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HYPERLOCAL & INDÉPENDANT | Vol. 1 Nº 1 | Automne 2014
NOUVEAU
et gratuit !
LE BEAU
MALAISE
CHRONIQUE URBAINE
VIVRE ENSEMBLE
le confort
et la différence
J’ai un bar
DANS MA COUR
EMBOURGEOISEMENT
PORTRAIT
de FAMILLE
Les auteurs
Samuel
Archibald et
Geneviève
Pettersen
AU-DELÀ des apparences
MERCI À TOUS NOS PARTENAIRES
LOCATIFS DE LA RUE MASSON
Le groupe Shiller est fier de contribuer
au développement de Rosemont depuis 1954
Le Groupe Shiller et ses
partenaires de la rue Masson
souhaitent bonne chance et longue
vie au magazine RueMasson.com
et invitent tous ses lecteurs
à encourager l’achat local !
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Fruiterie Premier Choix
Juste Nouilles
L’Heureux Bouddha
La Culotte à l’Envers
La Presqu’île
La Source
La Tête Dans Les Chaudrons
Le Roi des Impôts
Le SuperClub Vidéotron
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HYPERLOCAL & INDÉPENDANT | Vol. 1 Nº 1 | Automne 2014
mot
de la
rédaction
Sommaire
Sacré papier.
4
13
Rosemont ?
dans ma cour
À QUI APPARTIENT
Est-ce qu’un quartier appartient
à ses résidents ?
Une cohabitation pas toujours harmonieuse
14
6
Les sinueuses
définitions
DE L'EMBOURGEOISEMENT
Phénomène économique et culturel
7
LE LOGEMENT
Nerf de la guerre
L'accessibilité au logement est au cœur
de la question de l'embourgeoisement.
17
UN ÉQUILIBRE COMMERCIAL
LE PREMIER
BOURGEOIS
DE ROSEMONT
À Rosemont, ils ne datent pas d’hier.
10
FRAGILE
« Pour faire vivre une artère commerciale
diversifiée, ça prend de l'argent. »
18
Vivre ensemble
LE CONFORT ET LA DIFFÉRENCE
La nouvelle
CLASSE
MOYENNE
PORTRAIT DE FAMILLE
Rencontre avec Samuel Archibald
et Geneviève Pettersen
LE MAGAZINE
J'AI UN BAR
On en parle, on l'exige, on la souhaite. Mais
qu'apporte la mixité sociale dans un quartier ?
B i e n ét a b li s u r l e we b d e p u is ci n q a n s ,
RueMasson.com est un média indépendant
qui couvre les nouvelles du quartier dans tous
les domaines. Nous parlons de ce qui dessine
Rosemont : ses résidents, ses entreprises, sa
culture, sa vie politique, ses organismes, son
architecture, son histoire et son développement.
Nous offrons des contenus informatifs sur cet
endroit que nous aimons beaucoup. Ce magazine est une corde supplémentaire à notre arc
pour couvrir des dossiers de fond.
Le papier aura toujours cet indéniable avantage
de se transporter facilement et de permettre à
tous, technos ou pas, de rester informés. Mais
aussi, l’espace d’un instant, de se débrancher. On
peut enfin se concentrer sur un sujet, sans être
interrompus toutes les quatre minutes par un
texto, une vidéo de chats ou une batterie faible.
En lançant le magazine RueMasson.com, on
voulait faire les choses différemment. Sortir de
l’instantanéité, de « l’exclusif » et du « dernière
heure » pour prendre notre temps. Pour approfondir les histoires qui façonnent l’identité de
notre quartier. Notre identité.
19
C’est notre plaisir et notre privilège de pouvoir
en témoigner.
CHRONIQUE
Stéphanie Lalut, rédactrice en chef
LE BEAU
MALAISE
ruemasson.com
Éditeur : Factorie l’agence
Éditeur délégué : André Bérubé
Directrice artistique : Mylène Gingras
Infographistes : Mariana Marques, Martin Lebrun
Directeur de production : Richard Galarneau
Chargée de projet : Monique Lampron
Coordonnateur : Olivier Badeau
Photographe couverture : Jimmy Hamelin
Maquilleuse/coiffeuse : Virginie Vandelac
Il faut être un peu fous pour
publier sur papier en 2014. Partout,
les journaux ferment ou passent
à des versions web. Pourquoi alors
se lancer dans cette aventure
à contre-courant ?
Rédaction : RueMasson.com
(Hyperlocal Média Inc)
Rédactrice en chef : Stéphanie Lalut
Journalistes : Cécile Gladel, Lisa Marie Noël
Chroniqueur : David Bruneau
Réviseurs : Philippe Antoun, Jeanne Lalut
Imprimeur : Imprimerie Solisco
Distributeurs : D
iffumag, Publicité Sauvage
VOL. 1 Nº 1 | AUTOMNE 2014
Publicité : Factorie l’agence
514 722-3557 [email protected]
Le magazine RueMasson.com est publié par
Factorie l’agence, 5425, rue de Bordeaux,
bureau 329, Montréal QC H2H 2P9.
Le contenu du magazine RueMasson.com ne
peut être reproduit, en tout ou en partie, sans
le consentement écrit de l’éditeur.
Dépôt légal aux bibliothèques nationales
du Québec et du Canada.
ISSN 2368-4453
À QUI APPARTIENT
Rosemont ?
Par Cécile Gladel et Lisa Marie Noël
Est-ce qu’un quartier appartient à ses résidents ?
À ses propriétaires ou à ses locataires ? Est-ce que
les souhaits de ceux installés depuis trois générations
sont plus respectables que ceux des jeunes familles
récemment établies ou des étudiants de passage ?
Il n’y a pas de petites réponses. Néanmoins, tout ce beau monde ne voit
pas du même œil l’embourgeoisement du quartier, inexistant pour les
uns, créateur d’inégalités pour les autres.
La directrice générale de la SDC Promenade Masson, Doris Laflamme,
soutient qu’il n’y a pas d’embourgeoisement. « On me dit souvent qu’on
devient comme le Plateau et je ne suis pas d’accord. On n’a pas le même
type de commerces. On est dans un quartier très familial avec beaucoup
de parcs, des centres de loisirs, des écoles et des bibliothèques », soutient celle qui travaille dans Rosemont depuis 31 ans.
