, l’espace d’un instant, de se débrancher. On peut enfin se concentrer sur un sujet, sans être interrompus toutes les quatre minutes par un texto, une vidéo de chats ou une batterie faible. En lançant le magazine RueMasson.com, on voulait faire les choses différemment. Sortir de l’instantanéité, de « l’exclusif » et du « dernière heure » pour prendre notre temps. Pour approfondir les histoires qui façonnent l’identité de notre quartier. Notre identité. 19 C’est notre plaisir et notre privilège de pouvoir en témoigner. CHRONIQUE Stéphanie Lalut, rédactrice en chef LE BEAU MALAISE ruemasson.com Éditeur : Factorie l’agence Éditeur délégué : André Bérubé Directrice artistique : Mylène Gingras Infographistes : Mariana Marques, Martin Lebrun Directeur de production : Richard Galarneau Chargée de projet : Monique Lampron Coordonnateur : Olivier Badeau Photographe couverture : Jimmy Hamelin Maquilleuse/coiffeuse : Virginie Vandelac Il faut être un peu fous pour publier sur papier en 2014. Partout, les journaux ferment ou passent à des versions web. Pourquoi alors se lancer dans cette aventure à contre-courant ? Rédaction : RueMasson.com (Hyperlocal Média Inc) Rédactrice en chef : Stéphanie Lalut Journalistes : Cécile Gladel, Lisa Marie Noël Chroniqueur : David Bruneau Réviseurs : Philippe Antoun, Jeanne Lalut Imprimeur : Imprimerie Solisco Distributeurs : D iffumag, Publicité Sauvage VOL. 1 Nº 1 | AUTOMNE 2014 Publicité : Factorie l’agence 514 722-3557 [email protected] Le magazine RueMasson.com est publié par Factorie l’agence, 5425, rue de Bordeaux, bureau 329, Montréal QC H2H 2P9. Le contenu du magazine RueMasson.com ne peut être reproduit, en tout ou en partie, sans le consentement écrit de l’éditeur. Dépôt légal aux bibliothèques nationales du Québec et du Canada. ISSN 2368-4453 À QUI APPARTIENT Rosemont ? Par Cécile Gladel et Lisa Marie Noël Est-ce qu’un quartier appartient à ses résidents ? À ses propriétaires ou à ses locataires ? Est-ce que les souhaits de ceux installés depuis trois générations sont plus respectables que ceux des jeunes familles récemment établies ou des étudiants de passage ? Il n’y a pas de petites réponses. Néanmoins, tout ce beau monde ne voit pas du même œil l’embourgeoisement du quartier, inexistant pour les uns, créateur d’inégalités pour les autres. La directrice générale de la SDC Promenade Masson, Doris Laflamme, soutient qu’il n’y a pas d’embourgeoisement. « On me dit souvent qu’on devient comme le Plateau et je ne suis pas d’accord. On n’a pas le même type de commerces. On est dans un quartier très familial avec beaucoup de parcs, des centres de loisirs, des écoles et des bibliothèques », soutient celle qui travaille dans Rosemont depuis 31 ans. Même le porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), François Saillant, qui habite ici depuis les années 90, ne pense pas qu’on se soit tellement embourgeoisés. Toutefois, des « signes » sont à surveiller comme l’augmentation de la proportion de propriétaires, la perte de logements locatifs et la conversion des immeubles en copropriétés. « On a perdu 3000 logements dans Rosemont entre 2006 et 2011 et on a gagné plus de 5000 propriétés », dit-il. D’autres signes ne trompent pas. Les maisonnettes d’un étage de type shoebox sont remplacées par des immeubles et des propriétaires transforment leur duplex en maison individuelle. Selon l’urbaniste Gérard Beaudet, on assiste à un embourgeoisement léger et graduel. « Certains y trouvent leur compte en vendant leur maison à prix d’or pour avoir une retraite confortable. Pour les locataires, c’est plus compliqué », reconnaît l’universitaire, qui habite lui aussi le quartier. « Rosemont donne l’impression d’être un quartier relativement aisé. Cette image cache beaucoup de pauvreté qui est dissimulée par les nouveaux développements », soutient Jacques Brosseau, président de la Corporation de développement communautaire de Rosemont (CDC). Un quartier trop à la mode Le quartier est redevenu à la mode depuis une douzaine d’années. Il n’a même plus besoin du qualificatif de Nouveau-Plateau. Pour Jacques Brosseau, il est clair que cet engouement l’a rendu de moins en moins accessible pour les gens à faibles revenus. « Il y a une gentrification majeure. Le défi des groupes communautaires est de soutenir ces personnes pour qu’elles fassent valoir leurs droits. » D’autres préfèrent parler de revitalisation. Paul Lewis, doyen de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, leur donne raison. « Sinon on condamne les gens à vivre dans des ghettos. Ça fait des années qu’on se plaint que les gens partent en banlieue. Quand ils reviennent ou s’ils décident de rester en ville, on les accuse d’embourgeoisement ? » Le retour de la classe moyenne L’arrivée de nouveaux résidents a rajeuni le quartier et a ramené l’ambiance qui primait du début du 20e siècle jusqu’aux années 50. « À cette époque, il y avait une diversité de statuts sociaux et économiques. Avec la migration des gens au statut économique le plus élevé vers la banlieue, il y a eu homogénéisation de la population restée sur place. On assiste aujourd’hui au retour de résidents avec de bons revenus et donc un retour à la mixité, qui s’était atténuée lors de leur départ vers la banlieue », explique Gérard Beaudet. « Sans être richissimes, les nouveaux résidents ont de l’argent, sont plus éduqués et plus écologistes », remarque la députée de Gouin Françoise David, qui s’est établie dans le Vieux-Rosemont il y a 35 ans. « On ne plantait pas de fleurs quand je suis arrivée », raconte-t-elle. Aujourd’hui, les ruelles vertes se multiplient et les citoyens entretiennent les carrés d’arbres. Françoise David reconnaît qu’on a réussi à maintenir un bel équilibre, mais elle s’inquiète grandement pour l’accessibilité au logement. Si ces nouveaux arrivants ne sont pas des riches, ils sont loin d’être sur le seuil de la pauvreté. Jacques Brosseau se méfie des chiffres. « L’indice de pauvreté tend à diminuer lorsque des gens avec des revenus supérieurs s’établissent. Les pauvres sont toujours pauvres, mais ils ont l’air plus riches, à cause des statistiques qui trompent la réalité ! » ruemasson.com | p. 4 À QUI APPARTIENT Les années tough Rosemont ne l’a pas eu facile dans les années 198090. En