Même le porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement
urbain (FRAPRU), François Saillant, qui habite ici depuis les années 90,
ne pense pas qu’on se soit tellement embourgeoisés. Toutefois, des
« signes » sont à surveiller comme l’augmentation de la proportion de
propriétaires, la perte de logements locatifs et la conversion des immeubles en copropriétés. « On a perdu 3000 logements dans Rosemont
entre 2006 et 2011 et on a gagné plus de 5000 propriétés », dit-il.
D’autres signes ne trompent pas. Les maisonnettes d’un étage de type
shoebox sont remplacées par des immeubles et des propriétaires transforment leur duplex en maison individuelle. Selon l’urbaniste Gérard
Beaudet, on assiste à un embourgeoisement léger et graduel. « Certains
y trouvent leur compte en vendant leur maison à prix d’or pour avoir une
retraite confortable. Pour les locataires, c’est plus compliqué », reconnaît
l’universitaire, qui habite lui aussi le quartier.
« Rosemont donne l’impression d’être un quartier relativement aisé.
Cette image cache beaucoup de pauvreté qui est dissimulée par les
nouveaux développements », soutient Jacques Brosseau, président de
la Corporation de développement communautaire de Rosemont (CDC).
Un quartier trop à la mode
Le quartier est redevenu à la mode depuis une douzaine d’années. Il n’a
même plus besoin du qualificatif de Nouveau-Plateau. Pour Jacques
Brosseau, il est clair que cet engouement l’a rendu de moins en moins
accessible pour les gens à faibles revenus. « Il y a une gentrification
majeure. Le défi des groupes communautaires est de soutenir ces personnes pour qu’elles fassent valoir leurs droits. »
D’autres préfèrent parler de revitalisation. Paul Lewis, doyen de la Faculté
de l’aménagement de l’Université de Montréal, leur donne raison. « Sinon
on condamne les gens à vivre dans des ghettos. Ça fait des années qu’on
se plaint que les gens partent en banlieue. Quand ils reviennent ou s’ils
décident de rester en ville, on les accuse d’embourgeoisement ? »
Le retour de la classe moyenne
L’arrivée de nouveaux résidents a rajeuni le quartier et a ramené l’ambiance qui primait du début du 20e siècle jusqu’aux années 50. « À cette
époque, il y avait une diversité de statuts sociaux et économiques. Avec
la migration des gens au statut économique le plus élevé vers la banlieue,
il y a eu homogénéisation de la population restée sur place. On assiste
aujourd’hui au retour de résidents avec de bons revenus et donc un retour à la mixité, qui s’était atténuée lors de leur départ vers la banlieue »,
explique Gérard Beaudet.
« Sans être richissimes, les nouveaux résidents ont de l’argent, sont plus
éduqués et plus écologistes », remarque la députée de Gouin Françoise
David, qui s’est établie dans le Vieux-Rosemont il y a 35 ans. « On ne
plantait pas de fleurs quand je suis arrivée », raconte-t-elle. Aujourd’hui,
les ruelles vertes se multiplient et les citoyens entretiennent les carrés
d’arbres. Françoise David reconnaît qu’on a réussi à maintenir un bel
équilibre, mais elle s’inquiète grandement pour l’accessibilité au logement.
Si ces nouveaux arrivants ne sont pas des riches, ils sont loin d’être sur
le seuil de la pauvreté. Jacques Brosseau se méfie des chiffres.
« L’indice de pauvreté tend à diminuer
lorsque des gens avec des revenus
supérieurs s’établissent. Les pauvres
sont toujours pauvres, mais ils ont l’air
plus riches, à cause des statistiques
qui trompent la réalité ! »
ruemasson.com | p. 4
À QUI APPARTIENT
Les années tough
Rosemont ne l’a pas eu facile dans les années 198090. En effet, des repaires de criminels avaient pignon
sur rue à deux pas de la rue Masson, des explosions
de bombes et même des enlèvements faisaient la
une des journaux.
Doris Laflamme se souvient du temps où plusieurs
locaux étaient vacants et où des commerces étaient
entre les mains du crime organisé. Elle dit avoir travaillé avec acharnement avec les élus et les autorités
pour éradiquer le climat d’insécurité qui régnait à
cette période. « On a amélioré les commerces et le
mobilier urbain. Les gens en profitent et se sentent
encore plus chez eux », soutient Mme Laflamme.
Le sujet n’est pas nouveau
Photo : Cécile Gladel
Le producteur et agent d’ar tistes Jacques K.
Primeau, qui s’est fait connaître avec RBO, a été
élevé dans Rosemont et y habite encore. Il parlait
déjà d’embourgeoisement dans les années 80
alors qu’il était journaliste, notamment pour CIBL.
« Il y a gentrification, mais plus lentement que dans
d’autres quartiers, et elle est plus harmonieuse. Estce de l’embourgeoisement que de vouloir un café au
lait et des restaurants de qualité ? Alors peut-être
que je me suis embourgeoisé… Mais je vois des gens
de toutes sortes et j’ai l’impression de vivre dans
Rosemont ?
un endroit avec une belle mixité, ce qui en fait mon
quartier préféré. »
Il ne faut pas oublier que les mentalités ont changé
dans toute la société québécoise. « On ne mange pas
aujourd’hui comme on mangeait il y a 30 ans, il faut
mettre ça en perspective », croit Christian Yaccarini,
président et chef de la direction de la Société de
développement Angus, qui habite le quartier depuis
1995. Les gens ne se contentent plus du cheddar
jaune ou du vin en vinier, savent cuisiner le quinoa,
troquent le café filtre pour un espresso allongé et
sont soucieux de leur alimentation.
Cette demande se reflète dans l’offre commerciale.
De nouveaux restos gastronomiques ouvrent leurs
portes, les anciennes tavernes deviennent des bars
prisés et le barbier du coin passe son ciseau aux
chics stylistes. Mais il demeure toujours dans le
quartier les magasins à 1 $, les prêteurs sur gages,
les restos rapides et les boutiques d’articles usagés.
« On continue d’avoir des magasins pour les gens
avec moins de sous. J’espère que ça va rester
comme ça », précise la députée Françoise David.
Denis Leclerc, directeur général de la CDC Rosemont
fait le même souhait. « La cohabitation est harmonieuse entre des gens de différentes classes
sociales et de différents horizons. C’est ça la beauté
de Rosemont ! » UN PLACEMENT TOUT-EN-UN
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ruemasson.com | p. 5
Les
sinueuses définitions
de l’embourgeoisement
Par David Bruneau et Cécile Gladel
Gentrification, embourgeoisement, revitalisation, régénération, les termes ne manquent pas pour tenter
d’identifier ce phénomène qui est certes économique, mais également social et culturel.
Certains préfèrent utiliser le terme gentrification, qui vient de l’anglais
gentry. Considéré comme un anglicisme, gentry fait référence à la
noblesse, ce qui n’est pas le cas du terme « bourgeois ». Sa première utilisation remonte à 1963 par la sociologue britannique Ruth Glass dans
une étude portant sur la ville de Londres.
En quelques mots, l’embourgeoisement c’est « l’arrivée de classes sociales
supérieures qui s’installent dans des quartiers ouvriers », résume Paul
Lewis, doyen de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal.
Sauf que les quartiers de Montréal que l’on dit gentrifiés ou embourgeoisés comme Rosemont—La Petite-Patrie, le Plateau-Mont-Royal
et Villeray ne sont pas historiquement seulement ouvriers. Même
Hochelaga abritait le bourgeois village de Maisonneuve. « Ces quartiers étaient mixtes avec des rues de petits bourgeois et d’ouvriers »,
explique Paul Lewis.
La rue Dandurand
en est un exemple
éloquent : les
immeubles sont
de plus en plus
bourgeois au fur et à
mesure qu’on avance
vers Pie-IX; on se
logeait ainsi plus loin
du bruit et de la
pollution
des usines.
Phénomène économique et culturel
On peut avoir tendance à voir l’embourgeoisement comme étant essentiellement un phénomène économique. C’est un peu ce que croyait le
défunt géographe britannique Neil L. Smith qui a proposé un indicateur,
le « différentiel de loyer », qui analyse l’écart entre l’évolution des revenus des résidents et l’évolution de la valeur foncière des immeubles.
En d’autres mots : si le revenu des résidents augmente plus rapidement que la valeur foncière, c’est que le quartier a un bon potentiel de
gentrification (c’est le terme qu’il utilisait).
Cette définition réduit l’embour­
geoisement à un phénomène
essentiellement spéculatif où les
résidents-propriétaires sont d’abord
des acteurs économiques attirés
par le profit et les bonnes affaires.
Le choix d’un quartier n’est pourtant pas qu’une affaire d’argent. Il faut
considérer l’aspect culturel. Car au-delà du prix d’un condo ou d’un
plex et du nombre de restaurants trois étoiles à distance de marche,
parmi les « facteurs d’attraction » on trouve des concepts plus symboliques comme le besoin d’identité et de différenciation, le mode de
vie, « l’ambiance », la qualité et la variété des services. Ainsi, l’essor des
ruelles vertes dans le quartier, l’accès à une certaine offre culturelle de
proximité (cinéma, expositions, concerts dans les parcs), l’accès à des
produits biologiques et « équitables » et des initiatives simples comme
les bibliothèques libre-service sont des exemples de facteurs attractifs
du quartier qui caractérisent l’embourgeoisement culturel.
Sur la résonance des mots
Si « embourgeoisement » et « gentrification » ont une connotation négative,
il en est autrement de « revitalisation ». Dans le cas de Rosemont, il serait
juste de prétendre que le quartier vit d’abord une revitalisation, si on tient
compte du fait qu’il a été plus riche dans le passé. Si toute revitalisation ne mène pas systématiquement à un embourgeoisement,
elle en est souvent un catalyseur. Chose certaine, la mutation des
quartiers centraux est un sujet d’actualité dans la plupart des grandes
villes du monde. ruemasson.com | p. 6
LE PREMIER
Source : Société d'histoire Rosemont-Petite-Patrie
BOURGEOIS
DE ROSEMONT
Par Lisa Marie Noël
À Rosemont, les bourgeois ne datent pas d’hier.
Grâce à quelques recherches historiques,
on a retrouvé le premier bourgeois en 1871 !
En 1871, un habitant de la Côte-de-la-Visitation (le village avant
Rosemont) déclare, comme profession, être bourgeois. Il s’agit de
Hardoin Lyonais, 63 ans. Il habite sur la rue Colborne (aujourd’hui
De Lorimier) avec son épouse Henriette et ses enfants, alors dans la
vingtaine. Ses trois fils aînés sont respectivement imprimeur, teneur
de livres et étudiant.
Mais Côte-de-la-Visitation est loin d’être un quartier chic de Montréal.
Il s’agit plutôt d’une paroisse agricole fondée en 1865. Le village se
résume alors à quelques fermes parsemées le long du chemin de la
Côte-de-la-Visitation, aujourd’hui le boulevard Rosemont.
Le promoteur U.H. Dandurand nomme Rosemont en l'honneur de sa mère Rose Phillips.
ORIGINE DES TRAVAILLEURS EN 1911
333 Français
165 Anglais
25 Écossais
24 Italiens
21 Irlandais
11 Autres
Des champs à perte de vue
Plusieurs terres appartiennent déjà à des familles dont le nom perdure : les Nesbitt, Molson ou Bourbonnière. Les familles anglophones
et francophones se côtoient et un peu plus de la moitié de la population est canadienne-française. L’immense terre Crawford, une des
plus grandes du village, deviendra le lieu des premiers développements du Vieux-Rosemont.
5
4
2
1
1
Chinois
Polonais
Inconnus ou illisibles
Grec
Russe
RECENSEMENT DE 1871
**
**
56 des 139 travailleurs sont cultivateurs
440 personnes réparties dans 73 familles
BRAVO
à RueMasson.com pour cette
parution papier. Vous êtes précieux
dans notre quartier par la qualité
de vos informations et par vos
commentaires pertinents.
Longue vie !
246 Canadiens-français
106 Irlandais
61 Écossais
27 Anglais
Une grande proportion des travailleurs de Côte-de-la-Visitation sont
des agriculteurs. Dans les années 1880, en plus de cultiver la terre,
au moins sept familles du village font l’élevage de vaches laitières de
race Ayrshire. James Drummond, qui possède une terre aux alentours
de l’actuelle avenue Bourbonnière, est un prospère éleveur de vaches.
Photo : iStock
En 1871, on retrouve entre autres au village une dizaine de charrons et
d’apprentis (fabricants de chariots et brouettes), presque autant de
forgerons, quatre couturières, trois cordonniers, une institutrice, un
étudiant en philosophie et notre fameux bourgeois.
On compte également une trentaine de journaliers. Ces derniers
pouvaient aussi bien travailler dans les fermes du village que dans les
carrières de calcaire qui se trouvaient à proximité. FRANÇOISE DAVID
Députée de Gouin
ruemasson.com | p. 7
Rosemont est loin d’être un quartier résidentiel confortable. Les égouts et l’éclairage de
rue ne commencent à être construits qu’à
partir de 1907 et de façon plutôt imparfaite.