effet, des repaires de criminels avaient pignon sur rue à deux pas de la rue Masson, des explosions de bombes et même des enlèvements faisaient la une des journaux. Doris Laflamme se souvient du temps où plusieurs locaux étaient vacants et où des commerces étaient entre les mains du crime organisé. Elle dit avoir travaillé avec acharnement avec les élus et les autorités pour éradiquer le climat d’insécurité qui régnait à cette période. « On a amélioré les commerces et le mobilier urbain. Les gens en profitent et se sentent encore plus chez eux », soutient Mme Laflamme. Le sujet n’est pas nouveau Photo : Cécile Gladel Le producteur et agent d’ar tistes Jacques K. Primeau, qui s’est fait connaître avec RBO, a été élevé dans Rosemont et y habite encore. Il parlait déjà d’embourgeoisement dans les années 80 alors qu’il était journaliste, notamment pour CIBL. « Il y a gentrification, mais plus lentement que dans d’autres quartiers, et elle est plus harmonieuse. Estce de l’embourgeoisement que de vouloir un café au lait et des restaurants de qualité ? Alors peut-être que je me suis embourgeoisé… Mais je vois des gens de toutes sortes et j’ai l’impression de vivre dans Rosemont ? un endroit avec une belle mixité, ce qui en fait mon quartier préféré. » Il ne faut pas oublier que les mentalités ont changé dans toute la société québécoise. « On ne mange pas aujourd’hui comme on mangeait il y a 30 ans, il faut mettre ça en perspective », croit Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus, qui habite le quartier depuis 1995. Les gens ne se contentent plus du cheddar jaune ou du vin en vinier, savent cuisiner le quinoa, troquent le café filtre pour un espresso allongé et sont soucieux de leur alimentation. Cette demande se reflète dans l’offre commerciale. De nouveaux restos gastronomiques ouvrent leurs portes, les anciennes tavernes deviennent des bars prisés et le barbier du coin passe son ciseau aux chics stylistes. Mais il demeure toujours dans le quartier les magasins à 1 $, les prêteurs sur gages, les restos rapides et les boutiques d’articles usagés. « On continue d’avoir des magasins pour les gens avec moins de sous. J’espère que ça va rester comme ça », précise la députée Françoise David. Denis Leclerc, directeur général de la CDC Rosemont fait le même souhait. « La cohabitation est harmonieuse entre des gens de différentes classes sociales et de différents horizons. C’est ça la beauté de Rosemont ! » UN PLACEMENT TOUT-EN-UN POUR AMINA MAMAN ORGANISÉE LES PORTEFEUILLES DIAPASON UNE OCCASION À SAISIR MAINTENANT Facilitez-vous la vie avec un placement qui se gère tout seul et qui offre un bon potentiel de rendement. Parlez-en à votre conseiller de la Caisse Desjardins De Lorimier-Villeray. 514 376-7676 desjardins.com/diapason Les Fonds Desjardins ne sont pas garantis, leur valeur fluctue fréquemment et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement futur. Un placement dans un organisme de placement collectif peut donner lieu à des frais de courtage, des commissions de suivi, des frais de gestion et d’autres frais. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les Fonds Desjardins sont offerts par des courtiers inscrits dont Desjardins Cabinet de services financiers inc., un courtier en épargne collective appartenant au Mouvement Desjardins, qui distribue les Fonds dans les caisses du Québec et de l’Ontario ainsi qu’au Centre financier Desjardins. ruemasson.com | p. 5 Les sinueuses définitions de l’embourgeoisement Par David Bruneau et Cécile Gladel Gentrification, embourgeoisement, revitalisation, régénération, les termes ne manquent pas pour tenter d’identifier ce phénomène qui est certes économique, mais également social et culturel. Certains préfèrent utiliser le terme gentrification, qui vient de l’anglais gentry. Considéré comme un anglicisme, gentry fait référence à la noblesse, ce qui n’est pas le cas du terme « bourgeois ». Sa première utilisation remonte à 1963 par la sociologue britannique Ruth Glass dans une étude portant sur la ville de Londres. En quelques mots, l’embourgeoisement c’est « l’arrivée de classes sociales supérieures qui s’installent dans des quartiers ouvriers », résume Paul Lewis, doyen de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal. Sauf que les quartiers de Montréal que l’on dit gentrifiés ou embourgeoisés comme Rosemont—La Petite-Patrie, le Plateau-Mont-Royal et Villeray ne sont pas historiquement seulement ouvriers. Même Hochelaga abritait le bourgeois village de Maisonneuve. « Ces quartiers étaient mixtes avec des rues de petits bourgeois et d’ouvriers », explique Paul Lewis. La rue Dandurand en est un exemple éloquent : les immeubles sont de plus en plus bourgeois au fur et à mesure qu’on avance vers Pie-IX; on se logeait ainsi plus loin du bruit et de la pollution des usines. Phénomène économique et culturel On peut avoir tendance à voir l’embourgeoisement comme étant essentiellement un phénomène économique. C’est un peu ce que croyait le défunt géographe britannique Neil L. Smith qui a proposé un indicateur, le « différentiel de loyer », qui analyse l’écart entre l’évolution des revenus des résidents et l’évolution de la valeur foncière des immeubles. En d’autres mots : si le revenu des résidents augmente plus rapidement que la valeur foncière, c’est que le quartier a un bon potentiel de gentrification (c’est le terme qu’il utilisait). Cette définition réduit l’embour geoisement à un phénomène essentiellement spéculatif où les résidents-propriétaires sont d’abord des acteurs économiques attirés par le profit et les bonnes affaires. Le choix d’un quartier n’est pourtant pas qu’une affaire d’argent. Il faut considérer l’aspect culturel. Car au-delà du prix d’un condo ou d’un plex et du nombre de restaurants trois étoiles à distance de marche, parmi les « facteurs d’attraction » on trouve des concepts plus symboliques comme le besoin d’identité et de différenciation, le mode de vie, « l’ambiance », la qualité et la variété des services. Ainsi, l’essor des ruelles vertes dans le quartier, l’accès à une certaine offre culturelle de proximité (cinéma, expositions, concerts dans les parcs), l’accès à des produits biologiques et « équitables » et des initiatives simples comme les