Les résidences sont également à proximité des
usines Angus et des carrières de calcaire que
l’on retrouvait à l’époque à Montréal. Fermées
dans les années 1930, ces carrières sont pour
la plupart devenues des parcs (Pélican, Lafond,
Père-Marquette, Jardin botanique).
Ça roule pour le quartier
Source : Société d'histoire Rosemont-Petite-Patrie
Usine Angus : entrée de la rue Rachel
Mettre Rosemont sur les rails
En 1903, les promoteurs immobiliers Ucal-Henri Dandurand et Herbert Samuel Holt (des bourgeois) achètent la terre du défunt cultivateur Alexandre Crawford qui est laissée à l’abandon
(les limites approximatives sont de la 1ère à la 10 e Avenue et du boulevard Rosemont jusqu’au
boulevard St-Joseph). Ils divisent cette terre en lots pour les vendre aux futurs ouvriers des
usines Angus, grand atelier de fabrication de matériel ferroviaire du Canadien Pacifique. C’est
ainsi qu’une partie du village de la Petite-Côte devient Rosemont. Entre 1906 et 1910, différents
territoires de Rosemont sont successivement annexés à la Cité de Montréal.
Les rues du Vieux-Rosemont portent des noms de bourgeois
notables : Holt et Dandurand bien sûr, mais aussi Masson,
qui est le premier millionnaire canadien-français.
À son ouverture, l’usine embauche plusieurs milliers
d’ouvriers. Mais ceux-ci n’adoptent pas instantanément Rosemont comme lieu de résidence. L’essor
démographique se remarque davantage durant la
décennie 1911-1921, selon Marie-Hélène Lachance,
auteure du mémoire De l’espace rural à la banlieue
industrielle : le quartier Rosemont de 1892 à 1911.
En se basant sur le recensement de 1911, elle indique que Rosemont comporte « une population
ouvrière comptant une majorité de travailleurs
qualifiés disposant de salaires relativement élevés.
Contrairement à d’autres quartiers ouvriers, une
proportion importante des chefs de ménage sont
propriétaires de leur logement. Même si plusieurs
groupes ethniques sont représentés, la population
est surtout partagée entre Canadiens-français et
Canadiens-anglais sans toutefois qu’il y existe de
différenciation spatiale ».
La rue Masson est ouverte en 1904, mais prend son
réel essor commercial dans les années 1920.
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ruemasson.com | p. 8
LE PREMIER BOURGEOIS DE ROSEMONT
Au fil du temps on y retrouve des boutiques de vêtements, des magasins à rayons, des cinémas, des tavernes, des ferronneries, des
marchés… rien de bien bourgeois. La rue Masson connaît un coup dur
avec l’ouverture des premiers centres commerciaux à Montréal dans
les années 1950 comme le centre Le boulevard situé au coin des rues
Jean-Talon et Pie-IX.
Dans les années 30, il y a encore quelques fermes, mais l’ensemble
résidentiel continue à progresser.
Le début de la fin
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les usines Angus roulent au
maximum avec près de 12 000 employés qui s’affairent à construire
des chars d’assaut. Mais après la guerre, la demande pour du matériel
ferroviaire décline.
Dans les années 50, l’automobile gagne en popularité suivie du transport aérien dans les années 60. Ce qu’il y a de bourgeois et de mieux
nantis s’exile en banlieue, considérée à l’époque comme le nouvel
Eldorado. En 1970, une grande partie de l’usine Angus ferme, puis, en
1992, on met la clé dans la porte de tout le complexe industriel.
C’est la crise !
Dans les années 1980, les temps sont durs dans Rosemont, mais aussi
dans tout Montréal. Les secteurs industriels très lucratifs qui ont fait
la gloire de Montréal n’ont plus la cote. « L’annonce de la fermeture des
usines Angus en 1991, montre bien qu’une page de l’histoire manufacturière de Montréal est tournée », écrit l’historien Paul-André Linteau
dans Histoire de Montréal depuis la Confédération.
Les vieux quartiers en voie de désindustrialisation, comme Rosemont,
sont durement touchés par le chômage. De plus, la population fait face
à une pénurie de logements et les taux d’intérêt atteignent des sommets himalayens !
TAUX D’INTÉRÊT DES PRÊTS HYPOTHÉCAIRES
**
**
**
Septembre 1981 : 21,46 %
Mars 1982 : 19,41 %
Octobre 1982 : 16,2 %
Taux sur 5 ans. Source : Banque du Canada
Entre en scène la riche société Marathon, une filiale du Canadien
Pacifique, qui entend développer Rosemont à sa manière, c’est-à-dire
en construisant un immense centre commercial d’un million de pieds
carrés et 4 500 places de stationnement. Pour ce faire, elle vise le
grand terrain de 100 acres à l’est de St-Michel, laissé vacant par la
première fermeture des usines Angus dans les années 1970.
Menés par Allan Koury, propriétaire de la Mercerie Allan, les petits
commerçants de la rue Masson s’opposent farouchement à la venue
du centre commercial, qu’ils voient comme un concurrent. De leur
côté, les associations de locataires réclament du logement abordable,
qui manque cruellement dans le quartier.
À coup de consultations et de pressions politiques, les Rosemontois obtiennent que la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec achètent
le terrain. C’est ensuite l’OBNL la Société des terrains Angus (SOTAN)
qui a le mandat de le réaménager (de 1983 à 1993). Les associations de
locataires maintiennent la pression pour que des logements sociaux
soient construits. Afin de permettre à tous de s’y installer, autant les
mieux nantis que les populations à plus faible revenu, 2 500 logements
sont construits dont 40 % sont des coopératives ou des logements
sociaux. Parmi les nouveaux noms de rue de ce développement à forte
mixité sociale, on rend hommage non seulement à des bourgeois (les
notaires Guillet et l’ingénieur Marius Dufresne) mais aussi à un ouvrier,
Moïse Picard, chaudronnier aux usines Angus. ruemasson.com | p. 9
BISTRO DE QUARTIER
2876, rue Masson
514 678-2999
msurmasson.com
PORTRAIT DE FAMILLE
La nouvelle
CLASSE MOYENNE
Samuel Archibald et Geneviève Pettersen
Par Cécile Gladel
Sous le charme
Elle est chroniqueuse. Il est professeur. Ils partagent
un amour pour l’écriture, deux enfants, bientôt
trois, un colley qui s’exprime un peu trop et un
petit cottage du début du 20e siècle aux planchers
à géométrie variable. Très loin de leur Saguenay
natal, ils ont choisi de s’enraciner à Rosemont
pour élever leur famille.
Habitant le quartier depuis sept ans, ils se plaisent à dire que Rosemont
les a choisis. « Avant, on habitait Hochelaga-Maisonneuve. En déménageant ici, je n’étais pas certaine d’aimer le coin. Ce n’était pas très bien
desservi par le transport en commun », se rappelle Geneviève. « Ça ne
l’est toujours pas ! », réplique Samuel. Après deux semaines, elle avait
changé d’avis. « Pour la première fois, j’avais le sentiment d’être chez moi,
peut-être car j’avais des enfants. J’aime le côté village de Rosemont, les
petits vieux, les ruelles qui sont moins trash. On parle à nos voisins et on
ne peut pas aller sur Masson sans rencontrer quelqu’un qu’on connaît,
comme à Chicoutimi. »
Ce couple, c’est d’abord Geneviève Pettersen, alias Madame Chose. Sa
chronique dans La Presse+ offre aux lecteurs des conseils naviguant
entre la philosophie, la nostalgie et un pragmatisme bien assumé.
La Déesse des mouches à feu, son premier roman, a été bien accueilli
tant par la critique que par le public.
Son mari Samuel Archibald (ils se sont mariés devant le notaire en haut
d’un Jean Coutu), auteur du roman Arvida, est professeur au Département
d’études littéraires de l’UQAM. Son essai Le sel de la terre : confessions
d’un enfant de la classe moyenne, publié en 2013 par Atelier 10, examinait
notre relation mitigée avec cette notion de classe moyenne.
Ce choix, ils l’ont fait aussi pour la qualité de vie et pour les espaces
publics qui sont vivants. « J’ai peur pour la survie de ces espaces en
banlieue et en région. Les enfants jouent dans les cours. Ici, en ville, on
sort, on va au parc Lafond rencontrer les amis, à la piscine, dans les
commerces », constate Samuel Archibald. Et dans la ruelle. « À 17 h, c'est
l’heure magique dans notre ruelle, les mêmes familles y jouent. En hiver,
c’est la guerre des tuques ! », ajoute la jeune maman. « Dans Rosemont, il
y a un fond ouvrier, une vraie classe moyenne, ça nous ressemblait plus »,
souligne son mari.
ruemasson.com | p. 10
ENTREVUE
Rester en ville : un défi financier
Le couple a acheté dans le Vieux-Rosemont à l’est de Saint-Michel. Un achat qu’ils ne pourraient
plus se permettre. « Aujourd’hui, acheter l’équivalent aurait été impossible avec la montée fulgurante des prix. Mais Rosemont est encore un coin où les familles peuvent devenir propriétaires »,
concède Samuel.
« À Montréal, on est très chanceux par
rapport à des villes comme Toronto,
New York ou Paris, où il faut être riche
pour habiter au centre-ville. »
Photos : Jimmy Hamelin
Ils se défendent bien d’être des gentrificateurs.
Au contraire, les voisins étaient bien heureux qu’une famille achète la maison, qu’ils
comptent rénover en respectant l’architecture
d’origine. Le couple avoue avoir fait un effort
financier lourd de conséquences pour rester
en ville, par choix. « Ceux qui disent qu’on est
riches devraient regarder notre compte de
banque. Le côté négatif de la popularité du
quartier, c’est qu’on a de la misère à payer
nos taxes qui augmentent. Les riches, ils sont
plutôt dans Angus… mais on est toujours
le bourgeois de quelqu’un d’autre », lance
Geneviève. ruemasson.com | p. 11
ENTREVUE
Un peu cliché ?
Parlant de bourgeois, se sentent-ils
vaguement comme les dignes
représentants d’une certaine classe
sociale accusée d’envahir le quartier ?
« Jamais personne ne nous a fait de
reproches. Et nous sommes des piliers
chez Corvette ! » dément avec humour
Samuel. Ils se sont toujours sentis
bien accueillis et bienvenus.
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c’est une équipe dynamique, toujours
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« Je vois un changement de clientèle à l’école de nos enfants, les
gens ne sont pas plus riches, mais ils n’ont pas les mêmes préoccupations, les mêmes métiers. Il y a maintenant plus d’artistes et de
professionnels », soutient Geneviève. Son conjoint n’est pas totalement d’accord. « Il y a toujours des familles défavorisées, même s’il
est vrai qu’elles sont moins nombreuses. De toute manière, la classe
moyenne est loin d’être homogène. »
Contrairement à Samuel, Geneviève n’aime pas les bars de la rue
Masson. « Je suis une vraie grand-mère, je ne sors pas et je n’aime
pas la faune qui les fréquente. Rosemont s’est plutôt “endouchifié” »,
dit-elle en conjuguant le mot « douchebag ».
Si la jeune femme fuit les foules devant les bars, le couple fait ses
courses dans les commerces du quartier : chez Paulines, Pâtes et
compagnie, le Frigo de Bacchus, La Culotte à l’Envers, Tik Tak Toc.
« Notre but est d’en faire le plus possible à pied. » Mais Geneviève
avoue fréquenter assidûment le Loblaws depuis qu’elle a une voiture.
« L’auto est l’ennemi des petits commerces », conclut-elle.
Les deux ont toujours un projet d’écriture sous le coude. Geneviève
Pettersen publie un nouveau livre Vie et mort du couple, du dating au
divorce le 27 octobre, aux éditions La Presse et prépare une BD dont
l’action se déroulera dans le quartier. Samuel Archibald sortira deux
romans jeunesse début 2015. ruemasson.com | p. 12
J'AI UN BAR dans ma cour
Par Cécile Gladel
Le renouveau de Rosemont a aussi des conséquences sur la cohabitation entre les résidents, les commerces
et les entreprises. L’arrivée de certains bars et d’une nouvelle génération de « sorteux » ne s’est pas faite sans heurt.
« Les gens nous disent qu’il y a trop de bars, mais c’est un phénomène
des quartiers centraux. Il faudrait probablement une meilleure diversité sur certaines artères. Malgré tout, il y a quand même une bonne
mixité de commerces », souligne Jean-François Lalonde de la CDEC
Rosemont-Petite-Patrie.