bibliothèques libre-service sont des exemples de facteurs attractifs du quartier qui caractérisent l’embourgeoisement culturel. Sur la résonance des mots Si « embourgeoisement » et « gentrification » ont une connotation négative, il en est autrement de « revitalisation ». Dans le cas de Rosemont, il serait juste de prétendre que le quartier vit d’abord une revitalisation, si on tient compte du fait qu’il a été plus riche dans le passé. Si toute revitalisation ne mène pas systématiquement à un embourgeoisement, elle en est souvent un catalyseur. Chose certaine, la mutation des quartiers centraux est un sujet d’actualité dans la plupart des grandes villes du monde. ruemasson.com | p. 6 LE PREMIER Source : Société d'histoire Rosemont-Petite-Patrie BOURGEOIS DE ROSEMONT Par Lisa Marie Noël À Rosemont, les bourgeois ne datent pas d’hier. Grâce à quelques recherches historiques, on a retrouvé le premier bourgeois en 1871 ! En 1871, un habitant de la Côte-de-la-Visitation (le village avant Rosemont) déclare, comme profession, être bourgeois. Il s’agit de Hardoin Lyonais, 63 ans. Il habite sur la rue Colborne (aujourd’hui De Lorimier) avec son épouse Henriette et ses enfants, alors dans la vingtaine. Ses trois fils aînés sont respectivement imprimeur, teneur de livres et étudiant. Mais Côte-de-la-Visitation est loin d’être un quartier chic de Montréal. Il s’agit plutôt d’une paroisse agricole fondée en 1865. Le village se résume alors à quelques fermes parsemées le long du chemin de la Côte-de-la-Visitation, aujourd’hui le boulevard Rosemont. Le promoteur U.H. Dandurand nomme Rosemont en l'honneur de sa mère Rose Phillips. ORIGINE DES TRAVAILLEURS EN 1911 333 Français 165 Anglais 25 Écossais 24 Italiens 21 Irlandais 11 Autres Des champs à perte de vue Plusieurs terres appartiennent déjà à des familles dont le nom perdure : les Nesbitt, Molson ou Bourbonnière. Les familles anglophones et francophones se côtoient et un peu plus de la moitié de la population est canadienne-française. L’immense terre Crawford, une des plus grandes du village, deviendra le lieu des premiers développements du Vieux-Rosemont. 5 4 2 1 1 Chinois Polonais Inconnus ou illisibles Grec Russe RECENSEMENT DE 1871 ** ** 56 des 139 travailleurs sont cultivateurs 440 personnes réparties dans 73 familles BRAVO à RueMasson.com pour cette parution papier. Vous êtes précieux dans notre quartier par la qualité de vos informations et par vos commentaires pertinents. Longue vie ! 246 Canadiens-français 106 Irlandais 61 Écossais 27 Anglais Une grande proportion des travailleurs de Côte-de-la-Visitation sont des agriculteurs. Dans les années 1880, en plus de cultiver la terre, au moins sept familles du village font l’élevage de vaches laitières de race Ayrshire. James Drummond, qui possède une terre aux alentours de l’actuelle avenue Bourbonnière, est un prospère éleveur de vaches. Photo : iStock En 1871, on retrouve entre autres au village une dizaine de charrons et d’apprentis (fabricants de chariots et brouettes), presque autant de forgerons, quatre couturières, trois cordonniers, une institutrice, un étudiant en philosophie et notre fameux bourgeois. On compte également une trentaine de journaliers. Ces derniers pouvaient aussi bien travailler dans les fermes du village que dans les carrières de calcaire qui se trouvaient à proximité. FRANÇOISE DAVID Députée de Gouin ruemasson.com | p. 7 Rosemont est loin d’être un quartier résidentiel confortable. Les égouts et l’éclairage de rue ne commencent à être construits qu’à partir de 1907 et de façon plutôt imparfaite. Les résidences sont également à proximité des usines Angus et des carrières de calcaire que l’on retrouvait à l’époque à Montréal. Fermées dans les années 1930, ces carrières sont pour la plupart devenues des parcs (Pélican, Lafond, Père-Marquette, Jardin botanique). Ça roule pour le quartier Source : Société d'histoire Rosemont-Petite-Patrie Usine Angus : entrée de la rue Rachel Mettre Rosemont sur les rails En 1903, les promoteurs immobiliers Ucal-Henri Dandurand et Herbert Samuel Holt (des bourgeois) achètent la terre du défunt cultivateur Alexandre Crawford qui est laissée à l’abandon (les limites approximatives sont de la 1ère à la 10 e Avenue et du boulevard Rosemont jusqu’au boulevard St-Joseph). Ils divisent cette terre en lots pour les vendre aux futurs ouvriers des usines Angus, grand atelier de fabrication de matériel ferroviaire du Canadien Pacifique. C’est ainsi qu’une partie du village de la Petite-Côte devient Rosemont. Entre 1906 et 1910, différents territoires de Rosemont sont successivement annexés à la Cité de Montréal. Les rues du Vieux-Rosemont portent des noms de bourgeois notables : Holt et Dandurand bien sûr, mais aussi Masson, qui est le premier millionnaire canadien-français. À son ouverture, l’usine embauche plusieurs milliers d’ouvriers. Mais ceux-ci n’adoptent pas instantanément Rosemont comme lieu de résidence. L’essor démographique se remarque davantage durant la décennie 1911-1921, selon Marie-Hélène Lachance, auteure du mémoire De l’espace rural à la banlieue industrielle : le quartier Rosemont de 1892 à 1911. En se basant sur le recensement de 1911, elle indique que Rosemont comporte « une population ouvrière comptant une majorité de travailleurs qualifiés disposant de salaires relativement élevés. Contrairement à d’autres quartiers ouvriers, une proportion importante des chefs de ménage sont propriétaires de leur logement. Même si plusieurs groupes ethniques sont représentés, la population est surtout partagée entre Canadiens-français et Canadiens-anglais sans toutefois qu’il y existe de différenciation spatiale ». La rue Masson est ouverte en 1904, mais prend son réel essor commercial dans les années 1920. Avec les Amis du Jardin botanique de Montréal profitez d’une porte ouverte sur la nature ! Famille : 84 $ Adulte : 45 $ Aîné : 42 $ Étudiant : 34 $ Incluant un abonnement à la revue Quatre-Temps. Tous les détails sur : amisjardin.com ruemasson.com | p. 8 LE PREMIER BOURGEOIS DE ROSEMONT Au fil du temps on y retrouve des boutiques de vêtements, des magasins à rayons, des cinémas, des tavernes, des ferronneries, des marchés… rien de bien bourgeois. La rue Masson connaît un coup dur avec l’ouverture des premiers centres commerciaux à Montréal dans les années 1950 comme le centre Le boulevard situé au coin des rues Jean-Talon et Pie-IX. Dans les années 30, il y a encore quelques fermes, mais l’ensemble résidentiel continue à progresser. Le début de la fin Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les usines Angus roulent au maximum avec près de 12 000 employés qui s’affairent à construire des chars d’assaut. Mais après la guerre, la demande pour du matériel ferroviaire décline. Dans les années 50, l’automobile gagne en popularité suivie du transport aérien dans les années 60. Ce qu’il y a de bourgeois et de mieux nantis s’exile en banlieue, considérée à l’époque comme le nouvel Eldorado. En 1970, une grande partie de l’usine Angus ferme, puis, en 1992, on met la clé dans la porte de tout le complexe industriel. C’est la crise ! Dans les années 1980, les temps sont durs dans Rosemont, mais aussi dans tout Montréal. Les secteurs industriels très lucratifs qui ont fait la gloire de Montréal n’ont plus la cote. « L’annonce de la fermeture des usines Angus en 1991, montre bien qu’une page de l’histoire manufacturière de Montréal est tournée », écrit l’historien Paul-André Linteau dans Histoire de Montréal depuis la Confédération. Les vieux quartiers en voie de désindustrialisation, comme Rosemont, sont durement touchés par le chômage. De plus, la population fait face à une pénurie de logements et les taux d’intérêt atteignent des sommets himalayens ! TAUX D’INTÉRÊT DES PRÊTS HYPOTHÉCAIRES ** ** ** Septembre 1981 : 21,46 % Mars 1982 : 19,41 % Octobre 1982 : 16,2 % Taux sur 5 ans. Source : Banque du Canada Entre en scène la riche société Marathon, une filiale du Canadien Pacifique, qui entend développer Rosemont à sa manière, c’est-à-dire en construisant un immense centre commercial d’un million de pieds carrés et 4 500 places de stationnement. Pour ce faire, elle vise le grand terrain de 100 acres à l’est de St-Michel, laissé vacant par la première fermeture des usines Angus dans les années 1970. Menés par Allan Koury, propriétaire de la Mercerie Allan, les petits commerçants de la rue Masson s’opposent farouchement à la venue du centre commercial, qu’ils voient comme un concurrent. De leur côté, les associations de locataires réclament du logement abordable, qui manque cruellement dans le quartier. À coup de consultations et de pressions politiques, les Rosemontois obtiennent que la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec achètent le terrain. C’est ensuite l’OBNL la Société des terrains Angus (SOTAN) qui a le mandat de le réaménager (de 1983 à 1993). Les associations de locataires maintiennent la pression pour que des logements sociaux soient construits. Afin de permettre à tous de s’y installer, autant les mieux nantis que les populations à plus faible revenu, 2 500 logements sont construits dont 40 % sont des coopératives ou des logements sociaux. Parmi les nouveaux noms de rue de ce développement à forte mixité sociale, on rend hommage non seulement à des bourgeois (les notaires Guillet et l’ingénieur Marius Dufresne) mais aussi à un ouvrier, Moïse Picard, chaudronnier aux usines Angus. ruemasson.com | p. 9 BISTRO DE QUARTIER 2876, rue Masson 514 678-2999 msurmasson.com PORTRAIT DE FAMILLE La nouvelle CLASSE MOYENNE Samuel Archibald et Geneviève Pettersen Par Cécile Gladel Sous le charme Elle est chroniqueuse. Il est professeur. Ils partagent un amour pour l’écriture, deux enfants, bientôt trois, un colley qui s’exprime un peu trop et un petit cottage du début du 20e siècle aux planchers à géométrie variable. Très loin de leur Saguenay natal, ils ont choisi de s’enraciner à Rosemont pour élever leur famille. Habitant le quartier depuis sept ans, ils se plaisent à dire que Rosemont les a choisis. « Avant, on habitait Hochelaga-Maisonneuve. En déménageant ici, je n’étais pas certaine d’aimer le coin. Ce n’était pas très bien desservi par le transport en commun », se rappelle Geneviève. « Ça ne l’est toujours pas ! », réplique Samuel. Après deux semaines, elle avait changé d’avis. « Pour la première fois, j’avais le sentiment d’être chez moi, peut-être car j’avais des enfants. J’aime le côté village de Rosemont, les petits vieux, les ruelles qui sont moins trash. On parle à nos voisins et on ne peut pas aller sur Masson sans rencontrer quelqu’un qu’on connaît, comme à Chicoutimi. » Ce couple, c’est d’abord Geneviève Pettersen, alias Madame Chose. Sa chronique dans La Presse+ offre aux lecteurs des conseils naviguant entre la philosophie, la nostalgie et un pragmatisme bien assumé. La Déesse des mouches à feu, son premier roman, a été bien accueilli tant par la critique que par le public. Son mari Samuel Archibald (ils se sont mariés devant le notaire en haut d’un Jean Coutu), auteur du roman Arvida, est professeur au Département d’études littéraires de l’UQAM. Son essai Le sel de la terre : confessions d’un enfant de la classe moyenne, publié en 2013 par Atelier 10, examinait notre relation mitigée avec cette notion de classe moyenne. Ce choix, ils l’ont fait aussi pour la qualité de vie et pour les espaces publics qui sont vivants. « J’ai peur pour la survie de ces espaces en banlieue et en région. Les enfants jouent dans les cours. Ici, en ville, on sort, on va au parc Lafond rencontrer les amis, à la piscine, dans les commerces », constate Samuel Archibald. Et dans la ruelle. « À 17 h, c'est l’heure magique dans notre ruelle, les mêmes familles y jouent. En hiver, c’est la guerre des tuques ! », ajoute la jeune maman. « Dans Rosemont, il y a un fond ouvrier, une vraie classe moyenne, ça nous ressemblait plus », souligne son mari. ruemasson.com | p. 10 ENTREVUE Rester en ville : un défi financier Le couple a acheté dans le Vieux-Rosemont à l’est de Saint-Michel. Un achat qu’ils ne pourraient plus se permettre. « Aujourd’hui, acheter l’équivalent aurait été impossible avec la montée fulgurante des prix. Mais Rosemont est encore un coin où les familles peuvent devenir propriétaires », concède Samuel. « À Montréal, on est très chanceux par rapport à des villes comme Toronto, New York ou Paris, où il faut être riche pour habiter au centre-ville. » Photos : Jimmy Hamelin Ils se défendent bien d’être des gentrificateurs. Au contraire, les