D’ailleurs, le nombre de bars n’a pas vraiment augmenté, les anciennes
tavernes ont plutôt été remplacées par des bars plus à la mode. Le
maire François Croteau ajoute qu’il y a déjà une limite au nombre de
bars. « Il ne peut plus y en avoir sur Masson. »
« On va aussi revoir le zonage
dans l’arrondissement pour s’adapter
à la nouvelle réalité. » – F. Croteau
Une cohabitation pas toujours harmonieuse
Si l’arrivée de ces nouveaux bars se passe parfois sans problèmes, ce
n’est pas le cas pour tous. Le bar Brutus sur Beaubien a soulevé l’opposition avant même son arrivée. Les voisins se sont organisés et ont
même fait des représentations à la Régie des alcools, des jeux et des
courses pour empêcher son ouverture. L’endroit a finalement eu son
permis d’alcool et a ouvert ses portes le 1er septembre dernier sous
plusieurs conditions. Photo : Cécile Gladel
Les bars le Quai No.4 et La Succursale sur Masson, ainsi que le Brouhaha sur
De Lorimier ont aussi fait l’objet de plaintes à cause du bruit excessif et ont dû
prendre des mesures pour diminuer l’impact de leur clientèle extérieure
sur le voisinage. LOUIS
JOSE
HOUDE
LES HEURES VERTICALES
MONTRÉAL
Monument-National 7 et 8 novembre 2014
Place des Arts 30 et 31 janvier 2015
ADISQ 2013
LES OLIVIER 2014
GAGNANT SPECTACLE
DE L’ANNÉE – HUMOUR
SPECTACLE D’HUMOUR
LE PLUS POPULAIRE
ruemasson.com | p. 13
LE LOGEMENT
Nerf de la guerre
Par Cécile Gladel et Lisa Marie Noël
L’accessibilité au logement est au cœur de la question
de l’embourgeoisement. Qu'on soit propriétaire ou locataire,
on gratte le fond de sa poche pour payer son logis.
« Avant, ceux qui avaient de bons revenus achetaient un bungalow en banlieue. Aujourd’hui, ceux qui vont vivre en banlieue sont ceux qui n’ont pas
les moyens de vivre ici », note Christian Yaccarini, président et chef de la
direction de la Société de développement Angus (SDA). Il craint un clivage
entre les riches, qui allongent 400 000 $ sans broncher pour un quatre
pièces, et les pauvres qui peinent à se trouver du logement social.
La diminution des taux hypothécaires et les nombreux programmes d’accession à la propriété ont grandement aidé les aspirants propriétaires à
acheter depuis une douzaine d’années, explique le porte-parole de la
Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIC), Hans
Brouillette. « C’est une aspiration normale de vouloir devenir propriétaire.
L’accès à la propriété, c’est positif. »
« Les gens qui viennent au Comité logement Rosemont n’en ont pas les
moyens », ajoute Martine Poitras, coordonnatrice de l’organisme qui se
porte à la défense des droits des locataires. « Tout ce développement et
tous ces condos, ça ne veut rien dire pour eux. » Ils n’en récoltent bien souvent qu’une hausse de loyer et un risque d’éviction.
Les condos sont-ils coupables ?
Les nouveaux condos dans Rosemont ne chassent pas directement de
locataires. La conversion de plex ou d’immeubles à logements en copropriétés divises est interdite à Montréal. Les promoteurs de condos
se rabattent donc sur d’anciens terrains industriels ou sur les terrains
de maisons à un étage de style shoebox.
Le nombre de nouveaux condos augmente cependant sans cesse
dans le quartier et Rosemont—La Petite-Patrie est l’arrondissement
où il s’en construit le plus par rapport à ses voisins immédiats.
MISE EN CHANTIER DE COPROPRIÉTÉS ET LOGEMENTS LOCATIFS
2002
2013
CONDOS
LOCATIFS
CONDOS
268
49
569
16
66
0
279
53
Mercier–Hochelaga-Maisonneuve
260
63
380
4
Le Plateau-Mont-Royal
110
8
62
0
Rosemont–La Petite-Patrie
Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension
LOCATIFS
Source : SCHL
La demande est forte et puisque le prix des immeubles a grimpé en
flèche, le condo est devenu le type de logement le plus abordable pour
les familles et souvent leur seule option d’achat.
« Le condo, c’est ce qui se fait depuis cinq ans. Peut-on revenir aux
besoins des gens qui sont en majorité locataires ? », demande Martine
Poitras. Elle rappelle que 1 200 personnes sont inscrites sur la liste
pour obtenir un logement social dans Rosemont.
MERCI
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L’augmentation de la demande et des prix de vente entraînent une
hausse de la valeur de l’ensemble des immeubles. Cela a une incidence
sur les taxes foncières et donc sur le prix des loyers. Cela chasse, à
moyen terme, les moins nantis. « Combien de fois un locataire nous
appelle en disant que son propriétaire veut l’augmenter de 30 $, 60 $
ou 100 $ seulement parce que c’est le prix du loyer d’en face », déplore
Martine Poitras.
La Régie du logement n’autorise pas les augmentations au prix du
marché. Cette réglementation fait mal à plusieurs nouveaux propriétaires occupants qui paient leur nouveau plex à prix d’or. Le couple qui
achète un duplex à 500 000 $ aura de la difficulté à payer ses mensualités si le 5 ½ du dessus ne rapporte que 600 $.
Pour rester ou avoir les moyens d’acheter,
certains recourent à des méthodes légales,
mais discutables : payer le locataire
pour qu’il quitte afin de vendre le logement
en copropriété, reprendre le logement
et faire des rénovations pour augmenter
drastiquement le coût du loyer.
Ces façons de faire alimentent la spirale de l’augmentation des coûts
pour se loger pour les locataires. Des propriétaires d’immeubles
croient que si la Régie du logement permettait l’augmentation des
loyers au même rythme que l’inflation, plusieurs seraient moins tentés
d’utiliser ces stratagèmes.
ruemasson.com | p. 14
ROSEMONT–
LA PETITE-PATRIE
compte 72 % de locataires 1
Selon une étude menée par la Corporation
des propriétaires immobiliers du Québec en
2010, acheter un immeuble à revenus n’est
plus une entreprise rentable dans Rosemont
à cause de la trop forte augmentation des
prix des immeubles. Les propriétaires
occupant pouvaient autrefois compter sur
leurs revenus de location pour payer la plus
grande partie de leur hypothèque, ce qui est
loin d’être le cas aujourd’hui. COÛT BRUT MOYEN D’UN LOYER
2001
2006
2011
519 $
601 $
688 $
VALEUR MOYENNE D’UN LOGEMENT
OCCUPÉ PAR UN PROPRIÉTAIRE
2001
2006
2011
139 486 $
259 665 $
363 599 $
Source : P
rofil sociodémographique de Rosemont­–
La Petite-Patrie 2001, 2006 et 2011
1 : Recensement de 2011
Photo : Lisa Marie Noël
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ruemasson.com | p. 15
LE LOGEMENT,
nerf de la guerre
Le problème de l’indivision
À Montréal, il est possible de transformer un immeuble en copropriétés
indivises (ex. : trois couples achètent ensemble un triplex pour occuper
chacun un logement). Des changements au Code civil du Québec en 1994
ont autorisé les hypothèques séparées, ce qui limite les risques pour les
acheteurs. Ces règles facilitent certes l’accès à la propriété, mais également
l’expulsion des locataires, ce que décrient les groupes communautaires.