voisins étaient bien heureux qu’une famille achète la maison, qu’ils comptent rénover en respectant l’architecture d’origine. Le couple avoue avoir fait un effort financier lourd de conséquences pour rester en ville, par choix. « Ceux qui disent qu’on est riches devraient regarder notre compte de banque. Le côté négatif de la popularité du quartier, c’est qu’on a de la misère à payer nos taxes qui augmentent. Les riches, ils sont plutôt dans Angus… mais on est toujours le bourgeois de quelqu’un d’autre », lance Geneviève. ruemasson.com | p. 11 ENTREVUE Un peu cliché ? Parlant de bourgeois, se sentent-ils vaguement comme les dignes représentants d’une certaine classe sociale accusée d’envahir le quartier ? « Jamais personne ne nous a fait de reproches. Et nous sommes des piliers chez Corvette ! » dément avec humour Samuel. Ils se sont toujours sentis bien accueillis et bienvenus. RueMasson.com c’est une équipe dynamique, toujours à l’avant-garde, des passionnés de leur quartier, un média de qualité et de proximité. Tout simplement, un incontournable dans Rosemont ! JEAN-FRANÇOIS LISÉE Député de Rosemont 3308, boulevard Rosemont 514 593-7495 jflisee.org « Je vois un changement de clientèle à l’école de nos enfants, les gens ne sont pas plus riches, mais ils n’ont pas les mêmes préoccupations, les mêmes métiers. Il y a maintenant plus d’artistes et de professionnels », soutient Geneviève. Son conjoint n’est pas totalement d’accord. « Il y a toujours des familles défavorisées, même s’il est vrai qu’elles sont moins nombreuses. De toute manière, la classe moyenne est loin d’être homogène. » Contrairement à Samuel, Geneviève n’aime pas les bars de la rue Masson. « Je suis une vraie grand-mère, je ne sors pas et je n’aime pas la faune qui les fréquente. Rosemont s’est plutôt “endouchifié” », dit-elle en conjuguant le mot « douchebag ». Si la jeune femme fuit les foules devant les bars, le couple fait ses courses dans les commerces du quartier : chez Paulines, Pâtes et compagnie, le Frigo de Bacchus, La Culotte à l’Envers, Tik Tak Toc. « Notre but est d’en faire le plus possible à pied. » Mais Geneviève avoue fréquenter assidûment le Loblaws depuis qu’elle a une voiture. « L’auto est l’ennemi des petits commerces », conclut-elle. Les deux ont toujours un projet d’écriture sous le coude. Geneviève Pettersen publie un nouveau livre Vie et mort du couple, du dating au divorce le 27 octobre, aux éditions La Presse et prépare une BD dont l’action se déroulera dans le quartier. Samuel Archibald sortira deux romans jeunesse début 2015. ruemasson.com | p. 12 J'AI UN BAR dans ma cour Par Cécile Gladel Le renouveau de Rosemont a aussi des conséquences sur la cohabitation entre les résidents, les commerces et les entreprises. L’arrivée de certains bars et d’une nouvelle génération de « sorteux » ne s’est pas faite sans heurt. « Les gens nous disent qu’il y a trop de bars, mais c’est un phénomène des quartiers centraux. Il faudrait probablement une meilleure diversité sur certaines artères. Malgré tout, il y a quand même une bonne mixité de commerces », souligne Jean-François Lalonde de la CDEC Rosemont-Petite-Patrie. D’ailleurs, le nombre de bars n’a pas vraiment augmenté, les anciennes tavernes ont plutôt été remplacées par des bars plus à la mode. Le maire François Croteau ajoute qu’il y a déjà une limite au nombre de bars. « Il ne peut plus y en avoir sur Masson. » « On va aussi revoir le zonage dans l’arrondissement pour s’adapter à la nouvelle réalité. » – F. Croteau Une cohabitation pas toujours harmonieuse Si l’arrivée de ces nouveaux bars se passe parfois sans problèmes, ce n’est pas le cas pour tous. Le bar Brutus sur Beaubien a soulevé l’opposition avant même son arrivée. Les voisins se sont organisés et ont même fait des représentations à la Régie des alcools, des jeux et des courses pour empêcher son ouverture. L’endroit a finalement eu son permis d’alcool et a ouvert ses portes le 1er septembre dernier sous plusieurs conditions. Photo : Cécile Gladel Les bars le Quai No.4 et La Succursale sur Masson, ainsi que le Brouhaha sur De Lorimier ont aussi fait l’objet de plaintes à cause du bruit excessif et ont dû prendre des mesures pour diminuer l’impact de leur clientèle extérieure sur le voisinage. LOUIS JOSE HOUDE LES HEURES VERTICALES MONTRÉAL Monument-National 7 et 8 novembre 2014 Place des Arts 30 et 31 janvier 2015 ADISQ 2013 LES OLIVIER 2014 GAGNANT SPECTACLE DE L’ANNÉE – HUMOUR SPECTACLE D’HUMOUR LE PLUS POPULAIRE ruemasson.com | p. 13 LE LOGEMENT Nerf de la guerre Par Cécile Gladel et Lisa Marie Noël L’accessibilité au logement est au cœur de la question de l’embourgeoisement. Qu'on soit propriétaire ou locataire, on gratte le fond de sa poche pour payer son logis. « Avant, ceux qui avaient de bons revenus achetaient un bungalow en banlieue. Aujourd’hui, ceux qui vont vivre en banlieue sont ceux qui n’ont pas les moyens de vivre ici », note Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus (SDA). Il craint un clivage entre les riches, qui allongent 400 000 $ sans broncher pour un quatre pièces, et les pauvres qui peinent à se trouver du logement social. La diminution des taux hypothécaires et les nombreux programmes d’accession à la propriété ont grandement aidé les aspirants propriétaires à acheter depuis une douzaine d’années, explique le porte-parole de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIC), Hans Brouillette. « C’est une aspiration normale de vouloir devenir propriétaire. L’accès à la propriété, c’est positif. » « Les gens qui viennent au Comité logement Rosemont n’en ont pas les moyens », ajoute Martine Poitras, coordonnatrice de l’organisme qui se porte à la défense des droits des locataires. « Tout ce développement et tous ces condos, ça ne veut rien dire pour eux. » Ils n’en récoltent bien souvent qu’une hausse de loyer et un risque d’éviction. Les condos sont-ils coupables ? Les nouveaux condos dans Rosemont ne chassent pas directement de locataires. La conversion de plex ou d’immeubles à logements en copropriétés divises est interdite à Montréal. Les promoteurs de condos se rabattent donc sur d’anciens terrains industriels ou sur les terrains de maisons à un étage de style shoebox. Le nombre de nouveaux condos augmente cependant sans cesse dans le quartier et Rosemont—La Petite-Patrie est l’arrondissement où il s’en construit le plus par rapport à ses voisins immédiats. MISE EN CHANTIER DE COPROPRIÉTÉS ET LOGEMENTS LOCATIFS 2002 2013 CONDOS LOCATIFS CONDOS 268 49 569 16 66 0 279 53 Mercier–Hochelaga-Maisonneuve 260 63 380 4 Le Plateau-Mont-Royal 110 8 62 0 Rosemont–La Petite-Patrie Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension LOCATIFS Source : SCHL La demande est forte et puisque le prix des immeubles a grimpé en flèche, le condo est devenu le type de logement le plus abordable pour les familles et souvent leur seule option d’achat. « Le condo, c’est ce qui se fait depuis cinq ans. Peut-on revenir aux besoins des gens qui sont en majorité locataires ? », demande Martine Poitras. Elle rappelle que 1 200 personnes sont inscrites sur la liste pour obtenir un logement social dans Rosemont. MERCI Hausse du coût des loyers Érablière urbaine Verdissement Couches lavables Éco-fête Dans votre environnement depuis 1997 Rendez-vous à l’éco-boutique au 3311 rue Masson ou au 514 727-6775 Suivez notre actualité Employabilité Ruelles vertes Bacs bruns Développement durable Vous êtes au cœur de la réussite de nos projets L’augmentation de la demande et des prix de vente entraînent une hausse de la valeur de l’ensemble des immeubles. Cela a une incidence sur les taxes foncières et donc sur le prix des loyers. Cela chasse, à moyen terme, les moins nantis. « Combien de fois un locataire nous appelle en disant que son propriétaire veut l’augmenter de 30 $, 60 $ ou 100 $ seulement parce que c’est le prix du loyer d’en face », déplore Martine Poitras. La Régie du logement n’autorise pas les augmentations au prix du marché. Cette réglementation fait mal à plusieurs nouveaux propriétaires occupants qui paient leur nouveau plex à prix d’or. Le couple qui achète un duplex à 500 000 $ aura de la difficulté à payer ses mensualités si le 5 ½ du dessus ne rapporte que 600 $. Pour rester ou avoir les moyens d’acheter, certains recourent à des méthodes légales, mais discutables : payer le locataire pour qu’il quitte afin de vendre le logement en copropriété, reprendre le logement et faire des rénovations pour augmenter drastiquement le coût du loyer. Ces façons de faire alimentent la spirale de l’augmentation des coûts pour se loger pour les locataires. Des propriétaires d’immeubles croient que si la Régie du logement permettait l’augmentation des loyers au même rythme que l’inflation, plusieurs seraient moins tentés d’utiliser ces stratagèmes. ruemasson.com | p. 14 ROSEMONT– LA PETITE-PATRIE compte 72 % de locataires 1 Selon une étude menée par la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec en 2010, acheter un immeuble à revenus n’est plus une entreprise rentable dans Rosemont à cause de la trop forte augmentation des prix des immeubles. Les propriétaires occupant pouvaient autrefois compter sur leurs revenus de location pour payer la plus grande partie de leur hypothèque, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. COÛT BRUT MOYEN D’UN LOYER 2001 2006 2011 519 $ 601 $ 688 $ VALEUR MOYENNE D’UN LOGEMENT OCCUPÉ PAR UN PROPRIÉTAIRE 2001 2006 2011 139 486 $ 259 665 $ 363 599 $ Source : P rofil sociodémographique de Rosemont– La Petite-Patrie 2001, 2006 et 2011 1 : Recensement de 2011 Photo : Lisa Marie Noël Épicerie naturelle Boutique d’objets exotiques aliments biologiques - vrac - café équitable 10 RABAIS % DE Promenade Masson Marché Jean-Talon - Marché Maisonneuve Promenade Ontario Valide à l’achat de 25 $ et plus d’épicerie avant taxes, jusqu’au 31 août 2015. À remettre à la caisse. Limite d’un coupon par transaction. Certaines restrictions s’appliquent, détails en magasin. Reproduction interdite. Au détaillant : utilisez code client 2356 et conservez le coupon original. 3022, rue Masson, Montréal QC H1Y 1X6 514 439-7572 ruemasson.com | p. 15 LE LOGEMENT, nerf de la guerre Le problème de l’indivision À Montréal, il est possible de transformer un immeuble en copropriétés indivises (ex. : trois couples achètent ensemble un triplex pour occuper chacun un logement). Des changements au Code civil du Québec en 1994 ont autorisé les hypothèques séparées, ce qui limite les risques pour les acheteurs. Ces règles facilitent certes l’accès à la propriété, mais également l’expulsion des locataires, ce que décrient les groupes communautaires. Pourquoi les loyers AUGMENTENT-ILS ? ** ** ** ** Les immeubles valent plus cher Les taxes foncières augmentent Il y a peu de loyers disponibles Le quartier est populaire et en demande Un changement positif L’arrivée de gens avec plus de sous peut avoir un effet positif sur un quartier. « C’est bon pour la vitalité du quartier et la mise en valeur du cadre bâti. Pour bien des maisons, il était temps que quelqu’un intervienne pour rénover », note Gérard Beaudet, urbaniste à l’Université de Montréal. C’est ce qu’a fait le Rosemontois Pierre-André Khlat, promoteur de Skimmo inc. « J’ai acheté un "36 logements" délabré, sur Masson. Je n’ai mis personne à la porte, mais les deux tiers des locataires sont partis d’euxmêmes quand j’ai rénové. Les autres sont restés : des personnes âgées, des gens vivant de l’aide sociale qui étaient heureux d’avoir un meilleur environnement », raconte-t-il. Photo : Cécile Gladel Actuellement, il refait un immeuble dans le Vieux-Rosemont où il y avait trois logements. Il le transforme en deux condos et une maison de ville haut de gamme. « J’aurais pu faire huit condos “niche à chien” dans cet espace. J’ai préféré faire trois unités plus grandes pour attirer des familles et des professionnels. » Des gens plus aisés qui s’installent dans un quartier, qui rénovent leur immeuble et qui s’engagent à créer un environnement agréable vont revendiquer une meilleure qualité de vie : des trottoirs en bon état, des rues sécuritaires, des aires de jeux, des parcs entretenus, des ruelles vertes, etc. Des modèles à suivre L’aménagement du secteur d’Angus, à l’est du boulevard Saint-Michel, est cité par plusieurs comme un modèle à suivre. Impossible de faire la différence entre les condos, les coopératives et les HLM qui s’y voisinent. Même chose au Quartier 54 autour du métro Rosemont. Les propriétaires de condos y