Pourquoi les loyers
AUGMENTENT-ILS ?
**
**
**
**
Les immeubles valent plus cher
Les taxes foncières augmentent
Il y a peu de loyers disponibles
Le quartier est populaire et en demande
Un changement positif
L’arrivée de gens avec plus de sous peut avoir un effet positif sur un quartier.
« C’est bon pour la vitalité du quartier et la mise en valeur du cadre bâti.
Pour bien des maisons, il était temps que quelqu’un intervienne pour rénover », note Gérard Beaudet, urbaniste à l’Université de Montréal.
C’est ce qu’a fait le Rosemontois Pierre-André Khlat, promoteur de
Skimmo inc. « J’ai acheté un "36 logements" délabré, sur Masson. Je n’ai
mis personne à la porte, mais les deux tiers des locataires sont partis d’euxmêmes quand j’ai rénové. Les autres sont restés : des personnes âgées,
des gens vivant de l’aide sociale qui étaient heureux d’avoir un meilleur
environnement », raconte-t-il.
Photo : Cécile Gladel
Actuellement, il refait un immeuble dans le Vieux-Rosemont où il y
avait trois logements. Il le transforme en deux condos et une maison
de ville haut de gamme. « J’aurais pu faire huit condos “niche à chien”
dans cet espace. J’ai préféré faire trois unités plus grandes pour attirer
des familles et des professionnels. »
Des gens plus aisés qui s’installent dans un quartier, qui rénovent leur
immeuble et qui s’engagent à créer un environnement agréable vont
revendiquer une meilleure qualité de vie : des trottoirs en bon état, des
rues sécuritaires, des aires de jeux, des parcs entretenus, des ruelles
vertes, etc. Des modèles à suivre
L’aménagement du secteur d’Angus, à l’est du boulevard Saint-Michel, est cité par plusieurs comme un
modèle à suivre. Impossible de faire la différence entre
les condos, les coopératives et les HLM qui s’y voisinent.
Même chose au Quartier 54 autour du métro Rosemont.
Les propriétaires de condos y côtoient ceux qui habitent
en coopérative ou en logements sociaux.
QUELQUES REVENDICATIONS
du Comité logement Rosemont
**
ugmentation du financement pour le logement
A
social en général.
**
réation d’un registre des baux de la Régie du logement
C
pour empêcher les hausses de loyers abusives.
**
Mise en place d’une réserve foncière municipale
pour freiner la spéculation sur les terrains ou pour
construire du logement social.
**
Interdiction des reprises de logements quand le taux
d’inoccupation est inférieur à 3 %.
**
ugmentation de la proportion de logements sociaux
A
obligatoires dans les nouveaux développements.
ruemasson.com | p. 16
UN ÉQUILIBRE COMMERCIAL
FRAGILE
Par Cécile Gladel
On entend moins souvent parler des effets
de l’embourgeoisement sur les commerçants. Si on salue
généralement l’arrivée d’une plus grande variété dans
l’offre commerciale, tous s’entendent sur l’importance
de conserver des magasins abordables.
« Pour faire vivre une artère commerciale diversifiée, ça prend de l’argent.
Les gens disent que ça les emmerde, car les lattés sont trop chers, mais il
y a plein d’autres choses qu’ils peuvent acheter », lance Paul Lewis, doyen
de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal. En effet, une
augmentation de l’offre de produits plus chers ne s’est pas soldée par une
diminution significative de l’offre de produits abordables dans le quartier.
Jean-François Lalonde de la CDEC Rosemont-Petite-Patrie pense que le
développement actuel des artères commerciales est tout à fait correct.
« Des commerces ouvrent et ferment et il n’y a pas tant de grosses chaînes
que ça. Beaucoup sont indépendants et la propriété de résidents du quartier. C’est très positif. »
Monsieur Lalonde souligne une particularité sur la rue Masson, où le tiers
des bâtiments appartient à un seul propriétaire : la famille Shiller. Mais cette
concentration a aussi des effets positifs sur la mixité et la revitalisation. Un
propriétaire de nombreux locaux a tout avantage à diversifier ses locataires,
éviter la « cannibalisation » et souhaiter qu’ils aient du succès en affaires.
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de 9 h à midi et de 14 h 30 à 17 h 30,
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Rendez-vous
Une des principales difficultés
pour les commerçants locataires
se trouve dans l’absence de
réglementation pour les protéger
des hausses ou des évictions.
Ici, c’est la loi du marché
qui s’applique.
Plus les locaux sont chers, moins une petite entreprise familiale sera
capable de faire ses frais et plus grandes sont les chances que seule une
grande chaîne ait les moyens de s’installer. C’est un équilibre fragile. POUR UNE
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ensemble :
LE CONFORT ET LA DIFFÉRENCE
Par Lisa Marie Noël
On en parle, on l’exige, on la souhaite.
Mais qu’apporte la mixité sociale
dans un quartier ? Est-ce seulement
un beau concept ?
Éviter les ghettos
Elle permet aux personnes de diverses classes sociales, d’origine et de
culture différente de se côtoyer. Ça permet des échanges. Pour l’urbaniste Gérard Beaudet, tout le monde devrait avoir le privilège d’habiter
où il le souhaite.
Encourager l’engagement
« Les personnes plus pauvres, les retraités, les gens qui vivent de l’aide
sociale participent beaucoup à la vie communautaire », explique Martine
Poitras, coordonnatrice du Comité logement Rosemont.
du Cartier GB
Photo : Cécile Gladel
Offrir plus de choix de proximité
Pour le doyen de la Faculté de l’aménagement de l’Université de
Montréal, Paul Lewis, la mixité sociale est plus intéressante pour un
quartier. « L’embourgeoisement permet de relancer des artères commerciales. Les gens plus pauvres en bénéficient aussi. Ils peuvent faire
leurs courses à distance de marche. Ils n’iront pas manger dans les
restaurants les plus chics, mais ils vont aussi profiter des fruiteries, des
boulangeries et des autres commerces », soutient Paul Lewis.