côtoient ceux qui habitent en coopérative ou en logements sociaux. QUELQUES REVENDICATIONS du Comité logement Rosemont ** ugmentation du financement pour le logement A social en général. ** réation d’un registre des baux de la Régie du logement C pour empêcher les hausses de loyers abusives. ** Mise en place d’une réserve foncière municipale pour freiner la spéculation sur les terrains ou pour construire du logement social. ** Interdiction des reprises de logements quand le taux d’inoccupation est inférieur à 3 %. ** ugmentation de la proportion de logements sociaux A obligatoires dans les nouveaux développements. ruemasson.com | p. 16 UN ÉQUILIBRE COMMERCIAL FRAGILE Par Cécile Gladel On entend moins souvent parler des effets de l’embourgeoisement sur les commerçants. Si on salue généralement l’arrivée d’une plus grande variété dans l’offre commerciale, tous s’entendent sur l’importance de conserver des magasins abordables. « Pour faire vivre une artère commerciale diversifiée, ça prend de l’argent. Les gens disent que ça les emmerde, car les lattés sont trop chers, mais il y a plein d’autres choses qu’ils peuvent acheter », lance Paul Lewis, doyen de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal. En effet, une augmentation de l’offre de produits plus chers ne s’est pas soldée par une diminution significative de l’offre de produits abordables dans le quartier. Jean-François Lalonde de la CDEC Rosemont-Petite-Patrie pense que le développement actuel des artères commerciales est tout à fait correct. « Des commerces ouvrent et ferment et il n’y a pas tant de grosses chaînes que ça. Beaucoup sont indépendants et la propriété de résidents du quartier. C’est très positif. » Monsieur Lalonde souligne une particularité sur la rue Masson, où le tiers des bâtiments appartient à un seul propriétaire : la famille Shiller. Mais cette concentration a aussi des effets positifs sur la mixité et la revitalisation. Un propriétaire de nombreux locaux a tout avantage à diversifier ses locataires, éviter la « cannibalisation » et souhaiter qu’ils aient du succès en affaires. Traitements à la clinique-école du Collège de Rosemont Pour divers problèmes • asthme/allergies • douleurs articulaires • douleurs lombaires • maux de tête • troubles du sommeil • problèmes gastro-intestinaux • problèmes gynécologiques autres problèmes de santé Utilisation d’aiguilles jetables 20 $ la visite • enfant 10 $ Heures d’ouverture lundi, de 9 h à midi, mardi et jeudi, de 9 h à midi et de 14 h 30 à 17 h 30, vendredi, de 14 h 30 à 17 h 30 Rendez-vous Une des principales difficultés pour les commerçants locataires se trouve dans l’absence de réglementation pour les protéger des hausses ou des évictions. Ici, c’est la loi du marché qui s’applique. Plus les locaux sont chers, moins une petite entreprise familiale sera capable de faire ses frais et plus grandes sont les chances que seule une grande chaîne ait les moyens de s’installer. C’est un équilibre fragile. POUR UNE COMMUNAUTÉ ENTREPRENANTE ET SOLIDAIRE entreprises service-conseil et financement pour vous accompagner dans la création, l’acquisition ou le développement de votre entreprise emploi aide au placement et au CORPORATION DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE COMMUNAUTAIRE CENTRE LOCAL DE DÉVELOPPEMENT recrutement • information et réseautage développement local analyse, accompagnement et réalisation de projets 514 376-1620, poste 7847 6400, 16e Avenue, Montréal (Québec) crosemont.qc.ca ruemasson.com | p. 17 6224, rue Saint- Hubert 514 723-0030 cdec-rpp.ca Vivre ensemble : LE CONFORT ET LA DIFFÉRENCE Par Lisa Marie Noël On en parle, on l’exige, on la souhaite. Mais qu’apporte la mixité sociale dans un quartier ? Est-ce seulement un beau concept ? Éviter les ghettos Elle permet aux personnes de diverses classes sociales, d’origine et de culture différente de se côtoyer. Ça permet des échanges. Pour l’urbaniste Gérard Beaudet, tout le monde devrait avoir le privilège d’habiter où il le souhaite. Encourager l’engagement « Les personnes plus pauvres, les retraités, les gens qui vivent de l’aide sociale participent beaucoup à la vie communautaire », explique Martine Poitras, coordonnatrice du Comité logement Rosemont. du Cartier GB Photo : Cécile Gladel Offrir plus de choix de proximité Pour le doyen de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, Paul Lewis, la mixité sociale est plus intéressante pour un quartier. « L’embourgeoisement permet de relancer des artères commerciales. Les gens plus pauvres en bénéficient aussi. Ils peuvent faire leurs courses à distance de marche. Ils n’iront pas manger dans les restaurants les plus chics, mais ils vont aussi profiter des fruiteries, des boulangeries et des autres commerces », soutient Paul Lewis. Créer un sentiment d’appartenance Rosemont a toujours été un quartier où les citoyens sont impliqués. Le président et chef de la direction de la Société de développement Angus, Christian Yaccarini, l’explique par le mélange des populations qu’on y trouve. « Mais les citoyens ne font pas juste s’opposer à un projet, ils proposent des solutions », dit-il, en donnant l’exemple du développement d’Angus ou du cinéma Beaubien. L’entraide y est fortement développée, peu importe le statut social. 514 271-9895 | Bardagi.com Agence immobilière, franchisé indépendant et autonome de RE/MAX du Cartier inc., 1290 av. Bernard O., bur. 100, Montréal H2V 1V9 Simon Léger Daniel Beauchemin Directeur des ventes Courtier immobilier agréé François Dufault Courtier immobilier agréé Courtier immobilier Marc Fragman Patricia Hamelin Courtier immobilier Courtier immobilier Yannick Huot Courtier immobilier Georges Bardagi Kyle Shapcott Courtier immobilier agréé Vigen Endinian Courtier immobilier Valérie Lacasse Courtier immobilier Courtier immobilier Pierre-Yves Lamarre Courtier immobilier résidentiel DANS ROSEMONT–LA PETITE-PATRIE, VOTRE RÊVE IMMOBILIER EST ENTRE BONNES MAINS ! ruemasson.com | p. 18 Par David Bruneau À la première édition de la « Rue Kitétonne » sur la rue Masson, en 2011, RueMasson.com avait un kiosque pour promouvoir son existence. Nous avions mis un isoloir à scoop où le public était invité, avec un brin d’humour, à nous révéler anonymement quelque chose sur le quartier. Le public venait donc, moyennement nombreux, à notre humble table prendre un dépliant et quelques fois allait nous écrire un mot dans la boite à scoop. Puis un homme vint nous voir. La soixante-dizaine certaine, frêle, les yeux un brin méfiants, clope au bec. Moi : Bonjour Monsieur, vous allez bien ? L’homme aux yeux : Oui. Moi : Avez-vous un scoop que vous aimeriez partager sur le quartier ? Vous pouvez […] L’homme fâché : J’ai juste une affaire à te dire mon p’tit gars… Moi, avec une joie commerciale : Oui, certainement ! Allez-y monsieur ! L’homme se libère : Ortournez* sul 'plateau estie pis sacrez-nous la paix ! Aucune réplique valable et spontanée ne m’est venue, outre de marmonner qu’on habite ici. Mais me parlait-il à moi ? À RueMasson.com ? Ou parlait-il à l’événement en cours, symptôme de tout ce qui le dérangeait ? Comme les foules, la rue bloquée, le bruit, la bière à 5 $ la bouteille, les loyers qui grimpent et les condos qui poussent ? * * * Il y a plus ou moins 10 ans, on pouvait acheter des CD et des BD usagés à l’Idée fixe, manger de la pizza chez Donini, s’acheter des débarbouillettes chez JVS et chercher à « faire payer la machine » dans les nombreux bars avec loterie vidéo du quartier. Il y a moins de 5 ans, on pouvait toujours trouver des chaussures pour presque rien chez Pitt, habiller les enfants pas cher à la friperie La Griffe des petits amis et acheter des… plaques murales de tout genre (comme quoi il y a des spécialités qui se perdent). Maintenant, à peu près dans ces mêmes lieux, on vend des vélos haut de gamme, on fait moudre son espresso selon sa machine, on bouquine, on aime des bières de micro-brasseries locales et des cocktails inventifs, on se fait exfolier les pieds, on se farcit une des meilleures tables en ville et on offre des ganaches artisanales made in Rosemont comme cadeau d’hôtesse. * * * Nous, les gens derrière la création de RueMasson.com, n’avons pas vécu l’âge d’or des grandes artères commerciales où brillaient Masson et StHubert et où se concentraient sur un kilomètre de rue plus de commerces, de services et de plaisirs qu’en contient aujourd’hui le « quartier » DIX30. Mais nous y avons vécu assez longtemps pour sentir clairement le changement des dernières années. En créant RueMasson.com il y a 5 ans, nous voulions témoigner et rapporter les mutations du quartier. Mais nous souhaitions aussi être un catalyseur de changement, stimuler le sentiment d’appartenance et la fierté d’y habiter. Nous ne pourrons jamais mesurer notre impact réel, mais c’est certain que nous nous réjouissons, comme se réjouit la SDC Promenade Masson, de l’essor actuel de Rosemont. Cet essor que nous avons souhaité et obtenu, c’est notre beau malaise. La réalité capitale, c’est que le « rehaussement commercial » est le résultat d’une clientèle avec un plus grand pouvoir d’achat qui a nourri un « rehaussement résidentiel », capable de payer des loyers ou des hypothèques plus chers. Une clientèle prête à payer un verre de café à quatre dollars, des burgers à 16 piastres et de la massothérapie remboursée en partie par leur assurance privée. Les effets pervers de ces rehaussements sont connus. Si les fondateurs de RueMasson.com avaient acheté leurs logis cette année, cette publication s’appellerait peut-être RueOntario.com. La mixité est importante pour une foule de raisons et nous sommes conscients que les solutions pour y parvenir sont complexes. Pourtant, elle est nécessaire pour contrer les ghettos et ouvrir les esprits sur le monde réel. La mixité commerciale. Les fruits et légumes pas chers qu’on est mieux de consommer le soir même, les épiceries fines, les barbiers comme les salons de beauté, la pizza sur le pouce (malgré la couleur des murs, parfois) comme la pizza au canard fumé, les hot-dogs et les hot-dogs d’à côté, les friperies et les vêtements griffés made in Québec, les geeks dans les boutiques d’ordis et les conseillères dans les lingeries. Quincaillers, serruriers, cordonniers : tous nos honneurs. La mixité populaire. Les bobos qui trimballent leur progéniture dans une poussette Bugaboo les vendredis après-midi en jasant de leur apéro de la veille, les parents dans les très performantes cuisines collectives du quartier, la gang d’inconditionnels sur la terrasse de l’Aquarium, les cravates qui décompressent Chez Roger, les mamans qui allaitent dans les pataugeoires, les banlieusards proprets d’Angus et les immanquables vestes avec des franges pendant les ventes-trottoirs. C’est notre quartier, c’est notre patrimoine, c’est notre histoire. Respect. * Merci à Edouard H. Bond, écrivain du quartier, de m’avoir insufflé ce néologisme. Photo : Cécile Gladel LE BEAU MALAISE CHRONIQUE VOUS AVEZ AIMÉ LE MAGAZINE RUEMASSON.COM ? NOUS AUSSI ! FACTORIE L’AGENCE EST TRÈS FIÈRE DE S’ASSOCIER À RUEMASSON.COM POUR RÉALISER CE PROJET QUI NOUS TIENT PARTICULIÈREMENT À CŒUR. TOUTE NOTRE ÉQUIPE A MIS LA MAIN À LA PÂTE AFIN DE PRODUIRE LE MEILLEUR ET LE PLUS BEAU MAGAZINE LOCAL QUI SOIT, ET NOUS CROYONS AVOIR RELEVÉ LE DÉFI. Notre agence est née il y a exactement 10 ans dans le salon de ma maison sur la rue Louis-Hémon, au cœur de Rosemont, et nous avons installé nos locaux au coin de la rue Masson. Nous sommes de fiers résidents de Rosemont, mais aussi des consommateurs de Rosemont, sous toutes ses formes. Nous aimons créer de belles choses, mais surtout des choses pertinentes, qui ont un sens, exactement comme ce magazine. Un énorme MERCI à Hyperlocal Média (créateurs du site RueMasson.com) pour avoir cru à un projet audacieux qui n’a pas peur d’aller à contre-courant. Merci aussi à nos nombreux annonceurs d’avoir si rapidement embarqué avec nous. Bravo à l’équipe de RueMasson.com. RICHARD GALARNEAU président, Factorie l’agence design . communication . événement UN PÔLE À PARTAGER ! SANTÉ ET SERVICES Pharmacie • Clinique médicale • Clinique de radiologie • Clinique de physiothérapie • Garderies • Gym (cross-fit, yoga et +) • Spa • BIXI • Communauto • car2go • Insertech • Loblaws • SAQ COMMUNAUTÉ Marché fermier hebdomadaire • Cuisine de rue et restaurants • Marché de Noël • Potager communautaire • Lieu d'activités et d'évènements SPORTS ET LOISIRS Grand parc avec jets d'eau • Tennis • Volleyball de plage • Pétanque technopoleangus.com