Créer un sentiment d’appartenance
Rosemont a toujours été un quartier où les citoyens sont impliqués.
Le président et chef de la direction de la Société de développement
Angus, Christian Yaccarini, l’explique par le mélange des populations
qu’on y trouve. « Mais les citoyens ne font pas juste s’opposer à un projet,
ils proposent des solutions », dit-il, en donnant l’exemple du développement d’Angus ou du cinéma Beaubien. L’entraide y est fortement
développée, peu importe le statut social. 514 271-9895 | Bardagi.com
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Par David Bruneau
À la première édition de la « Rue Kitétonne » sur la rue Masson, en 2011,
RueMasson.com avait un kiosque pour promouvoir son existence.
Nous avions mis un isoloir à scoop où le public était invité, avec un brin
d’humour, à nous révéler anonymement quelque chose sur le quartier.
Le public venait donc, moyennement nombreux, à notre humble table
prendre un dépliant et quelques fois allait nous écrire un mot dans
la boite à scoop. Puis un homme vint nous voir. La soixante-dizaine
certaine, frêle, les yeux un brin méfiants, clope au bec.
Moi : Bonjour Monsieur, vous allez bien ?
L’homme aux yeux : Oui.
Moi : Avez-vous un scoop que vous aimeriez partager
sur le quartier ? Vous pouvez […]
L’homme fâché : J’ai juste une affaire à te dire mon p’tit gars…
Moi, avec une joie commerciale : Oui, certainement !
Allez-y monsieur !
L’homme se libère : Ortournez* sul 'plateau estie pis
sacrez-nous la paix !
Aucune réplique valable et spontanée ne m’est venue, outre de marmonner
qu’on habite ici. Mais me parlait-il à moi ? À RueMasson.com ? Ou parlait-il à l’événement en cours, symptôme de tout ce qui le dérangeait ?
Comme les foules, la rue bloquée, le bruit, la bière à 5 $ la bouteille, les
loyers qui grimpent et les condos qui poussent ?
* * *
Il y a plus ou moins 10 ans, on pouvait acheter des CD et des BD usagés
à l’Idée fixe, manger de la pizza chez Donini, s’acheter des débarbouillettes chez JVS et chercher à « faire payer la machine » dans les
nombreux bars avec loterie vidéo du quartier.
Il y a moins de 5 ans, on pouvait toujours trouver des chaussures pour
presque rien chez Pitt, habiller les enfants pas cher à la friperie La
Griffe des petits amis et acheter des… plaques murales de tout genre
(comme quoi il y a des spécialités qui se perdent).
Maintenant, à peu près dans ces mêmes lieux, on vend des vélos haut
de gamme, on fait moudre son espresso selon sa machine, on bouquine, on aime des bières de micro-brasseries locales et des cocktails
inventifs, on se fait exfolier les pieds, on se farcit une des meilleures
tables en ville et on offre des ganaches artisanales made in Rosemont
comme cadeau d’hôtesse.
* * *
Nous, les gens derrière la création de RueMasson.com, n’avons pas vécu
l’âge d’or des grandes artères commerciales où brillaient Masson et StHubert et où se concentraient sur un kilomètre de rue plus de commerces,
de services et de plaisirs qu’en contient aujourd’hui le « quartier » DIX30.
Mais nous y avons vécu assez longtemps pour sentir clairement le changement des dernières années. En créant RueMasson.com il y a 5 ans, nous
voulions témoigner et rapporter les mutations du quartier. Mais nous
souhaitions aussi être un catalyseur de changement, stimuler le sentiment
d’appartenance et la fierté d’y habiter. Nous ne pourrons jamais mesurer
notre impact réel, mais c’est certain que nous nous réjouissons, comme se
réjouit la SDC Promenade Masson, de l’essor actuel de Rosemont.
Cet essor que nous avons souhaité
et obtenu, c’est notre beau malaise.
La réalité capitale, c’est que le « rehaussement commercial » est le résultat
d’une clientèle avec un plus grand pouvoir d’achat qui a nourri un « rehaussement résidentiel », capable de payer des loyers ou des hypothèques plus
chers. Une clientèle prête à payer un verre de café à quatre dollars, des
burgers à 16 piastres et de la massothérapie remboursée en partie par leur
assurance privée.
Les effets pervers de ces rehaussements sont connus. Si les fondateurs de
RueMasson.com avaient acheté leurs logis cette année, cette publication
s’appellerait peut-être RueOntario.com. La mixité est importante pour une
foule de raisons et nous sommes conscients que les solutions pour y parvenir sont complexes. Pourtant, elle est nécessaire pour contrer les ghettos
et ouvrir les esprits sur le monde réel.
La mixité commerciale. Les fruits et légumes pas chers qu’on est mieux
de consommer le soir même, les épiceries fines, les barbiers comme les
salons de beauté, la pizza sur le pouce (malgré la couleur des murs, parfois)
comme la pizza au canard fumé, les hot-dogs et les hot-dogs d’à côté, les
friperies et les vêtements griffés made in Québec, les geeks dans les boutiques d’ordis et les conseillères dans les lingeries. Quincaillers, serruriers,
cordonniers : tous nos honneurs.
La mixité populaire. Les bobos qui trimballent
leur progéniture dans une poussette Bugaboo les
vendredis après-midi en jasant de leur apéro de la
veille, les parents dans les très performantes cuisines
collectives du quartier, la gang d’inconditionnels sur
la terrasse de l’Aquarium, les cravates qui décompressent Chez Roger, les mamans qui allaitent dans
les pataugeoires, les banlieusards proprets d’Angus
et les immanquables vestes avec des franges pendant
les ventes-trottoirs.
C’est notre quartier, c’est notre patrimoine,
c’est notre histoire. Respect.
* Merci à Edouard H. Bond, écrivain du quartier,
de m’avoir insufflé ce néologisme. Photo : Cécile Gladel
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Notre agence est née il y a exactement
10 ans dans le salon de ma maison sur
la rue Louis-Hémon, au cœur de Rosemont,
et nous avons installé nos locaux au coin
de la rue Masson.
Nous sommes de fiers résidents de
Rosemont, mais aussi des consommateurs
de Rosemont, sous toutes ses formes.
Nous aimons créer de belles choses, mais
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avoir cru à un projet audacieux qui n’a pas
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